Toujours à la pointe de la lutte contre les théories du complot, le site Marianne.fr nous livre en exclusivité, dans un article intitulé « Le complotisme n'est pas une fatalité », les bonnes feuilles de "Reprenons nos esprits !", le nouveau livre du linguiste Alain Bentolila, professeur à l'université Paris Descartes, en précisant : « Dans cet extrait, il explique pourquoi il faut prémunir nos enfants contre les théories conspirationnistes et les former à l'analyse rigoureuse et sans concession. » Malheureusement, au lieu d'une analyse rigoureuse et sans concession, le lecteur aura simplement droit à des amalgames grossiers, des poncifs éculés et, cerise sur le gâteau, à des falsifications si grossières qu'on peut affirmer sans risque qu'Alain Bentolila est un vulgaire menteur.
Spécialiste de l'apprentissage de la lecture et du langage chez l'enfant, Alain Bentolila craint pour la sécurité mentale de nos enfants et nous enjoint dans son dernier livre à « refuser d'offrir en sacrifice aux dangereux manipulateurs qui pullulent sur Internet l'intelligence docile de vos propres enfants. » Malheureusement pour dénoncer ces dangereux manipulateurs du net, Alain Bentolila, protecteur auto-désigné d’une jeunesse sans défense, estimant sans doute que la fin justifie les moyens, ne trouve rien de mieux à faire que de s’adonner aux amalgames et manipulations… Démonstration.
Des chiffres…
L'extrait sélectionné par
Marianne débute sur un compte-rendu de la conférence organisée à Paris le 2 mai 2015 par ReOpen911 pour la venue de
Richard Gage, président de l'organisation américaine
Architects & Engineers for 9/11 Truth, qui milite pour une enquête approfondie sur la chute des 3 tours du WTC le 11 septembre 2001. Premier problème, cet extrait du livre de M. Bentolila est en réalité un gigantesque copier-coller (sans aucune mention) d'
un article du journaliste
Julien Brygo paru dans l’édition de juin 2015 du
Monde Diplomatique [
1]. Rappelons à Alain Bentolila que «
le plagiat est une faute d'ordre moral, civil ou commercial, qui peut être sanctionnée au pénal, elle consiste à copier un auteur ou accaparer l'œuvre d'un créateur dans le domaine des arts sans le citer ou le dire » (
source Wikipedia).
Pratiquer le plagiat n'est déjà pas reluisant en soi, surtout lorsqu'il est le fait d'un professeur d’université, mais qu’en penser lorsqu’en prime l’auteur se permet de trafiquer les chiffres tirés de l’article plagié ? Pour les besoins de sa démonstration, M. Bentolila gonfle la fréquentation à cette conférence et déclare : « Ce 2 mai 2015, quelque 270 personnes assistent à la conférence publique de l'association ReOpen911, qui milite pour la réouverture de l'enquête sur les attentats de 2001 ». En réalité, il n’y avait que 70 personnes comme le rapporte le journaliste du Monde Diplomatique présent le jour de l'événement : « Quelque soixante-dix personnes y assistent à l’assemblée générale de l’association ReOpen911, qui milite pour la réouverture de l’enquête sur les attentats de 2001. »
On pourrait alors croire à une simple erreur (certes difficile à concevoir avec un copier-coller) mais la suite démontre le contraire : « Face à un public essentiellement composé d'hommes, il poursuit son sondage introductif : ‘‘Combien d'entre vous ont des doutes quant au fait que les tours se sont effondrées à cause de l'incendie causé par l'impact des avions ?’’ Une centaine de mains se lèvent (sic). » Mais dans l'article du Monde Diplomatique, on peut lire : « Face à un public essentiellement composé d’hommes, il poursuit son sondage introductif : ‘‘Combien d’entre vous ont des doutes quant au fait que les tours se sont effondrées à cause de l’incendie causé par l’impact des avions ?’’ Dix mains se lèvent. »
M. Bentolila continue sur sa lancée : « La question finale suffira alors à jauger le degré d'adhésion du public à la thèse soutenue par l'orateur : ‘‘Combien d'entre vous sont convaincus que les tours se sont effondrées à cause d'une démolition contrôlée ?’’ Plus de 200 personnes lèvent la main. » En réalité, Julien Brygo écrivait : « La question finale suffira à jauger le degré d’adhésion du public à la thèse aujourd’hui présentée : ‘‘ Combien d’entre vous sont convaincus que les tours se sont effondrées à cause d’une démolition contrôlée ?’’ ‘‘Pourquoi n’avez-vous pas ramené vos amis ?’’, demande M. Gage aux quarante personnes qui ont levé la main. »
Une question se pose : pourquoi un spécialiste de l'apprentissage de la lecture et du langage chez l'enfant se livre à des mensonges si grossiers qu’un enfant en âge de lire serait à même de détecter ? La réponse est peut-être à chercher du côté de sa peur pour la jeunesse : «
C'est notamment sur Internet que leur vulnérabilité intellectuelle est la plus exposée et c'est là que vous devez redoubler de vigilance. S'ils n'ont pas les mots pour démonter les discours et les textes, ils se laisseront facilement séduire. » Mais les gens ayant parfois tendance à nier la réalité plutôt que l’affronter, peut-être que M. Bentolila a décidé de gonfler les chiffres afin « d’aider » les gens à prendre conscience de ce qu’il perçoit comme un danger ? Plutôt que de spéculer sur les raisons de ces mensonges, nous avons préféré demander par mail au professeur d’université de Paris Descartes des éclaircissements sur les raisons de ces trucages de chiffres. Nous n’avons malheureusement toujours pas reçu de réponse à ce jour. Pas de réponse non plus de la part de la rédaction de
Marianne : se pourrait-il que cette histoire de plagiat rappelle de
mauvais souvenirs au directeur de
Marianne,
Joseph Macé-Scaron ?
…et des lettres
Après les modifications de chiffres, il y a les petits rajouts de mots. Dans le but de discréditer Richard Gage, Alain Bentolila reprend la phrase du
Monde Diplomatique mais en y insérant le qualificatif « goguenard » : «
Fraîchement débarqué des Etats-Unis, il insiste goguenard : ‘‘Je suis venu pour dire la vérité et séparer les faits de la fiction.’’ » Quelques lignes plus bas, M. Bentolila rajoute cette phrase mensongère : «
Et, sous les vivats, il répète comme un leitmotiv : ‘‘Je suis venu ici pour séparer les faits des apparences.’’ » En réalité, cette phrase n'a été prononcée qu'une seule fois (pas de leitmotiv donc) et il y a eu aucun « vivat » du public lorsque Richard Gage a prononcé ces mots comme en atteste l'enregistrement de la conférence [
2]. Après ce mensonge grossier, M. Bentolila écrit sans peur du ridicule : «
Voyez comme les mots qui quatre siècles avant Jésus-Christ invitaient à l'élévation vers ce ciel dans lequel brille la vérité, la justice et la beauté deviennent dans la bouche d'un charlatan les outils de la plus honteuse manipulation. »
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Après les manipulations de chiffres et de mots, les amalgames
Après avoir terminé ses longs copier-coller en modifiant les chiffres et en inventant quelques vivats pour les besoins de sa démonstration, notre universitaire enchaîne directement avec ce constat : « C'est ainsi que des marchands de conspirations attribuent chaque bouleversement du monde à l'Occident, aux juifs, aux financiers de Wall Street, aux francs-maçons... » On cherchera en vain le lien de causalité entre un architecte américain défendant la thèse de la démolition contrôlée (à tord ou à raison, là n'est pas la question) avec la vision conspirationniste du monde attribuant à « chaque bouleversement du monde à l'Occident, aux juifs, aux financiers de Wall Street, aux francs-maçons... »
Confondre la remise en question d’une version officielle avec le mythe d’un monde où tout s’expliquerait par des forces occultes tirant les ficelles est malheureusement banal. Nombre de médias, que ce soit par facilité, ignorance ou malveillance, ont recours à cette rhétorique fallacieuse pour évacuer d’un revers de main des questions légitimes sur quelques événements bien précis. Toutefois, lire pareille prose sous la plume de l’auteur d’un livre intitulé « Reprenons nos esprits ! » et sous-titré « je vous aimerai lucides et exigeants » a de quoi faire sourire. Mais M. Bentolila ne plaisante pas : « Comment [les enfants] réfuteront-ils les textes, les discours ou les vidéos de Dieudonné ou de Soral qui l'un comme l'autre osent aujourd'hui ressortir des limbes du nazisme les Protocoles des Sages de Sion ? »
Amalgamer ainsi dans un texte une association comme ReOpen911 qui milite pour une nouvelle enquête indépendante sur le 11-Septembre et un personnage comme Alain Soral connu pour
son discours antisémite et
négationniste [
3] ne peut que brouiller les esprits que notre universitaire prétend sauver.
Comme le notait l’internaute Samia Bagha dans un commentaire publié sous l’article de Marianne :
« Malgré son apparente "objectivité" de bon aloi, cet article (un de plus) est parfaitement malhonnête et manipulateur en amalgamant toutes les thèses non officielles et non mainstream sous le terme infamant de "conspirationnisme" comme si il existait une "Théorie unique du complot". Douter de la thèse officielle du 9/11 (sans avoir pour autant de certitudes) et adhérer sans aucuns doutes aux thèses Antisémites et délirantes de la secte à Soral & Co, ce n'est pas du tout la même chose. » |
Notons que la rédaction de
Marianne, loin de dénoncer ce procédé manipulateur [
4], le renforce en plaçant une photo grand format d'Alain Soral juste avant le passage plagié sur la conférence organisée par ReOpen911 :
Un tel choix n'est évidemment pas neutre et insinue aux lecteurs de
Marianne une proximité idéologique entre ReOpen911 et le site d'Alain Soral. Si ce dernier conteste aussi la thèse officielle [
5] et a parfois repris sur son site des articles ou vidéos de ReOpen911 (sans son accord), il n’en reste pas moins que ReOpen911 ne partage aucune des « valeurs » de ce dernier [
6].
Un procédé d'autant plus malhonnête que dans l'article du
Monde Diplomatique qu'Alain Bentolila a plagié et trafiqué pour les besoins de sa cause, la parole est donnée à un membre actif de ReOpen911 qui participe aux travaux de rédaction, traduction et sous-titrage : «
Assez vite, Sébastien évoque Alain Soral, « l’idiot utile à qui on nous compare souvent et qui nous a tout volé en rajoutant à la fin le mot “juif” » ». Ce passage où M. Soral est qualifié « d’idiot utile » antisémite ne sera évidemment pas plagié par Alain Bentolila. Nous tenons à préciser au passage que cette déclaration de Sébastien a mal été retranscrite par le journaliste Julien Brygo [
7]. M. Soral ne nous a donc pas «
tout volé en rajoutant à la fin le mot “juif” » : la preuve en est que son site s’est illustré en traduisant et diffusant sur sa chaîne ERTV
plusieurs chapitres d'un film qui défend la thèse qu’aucun avion n’aurait percuté les tours jumelles. Une question se pose : pourquoi Alain Soral fait-il la promotion à travers son site
Egalité et Réconciliation d’une thèse
jugée absurde par une grande partie du mouvement pour une nouvelle enquête sur le 11-Septembre ? La réponse nous est donnée dans
un article publié en novembre 2014 sur le site d’Alain Soral :
« S’il est établi que les avions s’encastrant dans les Tours jumelles ne sont que des animations vidéo assistées par ordinateur (et je pense que Baker l’a prouvé), cela modifie radicalement notre interprétation des événements. Car dans ce cas, l’opération n’a nécessité que des complicités très ponctuelles au sein de l’appareil militaire américain. En revanche, elle a nécessité une coordination et un contrôle très serré des grandes chaînes télévisées. Et nous savons très bien quelle communauté organisée contrôle ces grandes chaînes : la même dont font partie Larry Silverstein, Paul Bremer et tous les autres super-sayanim new-yorkais qui ont coordonné la destruction des Tours jumelles. »
Dans ce même article est également avancée la thèse exotique de l’utilisation de mini-bombes à neutrons placées près des colonnes centrales des tours pour les faire tomber. Une thèse
également très contestée (que beaucoup estiment d’ailleurs relever de l’opération de discréditation) mais qui reçoit néanmoins toute l’attention du site d’Alain Soral. La raison nous en est donnée dans ce même article qui nous explique qu’«
il est évident que l’usage de mini-bombes nucléaires tend à renforcer la piste israélienne ; contrairement aux États-Unis, Israël n’a jamais signé le Traité de non-prolifération, et son arsenal nucléaire n’est soumis à aucun contrôle. » CQFD. [
8]
" Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde " (Albert Camus)
Nous invitons Alain Bentolila et les journalistes qui utilisent de façon inappropriée les termes de « théoriciens du complot » pour désigner celles et ceux qui douteraient de la version officielle du 11-Septembre,
à écouter Emmanuel Kreis, Docteur de l’École Pratique des Hautes Études et
spécialiste du mythe du « complot judéo-maçonnique » :
« Ce qui est nouveau, c’est que les théories du complot sont, depuis une période extrêmement récente, reconnues, on se penche sur ces questions-là. Généralement, elles sont reconnues et attaquées extrêmement vigoureusement par des scientifiques ou des journalistes, etc. Généralement ces attaques regroupent bien autre chose que des théories du complot au sens strict. On vient de parler du 11-Septembre, le 11-Septembre n’est en soi rien d’une théorie du complot. Et finalement, chercher des réelles théories du complot, c’est-à-dire au sens étroit, comme je l’ai dit au début ça doit dépasser la rationalité temporelle et spatiale, ça doit entrer dans une résonance providentialiste ou post-providentialiste. Si vous dites qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone, vous niez un événement historique, mais ce n’est pas, à proprement parler, une théorie du complot. Même si vous dites que ce sont les Etats-Unis qui sont à l’origine des attentats, vous émettez une théorie recevable, irrecevable, ce n’est pas à moi de me prononcer là-dessus, mais enfin... alors oui il y a quelque chose qui est caché derrière un événement, bon, mais que quelque chose soit caché derrière un événement n’en fait pas une théorie du complot. Pour commencer à rendre ces théories, ces idées, ces hypothèses de complots, ces réflexions sur d’éventuels complots... des théories du complot, il faut une structure un peu plus dense, c’est-à-dire que le 11-Septembre répond à la Révolution française, que c’est en relation avec les Illuminés de Bavière, la conspiration juive, que tout ça [s’inscrit] dans un sens historique donné ».
Enfin, Emmanuel Kreis termine sur une mise en garde que nos valeureux chasseurs de « conspirationnistes » seraient bien inspirés de prendre en considération :
« Ce n’est donc pas les théories du complot qui évoluent, mais le regard qu’on leur porte, donc des attaques extrêmement violentes, sur, non seulement les théories du complot proprement dites, mais aussi un ensemble de doutes, d’hypothèses du complot, de réflexions sur le complot, qui se retrouvent intégrées finalement dans une dénonciation globale. Cela fait depuis le 11-Septembre que ces choses prennent une réelle dimension importante, médiatique, qui touche largement les gens. Les effets produits ne sont pas encore forcément faciles à analyser, à palper, mais il est évident que ça va avoir des effets, ne serait-ce qu’un simple effet pervers, qui est de faire que des gens qui se posent simplement des questions, en étant attaqués extrêmement fortement sur des questions qui sont bien souvent même légitimes - enfin je veux dire le fait de se poser des questions sur les attentats du 11-Septembre et la version officielle produite par le gouvernement américain n’est pas illégitime - ces gens donc, se posant des questions, vont être renvoyés finalement à une image de conspirationnistes, et, du coup, on commence à avoir un élargissement de l’impact de ces théories du complot dans des milieux qui, jusqu’alors, n’étaient pas particulièrement touchés par ces théories, et finalement ces gens vont dériver vers toute autre chose. Donc qu’est-ce que cela peut produire, qu’est-ce que cela peut donner, est-ce que cela va enrichir les théories du complot, va les massifier ? Je n’en sais rien, mais en tout cas c’est quelque chose, à mon avis, sur lequel on ne réfléchit pas assez, et qui peut avoir des conséquences à la fois sur les théories du complot, mais également sur les sociétés. »
Conclusion
Comme précisé au début de cet article, nous n’avons malheureusement reçu aucune réponse de la part d’Alain Bentolila à notre demande d’éclaircissement. Plus gênant (mais guère surprenant) fut par contre l’absence de réponse de la part de la rédaction de
Marianne lorsque nous leur avons signalé le plagiat éhonté et les falsifications de chiffres commis par M. Bentolila…Malheureusement, la charte de déontologie de Munich de 1971 (ou Déclaration des devoirs et des droits des journalistes) qui
oblige les journalistes à «
rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte » (6ème devoir) et à «
s’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement » (9ème devoir) étant
dépourvue de toute sanction organisée par la profession, il n’est guère étonnant de voir que nombre de médias ne rectifient pas leurs erreurs, même quand elles sont flagrantes [
9]. Une attitude qui renforce inévitablement la défiance des citoyens envers ces médias mais qu’importe, il suffira de sortir un numéro spécial sur les conspirationnistes et le danger qu’ils font courir à nos démocraties…
Par Pierre Luciani pour ReOpen911
Pour aller plus loin :
Notes :
[
1] Cet article de Julien Brygo faisait partie de la dizaine d’articles du dossier «
Vous avez dit ‘‘complot’’ ? » publié dans l’édition de juin 2015 du
Monde Diplomatique. La réponse de ReOpen911 à ce dossier est consultable
à cette page.
[
2] 3'08 : «
Mon engagement ce soir, c'est de vous parler de la vérité, de séparer le mythe de la réalité, de séparer les faits de la fiction. Donc vérifiez chacun des faits qui vous est présenté ce soir. Nous ne cherchons pas ici des croyants, nous ne sommes pas en train de créer une sorte de nouvelle religion. Nous avons besoin que chacun d'entre vous fassiez votre propre recherche. » (
Conférence de Richard Gage à Paris – 2 Mai 2015)
[
3] Un texte amalgamant ReOpen911 avec Alain Soral ne pouvait pas laisser indifférent
Rudy Reichstadt, et c’est sans surprise que ce dernier reprend le jour même
sur son blog Conspiracy Watch cet article caricatural de
Marianne. Espérons que M. Reichstadt dénoncera avec force la forfaiture d’Alain Bentolila dès qu’il en aura connaissance…
[
5] Si M. Soral conteste aussi la thèse officielle sur les attentats du 11-Septembre, c’est avant tout pour amener ses sympathisants dans une direction bien précise (voir
cette note d’un de nos précédents articles).
[
6] A la rubrique «
qui sommes-nous ? » de notre site, nous écrivons «
ReOpen911 est une association française Loi 1901 à but non lucratif. Notre initiative citoyenne et bénévole est rigoureusement indépendante de toute organisation politique, philosophique ou religieuse. Nous défendons les valeurs démocratiques et républicaines, les Droits de l'Homme, la liberté d'expression, et condamnons fermement l'antisémitisme, l'islamophobie et toute forme de racisme. » Nous ne demandons à personne de nous croire sur parole, nous nous contenterons de rappeler aux éventuels sceptiques que
Rudy Reichstadt, fondateur du site
Conspiracy Watch, et à ce titre peu soupçonnable de complaisance à notre égard,
classait ReOpen911 à l’extrême-gauche… Connu pour son reportage de diabolisation du mouvement pour une nouvelle enquête sur le 11-Septembre en faisant croire notamment à la présence de thèses antisémites dans Loose Change (voir notre réponse vidéo "
Jeudi Investigation : Un Jeudi Noir de l'Information"), le journaliste
Stéphane Malterre classera lui aussi ReOpen911 à l’extrême-gauche. Au risque de décevoir les aficionados d’étiquettes, l'association ReOpen911 n’a pas de positionnement politique (ce qui n’empêche évidemment pas ses membres d’avoir leurs propres convictions politiques). Dans une interview accordée à ReOpen911,
Ted Anspach, pourtant réalisateur du
reportage particulièrement caricatural « les effroyables imposteurs » (
Arte, 2010)
déclarait :
« De ce que j’en ai vu, je trouve que c’est assez intéressant de voir comment vous fonctionnez et surtout la façon dont c’est très éclatée : il n’y a pas un profil de membre de Reopen, c’est tout le monde, n’importe qui avec plein de visions différentes, c‘est assez intéressant à voir. Ce n’est pas un monobloc, c’est assez représentatif d’une partie de la société. »
[
7] Interrogé à ce sujet par mail, Sébastien nous répond :
« J'avais effectivement parlé de Soral comme d'un idiot utile, mais je crois que mon propos était plutôt de dire qu'il avait récupéré le sujet en ajoutant le mot juif à la fin, plutôt que de dire qu'il nous a tout volé. Mais c'est le même problème que précédemment, il a reconstruit le propos à partir de ses notes, donc c'est pas méchant, mais s'il m'avait fait relire, j'aurais sûrement reformulé sa phrase autrement. »
[
8] Par ses discours extrémistes et son rôle à la diffusion en France de la
thèse du no-plane en France, Alain Soral est l’épouvantail rêvé pour les journalistes empressés de discréditer toute remise en question de la thèse officielle sur le 11-Septembre. Un très bel exemple nous fut donné en janvier 2016 sur
Public Sénat par
Thomas Huchon, journaliste pour le site
Spicee (voir
ici).
[
9] Liste non exhaustive d’erreurs manifestes de journalistes non corrigées bien que signalées par nos soins :
- Signalons par exemple le refus du Figaro et de Spicee de rectifier leur erreur au sujet du passeport qu’ils disent avoir été retrouvé dans les décombres du WTC alors qu’il fut ramassé dans la rue par un passant avant la chute des tours. Passeport qu’il donna ensuite à un agent de police avant de s’enfuir en courant…
- Ou bien le refus de Science et Vie de publier un correctif suite à leur réutilisation des images de la simulation de Purdue pour leur dossier spécial sur le 11-Septembre (un article de novembre 2002 consacrait déjà la vidéo de l'université de Purdue « réalisée à partir de calculs très précis et [qui] se veut donc réaliste »). Une simulation informatique qui, rappelons-le, ne tenait compte ni des réacteurs du vol AA77 ni de la façade du Pentagone (pour plus de précisions sur cette incroyable histoire, voir le chapitre VII de notre réponse à Noam Chomsky et Jean Bricmont).
- On attend toujours les correctifs de Libération, L’Express, Le Point, Le Nouvel Observateur ou encore 20 Minutes qui ont repris sans sourciller une dépêche de l’AFP qui relayait la thèse d’un expert en matériaux norvégien selon laquelle l’effondrement des tours jumelles s’expliquerait par « la rencontre explosive entre l'aluminium provenant des Boeing 767 et l'eau du système anti-incendie ». Arte reprendra également cette thèse fumeuse dans un documentaire sur les dangers de l’aluminium intitulé "Planète Alu". Voir notre réponse Arte en pleine "Alu" sur le 11-Septembre.
- Plus récemment, il y a eu la reprise sans aucun esprit critique par Slate, Ouest France, le Plus de l’Obs et Sciences et Avenir d’une étude mathématique clairement biaisée prétendant démontrer que les complots de vaste envergure étaient très improbables. Là encore, bien qu’averties de l’inanité de cette étude (preuves à l’appui), les rédactions de ces médias n’ont pas jugé utile de publier de rectificatif. A ce sujet, voir notre article Une équation mathématique peut-elle remplacer le journalisme d'investigation ?