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Accueil du site > Tribune Libre > Et la liberté, bordel !

Et la liberté, bordel !

C’était il y a un an, quand la polémique sur les caricatures de Mahomet enflammait le monde musulman. C’était il y a un an pourtant aujourd’hui la situation ne semble pas avoir évolué. A l’instar des pays de l’Union européenne comme l’Espagne, la France ou encore la Belgique, nos démocraties contemporaines sont-elles en danger ? Quand la liberté d’expression fout le camp, tout fout le camp ?

A quoi a-t-on encore le droit de s’attaquer aujourd’hui ? Qui peut-on caricaturer sans se faire taxer de racisme, d’homophobie ou même d’islamophobie  ? Au nom de la liberté d’expression, peut-on tout accepter, même le pire et le mauvais goût ? Y a-t-il aujourd’hui une limite à ne pas franchir au droit d’expression ? Enquête.

Sujet extrêmement sensible et par définition controversé, la religion suscite bien souvent des polémiques parce qu’elle touche au coeur même de la conscience d’un individu. Parce qu’il faut bien commencer un moment, non sans prétention de vouloir faire une ébauche exhaustive du sujet, Vivons curieux ! s’est intéressé à une polémique assez ancienne (mais tout aussi importante) qui avait déjà provoqué la colère des pays du Moyen-Orient, bien avant celle des caricatures de Mahomet par un quotidien danois. Retour en arrière. Nous sommes alors en 1988 quand Salman Rushdie - essayiste et romancier britannique - publie un brûlot sur la religion coranique. La parution des Versets sataniques va aussitôt provoquer un tollé dans le monde musulman en raison de la ressemblance plus que troublante entre le personnage principal du roman de Salman Rushdie - Mahound - et le prophète Mahomet. Là n’est pas le problème, mais là où le bât blesse c’est que ce prophète Mahound mélange des vers sataniques avec le Divin. L’ambiguïté est soulevée, la polémique, elle, ne cesse alors de s’enflammer. Il ne faudra d’ailleurs pas longtemps aux pays du Moyen-Orient pour réagir : moins d’un mois après sa publication, l’Inde - pourtant pays d’origine de Salman Rushdie - décide d’interdire le livre dans son pays. Suivie très rapidement par d’autres nations telles que l’Arabie saoudite, le Soudan, le Pakistan ou encore le Qatar. La polémique va ensuite s’embraser à tel point que le romancier britannique va recevoir jusqu’à des menaces de mort. Publiquement, l’Iran entre en scène et, par l’intermédiaire de l’Ayatollah Khomeini, lance une fatwa contre Salman Rushdie. Et les violences ne s’arrêteront pas à un seul homme. A travers le monde entier, de nombreux traducteurs des Versets sataniques vont faire les frais en personne de leur collaboration avec l’essayiste britannique : en 1991 d’abord, le traducteur japonais de Rushdie - Hitoshi Igarashi - se fait poignarder à l’université de Tsukuba pendant que son traducteur italien, lui, est abattu à Milan. En 1993, à Oslo, c’est l’éditeur norvégien de Rushdie, William Nygaard, que l’on tente d’assassiner. Et ce sont 37 personnes qui trouveront la mort dans un hôtel à Sivas, en Turquie, incendié par des manifestants contre Aziz Nesin, le traducteur turc du romancier britannique. Mais la polémique sur les Versets sataniques n’en finit pas et a même repris récemment. Le 17 juin dernier, en effet, Salman Rushdie reçoit alors le titre de chevalier par la reine d’Angleterre. Cette distinction provoque une nouvelle fois la colère des pays musulmans et plus particulièrement celle du Pakistan où des effigies de la reine Elisabeth II et du romancier britannique ont été brûlées. L’Iran a également condamné cet anoblissement et des voix politiques et religieuses ont rappelées que la fatwa contre l’écrivain était toujours en vigueur. Une question se pose enfin : au-delà même de la notion de liberté d’expression, quel est le devenir de nos romanciers qui osent eux - à travers leurs livres - s’attaquer à nos problèmes contemporains ? Au risque de heurter la sensibilité des uns, les autres doivent-ils se taire ? Peut-être ! Mais alors si on ne peut même plus romancer notre vie quotidienne, bonjour tristesse  !

Dans une tout autre mesure, mais tout aussi stupéfiante, l’Espagne s’est heurtée dernièrement aux limites de la liberté d’expression, et plus précisément l’hebdomadaire satirique El Jueves qui a été poursuivi en justice pour avoir publié une caricature - certes très douteuse, mais tel est le but d’une caricature - sur le prince Felipe et son épouse Letizia Ortiz, et sur laquelle on pouvait lire  : «  Tu te rends compte ? Si tu tombes enceinte, je n’aurais jamais été aussi près de la sensation de travailler », en référence aux 2 500 euros par enfant promis par le gouvernement Zapatero. Un goût pour la satire qui n’a visiblement pas plu à la justice espagnole puisqu’elle a demandé au magazine de retirer sa caricature de tous les kiosques de la péninsule ibérique, estimant que ce dessin était "une atteinte à l’honneur et à la dignité des personnes représentées" et n’était "pas nécessaire" pour la "formation de l’opinion publique". L’accusation n’a pas du tout fait rire les associations de défense de liberté d’expression ainsi que l’hebdomadaire espagnol, passible désormais d’une peine de prison de 6 à 24 mois... L’affaire a été mise en délibéré. A la justice espagnole maintenant de trancher. La caricature d’El Jueves ou quand le politiquement correct s’attaque au politiquement incorrect. La liberté d’expression a encore du souci à se faire...

La France, elle non plus, n’est pas épargnée. Histoire d’homophobie latente. Vendredi 13 juillet dernier, lors d’une émission sur la chaîne publique France 2, l’humoriste et imitateur Laurent Gerra a provoqué la colère des associations gays et lesbiennes pour ses propos jugés homophobes. Sur le lancement de l’opération Velib’ à Paris, Laurent Gerra s’était exprimé ainsi, visant le maire de la capitale, Bertrand Delanoë : "C’est sûr maintenant avec Velib’, Paris va devenir la capitale de la pédale". Propos homophobes ou humour douteux ? A vous de juger  ! Quand on s’attaque avec humour à l’intégrité physique, morale, sociale ou encore culturelle d’une personne, atteint-on ici les limites du respect d’autrui  ? A vrai dire, tout semble être une question... de point de vue et de subtilité. L’homophobie du député nordiste UMP Christian Vanneste est condamnable en raison de son statut et des conditions dans lesquelles il s’est exprimé. Celle de Laurent Gerra l’est-elle pour autant ? Peut-on vraiment parler d’homophobie dans ce cas ? C’est à se demander aussi si, au nom de l’humour et de la liberté d’expression, on peut encore se moquer de tout et tout accepter  ? Mais, dans le cas contraire, si l’on condamne Laurent Gerra pour les propos qu’il a tenus, peut-on encore parler de liberté d’expression et, a fortiori, de démocratie ? La question reste ouverte...

La politique n’y échappe pas. L’exemple du Portugal est flagrant. Depuis quelques mois, le gouvernement socialiste de José Sócrates multiplie les atteintes à la liberté d’expression. Plusieurs fonctionnaires ont été suspendus ou démis de leurs fonctions pour avoir critiquer la politique gouvernementale. A cela s’ajoutent des atteintes au droit de grève et le vote au Parlement d’un nouveau statut des journalistes qui les oblige à révéler leurs sources. C’en est trop pour Manuel Alegre - membre fondateur du Parti socialiste portugais - qui a vigoureusement dénoncé l’attitude actuelle de son parti, dans une tribune publiée le 25 juillet dernier par le quotidien Público  : "Nous ne vivons pas dans une dictature et nous ne pouvons pas parler de dérive autoritaire dans le pays. Les institutions démocratiques fonctionnent. Alors, pourquoi a-t-on cette sensation que l’on ne peut pas toujours dire ce que l’on pense  ?", avant d’asséner : "Cela ne doit jamais se produire en démocratie. Et encore moins dans un parti comme le PS, qui a toujours été un parti d’hommes et de femmes libres". L’hebdomadaire portugais Visão est également venu rajouter de l’huile sur le feu à la polémique : "Ne pas critiquer son chef en public ou au téléphone. Ne pas brocarder le gouvernement. Faire attention à ce que l’on dit, où on le dit et, surtout, à qui on le dit. Tout cela, bien entendu, n’est pas interdit comme au temps de la dictature. Mais il semblerait que le fonctionnaire exemplaire se doive d’être prudent dans ses affirmations, modéré dans ses commentaires, réservé quant à ses objections".

Même mort, rien n’arrête les accusations. L’art de la condamnation à tout bout de champ a visiblement fait des émules et semble être devenu très tendance ! Dernière polémique en date, cette fois-ci, c’est la Belgique qui en a fait les frais et son célèbre créateur de la bande dessinée Les Aventures de Tintin, Georges Rémi alias Hergé. De quoi l’accuse-t-on ? De racisme évidemment ! C’est un étudiant congolais qui a soulevé la polémique en portant plainte contre le livre Tintin au Congo, jugé xénophobe selon l’accusateur bruxellois. "Il n’est pas admissible que Tintin puisse crier sur des villageois qui sont forcés de travailler à la construction d’une voie de chemin de fer ou que son chien Milou les traite de paresseux", argumente Bienvenu Mbutu Mondondo, l’étudiant congolais. Mais Hergé ne souhaitait-il pas avant tout retranscrire à travers sa bande dessinée la réalité d’une époque, celle des années 30 ? Les temps ont changé. Il est facile aujourd’hui d’intenter des procès en tout genre, histoire de surfer sur la vague du moment. Non, on ne refait jamais l’Histoire et on ne la refera jamais. La repentance a aussi ses limites.

Alors que faut-il faire ? Dénoncer à tout va notre société, dans toute sa splendeur et sa décadence ? Ou faut-il s’embrigader dans un politiquement correct que tout le monde - ou presque - exècre ? Quel ennui pour Le Canard enchaîné  ! Mais surtout quel danger pour notre société ! Si la satire n’existe plus alors là, oui, la démocratie commence vraiment à foutre le camp  !


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39 réactions à cet article    


  • moebius 9 octobre 2007 15:56

    Tintin au Congo est un album raciste et Gerra est un con et j’ai le droit de dire ce que je pense « bordel de merde »


    • dperez dperez 9 octobre 2007 18:36

      Dire que Gerra est con, c’est...Con smiley

      Je ne connais pas à ce jour de meilleur imitateur que lui.

      http://www.dailymotion.com/videos/relevance/search/gerra/1


    • dperez dperez 9 octobre 2007 18:44

      C’est qui les responsables ? C’est la gauche et les associations d’extrème gauche qui attise les fantasmes. On ne peut plus rire du prophète car ça va enflammer le monde musulman. Bah tiens ! On va peut-être changer no mœurs pour s’adapter à eux ? On n’insulte personne que je sache. Qu’ils fassent des caricatures de Jésus Christ, on va rire ensemble de bon cœur. Même chose pour Tintin au Congo, bientôt SOS Racisme va demander à ce que Hergé soit jugé en correctionnel ! Fillon dit que l’ADN est un détail du projet de loi...Et on le compare à le Pen pour avoir utilisé le mot « détail », bientôt la LICRA ou autres extrémistes vont faire condamner Fillon pour appologie de crimes contre l’humanité. Vous voyez... C’est qui vraiment les responsables ? Trop de liberté tue les libertés, trop de démocratie tue la démocratie. On est en pleine dictature du politiquement correct et du prêt-à-penser.


    • Nobody knows me Nobody knows me 10 octobre 2007 13:24

      « Qui peut-on caricaturer sans se faire taxer de racisme, d’homophobie ou même d’islamophobie ? »

      Caricaturer les fascos, les racistes, les dictateurs, les hommes politiques, les célébrités, ... Il y a encore une bonne marge, la fascistophobie, la racistophobie, la dictatophobie et la célébritophobie ne sont pas encore reconnues à ce jour. On n’est pas obligé de s’en prendre QUE aux gens de couleur, aux musulmans ou aux homosexuels.

      Blague à part, censurer les caricatures de Mahomet et ce genre de réactions, ça me hérisse. Mais en y réfléchissant un peu, en positionnant Mahomet dans une certaine situation, ne généralise-t-on pas cette situation à tous les musulmans puisque Mahomet représente leur prophète, donc leur modèle.

      Regardez lerma quand on parle de Sarkozy, il est tout chamboulé à chaque fois.


    • faxtronic faxtronic 10 octobre 2007 16:41

      Oui, tu as le droit de le dire, mais tu ne peux pas me menacer de prison si je dis l’inverse, comme le fais Zalka.


    • fouadraiden fouadraiden 9 octobre 2007 16:09

      des caricature de Momo qui enflamme le mondemachinoriental....où ça ?

      si un jour la démocratie devait foutre le camp pour se réfugier ailleurs que dans ta chambre ,elle nous débarrasserait des gens comme toi au profit d’autres personnes ,qui elles en ont besoin pour autre chose que la masturbation sur des slogans médiatiques.


      • Francis, agnotologue JL 10 octobre 2007 09:54

        La démocratie ça commence par le respect de l’autre. Quelqu’un qui utilise un langage ordurier n’est pas un démocrate.


      • fouadraiden fouadraiden 10 octobre 2007 16:51

        la démocratie c’est aussi la satire qui me permet de te dire combien je t’emmerde .joints-toi à notre ami pour celebrer la liberté de contempler des slogans grâce à la masturbation de chambre.


      • Reuillois 9 octobre 2007 16:22

        Dans une démocratie, la liberté d’expression est limitée. Ne pas être raciste, injurieux, diffamant,négationniste et plus récemment homophobe, sous peine d’être puni par la loi. Nous n’assistons pas à la création d’un contrôle de la liberté de parole, juste à un déplacement de la frontière entre ce qui est dicible ou non. Même s’il faut veiller à ce que cette frontière n’aille pas trop loin (il faut sauvegarder le droit à la critique politique, ou à la critique tout court).

        L’homophobie de Christian Vanneste était condamnable pour son homophobie même, quel que soit son statut. Quant à la blague de Gerra, c’est une blague pas drôle, d’une homophobie peut-être inconsciente, mais qui consistait bien à se moquer gratuitement des homosexuels, ça méritait probablement une réaction des associations, mais pas de plaintes qui d’ailleurs n’a pas eu lieu. Il ne me semble pas que la carrière de Mr Gerra a été brisée.

        On peut comparer cette blague, qui riait DES homosexuels, avec le clip de Mickaël Youn, qui rit AVEC les homosexuels, et qui de se fait est plus apprécié des personnes concernées.

        Quant à Tintin au Congo, c’est indubitablement une oeuvre raciste, faite dans un contexte raciste. Mais c’est justement ce contexte qui en fait son intérêt actuel. D’où l’idée de certains de vendre cet album au rayon adulte avec un mot d’avertissement, ce qui serait beaucoup plus intelligent qu’une interdiction pure et simple.


        • Reuillois 10 octobre 2007 13:29

          Il me semble que mon message puisse induire en erreur sur ma position.

          Je ne remets pas en cause le fait que la liberté d’opinion soit actuellement contrôlée. Je dis juste que cela a toujours été le cas ! Il n’y a donc pas création de l’indicible, mais bien déplacement de la frontière entre le dicible et l’indicible, frontière qui peut aller trop loin.


        • faxtronic faxtronic 10 octobre 2007 16:53

          Ce n’est pas un progres que la liberté d’expression soit restreinte. Apres tout, comme tu dis, qu’elle est la limite ? Elle est personnelle ? Elle appartiens au legislateurs ?

          Si elle est personnelle, alors chacun sa limite.

          Si elle appartiens au legislateurs, alors je ne vois pas en quoi il plus absurde d’empecher les critiques contre le gouvernement. Car apres tout, comme disent les sarkolatres, celui qui critique Srako critique le vote des francais, et donc critique la democratie. On peut aller tres loin.

          Et puis pourquoi interdire la pensée. Apres tout, on peut etre ultra-raciste, ne rien dire, et puis un jour prendre un flingue et tirer dans le temps, comme en Anvers. Donc avoir des pensées racistes seraient un delit. Pourquoi pas alors. Et penser que le gouverenement est mauvais et qu’il faut lui mettre des batons dans les roues, c’est finalement tout aussi prejudicable a la société. Donc condamnons aussi la pensée non conforme. Ah oui mais comment. Ben avec un questionnaire pardi....

          Et puis par exemple, aux US, en 2002-2003, il etait tres politiquement incorrecte, voire meme considerer comme suicidaire ou anti-americain de s’opposer a la guerre. Une espece d’auto-censure s’etait abattu, sous le pression des supporters des faucons. Est ce un heure de gloire de la democratie americaine. Certainement non.

          Waaaarrf, limiter la liberté d’expression est une action de lache, et a long terme contre productive pour la democratie.


        • Signé Furax 9 octobre 2007 16:27

          Vous êtes jeune l’auteur, et talentueux.

          Vous avez parfaitement raison de vous offusquer de cette restriction de liberté, elle est inadmissible et je crains que nous n’en soyons qu’au début.

          Ne nous attardons pas sur l’hystérie de l’islam en matière de caricature, ceci relève de la psychiatrie.

          J’ai quelques années de plus que vous, je n’en tire bien sûr aucune gloriole, mais ceci me permet un certain recul.

          Dans notre pays, des lois sont promulguées à jet quasi continu, la gloire d’un parlementaire consistant à adosser son nom à une loi (lois Aubry, Gaissot, Taubira et bien d’autres).

          Et quasiment chaque loi vient restreindre une liberté.

          Interdiction de fumer, obligation de mettre sa ceinture, obligation de demander l’autorisation du préfet pour repeindre ses volets, interdiction de se moquer de telle ou telle catégorie d’êtres humains, interdiction de remettre en cause un fait historique parceque marqué dans le marbre d’une loi, la liste dépasserait le volume autorisé par AV.

          Je me souviens d’une intervention du président Pompidou à la télévision un mégot aux lèvres. J’avais votre âge à l’époque. On aurait pu s’offusquer du caractère inesthétique de cette apparition, mais je n’ai jamais entendu une critique quelconque.

          Les lois sont le plus souvent faites pour restreindre, parceque, pour autoriser, on a rarement besoin de loi.

          A une exception près toutefois, et de taille :

          En 1947, une femme, en France, a été guillotinée pour avoir pratiqué des avortements. Aujourd’hui on poursuit les médecins qui refusent de le faire.

          Surtout ne voyez pas là une prise de position, je n’ai pas qualité pour juger une femme et la lâcheté des hommes me fait honte.

          Je ne veux par là que souligner les retournements de valeurs.


          • Bouli Bouli 9 octobre 2007 18:00

            Vous allez peut-être loin en mettant sur le même plan Salman Rushdie et le (pathétique) Laurent Gerra.

            Mais je rajouterai à votre liste la récente censure de cette pub qui reprenait la Cène et qui a été interdite dans notre beau pays laïc... Même les curés refont la loi en France !


            • Nobody knows me Nobody knows me 10 octobre 2007 13:54

              Bien sûr, le problème du moment (selon les politiques et les médias), c’est - je cite - « l’islamisation rampante ».

              Concernant les petits bonus accordés à notre chère église catholique ( smiley) et les questions à ce sujet, veuillez contacter le Vatican... Ils sont pas joignables ? Ah ben tant pis pour vous alors.

              Une annexe du Vatican pourra peut-être vous renseigner, elle est située au conseil général de Vendée et le bureau du directeur d’agence est au château du Vicomte De Villiers, grand sauveur de l’aéroport de Roissy grâce à son « investigation » sur les « mosquées clandestines terroristes sous les pistes » (son livre a grâcieusement privé plusieurs dizaines de travailleurs honnêtes de leur badge, donc de leur poste, suite à une décision de justice). Mais je m’éloigne du sujet et je vous prie de m’en excuser.

              A bas la censure !!


            • Bouli Bouli 10 octobre 2007 14:58

              ça les cathos, on n’y touche pas ! ça fait partie de notre culture/héritage/fondements ... Faudrait pas renier nos origines, voyons !


            • Ornithorynque Ornithorynque 9 octobre 2007 18:52

              Dernière nouvelle,

              Fanny Truchelut a été condamnée ce soir parce qu’elle avait demandé à deux femmes voilées de ne pas apparaitre voilées dans les parties communes de son gîte rural.

              L’argument du tribunal était que le voile était assimilé à l’Islam -ce qui est faux, l’Islam n’impose pas le voile- et donc que les femmes avaient été discriminées à raison de leur religion.

              Ce procès est bizarrement celui des puissants (une militante islamiste surdiplômée et consultante en audit financier, appuyée par la presque intégralité des medias, et par de nombreuses associations (LDH...), et de leurs meilleurs avocats) contre les humbles (aucun soutien politique pour Mme Truchelut, a part celui, empoisonné, du MPF qui lui délégué un avocat qu’elle n’aurait pas pu se payer...).

              Les conclusions sont hallucinantes : elles montrent que Mme Truchelut est une obscurantiste intolérante, face à l’ouverture éclairée et humaniste de la plaignante, voilée et fière de l’être.

              Je pense, en dehors de toute polémique sur l’Islam, que les tenants de la liberté doivent commencer à interpeller les députés, souvent très peu compétents sur les conséquences des textes de lois qu’ils écrivent (ou plutôt qu’ils recopient sur les notes que leurs transmettent des lobbyistes extrêmement puissants, extrêmement riches, et extrêmement dangereux.

              « Sur mon chien gourmand et tendre, sur les murs du gîte truchelut... j’écris ton nom, Liberté ! »


              • farniente 9 octobre 2007 22:08

                Monsieur VIVONS CURIEUX, bonjour,

                ME TROMPè-JE ? A trop conceptualiser, en oublie-t-on sa propre réalité ? Ou êtes vous formaté, déjà et si jeune, à la PENSEE UNIQUE ?

                On peut aussi simplement se poser la question de la liberté d’expression en FRANCE.

                Et il est étonnant que l’article initial entérine un présupposé à ce sujet : la limitation de la liberté d’expression en FRANCE ne serait envisagée que dans des situations diffamatoires d’individu à individu, sur des questions secondaires. ( l’homosexualité ).

                Il est encore plus surprenant que dans le domaine politique, la référence soit prise à l’étranger, pas trop près de chez nous ( le Portugal, pas de frontière commune ).

                Dormez bien, chers concitoyens, tout va bien, ce problème ne nous touche pas.

                On en déduit aussi que cette limitation de la liberté est ponctuelle, loin de nous dans le temps (elle se limite ici à un souvenir ) et dans l’espace ( le Portugal ), et qu’elle ne change rien dans la vie des Français.

                Cela permet adroitement de présenter le problème comme un concept mineur dans notre société, marginal et discutable.

                ALORS AUTANT PRECISER QUE chez nous, le contrôle de 80 % des médias par la même caste sociale appartenant au même parti politique, défendant les mêmes intérêts, pose le problème majeur de la LIBERTE D’EXPRESSION, et par là, de la DEMOCRATIE.

                Et que dire de la télévision qui sert quotidiennement, depuis la campagne des présidentielles de vitrine à M. SARKOZY, ex président de l’UMP ? De son omniprésence dans les autres médias ?

                La réaction à ce sujet des syndicats de journalistes est révélatrice : ils lancent « un appel à toute la profession pour qu’elle cesse de jouer à son corps défendant le rôle de faire valoir du Président ».

                Ils évoquent des interventions dans le contenu rédactionnel des médias, et demandent un statut juridique pour protéger leur indépendance.

                DEMAIN, SI RIEN N’EST FAIT, C’EST LA DEMOCRATIE FRANCAISE QUI VA ETRE MISE A MAL.


              • zed44 9 octobre 2007 20:15

                Du grand n’importe quoi ce texte !

                mettre dans le meme sac (et par conséquent au meme niveau d’importance) salman Rushdie, Laurent Gerra, la dérive autoritariste du gouvernement portuguais, hergé le facho (pour ceux qui doute encore regardez bien l’oeuvre entière d’Hergé, ca pue le nazillon antisémite de base de a à z, picaros compris) et des caricatures anti-royalistes espagnoles, c’est à la fois réducteur et malhonnète.

                réducteur car c’est considérer tout ces cas comme un seul et unique « attentat à la liberté d’expression » alors que chaque est différent et part de différents ressorts (on ne pas comparer les provoc gratuites de gerra avec celles bien plus pensées de Rushdi ou de la presse satyrique espagnole)

                malhonnete car c’est considérer qu’un mauvais jeu de mot est du même ordre qu’une reprise en main d’un appareil d’état ou qu’une apologie du racisme et de la xenophobie (ca c’est pour Hergé et ses fabuleux personnages de Rastapopoulos ou des noirs ignorants d’afrique et d’amerique).

                Enfin, bon, un texte con, bien dans la pensée dominante de la haute bourgeoisie sarkozyste au pouvoir (a mort 68 mais laissez nous interdire d’interdire quand ca nous arrange !)

                Continue ton IEP tranquille, avec une prose pareille, t aura aucun probleme pour te faire embaucher chez lagardère ou dasseault pour cirer les pompes des puissants


                • faxtronic faxtronic 10 octobre 2007 17:05

                  c’est beau de voir que de nos jours la reaction est de gauche (cf crtique de la pensée bourgeoise). Helas la droite est aussi reactionnaire.

                  Donc en gros, dans notre beau pays, la droite et la gauche sont reactionnaire. Ce n’est pas le meme parti (cf pas les meme dynastie d’apparatchik), pas le meme discours, mais la meme finalité.


                • docdory docdory 10 octobre 2007 17:07

                  @zedd44

                  La liberté d’expression , ça ne se divise pas , ça consiste aussi à pouvoir faire des jeux de mots politiquement incorrects sans être menacé de procès . On assiste à l’apparition de nouveaux censeurs , les associations prétendument droit-de -l’hommistes et autres associations anti-phobies constituent les plus gros bataillons de ces nouveaux censeurs , avec la complicité de législateurs en mal de nouveaux électeurs ...


                • Antoine Diederick 9 octobre 2007 21:40

                  Et la liberté, bordel !

                  J’aime bien votre article....et je résiste pas à mettre ici ce texte :

                  Les Nazis avaient promis à Freud de lui accorder un visa de sortie d’Autriche à la condition qu’il signe une déclaration affirmant qu’il avait été « traité par les autorités allemandes, et la Gestapo en particulier, avec tout le respect et la considération dus à ma réputation scientifique, etc. ».[...] Quand le fonctionnaire de la Gestapo apporta le document pour la signature, Freud demanda la permission d’y ajouter une phrase. Manifestement assuré d’être dans la position « haute », le fonctionnaire acquiesça, et Freud écrivit de sa main : « Je puis cordialement recommander la Gestapo à tous. » (in Watzlawick )


                  • Antoine Diederick 9 octobre 2007 21:41

                    Vive la liberté.... !!!!


                  • Gazi BORAT 10 octobre 2007 06:43

                    @ Antoine Diederick

                    La réaction de Sigmund Freud est admirable.

                    Je pense à celle de Berthold Brecht, convoqué devant la commission des activités anti-américaines, au plus fort de l’hystérie maccarthyste.

                    Il fut soumis à une série de questions :

                    « Etes-vous communiste ? »

                    Réponse de Brecht : « Non ! »

                    « Avez-vous été communiste ? »

                    « Non »

                    « Connaissez-vous des communistes ? »

                    « Non »

                    « Avez-vous déjà entendu parler du communisme ? »

                    « Non »

                    Berthold Brecht sortit libre, car nulle charge ne pouvait être retenue contre lui..

                    gAZi bORAt


                  • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 9 octobre 2007 22:03

                    Sans complète liberté d’expression il n’y a pas de démocratie et il n’y a pas de possibilité pour le simple citoyen de s’opposer au pouvoir du puissant.

                    Car la menace d’aller en prison ou d’avoir à payer des amendes ou des dommages-intérêts peut dissuader les citoyens de dénoncer la corruption et autres délits.

                    Ce qui précède est extrait du sujet que j’ai développé sur le thème de la liberté d’expression : « La liberté d’expression est une condition de la démocratie ».

                    Pour ceux qui veulent en savoir plus, voici le lien :

                    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=28714


                    • citadelle 9 octobre 2007 23:06

                      Arretz d’étre bete avec ces histoires de caricuture du prophéte de l’Islam, personnes n’a interdit quoi que ce soit, c’est juste l’instinct raciste qui fait que cette affaire faisait du bruit et fait vendre du papier.

                      Rassurez moi, une caricature c’est bien fait pour faire rire, le prophéte coiffé d’une bombe sur laquelle est ecrit la profession de foi de tous musulmans devait etre pris dans le sens de l’humour par tous le monde. Tous le monde a rie en la voyant vous pensez ?

                      Si demain je fais une carricature dans un journal avec le pape a coté d’Hitler entrain de jeter des juifs dans les flammes, vous trouverez ça comment, marrant ? inteligent ? a hurler de rire ? insultant ?...

                      Quand Dieudonné fait un petit scktch sur F3 chez Fogiel, ou il joue le colon israelien, scketch qui n’avait rien de raciste, jouer par un comique professionel, là vous avez toute une machine a propagande qui se met en marche,les insultes, les procés , les comdamnations des politiques. Il est devenu la branche humouristique d’al quaida en deux semaineS comme il le dit dans un de ses scketch

                      On ne vous a pas vue venir defendre la liberté d’expression , ni meme la laicité. A ce demander qui est le comique


                      • Gazi BORAT 10 octobre 2007 06:48

                        @ Citadelle

                        Je vous rejoins..

                        La liberté d’expression est-elle un absolu ?

                        sI OUI, on ne peut condamner Dieudonnée et défendre ces caricatures...

                        Les deux exemples font preuve du même manque de subtilité et de la même aggressivité.. d’autant plus que, si l’on tient compte du contexte dans lequel elles ont été publiées, le Danemark était le théatre à ce moment de campagnes ouvertement xénophobes.

                        gAZi bORAt


                      • farniente 10 octobre 2007 09:40

                        MONSIEUR VIVONS CURIEUX,

                        pouvez-vous me répondre ?

                        Merci.


                      • Rapetout 10 octobre 2007 10:33

                        Reuillois : « Nous n’assistons pas à la création d’un contrôle de la liberté de parole, juste à un déplacement de la frontière entre ce qui est dicible ou non. »

                        Ah que c’est bien trouvé ! Ah que c’est bien tourné ! J’aurais voulu y penser le premier. Je suis jaloux.

                        Quand un jour je serai exproprié et jeté à la rue je me soumettrai en disant : ce n’est pas une expropriation, juste un déplacement de la frontière entre où commence et finit mon chez moi.

                        Z’avez un bel avenir de pisse-copies dans les lendemains qui chantent, jeune homme.


                        • Reuillois 10 octobre 2007 13:21

                          Dîtes ! Et si vous lisiez mon post au lieu de m’insulter ?

                          L’auteur de l’article disait que la limitation de la liberté de parole était une nouveauté, ce qui est faux. La liberté de parole a toujours été limitée, contrôlée, à tort ou à raison. Nous assistons donc non pas à une création de l’indicible, mais à son extension, qu’elle soit souhaitable ou non.

                          Permettez-vous que je décrive des faits sans jugement de valeur Monsieur ?

                          De ce fait, votre non-lecture, ou tout du moins votre mauvaise compréhension de mon message rend votre réponse sur l’expropriation inutile et sans valeur, puisque je ne remet pas en cause l’existance du contrôle, mais sa nouveauté.

                          Et dernièrement, qu’est-ce qui vous fait dire que je suis jeune ?


                        • faxtronic faxtronic 10 octobre 2007 17:11

                          Il ne vous a pas insulté, nulle part il vous insulté, ou alors peut etre estimez vous que « jeune homme » est une insulte.

                          Avec vous, je croise un gamin et je l’appelle jeune homme, mais en fait c’est un nain vu de dos, et hop je me trouve en prison pour injure.

                          T’habite dans quelle pays, pour que j’evite d’y vivre.


                        • Reuillois 10 octobre 2007 22:38

                          Et pour vous, pisse-copie, c’est quoi à part une insulte !!!

                          Et quand je lui répond sur « jeune homme », c’était pour lui demander qu’est-ce qui le faisait croire que j’étais forcémént un jeune homme, et remettre en questions ses préjugés.

                          Quand au pays où je vis, il s’agit de la France, où l’on parle français, langue que visiblement, vous avez du mal à comprendre.


                        • Vivons curieux ! 10 octobre 2007 11:18

                          Tout d’abord, je suis content de lire les nombreuses et différentes réactions à mon article. Preuve que le sujet passionne et ne laisse pas indifférent.

                          J’aimerais bien vous répondre Farniente mais à vrai dire je ne vois pas trop quelle question vous me posez. Suis-je formaté à la pensée unique ? Euh... Je n’ai jamais véritablement compris le sens de cette expression et je crois que je ne la comprendrais jamais. La pensée unique n’a pas sa place dans une démocratie. Attention au sens et surtout au poids des mots. Ne tombons pas dans la caricature, cela n’a aucun sens. Formaté à quoi ? Parce que je défends la liberté d’expression cela suppose que je suis embrigadé dans une quelconque façon de penser ? C’est assez réducteur vous ne trouvez pas ? Surtout que vous ne me connaissez pas et que vous portez au final votre jugement uniquement sur mon article.

                          Ensuite, je voudrais réagir sur votre propos en ce qui concerne la liberté d’expression en France. Effectivement, vous avez tout à fait raison de dénoncer la censure qui peut exister dans notre pays... et vous avez raison aussi, j’aurais peut-être dû insister davantage sur notre cas français mais je l’ai bien précisé en début d’article, je n’ai jamais eu la prétention de vouloir faire une enquête exhaustive du sujet ! Non, il y aurait beaucoup trop de choses à dire smiley Cela dit, je vous invite à le faire smiley

                          Enfin, je voudrais juste réagir sur le commentaire de Zed44 qui m’a particulièrement fait sourire. Zed44, si je peux me permettre, ne tirez jamais de conclusions trop hâtives, les apparences sont (souvent ?) trompeuses : ce n’est pas parce que je fais des études en science politique que je suis dans la mouvance d’une quelconque « bourgeoisie-sarkozyste » ! Je suis à des années lumières de cette idéologie conservatrice comme vous avez pu voir. Fils d’ouvrier et d’ouvrière, je fais mes études dans une université française et non pas dans un IEP. Mes convictions politiques, vous vous en doutez, sont loin d’être les mêmes que celles de ces « tous puissants » comme vous dites si bien. Je le répète encore une fois, oui je défends la liberté d’expression parce que c’est une valeur fondamentale dans mon idéologie de vie. Je ne vous empêche pas d’avoir votre avis sur la question, au contraire même, cela forge le débat. Ce que je vous demande, c’est juste d’avancer des arguments plutôt que des insultes, ça aussi ça forge le débat et l’ouverture d’esprit également... smiley


                          • blablalain.skynetblogs.be blablalain.skynetblogs.be 10 octobre 2007 12:16

                             smiley Pour rappel , juste une info récente ... ...’ Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication, a présenté, hier, au Marché international des contenus audiovisuels (MIPCOM) de Cannes, son plan pour l’audiovisuel, exécutant ainsi la lettre de mission du Président de la République... , ...elle y propose le laminage de l’audiovisuel et de la culture... ‘...Depuis la soumission de la création à l’audimat, en passant par élargissement de la publicité et l’encouragement à la concentration dans les médias, l’Etat ne ménage pas ses moyens pour favoriser leurs profits...’ Le plus inquiétant étant sans doute l’accueil favorables des grands groupes de médias en bourse .. la cote de ceux -ci remontant en flèche ... Quid de la démocratie ? Qu’ en reste -t-il ? Quels sont encore les moyens de diffuser des informations différentes de celles de la minorité qui manipule l’opinion des masses ? Bien sûr , il nous reste encore un peu internet , les blogs et quelques sites d’infos plus ou moins fiables ..., quoique , si on a pu apprécier récemment le ‘travail policier’ de la cyberpolice pour la traque de pédophiles présumés sur internet , quand sera -t-il demain pour nous les internautes , si le délit d’opinion est un jour d’actualité ? ... Censure et décadence de la démocratie .. quand tu nous tiens ...


                            • farniente 10 octobre 2007 12:20

                              VIVONS CURIEUX !,

                              merci de votre réponse.

                              Il est vrai que les préjugés ont pesé lourd dans mon intervention. Je vous présente donc mes excuses pour le début de mes propos.

                              Et les précisions que vous apportez sont bien utiles pour poursuivre le débat.

                              Comprenez que le quasi monopole médiatique dans l’actualité politique tend à imposer la PENSEE UNIQUE PAR LA PAROLE UNIQUE. Ce qui est intolérable dans un pays à culture démocratique.

                              Que la présence quotidienne de notre Président au petit écran ( en moyenne 2 fois par jour dans les journaux télévisés, soit 224 fois entre son élection et la fin du mois d’août ) exacerbe les sensibilités.

                              Que la manoeuvre actuelle du gouvernement et du Chef d’Etat, qui accaparent les médias en organisant chaque jour un déplacement ou une conférence de presse sur un grand thème, en plus de plusieurs petits évènements, s’apparente au bourrage, sinon à la direction des consciences.

                              ET là, on est très loin de la caricature, on plonge dans la réalité quotidienne.

                              Car la LIBERTE D’EXPRESSION peut être sapée autrement que de front et ouvertement.

                              En France, elle l’est insidieusement, ce qui est beaucoup plus stratégique et indétectable.

                              Je vous remercie de votre article initial qui permet en outre d’ouvrir le débat sur la réalité française.


                              • ddacoudre ddacoudre 10 octobre 2007 13:57

                                Bonjour vivons curieux.

                                La satire faite pour tourner en ridicule les vices, les travers des hommes. Ecrit, discours qui raille quelqu’un ou quelque chose. (Le Larousse)

                                Mais aussi.

                                L’art de permettre de dire, écrire etc. tous ceux qui par ailleurs seraient sanctionné par les puissants.

                                L’art de dire, écrire etc. ce que l’on pense avec sérieux pour rire.

                                L’art de nuire sans condamnation.

                                La satire ou l’auto flagellation des puissants.

                                La satire est un bien mal dit ou écrit.

                                La satire faire souffrir aux autres ce qu’ils vous font endurer.

                                Nous pourrions comme cela détailler toutes les approches en fonction des acteurs qui se livrent à la satire ou qui en accepte d’en être l’objet. Cela n’empêche nullement le fait que les personnes à titres personnels ou représentatifs s’en sentent affectées surtout quand c’est l’objet de toute leur existence.

                                La finesse de sont analyse dépend de ceux qui la font et du moment.

                                La satire n’a jamais été faite pour rire, c’est seulement notre époque qui en a fait un commerce burlesque. Elle était comme les carnavals un moment ou les puissants acceptaient d’être raillés.

                                Pour autant notre perversion en fait un objet de nuisances volontaires.

                                Il n’est pas possible d’apprécier ce travers sans tomber dans la censure, mais il est toujours possible de donner à celui qui s’en sent atteint un droit de réponse s’il n’en dispose pas des facilités et possibilités.

                                Nous savons également que la rumeur tue tout autant que de vouloir la faire cesser.

                                C’est ainsi que s’éduquer et s’élever dans un esprit critique, est accepter que votre ego souffre d’un bien, mal pensée des autres à votre égard, qui amoindri notre réactivité épidermique ou émotionnelle aux vérités ou aux mensonges déplaisants.

                                C’est le prix du débat, de la créativité, de l’inventivité, de l’évolution, de la liberté subjective. Tout ce qui n’est pas dans la nature de l’homme fait pour survivre face aux autres, mais qui s’acquiert par l’éducation, car notre faculté d’apprentissage est inné.

                                Cordialement.


                                • docdory docdory 10 octobre 2007 15:16

                                  @ Vivons curieux

                                  Excellent article !

                                  Il faudrait que le législateur arrête de pondre des lois sur les diverses « phobies » , et qu’il respecte en tout cas le principe de proportionnalité entre les délits et les peines ! Si on ne peut plus faire des jeux de mots hilarants comme Laurent Gerra sans se retrouver dans un procès en « phobie » , la France risque de devenir bien triste ... Tout ceci est à rapprocher évidemment du procès Truchelut et de son honteux verdict , la liberté disparaît à grands pas dans ce pays . Voltaire et Rabelais , revenez ! Ils sont devenus fous ...


                                  • Rapetout 11 octobre 2007 05:18

                                    Reuillois @ faxtronic : « Quand au pays où je vis, il s’agit de la France, où l’on parle français, langue que visiblement, vous avez du mal à comprendre. »

                                    faxtronic ne comprend pas le français ? Faut apprendre à le causer, mon gars : « Quand au pays où je vis, il s’agit de la France, où l’on parle français, et visiblement vous n’abondez pas en mon sens. » Voilà. Ça c’était du français. Pas des finasseries de Maître Chicaneau.

                                    Quant au pays où moi je vis (pour vous servir) voici la langue que l’on y parle : I don’t respect your beliefs and I don’t care if you’re offended. Cheers.


                                    • Alexe 11 octobre 2007 09:06

                                      Au-delà de ces affaires de censure célèbres et mortelles pour certaines (l’ignoble fin des traducteurs de Rushdie par exemple), je n’arrive pas à me défaire de l’idée que la télé-réalité, avec ses votes et ses droit de vie ou de mort sur les concurrents aux idées rases et parfaitement débiles, autant que le comportement des gens qui les jugent, a à voir avec la vague d’oppression qui nous touche actuellement.

                                      L’histoire de la censure est vieille comme le monde, combien d’autodafés, de victimes en chair et en os, à commencer par les religions qui brûlent et châtient, comme d’habitude (paradoxe du dogme de l’amour absolu, hypocrisie historique sans fond, merci, donc, les religions) ; nouvelle religion de l’Audimat, la télé-réalité implique les mêmes préceptes que les jeux du cirque, et surtout n’allez pas dénoncer ceci comme étant une mentalité de merde, vous entendriez protester dans la minute ceux qui croient que c’est la résurgence d’un média démocratique et altruiste, puisque comptant avec le bon peuple qui s’essouffle à coups de SMS et d’appels surtaxés.

                                      Ce que je veux dire, c’est que la censure de l’intelligence et de l’humanisme en est une à part entière, et que les histoires de fatwa sont d’un point de vue philosophique aussi graves que celles de ces jeux absurdes et cruels qui peuvent faire basculer des vies (le ridicule ne tue pas, mais peut rendre profondément dépressif etc.) et surtout basculer vers l’innommable, droit de cité pour untel et pas pour l’autre basé sur des critères seulement subjectifs et aléatoires (la mode, la rumeur, le sang, le sperme).

                                      Quant au souffle religieux qui nous contamine aujourd’hui, inutile de dire qu’il tente de faire face à celui d’un autre Dieu tout aussi puissant, le dieu Fric, pognon, flouze, etc., celui qui tue dans une guerre « invisible » et qui oppresse ceux qui n’ont plus qu’un recours, tenter de croire au retour de leur fameux « amour absolu » complètement contradictoire par ailleurs.

                                      Bref, un « sacré » bordel que tout ceci, qui n’encourage pas à allumer la télé pour se rendre compte par soi-même des dégâts mais fera longtemps saluer la mémoire de ces résistants à l’absurde, auteurs, penseurs, cinéastes, traducteurs, etc. à l’encontre des moutons à poil court que l’on veut nous imposer aujourd’hui comme modèle d’humanité en marche. (on : les média, bien sûr, en premier plan. mais si personne ne regardait, ne s’éduquait à cette machination anti-intellectuelle, qu’en resterait-il ?)

                                      Alexe


                                      • jzk 11 octobre 2007 14:29

                                        Bon je suppose que personne ici ne regarde la série South Park, mais ça me fait penser à l’épisode : « l’incroyable crime de haine de Eric Cartman ».

                                        Le topo : Vous avez sûrement entendu parler de cette série en apparence très crue et vulgaire mais avec toujours une morale de société caricaturée à l’extrême dans chaque épisode...

                                        L’histoire : Eric Cartman, 9 ans, à l’habitude d’insulter ses petits camarades et cela fait beaucoup rire tout le monde, sauf le jour où il insulte, comme il le fait habituellement, un membre de la « communauté afro-américaine ». S’en suit un battage médiatique terrible, des menaces de mort, on le juge raciste et on le fout en tôle ça lui apprendra à ce sale petit hitlerien xenophobe...

                                        Seulement Eric Cartman il ne comprend pas, il s’en tape de tout ça, il a juste insulté un connard qui lui a cassé les couilles...

                                        Les vrais racistes sont les défenseur du racisme, ce sont eux qui cataloguent et instaurent les clivages dans les communautés !

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