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Accueil du site > Tribune Libre > La lutte des classes, qu’est-ce que c’est ?

La lutte des classes, qu’est-ce que c’est ?

On trouve, sous-jacent au travail de Marx, une idée abstraite, plus générique, très simple : Nous autres humains, on n'est jamais d'accord entre nous.
On a tous des points de vue et des avis différents sur tout. Cette divergence de points de vue fait toute notre richesse, et nous y tenons beaucoup ; mais comme on n'aime pas être tous seuls, on finit toujours par se regrouper avec des personnes dont les opinions, les points de vue sur la vie se rapprochent suffisament des notres.

Quand ce processus se produit pendant assez longtemps, les groupes grossissent à mesure qu'ils fusionnent et que leur nombre se réduit.
Pour peu que la cohésion qui maintient les gens entre eux soit assez forte, on finit par ne plus trouver que deux groupes : les bourgeois et les prolétaires, les capitalistes et les communistes, la gauche ou la droite... Tout ça, on a bien compris que c'est la même chose.

Les notions de bien et de mal, elles dépendent énormément du groupe dans lequel on se trouve. Il arrive assez souvent que les qualités d'un groupe soient perçues comme des défauts par les membres de l'autre groupe, et la confrontation des idées des deux groupes c'est un peu le fondement de la lutte des classes.

On parle de lutte, de guerre ; c'est exactement ce qu'on voit à peu près tout au long de l'histoire : des forts, des faibles, les forts profitent des faibles et les faibles encaissent les coups comme ils peuvent. Maintenant, si il y a une cose que l'histoire nous apprend, c'est que cette lutte n'a jamais été une lutte à mort : les forts ont besoin des faibles pour exister, même si on cherche encore ce que les forts apportent aux faibles.
L'autre chose qu'on apprend de l'histoire, c'est que dans certains cas, la situation s'inverse, ou en tous cas elle se chamboule.

C'est la révolution, le changement de régime. Mais invariablement, elle finit par se restabiliser dans une situation à peu près similaire.
Etymologiquement, le mot révolution vient du latin et signifie "retour en arrière". Une révolution, c'est bien un retour en arrière, on répare une erreur en détruisant une partie de notre système de lois pour mieux le reconstruire.

Mais finalement, à quoi rime tout ça ? Lutter les uns contre les autres ne nous a jamais rien apporté de bon, et ça n'a aucun sens.
On est 99% à savoir qu'on gagnerait plus à coopérer au lieu de lutter les uns contre les autres. Les échecs répétés de tentative d'élimination d'un groupe par l'autre semblent être la preuve aussi bien de l'impossibilité de cette élimination, que celle de notre incapacité à comprendre ce phénomène.
Parce que finalement, quel est le motif, l'objectif instinctif que nous poursuivons en faisant ça ? Pourquoi luttons-nous les uns contre les autres ?
Eradiquer l'ennemi semble impossible, alors pourquoi nous sommes-nous engagés dans cette lutte sans fin ?
Pour une raison toute simple : nous cherchons bien à atteindre une position où il ne reste plus qu'un seul groupe, mais pas de la bonne manière.
Puisqu'un groupe ne peut pas éradiquer l'autre, la seule solution pour ne plus former qu'un seul groupe, c'est de fusionner. Et c'est tout ce qu'on fait depuis la nuit des temps en jouant cette tragédie des riches contre les pauvres. On essaie de ne plus
former qu'un seul groupe.
Pour opprimer les faibles, les puissants utilisent l'outil principal de l'humain : la division. Ils nous divisent et nous isolent pour extraire toute la ricesse qu'on peut produire. Un peu comme on fracture en ce moment la terre pour extraire le gaz de schiste...
Mais plus ils nous divisent, plus il leur est difficile de nous diviser. Un peu comme quand on casse un bâton : on peut le casser en deux, puis enore en deux... mais à un moment, il faut être Hercule pour briser des touts petits morceaux.

C'est l'obstination des puissants à toujours nous diviser qui nous mène chaque fois à la catastrophe. Et cette obstination est tout simplement due au fait que nous tous, puissants et faibles n'avons pas été capables de comprendre ce processus.

La seule façon de sortir de ce cercle vicieux, c'est de coopérer. On est 99,9% à le savoir. On a à peu près tout ce qu'il faut pour faire vivre le monde entier de façon décente, et le peu qu'il nous manque, on le retrouvera. Les solutions à nos problèmes sont déjà là en train de naître, il suffit d'ouvrir les yeux : ces solutions, c'est le modèle
peer-to-peer, qui met tout le monde sur un pied d'égalité, c'est l'économie circulaire qui considère ce que nous appelons déchets comme des richesses, c'est le dialogue pour inverser le pénomène de division, c'est le partage et l'entraide, le retour à une vie
plus simple.
Mais par dessus tout, c'est le changement tout en souplesse, sans précipitation et sans à coups. Nous marchons sur des oeufs.
Ce qu'il faut absolument qu'on évite, c'est le bouleversement trop rapide. Un mouvement brusque, un petit à-coup, et c'en est fini de nous. C'est un peu comme quand on passe une écluse : il faut faire monter le niveau de l'eau très progressivement, avant d'ouvrir la porte, pour un passage tout en douceur.

Tout ce bordel, personne ne l'a réclamé, personne ne l'a voulu. On est tous des victimes de ce cycle infernal, des pantins, des robots qui répètent encore et toujours la même pièce de théâtre sans la comprendre.

On nait dans un camp, on répète la même tragédie, et si on en a marre, on peut très bien décider de réécrire la fin pour en faire une comédie. C'est comme ça que je veux que ça se termine, et je suis sûr qu'on est noombreux dans ce cas.

On n'est pas obligés de tout casser, on peut démonter calemement tout ce qui sert à rien, garder le reste pour reconstruire et continuer à avancer. Si on y parivent, et je suis
sûr qu'on y arrivera, on ira très, très loin.

Big brother, la matrice, skynet, c'est la même chose : l'idolâtrie, la révolution destructrice, le système archi-centralisé et hyper-rigide que nous avons construit prend le dessus sur nous et la situation s'inverse. Mais c'est nous qui faisons les règles, c'est nous qui dictons les lois, ce ne sont pas les lois qui font la loi ! Les règles, les thermomètres, quand ils ne fonctionnent plus, on les remplace.

On est tout à fait capables de s'exprimer, de s'oganiser, et de faire de grandes choses tous ensemble, sans débordments. On l'a prouvé ce dimanche à Paris.
J'ai vu finalement très peu de policiers, je n'ai pas vu de violence et j'avais la sensation que même si des excités avaient commencé à faire des dégats, la foule se serait occupé de les neutraliser, sans les lyncher. ça se sentait partout. On sentait la douleur et la vigilance de chacun, pas la peur de se faire violenter, juste la tristesse et le désespoir d'un peuple à bout mais qui tient le cap vaille que vaille.

Merci d'avoir lu ceci, ça vient du fond du coeur.


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18 réactions à cet article    


  • nours77 nours77 15 janvier 2015 14:26

    Et pourtant somme nous si différent ? 2 bras, deux jambe, l amour, la colère, et surtout cette envie de vivre bien et heureux, ce n est pas votre cas ?
    Tolérance 0 (de sarkozy) ou l intolérance sont utile a certain peut être ? Diviser pour régné dit un célèbre adage, (même pour les illuminé, utilisé par le dieux des catholiques et des arabes avec Babel ou as-Sarh) pourtant nous somme bien un animal de meute, ceux qui vivent seul ont même reçu un nom spéciale, des « ermite » ...
    Non nous ne somme pas très différent au finale... Seul nos buts le sont.


    • trevize trevize 15 janvier 2015 15:11

      La plus importante des fractures, celle qu’on cherche à résoudre, c’est celle qui sépare les riches et les pauvres.

      C’est notre but à tous,un but inconscient, car on ne sait pas qu’on le poursuit. On veut retrouver l’unité. Le reste ce sont des histoires qu’on se raconte, et des vieilles rancoeurs qu’on se trimballe depuis tellement longtemps qu’on ne sait même plus quand ça a commencé.

      Bien sûr que certains abusent de leur pouvoir. Mais ces gens sont fous, ils sont addicts, drogués au pouvoir et à l’argent. Nous sommes des êtres raisonnables, on peut leur faire payer leurs méfaits autrement qu’en les massacrant.

      On ne tue pas les fous, on ne les laisse pas non plus délirer pendant trop longtemps. On leur donne des soins et on les fait travailler sur des taches rudes mais simples, par exemple dans les établissements de soins qu’ils ont laissé à l’abandon, faire des toilettes aux malade sous l’oeil des caméras qu’ils ont voulu nous imposer.
      ça fera une chouette téléréalité pour une fois. Vivement !


      • Libertad14 Libertad14 16 janvier 2015 08:24

        A trevize, je ne suis pas tout a fait en accord avec votre article : la lutte des classes prend ses racines dans l’exploitation des plus faibles par les plus forts, autrement dit par les exploiteurs sur les exploités. Le combat qui en résulte c’est un antagonisme qui ne peut en cas trouver de solution car les riches chercheront toujours à augmenter leurs profits et les pauvres leurs conditions de vie .

           Pour satisfaire leurs desseins les exploiteurs tenteront d’aggraver les conditions de travail pour améliorer leur rentabilité et les exploités tenteront d’améliorer leurs conditions de vie et de travail en récupérant sur les profits par la lutte.
           Dire que la lutte des classe n’est pas de nature à faire des morts là je m’inscris en faux : combien de travailleurs sont morts à cause des mauvaises conditions de travail ( voir les maladies professionnelles) 
           Chaque révolution dans notre histoire a toujours fait des morts, on peut le déplorer mais c’est la triste réalité . Chaque révolution à toujours été le fruit d’un entêtement des bourgeois capitalistes qui préféraient refuser la discussion en s’enfermant derrière leur « droit divin ».
           la disproportion des moyens existants dans cette lutte est une incitation à la violence. Quand ceux qui ne peuvent plus y arriver sont poussés à bout, se heurtant à du mépris et de l’ignorance, inéluctablement cela débouche sur des actes inconsidérés et violents.
           C’est pour cette raison qu’exploiteurs et politiciens aux ordres s’arrangent pour rechercher le meilleur moyen d’obtenir un consensus (union sacrée) pour convaincre les pauvres que leurs sacrifice est nécessaire pour que le système puisse continuer à vivre et ainsi cette classe minoritaire de privilégiés peuvent continuer à s’enrichir sur le dos de cette classe majoritaire de travailleurs saignés à blanc !!



      • Enabomber Enabomber 16 janvier 2015 09:03

        Libertad14,
        parler de plus forts et de plus faibles laisserait supposer une certaine logique du résultat de cette exploitation. Il faut plutôt voir ça comme un combat de boxe où un des adversaires a les mains attachées dans le dos.


      • trevize trevize 16 janvier 2015 20:28

        « Le combat qui en résulte c’est un antagonisme qui ne peut en cas trouver de solution »
        jusque là, on est d’accords.
        « car les riches chercheront toujours à augmenter leurs profits »
        pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! smiley

        « Dire que la lutte des classe n’est pas de nature à faire des morts là je m’inscris en faux »
        "Chaque révolution dans notre histoire a toujours fait des morts, on peut le déplorer mais c’est la triste réalité .« Je ne dis pas le contraire, et je déplore tous ces morts, ça c’est clair. Mais c’est pas une raison pour devenir fataliste. Quand on apprend à marcher, on tombe, une fois, deux fois, trois fois, mais avec le temps on apprend de ses erreurs et on ne tombe plus. Vous êtes en train de me dire qu’on est obligés de tomber si on essaie de marcher, et ça c’est faux.

          »Chaque révolution à toujours été le fruit d’un entêtement des bourgeois capitalistes qui préféraient refuser la discussion« 
        Disons qu’on répète tous une grande pièce de théâtre, et que le premier acte est tellement long, qu’on oublie ce qu’il se passe au second acte, alors ça foire et on recommence du début.
        A un moment, les opprimés doivent reprendre le pouvoir, mais avant d’en arriver réellement au stade de la violence. Il faut qu’on arrive à changer radicalement de société, mais sans tout casser car ça c’est extrêmement dommageable.

         »C’est pour cette raison qu’exploiteurs et politiciens aux ordres s’arrangent pour rechercher le meilleur moyen d’obtenir un consensus (union sacrée) pour convaincre les pauvres que leurs sacrifice est nécessaire pour que le système puisse continuer à vivre et ainsi cette classe minoritaire de privilégiés peuvent continuer à s’enrichir sur le dos de cette classe majoritaire de travailleurs saignés à blanc !!« 

        Ils paieront pour leurs crimes, mais sans violence. On les fera bosser, on les mettra à l’asile ou en prison (pour les pires d’entre eux).
        Et il faut avouer qu’on est un peu attachés à cette guéguerre, même si on la déteste. Les gens aiment avoir des patrons sur lesquels râler, personne ne réclame de sortir de cette situation, on réclame des salaires plus élevés au lieu de réclamer l’abolition du salariat. Dès qu’il est question de faire des propositions pour changer la structure de la société, on entend des hauts cris »régression sociale" etc. On râle après la division de la société, pourtant on ne veut pas non plus se réunir pour passer à autre chose. On veut des patrons sur qui râler, des politiques sur qui rejeter les fautes, des fonctionnaires... Alors qu’on devrait tous être un peu patron, travailleur, fonctionnaire et politique, c’est ça l’égalité, et c’est ça qu’on devrait réclamer, au lieu de ça on en demande juste plus, toujours plus. Ne rien changer au monde, mais donnez m’en plus.

        Pourquoi ? parce qu’on est piégés dans ce système mortifère depuis trop longtemps, il structure très profondément nos personnalités et notre vision du monde, et on ne sait pas comment en changer, on a peur que ce qui nous attend de l’autre côté du miroir soit pire encore qu’ici.
        Parfois, pour continuer à grimper, il faut savoir lâcher prise.


      • Robert GIL Robert GIL 15 janvier 2015 16:45

        Attention, dans l’ensemble du monde, c’est le même discours  : nous serions tous dans le même bateau face à la crise et aux efforts nécessaires. Cette fable est jour après jour démentie par les faits... voir ces deux petites choses sur ce sujet :
        .
        1) ARCHAÏSME ET LUTTE DES CLASSES DANS LE DISCOURS PATRONAL
        .
        2) LA LUTTE DES CLASSES EST TERMINÉE …
        .
        C’est pour cela que l’unité nationale peut erre un piège, nous ne vivons pas dans le même monde a l’intérieur de mêmes frontières, nous ne faisons pas partie de la même ... classe !


        • trevize trevize 15 janvier 2015 17:59

          Cette crise que tout le monde sait bidon n’est qu’une conséquence de cette fracture que je dénonce ici. C’est une fracture qui nous vient du monde animal : dominant/dominé.

          Si on veut vraiment se considérer comme plus malin que les animaux, il faudra bien qu’on arrive à dépasser ce clivage. Sinon c’est pas la peine de continuer à jouer les hypocrites : retournons directement à l’état de nature, pleurons notre paradis perdu, et courons lui encore après, comme on le fait si bien depuis... toujours


        • Claude Courty Claudec 15 janvier 2015 17:44

          Chacun hérite de sa condition à sa naissance, quels que soit la mesure dans laquelle elle puisse évoluer ensuite. 

          La pauvreté n’existe que par la richesse, et réciproquement.
          Chacun est le riche ou le pauvre, de plus pauvre au de plus riche que soi.

          ou


          • Claude Courty Claudec 15 janvier 2015 17:46

            Correction : quelle que soit la mesure ...


          • trevize trevize 15 janvier 2015 18:05

            comme on vous l’a déjà dit, réduire la population sans aucun autre changement ne fait que réduire la taille de la pyramide sociale. Des riches moins riches et moins nombreux, des pauvres moins nombreux mais toujours aussi pauvres.

            Ce qu’on veut, c’est le socialisme, le vrai. Passer d’une organisation pyramidale à une organisation sphérique. Les meilleurs, l’élite, à la surface, en contact avec le monde réel. Les plus faibles, les jeunes et les fatigués, au centre de la sphère pour se reposer. Une fois les batteries rechargées au centre, on remonte à la surface pour aller au turbin. Et brasser tout ça constamment, ne jamais garder la hiérarchie figée. On travaille, on se repose, chaque chose à sa place.


          • Claude Courty Claudec 15 janvier 2015 20:30

            Ce qui gêne les égalitaristes (comme d’ailleurs les libéraux) dans la représentation pyramidale de notre société, depuis qu’elle existe, c’est tout simplement qu’elle frappe de nullité, autant les utopies qui promettent l’éradication des inégalités sociales – niant ce faisant la condition humaine dans ce qu’elle a de plus fatal –, que la promesse de ceux qui voient dans ces mêmes inégalités les marches conduisant aux félicités d’un progrès sans fin

            Ni les uns ni les autres n’apprécient que soit dénoncé leur intérêt objectif pour la base d’une pyramide sociale atrophiée représentant, pour les uns un électorat toujours plus nombreux et pour les autres un réservoir de main d’œuvre au service de leurs ambitions.

            La pyramide sociale à pourtant ceci de remarquable que comme dans toute pyramide, sa base est plus volumineuse que son sommet et réciproquement ; ce qui signifie, puisqu’elle résulte de l’empilement des catégories sociales, que celles qui occupent sa base ont toujours été, sont et seront toujours plus nombreuses que celles qui logent à son sommet.

            Il en est, en matière de représentation de la société, comme de ces mots dont certains croient qu’il suffirait de les exclure des dictionnaires pour éradiquer les maux qu’ils désignent. Suffirait-il de remplacer la pyramide par une autre figure pour supprimer les inégalités sociale dont elle est l’illustration ? Ce n’est pas en tout cas le meilleur moyen de traiter de nos problèmes sociaux que de refuser de les voir tels qu’ils sont, c’est à dire fondamentalement d’ordre structurel et démographique.

            Pathétiquement, tous ceux qui voudraient qu’il en soit autrement ; nient le caractère représentatif de la pyramide, dans sa permanence, son universalité et une simplicité qui en fait une représentation frappante de vérité et d’évidence.

            Nombreux sont ceux qui.tentent de lui substituer les figures les plus diverses, mais pourquoi fhaire simple quand on peut faire compliqué.

            Il est difficile, voire impossible, à des idéologues privés de curiosité par leurs doctrines , de concevoir la pyramide sociale pour ce qu’elle est, c’est à dire un empilement de ceux qui l’occupent, depuis les plus pauvres, indistinctement dénués de tout à sa base, jusqu’aux plus riches, que différencient leurs niveaux de richesse et au plus riche d’entre eux à sont apex.


            Quand vous aurez le temps, dites-nous en un peu plus au sujet de votre organisation sphérique de la société et de sa représentation.


            NB - Il est bon de préciser que le terme de richesse peut ne pas s’appliquer exclusivement à la richesse matérielle mais à tous types de richesses (intellectuelle, morale, artistique, etc. )


          • trevize trevize 16 janvier 2015 19:32

            Merci pour votre réponse. Je reviendrais en détail sur cette société sphérique, mais vous avez déjà tout pour comprendre, puisque vous avez écrit ça :

            "NB - Il est bon de préciser que le terme de richesse peut ne pas s’appliquer exclusivement à la richesse matérielle mais à tous types de richesses (intellectuelle, morale, artistique, etc. )"

            Très succintement : quand on parle de société pyramidale, on s’intéresse uniquement à la richesse matérielle.
            En utilisant une autre métrique, par exemple la richesse intellectuelle, on s’aperçoit que certaines personnes qui sont tout en haut de la pyramide matérielle, sont tout en bas de la pyramide intellectuelle, et vice versa.
            Et si on essaie de faire une seule représentation de la société qui tient compte de chaque type de richesse (vaste programme !) la pyramide ne suffit pas, elle n’a plus aucun sens, seule une sphère est à même (laborieusement) de décrire la société.


          • lsga lsga 15 janvier 2015 18:13

            C’est fou tous ces gens qui prétendent parler de Marx sans l’avoir lu.

             
            Cet article est une ramassis de conneries, sans aucun rapport avec ce que Marx nomme la lutte des classes

            • trevize trevize 16 janvier 2015 19:31

              Merci ! crache ton venin un peu plus fort la prochaine fois, ça me fait accélérer.
              Je ne prétend pas parler de Marx, j’évoque ses idées, et ce qu’il y a derrière.

              Le problème c’est que pour trouver grâce à tes yeux, il faudrait que je répète texto le manifeste. Quel intérêt ? il a déjà été écrit il y a plus de 150 ans. Si je répète la même chose de la même façon, je n’apporte rien de neuf, c’est totalement vain.

              Le savoir ça se transfère, nous ne faisons que répéter toujours ce qui a déjà été dit, mais d’une autre façon (métaphore). Pour faire comprendre les choses aux gens, il faut s’appuyer sur leurs connaissances personnelles, et leur montrer qu’il y a des liens entre ce qu’ils savent déjà et ce que tu essaies de leur expliquer. Les idées de Marx, on les trouve déjà de façon protéiforme chez Platon !

              Extrait de l’article wikipedia dont tu donnes le lien :

              "[La lutte des classes] ]s’arrêtera lorsqu’une révolution prolétarienne mondiale conduira à une société où, après un temps où la classe dominante serait également la classe laborieuse ( dictature du prolétariat ), les différences de classes seront définitivement abolies, conduisant ainsi à une « société sans classe » et donc à l’Égalité.« 

              Ce que j’essaie d’expliquer ici, c’est qu’on cherche l’unité, l’égalité, mais on s’y prend de la mauvaise façon : on essaie d’éradiquer le groupe adverse (si on y arrive, il ne reste que notre groupe, donc on atteint l’unité) Mais c’est impossible, et c’est pour ça que nos révolutions foirent à chaque fois.
              La seule façon de réaliser l’unité, c’est de fusionner les deux groupes. Et c’est exactement ce que dit Marx.

              • Phase 1 : exploitation du prolétariat par la bourgeoisie
              • Révolution
              • Phase 2 : dictature du prolétariat, les dominants deviennent laborieux (on ne les éradique pas !)
              • Phase 3 : socialisme, égalité, une seule et unique classe

              Notre problème, c’est qu’on veut toujours »tuer les méchants" et ça vire toujours au cauchemar, ça ne marche pas, et après la révolution, on se retrouve toujours dans la même situation (voir 1789)

              Pourquoi ? parce qu’on n’a pas compris qu’il est question de fusion et pas d’éradication. Même si on déteste l’autre groupe, on a besoin de lui, et en le supprimant, on perd ce qu’il avait à nous apporter.

              Et dans la situation actuelle, si on n’arrive pas à le comprendre, on est foutus, on n’aura pas une autre chance.

              La dictature du prolétariat, c’est une transition, c’est une phase de fusion des deux classes.

              Tu connais super bien Marx, il faudrait que tu lises des textes sur d’autres domaines pour comprendre que tout est lié. Essaie de taper chez Freud ou chez Jung.


            • kalachnikov lermontov 16 janvier 2015 20:08

              Intéressant.

              Mais le début reste superficiel. Volontairement ou non ? Peut-être faudrait-il s’intéresser à la dynamique de groupe. Parce que c’est cela, peut-être, qui ne va pas. Non pas un héritage de la nature, un relief animal comme on pourrait le croire mais une volonté active de la nature. Chaque fois qu’on promulgue un idéal, quel qu’il soit, au bout d’un moment la désillusion survient car de fait la même mécanique instinctive et inconsciente qui régit les rapports sociaux (depuis le binôme jusqu’à la masse) se remet en place.

              Le coeur prête aussi à débat : est-ce vraiment la destinée de l’humanité que d’être sous l’égide du travail ? C’est quoi au fond le désir humain, que veut-on ? Produire des choses, en consommer d’autres ?

              Enfin, l’’allusion au charlitanisme me semble à côté de la plaque. Les gens sont descendus dans la rue par mimétisme et du fait du mass-control, #charlie était le hashtag qui cartonnait à ce moment. Et par identification (comme le slogan publicitaire adhoc l’indique clairement). La semaine précédent, un bébé est mort comme un clébard, on a fait des difficultés pour en inhumer un autre et les gens s’en cognent* ; ce n’est pas eux, ils ne s’identifient pas. Ca donne une idée du degré d’humanisme et de conscience politique de cette jolie foule bigarrée. De toute façon, s’il y avait ça, le pays ne serait ce foutu marécage bourré de miasmes à ciel ouvert, le gouvernement ne ferait pas ce qu’il veut comme il se hâte depuis quelques jours, ’quick la guerre au Moyen-Orient, quick l’Etat policier’. Ce rassemblement, c’est juste le petit troupeau qui se resserre sous l’effroi ; c’est ce que font tous les troupeaux ; le troupeau croit que l’union fait la force mais le troupeau ploie l’échine toujours. Dans ’l’esprit de révolte’, Kropotkine explique bien le processus révolutionnaire dans ses étapes et j’ai beau prêter l’oreille, je vois pas une grande conscience universelle traverser la France. Je vois l’inverse et la plus criarde c’est ’en finir avec le bougnoule’. J’ai des problèmes auriculaires, peut-être, tu me diras.

              (qd je vois comment en pleine hystérie on m’a gavé avec du ’victimes innocentes’ au suejt de Charlie. C’est pas innocent un bébé ?)


              • trevize trevize 16 janvier 2015 21:34

                Merci pour votre commentaire, extrêmement intéressant.

                Ce texte est bel et bien superficiel de bout en bout, parce que j’ai bâclé le travail en urgence. Je suis comme le lapin blanc d’Alice : horriblement en en retard.

                Héritage ou volonté active de la nature, dans tous les cas, ça nous est imposé et on le perpétue. Je voulais juste bien mettre en évidence que le clivage esclave/maitre prolétaire/bourgeois, c’est une transposition du dominant/dominé qu’on trouve chez pratiquement tous les animaux ayant une structure sociale. Ni plus ni moins. Et on sait tous qu’on peut aller contre les règles de la nature. Elle n’a rien fait pour qu’on sache voler par nos propres moyens, et pourtant maintenant on sait voler ; les exemples ne manquent pas.

                Et puisqu’on peut aller contre ses règles, ou du moins les contourner (on vole, mais on n’a pas d’ailes comme les oiseaux), on peut très bien contourner le clivage dominant/dominé.
                Mais pour ça, il faut bien comprendre les raisons de ce clivage, pourquoi la nature nous pousse à faire ça. C’est notre échec à comprendre cela qui fait que toutes nos tentatives de le dépasser se soldent par des échecs. Parce qu’on attend toujours le dernier moment pour régler le problème, on le fait de manière réflexe, instinctive, chaotique, sans trop savoir comment ni pourquoi.
                Aussi parce qu’on confond trop égalité et uniformité. La nature a bel et bien horreur de l’uniformité.
                 
                Il faut qu’on parvienne à être égaux sans être uniformes. Il faut qu’on soit alternativement dominants et dominés. De cette façon, on devient égaux sans être uniforme, stables sans être figés. On dirige le changement au lieu de le subir.

                Aux USA, ils sont en train de commencer à comprendre ça. Pas mal de start-up de l’internet sont en train de se créer, avec des structures en binômes : deux développeurs, un qui travaille, l’autre qui observe, pose des questions et fait des remarques sur le travail de l’autre « tiens, j’aurais plutôt fait comme ça, pourquoi tu fais comme ci ? » puis, ils échangent régulièrement leurs rôles.

                Alors qu’en donnant une place à chacun, et en leur demandant de la tenir, on fige la société, on s’endort, les personnes deviennent secondaires pendant que la structure de la société prend le dessus, occupe le devant de la scène inexorablement. Il ne reste plus qu’elle, elle n’évolue plus : elle devient uniforme. Comme la nature n’aime pas l’uniformité, elle finit par tout chambouler : révolution, et on recommence.

                "Le coeur prête aussi à débat : est-ce vraiment la destinée de l’humanité que d’être sous l’égide du travail ? C’est quoi au fond le désir humain, que veut-on ? Produire des choses, en consommer d’autres ?« 

                ça c’est central !! Je sais pas trop ce qu’on veut, mais tout ce qu’on peut faire, tout ce qu’on fait, c’est consommer et produire. Quand on produit, on ne crée rien : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Travailler, c’est transformer ce qu’on a consommé, et le fruit de cette transformation, c’est notre production.

                On nous a tellement gavés, on a voulu faire de nous des consommateurs, à tel point qu’on a oublié qu’on est aussi des producteurs. Et du coup, nous n’avons plus conscience de ce qu’on produit, et quand on ne prête plus attention à son travail, on finit par ne plus produire que de la merde. Et c’est un déluge de merde qui nous submerge aujourd’hui.

                 »charlitanisme« ça, c’est bien trouvé smiley Dans la suite de votre comm, vous décrivez le monde pourri tel qu’il est aujourd’hui, l’illusion dans laquelle on vit depuis longtemps. Mais une illusion pourrie vaut mieux que de laisser les gens face au vide sidéral. »The show must go on" il faut que tout le monde soit prêt à abandonner ce monde pour un autre si on veut que ça marche. Et pour qu’on en ait tous envie, il faut qu’on en ait tous complètement marre. Là on est le nez dans notre caca, et c’est ça qui va nous permettre de bouger. C’est moche à dire, mais cette situation déplorable est nécessaire pour qu’on puisse passer à autre chose. L’heure la plus sombre vient juste avant l’aurore. On a tout ce qu’il nous faut pour construire un monde meilleur, il faut juste qu’on lâche prise et quand on aura décidé de s’y mettre, quand on arrêtera de produire des délinquants pour donner à manger à la monstrueuse administration pénitentiaire, quand on aura abandonné notre administration sclérosée, notre paperasserie, tous nos petits rituels complètement vains, pour se concentrer à des taches vraiment utiles, avec notre puissance de feu (7 milliards de personnes, et ça grimpe tous les jours !) à partir de ce jour-là, qui est très proche maintenant, en une petite dizaine d’années, le monde entier peut changer de façon radicale.


              • kalachnikov lermontov 16 janvier 2015 23:02

                @ trevize

                Je ne voulais pas dire que ton texte est pourrave, ce n’est pas mon genre, mais juste qu’il me semble que tu mésestimes ce point : ’nous autres êtres humains, on n’est jamais d’accord entre nous’. C’est là que je te trouve superficiel. Tu prends cela comme argent comptant, sans interroger la chose.

                Ce que je puis voir à vue de nez : chacun, nous avons une volonté et mieux encore, chacun nous sommes une volonté puisqu’il nous est impossible de nous départir d’elle et qu’elle nous anime. Et du fait que nous soyons tous uniques, différents, singuliers, cette volonté n’est pas présente à un degré similaire chez tous les individus. Il y a un spectre qui va de la quasi absence de volonté à la surprésence de cette volonté. Tous les systèmes que l’on peut inventer ne font jamais qu’assigner un but à cette volonté.

                Lorsque l’individu est seul, cette volonté est en latence. Mais dès que deux individus sont en contact, leurs volontés respectives se confrontent dans un cadre implicite Par exemple, notre présente discussion, courtoise jusqu’ici (parce qu’il n’y a pas d’enjeu, c’est l’enjeu qui fxie l’expression de la volonté.)

                (je bâcle mais...) Cela nous permet de découvrir le coeur, ce qu’est le rêve secret de l’homme, qui le porte inconsciemment depuis sa sortie de la savane : il veut incarner cette volonté parce que cette volonté c’est lui-même. Tout ce qui a existé jusqu’ici a été contre cette volonté ; il s’agissait de faire un homme moyen et avec ça on n’a fait que des malheureux.

                ’et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps’ [Rimbaud]

                Bon, nous sommes très loin de l’homo economicus. La vision historique de Marx est fausse car matérialiste ; il existe un fil continu qui court d’un bout à l’autre de l’Histoire et qui est : volonté (au sens où je l’ai dit). C’est elle qui fait le monde, qui le bouleverse constamment pour aller à son but... si elle en a un, l’assumer, l’incarner n’est peut-être après tout qu’une étape intermédiaire.


              • prolog 20 janvier 2015 12:41

                Salut,
                chouette texte dans l’ensemble.
                J’aime beaucoup ce bout-là :
                Pour une raison toute simple : nous cherchons bien à atteindre une position où il ne reste plus qu’un seul groupe, mais pas de la bonne manière.

                Ca mériterait d’être développé. On cherche des groupes d’opinion pour nous apporter la sécurité alors que nos opinions ne sont pas figées et dépendantes de nos expériences donc elles risquent d’être toujours différentes. Et tant mieux, sinon on se s’ennuierait sas doute. Alors un groupe de quoi ? Et un seul groupe, c’est pas pareil que pas de groupe du tout ? un groupe de rien ? :)

                On est 99% à savoir qu’on gagnerait plus à coopérer au lieu de lutter les uns contre les autres.
                Là, l’observation va à l’encontre de ce que vous dites non ? Si on veut des lois, des chefs et de la propriété, on veut vraiment coopérer ? 99% des gens que je croise aiment les lois et la hiérarchie.

                Et vu qu’on a aucune idée de ce que serait la vie en coopération, peut-on en parler ?

                Par contre, on peut parler de ce qu’on fait : des lois et des chefs qui déplacent les problèmes en trainant derrière eux une myriade de parasites (juges, policiers, avocats, juristes, militaires...).

                La grosse difficulté semble être d’accepter de réfléchir en partant de ce qu’on veut enlever plutôt que de ce qu’on espère obtenir (mais dont on ne connait pas l’existence).

                merci et à plus

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