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Accueil du site > Tribune Libre > 1. Il n’y a pas de violence gratuite

1. Il n’y a pas de violence gratuite

Si l’on suit la logique de monsieur Ferry, il faut emprisonner pour trente ans les auteurs collectifs des actes barbares et gratuits. Pour cela, il faut vider les prisons de tous ceux qui n’ont rien à voir pour y faire de la place. C’est juste une parenthèse, mais à force de s’exprimer et d’agir sur l’instant (télévisuel en général), on crée des sociétés sans mémoire, paniques, et légiférant au coup pour coup. Ainsi donc, le prochain fait divers portant sur un pédophile, un tueur en série, un violeur ou un maniaque, déterminera - pour un instant - la composition de nos prisons. Et si, justement, cette manière panique d’ausculter nos sociétés était en partie responsable de ces « nouvelles » criminalités ? Si agir sur l’instant, sous l’emprise de la peur, de l’indignation, de l’hubris, généraient de la violence ? Dire (et c’est exact) que ces crimes restent majoritairement impunis, n’est-ce pas lié au manque d’anticipation, de vision, de compréhension du monde que l’on crée ?

Cette incompréhension se cache derrière une série d’a priori, certains philosophiques, moraux, d’autres sociétaux, et se décharge sur l’expression commode d’acte ou de geste gratuit. L’expression est ambiguë. Gratuits par ce que non punis (la gratification étant là négative) Gratuits parce que démunis de sens (communément admis). Gratuits par ce que l’enjeu, la raison ou l’excuse sont disproportionnés par rapport à l’acte ? Gratuits par ce que hors règles, barèmes, comptabilité socialement admis ? Gratuits selon l’idéalisme transcendantal kantien ou le nihilisme prométhéen nietzschéen ?

 Rousseau comparait cette paralysie du corps social et de ses élites face « à l’inexplicable » à une mère de famille qui, angoissée, « se fait des monstres de tout, qui exagère les difficultés de tout genre » ne pouvant « créer de la distance » par rapport aux faits. Cette distance, impossible dans une société qui subit l’instant, est ce que l’on demande à nos philosophes et qui ne l’ont plus…

Tout non grec est barbare disait-on à Athènes (Pas mh ellhn, barbaros). Cela n’avait rien de péjoratif, et c’était atténué par une autre définition : Est Grec celui qui parle grec. Commençons donc par la langue, le langage. Le grec était attractif, il constituait une sorte de passage du monde barbare au monde civilisé. Aujourd’hui, d’un côté et de l’autre de barrières multiples, il est créateur d’incompréhension, de confusion, de ségrégation. On parle souvent de la novlangue de nos quartiers, des accents et des dialectes générateurs d’exclusion.  « Vous avez de la chance » m’a-t-on répété à plusieurs reprises « de passer à la télé avec votre accent ». J’ai donc un accent (forcément pas le bon puisqu’il est défini par un autre accent) et « de la chance » de parler au sésame - télé… Un autre Ferry avait imposé une « langue générale » pour imposer l’assimilation des pays à la nation. Aujourd’hui, on renvoie à la barbarie toute différence, en occultant (du moins dans les actes) le rôle fédérateur du langage. On crée des sourds-muets qui n’ont plus que le geste pour s’exprimer. En binôme, on offre une langue de bois, standardisée, lointaine, inaccessible et dénuée de sens qui accentue la ségrégation. On crée ainsi des poches, de plus en plus minuscules, d’identités qui à leur tour ignorent le olos, la totalité de leur environnement. Ces identités (des bandes on nous dit à la télévision) se constituent en châteaux forts ambulants ou de cages d’escalier. Ils n’ont plus rien à défendre que ce qu’ils sont : une entité autiste qui, comme un enfant, se met à faire du bruit et des bêtises rien que pour se faire entendre par des adultes distants. Cet enfant, il aimerait qu’on l’entende, quitte à le punir. Mais on ne le punit même pas. Il est transparent, inexistant. Et il ira de plus en plus loin pour être entendu quitte à prendre les allures d’un monstre. L’adage « il faut savoir jusqu’où on peut aller trop loin » devient ainsi caduc : on n’entend pas un monstre. Il est par définition inaudible puisqu’on a plus d’arènes et que les fous du village, les annonciateurs, les archanges on n’y croit plus vraiment. Mais par contre, il y a « des monstres sacrés » (toujours l’hyperbole) : des voix venues du haut, d’un succès époustouflant qui ne prêchent pas dans le désert mais au sein de nos médias et de nos structures gouvernantes. Eux, peuvent tout faire, tout dire, se moquer et transgresser avec l’aval de la société (du spectacle). L’équité, l’exemplarité sont bafoués, le sentiment d’inégalité et la victimologie s’emballent. L’individu s’enferme encore plus sur lui-même.  (A suivre)

 


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18 réactions à cet article    


  • frugeky 15 avril 2010 10:16

    Ben oui elle est là la violence.
    Dans le silence répondu aux gens qui hurlent sans même prendre acte de leurs cris.
    J’avais un prof d’économie qui nous disait : « Allez-y, parlez, la parole c’est le pouvoir. »
    Mais à quoi ça sert si personne n’écoute ou si tout le monde parle en même temps ?
    Société psychotique.
    Psychose : maladie de la parole (c’est moi qui le dis).
    Merci.


    • David Meyers 15 avril 2010 10:27

      Il n’y a pas que l’acte gratuit qui influence la politique à la petite semaine.


      Vous « parlez » de monstres. Le monstre est très pratique.

      Il n’est pas comme nous
      Il n’a pas de logique
      donc il ne sert à rien de réfléchir sur les causes de ses actes

      ou alors, si vous cherchez les causes, c’est que vous souhaitez le protéger. « Et les victimes, vous y pesez aux victimes ? », ce bon vieux poncif.

      Cette façon d’analyser la violence est évidemment très pratique puisqu’elle évite fondamentalement de se remettre en cause, soi, son mode de vie, son mode de pensée.

      Elle est de plus rapide, buzzesque même, et possède l’incomparable avantage de n’avoir pas à faire l’effort de réfléchir.

      La violence est complexe, difficile à cerner, demande beaucoup d’efforts pour en connaître l’origine... ouh la la, comme il est bien plus simple de se dire que « nous » sommes les gentils et qu’il suffit de « nettoyer au K....r » pour remettre de « l’ordre ».

      La prison est une école de la délinquance ou de la criminalité ? L’enfermement maximal est un générateur d’insécurité ? Les peines planchers sont un accélérateur de destructuration sociale ? Tous ces concepts restent hors du temps de cerveau disponible. Il est tellement plus rassurant d’écouter un bon politicien bien habillé ressasser les mêmes rengaines inutiles : « inacceptable » « honteux » « les coupables seront punis avec une sévérité exemplaire » « il faut terroriser les terroristes »...

      Enfin, n’oublions pas non plus le grand marché de l’insécurité : armes de maintien de l’ordre, caméras de vidéo flicage et tout ce qui va autour : salles de surveillance, infrastructures de cablage, sans oublier, à une moindre mesure, le jackpot des radars automatisés. 

      Dire que la violence est complexe est déjà si compliqué.

      • LE CHAT LE CHAT 15 avril 2010 10:54

        la violence ne baissera qu’avec la fin du sentiment d’impunité , mais là il faudra de la volonté politique ( ou la pression d’un FN à 25% )


        • Massaliote 15 avril 2010 15:35

          IMPUNITE c’est là que la bât blesse. Que préconise concrètement l’auteur pour empêcher de nuire cette « entité autiste » qu’on ne saurait qualifier de barbare sans être malpensant ? Je ne crois pas que les auteurs de ce banal fait-divers dont nos merdias ont si peu parlé soient sous les verrous :Un homme agressé, son amie violée smiley Mais chut, il ne faut pas en parler. Ce serait cultiver le « sentiment d’insécurité » (l’insécurité ne saurait être une réalité, il n’y en a que le sentiment), c’est politiquement très incorrect. Ca pourrait faire monter le FN. smiley


        • Massaliote 15 avril 2010 15:45

          IMPUNITE c’est là que la bât blesse. Que préconise concrètement l’auteur pour empêcher de nuire cette « entité autiste » qu’on ne saurait qualifier de barbare sans être malpensant ? Je ne crois pas que les auteurs de ce banal fait-divers dont nos merdias ont si peu parlé soient sous les verrous :Un homme agressé, son amie violée  Mais chut, il ne faut pas en parler. Ce serait cultiver le « sentiment d’insécurité » (l’insécurité ne saurait être une réalité, il n’y en a que le sentiment), c’est politiquement très incorrect. Ca pourrait faire monter le FN. 










        • Massaliote 15 avril 2010 15:46

          Navrée pour le doublon


        • Frédéric Alexandroff Frédéric Alexandroff 15 avril 2010 11:01

          Merci à l’auteur pour cet article qui cherche à faire réfléchir là où la majorité ne sait que réagir.

          De fait, il est plutôt décevant qu’un homme tel que Luc Ferry (prétendument un philosophe et, ipso facto, quelqu’un dont le c’est le rôle même de prendre de la distance) vienne se joindre au concert mal orchestré des piaillements sur la « barbarie » et autres termes rendus abscons à force d’exploitation médiatique. Or un mot qui n’a plus de sens, privé de définitions, n’est plus qu’un son dépourvu d’utilité. Et c’est la triste réalité de nos univers politique et médiatique : seul le bruit compte.

          Et il est bon aussi de pointer du doigt la tendance inverse, qui voudrait excuser l’acte par des schémas de pensée victimaires, pour ne pas dire hugoliens. La pauvreté et l’exclusion, si elles peuvent contribuer à l’explication, ne sauraient être les sources uniques du mal. L’auteur cite avec raison l’impunité : ainsi dans le cas des « barbares » de Grenoble, on a peu entendu dans les médias que l’agression n’avait fait que clôturer une journée émaillée d’un vol de mini-moto, de faits d’ivresse sur la voie publique et d’une bagarre au sein même de la bande. Autant de faits qui auraient pu, et bien sûr également auraient dû, conduire à une réaction bien plus précoce de la police.


          • Pierre de Vienne Pierre de Vienne 15 avril 2010 11:08

            Bon article, qui à propos de la violence nous sort de l’infernal binôme entre le soi disant camp des laxistes, et le tout répressif.


            • sisyphe sisyphe 15 avril 2010 13:15

              Excellent article.

              Dans une société où le fait divers est érigé en fait de société, où la justice se fait sur le mode de l’instantanéité, et apparait plus comme un instrument de punition ou de vengeance que de respect des lois et de justes sanctions, il n’y a plus de politique de prévention, ni même de prospection, à moyen et long terme.

              Plus que du consommable sur place, avec l’appui de médias sensationnalistes, et centrés sur les faits, sans aucune analyse des causes.

              La société produit elle-même les monstres qu’elle dénonce, comme boucs émissaires à sa propre violence originelle.

              S’il faut parler de violence « gratuite », celle, sociale, du libéralisme triomphant et exclueur, est, en revanche, particulièrement chère à payer par tout le corps social.

              Merci de votre article, Koutouzis, qui, comme à chaque autre de vos productions, permettent une analyse de fond des problèmes, face à l’écume des faits, chaque jour montés et surmontrés, pour éviter toute étude des causes.


              • Thomas Roussot Thomas Roussot 15 avril 2010 13:53

                Il existe des violences gratuites et barbares qu’aucune approche sociétale ne peut expliquer. Ni la pauvreté, ni l’absence de langage ni aucune « ségrégation ». La tentative de rationalisation de la barbarie est nocive et mène à l’aporie. A suivre en effet.


                • Voris 15 avril 2010 13:57

                  « Il n’y a pas de violence gratuite » Merde, en plus, il faut payer !


                  • K K 15 avril 2010 14:45

                    le chômage n’est pas une violence, c’est un état. C’est le résultat d’une violence qui est le licenciement. Le chômage est la blessure. D’ailleurs dans toute société responsable, on devrait juger les licenciements. Et en cas de bonne santé économique, poursuivre les actionnaires pour « coups et blessures » volontaires en réunion. smiley


                    • Georges Yang 15 avril 2010 16:15

                      Vous parlez de votre accent, mais il n’est pas motif d’exclusion, car vous êtes un intellectuel. Et d’ailleurs, la majorité des Français ne s’arrêtent pas à l’accent qui n’est pas une cause d’exclusion. qui reprocherait son accent à Todorov ?
                      Ce qui irrite les gens, c’est l’attitude banlieue, avec stigmate vestimentaire, attitude, vocabulaire.
                      Le ziva qui s’appelle Dupont est plus rejeté que le noir en costume cravate ou l’arabe (épicier avec accent ou prof de lettres sans accent) sauf par quelques indécrottables racistes qui sont minoritaires.
                      Le rejet est avant tout social et est le résultats de carences d’éducation (famille et école)


                      • ddacoudre ddacoudre 15 avril 2010 20:49

                        bonjour koustouzis

                        j’ai fait aussi une série d’article sur le sujet.
                        notre violence n’est pas une nouveauté elle a augmenté en même temps que la précarité et le développement des zones ghettoisés cela de puis 1985 et chacune se sont stabilisé a un niveau élevé.
                        dans un article intitulé la politique par défaut, j’explique brièvement que le pouvoir financier et économique a échappé aux politiques qui ne peuvent plus intervenir sur les causes sociales de la délinquances et en acceptent la résignation, par contre ils savent qu’ils faut qu’ils exercent sur la société une pression suffisante pour que cela ne dégénère pas en insurrection genre du type de celles qui se sont vues aux USA.
                        ils n’ont donc comme source de commerce politique que la sécurité, et c’est ainsi que nous avons vu apparaitre des sujets thématiques qui ont instrumentalisé les faits divers en construisant de véritables psychoses de peur que l’on retrouvait dans des résultats électoraux.
                        plus grave des comportement d’irrationalité qui conduisent tous les états dans cette situation a construire de véritable camps de concentrations qui auraient fait pâlir d’envie Hitler.

                        l’irrationalité se voit au travers du dernier épisode des infiltrés et de l’affaire des trois bittérois qui ont brûlé un présumé pédophiles, parce que ce théme a été monté politiquement et médiatiquement en épingle comme le crime le plus honni,puisqu’il s’appuie sur notre sensibilité face à l’enfance et à la veillesse c’est a dire à ceux que notre société considère comme les plus faible.
                         mais cela étant et ne remettant pas en cause la réalité des crimes et délits, ce gouvernement qui surfe sur la pulsion de mort puisque, il ne lui reste que cela, c’est pour cela que je disais a un ami hier la ou il y a un cadavre l’on y trouve un membre du gouvernement.
                        pourtant le plus profond se trouve dans la pratique de plus en plus rependu, de devoir se protéger contre une dangerosité présumé,

                        la prévention du risque ne peut être laissé a l’appréciation suggestive au regard de chacun qui est toujours différent de l’autre, et là ou un y perçois un risque l’autre y trouve une émulation.
                         ceci pose un problème quand l’on fait des émission du genre les infiltrés. mais quand cela infiltre les structures de la justice cela devient plus grave.

                        C’est l’art social de lutte contre le crime, on se doit de protéger l’homme dans son milieu social. Un retour à la prudence mène ainsi vers des mesures ante delictum injustifiables en droit et fondamentalement contraires au principe de la légalité. Les difficultés concrètes et l’opposition des juges sont bien connues. L’examen des conséquences matérielles de telles doctrines apparut pour ce qu’elles portaient de dangers pour la démocratie et les principes fondamentaux de l’Etat de droit et fut abandoné, et nous sommes entrain de revenir dessus.
                        Ce qui est à présent nouveau n’est pas de prendre en considération la dangerosité d’une personne mais « d’autonomiser » cette dangerosité pour la prendre seule en considération.la chasse au crime et a la délinquance ne peut pas se faire par l’apel à l’émotion tous ce que cela apportera ce sont des bûcher ou des conflit comme celui de tramblay.

                        http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=72281
                        http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=73187
                        http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=70521
                        http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=70244

                        cordialement.


                        • frédéric lyon 16 avril 2010 09:18

                          De Thomas Roussot : 


                          « Il existe des violences gratuites et barbares qu’aucune approche sociétale ne peut expliquer. Ni la pauvreté, ni l’absence de langage ni aucune »ségrégation« . La tentative de rationalisation de la barbarie est nocive et mène à l’aporie. A suivre en effet ».

                          Vrai.

                          Mais n’est ce pas justement ce qu’on ne veut pas voir lorsqu’on tente de trouver une explication pseudo-rationnelle (la pauvreté, la ségrégation, l’injustice, etc...) à ces violences gratuites et folles ?

                          Mais cette folie on ne veut pas la voir. Et encore moins savoir d’où elle vient, car cela remettrait en cause des modèles culturels.

                          Pourtant ce ne sont pas les actes de violence auxquels il est difficile de donner une interprétation rationnelle, quoi qu’en dise leurs auteurs, qui manquent.

                          Dans l’actualité nationale et internationale. 

                          • frédéric lyon 16 avril 2010 09:21

                            De Sysiphe :


                            La société produit elle-même les monstres qu’elle dénonce, comme boucs émissaires à sa propre violence originelle.

                            Faux.

                            Ce n’est pas la « société » qui produit ces monstres, c’est la nature humaine elle même.

                            • Thomas Roussot Thomas Roussot 17 avril 2010 01:51

                              Tout à fait. c’est tellement rassurant pour les belles âmes de trouver une responsabilité originelle dans la civilisation qui dédouanerait les barbares de leur barbarie.


                              • antonio 19 avril 2010 20:43

                                Je trouve votre article excellent.
                                Ces termes de violence gratuite m’ont remis en mémoire un roman d’André Gide (publié en 1914) : Les Caves du Vatican. Le héros LAFCADIO commet deux actes « gratuits » : Il sauve deux enfants d’un bâtiment en feu ; il pousse hors d’un train roulant très vite un vieil homme.
                                Dans ces deux cas, le motif de l’acte n’a pour motif que l’absence de motif. ’D’où bien sûr toute une réflexion...)

                                Ce petit exemple pris dans la littérature montre bien que la violence exercée à Grenoble n’a rien de gratuit.

                                Quant à moi, par barbare, j’entends bien sûr la signification grecque : celui qui ne parle pas la langue comme vous l’expliquez très bien.

                                Quant au « monstre » c’est un thème bien pratique puisqu’il exonère toute la société de toute responsabilité.

                                Cette violence exprime une frustration inimaginable, une révolte que ces jeunes hommes sont dans l’incapacité totale de mettre en mots puisqu’ils n’ont pas les mots. (Je tente de trouver une explication mais bien sûr explication ne vaut pas excuse).Je dis cela d’autant plus que dans la vie courante (amis, famille, collègues, il est déjà des comportements que nous ne comprenons pas. Au contraire de ce qu’on nous assène (voir les procès de criminels où l’on répète qu’il faut comprendre l’assassin), je pense que c’est une illusion de croire qu’on peut comprendre ceux que nous côtoyons : on peut mettre à jour quelques éléments mais chez tout être humain quel qu’il soit il demeure un mystère et heureusement.
                                Il est donc pratiquement sûr que je comprends pas ces jeunes hommes.

                                Mais ils ne sont pas des monstres, ils appartiennent à « l’humain, trop humain » et le reconnaître c’est déjà progresser vers eux.

                                Une violence qui n’est pas gratuite, de jeunes hommes qui ne sont pas des monstres
                                De jeunes hommes qui n’ont pas les codes...

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