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Accueil du site > Tribune Libre > L’impôt linguistique au service de nos banlieues

L’impôt linguistique au service de nos banlieues

Nous ne travaillons peut-être pas pour le roi de Prusse, mais nous, et les autres pays européens, et même la totalité des États non anglophones du monde, payons un impôt linguistique colossal à la reine d’Angleterre.

Certains médias britanniques se sont bien moqués de la France quand le feu gagnait ses banlieues. Même CNN y allait de son commentaire en situant, sur la carte, Toulouse quelque part en Suisse, Cannes du côté de Sète, Lyon vers Limoges, etc.

En 1987, donc bien avant l’adhésion du Royaume-Uni au Marché Commun, un directeur du British Council avait pu dire que l’anglais était plus profitable à la Grande-Bretagne que le pétrole de la Mer du Nord. L’argent de cet impôt linguistique versé au bénéfice de la Grande-Bretagne nous aurait été fort utile pour résoudre la crise des banlieues.

Le Rapport Thélot du 12 octobre 2004 proclamait un objectif parfaitement louable en soi : "Vers la réussite de tous les élèves". Mais il invitait, entre autres, à mettre le bras plutôt que le doigt dans l’engrenage du tout-à-l’anglais. La "réussite de tous les élèves" n’a pas perdu de temps pour se manifester dans les banlieues. Pendant que nous formons, à grands frais, une multitude de bredouilleurs de l’anglais, nous n’avons pas les moyens financiers de payer un enseignement professionnel convenable ni de procurer un emploi à une grande partie de la jeunesse pour qui la première langue réellement nécessaire est le français.

Un autre rapport a été publié au mois d’octobre 2005, sous la signature de François Grin, professeur d’économie à l’École de traduction et d’interprétation (ETI) de l’Université de Genève, directeur-adjoint du Service de la recherche en éducation (SRED) du Département genevois de l’instruction publique. Ce rapport avait été annoncé quelques mois plus tôt, entre autres par Le Figaro et Le Temps (Suisse). C’est sur demande du Haut Conseil de l’évaluation de l’école (HCee) que ce rapport a été rédigé sous le titre : “L’enseignement des langues étrangères comme politique publique“. Ce rapport Grin de 127 pages est téléchargeable en PDF.

L’auteur a tenté de chiffrer ce qui apparaît vraisemblablement pour la première fois dans un rapport officiel : ”Les transferts nets dont bénéficient les pays anglophones du fait de la présénce de l’anglais, et les économies qui seraient réalisées en cas de passage à un autre scénario.“ (p. 6)

Il apparaît en effet que :

1) le Royaume-Uni gagne, à titre net, au minimum 10 milliards d’euros par année du fait de la domination actuelle de l’anglais
2) si l’on tient compte de l’effet multiplicateur de certaines composantes de cette somme, ainsi que du rendement des fonds que les pays anglophones peuvent, du fait de la position privilégiée de leur langue, investir ailleurs, ce total est de 17 à 18 milliards d’euros par année
3) ce chiffre serait certainement plus élevé si l’hégémonie de cette langue venait à être renforcée par une priorité que lui concéderaient d’autres États, notamment dans le cadre de leurs politiques éducatives respectives
4) ce chiffre ne tient pas compte de différents effets symboliques (comme l’avantage dont jouissent les locuteurs natifs de la langue hégémonique dans toute situation de négociation ou de conflit se déroulant dans leur langue) ; cependant, ces effets symboliques ont sans doute aussi des répercussions matérielles et financières
(p. 7)

Le professeur François Grin propose trois scénarios :
le « tout-à-l’anglais » (scénario 1)
le « plurilinguisme » (scénario 2)
« l’espéranto » (scénario 3)


Or, il règne un silence fort curieux sur ce rapport parmi les autorités de l’Éducation nationale et des médias, alors que le rapport Thélot avait eu un certain écho médiatique.

Deux tabous apparaissent d’un seul coup autour de ce rapport Grin à propos :

1. de la remise en question de l’anglais
2. du rôle possible de l’espéranto dans la solution des problèmes de communication linguistique.

Pourtant, selon l’auteur de ce rapport :

"On voit mal au nom de quelle logique 23 des 25 États membres devraient continuer à accorder aux deux autres un cadeau qui leur coûte, rien qu’au niveau du système éducatif, la bagatelle de 26,7 milliards d’euros chaque année, d’autant plus que cet effort massif laisse la majorité des citoyens européens en situation d’infériorité. Devant un intérêt si évidemment convergent, et qui plus est parfaitement compatible avec les exigences de la justice sociale, la sagesse devrait donc amener les États à s’entendre pour une mise en place progressive et coordonnée du scénario 3. Naturellement, cette coordination entre États ne doit pas porter que sur la politique éducative ; elle doit aussi se préoccuper de la diffusion d’information et de l’évolution des mentalités."

Diffusion d’information, évolution des mentalités, ne s’agit-il pas là de domaines où, d’une certaine façon, AgoraVox est en mesure d’apporter sa contribution, au moment où les médias traditionnels ont du mal à se faire à l’idée que le monde change ?


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14 réactions à cet article    


  • Jean-Phi Jean-Phi 26 novembre 2005 13:39

    Très éclairant.

    En Belgique, on vit pour le moment une situation très emblématique de cette hégémonie. Un Conseil d’Administration d’un organisme public a signé avec Bernie Ecclestone une convention sur le Grand Prix F1 de Spa-Francorchamps, engageant les deniers publiques pour 10 ans avec clause de rupture ruineuse.

    Aucun des administrateurs wallons, ne maîtrise assez bien la langue anglaise, surtout juridique pour avoir signé cet accord en parfaite connaissance de cause. Résultat : un engagement de 150 millions d’euros sur 10 ans. Ils n’avaient pas du tout compris ce qu’ils signaient.

    Et voilà le travail....


    • freak0 (---.---.57.76) 26 novembre 2005 17:45

      L’apprentissage de l’anglais n’est pas un problème en soit. D’accord l’esperanto est plus simple que l’anglais, mais est il aussi efficace ? Dans nos écoles l’anglais est appris en tant que LV1 la plupart du temps, mais des la 4e on oblige les élèves à choisir une LV2 c n’est même pas un option c’est un matière obligatoire. Mes parents ont eu des cours de mécanique, de cuisine, de couture, et de morale, moi j’ai eu de l’anglais de l’espagnol, et de la compta.

      Chaque enseignant souhaite que sa matière soit enseignée, le plus tôt possible, et le plus largement possible. Les élèves sont surchargé des matières différentes, et l’on ne se concentre plus suffisament sur les bases.


      • (---.---.162.15) 26 novembre 2005 20:47

        Je pense qu’il y a eu un grand rendez-vous manqué après-guerre. Il fallait commencer une Europe des langues, cela aurait dû devancer l’europe économique. L’espéranto avait alors toute sa place. Maintenant je crains qu’il ne soit trop tard.

        Je pense qu’il est bon d’avoir une langue internationale de communication. Mieux vaut l’espéranto que l’anglais, mais mieux vaut l’anglais que l’actuel éclatement, qui effectivement favorise les anglophones.

        Banaliser l’anglais ne pourra finalement que l’affaiblir, puisqu’il est déjà indispensable et prépondérant.


        • skirlet (---.---.97.223) 26 novembre 2005 21:14

          L’espéranto est-il aussi efficace ? De quel point de vue ? Pour s’exprimer, pour communiquer, pour se comprendre il est plus efficace que l’anglais, car régulier, vite appris et démocratique.

          Par contre, je n’ai pas compris le rapport entre l’anglais et l’éclatement (éclatement de quoi ?) Dnas tous les cas, on ne peut pas construire l’Europe autour de l’identité britannique, et plus il y aura de pression vers le tout-anglais, plus les tendances centrifuges seront marquées.

          Non, il n’est jamais trop tard. A l’époque de la mondialisaion, le besoin de communiquer se fait sentir de plus en plus, et l’anglais est une langue fort inadaptée à ce rôle.


          • Henri Masson 27 novembre 2005 09:28

            C’est en anglais ? On signe !... L’affaire Bernie Ecclestone est en effet l’une des nombreuses illustrations de ce que la suprématie de l’anglais coûte à tous les pays du monde (Merci à Jean-Phi de l’avoir rappelée). Il existe une inconscience totale, d’ailleurs fort bien entretenue, sur ce sujet.

            J’avais été informé, voici quelques jours, de façon assez vague, de cette affaire et j’avais fait une brève recherche avec quelques mots clé tels que ecclestone francorchamps contrat... Il apparaît que l’anglais a une fonction qui rappelle ces caractères tellement petits de certains contrats d’assurances qu’ils en sont presque illisibles ou en tous cas pénibles à lire. Les contribuables wallons sauront combien ça coûte de ne pas y prêter attention.

            Voici quelques années, Le Canard Enchaîné avait révélé le cas d’un agriculteur qui avait lui aussi signé un contrat en anglais avec une société des Pays-Bas et qui avait eu des problèmes avec la justice faute de l’avoir bien compris.

            Une invitation à plus de réflexion nous a été donnée par le PDG de Sanofi-Aventis, Jean-François Dehecq, lorsqu’un journaliste de l’hebdomadaire économique L’Expansion lui a demandé quelle était la langue officielle de son groupe pharmaceutique :

            - « Ce n’est sûrement pas l’anglais. Une multinationale est une entreprise dans laquelle chacun peut parler sa langue. Dans une réunion, c’est du cerveau des gens dont on a besoin. Si vous les obligez à parler anglais, les Anglo-Saxons arrivent avec 100% de leurs capacités, les gens qui parlent très bien, avec 50%, et la majorité, avec 10%. A vouloir tous être anglo-saxons, il ne faut pas s’étonner que ce soient les anglo-saxons qui gagnent. »

            On comprendra donc mieux pourquoi des natifs anglophones sont de plus en plus préférés à des postes clé, des postes de décision, à des bilingues ayant même un très haut niveau d’anglais, et ceci même si leurs compétences professionnelles sont de très loin supérieures. (voir : English mother tongue only... 1000 European jobs for English native speakers et Discrimination linguistique à la Commission européenne (English mother tongue only)

            C’est ainsi que se réalise, de façon feutrée, la colonisation de l’Europe.


            • Henri Masson 27 novembre 2005 12:13

              L’apprentissage de l’anglais est bel et bien un problème en soi, contrairement à ce qu’exprime freak0.

              Ce fait a été constaté à maintes reprises, et pas seulement en France. Voir l’exemple coréen où l’on pratique une incision du frenulum (le frein de la langue, petite membrane située sous la langue) des enfants, afin que leur langue inadaptée à la phonétique de l’anglais soit plus agile et plus souple pour la prononcer correctement. D’une certaine façon, une comparaison est possible avec l’excision : l’anglais n’est-il pas la langue divine, celle par laquelle Dieu communique ses ordres à Bush ?

              Retour en France :

              1982 — Rapport Bertaux : “Nos élèves sont, à 99%, incapables de faire une phrase de leur cru, incapables de lire un article de journal, incapables de s’entretenir avec un camarade de leur âge dans sa langue.

              1992 — Rapport de l’Inspection générale de l’enseignement : “l’hégémonie de l’anglais pose problème”. Les résultats ne sont pas à la mesure de l’effort fourni : “Toujours heureux de pouvoir répondre à des questions par des bribes d’énoncés ou des mots isolés, les enfants sont plus rarement capables de faire des phrases complètes. En définitive, le gain le plus net et le plus durable semble être d’ordre psychologique plutôt que linguistique.

              1995 — Rapport n° 73 de la commission du Sénat sur l’enseignement des langues : “situation alarmante”.

              Rapports du sénateur Legendre. Confirmation de la débâcle : ”Vers un nouveau contrat pour l’enseignement des langues vivantes”. Jacques Legendre. Paris : Les rapports du Sénat. n° 73, 1993-1994. ”Pour que vivent les langues... : L’enseigement des langues étrangères face au défi de la diversification”. Jacques Legendre. Paris : Les rapports du Sénat. n° 63, 2003-2004.

              « D’accord l’esperanto est plus simple que l’anglais, mais est il aussi efficace ? », écrit freak0.

              Réponse :

              On peut affirmer avec une certitude absolue que l’espéranto est de huit à dix fois plus facile que n’importe quelle langue étrangère et qu’il est possible d’acquérir une parfaite élocution sans quitter son propre pays. Ceci est en soi un résultat très appréciable.

              Ça, c’est l’avis exprimé par INAZO Nitobe (1862-1933), membre de l’Académie Impériale du Japon, Secrétaire Général adjoint de la Société des Nations, dans un rapport du secrétariat général de la SDN publié en 1922 sous le titre « Esperanto as an International Auxiliary Language / L’espéranto comme langue auxiliaire internationale ». INAZO Nitobe avait participé en observateur au congrès universel d’espéranto de Prague en 1921 pour se rendre compte par lui-même de l’efficacité de cette langue. Le gouvernement français d’alors s’était farouchement opposé à ce que la question de l’espéranto soit débattue à la SDN. L’utilisation des locaux scolaires fut interdite pour les cours d’espéranto par une circulaire du ministre de l’instruction publique, Léon Bérard.... qui devint ambassadeur du gouvernement de Vichy au Vatican. C’est l’époque où, en outre, le gouvernement avait fait occuper la Ruhr, ce qui donna une chance extraordinaire à Hitler pour faire monter de plusieurs crans, en Allemagne, la haine contre la France. Pourtant, justement en Allemagne, l’espéranto, langue née d’une démarche humaniste et pacifique, était alors enseigné à 22 000 élèves... L’attitude des gouvernement français n’a donc pas évolué, à part un court intermède lorsque Jean Zay devint ministre de l’Éducation nationale lors du Front populaire.

              Tolstoï avait eu la curiosité de comparer le volapük et l’espéranto, et il en était venu à la conclusion :

              Il est si facile qu’ayant reçu, il y a six ans, une grammaire, un dictionnaire et des articles de cet idiome, j’ai pu arriver, au bout de deux petites heures, sinon à l’écrire, du moins à lire couramment la langue. (...) Les sacrifices que fera tout homme de notre monde européen, en consacrant quelque temps à son étude, sont tellement petits, et les résultats qui peuvent en découler tellement immenses, qu’on ne peut se refuser à faire cet essai.” (lettre aux éditions Posrednik, 27 avril 1894)

              Malheureusement, tout à fait involontairement, Tolstoï avait été à l’origine d’une censure qui fut momentanément catastrophique pour l’espéranto en Russie et qui aurait pu l’être définitivement pour le monde entier. L’espéranto avait donc déjà démontré sa vitalité.

              Ce qui est curieux, c’est que, contrairement Tolstoï, l’on ne soit pas plus curieux sur l’espéranto, mais aussi sur les raisons pour lesquelles certains veulent imposer au monde le véhicule par excellence de la pensée unique dont le siège est à la Maison Blanche :

              « Un rapport de la CIA [de 1997] mentionnait que les prochaines années seraient décisives pour imposer l’anglais comme unique langue internationale. » ( « La superpuissance et l’expansion de l’anglais » : Jacques Leclerc /www.tlfq.ulaval.ca/axl/amnord/usa_6-8histoire.htm>)

              « Chaque enseignant souhaite que sa matière soit enseignée, le plus tôt possible, et le plus largement possible. Les élèves sont surchargé des matières différentes, et l’on ne se concentre plus suffisament sur les bases. » (freak0)

              Il y a au sein de la « diaspora » espérantophone une bonne proportion d’enseignants de langues et autres matières qui enseignent ou au moins utilisent aussi l’espéranto. Ils en tirent un bénéfice chaque fois qu’ils peuvent l’utiliser pour mieux faire comprendre certain aspects de la matière qu’ils enseignent, par exemple la géographie, l’accusatif en allemand, etc.


              • (---.---.76.204) 27 novembre 2005 13:01

                CNN est une chaîne américaine !

                Le RO a adhéré en 1973 à la CEE pourquoi dire après 1987 ???


                • (---.---.76.204) 27 novembre 2005 13:02

                  CNN est une chaîne américaine !

                  Le RU a adhéré en 1973 à la CEE pourquoi dire après 1987 ???


                  • Henri Masson 27 novembre 2005 14:38

                    « Je pense qu’il y a eu un grand rendez-vous manqué après-guerre. Il fallait commencer une Europe des langues, cela aurait dû devancer l’europe économique. L’espéranto avait alors toute sa place. Maintenant je crains qu’il ne soit trop tard. »

                    C’est en effet très précisément ce qu’avait écrit Émile Servan-Schreiber dès 1969 :

                    En ne soutenant pas, pendant qu’il en est encore temps, l’espéranto, les peuples s’inclineront devant la suprématie inévitable tant culturelle qu’économique de l’anglo-saxon.

                    Le même avis avait été formulé par un grand journaliste du Monde, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, qui, dans “Le Monde“ (18 janvier 1984) avait écrit dans un article intitulé “La crise de l’UNESCO“ : “La faute originelle du système international - ne pas avoir choisi en 1946 une langue universelle « neutre », qui aurait pu être l’espéranto, enseigné dans toutes les écoles et seul langage à être utilisé par les Nations unies et ses agences spécialisées comme l’UNESCO, - a condamné celle-ci, avec ses deux langues de travail (français, anglais) et ses quatre autres idiomes officiels (espagnol, arabe, russe, chinois) sans parler de celles des cent soixante États-membres à entretenir en permanence une armée de traducteurs et interprètes représentant officiellement une dépense annuelle d’environ 10 millions de dollars.

                    J.-P. Péroncel-Hugoz ajoutait aussitôt :

                    Malgré cela, le 26 octobre 1983, jour de l’inauguration, en présence du président François Mitterrand, de la XXIIème Confé-rence générale de l’organisation, à Paris, le seul ordre du jour automatiquement distribué à la presse était en anglais...“.

                    C’est vrai que beaucoup d’années se sont écoulées depuis que ces avis ont été exprimés. Mais il faut tenir compte que, dans des conditions saines et normales d’information — ce qui est loin d’être le cas — le pouvoir de progression de l’espéranto est dix fois plus élevé que celui de l’anglais, donc dix fois moins lourd pour le budget des nations non anglophones. Même si ce n’était que 7 ou 8 fois, le jeu vaudrait encore la chandelle.

                    Je pense qu’il est bon d’avoir une langue internationale de communication. Mieux vaut l’espéranto que l’anglais, mais mieux vaut l’anglais que l’actuel éclatement, qui effectivement favorise les anglophones.

                    Banaliser l’anglais ne pourra finalement que l’affaiblir, puisqu’il est déjà indispensable et prépondérant.

                    L’anglais est effectivement menacé (même le prince Charles s’en était inquiété) et c’est peut-être ce qui explique que les parlements nationaux d’Europe où il y avait le plus de députés favorables à l’espéranto étaient d’abord celui d’Irlande puis celui de Grande-Bretagne...


                    • Henri Masson 27 novembre 2005 15:47

                      CNN est une chaîne américaine !

                      Exact, mais j’ai écrit « Même CNN... » pour montrer qu’il s’agit d’une façon générale des pays dominants de l’anglophonie, qui profitent le plus de la domination de l’anglais, se réjouissent de nos problèmes. D’accord, il aurait été bon d’être plus précis.

                      Le RU a adhéré en 1973 à la CEE pourquoi dire après 1987 ???

                      Bonne remarque : en effet, c’était bien après. J’ai fait un raccourci d’extraits d’articles publiés en section « Documents » du site de SAT-Amikaro, et qui montrent que tout avait commencé bien avant. Le film se présente en fait ainsi :

                      1961 — Anglo-American Conference Report, l’année où le Royaume Uni avait commencé à négocier son entrée dans le Marché Commun. Les participants de cette conférence avaient décidé d’un partage du monde en deux groupes de pays nommés le Centre (comme par hasard, les cinq pays du groupe Echelon !) et la Périphérie (tout le reste du monde).

                      Année 1968-69 : « Il y a un élément de commercialité dissimulé dans chaque professeur, livre, revue, film, programme télévisé, de langue anglaise envoyés au delà des mers Si alors nous sommes en train de tirer un avantage politique, commercial et culturel de l’usage mondial de l’anglais, que faisons-nous pour maintenir cette position ? » (Extrait du rapport annuel du British Council , page 12)

                      En 1971-72, avant l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun (le 1er janvier 1973), le British Council a reçu 16% de crédits supplémentaires du gouvernement britannique.

                      En 1978, le quotidien “International Herald Tribune” pouvait déjà titrer un article triomphal : English is a Profitable Export !

                      1987... Confirmation de ces profits par le directeur du British Council...


                      • martinet 27 novembre 2005 23:36

                        je me rejouis de cet article car il abonde dans le sens de zamenoff createur de l’esperanto qui a tjs reve d’une reelle fraternite linguistique entre les hommes car le probleme est bien de detruire la tour de babel !immense tache qui prend la 1 tour divin cependant j’attire votre attention sur le fait que de +en+ de programmes pour windows sont proposes en esperanto oui la langue universelle gagne peu a peu du terrain sur internet mais sur le terrain social elle se heurte au : 1)au lobyisme des traducteurs(qui a travers la defense de la diversite linguistique protegent leurs interets prives ) 2) aux monopoles des etats anglophiles qui en tirent profit (l’article-ci-dessus est on ne peut+clair a ce sujet) 3)au corps enseignant qui oppose une inertie toute hypocrite(la aussi les profs de langue defendent leur lobby) a l’apprentissage de l’esperanto alorsque ce meme corps se targue de defendre les valeurs universelles du siecle des lumieres ainsi sur les bancs de l’ecole nos chers bambins apprennent que l’humanite a droit a tous ces grands ideaux mais que cette meme humanite est condammnee a rester emprisonnee dans la tour de babel reduite a begayer a longueur de siecles cette attitude du corps enseignant est des + prejudiciable car qui a 1 role primordial a jouer ici si ce n’est l’enseignant du primaire a la faculte ? il est evident que l’effort doit porter sur les tres jeunes et se poursuivre tout au long de la scolarite on pourrait demander au ministere de l’education natinale de tous les pays europeens de mettre en marche 1 programme commun de l’apprentissage de l’esperanto avec echange d’eleves mais cessons de rever ce n’est pas de bruxelle que viendra la revolution linguistique vu le budget alloue aux traducteurs circulez y a rien a voir !!!! quant au net pour 1 avancee decisive de la langue universelle il serait salutaire que les pages webs se declinent en partie (au debut) en esperanto et ne promotionnent pas tous ces progs de traduction (¢ bancaux)car combien se heurtent au probleme de la langue sur le net et apprennent (mal !) l’anglais je le signalais cependant au debut de cet article l’espoir est maintenant permis car ca bouge sur la toile et c’est bon signe lorsque un internaute decouvre parmi toutes les langues d’1 programme l’esperanto il se renseigne( souvent par simple curiosite) sur cette traduction inconnue et la des millions d’utilisateurs decouvrent 1 autre monde possible et donnent la a travers cette decouverte tout son avenir a l’esperanto il suffirait peut etre que cette langue deja centenaire devienne 1 effet de mode sur le net (1 artiste connu editerait 1 partie de sa web en esperanto madonna ou autres et le tour serait en partie joue !) je me permettrai de critiquer (grace cependant soit rendue a leur devouement) l’approche des sites esperantistes qui se braquent + sur l’apprentissage de la langue et les congres entre heureux elus pratiquant l’esperanto que sur la promotion de la langue par des vedettes du show biz qui ont 1 impact incommensurable sur leur (jeune)public mon pere est esperantiste et continue a donner des cours d’esperanto a l’age de 92 ans ! la foi deplace les montagnes dit on mais ici pas les foules se lamente-t-il pour moi rien d’etonnant a cela seule 1 promotion a travers les medias ( television -satellite - campagne publicitaire internet gens du show biz ) permettra a cette langue universelle de prendre son essor et enfin sortis de la malediction divine d’unir l’humanite dans une unite linguistique porteuse de paix car avez vous remarque que les pays pratiquant la meme langue repugnent + a ce faire la guerre que les autres zamenoff l’avait deja compris en son temps et nous ? allez ! ce qui manque a l’esperanto c’est un seguela !!!!!!


                        • (---.---.96.47) 28 novembre 2005 02:23

                          Personne n’a rien contre la promotion de l’espéranto ! Ce sont les médias qui réfusent. Il m’est arrivé d’écrire aux émissions télé et aux journaux nationaux ; la réponse, s’il y en a une, c’est souvent celle qui a été mentionnée : circulez, on sait ce qu’on fait, on n’est pas intéressés.


                          • Marcelo Casartelli (---.---.216.5) 28 novembre 2005 06:05

                            Sans doute l’espéranto est la meilleure solution des problèmes de communication linguistique. Mais,comme dit le professeur François Grin, il faut l’évolution des mentalités. L’humanité toujours a été contraire à toute innovation. Je veux mentionner que jusque le XVIIième siècle les « penseurs » ont consideré la musique comme un simple passe-temps.

                            Cours d’Espéranto par Internet : http://www.institutoesperanto.com.ar


                            • Henri Masson 28 novembre 2005 08:32

                              Un Seguela pour l’espéranto ? Malheureusement, il avait dit une sottise — oh, pas méchante — sur l’espéranto, vers les années 1980. Mais c’est un fait que l’espéranto a la possibilité de connaître un développement fulgurant à partir du moment où une personnalité populaire aura l’audace dont certains pionniers de l’espéranto avaient déjà fait preuve au début du siècle dernier.

                              L’ouverture d’esprit du public par rapport à l’espéranto est plus grande qu’on ne le suppose. J’ai pu m’en rendre compte en 1988 lors d’une émission du 1er juin sur France Inter dont le succès avait été tel qu’elle avait suscité l’idée de diffuser un cours express durant tout le mois d’août. J’avais eu personnellement l’occasion de lire toutes les cartes postales et lettres (env. 5000 sans compter tous les appels téléphoniques) qui montraient de toute évidence que l’idée plaît au public lorsque l’image qui lui en est donnée correspond à la réalité. Or, comme vous l’écrivez, Martinet, il y a en effet des blocages, et aussi des affirmations préjudiciables même si l’intention n’est pas de nuire. On en trouve un exemple sur le blog « parole à tous » du Monde sous le titre « « Générations » sur France-Inter ». (voir aussi à ce sujet, ici, mon article « Un échec cuisant de l’intelligence » C’est un fait indéniable qu’Internet a créé une brèche dans le mur du silence et que cette brèche s’élargit. Quand on y regarde de plus près, c’est un formidable succès que l’espéranto soit aussi vivace depuis ses origines. Compte tenu des coups qu’il a endurés et de ce que certains lui assènent encore sur le dos — dans l’exemple ci-dessus, il était question d’ « échec cuisant » !—, il est clair que c’est du solide smiley

                              Le professeur Umberto Eco, qui l’avait étudié pour la préparation de son cours sur le thème de « La recherche de la langue parfaite » (publié chez le Seuil en 1994), au Collège de France, avait dit, avec un brin d’humour : “Voyez, on a enseigné l’espéranto à moitié, dans de très mauvaises conditions durant quelques décennies, et voici que des hommes s’aiment en espéranto. On a enseigné le latin durant des siècles très intensivement, mais vous pouvez être certain que même un prêtre et une religieuse, s’ils font l’amour, ne l’utilisent pas dans une telle circonstance. Concluez vous-même !" Ceci dit, il y a de très brillants joueurs d’échecs dans le monde de l’espéranto, notamment les soeurs Polgar (d’origines hongroise mais qui vivent aux États-Unis), le Bulgare Veselin Topalov... Donc il est préférable de parler de succès de l’espéranto des échecs smiley

                              Merci à Marcelo (Argentine) qui nous amène un rayon de soleil printanier smiley. Dans le même sens, F.-Vincent Raspail avait écrit : « Les philosophes et les novateurs qui se placent en tête de la civilisation rencontrent la plus opiniâtre résistance, et de la part de ceux qui souffrent par suite de leur paresse, et, de la part de ceux qui profitent de cette paresse pour retarder de tout le poids de leur égoïsme le char si lent de la raison humaine. »

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