La profanation de la basilique de Saint-Denis : impunité ou réaction à venir ? De l’urgence de stopper les machines
Montjoie et Saint-Denis !
« Quand le roi de France se battait contre l’empereur germanique ou contre ses vassaux trop turbulents, il avait pour signe distinctif un gonfanon de couleur vermeille unie que l’on appelait Oriflamme de Saint-Denis.
L’histoire raconte que lorsque l’empereur d’Allemagne voulut ravir la couronne de Philippe Auguste et envahir la France avec 200 000 hommes, le roi appela à lui toutes les paroisses et trouva 60 000 volontaires. Il se rendit à Saint-Denis pour communier et ramena l’Oriflamme avec lui pour prendre part à la bataille. Les Français eurent à lutter contre un ennemi plus de trois fois supérieur ; ils fléchirent tout d’abord sous le nombre mais « soudain, vers trois heures, du fond de la plaine ensoleillée, apparaît dépliée la Sainte Oriflamme ; une force mystérieuse s’échappe de ses plis : sa vue déconcerte, puis épouvante les ennemis. Ils cèdent, brisent leurs lignes et bientôt fuient de toutes parts ». Cet événement se produisit en 1214, à Bouvines. » (Guy Boulianne)
On voit bien que même en ce XIIIè siècle l'image du Labarum de Constantin n'est pas éloignée, pas plus que le signe du "In Hoc Signo Vinces".
Mais en revenant au XXIè siècle, (mais on nous dira sans doute que c’est là une tradition déjà bien ancienne pour pareil monument déjà victime des fureurs révolutionnaires) que penser de la scandaleuse profanation survenue dans l’après-midi du dimanche 18 mars 2018 lorsque, vers 15 heures, durant la célébration de l’office qui dut être interrompu, 80 personnes du Collectif Coordination des sans-papiers (93) ont fait irruption dans la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour manifester avec une banderole contre le projet de loi « Asile Immigration », obligeant les policiers à employer la force pour évacuer ces derniers ?
http://www.bvoltaire.fr/voile-islamique-megaphone-horde-envahit-necropole-rois-de-france/
Un événement, un fait divers comme un autre, diront les uns ; un incident qu’il est inutile de monter en épingle, jugeront les autres, renvoyant dans la grande lessiveuse du relativisme des choses une actualité à leurs yeux sans intérêt et ravalant l’incident à une simple échauffourée digne de l’évacuation d’un squat.
Mais il n'en est rien.
II- Sait-on bien que la basilique cathédrale de Saint-Denis n’a rien d’un lieu anodin ?
Sait-on en effet que la basilique cathédrale de Saint-Denis, en France, et la cathédrale orthodoxe Saints Pierre-et-Paul, mausolée grand-ducal de Saint-Pétersbourg, en Russie, sont deux monuments jumelés ? Et alors ? dira-t-on.
Sait-on que la basilique royale de Saint-Denis, qui a été élevée au rang de cathédrale en 1966, est la dernière demeure des rois et reines de France ? Oui, mais encore ? penseront quelques autres.
Sait-on que la cathédrale Saints Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg est devenue plus récemment que sa sœur française la grande nécropole qui a accueilli les dépouilles des Romanov (Pierre Ier dit le Grand (1672-1725), Catherine II dite la Grande Catherine (1729-1796), Alexandre Ier (1777-1825) et Nicolas II (1868-1918) depuis la mort du tsar Pierre Ier dit le Grand en 1725 ?
Sait-on encore que, construite sur la tombe de Saint-Denis, évêque missionnaire mort vers 250, l’abbaye royale de Saint-Denis a accueilli dès la mort du roi Dagobert en 639 et jusqu’au XIXe siècle, les sépultures de 43 rois, 32 reines et 10 serviteurs de la monarchie ?
Sait-on qu’avec plus de 70 gisants médiévaux et tombeaux monumentaux de la Renaissance, la basilique recèle en son sein le plus important ensemble de sculpture funéraire du XIIe au XVIe siècle ?
Sait-on encore que, conçue par l'abbé Suger, conseiller des rois, de 1135 à 1144 et achevée au XIIIe siècle sous le règne de Saint Louis, cette œuvre majeure de l’art gothique, cette église, cette basilique, cette cathédrale inaugure la place centrale de la lumière, symbole du divin, dans l'architecture religieuse de ce qu’elle demeure : l’ancienne nécropole chrétienne, catholique romaine des Rois de France ?
Sait-on tout cela, et plus précisément encore, la mosaïque de populations qui vivent à « Saint-Denis Basilique » sait-elle, imagine-t-elle au moins quelle côtoie un trésor de l’histoire de France ?
Disons les choses simplement : elle l’ignore, elle s’en moque probablement (pour dire les choses poliment) et considère de toute façon que cet édifice religieux dont la façade est architecturalement déséquilibrée est pour elle sans intérêt tout comme le sont les figures magnifiques d’une histoire – celle de la France -, qui lui est profondément étrangère, soit qu’elle ait été oubliée, soit qu’elle ne lui ait pas été enseignée, et dont elle perçoit qu'elle est celle d’un pays ouvert à tous les vents, qui ne se respecte plus, ne se donne plus les moyens de se faire respecter, et est frappé d’amnésie au point de laisser ses dirigeants et leurs courtisans détruire son passé prestigieux.
Que penser pourtant de ces mille ans d’histoire qui devraient susciter à tout le moins le même respect qu'une affiliation à la CAF ou à la CMU dès lors que l’on découvre, à côté de l’exposition actuellement consacrée aux Romanov (dont il est probablement inutile de demander qui ils sont aux clients qui fréquentent le marché ouvert place Jean-Jaurès, non loin du parvis de la cathédrale, un ex-lendit qui a tout du souk), l’invitation à participer dans ces lieux consacrés (une basilique), en tant que spectateur, à une « comédie mélodique pour tout public » dans laquelle - tenez-vous bien -, « le roi Louis IX (Saint - Louis, pour mémoire) y apparaît à son crépuscule (comme par hasard) à travers le regard de sa belle-fille, Isabelle d’Aragon, princesse aventureuse, et de sa quête d’amour courtois tandis que la croisade (on y est !) bat son plein à Tunis . Savant mélange, nous explique-t-on, de faits historiques et d’imagination pure, cette légende nimbée de musique médiévale et jazzy fait écho à des contes populaires tunisiens du XIXème siècle à propos de Saint Louis » ?
Imagine-t-on (et il suffit pour cela de regarder la photo du spectacle considéré sur le site proposant ledit "spectacle"), que cette mise en scène indigente ("Savant mélange de faits historiques et d’imagination pure, cette légende nimbée de musique médiévale et jazzy qui fait écho - j'insiste-, à des contes populaires tunisiens du XIXème siècle à propos de Saint Louis", a précisément lieu à l'endroit même comme le montre l'illustration mise en exergue du présent billet, où le roi de France Philippe Auguste a reçu l'Oriflamme de Saint-Denis, en 1190 ?
Des "contes populaires tunisiens" venus donner la réplique au vilain "roi Croisé" , souffrant de "blues" et fort opportunément décédé de la peste devant les remparts de Tunis, sans doute puni pour sa mécréance et son hostilité aux "Infidèles" de la Vraie Religion ?
Et tout cela dans la basilique royale des Rois de France ?
A quand le concert de rap ou le spectacle de hip-hop rappelant au nom de "l'immigration" et des "demandeurs d'asile" que les victimes de l'esclavagisme étaient elles aussi des "sans-papiers" privés de droits ?
On ne peut que s'interroger sur le cerveau laïcard et pernicieux qui a conçu pareil événement et celui ou ceux qui l'ont accepté dans un relativisme et un manque de respect élémentaires qui expliquent que tous les obstacles ont pu être levés par tous ceux qui, au nom d'un idéal politique perverti, n'ont pas hésité à profaner de manière différente un lieu saint et consacré et qui plus est historique.
Imagine-t-on un seul instant que des députés radicaux-socialistes, des instituteurs, des francs-maçons, des communistes, des libres-penseurs, tous anticléricaux mais viscéralement attachés avec honneur et patriotisme indiscutable à la République, à ses symboles et au principe de laïcité absolue qu'ils estimaient être de son essence, auraient pu tolérer voici un siècle, dans la basilique des rois de France, pareils débordements, pareille confusion politique et intellectuelle ?
La réponse est bien évidemment négative.
Que penser alors de cette déclaration frappée au coin de la malhonnêteté intellectuelle et de l'imbécillité sournoise du député Eric Coquerel (France Insoumise) répondant par messagerie Tweet à Marine Le Pen qui lui manifestait son indignation : « J’assume d’avoir soutenu cette occupation sans irrespect ni violence de sans-papiers qui ont rappelé symboliquement qu’une église était du côté du droit d’asile et des plus démunis. Et votre idée de profanation de la « nécropole de nos rois » c’est du pur Maurras » ?
La réponse est simple : on déraisonne complètement.
L'offense comme le scandale sont patents et mériteraient d'être punis à la hauteur du propos comme des actes accomplis.
III- Six questions méritent d’être posées et attendent une réponse :
- Peut-on imaginer en Russie la survenance de pareil événement dans la cathédrale Saints Pierre-et-Paul, mausolée grand-ducal de Saint-Pétersbourg avec la perspective d’intervention d’une unité des OMON, ce « détachement mobile à vocation particulière ? »
- Peut-on imaginer en France un « collectif » qui serait en faveur de l’expulsion des sans-papiers entrés et séjournant de manière illégale sur le territoire français et réclamant le droit d’asile dans un lieu chrétien qu’ils ont manifestement profané agir de même, accompagné d’un député, au sein de la Grande Mosquée de Paris, par exemple, à l’heure de la prière du vendredi, obligeant les fidèles à interrompre leur culte ?
- Peut-on sérieusement croire que la population musulmane (il suffit de regarder la vidéo) qui a fait irruption dans la basilique - cathédrale ignore le 72è péché que représente dans la Sourate 22, verset 25 du Coran, la profanation en général d’un lieu religieux tel qu’une mosquée et a fortiori une église, sauf à considérer qu’un tel lieu (chrétien) n’est pas sacré ?
- Peut-on sérieusement penser que le sacrilège commis dans la basilique - cathédrale de Saint-Denis fera l’objet par Mgr Pascal Delannoy, évêque catholique de Saint-Denis et vice-président de la Conférence des Evêques de France, d’une plainte pénale suivie d’effet et d’une protestation officielle suivie d’une cérémonie de réparation à laquelle toute la population de la ville comme toutes les populations d’Ile-de-France et de France, sans distinction de religion – devraient s’associer ?
- Peut-on enfin exclure la possibilité que ce gonfanon de couleur vermeille que constitue l’Oriflamme de Saint-Denis et dont la foule qui a envahi la basilique-cathédrale ignore la symbolique profonde puisse être une fois de plus un jour être utilisé pour défendre la France et rappeler l’existence de quelques valeurs intangibles qu’il appartient à la République en général et au ministre de l’Intérieur en particulier de faire respecter, sauf à prendre le risque que d’autres foules se lèvent pour rétablir l’ordre dans un très vieux pays en chantant la Marseillaise à défaut du Vexilla Regis ?
- Mais que se passe-t-il en France et combien de temps cela va-t-il durer ?
Il est urgent de stopper les machines.
Sources et bibliographie
1. Chanoine de Roquetaillade, Les grands pélerinages de France, Saint-Denis, p.30.
2. F. Funck-Brentano, Les Croisades, p.67.
3. Anne Lombard-Jourdan, Fleur de lys et oriflamme, signes célestes du royaume de France, presses du CNRS, 1991.
Voir ci-après l’excellent Blog de Guy Boulianne, in https://princefou.com/1997/11/11/loriflamme-de-saint-denis/
VIDEO
http://www.bvoltaire.fr/voile-islamique-megaphone-horde-envahit-necropole-rois-de-france/
A propos de Saint-Denis
http://www.saint-denis-basilique.fr/
https://www.tourisme93.com/marche-de-saint-denis.html
https://twitter.com/Femmesenlutte93/status/975378773079142400/photo/1
https://twitter.com/ericcoquerel/status/975865885834534912
https://www.mosqueedeparis.net/
https://grands-peches-kabair.site-islam.fr/?interdit=profanation-sanctuaire-sacree-la-Mecque
Cri de guerre des Capétiens, « Montjoie Saint-Denis ! » a succédé au simple « Montjoie ! » des xie et xiie siècles. Dans le roman de Guillaume au court nez on lit : « Roy Looy escrie Montjoie ! Diex aïe ! » Dans le roman de Wace : « Francheis crient Montjoie ! et Normans Dex aïe ! » Mais, à Bouvines (27 juill. 1214), alors qu'autour d'Otton on crie « Rome ! », autour de Philippe le cri de guerre est « Montjoie Saint-Denis ! ». Par la suite, en Bourgogne on a dit « Montjoie Saint-André ! » ; en Anjou « Montjoie Anjou ! » Le cri des ducs de Bourbon était « Montjoie Notre-Dame ! » ; celui de la maison royale d'Angleterre « Montjoie Notre-Dame Saint-Georges ! »
http://www.vexilla-regis.com/textevr/MontjoieetSaint.htm
Voir : Laura Hibbard Loomis, "L'oriflamme de France et le cri Monjoie au XIIe siècle", dans "Le Moyen Age", t. LXV (1959), p. 469 ; A. Lombard-Jourdan, "Montjoies et Montjoie dans la plaine Saint-Denis" dans "Paris et Ile-de-France" [sans doute "Mémoires de la Société d'histoire de Paris et de l'Ile de France"], t. 25 (1974) p. 141-181.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vexilla_Regis
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