L’intégrisme, voilà l’ennemi !
C'est l'intégrisme qu'il faut combattre, non l'islam...
Les « laïques » qui confondent l'islamisme et l'islam rendent un fier service aux intégristes et désespèrent tous ceux qui, de culture et de religion musulmane combattent le fondamentalisme et les préceptes réactionnaires.
Certains essayent de théoriser leur amalgame en tentant de démontrer de le Coran porte en lui l'islamisme politique réactionnaire...
Laissons chacun à ses contradictions et allons vers l'essentiel.
Fiammetta Venner et Caroline Fourest ont montré dans leur livre : Tirs croisés : la laïcité à l 'épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman que l'intolérance et la réaction la plus noire ne provenaient pas de la croyance mais d'une lecture littérale et rétrograde de textes « sacrés »...
Au moment de la séparation des églises et de l'Etat, des catholiques, des juifs et des protestants se sont retrouvés avec des athées et des agnostiques pour que comme l'avait demandé Victor Hugo le 15 janvier 1850 lors de son discours à la chambre contre la loi Falloux :
« je veux, je le répète, ce que voulaient nos. pères, l'Église chez elle et l'État chez lui. »
Aujourd'hui, l'appel lancé en 2004 par des femmes et des hommes de culture musulmane contre la misogynie, l'homophobie, l'antisémitisme et l'islam politique reste d'actualité.
Au lieu d'aller se compromettre avec des identitaires et autres réactionnaires xénophobes, les quelques laïques qui ont organisé « ces assises internationales contre l'islamisation » devraient se ressaisir et enfin combattre la réaction intégriste et non une partie de la population de notre pays qui se sent stigmatiser
Ce texte de pétition sorti en 2004 n'a pas pris une ride, il montre les enjeux du réel combat qu'il faut mener au-delà des croyances et appartenances de chacun :
« Nous sommes des femmes et des hommes porteurs des valeurs de la laïcité et du partage dans un monde commun. Liés par nos histoires singulières, et de différentes manières, à l’Islam, ayant pris la mesure des graves crises qui le traversent, nous avons décidé de nous mobiliser pour créer les conditions politiques et intellectuelles d’une culture de la liberté. Espace d’une civilisation hétérogène, irréductible au seul fait religieux et aux seuls musulmans, l’Islam est aujourd’hui, et pour quelque temps encore, un lieu qui cristallise dans le monde globalisé nombre de ses périls : fascisme identitaire et emprise totalitaire, guerres civiles et coloniales, despotismes et dictatures, inégalité et injustice, haine de soi et haine de l’autre, au milieu de violences politiques, religieuses et économiques extrêmes. À ces forces de destruction, dont ce lieu est à la fois la source et la cible, nous voulons nous opposer par une action publique, ouverte à toute personne, sans distinction de naissance ou d’appartenance, qui souscrit aux engagements que nous considérons comme nécessaires, afin d’ouvrir un nouvel horizon à l’espoir.
Si le principe général de ces engagements est que la démocratie est l’institution du politique, nous savons que sa réalisation ne peut se décréter, ni être imposée par des expéditions militaires, mais résulte d’une action transformatrice critique et inventive. Elle doit toucher les structures internes de l’Islam et modifier les rapports à ses bords géopolitiques. D’une manière non exhaustive, nous soutenons que cette action doit viser, en priorité, à libérer la pensée et la politique de la théologie, libération dont l’État laïque est l’expression institutionnelle ; à affirmer l’égalité de droit et de fait des femmes et des hommes, qui, dans la situation actuelle de l’Islam, constitue le passage obligé pour tout processus laïque et démocratique ; à lutter contre toutes les formes de racisme et d’antisémitisme ; à combattre les discriminations qui affectent les minorités identifiées par leur culture, leur religion, ou leur orientation sexuelle.
Dans ce contexte, les migrants et leurs enfants représentent un enjeu de premier plan, en tant qu’ils forment l’élément par lequel s’imbriquent les civilisations et s’incarne la chance d’un avenir démocratique partagé. Se porter à la hauteur de cette responsabilité implique une mobilisation plus résolue contre les processus de relégation, de discrimination et de fragilisation politique dont ils sont l’objet. L’absence d’analyse critique de l’histoire coloniale pèse encore sur leur devenir.
Notre but est de favoriser l’expression des forces de résistance, pour combattre partout l’islamisme totalitaire et les États despotiques qui, conjointement, oppriment les femmes et les hommes dans le monde musulman. Convaincre les gouvernements démocratiques de renoncer à la stratégie du double langage et de la démocratie ajournée en est le corollaire. Leur engagement réel pour la paix dans les zones de conflit et de violence politique est la condition de leur crédibilité. Notre action, à vocation transnationale, vise à développer et à soutenir les expériences de la liberté dans tous les domaines de la pensée, des arts et des savoirs. »
Pour information et contact :
Association du Manifeste des libertés (AML)
mail : [email protected]
Espérons que 2011 soit l'année du rassemblement de tous les laïques contre les forces obscures, contre l'intégrisme et son frère jumeau le racisme aux mille visages !
Ce n'est pas une carte de vœux mais une feuille de route que j'aimerais partager
Jean-François Chalot
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