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Accueil du site > Tribune Libre > Hadopi : Lettre ouverte à l’attention de Mme Martine Aubry

Hadopi : Lettre ouverte à l’attention de Mme Martine Aubry

Objet HADOPI, suite aux propos de M. Le Forestier et M. Arditi.

Madame la première secrétaire, chère Camarade,

Je ne suis pas Pierre Arditi, ma notoriété se limite à mon quartier et à ma section locale de Vauvert, aux portes de la Camargue, tout au bout du Gard, le genre de localité où l’on ne s’arrête pas. Mais je n’en pense pas moins que ma voix soit moins importante que la sienne pour autant.

D’autant qu’elle ressemble à celle de centaines de milliers d’autres, qui forment les rangs de vos militants, de vos cadres et élus locaux, qui devant la violence des propos de certains artistes se prétendant de gauche et se livrant à l’égard de notre parti tout entier à un véritable chantage n’ayant pour seule motivation que leurs intérêts financiers, je ne pouvais rester silencieux plus longtemps.

Depuis des décennies pour certains de nos camarades, à vous comme à moi, depuis des années pour beaucoup en tous cas, nous, les militants de base qui donnons de notre temps et de notre sueur sans compter, avec un dévouement constant au Parti, n’avons jamais défendu que l’intérêt général et le bien public. Comme le font avec honneur nos députés aujourd’hui à l’Assemblée Nationale en s’opposant au projet de loi de MME ALBANEL instaurant l’HADOPI.

Et il était sans doute opportun, alors que le Parlement Européen vient encore une fois, aujourd’hui même, de marquer son attachement au fait qu’"aucune restriction ne peut être imposée aux droits et libertés fondamentaux des utilisateurs finaux sans décision préalable des autorités judiciaires, conformément à l’article 11 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, sauf lorsque la sécurité publique est menacée", de manifester notre soutien à nos députés face au chantage des "artistes" qui se croient propriétaires, plus que nous, de notre Parti.

Je ne reviendrai pas sur les arguments en faveur de la lutte acharnée menée depuis des mois contre le projet HADOPI du régime sarkozyste. Vous les savez autant que moi et nos députés les ont portés avec force depuis plusieurs semaines maintenant.

Non, et vous excuserez, j’espère mon culot de vous écrire ainsi alors que je ne suis qu’un tout petit militant de base du fin fond de la Camargue, bref un cul terreux d’informaticien de campagne, pour vous demander simplement de tenir bon face à ces gens qui ne sont et n’ont jamais été ni vos militants, ni vos cadres, ni ces petits élus locaux, qui avec leurs faibles moyens, subissent chaque jour la droite à tous les étages, en tant que citoyens, en tant que socialistes, en tant qu’élus d’opposition.

Non, je vous demande simplement, de tenir bon face à ce qui est un chantage ignoble de la part de gens, dont la presse PEOPLE dévoile aux pauvres gens, chaque semaine sur les tables des salles d’attente des medécins ou aux rayons de la maison de la presse, comment vivent les "ayants droit" comme on les appelle.

Et je ne peux que ressentir un sentiment profond de désarroi en voyant ces gens se plaindre la bouche pleine quand 8 millions de personnes vivent en état de pauvreté dans notre pays, 1 français sur 5 vit avec moins de 880 euros par mois, que des centaines de milliers de salariés ont perdu leur emploi en quelques mois, que des millions de familles ont souffert depuis tant d’année de la baisse du pouvoir d’achat et de la précarité croissante, et ce bien avant la crise.

Oui je ressens du désarroi et de la colère aussi contre ces nantis qui au nom de l’argent roi se proclament de gauche, font du chantage à notre parti, tout en soutenant l’un des projets les plus régressifs et dangereux depuis la seconde guerre mondiale. Pourquoi les députés européens, de droite comme de gauche, s’opposeraient, sinon, à ce projet français si ils n’y voyaient pas le risque de voir instaurer une société totalisante où les citoyens seraient surveillés en permanence dans leur moindres faits et gestes, au mépris du moindre respect de la vie privée et des libertés publiques, pour le seul profit des industries du divertissement, complices de ceux qui ont relégué au bas du monde les prolétaires d’un schéma ultralibéral que les crédits, la star-académie et l’information officielle ("labellisée" comme le dit Sarkozy) n’ont déjà plus réduit qu’à leur condition de "consommateurs".

Oui notre société est malade de cet argent roi dont l’absolutisme en vient ici à contester la moindre des libertés à ses "sujets". Tout ne devrait donc être que marchandise et commerce ?

Oui l’internet libre est un combat socialiste, parce qu’il porte les valeurs d’un "autre monde possible", fondé sur le partage et l’échange, sur la liberté et le refus de la marchandisation outrancière de la culture. Oui des solutions existent d’une rémunération juste de la création, que des centaines d’artistes, de véritables ceux là, des dessinateurs de BD aux créateurs de Science Fiction, en passant par les auteurs, compositeurs et interprètes sous licence "creative common", défendent d’ailleurs en s’opposant eux aussi à l’HADOPI.

Et dans mon petit domaine, celui de l’informatique, tous ceux qui défendent le logiciel libre mis en danger par l’HADOPI qui sera un moyen supplémentaire d’écrasement de l’open source au profit de la wold company Microsoft, alors que Linux est une chance pour qui croit en l’informatique pour tous et luttent contre la fracture numérique en proposant des systèmes libres face au mur de l’argent des licences propriétaires. Je rappelle d’ailleurs à cet égard que les français sont même leaders mondiaux en innovations et utilisation de Linux et des logiciels open-source

Madame la première secrétaire, chère Camarade, je vous demande simplement de tenir bon sur nos valeurs et nos principes qui ne sont évidemment pas celles des peoples et des millionnaires du top50, qui par les insultes de M. Maxime Le Forestier traitant le monde de l’internet libre de "pétainistes" n’ont montré qu’un visage de mépris pour le peuple et de cupidité les amenant à des errements verbaux bien peu honorables, auxquels il serait pourtant facile de rappeler avec cruauté, tel cet article de Paris Match du 9 février 2009, que pendant que le bas peuple souffrait la guerre et l’occupation, le tout Paris des Arletty et autres Mireille Balin, des chanteurs et des comédiens, se retrouvait à la maison d’Edith pour coucher, au sens propre comme au figuré, avec l’occupant nazi.

Et je n’ose imaginer dans les années 80s, Daniel Balavoine soutenant un projet visant à fliquer les cours de récréation des lycées où l’on s’échangeait les cassettes copiées et recopiées de ses albums, pas plus que Coluche portant plainte contre une radio associative diffusant un de ses sketchs "sans autorisation" (et surtout sans passer à la caisse).

Au nom de nos valeurs, Madame la première secrétaire, au nom de qui nous sommes, je vous demande simplement de tenir bon au nom du peuple de gauche, celui qui, c’est vrai, télécharge, mais subit aussi la crise et les injustices de cette société plus que ces artistes d’une gauche qui n’est pas la nôtre et qui a d’ailleurs tant contribué à éloigner notre Parti de ses vrais amis, les ouvriers, les infirmières, les instituteurs, les chômeurs, les précaires, les jeunes, tous ceux qui sont la force vive de la gauche dans ce pays.

Merci de votre attention, et de rester déterminée aux côtés de nos députés contre le chantage des nantis.

Amitiés socialistes

Bruno LEBEAU
Conseiller Fédéral PS du Gard

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31 réactions à cet article    


  • Webes Webes 7 mai 2009 11:19

    Tous ces artistes n ont rien compris a ce texte (Hadopi) et surtout les dangers qui vont en decouler. Ils ont crus qu ils pouvaient sacrifier notre intimite virtuel afin d eviter la licence global, bande d anes ! Ils n ont rien compris au sens de l histoire.

    De toute facon la licence global est en marche, loozers !

    « Alors que la France aurait pu être pionnière de la licence globale si le gouvernement de Dominique de Villepin n’avait pas fait revoter l’article 1er de la loi DADVSI qu’avaient amendé les socialistes, ce sont les Etats-Unis qui, quatre ans plus tard, s’apprêtent à mettre en place une licence globale à l’américaine. Trois des quatre majors y sont déjà favorables. »

    Suite Numera : http://www.numerama.com/magazine/12838-Choruss-3-majors-pour-une-licence-globale-aux-Etats-Unis.html


    • Philippe D Philippe D 7 mai 2009 11:21

      Bravo, bel exemple de « Ridicule Socialiste » sur la question.


      • Varsass 7 mai 2009 11:45

        Serait-il possible d’avoir un peu d’arguments de votre part ? Plutôt qu’un flot discontinue d’attaques puériles ?
        C’est l’attitude classique de l’UMP et de ses ardents défenseurs, qui, gargarisés par leur sentiment de toute puissance, ce permettent des comportements qui ne leur font pas honneur, depuis 2007.

        On a le droit de défendre les valeurs qu’on veut, encore faut-il le faire de manière courtoise, argumentation à l’appui.
        Les attaques pipi-caca sont déjà affligeantes quand elles sortent de la bouche de lefebvre, essayez de relevez un peu le niveau, pour le bien des idées que vous défendez et des valeurs que vous voulez porter.
        Merci d’avance.
         


      • Philippe D Philippe D 7 mai 2009 11:56

        Je me suis déjà exprimé clairement sur ce sujet, et pas plus tard que ce matin sur 1 autre article.
        Sur celui-ci, qui est un nivellement de la pensée par la base, il y aurait sans doute beaucoup à dire en acceptant de perdre son temps.
        Je vous copie ce que j’écrivais tout à l’heure sur la prestation de Hamon à C+ et plus généralement sur Hadopi :

        Plutôt que de réfléchir sérieusement au problème et d’envisager des solutions réalistes, plutôt que de chercher à amender Hadopi dans ce qu’il y a de plus gênant, le PS s’est perdu dans une guéguerre stérile et improductive, un chahut de gosses.
        Et Hamon donne la furieuse impression de ne pas savoir de quoi il parle et, pire encore, de s’en foutre royalement. Sa seule lecture est politique, elle consiste à se parer du statut « d’opposant qui s’oppose » et d’essayer d’en récolter des fruits (croit-il) en termes de popularité chez les jeunes.

        Hamon est le Porte-parole du PS. C’est donc lui qui vient vendre la haute réflexion du parti aux médias. Si il est nul sur ce sujet, lui et son parti, ce n’est pas de ma faute.

        A la vérité ce sujet des droits d’auteurs est déjà, bien avant Internet et Hadopi, une jungle pratiquement incompréhensible, au point que quelques rares experts du sujet, des avocats hyper spécialisés, y comprennent vaguement quelque chose, et que les décisions judiciaires sont très hasardeuses et préfèrent s’appuyer sur la jurisprudence plutôt que de chercher à entrer dans les détails.
        Ce n’est donc pas étonnant si tout le monde patauge et si personne n’a envie de s’y investir tant le sujet est peu porteur électoralement parlant.
        Pour corser la difficulté, il y a depuis internet un vrai problème de fond qu’il est facile de nier tant que l’on n’est pas directement concerné par le sujet.

        Tu as raison de dire que ce sujet est trans-partisant. Les lignes habituelles ne correspondent à rien, l’UMP (globalement) n’y comprend pas plus que le PS, sinon qu’ils ont en charge d’essayer de gérer le bordel et que donc ils ont créé Hadopi, qui sera inapplicable, mais qui a le seul mérite d’essayer de fixer les bases d’un nouveau cadre du droit.

        La solution consisterait à faire payer, très modestement mais en grande quantité et pour chaque téléchargement. Comme celà devrait s’appliquer au niveau mondial ça ne se fera jamais.
        Un nouvel équilibre économique verra probablement le jour de façon naturelle mais en attendant cela risque de mettre sur la paille, Hadopi ou pas Hadopi, bon nombre d’artistes, d’employés des sociétés de production, d’édition, ou de commerce.
        Impossible de revenir en arrière et pourtant il faut bien fixer les bases de nouvelles règles.

        Et nier le problème est ridicule et égoïste. (Je ne dis pas cela pour toi mais pour certains qui s’expriment ici ou ailleurs)

         


      • Stéfan Stéfan 7 mai 2009 16:50

        Rapprocher l’article ci-dessus à la prestation de Benoit Hamon n’est pas juste.
        L’article qui nous est proposé ici est beaucoup plus construit et habité que le fantôme Hamon sur Canal+, qui a à peine bredouillé 2 mots pour attaquer HADOPI.

        Après on peut être d’accord ou pas avec l’auteur, chacun son opinion, mais force est de constater que la position avancée est argumentée et défendue avec conviction.


      • RilaX RilaX 7 mai 2009 11:53

        Les artistes pro-Hadopi, comme Jack Lang, ne peuvent pas avoir lu le texte qu’ils defendent et en comprendre les implications.
        En fait ils réagissent comme certains l’attendent : je suis contre le téléchargement donc je suis pour Hadopi. Hors il n’y a pas de plus grossière erreur. Déjà parcequ’il n’est pas prouvé que le téléchargement nuit a la création et a la rémunération desdit créateurs, ennsuite parcequ’hadopi ne luttera pas contre le téléchargement, puis parcequ’hadopi ne fait rien pour rémunerer la culture, et enfin parceque les seules mesures applicable d’ahadopi sont le controle et la surveillance des citoyens. Tout un programme !

        Il faut que les artistes comprennent que les forts contre qui ils doivent etre protégés ne sont pas les citoyens, les internautes, les auditeurs. Non, ce sont les maisons de disques, les grosses multinationales ayant un interet dans les medias, et les multinationales de l’informatique.


        • pierrot123 7 mai 2009 18:35

          @Rilax :
          « Les artistes pro-Hadopi, comme Jack Lang » ...
          ...Heu ??? Artiste, J.Lang ? en politique, c’est sûr smiley))


        • linus20024 linus20024 7 mai 2009 11:59

          @ Arthur Mage,

          La loi Hadopi est effectivement un sujet abondamment traité par les internautes d’Agora Vox.

          Pour les raisons suivantes :
           
          1/Cette loi montre en substance l’obstination défiant toute logique de la majorité UMP et son imperméabilité aux arguments plus que pertinents développés par les opposants à cette loi.
          Jacques Attali, qui, il me semble, n’est pas un anti sarkozyste primaire, a le premier je crois, montré combien cette loi était inepte et pas en phase avec les réalités technologiques.

          2/La majorité, par son obstination, a réussi à réactiver l’anti-parlementarisme ambiant et a montré que des lois lourdes de conséquences étaient en général votés par une poignée de députés visiblement peu concernés par ce qui se passait autour d’eux (je vous renvoie au site députésgodillots)

          3/La loi Hadopi illustre également la bataille d’amendements qui se livre au niveau européen où le paquet Télécom est bloqué depuis déjà un bon moment en raison de l’intense lobbying français effectué auprès du conseil en général et de Barroso en particulier.

          4/Cette loi illustre le curieux sens des priorités de notre chef d’état qui sert d’abord des intérêts privés avant de servir l’intérêt général.

          Il me semble que compte tenu de tout cela, le sujet mérite d’être débattu.


          • Bulgroz 7 mai 2009 12:15

            Grâce à Dieu et à la toute puissance de l’idéologie de gauche, le PS a, dans cette affaire Hadopi, une contreproposition hyper innovante : la jolie taxe universelle de licence globale forfaitaire imposée à tous sans discrimination.

            Voilà une idée neuve : La Sainte taxe socialiste dont j’adresse la présente prière :

            O très tendre taxe fille du think tank socialiste, Vierge et Mère du Sauveur de tous les siècles, à partir d’aujourd’hui et pour toujours, prenez-moi à votre service et délivrez nous du vil satan hadopiste et sa criminelle haute autorité sarkoziste. Désormais, en toutes circonstances, soyez ma très miséricordieuse avocate ; venez sans cesse à mon aide. Après Dieu, en effet, je ne veux plus préférer personne à vous et, de mon plein gré, pour l’éternité, comme votre propre serf, je me livre à votre domination.


            • pierrot123 7 mai 2009 18:36

              Ouais...Sauf qu’au PS, la messe, on n’y va pas trop...


            • Bulgroz 7 mai 2009 12:26

              « bref un cul terreux d’informaticien de campagne comme moi  » dit Lebeau.

              J’ai consulté autour de moi : tous les agriculteurs rencontrés qui doivent renseigner leurs multiples obligations par internet m’ont confirmé leur adhésion totale et sans restriction au projet de sainte taxe socialiste universelle.

              Tous m’ont dit : nous, cul terreux de base, écoutez nous, Madame Juliette Gréco, vous vous trompez de combat, laisser nous payer la sainte taxe socialiste.


              • pendragon 7 mai 2009 12:39

                En général, quand un auteur écrit une lettre ouverte, il sait qu’il ne sera ni lu ni entendu.


                • cpt.kirk cpt.kirk 7 mai 2009 14:30

                  Bravo pour cet article dans lequel je me retrouve en tant que fan de musique et en tant que « gauchiste ».

                  Hadopi ne défend que les major et a pour but final de fliquer internet.

                  Rien à rajouter.

                  et pour répondre à ces « artistes », je reprendrais un grand penseur du siècles dernier qui disait :
                  « Moi je dit que quand un mec n’en sait pas plus que ça, il a qu’à fermer sa gueule... »


                  • bright13 bright13 7 mai 2009 14:59

                    qu’un artiste vive de son art c’est un concept assez nouveau à l’échelle de l’histoire de l’humanité mais pourquoi pas...ce qui est complètement actuel c’est qu’il puisse parfois en vivre en gagnant infiniment mieux que ses contemporains et de surcroit en bénéficiant uniquement d’une gloire passée. Revenons à une échelle de valeurs plus décente...que M. LeForestier soit un bon artisan je n’en doute pas...mais son talent ne surpasse pas celui de mon patissier....parcontre celui-ci remet la main à la pâte à chaque création et ne se contente pas d’empocher les dividendes de la pièce montée digérée il y a 10 ans...


                    • Philippe D Philippe D 7 mai 2009 15:09

                      J’ai recherché ce matin l’opinion d’Emmanuel Pierrat, avocat médiatique, spécialiste es droits d’auteurs et censure, socialiste tendance... Pierrat, et accessoirement auteur d’un article sur Avox.
                      J’étais curieux, pour l’avoir fréquenté professionnellement sur ce sujet, de connaître son son de cloche à lui sur Hadopi.
                      Le moins que je puisse dire c’est qu’il évite le fond du problème et se concentre sur l’atteinte aux libertés, réelle ou supposée, qu’Hadopi entrainerait. Donc approche assez politisée même si importante.
                      Si cela vous intéresse voici le lien d’un chat où il parlait du sujet avec des internautes qui ne connaissent rien au problème (d’après les questions posées) et qui lui permettent d’éluder le fond de l’affaire.
                      http://www.metrofrance.com/x/metro/2009/04/08/ipz60bfsk2RGE/index.xml

                      Sur ce problème d’atteinte aux libertés, je suis aussi réservé, sceptique et réticent que lui.
                      Une fois ceci dit, le problème reste entier : Que fait-on face à la « piraterie internettienne » ?

                      C’est donc l’autre versant d’Hadopi qui m’intéresse, c’est à dire clarifier les limites de ce qui est permis et de ce qui ne l’est pas.
                      C’est en cela que je parle de nouveau cadre législatif, et non pas pour les sanctions prévues qui ne seront de toutes façons appliquées que pour faire quelques exemples, et qui seront vraisemblablement rapidement abandonnées.

                      Pierrat, qui aurait pourtant beaucoup à dire et à faire pour « éduquer » le vulgus pecus (socialiste ou non) se garde bien d’entrer dans le dur.
                      J’ai fréquenté d’autres avocats et magistrats, également spécialistes de ces questions, dont Maître G., pas rigolo mais très compétent. Ils sont tous demandeurs, avocats et juges, que la loi recadre précisément les nouvelles limites, sinon, dans le flou actuel, leur métier se rapproche de la roulette russe, ce qui n’est pas admissible lorsque l’on parle de droit.


                      • norbert gabriel norbert gabriel 7 mai 2009 16:32

                        «  ».parcontre celui-ci remet la main à la pâte à chaque création et ne se contente pas d’empocher les dividendes de la pièce montée digérée il y a 10 ans...«  »

                        un peu sommaire comme argument, votre pâtissier fait la même pièce montée, à peu près, et une fois qu’il a amorti sa recette, il l’exploite, il exploite son savoir faire. Mais il ne se remet pas en cause chaque fois, ce que fait un écrivain, un peintre, un chanteur. Votre pâtissier utilise le même matériel, un chanteur refait ses enregistrements à chaque nouvel album.
                        Que la loi Hadopi soit un truc inapplicable, c’est vrai, mais le téléchargement est un vrai problème ; Pour les ados et post ados de 2009 acheter un disque, en donnant de l’argent s’apparente à du surréalisme, mais payer des sonneries de portable, acheter des trucs et des machins pour télécharger, ça ,ça va. Vous ne pensez pas qu’il faudrait un peu recadrer le débat ??


                        • Stéfan Stéfan 7 mai 2009 17:01

                          Que je sache, Arthur H ou Maxime le Forestier ne retournent pas en studio enregistrer une nouvelle copie de chaque disque, à chaque fois qu’ils veulent vendre un exemplaire.
                          Le patissier retourne à ses fourneaux à chaque pâtisserie qu’il veut vendre.

                          La patisserie est plus proche du concert que du disque, en ce sens que chaque exemplaire demande un travail nouveau de l’auteur. Pour vendre un gâteau, il faut le préparer. Pour vendre une place de concert, il faut monter su scène. Pour vendre un disque, il suffit de l’avoir enregistré une seule fois, ensuite il n’y a plus rien à faire pour l’artiste.


                        • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 7 mai 2009 18:52

                          « Que je sache, Arthur H ou Maxime le Forestier ne retournent pas en studio enregistrer une nouvelle copie de chaque disque, à chaque fois qu’ils veulent vendre un exemplaire.
                          Le patissier retourne à ses fourneaux à chaque pâtisserie qu’il veut vendre. »

                          La réction de ces artistes est ridicule de méconnaissance de la réalité du projet de loi HADOPI. Et ils sont probablement mal placé pour parler de diffuculté financières. On est d’accord.

                          Néanmoins, ce n’est pas une raison pour faire des amalgames. Pour fabriquer sa baguette, le boulanger a mobilisé 5 cents d’ingrédients et 1mn de travail. Pour finaliser son album, un artiste a mobilisé des dizaines de milliers d’euros et des mois de travail. Ca disqualifie toute tentative de comparaison.

                          Sinon, d’accord avec Norbert Gabriel. HODOPI est une insulte à la démocratie, aux libertés individuelles et à la conscience politique. Il n’empèche que le problème de la rémunération de la création artistique, à l’heure de la dématérialisation systématique, doit être abordé et solutionné. 


                        • norbert gabriel norbert gabriel 7 mai 2009 16:37

                          «  »« qu’un artiste vive de son art c’est un concept assez nouveau à l’échelle de l’histoire de l’humanité mais pourquoi pas... »«  »

                          Michel-Ange ??? Léonard de Vinci ??? Goya ??? Rembrandt ??? ils vivaient de quoi ? de l’air du temps ? La Callas ?? Pavarotti ? Louis Armstrong ? Duke Ellington ?? Django Reinhartd ?


                          • norbert gabriel norbert gabriel 7 mai 2009 16:43

                            Tiens imaginons que Beaumarchais entre dans le débat avec son idée saugrenue de droit d’auteur... 
                            Le choeur des marchands : Le droit d’auteur ???? Quel scandale, comme si les cafés restaurants n’avaient pas le droit d’utiliser les musiques selon leur bon plaisir, sans avoir à s’occuper de ces emmerdeurs d’auteurs qui viennent émettre des suggestions liberticides... Sacré Beaumarchais, toujours le mot pour rire !


                            • Stéfan Stéfan 7 mai 2009 17:05

                              Sauf que le droit d’auteur a justement été créé pour défendre les artistes face à ceux qui exploitent leurs oeuvres, pour leur bénéfice personnel.
                              Dans le débat actuel, ce n’est pas les artistes contre leurs exploitants : c’est les artistes et leurs exploitants contre leur public.

                              La relation artistique c’est un créateur et un public. Tous les intermédiaires (cafés restaurants dans ton exemple, maisons de disque aujourd’hui) ne sont là que pour réduire les contraintes techniques qui empêchent la relation créateur-public de s’établir. Le paradoxe est qu’aujourd’hui, on a justement un intermédiaire qui fait de la résistance face une évolution technologique qui facilite cette relation directe, et réduit donc l’utilité de cet intermédiaire.


                            • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 7 mai 2009 19:17

                              C’est bien là l’un des noeuds majeur du problème.

                              Les pros HADOPI ont établi une sorte d’entité protéiforme dans laquelle sont mélangés auteurs, compositeurs, réalisateurs, interprètes, acteurs, majors, société de production audiovisuelle, société de collecte de droit ... etc, en laissant croire que le téléchargement illégal impactait de manière identique tous ces acteurs et que les difficultés de l’un d’eux entrainerait la chute de la totalité de l’entité.

                              C’est habile, bien évidemment, mais totalement faux. Chacun de ces acteurs du divertissement est rémunéré selon une règle bien spécifique (droit d’auteur, royalties, marges sur vente, contrat d’auteur, cachet ...etc). La réalité est, en effet, que les plus impactés par la copie et la dématérialisation sont les majors. Mais, d’un autre coté, leur activité est de moins en moins utile et leur absence de remise en cause depuis l’avènement d’internet les a fragilisé à l’extrème.

                              Il va bien falloir, qu’à un moment ou à un autre, les artistes comprennent que les majors ne sont plus leurs aliés naturels, mais un boulet qui pénalise la transformation du secteur artistique et son adaptation au monde de l’échange numérique généralisé et irréversible. Au même titre que d’autres industries (malheureusement), elles sont appelées à disparaitre ou à accepter les contraintes que leur impose leur environnement.

                              Tant que cette révolution (désolidarisation des artistes vis à vis des industries) n’aura pas lieu, il sera impossible de trouver des solutions à la rémunération normale et nécessaire de la création.


                            • alcodu 7 mai 2009 17:57
                              • Pendant 60 ans l’industrie du disque nous a obligé à payer pour dix titres de musique même s’il n’y en avait qu’un seul qui nous plaisait.
                              • Pendant 60 ans l’industrie du disque nous a obligé à repayer les droits d’auteur dont nous nous étions déjà acquités pour un disque abimé ou rayé.
                              • Pendant 60 ans l’industrie du disque nous a gonflé en sélectionnant puis en faisant la promotion des mêmes artistes du « box office » et en jetant les autres aux oubliettes.
                              • Pendant 60 ans l’industrie du disque n’a rendu disponible que quelques milliers de titres au même moment dans les bacs des disquaires, soit des miettes de la production musicale.
                              • Pendant 60 ans l’industrie du disque nous a forcé à acheter avant d’écouter.
                              • Pendant 60 ans l’industrie du disque a produit des compilations mélées de quelques titres inédits pour forcer la revente de morceaux déjà acquis.

                              En vingt ans Messieurs Piccoli, Arditi et Leforestier ne se sont jamais inquiété du racket pratiqué par l’industrie du disque.

                              • alcodu 7 mai 2009 18:16

                                Grace aux taxes sur les CV et DVD les revenus de la SACEM n’ont jamais baissés depuis l’avènement d’Internet. C’est facile à vérifier, leurs bilans sont disponibles sur Internet sur leur site.
                                La soi-disant défense des artistes est donc une vaste escroquerie.

                                C’est bien l’industrie du disque que l’on tente de protéger.

                                La disparition de l’industrie du disque cause autant de tort à la musique que la disparition des machines à écrire à l’écriture ou que celle de la locomotive à vapeur aux transports.

                                Nos propositions


                                • @politique @politique 7 mai 2009 20:18

                                  (Agoravox « défouloir » démocratique ...)

                                  Quel fut l’impact économique, culturel et social du développement numérique... ?


                                  • bruno lebeau bruno lebeau 7 mai 2009 20:35

                                    1

                                    L’argument de la « taxe » pour s’opposer à la licence globale n’est pas juste. D’abord parce que cette « taxe », celle sur la copie privée, existe déjà sur les CD et DVD vierges, ainsi que sur une gamme étendue de produits électroniques, des disques durs aux téléphones mobiles.

                                    Cette « taxe » est d’autant plus aberrante qu’elle est justifiée par la « copie privée » qui est interdite !

                                    2

                                    Une autre « taxe » va frapper l’ensemble des internautes avec HADOPI : le logiciel mouchard, qui espionnera nos ordinateurs sera payant (sans doute au même niveau de prix qu’un antivirus, ce qui n’est pas donné). Y compris par les gens qui ne téléchargent pas et auront besoin de ce logiciel pour le « prouver » au cas où ils seraient incriminés par erreur.

                                    3

                                    Ce logiciel est d’autant plus choquant qu’il interdit le libre choix de son système d’exploitation : si vous n’avez pas le dernier Windows ou Mac, mais un vieux Windows 2000 ou NT, voire pire, un LINUX, alors là plus aucune possibilité de vous équiper de mouchard, et donc de prouver votre innocence si votre ligne WIFI a été piraté (sachant que cela est d’une facilité déconcertante à faire et qu’il n’existe actuellement aucun moyen véritable de l’empêcher). Où est donc la liberté quand on nous impose de fait un système d’ordinateur, qui plus est payant et très cher (et non Windows n’est pas « donné » avec les ordinateurs) ?

                                    4

                                    Oui comme l’ont dit beaucoup, la vie n’est qu’une éternelle lutte pour s’adapter. Parce que le monde change perpétuellement, et que l’homme n’a évolué que par la force de son adaptabilité. Cela s’appelle le « progrès », même si malheureusement, parfois cela a un « coût » social et politique : mais sérieusement qui « regrette » que les moines copistes aient perdus leur combat contre Gutenberg qui en inventant l’imprimerie supprimait d’un coup leur corps de métier et fît disparaitre en quelques décennies jusqu’au dernier d’entre eux ?

                                    Oui les éditeurs de CD et de DVD, sont voués à disparaitre parce que la dématérialisation des oeuvres vidéos et audio est aussi inéluctable que l’imprimerie. EN fait une révolution équivalente à l’imprimerie. Puisque pour la première fois depuis Gutenberg, de façon globale le support de la culture et du savoir va changer radicalement. Le livre même restera aussi marginal que le vynil pour quelques nostalgiques, dont je fais partie par amour des beaux livres, mais le livre lui même sera bientôt dématérialisé grâce au développement de lecteurs multimedia du netbook au téléphone mobile et sans doute des matériels informatiques dont on n’a même pas encore idée aujourd’hui.

                                    Il y a seulement 15 ans, qui aurait cru que nous aurions des petits appareils dans nos mains qui nous permettraient non seulement de communiquer entre nous (comme dans les films de science fiction), mais aussi de visionner des films, des vidéos, la télévision ou d’écouter de la musique....

                                    Oui le progrès est inéluctable, et la faille de rupture est générationnelle. Les majors comme les moines copistes qui s’opposaient à l’imprimerie vont disparaitre. La question est réglé d’avance. La musique ne sera plus jamais « payante », itunes et les autres ne sont que des « transitions », mais le modèle de la gratuité est déjà entré dans les moeurs et dans les 6 prochains mois circuleront sur internet des logiciels simples permettant à n’importe qui même n’y connaissant rien à l’informatique de télécharger crypté ou par VPN.

                                    HADOPI n’est que la ligne maginot des moins sarkopistes de ce début de millénaire


                                    • tazmaniahk 9 mai 2009 08:53

                                      merci monsieur Lebeau pour cet article ,je suis tout a fait d’accord ce progrès est inéluctable,sans remonter au moines copistes plus près de nous un petit exemples :la profession de mécanographes,qui en a encore entendu parlé ?,on en a pas fait trop de cas il me semble.
                                      ces un exemple parmi tant d’autres.
                                      pour ce qui est de ces sois disant gauchistes il me font gerber(arditi,.....).
                                      de toutes façons la courbe du progrès est exponentielle cela va aller de plus en plus vite.
                                      et pour les caciques du partis socialistes ne croyez pas que le bas peuples ne s’interrogent pas sur cette loi scélérate, les gens suivent sur internet les péripéties de ce feuilleton(dixit frederic lefevre).

                                      signé:un ouvrier du fin fond de la camargue.


                                    • herbe herbe 7 mai 2009 21:11

                                      je ne sais pas si l’information a déjà été donnée mais voici le premier licenciement de quelqu’un au motif qu’il aurait fait connaitre sa position anti Hadopi :

                                      http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39501021,00.htm?xtor=RSS-1

                                      Ces méthodes montrent bien malgré les démentis de plusieurs intéressés pro hadopi ce que sont leurs véritables intérêts et quels sont les moyens qu’ils sont prêt à utiliser, alors ce serait quoi la suite logique si on reprend le terme de « riposte graduée », graduée jusqu’où au fait ?...

                                      J’arrête là de me poser des questions car les réponses après la consternation et la colère commencent même à faire peur ...


                                      • linus20024 linus20024 7 mai 2009 23:04

                                        Oui, j’ai vu ça. C’est le responsable du pôle web de TF1 qui s’est fait licencier je crois.
                                        Ce qui m’a fait marrer à propos de cette affaire, c’est l’attitude de Mme Albanel qui en plus d’être une ministre totalement nulle est d’une lâcheté inouie.
                                        Elle explique que le coup de fil qui a averti la direction de TF1 de ce qui s’était passé émanait bien de son cabinet mais... qu’elle n’était pas au courant.
                                        Ben voyons...


                                      • herbe herbe 8 mai 2009 12:10

                                        Oui il y a un article consacré au sujet sur agoravox édition du 8 mai...


                                      • Minga Minga 15 mai 2009 00:22

                                        Même s’il y a désormais une quarantaine d’artistes (dont quelques uns que j’aimais bien) dont je n’achèterais plus jamais les « produits culturels », c’est avec ce qui me reste de tendresse que je dédicace à Maxime Le Forestier ces quelques couplets anti-pétainistes, à fredonner sur l’air de « Parachutiste » :

                                        « Mon vieil artiste » :

                                        Tu avais juste soixante ans
                                        Quand on t’a r’mis un tapis rouge
                                        Quand on t’a dit « Entre dedans
                                        Tout ce qu’est louche »
                                        C’est pas exprès qu’t’es sarkozyste,
                                        Mon vieil artiste

                                        Alors de coup bas en coup bas
                                        S’est perdue ton intelligence.
                                        Tu ne sais plus voir ici-bas
                                        Que deux engeances :
                                        Les majors et les terroristes,
                                        Mon vieil artiste

                                        Pour ça te viendront les honneurs,
                                        Les colifichets, les médailles
                                        Pour chaque bon mot au vingt heure,
                                        Pour chaque faille,
                                        Pour chaque dollar sur ta liste,
                                        Mon vieil artiste

                                        Mais malheureusement pour toi,
                                        Ils te finiront au karcher :
                                        Plus de conneries, plus de coups bas.
                                        Que vas-tu faire ?
                                        C’est pourri, les lois sarkozystes,
                                        Mon vieil artiste

                                        C’est plus qu’un travail de gaga
                                        D’radoter d’vant ceux qui savent lire,
                                        Surtout qu’ t’apprendra avec moi
                                        Ce que veut dire
                                        Le mot « anticapitaliste »,
                                        Mon vieil artiste

                                        T’en a perdu de ton talent,
                                        Mais tu rates pas une ambassade
                                        Mais comme ça n’se vend plus vraiment,
                                        Tu reste en rade.
                                        C’est pt’êt pour ça qu’ t’ es un vieux triste,
                                        Mon vieil artiste

                                        Mais si t’es vraiment pas gêné
                                        D’être payé à ne rien faire,
                                        Tu peux toujours te recycler
                                        Chez tes confrères.
                                        J’ crois qu’on engage au ministère ... mon vieil artiste !

                                        Ce pastiche est sous licence Art Libre : il peut donc être recopié légalement, librement, et, bien entendu, gratuitement ! Ne vous en privez pas ! (Source : http://www.revoltes.net/spip.php?article1578 )

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