La physique quantique, Castaneda ou l’invitation à changer de paradigme
Cet article commence par un scoop : nous sommes à l’origine du monde qui nous entoure. En somme, plus besoin d’une pseudo explication comme un big bang d’il y a plusieurs milliards d’années, le grand bang se situe ici et maintenant, comme une étincelle de conscience, qui, à chaque instant, finit par devenir un véritable flambeau, et qui nous guide dans le chaos initial des mondes.
L'action de la pensée
La physique quantique nous amène à considérer que la matière est dépendante de l’observateur. L’expérience du chat de Schrödinger montre que tant que « les choses » ne sont pas révélées, toutes les hypothèses sont, en puissance, vérifiées. Le monde serait alors dans un état latent avant l’émergence du mental ou de l’esprit. Bien entendu, une fois révélée, le monde « retombe » sur ce qu’il est et a toujours été : une accumulation de descriptions ! Comme ce guide qui disait à son groupe de visiteurs que tout avait une explication historique : tout se tient d’une manière causale. Les circonstances de toutes causes, de tous effets ne sont que des « informations » c’est-à-dire des descriptions ; notre vie, ce que nous aimons, ce que nous savons ne sont que des concepts qui prennent naissance dans les pensées et qui finissent dans les pensées. Nous n’avons, en somme, jamais un contact direct avec une quelconque « réalité », nous sommes condamnés à avoir comme intermédiaire notre mental qui sélectionne les choses, les idées et les divisent. Même nos sensations ne sont en fait que des pensées qui s’expriment physiquement.
Cette expérience de Schrödinger est un peu comme si le monde choisissait. Une fois révélée et après un temps d’adaptation, la solution ne nous choque que très rarement, elle finit même par s’intégrer parfaitement dans notre vision habituelle des choses. Quelqu’un qui a lu et a quelque peu compris les livres de Carlos Castaneda est obligé d’entrevoir des relations conséquentes entre la physique quantique et les propos supposés d’un sorcier Yaqui, recueillies par l’auteur :
- « - Tu parles beaucoup trop à toi-même. Tu n’es pas le seul à le faire ainsi. Chacun d’entre nous le fait. Nous n’arrêtons jamais ce bavardage intérieur. Penses-y. Chaque fois que tu es seul, que fais-tu ?
- - Je me parle à moi-même
- - De quoi parles-tu ?
- - Je n’en sais rien. De n’importe quoi sans doute.
- - Je vais te dire ce que nous nous disons. Nous parlons de notre monde. En fait avec notre bavardage intérieur nous maintenons le monde. (…) Chaque fois que nous finissons de parler, le monde est toujours tel qu’il devrait être. Nous le renouvelons, nous lui insufflons de la vie, nous le supportons de notre bavardage intérieur. » (Voir, les enseignements d’un sorcier Yaqui, Carlos Castaneda)
L'aboutissement perceptuel d'une réalité
« Il insista sur le fait que tout individu approchant un enfant devient un professeur qui lui décrit sans cesse le monde jusqu’au moment où l’enfant devient capable par lui-même de percevoir le monde tel qu’on le lui décrit. Ce moment (…) nous ne nous en souvenons pas pour la simple raison qu’aucun de nous ne peut avoir de points de référence qui permettrait de le comparer à quoi que ce soit d’autre. Cependant, dès ce moment l’enfant est un membre-adhérent ; il connaît la description du monde et, à mon avis, son adhésion devient entière lorsqu’il est capable de faire toutes les interprétations perceptuelles adéquates qui, parce que conformes à cette description, la valident. » (Le Voyage à Ixtlan, les leçons de Don Juan, Carlos Castaneda)
La matière est fondée à 99% sur du vide, le reste est de l’énergie, du mouvement. L’énergie est le concept le plus à même de nous faire comprendre la nature du monde et qui met en commun les vues spiritualistes et scientifiques. De l’énergie découle la forme, un peu comme ces scientifiques qui nous disent que le big bang est né d’un refroidissement d’énergie qui s’est ensuite concentré en matière pour enfin exploser. En comprenant que la matière n’a aucune base tangible, qu’elle n’est pas à la source même de la conscience, que la conscience est même autonome et englobe finalement toutes choses, dont la physique, il est alors possible de considérer autrement l’univers voire même de changer son train de vie et de rompre avec les habitudes. Une des pistes qu’il est alors possible d’explorer, c’est, à l’instar du livre de Roger-Pol Droit « 101 expériences de philosophie quotidienne » de chercher les failles de l’existence en tant qu’objet indépendant des autres objets :
« Retrouver sa chambre après un long voyage :
Depuis quelques minutes, des points de repères se réactivent (…) demandez-vous comment votre chambre vous a attendu, comment elle a pu ne pas changer. (…) L’avez-vous soutenue, nourrie, activée, retenue ? Est-ce à vous, est-ce à elle-même, ou à qui ou à quoi d’autre, que cette chambre doit, quand vous n’y étiez pas, de ne pas s’être effondrée dans le néant, ou bien d’en être finalement ressortie intacte ?
Il y a bien sûr des gens qui haussent les épaules, trouvent de telles questions idiotes. Les choses restent où elles sont sans rien avoir à faire pour cela. Et nous les retrouvons. Un point, c’est tout. Pas si sûr. »
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