La pédophilie que d’aucuns voudraient banaliser
Déclarer que nos sociétés sont malades n’est pas un « scoop ». Tout observateur de ce qui s’y déroule l’aura compris depuis longtemps à travers ce que l’on peut en percevoir au quotidien, et les exemples sont multiples. Ainsi, pour l’illustrer, à tous les parents et éducateurs encore dignes de ce nom, la sentence de la Cour d’Assises de Seine-et-Marne ayant prononcé ce week-end l’acquittement d’un prévenu de 30 ans ayant violé une fillette de 11 ans et enceinte à la suite de ce rapport sexuel, est tombée une fois encore comme une lame de guillotine.
Pour les détails de l’affaire, voir : http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/accuse-de-viol-sur-une-fille-de-11-ans-tombee-enceinte-la-justice-l-acquitte-7790918677
Neuf ans après les faits, aujourd’hui, l’essentiel se situe néanmoins autre part.
En effet, il y a un peu plus d’un mois, un autre homme, de 28 ans, père de deux enfants, a été déclaré coupable « d’atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans » et non pas de « viol », et sera jugé comme tel en février prochain. Là aussi, la victime est âgée de 11 ans. Voir : http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/09/26/un-adulte-juge-pour-atteinte-sexuelle-et-non-pas-pour-viol-sur-une-fille-de-11-ans_5191883_1653578.html
Ces affaires ne sont pas sans rappeler celle qui resurgit régulièrement dans les médias à propos de Roman Polanski poursuivi pour viol après avoir drogué sa victime de 13 ans aux USA en 1977, mais vivant sa vie presque paisible en Europe. Pourtant, six chefs d'accusation sont retenus contre lui : fourniture de substance réglementée à une mineure, actes obscènes sur un enfant de moins de 14 ans, relations sexuelles illégales, viol par usage de drogue, perversion et sodomie. Voilà pour le factuel.
Et la polémique entourant la sortie récente du film Gauguin-Voyage de Tahiti a soulevé le même problème : l’âge des très jeunes victimes abusées par un adulte, tout « artiste » soit-il.
Mais, l’essentiel, disais-je, se situe dans le fait que la Justice – ou ceux qui sont censés la représenter – semble s’orienter vers un décret qui abaisserait l’âge minimum de la victime éventuelle afin de pouvoir déterminer s’il s’agit d’un viol ou non. Et on peut lire en fin du premier article auquel je renvoie ci-dessus, que « le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes propose d’établir ce seuil à 13 ans ». Il est de 15 ans aujourd’hui. Pour rappel, l’âge légal pour avoir le droit de vote reste lui, fixé à 18 ans. Etrange, non ?!
Ainsi donc, pour ces gens-là, un(e) enfant de 13 ans ne serait plus enfant dès qu’il s’agit de sexualité. A se demander comment ceux-là réagiraient si leur propre enfant était dans le cas. Mais au-delà, à se demander surtout qui ressort gagnant d’une telle décision ?! L’enfant abusé ou l’adulte prédateur ?
Et dès lors, à se demander si l’ensemble des lois et décrets dont des adultes veulent régulièrement revoir l’âge légal abaissé où la sexualité des jeunes serait admise légalement, ne cache pas les appétits de malades cherchant à assouvir leurs désirs pédophiles sur des victimes qui ne le seraient plus aux yeux du législateur et dont les auteurs ne pourraient donc plus être poursuivis.
Dans nos sociétés occidentales, chacun connaît ces slogans commerciaux relayés par la complicité de médias qui n’ont de cesse de faire croire aux jeunes adolescents qu’ils sont déjà à l’âge où ils entrent dans le monde adulte. Ne leur laissant, alors qu’ils sont encore enfants à plus d’un titre, pas le temps de grandir à leur rythme. Comme si la reconnaissance de ces très jeunes gens comme adultes libres de leurs comportements leur importait alors qu’il se cache derrière un tel empressement sans doute autre chose de moins avouable. Le corps à l’instar de tout le reste, est devenu une marchandise. Et toute marchandise n’est-elle pas faite pour être consommée ?!
Au risque de paraître « réac » aux yeux de certains, je m’insurge contre de tels projets de lois. Je pense que l’âge minimum pour déclarer qu’un acte sexuel est consenti devrait être une fois pour toutes fixé bien au-delà de 15 ans et entouré de garanties – pas de violence, pas d’abus sous influence de produits divers, pas de menace, etc… – et marqué dans le marbre afin de ne plus y revenir, comme cela semble trop souvent le cas.
Les jeunes qui sont subi ce genre de traumatismes en paient le prix parfois pendant toute leur vie. De multiples travaux ont été produits sur ce sujet et il conviendrait de s’y référer avec la plus grande attention avant de légiférer en la matière. Lire, par exemple : http://inceste-viol-protegeons-les-enfants.psychologies.com/fonctionne-memoire-traumatique/
Et pour un tour complet sur le sujet, lire ce site bien documenté : http://inceste-viol-protegeons-les-enfants.psychologies.com
Daniel Vanhove –
13.11.17
37 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON