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Accueil du site > Tribune Libre > L’avis d’une morte sur la vie d’une morte

L’avis d’une morte sur la vie d’une morte

qui ne sera apprécié que par celles et ceux qui savent "déchiffrer les contes"

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Eh bien voilà, il fallait bien que ça m’arrive à un moment ou à un autre. Et même si je m’y attendais, j’ai été surprise.

C’est ainsi fait les humains, qui savent qu’ils vont mourir un jour mais qui s’obstinent, quand ils veulent bien y penser, à croire jusqu’à leur dernier souffle que ça n’arrive qu’aux autres.

Au point même que la plupart ne veulent pas prendre de disposition concernant leurs funérailles. Comme si cela allait changer quoi que ce soit, à part se faire maudire des vivants qui récoltent la corvée sans même avoir la certitude qu’un héritage les en récompensera.

Pour moi, le choix a été vite fait. J’ai opté pour la crémation.

Je sais, c’est pas cool pour les vers que je privais d’un gueuleton.

Ce n’est pas que je nourrisse une antipathie envers les vers ((je veux espérer que sera apprécié le choix des mots utilisés pour la construction de cette phrase) mais, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours craint de me réveiller dans un cercueil enseveli sous son étouffant poids de terre.

Moi, la mort ne m’a jamais fait peur. Je trouvais même assez bizarre qu’on puisse redouter la mort et s’endormir chaque soir sans avoir aucune certitude qu’on se réveillerait le lendemain.

Je n’avais peur que de deux choses : vieillir mal et mourir salement. Mourir salement pouvant d’ailleurs découler d’un mal vieillir.

Vieillir mal, c’était au mieux devenir égrotante, voire handicapée, ou victime de cette emmerdeuse d’Alzheimer.

Mourir salement, c’était mourir interminablement, genre mort avec un cancer qui vous phagocyte.

Je n’ai pas à me plaindre ; je suis morte victime d’un accès de plaisir.

« Coma éthylique » Ont diagnostiqué les pompiers appelés par les voisines, surprises de ne pas voir mes volets ouverts passé dix heures du matin.

C’est l’avantage de la ruralité ; les voisins vous connaissent mieux que vous ne vous connaissez vous-même ; rien ne leur échappe de vos habitudes ou de vos fréquentations.

À propos d’intervention des pompiers, j’en profite pour rectifier le mythe du beau pompier viril censé se livrer à un ardent bouche à bouche pour vous sauver. Tout au moins, ce n’est pas le traitement qui m’a été réservé. 

Le pompier qui a tenté de me ranimer devait peser ses cent kilos d’après ce qu’il m’a semblé quand il s’est assis sur mon estomac pour me broyer les côtes avec application. Il paraît que l’on souffre avec des côtes cassées. J’ai eu de la chance, j’étais trop morte pour sentir quoi que ce soit.  

Un autre avantage à être mort, c’est que, si on ne ressent rien physiquement, de même, on n’a plus de sentiments. Un privilège qui m’a évité la grosse déception de ne pas m’être vue invitée à entrer dans LE tunnel lumineux, décrit par tous les ressuscités, avec cette lumière prometteuse de félicités qui vous attend au bout.

Par contre, ce qui est authentique, c’est qu’on voit... Ou perçoit ? Non, j’affirme, on voit et on entend tout ce que racontent les vivants. Je vous rassure tout de suite, on a beau être devenu un esprit, l’esprit des vivants nous échappe totalement. Impossible de lire dans leurs pensées... Ce qui est peut-être tout aussi bien.

Ainsi j’ai vu mes copines fêter, selon mes vœux exprimés de mon vivant, mes funérailles célébrées sans apport de fleurs (qui eussent été, pour l’occasion, assassinées) mais avec bien des rigolades et avec force ripailles.

(J’aime bien le mot « ripailles » que d’aucuns jugent fort désuet mais qui exprime si bien son sens rabelaisien. )

Il s’en est même trouvées qui n’ont pas eu à trop se forcer pour boire un coup à mon avenir dans l’au-delà.

 

À celles et ceux qui se poseraient la question : Être mort, c’est comment ?

Et bien la mort, c’est la revanche sur les corps. Qu’on soit cendres ou poussières après décomposition, on a toujours sa raison ou, pour certains, sa déraison.

À part ça, comme je l’ai dit plus haut, je ne vois que des avantages à être mort.

Imaginez un peu, mort, on dispose d’une vision sans frontière qui permet de tout observer sans se sentir le moins du monde impliqué. 

Ceci pour vous dire que ce n’est pas la peine de compter sur les morts pour vous aider à résoudre vos problèmes de vivants. Comme je l’ai dit plus haut, les morts n’ont plus de sentiment. Autant vous dire qu’ils s’en fichent de vos problèmes.

Être mort, c’est se laisser voguer dans un univers soyeux parfumé de subtiles senteurs aux sons harmonieux de musiques voluptueuses.

Être mort, c’est aussi avoir la faculté de se faufiler sans difficulté dans toutes les cellules qui composent la nature et les objets. 

Mais les morts ne peuvent pas se glisser dans les cellules des humains ou des animaux. Et ne me demandez pas pourquoi parce que je n’ai rencontré aucun mort qui en connaisse la raison. Tout ce que je sais c’est que, ça aussi, les morts n’en font pas une maladie qui ont bien d’autres sources d’occupations*.

(Occupations* Eh ! Jeu de mot ! Il faut vraiment tout vous souffler.) 

Aucun vivant ne peut imaginer le plaisir sensuel qu’on éprouve à se glisser dans chaque épi d’un champ de blé agité par le souffle d’une douce brise. Aucun vivant ne peut concevoir le bien-être d’un massage quand on est livré aux assauts des vagues d’une grande marée alors qu’on s’est infiltré dans toutes les veines d’un rocher. Aucun vivant ne peut concevoir la griserie qu’on ressent quand on s’est faufilé dans le fuselage d’un avion à réaction filant plus vite que le son. 

De même, aucun vivant, à part vous qui me lisez, ne pourrait croire qu’une morte s’est insinuée dans toutes les touches d’un clavier d’ordinateur pour envoyer ce message de l’au-delà.

Ah ! Elles ont bonne mine les diseuses de bonne aventure avec leur tarots et leur boule de cristal en verre véritable ! 

Par contre vous pouvez continuer à croire que, lorsque nous nous sentons de bonne composition, nous vous répondons par oui ou par non via les pieds de guéridons. Juste vous méfier ; ne plus avoir de sentiment ne signifie pas que nous sommes incapables de facéties. 

Bon, sur ce, il faut que je vous quitte parce que j’ai beaucoup à explorer pendant mon temps infini dans un espace infini. Mais avant, il faut que je vous dise : 

  • Dans cet univers, il n’y a ni dieu ni diable et, de ce fait, ni paradis ni enfer. Donc pas la peine de vous prendre la tête avec les BA ou les remords, les cierges ou les prosternations.
  • Dans cet univers, il n’y a qu’une terre : celle où vous vivez. Alors n’imaginez pas que vous pourrez trouver une autre planète où vous réfugier une fois que vous aurez fait un gigantesque dépotoir à ordures de celle que vous habitez.

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34 réactions à cet article    


  • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 31 octobre 2014 18:46

    Tiens ? Des nouvelles de la Dinde du Poitou ?

     smiley


    • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 31 octobre 2014 18:48

      Est-ce que Momo a analysé tes photos ?

      ça c’est 1-portant ! A mon avis, même au paradis, c’est lui, avec ses photos prises par montgolfière (les drones de son époque !) qui juge !


      • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 16:28

        Corbeau Magnifique


        J’ai plaisir à fréquenter vos confrères chaque matin au cours de ma promenade sur les bords du fleuve mais je n’ai rien compris à votre ramage.

        Que vous me compariez à une « Dinde », c’est votre droit et vous devez avoir vos raisons. Mais pourquoi « du Poitou » qui est une fort belle région, certes, mais à laquelle je suis étrangère.

        Et qui est donc ce Momo dont vous parlez ?????


      • hans 31 octobre 2014 20:29

        Merci de votre texte , j’aime bien et je me pose aussi ces questions.


        • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 16:30


          Bonjour Hans,


          C’est bien parce que je connais trop de personnes qui appréhendent la mort que j’ai essayé, là, de les apaiser en leur en donnant une belle image sans connotation religieuse.

          Bonne soirée à vous


        • 65beve 65beve 31 octobre 2014 21:54

          La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
          Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
          Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
          Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
          Et quand octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
          Son vent mélancolique à l’entour de leurs marbres,
          Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
          A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
          Tandis que, dévorés de noires songeries,
          Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
          Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
          Ils sentent s’égoutter les neiges de l’hiver
          Et le siècle couler, sans qu’amis ni famille
          Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.........


          • 65beve 65beve 31 octobre 2014 21:55

            Suite et fin.

            Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
            Calme, dans le fauteuil je la voyais s’asseoir,
            Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
            Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
            Grave, et venant du fond de son lit éternel
            Couver l’enfant grandi de son oeil maternel,
            Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
            Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?

            Charles Baudelaire


            • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 16:31

              65beve

              Peut-être à tort, mais je préfère croire que c’est à raison que je reçois le présent de ce poème de Baudelaire comme un hommage.

              Baudelaire est un poète qui me charme.

              Bien à vous


            • 65beve 65beve 2 novembre 2014 21:52

              Bonsoir la râleuse,

              après avoir lu et relu ce poème, vous pouvez l’écouter raconté par JL Barrault :
              ou bien chanté par Léo Ferré ;

              Respect.

              cdlt.





            • cathy30 cathy30 1er novembre 2014 08:43
              Râleuse, 
              Bonne nouvelle pour vous, vous avez donc encore la possibilité de venir à Jésus, en lui nous avons le pardon, et la VIE éternelle. 
              Je vous souhaite un bon rétablissement sur notre bonne vieille terre. Vous sentez comme la vie est merveilleuse ?

              • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 16:32

                Cathy30, bonjour

                Je vous laisse bien volontiers Jésus et tous ses disciples, avec tout le fourbi qui va avec, si vous tenez tant à leur compagnie.

                Pour ma part, je m’en passe très bien. Je préfère boiter qu’emprunter une canne pour pouvoir marcher.

                Bonne soirée à vous


              • Fergus Fergus 1er novembre 2014 09:04

                Bonjour, La râleuse.

                Bravo pour ce jolie texte qui aborde avec humour et pudeur un thème à la fois universel et intemporel, chacun d’entre nous étant dans l’antichambre de la mort.

                Comme l’héroïne de cette histoire d’outre-tombe, j’ai la même crainte d’une fin dégradante, la même absence de peur vis-à-vis de la mort, et j’ai moi aussi opté pour la crémation, de loin la solution la plus hygiénique.  

                A toutes fins utiles, je me permets de mettre en lien un texte de février 2013 qui aborde, de manière différente, la même type de sujet : De la vie à la mort. Et vice versa...

                Cordialement.


                • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 16:34

                  Bonjour Fergus, 

                  Je vous le dis tout de go :

                  Je vous aime

                  Je vous hais

                  Je vous aime pour toutes les gentilles choses que vous me dites

                  Je vous hais d’avoir autant de talent (et encore n’ai-je pas tout lu. Me réservant de me régaler de ce récit digne d’un Alphonse Daudet homérique smiley en le dégustant mot par mot, phrase par phrase, j’en ai fait un copié/collé)

                  Quelle chance, j’ai eu de ne pas avoir eu connaissance de votre récit ; jamais,sinon, je n’aurai eu l’audace de proposer celui que j’ai écrit.

                  Mais je ne peux vous haïr longtemps. J’ai trop de contentement de votre amitié.


                  En vous souhaitant une très bonne soirée.


                • Fergus Fergus 2 novembre 2014 17:52

                  Bonjour, La râleuse.

                  Je découvre votre commentaire aujourd’hui et j’en suis tout chamboulé de confusion. Rassurez-vous, votre texte n’est en rien d’une qualité moindre que le mien : il est tout simplement différent, mais non moins intéressant, et c’est toujours avec beaucoup de plaisir que je lis vos textes.

                  Cordialement.


                • Jean Keim Jean Keim 1er novembre 2014 10:09

                  Il est possible que ce que nous croyons, y compris la croyance de ne pas en avoir, conditionnent l’expérience de la mort, c’est-à-dire dans son déroulement et l’après ... éventuellement.


                  Un pas ici bas je suis vivant. 
                  Mes sensations sont habituelles.
                  Un pas suivant ici mais ailleurs que se passe-t-il ?
                  Serait-ce le trépas ?
                  Le pas suivant au delà sera-t-il possible ?
                  La mort nous questionne.


                  • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 16:35



                    Bonjour Jean Keim,


                    Et oui, concernant la mort, tout est questionnement.

                    Mais qui dit que nous ne posions tout autant de questions avant de venir au monde ?

                    Et si nous avions eu les réponses, aurions-nous accepté de nous laisser éjecter de l’utérus smiley  ?

                    Bonne soirée à vous.


                  • Jean Keim Jean Keim 1er novembre 2014 19:32
                    @ la raleuse,
                    Ce qui se passe avant la naissance et après la mort sont-ils un même questionnement ?
                    Et encore ... Qui (ou quoi) pose les questions ?
                    Je connais un jeune homme qui ne voulais pas sortir du ventre de sa maman, il est né 15 jours après le terme par césarienne, peut-être redoutait-il qq. chose dans sa vie à venir ? 
                    Il a eu un terrible accident sportif qui l’a plongé dans un long coma profond dont il est sorti avec de lourdes séquelles.
                    La vie est parfois déroutante pour ne pas dire cruelle.


                  • bakerstreet bakerstreet 1er novembre 2014 12:30

                    La mort n’est pas un problème nous dit Epicure : Quand vous êtes vivant elle ne vous concerne pas, et quand vous êtes mort elle ne vous concerne plus.


                    Les sophismes disaient à peu près la même chose, en particulier Zénon, dans son fameux paradoxe, démontrant qu’une flèche n’atteint jamais sa cible :  « Il n’y a point de mouvement, car il faut que le mobile arrive au milieu de son parcours avant d’atteindre la fin. » Et il devra parcourir la moitié de la moitié avant d’atteindre le milieu, et ainsi de suite à l’infini.

                    Le lièvre de la fontaine aurait ainsi raison, par rapport à la tortue.
                     Et qu’importe que vous me disiez que l’écolier parvient à finir sa récitation.
                     Et que votre voisine parvienne jusqu’au bout de sa vie. 

                    Qu’en savez vous au fait ?

                    Einstein, qui ne voyait pas l’utilité de porter un casque, a lié vitesse et temps dans le même concept. 

                    Pour ma part j’ai expérimenté tout cela sur sur ma moto, cette anglaise capricieuse, où vous devez un peu freiner, avant de mettre les gaz dans le virage, pour bien profiter de la force centrifuge, en vous penchant vers le plancher des vaches, mais pas trop cependant, pour ne pas recevoir ce coup de corne de la béquille frottant par terre. 

                    Mais rien de tel qu’un bon tour de vélo pour vous remettre les idées en place. 
                    On ne fera jamais assez l’apologie d’une bonne côte, par rapport à la descente, une ivresse trop facile, où vous viennent tout un tas d’idées extravagantes.

                    • Jean Keim Jean Keim 1er novembre 2014 12:58

                      Autrement dit il s’agit simplement de vivre sa vie mais faut-il pour autant ignorer les questions même si elles sont pour certaines sans réponse ?


                    • bakerstreet bakerstreet 1er novembre 2014 13:32

                      Toutes nos sensations, nos questions viennent de notre situation géographique et sociale. 

                      Sans compter le confort de la selle ou du fauteuil dans lequel nous sommes assis.

                      Ceci dit, la réponse est souvent bien moins importante, si tentée on puisse en trouver, que la question. 
                      Hitler et Wittgenstein fréquentaient la même classe, enfants. 
                      L’un futur dictateur, l’autre futur philosophe. 

                      Qu’est ce qui a poussé l’un ( il faut trouver lequel) a abandonner, fortune et vie facile, et fauteuil confortable..... pour faire mille métiers, et se perdre dans des équations philosophiques et politiques, avant de retourner à la botanique et au plaisir du jardinage ?

                      L’autre n’avait pas de questions, rien que des réponses, ou plutôt des coups de poings a envoyer à la vie. 

                    • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 16:36

                      Bonjour bakerstreet,


                      Ma foi, vous ne dites que des évidences et je vous remercie pour votre commentaire.

                      Bien sincèrement,


                    • Jean Keim Jean Keim 1er novembre 2014 19:42

                      Pour vous bakerstreet tout est explicable alors ! Il manque qq. chose de fondamental dans votre approche, un facteur qui est commun à tous les hommes qu’ils soient connus ou pas ne change rien, le facteur est là, mais effectivement le cadre de vie joue un rôle important mais cela ne fait pas tout.



                    • bakerstreet bakerstreet 1er novembre 2014 21:15

                      La raleuse


                      Je vais vous en sortir une encore plus évidente :
                      « Homme qui pête n’est pas mort ! »

                    • bakerstreet bakerstreet 1er novembre 2014 21:30

                      Jean Keim


                      Non, tout surement n’est pas explicable, mis à part le moteur à explosion.
                      La mort, ce n’est pas pour rien qu’on la dessine ricanante, elle se moque bien de nous, de nos pauvres repères d’arpenteurs.
                      Schopenhauer adorait écrire sur la mort, l’angoisse existentielle, mais néanmoins adorait discourir devant un bon repas. 
                      Chose étrange, nous voyons tous les autres mourir avec philosophie et sagesse
                      . Mais véritablement, qui de nous croit vraiment mourir ? 
                      Passez d’abord , ma chère !
                      Une foi un peu infantile en la résurrection, et surtout en l’espérance qu’on disposera toujours d’un jour de plus devant nous. 
                      Voilà encore le paradoxe de xénon qui resurgit, mais cette fois, en divisant par deux la distance qui nous sépare du cercueil. 

                      En en rigolant bien sûr, comme le fait la râleuse, avec ce soit disant coma éthylique qui serait plus agréable en compagnie de Bacchus.
                      Ceci dit, je ne crois pas pour en avoir souvent vu, étant infirmier, que cela soit une mort bien agréable. 
                      Le pire, c’est de s’étouffer dans son vomi :
                       Pas vraiment la meilleure route bordée de fleurs.
                      La vie, la mort. 
                      Quant elle bien prêt de vous, alors on réalise à quel point on y tient. 
                      Alors il n’y a plus de discours. 

                    • Jean Keim Jean Keim 1er novembre 2014 23:17
                      J’ai eu l’occasion d’écouter du personnel médical parler de la mort de leurs patients et l’un d’entre eux aussitôt approuvé par ses collègues a dit que finalement un malade ne rend l’âme que lorsqu’il accepte de partir. J’ai effectivement constaté cela plusieurs fois parmi mes proches décédés à l’hôpital.
                      On meurt de pleins de façons différentes mais il est peut être possible de mourir quand malade on décide de ne plus vivre. Les partisans du droit de mourir dans la dignité devrait faire une recherche dans ce sens. 
                      Je vous souhaite une bonne nuit.

                    • bakerstreet bakerstreet 2 novembre 2014 12:36

                      Jean


                      Nos études nous apprennent classiquement qu’il y a face à la mort différentes étapes classiques : Stupeur révolte chantage, prières, dépression, et finalement acceptation. 

                      Mais tout cela n’est que très théorique. 
                      Comme vous dites on meurt de façon très différente.
                       Le mystère de la vie et la capacité de chaque individu à faire plus ou moins face est déjà palpable chez les tous petits. 

                      je me souviens de mes deux enfants. 
                      Chacun à l’age de trois ans avait déjà ses stratégies : Moi, disait l’un je suis sûr qu’on renaît quelque part, car sinon on n’existerait pas..... ;
                      L’autre, apprenant l’inéluctabilité de la mort s’était mis en colère : « Toi tu mourras, maman aussi mourra, mais moi je ne »mourras« pas.....

                      Je vous rejoint dans votre conception de fin de vie. 
                      Un débat qui n’existait pas dans le temps, pour la simple raison que la médecine était bien inopérante à allonger la vie ( et souvent le fait d’être pris en charge accélérait le processus....
                      Je pense qu’à cette époque, mais je me risque...Que l’angoisse était sans doute moins présente, quoique différente : La religion et la certitude de l’au delà était une source de terreur, c’est vrai, mais aussi de soutien.

                      Le dernier numéro de »books« sur la mort, est assez intéressant. Surtout cet article où l’article développe l’idée que la mort serait encore plus intolérable, si en même temps que nous, nous avions la certitude que l’univers allait s’arrêter. 
                      Car c’est bien la transmission de nos valeurs, de nos transmissions, qui nous aide à passer ce cap difficile, même en cette époque d’individualisme acharné, une contre valeur à l’épanouissement des êtres, et une assurance d’aller droit dans le mur. 

                      Dernièrement, sur arte, est passé un film, très réussi, sur ce livre culte, un peu étrange, qu’est »le mur invisible" de Marlen Hanshorfer. https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&cad=rja&uact=8&ved=0CD4QFjAE&url=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FLe_Mur_invisible_(roman)&ei=QhZWVNqmGtbZapyNgKgJ&usg=AFQjCNFcJn2-0YEyoyF_DVKMYRgb1nnNzg
                      Son esthétisme, ses questions, partent justement des dernières invoquées : Comment vivre dans un univers où nous ne comptons plus pour personne. 
                      Un livre, lu il y a très longtemps, et qui m’avait beaucoup marqué.
                      Bien à vous. 
                       

                    • bakerstreet bakerstreet 2 novembre 2014 12:43

                      Quant au métier de soignant, croyez bien que s’il vous met en première ligne, il ne vous donne pas forcément des capacités et une habitude à affronter le problème. 

                      Surtout pour les plus jeunes. 
                      Je ne me remettrais jamais de la disparition de certains jeunes gens.
                      La mort, parfois, est vraiment un scandale.

                    • SamAgora95 SamAgora95 1er novembre 2014 13:10
                      J’aime pas la dernière phrase :

                      « ...Dans cet univers, il n’y a qu’une terre : celle où vous vivez. Alors n’imaginez pas que vous pourrez trouver une autre planète où vous réfugier une fois que vous aurez fait un gigantesque dépotoir à ordures de celle que vous habitez. »

                      ça fait un peu écolo donneur de leçon et j’en profite justement pour vous annoncer que la crémation n’est pas très écologique voir même très polluante, si vous voulez aider la nature,après votre réincarnation et à l’issue de votre nouvelle vie opter pour inhumation classique sans cercueil.



                      • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 16:39

                        Bonjour SamAgora95


                        Ma foi, je ne suis pas une écolo parfaite et ce n’est pas la moindre de mes imperfections. 

                        Mais si j’étais une écolo parfaite, je commencerais par ne pas utiliser Internet qui est un outil très pollueur et je ne saurais vivre sans Internet. J’y suis addic comme d’autres sont addic à l’alcool, ou au tabac, ou au chocolat. Quoi qu’en fait, je suis addic à tout ça aussi smiley

                        Et, désolée, je ne suivrai pas votre recommandation. Ce qui me terrorise, je vous le rappelle, n’est pas de ressusciter dans un cercueil mais ensevelie sous un poids considérable de terre.

                        Bonne soirée à vous


                      • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 16:26

                        Bonjour à toutes et à tous et excusez-moi de venir vous répondre si tardivement.

                        De fait, je ne m’attendais pas que cette chronique soit acceptée par les modérateurs que je connais pour être, dans leur majorité, gens pragmatiques et peu enclin aux contes… Même porteurs de messages.

                        Je vais essayer de répondre à chacun en fonction du commentaire aimablement (ou pas smiley ) déposé.


                        • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 16:36

                          Bonjour à toutes et à tous et excusez-moi de venir vous répondre si tardivement.

                          De fait, je ne m’attendais pas que cette chronique soit acceptée par les modérateurs que je connais pour être, dans leur majorité, gens pragmatiques et peu enclin aux contes… Même porteurs de messages.

                          Je vais essayer de répondre à chacun en fonction du commentaire aimablement (ou pas smiley  ) déposé.


                          • Vipère Vipère 1er novembre 2014 16:38


                            Mieux vaut prendre une bière avant, après .... 

                            • La râleuse La râleuse 1er novembre 2014 17:22

                              Bonsoir Vipère,


                              Très bon conseil.
                              Sauf qu’en ce qui me concerne, je n’apprécie aucune bière que je trouve toutes amères smiley

                              Bonne soirée à vous et merci pour votre visite

                            • Papybom Papybom 3 novembre 2014 22:05

                              Bonsoir La râleuse,

                               

                              Désolé, mais je rentre de balade. Mais le baladin n’est pas encore cramé. Mes cendres… de cigarette l’attestent.

                              Ne me fait plus ce genre de peur. Tu dois battre Mathusalem ! 969 ans, une paille.

                              Moi aussi, j’aime les verres. Le Jéroboam ne contient que 5 litres, alors que le Mathusalem arrive à 6. C’est plus convivial pour la mise en bière.

                               

                              Si tes proches veulent te mettre en terre, exige de partir avec ton ordinateur et avec un système de géo position. Garde mon adresse E-mail.  

                               

                              Il existe un dernier moyen pour ne pas être bien encombrant une fois passé de vie à trépas. Transformer tes cendres en un diamant. Le fin du fin pour une perle comme toi. Le procédé n’est en revanche pas du tout écologique et il implique une débauche d’énergie. Tout commence par une crémation. Les cendres sont ensuite purifiées à très haute température pour ne conserver que le carbone sous forme de graphite. Pour métamorphoser ce graphite en diamant (qui est un cristal de carbone particulier), il faut enfin le soumettre à une température et à une pression dantesque. On le voit, le processus ne risque pas de s’attirer le moindre éco-label. Mais bon, porter Mamie La Râleuse au petit doigt, c’est d’un chic… Et puis, les diamants sont éternels, eux.

                               

                              Bien à toi.

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