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La prétention du journal Le Monde à exercer une autorité pour séduire les candidats bacheliers

Que le journal Le Monde tente d’attirer à lui les candidats bacheliers, pourquoi pas ? Dans son numéro du 2 juin 2010 a ainsi été glissé un cahier intitulé « Réviser son bac avec Le Monde ». Deux pages sont consacrées au bac de Français : la première présente une des notions formalistes qui structurent depuis une quinzaine d’années l’enseignement du Français de la 6ème à la 1ère : « le discours argumentatif  », appelé ici plus sobrement « l’argumentation ».

 Mais pour prétendre jouer au répétiteur, encore faut-il commencer par ne pas livrer d’erreurs aux candidats, comme le fait le quotidien, pourtant aidé de l’assureur MAIF et de son organe d’assistance scolaire Rue des Ecoles.

1- L’argument ad hominem

Sont, par exemple, énumérés sommairement quatre « types d’arguments ». Rien à dire sur les deux premiers : « l’argument logique (qui) fait appel à la raison  », et « l’argument d’expérience (qui) repose sur les acquis du passé (« l’expérience montre que… ») ».

En revanche, les deux autres sont mal compris : « l’argument ad hominem, écrit Le Monde, met en cause la vie privée  » C’est une première erreur, puisqu’on appelle « argument ad hominem  » un argument employé par l’adversaire que l’on retourne contre lui. C’est un peu ce qu’on est en train de faire ici contre le journal : Le Monde prétend pouvoir enseigner « l’argument ad hominem  » à ses lecteurs / candidats ; or, on lui reproche cette prétention puisqu’il méconnaît la signification de ce type d’argument. 

Plus gravement, il égare les candidats sur la nature d’un autre argument très répandu, « l’argument d’autorité  », qui, selon Le Monde, « s’appuie sur une personne célèbre ou reconnue (ex. : « Aristote dit que… »), sur une source réputée fiable (« Le journal Le Monde écrit que… ») (sic) » ! « L’argument d’autorité  » se réduit-il à cette définition simpliste ? Ce serait trop simple ! 

2- L’argument d’autorité

Sans doute « l’argument d’autorité » tire-t-il sa puissance de celle qu’on reconnaît à l’autorité qui le profère. Mais cette autorité n’est pas toujours indiscutable, loin de là ! Surtout, une autorité peut être usurpée. On voit d’ailleurs que « le quotidien de référence » n’est pas le dernier à s’en arroger une gratuitement puisqu’il se définit modestement comme « une source réputée fiable. » Or, on a eu l’occasion sur AgoraVox de montrer à plusieurs reprises qu’il n’en était rien. Le Monde sait pratiquer comme tout le monde le leurre de la mise hors-contexte, par exemple, pour, selon ses intérêts, dénaturer un événement ou discréditer une personnalité (1).

Mais alors pourquoi donc « l’argument d’autorité  » connaît-il tant de faveur ?

3- L’ambiguïté de l’expression « argument d’autorité » 

- Un profil autoritarien majoritaire

C’est que les expériences de Stanley Milgram, réalisées entre 1960 et 1963 à l’Université de Yale (USA) ont permis de définir un profil caractériel majoritaire, appelé « autoritarien », qui trouve son équilibre psychologique dans une adhésion aveugle à l’autorité : tout dissentiment, si menu soit-il, est craint et aussitôt évité car générateur d’inconfort, d’angoisse et même de désorientation (2).

L’adhésion aveugle à l’autorité procure, au contraire, l’harmonie qui résout comme par enchantement désaccords et problèmes : déléguant sans retour ses pouvoirs de réflexion et de décision, le sujet ignore le conflit et l’incertitude des solutions, puisqu’il s’en remet à une instance extérieure jugée une fois pour toutes infaillible. Il connaît un état d’euphorie dont l’accoutumance, à la façon de la dépendance de la drogue, exige une adhésion toujours plus étroite à dose toujours plus forte, et l’éloigne d’autant plus de toute velléité d’autonomie.

Surviennent des circonstances où une prise de responsabilité personnelle est exigée de lui, c’est l’angoisse qui l’étreint, voire la panique, celle même qui empoigne un égaré en terre inconnue, abandonné sans boussole. Il n’a qu’une hâte : se décharger de ce fardeau qu’est la responsabilité personnelle, au profit du premier nouveau maître venu dont il aspire à devenir pour sa délicieuse euphorie retrouvée, l’homme lige : c’est tellement confortable de pouvoir répondre sans répondre de ses actes : « J’ai obéi aux ordres ! Je ne suis pas responsable ! » La culpabilisation est inconnue de l’heureux agent autoritarien, car il a érigé en défense l’obéissance absolue : il n’aspire qu’à la vie végétative de « l’outil inanimé », selon l’expression employée… par Aristote pour définir l’esclave.

- La tentation d’usurper une autorité

Les démagogues de tous bords ont vu dès lors le parti qu’ils pouvaient tirer de « l’argument d’autorité » auprès de cette masse d’individus autoritariens. Il leur suffit de se faire passer pour une autorité quelconque, même de pacotille. Traditions diverses, sectes, médias et stars rivalisent d’ingéniosité pour s’attribuer une autorité illégitime et en tirer bénéfice auprès des gogos qu’ils aveuglent. Le footballeur Zidane chante ainsi les louanges de Dior, Ford, Leader Price ou Volvic et Le Monde s’autoproclame « source réputée fiable  ».

- La distinction entre argument d’autorité et leurre d’appel autoritarien

À la lumière des expériences de Milgram, l’appellation de « leurre d’appel autoritarien  » paraît toutefois plus pertinente car plus précise que la dénomination traditionnelle de « l’argument d’autorité ». Celle-ci est, en effet, ambiguë en ne mentionnant qu‘un simple rapport d’appartenance : une allégation émanant d’une autorité n’est pas nécessairement un leurre nommé « argument d’autorité ». Cette confusion est génératrice d’un discrédit dommageable pour l’autorité légitime. Il importe donc autant de distinguer chez une autorité, comme chez tout émetteur, ce qui relève du leurre et ce qui n’en relève pas, que de faire la différence entre la soumission réfléchie à l’autorité légitime et la soumission aveugle dangereuse.

L’appellation « leurre d’appel autoritarien » indique, en revanche, clairement les éléments distinctifs qui le constituent. L’appel autoritarien n’est rien d’autre que le signal lancé par une autorité - ou une instance prétendue telle - à l’intention d’un individu pour déclencher le réflexe socioculturel conditionné de soumission aveugle à l’autorité si profondément ancré en lui par l’éducation, afin de dissuader toute réflexion de manière préventive. Et le leurre est le dispositif de dissimulation et de simulation où est inscrit cet appel autoritarien, comme peuvent l’être d’autres appels, l’appel sexuel, l’appel humanitaire ou l’appel conformiste.

 

Il serait injuste de faire porter au seul journal Le Monde la responsabilité de ces erreurs. Il ne fait, après tout, que répéter étourdiment ce qu’enseigne l’Éducation nationale à ses élèves pour les abuser à leur insu. Il n’en est pas moins amusant de pouvoir lui retourner en « argument ad hominem » dont il ignore le sens, sa prétention affichée à exercer un magistère d’autorité sur ses lecteurs sans en avoir les compétences. C’est - hélas ! - depuis longtemps le drame des médias que de s’obstiner à vouloir asseoir leur crédit sur une autorité que le doute méthodique,… enseigné par Descartes, ne saurait leur accorder. Paul Villach

(1) Paul Villach,

- « La légion d’honneur de Jean-Michel Beau : le journal « Le Monde » trompe sciemment ses lecteurs !  » AgoraVox, 25 mai 2009

- Lors de la parution du livre de Jean-Michel Beau en mars 2008, le Monde s’était déjà distingué par un compte-rendu sordide : « Psychiatriser l’opposant : « Le Monde » à l’école de « La Pravda »  ?  », AgoraVox, 21 mars 2008.

(2) Paul Villach,

- « Le suicide collectif de la secte du Temple du Peuple : une explication salutaire de Stanley Milgram  », AgoraVox, 31 janvier 2008.

- « Le jeu de la mort » sur France 2 : la dangereuse soumission aveugle à l’autorité expliquée à tous  », AgoraVox, 19 mars 2010.

- « Cachez ces maudites expériences de Milgram que je ne saurais voir !  », AgoraVox, 23 mars 2010.

 

 


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31 réactions à cet article    


  • Firedog Firedog 4 juin 2010 11:22

    Vous vous trompez quant à la définition de l’argument ad hominem.

    Typiquement un argument ad hominem est construit comme suit :

    1. A affirme la proposition B.
    2. Opposer que A n’est pas crédible (pour des raisons liées à ses paroles, à ses actes) quand il dit B.
    3. Donc la proposition B est fausse.

    • Voris 4 juin 2010 11:41

      Proposition C : « Bientôt les vacances à la plage : musclez vos abdominems ! »  smiley


    • pissefroid pissefroid 4 juin 2010 16:20

      pour monsieur Firedog.

      « ad hominem »

      Je n’utilise pas cette expression dont je ne connais pas le sens.

      Mais j’ai un larousse illustré (75 ème édition) et dans les pages roses j’ai trouvé cette explication :
      « Ne s’emploie que dans cette expression : argument ad hominem, argument par lequel on confond un adversaire en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes »

      C’est ce que dit monsieur Villach et pas tout à fait ce que vous dites monsieur Firedog.


    • Firedog Firedog 4 juin 2010 17:41

      Très cher pissefroid (ça fait bizarre de dire ça quand même !)
      Je ne pense pas avoir tort, ne vous en déplaise. En effet, l’auteur parle d’un argument retourné contre son auteur. ex : Vous êtes raciste ! réponse : c’est vous qui êtes raciste !
      Pour ma part, je dirais pour exemple : Je suis pour une régulation sévère de l’immigration ! réponse : vous dites ça parce que vous êtes raciste ! Dans ce cas, on ne critique pas l’idée, mais la personne.
      Par ailleurs, comment retourner un acte contre une parole, si ce n’est comme je l’expose ?
      Bien à vous


    • docdory docdory 4 juin 2010 18:04

      @ Pissefroid 


      Oui, on pourrait citer sur un exemple récent ce qu’est un argument ad hominem :
      Imaginons que Cécile Duflot , la secrétaire nationale des Verts , défende l’idée d’une taxe sur le kérosène des avions, afin de réduire les gaz à effet de serre .
      l’argument ad hominem consisterait dans ce cas à lui répondre qu’elle a récemment pris l’avion pour aller en villégiature aux Maldives , et donc qu’elle ne croit pas elle-même à son idée.

    • Firedog Firedog 4 juin 2010 18:21

      Pour clarifier la chose, voilà les deux origines qui pourraient prêter à confusion :
      Il faut distinguer l’homo latin et l’homo grec :
      L’homo latin vient du latin homo,-inis : c’est l’homme, c’est à dire l’être humain.
      L’homo grec vient du grec ὁμο-. Ainsi, un homonyme désigne celui qui porte le même nom.
      Donc, nonobstant le fait que le « ad » vienne du latin (et confirme mes dires smiley) on comprend la méprise : homo pourrait dire « le même » (définition de PV) ou « l’homme » (la mienne).
      Donc, soit on réplique par le même argument, ce qui rhétoriquement est difficile à envisager, soit on attaque l’homme (d’où le sens « attaque de la vie privée »)


    • asterix asterix 4 juin 2010 15:36

      Je ne suis pas d’accord avec l’auteur. Non sur le fond, mais sur la forme. La presse écrite est en crise, tout journal doit s’assurer et la fidélisation de sa clientèle et la captation d’une nouvelle, donc s’adresser prioritairement aux jeunes.
      Tous vos arguments valent ’ ad hominem ’. Il n’en revient pas moins que je préfère une presse dynamique qui se trompe à une presse lobotomisée obligée d’aller dans le sens du vent pour ne pas mettre la clé sous le paillasson. 


      • morice morice 4 juin 2010 16:30

        ah, la meute est toujours là.... salut Paul, et bon courage... La presse n’a pas à s’adresser spécialement aux jeunes, surtout au Monde. Elle a surtout intérêt à foncer vers L’Ipad en repensant son fonctionnement..


        Combien de journaux sont à la remorque des agences type AFP ou de l’AP et Reuters ??? sur la nucléarisation du cas du Golfe du Mexique, connue depuis des semaines, qui a soulevé le problème en remontant les dossiers des années 50 ?

        pas la presse papier... et pas moi particulièrement : les infos existaient, suffisait de les dégotter : les journaux doivent payer de grands reporters et tabler sur des analyseurs du web et c’est tout ; le journaliste local est mort, tué par les « posts »... locaux. Des journalistes locaux sont possibles, mais d’une autre faon que par des permanents.

        La presse est en mutation : elle aborde ENFIN la génération du Web. C’est ça ou la mort à court terme : l’Ipad est un outil en avance, mais qui montre le chemin...

        la presse est à DEFENDRE, mais pas la pale copie actuelle bouffée par des directions frileuses : les monuments aux morts et les inaugurations, le web local est parfait pour ça : c’est donc la PQR qui est disposée à disparaître, et les « grands journaux » redevenir des « paroles à part » avec des « signatures » et non des recopieurs d’infos.

        • Paul Villach Paul Villach 4 juin 2010 17:02

          @ Morice

          Je partage volontiers votre point de vue.

          Pardonnez-moi de ne pas avoir donné suite à vos précédents commentaires. Je viens de rentrer. J’étais absent, en train de courir le vaste monde, dont je rapporte quelques sujets pour la semaine qui vient. Très cordialement. Paul Villach


        • Halman Halman 4 juin 2010 22:54

          Cela fait quand même quelques années que les mensuels et quotidiens sont téléchargeable par abonnement sur n’importe quel pc ou tablette pc.

          La presse a abordé le web il y a quelques années, bien avant l’ipad.

          On a encore une fois pas attendu l’ipad, mais ce n’est pas le sujet de la discussion.


        • docdory docdory 4 juin 2010 18:39

          Cher Paul Villach

          Je vais me livrer avec délectation à un argument ad hominem contre le journal « Le Monde » .
          Celui-ci prétend avoir une autorité pour aider les élèves à réviser le bac, mais néanmoins , ce journal qui prétend faire autorité ( « source réputée fiable » ) a laissé pendant des années quelqu’un comme Xavier Ternisien écrire des articles dans ses colonnes !!!

          • Paul Villach Paul Villach 4 juin 2010 18:45

            @ Cher Docdory

            Vous êtes Docdory fort ! Pas besoin de vous expliquer longtemps, contrairement à certains qui ont « le comprenoir » obstrué mais qui pérorent néanmoins !
            Je partage votre point de vue sur ce journaliste. J’ai eu l’occasion de l’épingler sur AgoraVox. Paul Villach


          • Yohan Yohan 4 juin 2010 18:45

            Ah oui, ça me rappelle qq chose smiley smiley dans un de ces journaux dits citoyens, peut-être ? - :)


          • Charles Martel Charles Martel 4 juin 2010 19:31
            C’est passionnant. Les prétentions ici bas à exercer une autorité sont nombreuses. Vos nombreux baratins nous le montrent tous les jours un peu plus.

            • hks 4 juin 2010 21:58

              à Paul ViIlach

              Vous avez sans doute en ligne de mire un petit digest à l’usage des candidats bacheliers .
              Les définitions sont basiques et nécessairement approximatives, elles ne sont pas fausses sur le fond.
              On ne va pas demander aux bacheliers de réviser au niveau des analytiques ( d’ Aristote )
              Les rares qui auront fait plus qu’un peu de philo , auront une vague idée de la distinction platonicienne entre doxa et épistéme , à peine auront- ils en mémoire que quelque part on parle de dialectique et ailleurs de syllogistique .

              Vous ne dites rien sur les deux premiers . helas !
              Car il y a tout autant à dire sur ces deux arguments distingués et sur leur distinction que sur l’ argument d’autorité .

              Mais pour en revenir à l’argument d’autorité
              Un argument de type empirique par exemple est un argument d’autorité .
              Qui plus est du syllogisme lequel dans la forme est s’il est bien construit est parfaitement inattaquable ( autorité de la logique ).
              En conclusion la formulation simple du Monde et que vous dites simpliste n’est par défaut d’ inspection plus approfondie pas si mauvaise .

              Bien à vous
               hks


              • Alpaco 5 juin 2010 02:49

                Hks,
                hors sujet complet.
                Il est inutile d’utiliser l’argument d’autorité comme vous le faites en multipliant l’utilisation exubérante de la sémantique littéraire afin de valider votre argument ad hominem envers l’auteur pour le décrédibiliser à défaut de discuter du thème qu’il propose.

                Deuxième chance : Un quotidien « réputé » apporte-t-il une plus-value réelle de connaissances aux futurs bacheliers au travers de quelques pages, ou n’est-ce qu’une démarche commerciale visant à asseoir son « autorité » tout en fidélisant une potentielle clientèle future ?


              • Radis Call 5 juin 2010 10:49

                Voyons, voyons, Le Monde..Je n’ai pas la possibilité de mettre en ligne la version papier...

                Il faudra se contenter de celle-ci :

                http://www.lemonde.fr/


                • hks 5 juin 2010 15:34

                  à Alpaco

                  1) j’ utilisais des concepts philosophiques ( pas littéraires )
                  2) le thème proposé est l’insuffisance de la définition du monde de l’argument d’autorité .
                  3) je m ’en tiens donc à la définition du monde qu’en donne Villach

                  selon Le Monde, « s’appuie sur une personne célèbre ou reconnue (ex. : « Aristote dit que… »), sur une source réputée fiable (« Le journal Le Monde écrit que… ») (sic) »

                   Je dis que sauf a développer exhaustivement sur les techniques de l’argumentation la définition du monde est suffisante .

                  Sans être hors sujet le développement de Villach est partiel et circonscrit .
                  ...............................................................
                   savoir si Un quotidien « réputé » apporte-t-il une plus-value réelle de connaissances aux futurs bacheliers
                  J
                  e suis bien incapable de répondre à leur place .
                   savoir si c est une démarche commerciale visant à asseoir son « autorité » tout en fidélisant une potentielle clientèle future ?
                  Je suis bien incapable de répondre à cela .

                  Je répondais à Villach pas au Monde .SI ce dernier vous laisse penser qu’il parle d’autre chose que de ce dont il parle , je n’en suis pas responsable .

                  hks


                  • Alpaco 5 juin 2010 19:34

                    hks,
                    le thème de l’article est : Le Monde est-il une autorité éducative ?
                    « l’insuffisance de la définition du monde de l’argument d’autorité » n’est que l’un des arguments développés.
                    Si un argument est discutable, le thème n’en est pas pour autant invalidé.

                    Êtes-vous incapable de parler des choses dont Villach parle (même si ce dernier vous laisse penser qu’il parle d’autre chose que de ce dont il parle, ce dont ni vous ni moi ne sommes responsables), à savoir : « La prétention du journal Le Monde à exercer une autorité pour séduire les candidats bacheliers » ?


                  • hks 5 juin 2010 15:45

                    Remarquez que si Villach lui aussi laisse souvent penser que sur le fond il ne traite pas vraiment du prétexte introductif , je n’en suis pas plus responsable .


                    • hks 5 juin 2010 23:29

                      à Alpaco

                      Ce dont les deux tiers du texte de Villach parle c’est de  l’argument d’autorité sur fond d’une question lapidaire « L’argument d’autorité  » se réduit-il à cette définition simpliste ? Ce serait trop simple !

                       J ’ai donc parlé de ce dont Villach parle

                      ...................................................................... ..............................
                       Un développement de ce que vous prétendez être le thème aurait pu être la mise en évidence d’allégations explicites du monde
                      Du genre  : croyez -moi sur parole moi le Monde je suis qualifié pour vous faire réviser  .
                       Si on me montre expressément que le monde a écrit ce genre de propos je suis prêt à reconnaitre que le Monde a usé de l’argument d’autorité .

                      Un argument d’autorité doit être exprimé .
                      ...................................................................... .....................................
                      Un détail

                       Villach cite l’exemple ironique du Monde sur l’argument d’autorité
                       sur une source réputée fiable (« Le journal Le Monde écrit que…

                       Villach réutilise cet exemple dans un argument ad hominem
                      du genre ; comment ça ! vous le monde venez de dire que vous étiez réputé fiable

                      P Villach dit exactement ceci« le quotidien de référence » n’est pas le dernier à s’en arroger une gratuitement puisqu’il se définit modestement comme « une source réputée fiable. »

                      Non le journal le Monde ne se définit pas ici comme « une source réputée fiable. »
                      Il donne un exemple de l ’argument d’autorité .

                      hks


                       


                      • Alpaco 6 juin 2010 03:57

                        «  Un développement de ce que vous prétendez être le thème aurait pu être la mise en évidence d’allégations explicites du monde
                        Du genre  : croyez -moi sur parole moi le Monde je suis qualifié pour vous faire réviser  .
                         Si on me montre expressément que le monde a écrit ce genre de propos je suis prêt à reconnaitre que le Monde a usé de l’argument d’autorité . »
                        le thème que vous refusez de manière recurente est le positionnement implicite du Monde en tant qu’autorité éducative.
                        P.Villach met en perspective la définition insuffisante de l’argument d’autorité du Monde alors que celui-ci l’utilise hors de sa définition, (« Le journal Le Monde écrit que… ») 

                        hks vous devez savoir que les journalistes du Monde ne font que dire la vérité, aprés enquête, vérification et recoupement de l’information. Jamais la ligne édotoriale de ce journal ne serait liée à un quleconque objectif commercial.


                      • Paul Villach Paul Villach 6 juin 2010 10:45

                        @ Alpaco

                        Vous avez trouvé la bonne manière de répondre à un interlocuteur de mauvaise foi  : l’ironie... Paul Villach


                      • hks 6 juin 2010 13:45

                        à Paul Villach

                         Votre article ne traite pas expressément de la fiabilité du journal « le Monde »

                        Cette idée d’argument d’autorité n’est pas ambigüe elle est même très claire .
                        Ce qui pose problème c’est l’autorité .
                        Ce dont vous traitez en fait c’est de l’autorité 
                         Il est très clair que nous soyons dans la servitude volontaire puisque nous obéissons à l’autorité mais de mon point de vue il n’est pas si évident que nous sachions expliquer pourquoi .
                        Votre réponse est différente de celle de la Boétie .( je ne développe pas )

                        Votre explication est pavlovienne
                        le réflexe socioculturel conditionné de soumission aveugle à l’autorité .Ainsi un reflexe doit il être provoqué ( d’ où le leurre )

                        Mais ce qu’ll faut expliquer c’est l ’appétence , l’inclination ou simplement la possibilité de ce réflexe .Est -ce qu’on explique le réflexe d’extension de la jambe par le maillet qui frappe la rotule ?
                        Le leurre autoritarien joue le rôle du maillet .
                        Tout les dispositifs que vous pourrez exhiber ( et Legendre en exhibe d’autres pour l’autorité légitime ) n’ expliquent pas leur efficacité .

                        hks

                         


                        • hks 6 juin 2010 13:59

                          à Alpaco

                          S’ il s’agit de la la fiabilité du Monde alors effectivement j ’ai gâché mon temps à vouloir lire autre chose .
                          Je ne traite jamais de la question de la fiabilité des médias en général, pas plus que je ne traiterais de la fiabilité des automobiles en général .

                          donc acte , je me méfie en genéral des généralisations hâtives.
                           hks


                          • Alpaco 6 juin 2010 20:48

                            P.Villach,
                            il me semble qu’hks n’est pas fondamentalement de mauvaise foi. Tout comme les téléspectateurs des journaux de TF1 ou France 2, il a du mal à trouver la confluence entre les idéologies et la réalité, entre la théorie et la pratique, entre les croyances et le savoir. Il avoue humblement ne pas savoir pourquoi il obéi à l’autorité malgré la surabondance de ses références philosophiques (en aucun cas littéraires). Surement une forme du complexe de la blouse blanche, qui l’empêche de donner son avis, de partager ses idées, ses analyses et ses doutes.
                            Il ne fait visiblement que donner le meilleur de lui-même afin de combattre les idées que vous présentez qui deviendraient autorité si elles étaient « vraies », si elles étaient légitimes, si elles permettaient de remettre en question l’autorité, qu’il avoue a demi mot ne pas savoir combattre.

                            Il est aussi possible qu’il soit membre de la secte anti-Villach. Dans laquelle il serait une jambe qui reçoit, à l’insu de son plein gré, un coup sur la rotule.


                            • hks 6 juin 2010 22:15

                              à Alpaco

                              Vous me prêtez bien des insuffisances .
                              Or je suffis , autant que possible, à ce qui me semble nécessaire , pas plus . Je n’ai donc pas à être plus disert face à un auteur qui ne me répond pas .

                               ( Pour reprendre les mots de Villach ) hks n’est pas pas du genre à se décharger de ce fardeau qu’est la responsabilité personnelle, au profit du premier nouveau maître venu dont il aspire à devenir pour sa délicieuse euphorie retrouvée, l’homme lige .

                              et vous ?

                              cordialement
                               hks


                              • Alpaco 7 juin 2010 01:26

                                hks,
                                je ne vous prête que les insuffisances que vous montrez.

                                Très bonne citation : " ( Pour reprendre les mots de Villach ) hks n’est pas pas du genre à se décharger de ce fardeau qu’est la responsabilité personnelle, au profit du premier nouveau maître venu dont il aspire à devenir pour sa délicieuse euphorie retrouvée, l’homme lige ."

                                Une fois encore vous citez pour illustrer votre avis, et personne ne vous en voudra.

                                Alors avec vos seuls mots, parlez-nous de la responsabilité personnelle face à l’autorité.


                              • hks 7 juin 2010 11:58

                                à Alpaco

                                 Je répondais à l’article pas plus .

                                Les définitions sont basiques et nécessairement approximatives, elles ne sont pas fausses sur le fond.
                                ...................................................................... ..........................
                                Ce qui pourrait être un développement éventuel : le statut de l’approximation dans la question de la vérité .

                                 Frege dit : deux billets de banque, on peut les superposer pour établir si oui ou non ils se « correspondent ». Mais si nous voulons comparer une pièce d’or et un billet, comment allons-nous nous y prendre ?
                                On ne peut comparer que ce qui est comparable,

                                Ainsi de l’argument d’autorité  defini simplement par le Monde et celui expliqué longuement par Villach .( un billet et une pièce d’ or censés représenter une réalité )
                                Qu’en est il de la réalité de l’argument d’autorité  ?
                                On a deux approximations et celle du Monde vaut (en vertu de son contexte ) autant que celle de Villach .

                                Pour tout dire une définition simple peut être tout aussi valide qu’une très compliquée .
                                L’ élargissement du contexte par Villach n’est pas une garantie suffisante d’ une validité supérieure à celle du contexte réduit du Monde .
                                ...................................................................... ...................
                                exemple
                                Si pour m’expliquer la logique d’ Aristote vous me montrez un syllogisme bien construit cela suffit en première instance .
                                 Si vous voulez pousser l ’exploration et que par malheur vous vous embrouillez dans la détermination des modes concluant alors autant en revenir au simple .

                                cordialement
                                hks


                                • Alpaco 8 juin 2010 22:56

                                  « On a deux approximations et celle du Monde vaut (en vertu de son contexte ) autant que celle de Villach . »
                                  Bravo hks, nous y voila, une idée n’est pas supérieure à une autre tant qu’elle est discutable. Comme vous le dites avec vos propres mots : « Pour tout dire une définition simple peut être tout aussi valide qu’une très compliquée »
                                  C’est à dire que : « L’ élargissement du contexte par Villach n’est pas une garantie suffisante d’ une validité supérieure à celle du contexte réduit du Monde . », cependant elle nous permet de nous interoger pour enrichir notre reflexion afin de savoir, ou comprende les aguments et leurs démonstrations, au déla de la prétention de ceux qui les définissent .
                                  «  Si vous voulez pousser l ’exploration et que par malheur vous vous embrouillez dans la détermination des modes concluant alors autant en revenir au simple . »
                                  1+1 n’est pas égal à 2, en binaire car 2 n’existe pas.




                                  • hks 9 juin 2010 09:57

                                    à Alpaco

                                    cependant elle nous permet de nous interroger pour enrichir notre réflexion afin de savoir, ou comprendre les arguments et leurs démonstrations,

                                     c’est un autre problème que celui de la définition .
                                    Une définition peut être simple, claire et distincte et valide ( elle peut aussi être simple et non valide )
                                    une defintion peut être très compliquée et bien sur valide (elle peut ne pas l’être )

                                     comprendre les arguments et leurs démonstrations, s’ applique à des recherches de définitions simples comme à celle de définitions compliquées .
                                    Il y a donc une épistémologie possible et légitime de la définition compiquée de Paul Villach .

                                    Pour prendre une exemple analogue : ce n’est pas parce que la psychanalyse produit des explications complexes qu’elle échappe à l’ épistémologie .(idem des neuro sciences) .
                                    Après enquête certains s’avoueront que la psychanalyse n’enrichir pas la réflexion afin de savoir, ou comprendre les arguments et leurs démonstrations.

                                    cordialement
                                    hks

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