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Accueil du site > Tribune Libre > GPA : judiciarisme contre libéralisme

GPA : judiciarisme contre libéralisme

Dans un récent article je citais les propos très durs d’une féministe radicale contre la Grossesse Pour Tous. Jusqu’à présent ma position est que l’on ne pas commercialiser l’enfant, donc pas plus le foetus. L’enfant ne doit pas être un produit du marché. Conséquence : on ne devrait pas, on ne doit pas payer pour une GPA.

L’encadrement de l’Etat...

D’autre part, en cas de GPA ou de PMA pour lesquelles on fait appel à un donneur de sperme, la trace de la filiation paternelle doit rester. Pourquoi ? Parce que la biologie reste, qu’on le veuille ou non, un marqueur fondamental de l’identité familiale. La demande de pensions alimentaires au père biologique confirme cela. L’exception existe en cas d’adoption, situation particulière qui suit une longue procédure par laquelle on valide un transfert juridique de paternité ou de maternité. Ce qui n’empêche pas les enfants adoptés de rechercher leur origine biologique.

De ce point de vue il semble normal que l’Etat interviennent pour encadrer juridiquement et socialement la reproduction. Toutefois la grossesse pour autrui peut se passer sans l’accord de l’Etat ou d’une législation. Tous ceux qui le veulent peuvent demander les services d’une femme, même si la loi s’y oppose. Il est toujours possible de trouver un stratagème, comme d’utiliser les services d’une femme d’un pays où c’est autorisé.

Mais après avoir posté cet article quelques questions me sont venues. La principale est : au nom de quoi condamner la GPA ? Deux tendances s’opposent. L’une d’elle est ce que j’appelle la judiciarisation. On légifère pour interdire la GPA, ou la prostitution, et l’on punit ceux ou celles qui y font appel. La loi, qui représente la société au travers de décisions politiques, pose le cadre de ce qui est permis et de ce qui ne l’est pas. Elle prévaut sur la liberté individuelle. Elle est contraignante et fait référence à une morale, à un bien et un mal. Elle propose et pose le cadre de ce qui est collectivement souhaitable ou non. Par exemple l’Etat ou les chefs de clans, voire la population elle-même dans certains cas, interdisent et punissent l’assassinat. C’est une condition indispensable à la survie du groupe.

Il paraît légitime que la loi régisse en partie les relations entre les humains, et que cela passe par un formatage préalable des comportements (éducations morale). En même temps la liberté individuelle de choix de vie et de comportement est aujourd’hui largement garantie. Elle est même une condition de l’adhésion sociale et de l’épanouissement personnel. Il en résulte que les relations sont contractualisées : contrat entre les individus sur la base du libre consentement, contrat envers la société par l’acceptation des lois et règles.

La GPA est un signe d’une contradiction majeure entre la loi collective et le choix individuel. On interdit la GPA pour une raison morale : ne pas faire de l’humain un produit de marché, ce qui rappelle l’esclavage et le droit de certains sur la vie d’autrui. Car dans la GPA, en quelque sorte, on s’approprie d’un corps en payant - et l'on sait qu'aujourd'hui c'est un véritable business qui se développe autour de la GPA.



... ou la liberté individuelle ?

Simultanément, la liberté à disposer de son corps fait partie de la liberté individuelle puisque la contrainte est à l’opposé du libre consentement. Or le fait de verser de l’argent à une mère porteuse ou à un donneur de sperme introduit une notion monétaire qui peut être considéré comme une forme de rémunération, donc d’appropriation et d’une autre forme de contrainte à laquelle celle imposée par l’Etat (l’interdit) est supposée poser une limite.

Cette rémunération est destinée censément à couvrir les frais de la mère porteuse. Mais d’une part ce n’est pas exact. Dans le cas que je citais dans un autre article, la mère souhaitait entre autre rembourser ses dettes grâce à l’argent reçu. D’autre part tout échange d’argent autour de l’enfant pourrait/devrait être considéré comme une monétarisation de celui-ci. La GPA doit-elle être considérée comme un simple échange de service, et la monétarisation comme résultant d’un contrat individuel ne concernant pas le foetus ? Ou le fait de porter un foetus n’est-il pas justement la raison de la rémunération ?

La liberté individuelle implique de disposer de son propre corps, ce d’autant plus que le corps est le lieu initial et final de l’individu social et juridique. Il n’y a pas de responsabilité juridique et sociale sans liberté d’action incarnée dans le corps. Comment résoudre cette contradiction : interdire au nom d’une morale - pour autant que la morale relève de l’Etat laïque, ce qui est une contradiction supplémentaire et dangereuse car intrusive et décisionnaire de la vie des individus - ou laisser chacun faire ce qu’il veut de son corps, y compris dans le domaine de la reproduction, au nom de la liberté fondamentale des sociétés libérales fondées sur le contrat et la libre disposition de soi-même ?

Faut-il donner à l’Etat le droit de penser notre vie ? On pourrait répondre à cela qu’en condamnant le vol ou l’assassinat, l’Etat le fait déjà et impose des valeurs morales. Je n’en suis pas certain. La morale est enseignée par la famille, par la nature, par la religion ou toute forme de philosophie éthique. L’Etat, en punissant, ne fait qu’administrer les conséquences d’une entorse à la morale. Il ne fait que séculariser la morale. Il n’est pas la source de la morale, ce d’autant moins qu’en société de démocratie libérale le politique et l’alternance dominent le religieux et le philosophique. Imaginer que l’Etat détermine la morale c’est donner à celle-ci une dimension très relative puisque dépendante de chaque mouvance politique qui accède au pouvoir.

La question de considérer la GPA comme un libre échange de service limité au cadre privé, ou de l’encadrer et de l’interdire par intervention étatiste, reste pour moi ouverte. Je ne dispose pas de synthèse, actuellement, pour résoudre cette contradiction entre la liberté individuelle et la légitimité de l’intervention de l’Etat. Pour moi qui aime penser en ET/ET, je n'arrive pas plus loin ici que le OU/OU.

La liberté à disposer de soi et d’échanger des services est une chose. La préservation de la filiation, de l’identité et de l’intégrité comme rempart contre la marchandisation en est une autre. Je ne partage pas la croyance moderne que l’humain est avant tout redevable d'une construction sociale. Le corps, et son origine biologique, me semble être un ancrage fondamental. Cette vision plus anthropologique que morale pourrait-elle tenir lieu de synthèse ?


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20 réactions à cet article    


  • appoline appoline 19 août 2014 19:31

    Pas de GPA, ni de mère porteuse, la nature est faite ainsi, ce n’est pas à l’homme de vouloir interférer. 

    La société décadente ne va pas tarder à exploser, l’homme ne mérite pas mieux car c’est lui seul qui détourne les valeurs, il faudra bien payer nos folies tôt ou tard.


    • Fergus Fergus 20 août 2014 09:07

      Bonjour, Appoline.

      Je vous rejoins totalement sur le rejet derme et définitif de la GPA. Il s’agit là de la forme la plus choquante de la prostitution, bien pire que la vente de son corps pour des rapports sexuels tarifés. La passe effectuée, la prostituée ne garde par de séquelles physiques ou physiologiques de son acte. Il n’en va pas de même pour la GPA dont les effets de grossesse se font sentir tout au long de la gestation. La GPA est une monstruosité que seule une société en voie de rapide et grave décadence peut engendrer !


    • Yurf_coco Yurf_coco 20 août 2014 12:53

      Pfffffff, 


      vous rendez vous compte que votre avis (commentaire) n’est guidé qu’à travers une longue continuation de valeurs transmises depuis des lustres, très certainement de la religion (chrétienne ?). En d’autres termes, vous pensez être contre, mais vous n’avez en votre possession qu’une certaine morale qu’on vous a mis dans la tête et que vous pensez universelle. Mais en réalité vous ne pensez pas par vous même, au moins quand on est rigide à ce point sur SES principes et autant fermer à la discussion.

      Imposer son point de vue relève du .... je ne dirai pas le mot (à toi Goodwin).

      De la même manière, que dites vous de l’avis des musulmans intégristes, qui estiment que si vous n’êtes pas voilé intégralement, interdite de travail, interdite de contact avec d’autres hommes, soumise etc, vous êtes, littéralement une pute. Vous ne partagez pas cet avis très certainement. Vous trouvez même bizarre que quelqu’un qui ne vous connais pas, vous juge (et vous condamne) selon ses critères de morale. Et décrète que puisque nous ne suivons pas ces valeurs morales, notre société est destiné à la décadence.

      Et bien seules les valeurs vous oppose à ce genre de personne, quand à tout le reste vous êtes similaire : car avec votre jugement sur autrui et cette façon de vouloir interdire quelque chose qui ne vous concerne pas à noms de vos valeurs, vous ne valez pas mieux qu’un intégriste quel qu’il soit. C’est ça la décadence du XXIeme siècle.

      Vous pensez défendre LA morale ? En réalité vous ne faites que jugez et imposer vos visions.

      Et à cela, je félicite l’auteur de l’article qui a une approche bien plus intègre sur la question, voir philosophique. D’ailleurs l’auteur se pose des questions, cherche la contradiction. Seul un comportement comme celui-ci pourrait justement nous sortir d’une société que je trouve dégradante en ce moment par cet intégrisme que chacun étale au grand jour sans rougir et sans se poser de question tel des moutons.


    • caillou40 caillou40 20 août 2014 10:59

      Parler de procréation dans un monde d’ hyper-population..et avec plus d’un milliard de gens qui crèvent de faim.. ?


      • Montdragon Montdragon 20 août 2014 12:47

        Le consommateur blanc veut jouir de son bien et cela le plus tôt possible, voilà pourquoi tant d’adoptions se placent en Afrique ou Amérique Latine, car les orphelins français sont disponibles autour des 3/4 ans.
        Ce comportement mettait déjà en lumière le phénomène.
        Ils veulent jouir d’un gamin comme du dernier I pad, seuls ou en couple homo.
        Vivement les couveuses artificielles !

        Bienvenus dans la ruche !


        • Yurf_coco Yurf_coco 20 août 2014 13:05

          Steven Seagal a parlé ! 


          Vraiment c’est des salauds ces gens qui adoptent, tous autant qu’ils sont !

          D’ailleurs vous auriez bien raison de ne JAMAIS adopter, encore moins un étranger, ce ne serait pas moral ! Quel horreur ce principe d’adoption !!

          En plus je pari, que dis-je, comme vous, j’en suis sûr que 50% des enfants chinois adoptés, une fois que les parents ont finis de jouer à la poupée, finissent à la cave a fabriquer des baskets Nike pour les parents.

        • Primum non nocere Primum non nocere 20 août 2014 13:08

          La GPA est, avis personnel, une aberration, même à penser « pro liberté individuelle disposition du corps » car cela implique une (relative, certes, mais réelle) mise en danger de la mère porteuse, avec médicalisation, suivi etc, une mise en danger de l’enfant à venir aussi, un risque en terme de contrat (prise en « otage »), une marchandisation de plus de choses que l’enfant seul, des dérives type « profession mère-porteuse ». 


          La GPA est autant une solution qu’utiliser une roue de secours comme pneu neige.

          Une solution valide serait de soutenir et intensifier les recherches sur l’ectogenèse, mais généralement les pro comme les anti-GPA ne veulent pas en entendre parler, et encore moins soutenir tout cela, parce qu’attendre ne se fait plus dans nos sociétés, et que tout progressistes qu’ils soient, ils craignent le progrès.

          • Yurf_coco Yurf_coco 20 août 2014 14:40

            Vous savez, le travail c’est pareil à ce moment. Pourtant ça ne choque pas.


            Ça choque de porter un enfant ? Mais pas de porter des sacs de ciments de 50 Kg de 15 à 50 ans, respirez du goudron, ou de l’acide... Les gens ont bien le droit de faire un travail dangereux non ? Ils disposent bien de leur corps au service du patron. Si c’est pas de la prostitution...



          • placide 20 août 2014 15:12

            Alors comme ça porter un enfant c’est comme porter un parpaing ? J’ai l’impression qu’il manque une dimension à ce raisonnement .


          • Yurf_coco Yurf_coco 20 août 2014 15:48
            Parce que pour vous user la santé en portant des sacs de ciments, c’est pas grave ? 
            La vie et le corps de celui qui porte ce sac ne compte pas ? 

            Je ne déshumanise pas la grossesse, mais vous déshumanisez la porter que peut avoir la labeur « d’un travail classique » sur UN ETRE HUMAIN. 

            Certes il ne s’agit pas d’un fœtus, mais un être humain !

            Certes le maçon n’a pas le ventre qui contient un bébé, mais il peut avoir la colonne vertébrale en morceaux pour le restant de ces jours, et j’en connais beaucoup comme ça. 

            Mais c’est moins grave c’est ça ? Qu’une femme qui porte un bébé pour quelqu’un ?

          • Primum non nocere Primum non nocere 20 août 2014 16:15

            La prestation qu’offre le maçon, par entre autre le port desdits sacs de ciment, n’inclut que lui et lui-même, et ce dans le cadre d’un contrat rémunérateur accepté par ce dernier (peut-être à regret, mais ça le regarde hein). Par contre, la prestation qu’offre la mère porteuse, dans le cadre de la GPA, est loin d’avoir les mêmes implications.


            Comparer la GPA à la maçonnerie est, au mieux, hors de propos.

          • Yurf_coco Yurf_coco 20 août 2014 16:28
            La prestation qu’offre : Un(e) prostitué(e), un(e) acteur(actrice) (classique, érotique, porno), une mère porteuse, offre des services par entre autre : utiliser son corps, le montrer, avoir des rapports sexuels, être utiliser devant une caméra et montrer à la terre entière, porter un fœtus...

            Tout cela n’inclut que leur corps a eux(elle)-même. Jusqu’à preuve du contraire, aucun fœtus ni nouveau né n’a porté plainte parce qu’il a été porter par untel ou untel ou parce qu’il ne souhaitais pas être venu au monde !

            Tout ceci dans des cadres légaux, d’un contrat, rémunérateur, accepté par ces dernières (peut être à regret, mais ça les regarde hein).

            C’est quand même paradoxale que ce soit vous, soit disant, les protecteurs de la Vie originel, qui soyez contre une manière comme une autre de donner la Vie, tout ça parce que ça vous choque que quelqu’un veuille bien le faire pour quelqu’un d’autre, de son plein gré.

          • Primum non nocere Primum non nocere 20 août 2014 16:49

            « les protecteurs de la Vie originelle » ? Confusion amusante. Ou aberrante. Disons les deux.


            Je défend un principe pourtant simple : La liberté individuelle en ce qu’elle est de plus sacré, à partir du moment où elle n’entre pas en conflit (physique, moral, éthique, social, etc) avec celle d’autrui. Pas plus simple. En l’occurrence la GPA n’est pas sur le même pied que les prestations sexuelles sus-citées, ne serait-ce qu’en raison du cadre et des risques inclus dans le cadre desdites transactions, considérablement moindres que ceux de la GPA.

            Par ailleurs j’ai justement proposé, à ceux qui défendent bec et ongles la GPA, de soutenir les recherches concernant l’ectogenèse, alternative bien plus valide à mes yeux que la GPA.
            Que vous faut-il de plus ? Une alternative pour les maçons aussi ? Aller, j’me lance : Automatisation et robotisation de la tâche. Ça ira ? Non bien sûr, puisse que remplacer l’homme par une machine c’est pas bien. Mais laisser ledit homme faire ledit boulot c’est pas bien non-plus... 

          • Yurf_coco Yurf_coco 21 août 2014 10:56

            Tout le débat se trouve là : « à partir du moment où elle n’entre pas en conflit (physique, moral, éthique, social, etc) (...) En l’occurrence la GPA n’est pas sur le même pied que les prestations sexuelles sus-citées, ne serait-ce qu’en raison du cadre et des risques inclus »


            Vous semblez pris d’émotion concernant la GPA, du coup je ne trouve pas votre argument objectif. 

            Une prostitué prends le risque des MST, de se faire agressé. De même pour les acteurs, en plus l’utilisation de leurs images. J’ai un cousin qui bosse à l’usine, ils n’ont pas de masque prêts des cuves à acide... 

            Le danger et là, vous semblez l’occulter... parce qu’il n’y a pas de foetus ?Demandez à n’importe qui où il y a le plus de danger entre se prostitué et porter un enfant, je suis désolé mais si vous êtes objectif, en prenant tous les risques en compte, y’a pas photo. 

            D’ailleurs vous dites, que ça ne doit pas rencontré de conflit avec (physique, moral, éthique, social, etc). 
            Moi je dis non. La liberté devrait être individuel tant qu’on ne porte préjudice (ou prendre le risque de) a personne d’autre que soi. Car l’éthique, la morale... Ce n’est plus de la liberté, car ces notions dépendent tellement de qui interprète ces valeurs. D’où ma définition.

          • Primum non nocere Primum non nocere 21 août 2014 12:43

            Effectivement, votre raisonnement se tient. mais ceci dit je campe sur mes positions quand même, qui me paraissent au moins aussi valides que les vôtres, à savoir que je cautionne l’idée et les motivations, mais pas la GPA en tant que telle. Devoir inclure un tiers me gêne profondément.


            Pour revenir sur les risques à l’usine, ils sont bel et bien effectifs, et me gênent également, mais pas pour les mêmes raisons. Les conditions dans lesquelles bosse votre cousin sont tout bonnement anormales, et me choquent. Sauf que dans le cas présent j’ai plus l’impression qu’il y a un déplacement du débat, bref je ne voit en fait pas comment peut être fait le parallèle entre l’usine et porter son enfant (et encore moins, par extension, l’enfant d’un/e autre).

            Quant au fait de se prostituer, je le conçois dans un cadre théorique légal qui n’existe actuellement pas, donc bon...

          • Yurf_coco Yurf_coco 21 août 2014 15:13

            Je ne voulais pas tellement déporté le débat. Je réagissais à votre argument qui disait que porter un enfant n’est pas un travail comme un autre car il comporte des dangers.


            J’essayais simplement de vous faire comprendre que beaucoup de métier ont des dangers. Donc pour moi l’argument n’est pas valable.

            Après, je comprends très bien que faire porter un enfant par un tiers est gênant. Vous le dite vous même. Mais je pense que tout ceux qui sont contre, le sont parce qu’ils se font une image industriel de l’enfantement. Ce qui est normal, l’idée de cela nous révolte tous.

            Simplement, la différence entre les gens contre et les pour, c’est que les pour, eux, se projettent plutôt dans les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant (bien que les spermatozoïde et les ovules marchent), et que si une personne est prête à la faire en toute connaissance de cause. Moi je n’y vois aucun mal. 

            Et peut être que la mère porteuse aime la grossesse, allez savoir, ou bien pour qui porter un enfant et donner la vie pour un couple est merveilleux, le plus beau des cadeaux, ou pour l’argent, pourquoi pas, si le seule autre job c’est de se prostitué avec des gros dégueulasse, si elle n’a que ça.

            Et dans tout les cas, c’est son choix à elle (il faut que ça le soit, bien entendu).

          • franc 21 août 2014 05:04

            j’ai l’impression qu’il y a une sorte de réaction épidermique concernant la GPA en tout cas assez irrationnelle sans compter la réaction des féministes radicales hystériques .je trouve que les français en général sont un peu trop conservateur et m^me rétrograde au sujet de la famille et dans les affaires d e moeurs

             la GPA , je suis absolument favorable à sa légalisation pour les raisons suivantes ;

            -

            D’abord 1° c’est un acte intrinsèquement positif en faisant naitre une vie contrairement à l’avortement qui est un acte intrinsèquement négatif qui est de détruire une vie.Or on légalise bien l’avortement avec m^me le remboursement par la sécurité sociale ,on ne voit pas pourquoi on ne ferait pas d e m^me pour la gestation pour autrui .L’argument de la marchandisation est fallacieux en ce sens que la critique ne concerne pas l’acte en lui-m^me c’est à dire la négativité intrinsèque de l’acte mais un problème périphérique qui d’ailleurs peut être supprimé avec la gratuité par la prise en charge de la sécurité social comme pour l’avortement .L’argument est aussi fallacieux parce que dans une société marchande tout est marchandisation ,tout travail rémunéré est une marchandisation du corps humain,sinon dans ce cas il faudrait condamner toute activité salariée ,condamner la médecine rémunérée ,l’enseignement rémunéré,lou la politique rémunérée et que dire de la marchandisation de la religion ou de l’humanitaire ,

            il ne faut pas être hypocrite si l’on veut supprimer toute marchandisation il faut supprimer la société marchande et donc aussi le capitalisme ,tout sera gratuit qui sera géré par un Etat rationnel totalisant dans une société entièrement communiste égalitarisante et anarchisante ,je suis pour.

            Puis 2° ,c’est un acte socialement positif par l’aide et la solidarité sociale qui l’inspire et le constitue ,et mieux encore il peut être un acte d’amour.

            L’être humain n’est pas seulement un être individuel ou ne possède pas qu’une strate ou dimension individualienne ;l’être humain est aussi un être social ou plus précisément un être socialien c’est à dire qu’il posssède aussi une strate ou dimension socialienne ou populienne (du peuple)et m^me aussi la dimension humanitienne ( d e l’humanité ) , et conformément aussi bien à la philosophie chrétienne qu’à la philosophie marxienne.

            Marx l’a affirmé explicitement et avec beaucoup de vigueur en dénonçant l’individualisme bourgeois et son monadisme , la conception morale du moralisme bourgeois aussi bien que la conception individualienne des droits d el’homme bourgeois

            -

            Et le grand philosophe existentialiste chrétien et catholique ,Gabriel Marcel comme d’ailleurs Marx ,affirme que le corps d e l’homme ne se réduit pas à son corps individuel mais s’étend à l’univers tout entier ,et donc que les corps individuels des autres peuvent être aussi considérés comme le prolongement d eson propre corps individuel.Et le poète Rimbaud proclame « Je est un Autre »,et donc l’Autre est aussi Je ;Mon corps ne m’appartient pas seulement il appartient aussi à la communauté et à l’humanité tout entière .Ce qui ne veut pas dire que le corps individuel n’existe pas ou que la liberté individuelle ne compte pas ,mais seulement que chacun des corps individuels est une localisation et particulrisation du corps de l’Homme universel et qu’ils sont en liaison relationnelle permanente, et d’autre part que l’échange ou le commerce des corps individuels membres du corps universel se font dans le respect de la liberté individuelle de chacun qui est donc respectée tout autant que la liberté del’homme universel ,c’est à dire la liberté humaine, toutefois à la condition que les libertés individuelles se pratiquent rationnellement suivant l’ordre de la raison

            Dans la raison ,la liberté individuelle s’accorde avec la liberté humaine et inversement

            -

            Et donc dans cette dimension socialienne,populienne ou humanitienne,il n’ ya aucune différence entre la gestation pour autrui et la gestation pour soi ,car soi c’est aussi autrui et que le résultat c’est la création de la vie ,d’une vie pour l’un comme pour l’autre ,et la vie d’un enfant n’appartient à personne comme le dit la grand poète et prophète Khalil Gibran (Le Prophète) ou encore par le théoricien du communisme anarchiste français ,Fourrier,qui est une référence pour Marx mentionnée dans le Manifeste du parti communiste dans lequel Marx revendique haut et fort « le crime de sortir les enfants de l’exploitation des parents » en les confiant à l’éducation sociale ;

            On peut aussi rappeler que pour Fourrier,dans la société future idéale ,la société communiste anarchiste ,les enfants n’appartiennent à aucun parent particulier ou cela est équivalent tout le monde est parent de tous les enfants ,c’est la famille unique universelle, que les enfants dès l’âge de raison c’est à dire vers l’âge de 6 ans sont aussi libres que n’importe quel adulte,et de choisir avec qui ils veulent vivre en particulier

            -

            - ,

            Ensuite ,la 3è raison est le principe de liberté qu’on bafoue si on interdit la GPA, pas seulement la liberté individuelle mais et surtout la liberté humaine ,car la GPA intrinsèquement bonne en soi qui est identique socialiennemnt à la gestation pour soi est aussi bonne que celle-ci , sans compter l’acte de solidarité sociale ou d’amour qui peut l’accompagner


            • franc 21 août 2014 05:51

              Et qu’on ne me parle pas du rapport avec l’argent qui gache tout ,je ne pense pas qu’en achetant un pain on dénature le goût du pain ou le fait de manger ,ni en payant un disque musical on perd la beauté de la mélodie du morceau de musique qu’on écoute

              -

              L’argent n’est ni un mal en soi ni un bien en soi ,ce n’est qu’un moyen ,sa valeur dépend de la valeur de l’objet qu’elle sert .Si l’argent sert à créer la vie ,,à donner la joie ou à honorer la beauté alors oui l’argent est bon ,si l’argent sert à tuer ou à opprimer alors l’argent est mauvais .Et ce n’est m^me pas l’abondance d’argent qui est mal ou injuste ,au contraire abondance de bien ne nuit pas ,mais c’est l’inégalité d’argent qui est un mal qui entraine une inégalité des conditions de vie ou de pouvoir entrainant l’injustice

              _

              Ni l’argent ni le pouvoir est un mal en soi ,ce sont m^me des valeurs en soi ,mais ce sont des valeurs relatives ,des valeurs subalternes comme la force ,et sont des moyens qui sont au service des valeurs plus hautes, plus absolues comme l’amour ou la beauté

              -

              L’ordre hiérarchique des vivants et proprement humain est que la force et donc l’argent et le pouvoir qui produisent et manipulent la force,,se soumet au service de l’intelligence qui elle -m^me doit se soumettre au service de la beauté laquelle est au service de l’amour comme l’amour est au service de la beauté ;la beauté et l’amour sont équivalents et sont les bien absolus ..Kant dit que la beauté est la seule valeur qui n’a pas d’autre fin qu’elle-m^me .

              _

              l’argent qui achète un ticket de train pour que l’amant rejoigne sa bien aimée est bon

              l’argent qui aide la femme à porter un enfant pour une autre personne en créant une vie et donnant une joie à un couple est bon

              l’argent qui donne une satisfaction à une femme qui donne un plaisir sexuel à un homme est bon.

              -

              -

              Tout ce qui donne une joie est bon (SPINOZA)


              • franc 21 août 2014 06:26

                Et pour ce qui est du problème d’identité généalogique je trouve que l’on fait des tonnes ,surtout les français qui sont les champions du monde dans la recherche de la lignée généalogique

                certes l’on a besoin de racines et de savoir d’où l’on vient mais ce n’est nullment une nécessité vitale ou un besoin fondamental, ni m^me une condition objective d’équilibre psychique ou de sérénité ,le s français qui s’y attachent et s’en occupent le plus au monde sont aussi les plus angoissés et les plus grands consommateurs de médicaments et de psychotropes, et de toute façon c’est bien moins important que de savoir où l’on va ,car si l’on part de haut pour aller vers le bas il n’ y a aucun avantage à savoir si on part du bas ou du haut

                -

                .de m^me pour le problème du lien du sol ou du sang .Le lien du sang est insuffisant ,le lien du sol est une stupidité ,seul le lien de l’esprit est important.

                -

                c’est pourquoi le Christ a dit :--------------

                « qui est mon père ! ,qui est ma mère ! ,qui est mon frère ! et qui est ma sœur !,celui-là qui fait la volonté de mon Père c’est celui-là qui est mon père et ma mère et mon frère et ma sœur . »

                ou encore :

                « celui qui aime son père ,ou sa mère ou son enfant plus que moi ,n’est pas digne de moi. »

                -

                -Et le Prophète de Khalil Gibran dit :

                Vos enfants ne sont pas vos enfants ,ils passent à travers vous mais ils ne sont pas de vous , et bien qu’ils soient avec vous ils ne vous appartiennent pas ,ils sont les fils et les filles de l’Appel à la Vie ,

                Vous pouvez donner votre amour mais non point vos pensées car ils ont leur propres pensées

                et la vie ne va pas en arrière ni ne s’attarde avec hiers

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