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Accueil du site > Tribune Libre > La science exclusive, dernière idéologie ?

La science exclusive, dernière idéologie ?

 Pour l'opinion courante, l'idéologie évalue le bien de l'homme, le bien moral, social ou politique, tandis que la science cherche à expliquer tout phénomène empirique, en excluant toute interférence morale. À l'idéologie, les valeurs, à la science exclusive, les vérités. Mais la science ne prétend-elle pas elle aussi dire le bien de l'homme en considérant que tout frein moral au progrès scientifique est contraire au bien de l'homme ?

 "Les sciences ne pensent pas, elles calculent", disait Heidegger à Fribourg, en 1952. Mais alors, si elles ne pensent pas, leurs progrès n'est donc pas celui de la pensée, ni non plus celui du bien de l'homme, puisque le propre de l'homme est de penser. Descartes, lui, affirmait dans son Discours de la méthode que l'objet de la science est "de se rendre maître et possesseur de la nature". En recoupant cette affirmation avec celle de Heidegger, nous pouvons conclure que la science moderne exclusive est une mécanique intellectuelle qui ne pense pas, avide de possession et de domination, qui tend à faire de la nature et du vivant une mécanique aveugle, sans finalité. La théorie mécaniste de la nature est ainsi devenue "un fait avéré", comme le remarque le biochimiste Rupert Sheldrak. Telle est donc le dogmatisme idéologique de la science moderne : un point de vue exclusivement rationnel de l'empirique, une causalité sans finalité. Mais est-ce que cette logique rationnelle exclusive est une logique émancipatoire ? 

 
 S'émanciper, selon Jacques Rancière, c'est se désassujettir du mode de pensée et de parole auquel nous assignent les institutions dominantes. Il s'agit donc pour nous de nous émanciper de ce mode de pensée auquel nous sommes tous assignés aujourd'hui, à savoir, la logique rationnelle exclusive. Celle-ci présuppose par exemple que nous ne percevons que la surface de la matière, par le biais du toucher et de la vue. Tout comme on a présupposé pendant des millénaires le soleil mobile et la Terre immobile. Mais si nous percevions non pas la surface mais le fond de la matière ? Si le fond mouvant de la matière n'était rien d'autre que l'imagination ? Il est à noter que les neurosciences cognitives ont certes réussi à réduire la pensée humaine à une combinaison empirique, mais elles ne sont pas parvenues à le faire pour l'imagination. Le sujet imaginant serait donc déjà dans la connaissance du fond de la réalité empirique, et n'aurait donc pas besoin de l'intermédiation de l'objet pour accéder au fond de la connaissance. Hegel écrivait dans sa préface à la Phénoménologie de l'esprit que "la vérité est plus du côté du sujet que de l'objet". 
 
 Dans une démarche rationaliste, le sujet imaginant serait ainsi asservi à l'objet introuvable de son désir de connaissance du fond de l'empirique, et pour cause, la mouvance de notre imagination serait déjà le fond de l'empirique, c'est-à-dire une onde, une énergie empirique infiniment subtile, inobservable et inmesurable par la science. La physique quantique distingue la nature ondulatoire de la matière de sa nature corpusculaire. Je pense pour ma part que les réseaux complexes d'énergies ondulantes subtiles produisent un effet corpusculaire et ondulatoire mesurable ; une mouvance de l'imagination soutenue entrainerait donc un effet matériel corrélatif, observable et mesurable par la science. Malheureusement, la mouvance de notre imagination nous échappant le plus souvent, on ne peut diriger celle-ci que si on adopte une logique émancipatoire, en s'y tenant fidèlement jusqu'au bout. Cette corrélation entre le psychique et le physique a été notamment intuitionée par Jung et Pauli, sous la fameuse notion de synchronicité, tant décriée par les rationalistes.
Dès lors, comment conduire notre imagination pour nous émanciper de l'impératif rationnel, qui nous aliène finalement ?
 
 Il s'agit tout d'abord de nous émanciper du mesurable, c'est-à-dire de l'objet, et plus précisément de la dialectique sujet/objet qui remonte à Socrate. Il ne s'agit plus pour le sujet de tenter de se connaître par représentations conceptuelles mais de rendre sensible souverainement les moindres mouvements de son imagination, sans être assujetti à la moindre représentation. Le sujet doit donc se faire souverain. L'émancipation du sujet passe donc par une dialectique sujet/souverain, une dialectique qui nous conduit nécessairement à envisager la souveraineté divine. Le sujet est émancipé lorsqu'il ne résiste plus à cette souveraineté (comme dans le rêve, par exemple), et cela est d'autant plus difficile pour lui, à l'état de veille, que ce sont précisément ces résistances qui forment et déterminent le sujet. Pourtant, le désir d'émancipation, ce désir souverain est au fond de tout désir humain, un désir sans objet, ou plutôt un désir dont l'objet est le sujet, un sujet désiré par le souverain, auquel le sujet résiste, jusqu'à la mort le plus souvent. L'émancipation consiste donc à conquérir, à vaincre, à abolir ces résistances, essentiellement sémantiques, en transformant du sens (le sens du mot "matière", par exemple, ou du mot "mort"), au fil des indices sensibles suggérant notre émancipation. On transforme ainsi le sens de l'émancipation comme "résistance à une conquête" en "conquête de résistance". La seule perspective effectivement émancipatrice est donc une conquête sémantique.
 
 Dans la logique rationnelle on tente au contraire de fixer le sens sous forme de vérités réfutables, comme disait Karl Popper. Ces fixations du sens déterminent des résistances sémantiques, qui deviennent des résistances logiques, qui forment les vérités scientifiques, des vérités que la science corrige peu à peu au gré des contradictions empiriques, selon un instinct vérificateur, "un sens de la vérité qui n'est au fond, comme disait Nietzsche, qu'un sens de la sécurité". La logique rationnelle exclusive est donc finalement une logique sécuritaire, et non pas émancipatoire, c'est parce que l'instinct de sécurité est universel chez l'homme que la logique rationnelle est devenue universelle (l'instinct de sécurité est plus fort que celui d'émancipation, c'est ce qui fait la servitude des masses), une logique qui cherche vainement la sécurité parfaite, jusqu'à nous y asservir. Sécurité partout, confiance nulle part. Malgré les scandales à répétition de l'industrie pharmaceutique, chimique et nucléaire, on a toujours confiance en la science par souci de sécurité. La sécurité devient ainsi le prétexte à une dictature mondiale. Toute vérité scientifique aspire bien-sûr à rester égale dans le temps et l'espace, mais l'égalité parfaite c'est l'égalité du vide. Et c'est tellement vrai qu'Alain Badiou définit l'ensemble vide comme la plus simple expression rationnelle de l'Être, dont le déploiement ne serait que l'infinie multiplicité de cet ensemble vide. Ainsi, croire en la rationalité et la science, c'est croire à l'ensemble vide, c'est croire au vide. Voilà le nihilisme suprême. Mais en réalité nous ne croyons pas au vide, la nature humaine a horreur du vide, nous croyons à ce qui masque le vide, et ce qui le masque aujourd'hui, il faut bien le dire, c'est le billet de banque. Ce nihilisme réussi donc à s'établir et à se répandre sous la forme d'un nihilisme marchand sans frontières, dans un vide moral généré par la raison exclusive.
 
 Ce nihilisme triomphant est sans doute la dernière idéologie, car ce nihilisme scientifique, fer de lance de l'arrogance occidentale, étant devenu universel, planétaire, sa chute sera donc tout autant universelle et entraînera l'effondrement de l'humanité entière. Le rationalisme exclusif s'effondrera sur le vide qu'il génère quand le billet de banque ne pourra plus masquer ce vide. Étant donné la profonde crise monétaire actuelle, on peut craindre que la dernière idéologie va bientôt s'effondrer, et l'humanité périr.
Lotfi Hadjiat 
 

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25 réactions à cet article    


  • xmen-classe4 xmen-classe4 1er juillet 2014 18:48

    les lettres se forment et se confondent a des pâtés maisons, des pâtés de maisons et finalement se sont pas mieux que des pâtes de mouches...


    • baron 1er juillet 2014 20:12

      Illisible, une suite de citations, passé deux paragraphes je laisse tomber, incapable de déterminer si ce texte a le moindre sens.


      Bref, une magistrale erreur éditoriale..

      • claude-michel claude-michel 2 juillet 2014 08:52
        La science n’est pas exclusive..elle est une composante de la pensée humaine...comme le frein n’est qu’une partie du vélo..ou le papier toilette au WC.. !

        • Tzecoatl Claude Simon 2 juillet 2014 09:05

          « Étant donné la profonde crise monétaire actuelle, on peut craindre que la dernière idéologie va bientôt s’effondrer, et l’humanité périr. »


          L’auteur a donc le choix : inventer une nouvelle idéologie ou laisser périr l’humanité.

          • bourrico6 2 juillet 2014 09:06

            Article de merde, torchon immonde de propagande « finaliste ».

            Crasse et ignorance, les mamelles de la religiosité.

            A gerber !!


            • Gollum Gollum 2 juillet 2014 10:17

              Très bon texte. 


              Vous avez mis le doigt sur ce que je n’ai cessé ici de mettre l’accent, à savoir l’aspect entropique de la logique binaire d’Aristote, et qui est à la base même des sciences occidentales, la division sujet/objet impliquant de considérer à terme tout ce qui est extérieur à nous comme objet exploitable et manipulable.. L’aspect « paresse intellectuelle » de cette logique qui implique de se satisfaire de la perception des sens et donc son matérialisme sous-jacent.

              A l’inverse vous n’avez pas suggéré le remède à cet aspect des choses qui est la logique tétravalente, qui est d’ordre initiatique, et qui brise l’aspect « utilitariste » de la pensée mais restitue à l’inverse la vérité des choses. Se tourner vers Lao-Tseu, ou ici en Occident vers Abellio.

              Je me souviens avoir vu sur le site de Jean-Pierre Petit une page sur cette logique tétravalente, Petit semblant penser que la  logique habituelle dans les sciences étant insuffisante. Curieusement il ne cite pas Abellio ni me semble-t-il Lupasco qui s’est essayé à créer une nouvelle logique alternative..

              • Rounga Rounga 2 juillet 2014 10:31

                Faire de la méthode scientifique notre seul rapport au monde et à l’existence est effectivement une impasse. La science nous donne le pouvoir, mais elle est incapable de nous procurer la joie, qui est le fruit de la vie spirituelle. Il faut cependant bien avoir conscience que cette tendance à la « science exclusive », comme vous l’appelez, n’est pas accidentelle, mais est le résultat d’un long processus de négation de la dimension spirituelle de l’être humain.
                J’ai écrit un article qui prévoit quel sera l’aboutissement de la science, mais il tarde à passer la modération, et je crois bien qu’il ne sera pas publié.


                • Neymare Neymare 2 juillet 2014 11:05

                  "cette tendance à la « science exclusive », comme vous l’appelez, n’est pas accidentelle, mais est le résultat d’un long processus de négation de la dimension spirituelle de l’être humain."

                  Tout a fait
                  L’humanité est une entité psychique en elle meme : elle doit, comme nous tous individuellement, passer par des phases d’apprentissage. L’une de ces phases consiste en l’éloignement de ce qu’elle est réellement pour qu’elle s’individualise, d’ou le processus de négation de la dimension spirituelle, dont l’un des outils est la science. C’est un peu comme l’adolescent qui s’éloigne de ses parents pour se sentir vivre indépendemment, ce qui est une phase bien entendue nécessaire. L’humanité se rendra vite compte qu’elle ne peut vivre de façon égoiste en surexploitant la nature, et reviendra vers la nature (il n’existe pas d’indépendance entre la nature et l’humanité), la nature comprenant l’aspect spirituel de l’etre humain. Tout comme l’adolescent rebelle finit par se fondre dans la société ou périr.
                  La science servira alors a ce retour a la nature, mais une science qui ne sera plus uniquement centrée sur le matérialisme


                • Éric Guéguen Éric Guéguen 2 juillet 2014 12:56

                  Je suis surpris, une fois de plus, de constater que tant de gens éprouvent le besoin de saquer un texte intelligent (je parle des votes en tête d’article)...
                   
                  Bonjour Monsieur Hadjiat, et merci pour ce texte.
                  Il y a une phrase que vous avez placée dans le chapô et qui serait, selon moi, sujet à précision. Vous dites : « À l’idéologie, les valeurs, à la science exclusive, les vérités. »
                  Personnellement, je n’aurais pas dit tout à fait ça. J’aurais juste remplacé le mot « vérités » par le mot « faits ». Le problème est bien là, je trouve. La science moderne se targue de s’établir sur des faits, ce qu’on ne peut lui dénier, puis, par un glissement sémantique prenant appui sur le désenchantement du monde, elle en vient à dire que tout ce qui n’est pas de l’ordre du fait palpable est non avenu, donc contraire à la vérité. C’est là que l’escroquerie intervient, en sous-entendant que ce qui n’est pas accessible (aujourd’hui ou à jamais) à la raison humaine (i.e. de tous les hommes) n’est qu’un continent de fadaises.

                  Deuxième remarque de ma part. Je trouve important de dire que le fait de croire en des valeurs qui ne se démontrent pas en laboratoire ne renvoie pas nécessairement à la Révélation. Ce n’est pas parce que l’on est sensible à la transcendance (et à l’existence de l’âme en particulier) que l’on croit en Dieu. Je ne suis pas concerné par ce que je dis car il se trouve que je crois en Dieu, vous avez dit vous-même être dans ce cas dans une vidéo. Mais il y a des gens que cela concerne, et il serait dommageable de les rejeter dans le « camp » des scientistes sous prétexte qu’ils n’ont pas la foi. J’entends par là qu’un retour en grâce de la métaphysique est tout à fait possible dans un champ strictement laïque.

                  Je suis, comme vous, étudiant en philosophie, et j’espère avoir un jour le temps et le courage de mener une thèse sur un tort partagé : celui, au Moyen Âge, d’avoir amalgamé téléo-logie et théo-logie ; celui, à l’époque moderne, d’avoir fait la même erreur et, par haine de la religion, d’avoir condamné toute téléo-logie comme étant fatalement théo-logique.

                   

                  Bien à vous,

                  EG


                  • Neymare Neymare 2 juillet 2014 13:19

                    " Mais il y a des gens que cela concerne, et il serait dommageable de les rejeter dans le « camp » des scientistes sous prétexte qu’ils n’ont pas la foi"
                    Il n’y a rien d’antinomique entre la religion, et la science. Ce sont tous des descriptions partielles (et souvent partiales) de la réalité.
                    Les religions tentent de décrire par des concepts connus des expériences spirituelles, quelque chose qui est en dehors des concepts humains, ce qui évidemment modifie considérablement la réalité.
                    La science tente de décrire notre monde, en faisant évidemment l’impasse sur l’expérience empirique, elle considère donc juste les effets et non les causes.
                    C’est uniquement la recherche personnelle, en soi, en se libérant de tous les dogmes et en jugeant par soi meme qui permet d’atteindre la réalité, et c’est la réalité, c’est pas de la religion, ni de la science, c’est la réalité, point barre, elle n’a besoin de rien et se suffit a elle meme


                  • Éric Guéguen Éric Guéguen 2 juillet 2014 14:30

                    "C’est uniquement la recherche personnelle, en soi, en se libérant de tous les dogmes et en jugeant par soi meme qui permet d’atteindre la réalité, et c’est la réalité, c’est pas de la religion, ni de la science, c’est la réalité, point barre, elle n’a besoin de rien et se suffit a elle meme."
                     
                    Je vous semble vraiment en contradiction avec ce que vous dites ? Je ne dis pourtant pas autre chose. J’insistais juste sur le fait que la recherche des causes - qui sont bien réelles, bien qu’absconses - est de nos jours rejeté comme l’œuvre de théologiens obscurantistes. Il suffit de voir la haine pot-au-feu et bas de plafond que cet article déclenche pour s’en convaincre...


                  • Éric Guéguen Éric Guéguen 2 juillet 2014 14:33

                    ...« Propagande finaliste » entend-on même au-dessus, de la part de quelqu’un dont, au moins, le pseudo annonce la couleur.


                  • Neymare Neymare 2 juillet 2014 14:39

                    « Je vous semble vraiment en contradiction avec ce que vous dites ? »
                    Non, je suis d’accord avec ce que vous dites, je ne faisais que le souligner


                  • Éric Guéguen Éric Guéguen 2 juillet 2014 14:46

                    Pardon, je n’avais pas compris.


                  • bourrico6 2 juillet 2014 16:26

                    ...« Propagande finaliste » entend-on même au-dessus, de la part de quelqu’un dont, au moins, le pseudo annonce la couleur.

                    Le pseudo... je vois le niveau des philosophes en carton....

                    Je cite : « une causalité sans finalité »

                    Désolé, mais la science n’a pas à expliquer le monde, c’est vous qui ne comprenez pas ça.
                    Je ne vois pas pourquoi il y aurait une finalité, et encore moins pourquoi la science devrait s’en expliquer.

                    Cessez de péter plus haut que votre fion, vous êtes sur AV, pas sur un forum spécialisé, on dirait du mauvais Dugué.


                  • Éric Guéguen Éric Guéguen 2 juillet 2014 16:35

                    Il semblerait que j’aie levé une truffe...
                    La réponse faite plus bas à bakounine vaut aussi pour vous.
                    En attendant de vos nouvelles.


                  • Montdragon Montdragon 2 juillet 2014 13:30

                    Mon détecteur à takkiah et « Savant en Islam » est sur le rouge.
                    Mr est « philosophe, écrivain » ?
                    On sent le texte Ctrl-C, Ctrl-V, mal maitrisé de bout en bout, sans parlé des fotes dortograf.
                    Vous me rappelez quelques marocains de ma connaissance, savants en rien et cons en tout.
                    Prochain article, « Allah est grand, la preuve scientifique par l’analyse ondulatoire des neutrinos ».
                     smiley


                    • _bakounine 2 juillet 2014 15:34

                      Une bouillie intellectuelle visant à discréditer la méthode scientifique, sans succès sauf pour les nigauds, remplie de sophismes et de raccourcis douteux visant à faire la propagande de l’obscurantisme religieux.


                      Article qui fait preuve d’une absence totale de jugeote de la part de l’auteur quant au constat du monde actuel qui, justement, est tout sauf gouverné par la raison. Le règne de l’argent est tout sauf l’expression d’une pensée raisonnable, mais bien une invention au départ pragmatique (et pragmatisme != raison) qui s’est transformé en occasion d’assouvir la domination prédatrice du possédant..
                      Et puis il suffit de voir le net pour voir à quel point la pensée anti-scientifique se développe... cf cet article. Le pis, c’est qu’il s’agit le plus souvent de personne n’ayant tout simplement rien pigé à la science, ou qui confondent la Science avec un grand S, à savoir un protocole d’acquisition et de remise en cause des savoirs basé sur des méthodes rationnelles et empirique, et ce que le capitalisme fait de la Science, à savoir du matérialisme consumériste.

                      Et c’est sans parler de l’auteur qui se prend pour Nostradamus dans son dernier paragraphe...

                      • Neymare Neymare 2 juillet 2014 16:03

                        « Et puis il suffit de voir le net pour voir à quel point la pensée anti-scientifique se développe »
                        C’est plutot de la pensée qui se libère du rationalisme scientifique, plutot que de la pensée anti scientifique
                        Il me semble que personne (hormis peut etre des extremistes religieux) n’est contre la science, ou ne remet en question les résultats qu’elle obtient (quoi que tout résultat scientifique est susceptible d’etre remis en question par de nouvelles données comme l’évolution vue par Darwin peut etre en partie remise en question par l’épigénétique par exemple)
                        Je pense que ce qui est discutée ici est plutot le fait de ne faire confiance (et de ne rien voir en dehors) qu’à la science, au détriment de l’expérience humaine, l’expérience de la vie qui ne peut etre mise en équation


                      • Éric Guéguen Éric Guéguen 2 juillet 2014 16:32

                        Entre la raison pure et la révélation effusive, il y a un champ d’investigation qui s’offre au philosophe métaphysicien. Celui-ci n’est ni scientifique, ni théologien. Il prend la défense de la transcendance face à la science sèche, et celle des bienfaits de la science face aux dogmatismes religieux.

                        Il n’a besoin ni de la foi, ni d’un doctorat. Il n’a besoin que de bon sens, de patience, de courage et de probité.

                         

                        Quant à la toute-puissance économique, elle dérive davantage selon moi d’un excès de zèle dans les chiffres que dans les humanités. Il n’est que de voir combien sociologues et économistes ont à cœur, sur nos plateaux télé, de brandir qui des courbes, qui des pages chiffrées pour constater à quel point ils courent tous après le label scientifique, sans lequel tout travail de l’esprit passe pour folklorique.


                      • Neymare Neymare 2 juillet 2014 16:43

                        "Celui-ci n’est ni scientifique, ni théologien. Il prend la défense de la transcendance face à la science sèche, et celle des bienfaits de la science face aux dogmatismes religieux."
                        N’oublions pas qu’une bonne partie de la science, la chimie par exemple qui provient de l’alchimie, la physique de Newton, la science des anciens égyptiens, et nombres de scientifiques proviennent en droite ligne de cette recherche métaphysique, dont la science est le complément et le prolongement (et non l’inverse)


                      • Maître Yoda Castel 2 juillet 2014 18:09

                        "ou qui confondent la Science avec un grand S, à savoir un protocole d’acquisition et de remise en cause des savoirs basé sur des méthodes rationnelles et empirique, et ce que le capitalisme fait de la Science, à savoir du matérialisme consumériste.« 

                        Non. Le dernier est la conséquence logiques de la pensée réductionnisme et donc c’est encore aujourd’hui ce qu’on considère comme »scientifique". Mais la pensée holistique ne demande qu’une seule chose : que la science évolue et permet au genre humain de s’ouvrir à d’autre chose qu’aux intérêts sordides des multinationales.


                      • epicure 3 juillet 2014 22:54

                        @Par Castel (---.---.42.50) 2 juillet 18:09 


                        Faux

                        Déjà il faut distinguer deux concepts différents qui sont nommés avec le même mot :

                        - le matérialisme philosophique : qui définit l’univers et ce qui le compose comme son propre moteur. Tout événement dans l’univers n’a comme seule cause une partie ou l’ensemble de l’univers ( effet de la gravitation des galaxies par exemple) , et ce en descendant au niveau le plus bas.

                        Ou dit en quelque mots philosophiques : l’univers est immanent

                        Dans les temps ancien le seul composant de l’univers connu c’était al matière donc cela s’est appelé le matérialisme. Donc dans le matérialisme historiquement c’est la matière en tant que composant de l’univers qui est son propre moteur. Historiquement chez les matérialistes la matière était décrite par des atomes , d’où l’appellation ancienne d’atomisme pour les premiers atomistes.

                        Rajouter l’énergie à la matière comme composant de l’univers ne change rien à l’ontologie matérialiste comme dirait l’auteur de l’article, puisque c’est toujours un composant de l’univers.

                        C’est cette pensée qui a façonnée la science moderne, même Galilée faisait référence aux atomistes.

                        Appliquée aux personnes, cela donne l’individualisme : l’individu est son propre moteur.

                        Les vrais philosophies matérialistes sont donc en général individualistes (au sens originel).

                        et puis il y a

                        - le matérialisme vulgaire, qui est devenu consumériste, c’est à dire l’appétit de l’acquisition de choses matérielles. Parfois jusqu’à ce que cela devienne le seul moteur de la personne.

                        Le matérialisme consumériste, n’est pas l’héritier du matérialisme philosophique et de la science.

                        D’ailleurs l’un des premiers philosophe matérialiste Épicure, prônait une philosophie de vie, mais qui rejetait l’appétit de la possession matérielle car reposant sur la modération dans la recherche des désirs et le rejet des désirs non naturels et non souhaitables car entrainant des troubles de l’âme, en premier ceux qui génèrent un désir sans limite, qui ne peut pas être rassasié. 

                        De même que chez Marx, son matérialisme rejette ces notions de matérialisme vulgaire qui favorise la concentration du pouvoir capitaliste.

                        Donc il n’y a aucun lien entre le matérialisme consumériste et le matérialisme scientifique ou philosophique.

                        Et Marx est le cas le plus célèbre qui montre que le matérialisme philosophique permet de dénoncer, lutter et opposer un contre modèle au pouvoir et aux intérêts sordides des multinationales.

                        Le capitalisme repose sur des principes particularistes, donc la réponse au capitalisme des multinationales, ne peut venir que de ce qui s’oppose aux principes particularistes, les principes universalistes .

                        Hors justement les philosophies matérialistes, sont compatibles avec les principes universalistes, c’est justement le cas avec Marx.

                        En fait c’est le cas de toute une grande part de la famille philosophique socialiste ( je ne parle pas des membres du PS actuel qui n’en font pas partie) et pas que Marx. C’est à dire la définition d’une société où tous les individus dans leur ensemble, sans en laisser sur le carreau, sont le moteur de cette société , et non juste les capitalistes gloutons qui écrasent les autres pour grossir encore plus.

                        Sinon la recherche fondamentale a toujours évoluée indépendamment des appétits des gloutons capitalistes. Quand einstein a créé sa théorie de la relativité, il n’avait pas derrière lui des fabriqaunts de satellites pour réaliser le réseau GPS, il l’a fait sans se soucier de savoir s’il y allait avoir des applications commerciales ou pas.
                        Donc il faut bien distinguer les choses : ce qui relève de la science, et d’autre part comment des personnes utilisent les applications pratiques issues des découvertes scientifiques, et cette dernière chose est indépendante de la science, et ne fait pas partie de son objet.


                      • Maître Yoda Castel 4 juillet 2014 09:09

                        "Sinon la recherche fondamentale a toujours évoluée indépendamment des appétits des gloutons capitalistes. Quand einstein a créé sa théorie de la relativité, il n’avait pas derrière lui des fabriqaunts de satellites pour réaliser le réseau GPS, il l’a fait sans se soucier de savoir s’il y allait avoir des applications commerciales ou pas.
                        Donc il faut bien distinguer les choses : ce qui relève de la science, et d’autre part comment des personnes utilisent les applications pratiques issues des découvertes scientifiques, et cette dernière chose est indépendante de la science, et ne fait pas partie de son objet.
                        "

                        Einstein est un très mauvais exemple puisqu’il s’appliquait à comprendre la et les physique(s) globalement. Nous sommes à une époque où la spécialisation domine tout, en science comme ailleurs. Si vous avez le nez plongé dans votre spécialité, si vous n’avez pas de vue d’ensemble, vous êtes forcément une victime des lobbys qui vont profiter de cela. Des Einstein qui prennent en compte tous les facteurs de l’humanité, on en manque.


                      • Darkhaiker Darkhaiker 3 juillet 2014 12:00


                        Merci pour votre texte courageux et questionneur : de ce genre, ils sont trop rares pour ne pas être salués comme « sortie » en soi. On aimerait les transformer en « sorties » hors de soi, en « sortie

                        culturelle » de la dernière chance. Le siège n’a que trop duré : même les enfants n’ont plus aucune chance. Une chevalerie doit se lever, mais nettoyée de ses pestes et de ses poux. Merci en tout cas pour votre geste résume bien votre titre d’article. Toute vérité mène à un minimum de noblesse d’esprit.


                        « S’émanciper, selon Jacques Rancière, c’est se désassujettir du mode de pensée et de parole auquel nous assignent les institutions dominantes. » Certainement, mais encore faut-il montrer la nécessité véritable ou vraie de ce désassujettissement : si le pouvoir est mauvais par nature, la réponse doit d’abord apporter une alternative bonne avant opération de remplacement. Le remplacement vient du bien et le mieux du vrai. Une institution dominante n’est pas mauvaise parce qu’elle domine, ou alors il faut se désassujétir de toute autorité. Et là on est dans un domaine beaucoup moins simple : après l’autorité, il faut se débarrasser de ce qui la fonde : le sens, qui nous fait, c’est vrai, nous tourner vers une certaine science et les moyens qu’elle utilise pour fonder son autorité, qui, à l’analyse, sont les mêmes que pour toute autorité : peur, inconnu, besoin de repères et d’explication, raison et vérité en lesquels « croire », plutôt que comme alibis théoriques invérifiables, comme cela « s’universalise » de plus en plus, si l’on inclut le relativisme absolu comme l’un de ces alibis.


                        Donc si l’on ne sait pas bien ce que l’on fait, on risque de s’émanciper de l’une des dernières vérités encore vivante (non construite) pour conquérir un nouveau mensonge. Mieux vaut le pire immobilisme – comme plus grande vertu ! Tout en mesurant bien la racine négative fabriquée d’un tel immobilisme « positif » : un bien issu du moindre mal, ou pire : construit à partir et sur lui. Rien ne remplace la vérité – la première comme la dernière (comme fruit positif du devenir).


                        « L’émancipation consiste donc à conquérir, à vaincre, à abolir ces résistances, essentiellement sémantiques. (…) « La seule perspective effectivement émancipatrice est donc une conquête sémantique. »


                        La vraie émancipation découle de l’abandon du non-sens plutôt que de la conquête de résistances définies à partir d’un non-sens. Qu’est-ce que le « sémantique » sinon la théorie d’un sens construit à partir du non-sens scientifique nihiliste décrit plus bas ?


                        « Dans la logique rationnelle on tente au contraire de fixer le sens sous forme de vérités réfutables (...) » Une logique qui tente de fixer le sens n’est pas une logique, c’est une absurdité logique, un suicide, un nihilisme : c’est le sens qui nous fixe et nous bouge. Le sens est ondulatoire, ni fixe ni dynamique mais il est centré à partir d’une fixité supérieure qui définit la raison de ce sens et non l’inverse (la raison définissant le sens).


                        (…) parce que l’instinct de sécurité est universel chez l’homme que la logique rationnelle est devenue universelle (l’instinct de sécurité est plus fort que celui d’émancipation, c’est ce qui fait la servitude des masses) (…)  »


                        L’instinct de sécurité est universel chez l’homme parce que la sécurité est un besoin fondamental de l’homme et que ce besoin n’est nulle part satisfait – même au minimum : au contraire nous sommes au milieu de conflits culturels insaisissables et de nettoyages par le vide enclenchés depuis plusieurs décennies, à l’intérieur de notre propre culture à partir d’autres concurrents pour la domination globale matérielle, donc rationnelle. Cette désécurisation est un déracinement qui permet l’affaiblissent de base de toute pensée vraie et libre, donc « irrationnelle ».


                        « (…) nous croyons à ce qui masque le vide, et ce qui le masque aujourd’hui, il faut bien le dire, c’est le billet de banque. (…) dans un vide moral généré par la raison exclusive. »


                        Le nettoyage par le vide opéré n’est pas un résultat, c’est un objectif stratégique de type scientifique effectivement nihiliste. Mai il est naïf de croire que derrière ce nihilisme il n’y a rien ni personne : nous y sommes tous, par l’instinct de sécurité cité plus haut, embarqués de force pour une expédition sans retour, et nous le savons mais ne le croyons pas suffisamment pour avoir le courage de le penser clairement pour le dire sans « raisonner » logiquement sans issue « scientifique » liée au système de pensée dominante établi sur le mensonge de ce nihilisme. Faire ce constat serait une telle déflagration intérieure que nous ne sommes pas « sûrs » que notre « esprit » tiendrait le coup. Le risque est donc une telle folie personnelle et collective, sociale qu’elle est infiniment plus effrayante que notre simple sécurité au niveau instinctuel : elle submergerait tout « organisationnel » (Sécurité partout, confiance nulle part).


                        Ce chantage psychologique au final est donc inscrit et imposé d’abord au niveau psychique « globalisé » de l’équilibre de nos « échanges ». Donc c’est un « sauve-qui-peut » à la fois civilisationnel et anthropologique qui submerge et immobilise nos esprits conditionnés autant que la satisfaction contrôlée de chaque besoin.


                        « Étant donné la profonde crise monétaire actuelle (...) »


                        Il n’y a pas de crise monétaire : il y a des politiques et derrière ces politiques, des objectifs précis comme un plan comptable. Cette naïveté rationnelle consistant à s’en tenir à la surface vérifiable des choses est irrationnelle au sens non scientifique du terme aussi bien qu’au sens vrai d’une vraie science (non celle qui construit mais celle qui décrit le sens, l’éclaire et l’inclut heureusement).



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