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Accueil du site > Tribune Libre > « Il n’y aura pas de krach en 2008 »

« Il n’y aura pas de krach en 2008 »

 Quand on affirme tout et son contraire…

Il est bon de parcourir les archives des journaux. C’est ce que je viens de faire en regardant ce qui a été écrit dans le Monde sur la croissance mondiale et la crise des subprimes, entre début 2004 et septembre 2008 (faillite de Lehmann)
Je vous livre ce feuilleton brut.
Chacun pourra en faire son commentaire personnel…
 
(Voir mes articles sur la prévision et l’incertitude)

 

 

1er janvier 2004 : Les 3 scénarios d’une croissance retrouvée

« L’optimisme est de retour. Après la stagnation (en France) et même la récession (en Allemagne), du moins dans la première moitié de 2003, la nouvelle année s’ouvre sous le signe de la reprise. Les indices sont flatteurs : le rebond est réel et même fort. L’économie mondiale, tirée par les États-Unis et l’Asie, repart rapidement. Toutefois il subsiste partout un malaise et de nombreuses interrogations persistent sur le moyen terme »

5 octobre 2004 : La spéculation a gagné l’ensemble des États-Unis
« Pour autant, les risques de voir soudain la bulle éclater sont très faibles. Le logement, contrairement aux actions, est un bien indispensable. »

11 janvier 2005 : Les trois points noirs de l’économie mondiale
« Avec un taux de près de 3 % attendu pour la zone de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de près de 4 %pour l’ensemble de la planète, les perspectives de croissance pour l’année 2005 n’ont, a priori, pas de quoi inquiéter. (…) Une envolée des taux risquerait notamment de provoquer un effondrement du marché de l’immobilier, dont beaucoup d’experts affirment qu’il est, dans de nombreux pays occidentaux, en proie à un phénomène de bulle spéculative.  »

5 mai 2005 : Consacrée à la consommation et à l’immobilier, la dette des ménages américains atteint 1,2 fois leur revenu annuel
« M. d’Arvisenet se montre plutôt rassurant : « L’essentiel de l’endettement est de nature hypothécaire et principalement consenti sur la base de taux fixes, ce qui protège les ménages dès à présent endettés. Le comportement récent des défauts n’est dès lors pas pour étonner. »

30 août 2005 : Les banques centrales jugent que la flambée du crédit et des prix de l’immobilier n’est pas soutenable
« La flambée actuelle des prix de l’immobilier n’est-elle pas plus inquiétante et dangereuse, sur le plan économique, que l’envolée des cours pétroliers ? C’est ce que pense le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Alan Greenspan. (…)Cette baisse de la valeur patrimoniale des ménages pourrait « faire fléchir la consommation », a averti M. Greenspan, qui a constaté que les estimations sur l’ampleur de ce phénomène sont très variables. Les excès du marché de l’immobilier seront-ils corrigés en douceur ou au contraire de façon brutale, avec le risque, dans ce cas, d’ajustements douloureux sur les revenus, la production et l’emploi ? »

31 janvier 2006 : Une économie américaine puissante mais fragilisée
« L’autre menace est la bulle immobilière. L’économie américaine a surmonté les chocs successifs depuis 2000 car les Américains ont continué de dépenser. (…) Alan Greenspan lui-même estime que les consommateurs sont devenus trop dépendants des crédits qu’ils obtiennent en mettant leurs logements en garantie. Entre un quart et un tiers des prêts accordés engageant les logements financent les dépenses personnelles. »

13 avril 2006 : Le FMI redoute l’impact économique de la hausse des taux
« Une hausse des taux pèserait aussi sur le service de la dette des personnes ayant emprunté pour acquérir leur maison. (…) Une faible culture financière, alliée à une forte prise de risques, est politiquement un cocktail explosif. »
 

14 mai 2007 : La croissance est de retour
« Il y a ceux qui ont la "baraka" et les autres. Jacques Chirac avait inauguré son quinquennat, en 2002, avec un retournement conjoncturel à l’origine d’une forte poussée du chômage et d’une très nette détérioration des finances publiques. Nicolas Sarkozy bénéficie d’une conjoncture autrement plus favorable. (…) "Les contraintes pesant sur l’économie française vont se lever, analyse Eric Heyer, l’un des directeurs adjoints de l’Observatoire des conjonctures économiques (OFCE). (…) Tout est donc en place pour qu’il y ait une croissance plus soutenue". (…) Même un ralentissement plus marqué de la croissance américaine, que pourrait provoquer un éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis, ne devrait pas changer la donne en France, estime l’OFCE, compte tenu du découplage des cycles économiques européen et américain. »

19 juillet 2007 : A New York, l’indice Dow Jones a brièvement franchi les 14 000 points
« Pour certains analystes, les boursiers ne se sont pas focalisés sur la crise des crédits immobiliers, car elle ne présente a priori pas de risque systémique. « Une grande partie des prêts ont été reconditionnés par les banques sous forme d’instruments financiers qui, eux-mêmes, ont été mis dans d’autres actifs financiers. Le risque a, de ce fait, été atomisé et disséminé et nous ne pensons pas qu’il puisse présenter un caractère systémique. », explique Benoît Hubaud, responsable de la recherche sur les marchés de taux et de change à la Société générale. »


 

13 août 2007 : « Les banques risquent un mauvais troisième trimestre » (Les Échos)
« La crise des crédits immobiliers à risque est une vraie crise. Mais ce n’est pas une crise du crédit. (…) Par un effet de contagion lié au saupoudrage des crédits « subprime » dans les produits structurés (titrisation ou dérivés), les investisseurs ont arrêté, depuis deux semaines environ, d’acheter ces produits, adossés ou non à du « subprime ». (…) Nous sommes persuadés que la valeur fondamentale des actifs est supérieure à leur valeur de marché actuelle. » (Christian de Boissieu, Président du conseil d’analyse économique, et Patrick Artus, Directeur de la recherche et des études de NATIXIS)

17 août 2007 : Crise des "subprimes" : le point de vue de deux économistes
Augustin Landier :

« Dans les semaines à venir, on va enfin savoir quelles sont les banques et les institutions financières qui sont touchées et à quel point elles le sont. (…) C’est un moment "darwinien" : les banques qui ont eu des politiques de gestion du risque trop laxistes vont le payer très cher, des institutions prestigieuses vont perdre leur crédibilité (comme par exemple la société de courtage Bear Stearns), et seront peut-être absorbées par d’autres. C’est de la "création destructrice". »

29 août 2007 : Dans le sillage de Wall Street, les Bourses mondiales plongent à nouveau

« L’ampleur exacte de la crise des crédits immobiliers à risques, dits "subprime", reste encore à évaluer et toute nouvelle négative a un impact fort sur les places boursières. »

 

10 septembre 2007 : Crise financière : la BRI souligne le risque de contagion à l’économie réelle aux États-Unis
« Il y a un risque de contagion à l’économie réelle aux États-Unis de la crise du "subprime", a estimé, lundi 10 septembre en début d’après-midi, Jean-Claude Trichet, le porte-parole du groupe du G10 et gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), à l’issue de la réunion bimestrielle de la Banque des règlements internationaux (BRI). »

11 septembre 2007 : La crise financière ne devrait pas avoir de conséquences importantes en Europe
Jean-Paul Fitoussi : « Je ne crois pas que l’Europe soit touchée en tant que telle. (…) Donc en dehors de quelques évolutions trimestrielles heurtées, la crise ne devrait pas avoir de conséquences importantes en Europe. (…) Il n’y a pas de raison que la crise ait un impact sur le consommateur médian. »

2 novembre 2007 : Les bons chiffres de l’emploi aux États-Unis apaisent les craintes de récession
« La récession tant annoncée aux États-Unis ne semble pas pour tout de suite, même si la crise immobilière reste une inconnue déterminante pour l’avenir de la première économie mondiale. »

6 novembre 2007 : Christian de Boissieu :"Malgré la crise financière, la croissance mondiale peut tenir le coup"
« Mais il me semble que la croissance mondiale peut tenir le coup. (…) Je pense que la croissance mondiale peut résister entre 4 % et 5 % pour l’an prochain, grâce à la croissance des pays émergents et au rôle des banques centrales. L’autre scénario, qui n’est pas le mien, est celui d’une récession américaine. (…) L’effet de cette crise me paraît modéré en Europe. (…) La crise aura une conséquence sur l’Europe à travers son impact sur le change. »

7 décembre 2007 : « Le ralentissement n’est pas tragique », selon l’OCDE
« La croissance des pays de l’Organisation ne devrait pas être trop touchée par la hausse des matières premières et la crise des « subprimes ». Le ralentissement de l’économie mondiale sera à son maximum au premier trimestre 2008. Selon les perspectives semestrielles publiées jeudi 6 décembre par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la croissance du produit intérieur brut (PIB) de ses pays membres passera de 2 % au dernier trimestre 2007 à 1,9 % au premier trimestre 2008, avant d’amorcer une remontée pour atteindre 2,5 % au premier trimestre 2009. »

2 janvier 2008 : David Naud, économiste à la Deutsche Bank « Il n’y aura pas de krach en 2008 »
« Avec les interventions des banques centrales, mi-2008, la crise et les désordres du marché monétaires devraient finalement s’estomper. (…) Aux États-Unis, l’embellie arrivera certainement mi-2008. En Europe la reprise prendra sans doute quelques mois de plus. En tout cas, il n’aura pas de krach cette année ! »

9 avril 2008 : L’économie américaine va connaître une "légère récession" en 2008, selon le FMI
« "L’économie américaine connaîtra une légère récession en 2008, en raison des effets de synergie entre les cycles de l’immobilier et des marchés financiers, avant de ne se redresser que progressivement en 2009", affirme le Fonds dans ses perspectives économiques mondiales. Le produit intérieur brut (PIB) américain devrait ainsi croître de seulement 0,5 % en 2008 et de 0,6 % en 2009, ce qui représente une révision à la baisse de 1 point et 1,2 point respectivement par rapport aux prévisions de janvier. »

25 juin 2008 : Crise bancaire : pour Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, "il n’y a pas de deuxième vague"
« Il n’y a pas de deuxième vague : les pertes supplémentaires qu’annoncent les banques sont la conséquence mécanique de l’évolution des marchés. On est dans un cycle normal de provisionnement des risques, sans danger cette fois de contagion à d’autres secteurs du crédit bancaire. (…) L’exercice de transparence sera achevé d’ici au 30 juin, en France et dans tous les pays du G7. »

7 septembre 2008 : Freddie Mac et Fannie Mae mis sous tutelle gouvernementale
« Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a affiché un soutien sans détour au plan de reprise. "Ces étapes nécessaires vont aider à renforcer le marché américain de l’immobilier et à promouvoir de la stabilité sur nos marchés financiers".  »

16 septembre 2008 : La faillite de Lehman Brothers ébranle le système financier mondial
« Il s’agit d’un événement qui se produit une fois tous les cinquante ans, probablement une fois par siècle. Il n’y a aucun doute, je n’ai jamais rien vu de pareil (...) », a commenté Alan Greenspan, l’ancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed), face à l’aggravation de la crise financière née aux États-Unis à l’été 2007.  » 

 


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27 réactions à cet article    


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 1er mars 2010 10:20

    Edifiant. Bravo pour ce travail de collecte indispensable.


    • Gabriel Gabriel 1er mars 2010 10:32

      Les commentaires, avis et conseils des soi-disant experts financiers, non seulement ont la même utilité qu’une bicyclette pour un poisson rouge mais côtoient dans la vacuité le niveau d’altruisme de nos banquiers.


      • Agor&Acri Agor&Acri 2 mars 2010 18:21

        bjr,

        @ Gabriel,

        Vous dites :

        "Les commentaires, avis et conseils des soi-disant experts financiers, ont la même utilité qu’une bicyclette pour un poisson rouge"

        C’est malheureusement complètement faux !

        Ils ont une grande utilité au contraire...ils permettent de véhiculer la propagande du système. smiley

        Et tous ne sont pas sourds, aveugles, incompétents ou débiles.

        On peut même supposer que bon nombre d’entre eux se prêtent sciemment à l’intox.

        En tout cas ceux qui étaient autorisés à s’exprimer dans les grands médias, tous ces propagateurs de la pensée unique.
        Parce qu’il existe des experts qui ont tenté de parler vrai : ceux-là se sont fait moqués, marginalisés...et bien souvent, claqués la porte au nez.

        Et comme le rappelle plus bas « le naif », certains économistes (au sens générique du terme ) l’avaient parfaitement anticipé, et sur la base d’éléments tangibles, pas dans leur boule de cristal.

        Jorion, Lordon, Roubini et beaucoup d’autres... 

        Et ces derniers ne se retrouvent pas dans ce florilège de citations extraites de media « main stream ».

        La question que l’on peut se poser, c’est :

        Pourquoi les charlatans sont-ils encore invités à donner leur opinion ?
        Pourquoi bénéficient-ils toujours du même traitement excessivement bienveillant, de la part des politiques et des médias ?

        C’est une vraie question et je ne peux que constater qu’il y a quelque chose qui cloche au sein des médias.

        Cette question a été traitée sur le forum

        LE SILENCE DES LOUPS (Décryptage d’un monde interdit aux moins de 16 dents)

        http://www.pro-at.com/forums-bourse/topic.php?whichpage=74&TOPIC_ID=30072

        Dans le 3ème message, vous trouverez notamment un extrait très révélateur

        d’une tribune de Maurice Allais (prix Nobel d’Economie)

        Contre les tabous indiscutés, par Maurice Allais
        Tribune de Maurice Allais, parue dans l’hebdomadaire Marianne n°659 du 5 au 11 décembre 2009.

        « (...) Cette attitude répétée soulève un problème concernant les grands médias en France : certains experts y sont autorisés et d’autres, interdits.
        (…)
        …ces experts se trompent dans leurs explications. Certains se trompent doublement en ignorant leur ignorance, mais d’autres, qui la connaissent et pourtant la dissimulent, trompent ainsi les Français.
        (...)
        Ceux qui détiennent ce pouvoir de décision nous laissent le choix entre écouter des ignorants ou des trompeurs  ».

        _________________________

        Ce forum, je le conseille régulirement parce que l’auteur s’efforce de rester rationnel et objectif sur des sujets très polémiques.

        Son leit-motiv c’est :
        "Le combat que nous devons à présent mener, c’est celui d’une Démocratie atrophiée contre un système tenu par des financiers omnipotents, qui tiennent la bride serrée sur l’essentiel des Media et des Politiques".

        Le combat consiste donc à dénoncer la propagande diffisée par les grands medias.

        Cette propagande qui sert bien plus des intérêts privés que l’intérêt général.


      • Internaute Internaute 1er mars 2010 10:53

        Les analystes disent souvent tout et n’importe quoi mais il faut reconnaître que dès 2005, les plus importants acteurs dénoncaient la bulle immobilière, même Alan Greenspan.

        Le sort de Bear Stearns, qui a fait faillite en mars 2008 est déjà signalé en août 2007, dès les pemières difficultés de Bear Stearns High-Grade Structured Credit Strategies Master Fund y et de Bear Stearns High-Grad Structured Credit Strategies Enhanced Leverage Master Fund.

        Le problème de cet article est qu’il nous montre les prévisions justes (à quelques détails prés) alors qu’au même moment il y a un flot de prévisions qui vont dans l’autre sens.


        • le naif le naif 1er mars 2010 11:08

          @ L’auteur

          Vous auriez pu vous contenter des déclarations de Dame Lagarde de 2008 à aujourd’hui, cela aurait été plus parlant, pour ne pas dire, plus comique, notamment l’année dernière, lorsqu’elle chantait sur tous les tons que la crise était derrière nous....

          Comme le dit l’internaute, avec d’autres journaux et d’autres économistes, j’aurais pu vous faire la démonstration inverse.... Une pendule en panne donne l’heure exact deux fois par jour......

          Slts


          • Robert Branche Robert Branche 1er mars 2010 11:13

            A nouveau, mon propos est précisément de ne pas biaiser en choisissant : il est plus riche de montrer le puzzle.

            J’ai ensuite fait le choix de m’arrêter à septembre 2008, moment de l’éclatement de la crise. J’aurai pu continuer - je le ferai peut-être -, et alors les propos de Mme Lagarde seront peut-être repris (je m’appuie sur les articles mis en avant par le Monde)

          • furio furio 1er mars 2010 18:32

            Merci à talonetto 1er de nous avoir fait rencontrer cette « bonne » à rien en tout cas pas en matière économique ! Oh elle est pas la seule dans cette clique, c’est ce qui la rend sympathique. Une bonne bande de branquignols ! ça pourrait même faire bien rigoler si...on en était pas à 1500 MILLIARDS d’EUROS de DETTE !! 


          • Robert Branche Robert Branche 1er mars 2010 11:11

            1. Je n’ai pas fait de sélection : il s’agit bien de ce qui a été écrit sur le sujet dans la période dans le Monde. Je n’aime pas les caricatures, car elles sont moins fortes que la réalité.

            2. Si vous lisez bien ce qui est écrit, vous verrez que, contrairement à ce que vous dites, la plupart de ces experts se sont trompés. (vous pouvez vous reporter aux articles d’origine dont je ne cite que des extraits. Je les ai tous in extenso, donc je peux vous envoyer par email ceux qui vous intéressent.

            • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 1er mars 2010 11:27

              Le Monde reporte les dires de DIFFERENTS experts en concurrence entre eux.

              Votre revue de presse est dinc interessante mais ne nous apprend rien, meme pas si les experts que vous mentionnez sont encore dans la profession.


              • Robert Branche Robert Branche 1er mars 2010 11:31

                Tous ces experts sont encore en place...

                Mon but est juste de montrer que l’on ne peut rien prévoir à l’avance : voir tout ce que j’ai écrit sur ce sujet sur mon blog (www.neuromonde.fr). C’est aussi le sujet central de mon livre qui sort en mai : « Les mers de l’incertitude »

              • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 1er mars 2010 12:02

                ok je comprends mieux alors

                mais dans ce cas il n’y a rien de neuf !

                - l’hypothese des marchés parfaits implique que personne ne peut durablement gagner plus que le marché, et cette hypothese date des annees 20 avec l’ecole des economistes neoclassiques (Arthur Cecil Pigou et les autres)

                - plus proche de nous : Nassim Nicholas Taeib, un trader qui a ecrit Le hasard sauvage en 2005 et le cygne noir en 2008, pour montrer que les marchés correspondent a une marche au hasard et que le metier de trader est d’analyser, evaluer et circonscrire les risques, pas de les augmenter en prenant des paris.
                http://www.amazon.fr/cygne-noir-puissance-limpr%C3%A9visible/dp/2251443487

                D’ailleurs, pour le coup, et vous devez le savoir puisque vous etes un ancien de l’Oreal, les rois du marketing, vous savez bien que la vision de la concurrence chez les economistes est a l’exact opposé de celle des gestionnaires, entrepreneurs et autres hommes et femmes d’entreprise. Du coup ils admettent l’existence de types comme Soros ou Warren Buffet comme des exceptions statistiques. Ca implique qu’un economiste, meme de marché, peut parfaitement et de maniere coherente dire que les marchés sont a l’equilibre (pas de krach en vue) alors que l’operateur de marché (qui lui ne s’exprime pas ex ante dans les journaux) peut en voir un, lui.



              • Atlantis Atlantis 2 mars 2010 08:33

                « Mon but est juste de montrer que l’on ne peut rien prévoir à l’avance »

                quand on pousse la balançoire, elle va revenir. et plus on pousse fort et plus la durée est longue mais plus elle revient fort.

                ceux qui prédisent juste c’est ceux qui regardent les fondamentaux. ceux qui sont relayés par les médias le sont que parce que ce qu’ils disent intéressent les illusionnistes avec les schémas pyramidaux actuels omniprésents. Effectivement, on ne peut voir qu’une mer d’incertitudes si on regardent les mass médias : c’est exactement ce pourquoi ils sont faits, contrôler l’opinion.

                Cordialement.
                (on attend le livre d’après alors : la vérité est sur le web)


              • le naif le naif 1er mars 2010 12:13

                @ Robert Branche 

                "Mon but est juste de montrer que l’on ne peut rien prévoir à l’avance« 

                Il ne fallait pas être extra lucide pour prévoir que les choses allaient mal tourner, lorsque vous avez des salaires qui stagnent et des prix de l’immobilier qui s’envolent au point que les gens s’endettent sur 50 ans comme en Espagne, des taux variables qui étranglent invariablement les emprunteurs, des prêts hypothécaires que Sarkozy voulait importer en France, etc.... vous avez tous les éléments d’une déflagration que certains comme Jorion, Lordon, Roubini et beaucoup d’autres avaient parfaitement anticipé.

                La question est plutôt de se demander, si ces »experts" en économie, sont malveillants ou incompétents...... ou encore s’ils doivent suivre la voie de leurs maître et des annonceurs.....
                Parce que sur le net, vous avez accès à une information économique d’une toute autre facture..

                Slts


                • Talion Talion 1er mars 2010 13:09

                  Comment on dit déjà ?... Ah oui : Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’... BOUM !


                  • curieux curieux 1er mars 2010 13:24

                    Economiste : expert qui vous dira demain pourquoi ce qu’il a prévu hier ne s’est pas passé aujord’hui.
                    Mais ils n’ont pas ce courage de vous le dire. Faut être politiquement correct et ne surtout pas prévoir les catastrophes.


                    • Gasty Gasty 1er mars 2010 14:23

                      Y’a pas çà dire, ce sont des crack !


                      • Gasty Gasty 1er mars 2010 14:24

                        de la finance.


                      • chourave 1er mars 2010 15:12

                        Il en va des économistes comme des astrologues, voyantes ,ou autres futurologues, leur seul talent est de savoir mettre en valeur leurs prophéties qui s’avèrent exactes tout en faisant oublier celle qui ne le sont pas. Ah vous voyez je l’avais prévu disait Tazieff lorsque survenait une éruption ou un tremblement de terre, tout le monde applaudissait sans se rendre compte que pour une prévision valable, des centaines d’autres ne l’étaient pas.

                        Si je connaissais l’avenir, je serais riche, même très riche et sans jouer au loto. On peut en déduire que les seuls économistes compétents sont ceux qui sont riches comme Crésus ou bien philanthropes. C’est ce que je disais il y a quelques temps en voyant la fortune de M Madoff. C’est ce que l’on peut penser de Paulson a moins que celui-ci ai su manipuler ses semblables pour lui donner raison.

                        On ne cesse d’admirer ces entrepreneurs visionnaires qui ont saisis leur chance et sont aujourd’hui à la tête de fortunes colossales mais on oublie vite ceux qui ceux se sont ruinés dans des entreprises hazardeuses. Pourtant, les uns ne sont pas plus visionnaires que les autres, simplement y en a qui ont eut du pot. Alors cessons de nous laisser aveugler par la réussite et essayons raisonner le plus simplement du monde.


                        • Robert Branche Robert Branche 1er mars 2010 16:04

                          Oui, et c’est pour cela que j’essaie - et vais dans mon prochain livre - de brasser un air un peu plus intelligent....


                        • Pyrathome pyralene 1er mars 2010 16:28

                          Il n’y aura pas de crise systémique en 2008 , cependant en 2010/11/12 , une crise majeure ébranla le monde entier qui sombra dans le chaos............
                          Le capitalisme fût abandonné, les escrocs ainsi que les organisateurs de complots et faiseurs de guerres furent jugés et chatiés très sévèrement dans un procès légendaire , où l’humanité entière découvrit les immondes méfaits de cette abominable et faschisante secte néo-libérale......


                          • Dudule 1er mars 2010 16:33

                            Dieu a créé les économistes pour rendre les météorologues fiables, par comparaison...

                            Je ne lis plus le Monde depuis sa mincquisation. Ce journal n’est plus du tout un journal de référence, il est devenu la caisse de résonance de néocons plus ou moins bien déguisés.

                            Ce que dis ou a pu dire ce journal depuis les 15 dernières années apporte juste une information sur ce que la clique des destructeurs de la société démocratique veut faire croire aux classes moyennes qui se croient supérieures (et qui vont s’en prendre plein la gueule comme tout le monde tant qu’elles ne descendront pas de leurs grands chevaux). Il n’est informatif que dans ce sens.

                            Je le lisait de temps en temps avant sa mincquisation, et je le trouvais au moins factuel...
                            J’y trouve depuis, par revu de presse interposée, des gros mensonges.

                            Journal de référence de centre droit atlantiste néolib peut-être... mais ce n’est pas vraiment objectif, et même l’apparence de l’objectivité s’effrite, comme le montre la compilation de l’auteur.

                            Car pendant que le Monde écrivait ces articles niaiseux laborieusement pondus par des experts en carnets d’adresses, d’autres économistes et analystes ont parfaitement anticipé ce qui se préparait, écrivant articles et bouquins (Lordon, Stiglitz, etc), dont il a été rendu compte dans ce même journal avec un certain mépris...

                            Par exemple, je me souviens du fou rire qui m’avait pris lorsque j’avais lu sur le « web » le compte rendu du Monde sur « la Stratégie du Choc » de Naomie Klein, dont il est question sur un autre fil : en résumé, livre vaguement intéressant, dommage que l’auteur soit aveuglé par ses préjugés marxistes !
                            Manifestement, le critique n’avait pas lu le livre, car il y a plusieurs pages ou l’auteur s’en prend de façon assez acerbe aux communistes et marxistes, accusés d’avoir été incapable d’analyser la stratégie de l’adversaire, en raison de leurs schéma théoriques trop rigides... dans le genre marxiste orthodoxe, on fait mieux...

                            Par contre, du Attali, du Minc, du Greenspan et autres, en veux-tu en voilà...


                            • Ensor 1er mars 2010 20:02

                              Ds l’hebdo « Le Journal des Finances » du 7 au 13/06/2008, l’on pouvait lire le titre suivant en couverture « Les affaires reprennent ». c’est vrai que pour certains Banksters elles étaient plutôt bonnes...


                              • sheeldon 1er mars 2010 21:54

                                article qui ressemble a la « stratégie de la vaseline » de frédérique lordon chez acrimed ;o)

                                le avant après est terrible pour les « experts » et autre « éditorialistes » .

                                merci pour ce travail


                                • Ecométa Ecométa 2 mars 2010 08:30

                                  Bonjour Monsieur Branche

                                  Si l’économie était une science exacte ça se saurait et surtout se vérifierait ; or, c’est tout le contraire qui se vérifie : son « incomplétude », son « incertitude », son « impossibilité » à résoudre nos difficultés de société…. mais son « efficacité » à les amplifier !

                                  De toute façon, quoi de plus normal puisque nous ne faisons pas réellement de l’économie ; en réalité nous faisons de tout, du capitalisme, du monétarisme, du libre échangisme, du libéralisme économique, du productivisme... que des usages paroxysmiques ; de tout sauf réellement de l’économie !

                                  Il serait temps de nous mettre en accord avec les acquits intellectuels du 20 è siècle limitant la connaissance tant dans le domaine du raisonnement : « principe d’incomplétude » de Gödel et Chaitin ; que dans celui de l’action : « principe, d’incertitude » d’Heisenberg et « principe d’impossibilité » d’Arrow. De même avec les conclusions hautement philosophiques de la physique quantique, la plus récente des physiques, d’où sont issus ces acquits intellectuels, et qui nous dit que le monde est apparemment complexe, désordonné, contingent, quand le rationalisme classique cartésien dont est issue la science mécaniste qui préside toujours nos destinées notamment en économie, nous dit que ce monde est simple, ordonnée et nécessaire : le stricte contraire !

                                  Les difficultés auxquelles nous sommes confrontées, bien sûr celles environnementales, qui, visiblement, comme par un sursaut de conscience assez tardif intéressent beaucoup, mais surtout celles sociétales, politique, économique, sociale, même démocratique et républicaine, qui, visiblement, comme par fatalisme, intéressent beaucoup moins ; ces difficultés sont de nature bien plus fondamentales que ce que pensent les gens assez généralement ! En tout cas, beaucoup plus que ce que pensent ces dirigeants de toute sorte qui entendent nous diriger ! Comment pourrait-il en être autrement puisque logique dichotomique, en fait opposition culture / nature oblige, culture exclusivement scientifique s’entend, et même « scientiste » ; nous avons développé un savoir en totale négation de la « Nature » et des « états de nature », dont la nature humaine soi disant trop irrationnelle !

                                   
                                  En fait la science économique n’étudie pas réellement l’économie mais elle l’agite ; elle l’agite en fonction de principe essentiellement scientiste, positivo rationalo technoscientiste ! Se faisant la science économique moderne donne un bâton à la société pour se faire batte : un bâton que bêtement celle-ci saisit !


                                  • Robert Branche Robert Branche 2 mars 2010 09:13

                                    Merci de votre message. Je suis d’accord sur l’essentiel de votre propos.

                                    C’est d’ailleurs très précisément le propos de mon livre à venir (sortie prévue fin mai) « les mers de l’incertitude ».

                                    Il est centré sur l’incertitude :

                                    -  Dans un 1ère partie, j’explique, au travers d’un parcours parmi les différentes sciences (neurosciences, mécanique quantique, mathématiques du chaos, biologie) pourquoi on peut affirmer aujourd’hui que, non seulement l’incertitude est irréductible (et non pas le témoin de l’incomplétude de notre savoir), mais qu’elle s’accroît et que ceci constitue un des moteurs de notre monde et de la vie.

                                    -  Dans une 2ème partie (plus longue car elle constitue le cœur du livre), je propose une voie pour, du coup, diriger en acceptant l’incertitude et en prenant appui sur elle : quelles sont les « mauvaises » habitudes qu’il faut perdre et quelle doit être l’attitude face à l’incertitude ; comment on peut construire une stratégie à long terme dans le flou et comment cela peut s’articuler avec les plans d’actions immédiats ; comment manager l’entreprise, pourquoi le développement de la confrontation est nécessaire et pourquoi, sans stabilité, on va se réfugier dans des chiffres vide de sens ; comment évaluer la performance d’une entreprise et quels sont les choses à ne pas faire.


                                  • Ecométa Ecométa 2 mars 2010 09:59

                                    J’ai été consultant en management qualité totale… mais j’ai jeté l’éponge devant l’incompétence et la suffisance des managers ; il y a que les problèmes de management ne relèvent pas de ceux qui sont managers, souvent facile à convaincre car ils sont confrontés à des problèmes qu’ils veulent généralement voir résolus, qu’il s y ont un intérêt personnel facilement identifiable : celui de mieux travailler ! Le vrai problème, les problèmes insolubles sont posés par le management lui-même incapable d’évoluer !  En fait, totalement imbus de leur personne, ils ne croient pas à l’intelligence collective, véritable trésor caché, disponible dans leur entreprise !

                                    Je partage le point de vue du Docteur William .Edwards Deming, un des pairs de la qualité à la fin de sa vie en 1992. Il constatait que « les entreprises ne peuvent pas espérer profiter de l’intelligence créatrice et des efforts de productivité de leurs salariés si elles ne rompent pas d’abord avec de vieilles habitudes qui consistent à traiter les équipes de travail comme des composantes du système des coûts plutôt que comme des ressources clés et des opportunités d’investissements rentables »”.

                                    En même temps, encore que, je leurs trouve des excuses car trop de choses les dépassent ; en fait je suis persuadé que nos difficultés sont de nature bien plus fondamentales et qu’elles dépassent la seule entreprise ! Je suis persuadé que nous sommes confrontés à un sérieux problème de civilisation, d’une fin de civilisation ! Nous avons un vari problème de raison, de logique, de savoir et de culture !

                                    Personnellement, tout comme vous, sauf que vous n’êtes pas à votre coup d’essai, je prépare un livre dont le titre devrait être : « Humanisme… versus principe d’humanité ! » ou « Etat de conscience contre état d’actions … ! ».

                                    Il est basé sur le constat suivant : Rationaliste et scientiste en diable… c’est-à-dire : épiphénoménologique dans ses approches et paroxysmique dans ses applications ; spécialisé au spécieux, surfait au superfétatoire, antagoniste, manipulateur, fallacieux, factuel, artificiel, voire de plus en plus virtuel ; hypocrite, sophiste, cynique, cupide, indifférent, inconséquent, devenu totalement paranoïaque et schizophrénique : ce monde est savamment, délibérément, même académiquement malade !

                                    Aussi sur le fait que le vrai et seul grand principe, ce n’est pas l’humanisme… mais l’Humanité ; ainsi la vraie mesure de l’homme ne doit pas être sa technicité ou sa scientificité, cette sorte d’humanisme moderne, actionniste, qui prône un progrès à tout prix et à n’importe quel prix, souvent humain, et élevé, du moins pour certains : cette ultime valeur ne peut être que son « Humanité » !

                                    Je dois dire que j’en bave sur ce livre et que je ne sais pas s‘il sortira un jour !  


                                  • Robert Branche Robert Branche 2 mars 2010 10:06

                                    Courage pour votre livre : l’écriture est un marathon ! smiley

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