L’union civile pour tous
Je suis marié civilement et religieusement. Je suis croyant, peu pratiquant. D’un côté, je suis fermement attaché à la définition biblique du mariage, l’union d’un homme et d’une femme dans le respect des interdits de l’inceste. Je suis donc contre le mariage pour tous. D’un autre côté, j’ai parmi mes proches un couple d’homosexuels qui s’aiment et voudraient officialiser leur union. Je ne peux me résoudre à les voir échouer à être reconnu par la société et protégé par la loi. Voici ma proposition.
Je ne suis pas un fétichiste du mariage civil : ce qui importe n’est pas le mot, c’est ce à quoi il m’engage. Les époux acceptent et reconnaissent leur union et la loi commune qui la régit, et en retour, ils demandent à la société de reconnaître l’existence et la valeur de leur engagement mutuel et de leur assurer la protection de la loi. Je suis attaché aux droits et aux devoirs qu’implique la signature de ce contrat d’union par mon épouse et par moi-même.
En revanche, je m’inscris résolument dans une tradition religieuse, plurimillénaire, plus grande que moi-même, qui doit être préservée. Le mariage est une notion religieuse. Il a une signification au-delà de son contenu contractuel. Pour les trois religions monothéistes, c’est un fondement de l’humanité. Il n’a jamais été et ne sera jamais ouvert à tous. Ceci relève de la foi, et ne peut être discuté.
Le mariage civil, lui, n’existe que depuis 220 ans. Le code civil, dont les rédacteurs ont considéré que c’est aussi un fondement de notre société, l’a institué en en reprenant l’esprit. Néanmoins, affranchi de son inspiration première, il a fait l’objet de modifications, et cela continuera, demain, avec un contrat ouvert à tous, y compris aux couples de même sexe, dans un esprit légitime d’égalité.
Je suis convaincu que la revendication homosexuelle actuelle, et l’opinion majoritaire favorable des français, concerne l’égalité des droits devant les obligations et protections qu’implique le mariage civil. Dans ce cas, acceptons de remplacer pour nous tous l’institution du mariage par l’institution de l’union civile. Voici un pas qui permettrait à la fois de préserver la notion religieuse du mariage auquel les croyants sont attachés, et d’accéder à l’égalité de tous devant la loi. Si cette proposition n’était pas retenue par les promoteurs du mariage pour tous, les croyants progressistes auraient du mal à ne pas y voir une tentative peu glorieuse d’obtenir de l’Etat ce qu’il ne sera jamais possible d’obtenir des Eglises.
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