Faut-il dissoudre l’Etat luxembourgeois ?
Rien ne va plus dans la finance internationale. Clearstream accumule les profits de même qu’Euroclear, mais de nombreuses banques sont à la faillite et manquent de liquidités. De nombreux citoyens aux Etats-Unis perdent leur logement, leurs retraites, etc. et le pouvoir d’achat diminue en Europe alors que, dans le monde, l’environnement se dégrade de manière irréversible.
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Le Luxembourg est au cœur de cette faillite mondiale et l’entreprise responsable d’une grande partie des misères économiques de la planète porte un nom : Clearstream. Malheureusement impossible de s’attaquer judiciairement à Clearstream et Denis Robert en a fait les frais : condamné à 12 500 euros de dommages et intérêts par le Tribunal de grande instance de Bordeaux cette année, le journaliste auteur de Révélation$ et de la Boîte noire a « jeté l’éponge ».
La seule solution revient à attaquer directement le pays qui héberge cette multinationale de la finance : le Luxembourg, paradis fiscal dirigé par et pour les banquiers, ces personnages sans vergogne, au cœur vide et à l’esprit rongé par l’appât du gain et la spéculation, ces zombies de la mondialisation, véritables prédateurs des honnêtes gens et corrupteurs de la société.
Attaquer le Luxembourg, cela ne peut et ne doit se faire avec les armes bien sûr. La violence ne résout rien. Non, il faut dissoudre l’Etat luxembourgeois qui est un minuscule état complètement ridicule en taille et qui ne présente aucune originalité culturelle véritable, ni aucun patrimoine historique digne de ce nom. Non pas que la culture luxembourgeoise doit être niée, mais bon, comme toutes les cultures, elle est bonne pour les musées et pour le folklore.
Dissoudre le Luxembourg n’est pas une mince affaire, ce petit Etat de 2 586 km2 héberge 472 649 habitants qui ont tous ou presque un sentiment patriotique plus ou moins fort et des intérêts économiques très importants. Rappelons-nous que le premier secteur d’activité dans ce pays est le secteur bancaire. De plus, cette monarchie constitutionnelle est membre de l’Otan depuis 1949, dont elle est, étonnamment vu sa taille, l’un des six membres fondateurs.
Son Premier ministre, Jean-Claude Juncker, est aussi président de l’Eurogroupe, institution communautaire en charge d’harmoniser la zone euro. Les barrières sont donc très importantes et la résistance notamment financière forte. Dissoudre l’Etat luxembourgeois est donc une entreprise qui a ses propres résistances au sein même des pays ayant un intérêt à la préservation de cet Etat, mais aussi les pays alliés à cet Etat, que ce soit militairement ou économiquement.
Or, l’excellent travail de Denis Robert nous apprend qu’à Clearstream ce sont toutes les grandes banques de la planète qui utilisent les routages électroniques de la chambre de compensation internationale, les banques françaises, américaines, suisses, allemandes, italiennes, les banques d’Amérique du Sud, mais aussi toutes celles installées dans les innombrables zones bancaires dérégulées de la planète. Tous ces pays disposant de comptes à Clearstream vont donc voir d’un mauvais œil cette initiative de dissolution de l’Etat luxembourgeois.
Si la France résiste à la dissolution de l’Etat luxembourgeois, c’est qu’en tant qu’Etat-nation, elle a aussi des intérêts à ce que cet Etat subsiste tel qu’il est, avec son fonctionnement actuel, dont la quasi-totalité des banques françaises bénéficient. Aussi nous voyons bien que les pays sont tenus par les banques, et que la nationalisation de ces banques constituent pour elles des sécurités leur permettant de perpétuer leur commerce et leurs activités de spéculation bancaires. L’ennemi n’est donc pas en fait les banques, mais les Etats qui les nationalisent !
Ce sont les Etats qui empêchent à la justice financière d’exercer son travail à l’échelle internationale. Ce sont les Etats qui protègent les systèmes bancaires et leurs infrastructures. Ce sont les Etats qui protègent Clearstream, et en l’occurrence ici l’Etat luxembourgois, qui sous prétexte d’autonomie nationale empêche toute perspective d’investigation et de contrôle sérieux de cet outil de la finance mondiale qu’est la chambre de compensation internationale.
Enfin, ce sont les Etats qui autorisent la dérégulation économique mondiale et aux grandes multinationales de s’accaparer les marchés mondiaux en imposant leurs produits sur la planète bien souvent en ne prenant pas du tout en compte les contraintes écologiques et environnementales, ni la situation sociale d’extrême précarité de travailleurs exploités de par le monde pour augmenter et asseoir leurs bénéfices. Aussi, lorsque l’on voit tout cela, n’est-il pas sain et raisonnable de se poser la question de savoir s’il est possible d’en finir une bonne fois pour toutes avec les Etats, la nationalité et toutes ces constructions absurdes qui existent actuellement dans le monde ?
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