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Accueil du site > Tribune Libre > La « Sécurité sociale professionnelle » de Ségolène Royal n’est pas (...)

La « Sécurité sociale professionnelle » de Ségolène Royal n’est pas celle de Nicolas Sarkozy

La Sécurité sociale professionnelle... Ces termes sont désormais utilisés tant par Nicolas Sarkozy que par Ségolène Royal. Derrière ces mêmes mots ce sont pourtant des conceptions antagonistes des (non)-protections des salariés qui nous sont proposées.

Nicolas Sarkozy

 

En octobre 2005, alors que le Premier ministre ne cesse de défendre le « modèle social français », Nicolas Sarkozy cherche à s’affirmer sur le terrain social. Lors d’un discours prononcé au Centre de recherche d’Arcelor, à Maizières-lès-Metz (Moselle), Nicolas Sarkozy parle de la Sécurité sociale professionnelle : « Il convient que les protections soient désormais attachées aux salariés et non aux emplois qu’ils occupent. » Le président de l’UMP parle ensuite rarement de la Sécurité sociale professionnelle. Il privilégie la nécessité d’une « plus grande flexibilité dans l’emploi » et la défense du « contrat unique ». Depuis, Nicolas Sarkozy a changé... Il visite les usines, s’adresse à « la France qui souffre » et à « ceux qui se lèvent tôt », ses nouvelles références sont Jaurès et Blum... Dans ce nouveau contexte, la Sécurité sociale professionnelle fait son retour lors du discours de Saint-Etienne, le 9 novembre dernier : « Ma conception de la Sécurité sociale professionnelle, c’est aussi une plus grande exigence dans la préservation de l’équilibre entre les droits et les devoirs. Toute personne au chômage qui satisfera à l’obligation dûment vérifiée d’une recherche active d’un emploi verra ses droits à indemnisation préservés. Je propose que pour les bas salaires, ces droits ne puissent être inférieurs à leurs salaires antérieurs. Mais en cas de manquement à cette obligation, par exemple en cas de refus d’un emploi correspondant aux qualifications de la personne ces droits devront être réduits. En cas de refus répétés, ils devront être supprimés. Il est temps de parler vrai. La solidarité c’est pour aider ceux qui veulent s’en sortir, pas pour protéger ceux qui ne font rien. »

 

 

La Sécurité sociale professionnelle version Sarkozy serait donc une « plus grande exigence dans la préservation de l’équilibre entre les droits et les devoirs »... Côté devoirs, on voit... Côté droits, c’est beaucoup moins clair ! Le contrat unique serait accompagné de « droits sociaux qui augmenteraient en fonction de l’ancienneté de l’employé ». Cette histoire de droits progressifs est un mirage. Nombre de salariés « flexibilisés », c’est-à-dire encore plus précarisés qu’aujourd’hui, auront bien du mal à voir leurs droits progresser dans un tel système. Ceux qui vont aujourd’hui de contrat précaire en contrat précaire avec des périodes de chômage entre les contrats iront demain de contrat unique en contrat unique avec toujours des périodes de chômage entre les différents contrats. En définitive, la situation des salariés concernés ne sera pas substantiellement modifiée. Le contrat unique, c’est moins de droits pour les salariés. On est là bien loin du renforcement des protections du travailleur.

 

 

La flexibilité... Le chômage de masse place les entreprises en position de force sur le marché du travail. Dans ce contexte, ce n’est pas un hasard si ce sont les moins qualifiés, ceux que l’on peut le plus facilement remplacer, qui ont les emplois les plus précaires. De plus, il n’est aucunement démontré que les entreprises ont besoin de plus de flexibilité pour résister à la concurrence internationale. Ne serait-ce pas d’ailleurs la stabilité et la sécurité du salarié qui favoriseraient sa productivité ? Tout cela pour dire que le développement de la flexibilité prôné par Nicolas Sarkozy va, lui aussi, à l’encontre de la sécurisation des parcours professionnels.

 

 

Enfin, quand Nicolas Sarkozy parle de Sécurité sociale professionnelle, il ne dit jamais rien des questions essentielles qui pourraient donner un contenu crédible à cette expression. La sécurisation des parcours professionnels interroge, entre autres, les dispositifs de formation et la qualification des salariés ; elle implique aussi un haut niveau de prélèvements obligatoires tel qu’il existe déjà dans plusieurs pays scandinaves. Ce dernier aspect est totalement éludé par Nicolas Sarkozy.

 

 

Ségolène Royal et le projet socialiste

 

Du côté de la candidate socialiste, dans son pacte présidentiel présenté ce dimanche, le concept de sécurité sociale professionnelle est précisément défini. Sa mise en place, garantie par l’Etat, doit permettre à chaque personne privée d’emploi de se voir proposer par les pouvoirs publics un contrat de droits et devoirs comportant :

 

- une rémunération, pendant un an, égale à 90 % du dernier salaire net perçu

 

- une formation qualifiante

 

- une aide personnalisée à la recherche d’emploi qui serait assurée par le service public de l’emploi.

 

 

Dans le projet socialiste, c’est la création d’une « couverture professionnelle universelle » qui est déclinée : « Nous le ferons avec les partenaires sociaux dans une grande négociation sur la Couverture professionnelle universelle (CPU). Elle assurera les trois éléments majeurs du travail : l’emploi, une garantie de ressources et la promotion professionnelle. Dans ce cadre, nous créerons un droit individuel à la formation tout au long de la vie d’autant plus élevé que la formation initiale aura été courte. Il prendra la forme d’une carte vitale professionnelle. Nous unifierons les droits des demandeurs d’emplois : une garantie de ressources de base, ouverte à tous les actifs privés d’emploi et financée par la solidarité nationale et un régime complémentaire, proportionnel au dernier salaire ; l’Unedic, géré par les partenaires sociaux. Chaque demandeur d’emploi bénéficiera d’un accompagnement individualisé dans un dispositif comportant un bilan, la formation professionnelle et un référent unique. Nous lancerons une négociation pour aller vers un service public de l’emploi unifié mettant en synergie les différents acteurs de la politique de l’emploi, notamment les régions qui sont l’échelon pertinent pour définir les orientations et les objectifs de la politique de formation. »

 

 

A l’heure où la remise en cause de la notion de carrière est une donnée (il est certain que de moins en moins de salariés font et feront une carrière linéaire au sein de la même entreprise), il y a une responsabilité collective à garantir à chacun un revenu et une activité (emploi ou formation) tout au long de sa vie professionnelle. Les carrières « normales » deviendront une succession de périodes de travail et de périodes d’apprentissage de nouveaux savoirs. Les premières périodes doivent évidemment être payées par les employeurs. Les secondes doivent être financées par la collectivité. C’est pourquoi l’expression Sécurité sociale professionnelle est particulièrement bien appropriée. La construction de ce dispositif relève sans aucun doute d’une rare complexité. L’enjeu est essentiel : lutter enfin efficacement contre le chômage de masse tout en satisfaisant les besoins des entreprises et, évidemment, les salariés. Le mérite du projet socialiste, même s’il est loin de répondre à nombre de questions et notamment à celle du financement du dispositif, est de commencer à appréhender sérieusement la complexité de la Sécurité sociale professionnelle.

 


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19 réactions à cet article    


  • Ursa Major (---.---.4.51) 14 février 2007 13:32

    En matière de « droit » (ou de devoir ?) du salarié, selon le candidat de l’UMP, il y a bien sûr le fameux « travailler plus pour gagner plus », basé, dit-il, sur le volontariat mais en oubliant de signaler que le salarié est en état de subornation envers son employeur et qu’il devra bien effectuer le temps de travail imposé par celui-ci. Encore heureux pour ce salarié d’avoir un emploi, n’est-ce-pas ?

    Concernant la couverture d’un nouveau chômeur, selon la candidate socialiste, il semble qu’une couverture d’un an à 90% afin de suivre une « formation qualifiante » soit un délai trop court pour nombre de formations diplômantes... Même avec Mme Royal, on n’arrivera pas encore à la flexsécurité à la danoise. Et avec les autres principaux candidats, c’est pire...


    • pervenche (---.---.72.157) 15 février 2007 09:05

      Pour moi, ce qui était important dans le discours de dimanche, c’est que la sécurité sociale professionnelle n’est pas réservée qu’aux chomeurs, mais aussi pour les salariés qui veulent quitter leur entreprise parce qu’ils sont mal ou que l’entreprise va mal. Ils peuvent démissionner et toucher 90% de leur salaire pendant un an pour rechercher un nouvel emploi. C’est cela la liberté


    • (---.---.208.241) 15 février 2007 11:59

      Claude ALLEGRE (Ancien ministre de François Mitterrand) « A vrai dire, les idées saugrenues de Ségolène que les Français découvrent chaque jour, j’en ai soupé. Un jour, elle déboule dans mon bureau avec un projet d’arrêté qu’elle voulait me faire signer. Il s’agissait d’interdire les strings au collège. Je lui ai dit que je ne voulais pas me couvrir de ridicule, elle est repartie vexée. Le lendemain, elle voulait suspendre le directeur des Arts et Métiers parce qu’il n’avait pas supprimé le bizutage, etc. Mais jamais ses idées ne concernaient la pédagogie, l’égalité des chances ou une réforme quelconque de fond. C’étaient toujours des gadgets d’autopromotion... »

      Alain ETCHEGOYEN (Ancien conseiller de Claude Allègre au ministère de l’Education Nationale) Il vient de publier « Votre devoir est de vous taire ». Il consacre un chapitre à ses relations avec Ségolène Royal, « une expérience qui restera parmi les deux ou trois plus décevantes et plus pénibles que j’ai faites dans ma vie politique ». Il dénonce un personnage « parasité par les questions d’image, qui l’obsèdent » et la difficulté de travailler avec elle « J’ai toujours eu du mal à aborder les questions de fond avec Ségolène Royal qui ne pensait qu¹à faire des coups ».

      Jean-Paul HUCHON (Président du Conseil Régional d’Ile-de-France, socialiste) S’exprimant sur la proposition de Ségolène Royal de créer « des jurys de citoyens », il a estimé que « cette idée, c’est le mariage de Gringoire, Je suis partout et du Petit Livre rouge de Mao ». (Le Parisien, 06.11.06)

      Michel CHARASSE (Ancien ministre, Sénateur du Puy-de-Dôme, socialiste) « Les propositions de Mme Royal sont peut-être au premier abord populaires, mais si on réfléchit un peu on voit que le paquet est plus beau que le cadeau »

      Julien DRAY (Député de l’Essonne, socialiste et partisan de Ségolène ROYAL) A l’issue du meeting au Zénith où Ségolène ROYAL a été chahutée par les militants : « Qu’est ce que tu veux que je te dise ? Elle a franchement été nulle. Nulle, je te dis, elle a été nulle ! » (Le Canard Enchaîné, 01.11.06)

      André LAIGNEL (Secrétaire général de l’Association des maires de France, Maire d’Issoudun, Député européen, socialiste) S’exprimant sur la proposition de Ségolène Royal de créer « des jurys de citoyens », il a estimé que celle-ci se situait « dans la veine de l’antiparlementarisme le plus sommaire ». Par cette proposition, « Mme Royal fait reculer les frontières de la République ».

      Max GALLO (Historien, ancien ministre de François Mitterrand) S’exprimant sur la proposition de Ségolène Royal de créer « des jurys de citoyens », « on a la Révolution culturelle du président Mao, qui voulait « tirer sur le quartier général » et faire juger les professeurs et tous les représentants par le peuple, représenté par les militants qui viennent juger et condamner ceux qui sont élus ».

      Claude BARTOLONE (Ancien ministre, Député de Seine-Saint-Denis, socialiste) S’exprimant sur la réponse que Ségolène ROYAL a faite à propos de l’entrée éventuelle de la Turquie dans l’Union européenne (« Mon opinion est celle du peuple français »), il déclare « Avec un raisonnement comme cela, il y aurait encore la peine de mort, les innocents d’Outreau auraient été exécutés ».

      Jean GLAVANY (Ancien ministre, Député des Hautes-Pyrénées, socialiste) « La stratégie (du camp Royal) consiste à taxer de machos tous ceux qui critiquent Ségolène Royal ».

      François HOLLANDE (Député de la Corrèze, Secrétaire national du Parti Socialiste) A propos de Arnaud Montebourg, porte parole de Ségolène Royal, « Montebourg je ne peux plus le supporter, pour moi c’est une baudruche gonflée de prétention et d’ambition » (Le Canard Enchaîné, 11.10.06)

      Claude ALLEGRE (Ancien ministre) Ségolène ROYAL n’est « capable n’y de gagner, n’y d’être Président de la République ».

      Christophe BARBIER (Journaliste à l’Express) Racontant ses impressions d’après interview avec Ségolène ROYAL « [.] L’impression d’affronter un pot en acier : cela brille, tout glisse sauf ce qui fait tinter. C’est vide. »« [.] Le pot d’acier se remplit de la pluie qui tombe. »« [.] Inquiétante, décevante, percutante, glaçante, présente, troublante : l’énigme Ségolène. »

      Claude ALLEGRE (Ancien Ministre) Parlant de Ségolène ROYAL. « Elle ne travaille pas. Quand elle était avec moi au ministère, elle ne contrôlait rien. Les nominations d’enseignants partaient dans tous les sens. Un jour, à cause d’elle, je me suis fait remonter les bretelles par Jospin et Strauss-Kahn. Avec ça, elle est intraitable pour le personnel. A son cabinet, ça valsait. Elle a changé trois fois de chauffeur. Après mon départ, elle est passée sous la coupe de Martine Aubry, qui se plaignait d’elle tout le temps. »

      Jean-Luc MELENCHON (Ancien ministre, Sénateur de l’Essonne, socialiste) Commentant une proposition de Ségolène ROYAL tendant à réformer le régime spécial de retraite des élus et parlementaires, il a accusé Ségolène Royal de se livrer à « de la démagogie pure ». Et il poursuit »elle pourrait commencer par montrer l’exemple, s’il s’agit d’abolir les privilèges« [.] »et elle pourrait annoncer par exemple qu’elle renonce à sa retraite de fonctionnaire, parce qu’elle, elle va cumuler à l’âge de la retraite, la retraite de parlementaire et une retraite de fonctionnaire« .  »Les gens qui veulent donner des conseils devraient commencer par se les appliquer à eux-mêmes et laisser les autres qui vivent tranquillement vivre leur vie".

      Laurent FABIUS (Ancien Premier ministre, Député de Seine-Maritime, socialiste) "Je préfère dire : « Voici mon projet », plutôt que : « Mon projet, c’est Voici ! »


    • bisane (---.---.250.112) 22 février 2007 23:51

      Quel rapport avec le sujet ?

      Peut-être le même « menu » sur les autres candidats ?


    • (---.---.30.109) 14 février 2007 14:35

      M. Salmon connaissez-vous vraiment le monde de l’entreprise car à vous lire j’en doute fortement !

      « Ceux qui vont aujourd’hui de contrat précaire en contrat précaire avec des périodes de chômage entre les contrats iront demain de contrat unique en contrat unique avec toujours des périodes de chômage entre les différents contrats »

      la grande différence est dans l’accessibilité à ces contrats ! le contrat unique favorisera obligatoirement les salariés ayant actuellement des contrats précaires, pourquoi les entreprises utilisent ces contrats précaires ? parce qu’elles ne sont pas sûres que leur activité leur permettra de conserver ce personnel or avec ce contrat unique elles pourront donner plus facilement leur chance aux plus précaires ! ils pourront aussi avoir des prets bancaires, vivre une vie normale !

      « Le contrat unique, c’est moins de droits pour les salariés. On est là bien loin du renforcement des protections du travailleur. »

      vous continuez à réagir comme syndicaliste et pas comme une personne indépendante ! que faire pour que ceux qui n’ont pas accès à une stabilité puisse en avoir une ? favoriser toujours plus les plus stables au dépend des plus faibles ? ou amorcer une révolution permettant à tous d’accéder à l’emploi ? le CDI est un frein à l’emploi on peut le regreter mais c’est une réalité que l’on ne peut nier !

      qui profite du système actuellement ? les grosses entreprises qui peuvent se payer le luxe d’avoir des juristes à temps plein pour choisir les contrats de travail qui les avantages le plus ( plus d’une trentaine !), les salariés de grands groupes industriels ou d’assurance, une fois embauchés en CDI, ils ne craignent plus rien et évidemment les fonctionnaires et assimilés !

      Qui est le plus touché ? les plus précaires qui n’ont pas accès à ce type d’emplois, ce sont les plus exposés !! la création d’un contrat unique peut permettre à ces gens exposés de bénéficier de garanties supplémentaires, comme la possibilité d’obtenir prêt, d’être mieux protégé lors du licenciement (il n’y a rien à la fin d’un CDD !!)


      • Mathieu (---.---.228.253) 14 février 2007 16:34

        ben voila, maintenant quand on est syndicaliste, on n’est plus une personne dite « indépendante »... On devient forcément manipulés, has been, etc...

        Il n’y a que les MEDEF boys qui sont dans le vent !


      • (---.---.30.109) 14 février 2007 16:51

        mais non ! simplement regardez ce que défendent les syndicats exactement ? et qui ils représentent ? 8% des salariés !

        avez-vous déjà travaillé avec des syndicalistes CGT ? moi oui, individuellement il n’y a aucun problème, nous sommes souvent d’accord seulement ils doivent suivre les décisions politiques de leur centrale (ce qui ne va pas forcément dans le sens des salariés dont ils sont coupés ! sinon pourquoi si peu de syndiqués en france ? il n’y a pas de pression des entreprises pourtant....)

        alors oui un syndicaliste n’est pas indépendant, je dirai même qu’il dépend de son syndicat smiley


      • Mathieu (---.---.228.253) 14 février 2007 17:20

        Salut,

        Moi, je suis toujours content quand on reprend les idées du PC (voir paul Boccara : une sécurité d’emploi et de formation, le temps des cerises 2202), moins quand on les dénature. C’est là un cas de discorde...

        Les propositions de SR ne font qu’évoluer vers la fameuse « flexsécurité » et un pas vers le mythe de léconomie sociale de marché ( pour une brève histoire : http://www.economie-politique.org/0504/eco%20soc%20marche.pdf), ce point est bien assumé par le PS d’ailleurs, elle ne fait que reprendre le projet socialiste sur ce point.

        Celles de Sarkozy ne sont qu’un faux nez des propositions du MEDEF et du contrat unique. « L’amour est précaire, la vie est précaire, pourquoi le travail ne le serait pas ? » Mme Parisot, en disant cela, semble oublier que ce qui distingue les hommes des enclumes ou d’une huitre, c’est leurs capacités à combattre les aléas de la vie (l’agriculture a bien permit de lutter contre la précarité de la ceuillet, l’élevage à celle de la chasse, la sécurité sociale à la maladie et à la vieillesse...)

        La sécurité sociale professionnelle n’est pas uniquement un instrument pour les travailleurs sans emplois. C’est aussi une arme pour les travailleurs en emploi et donc une nécessité pour notre économie. Outre la lutte contre le chômage, il s’agit d’avoir la capacité pour chaque salarié de se former à l’évolution des techniques et des besoins.

        Il ne s’agit pas seulement de construire un truc un plus, mais d’avoir une vraie cohérence : il faut une réforme des organismes collecteurs des fonds (actuellement, c’est un macquis qui est antidémocratique et souvent contre productif) ; une réforme profonde de l’assiette des cotisations et de la fiscalité pour favoriser les entreprises dont la plus value demande beaucoup de travail humain qualifié, qui investissent dans la recherche et la modernisation des équipements ; une capacité pour les syndicats et les usagers à définir par la négociation les besoins de formation, du niveau européen au niveau régional. C’est une réforme parmis un tout.

        CF : http://www.economie-politique.org/MA06/article%20P%20Boccara.pdf ;

        Ceci dit, j’aime bien votre approche des choses. Ayant été salarié qui aidait les chômeur (dans le privé)et chômeur ayant chercher à se reconvertir, je mesure l’urgence de la réforme qui doit se faire.

        Le débat est ouvert...


      • Christophe (---.---.58.18) 15 février 2007 00:27

        mais non ! simplement regardez ce que défendent les syndicats exactement ? et qui ils représentent ? 8% des salariés !

        Et les parti politiques représentent moins de 5% de la population en âge de voter ; cela ne vous choque pas ? Il faudra que je fasse un article sur le monde syndical parce que vos propos, comme d’autres, montrent que vous n’y connaissez absolument rien en ce domaine.

        avez-vous déjà travaillé avec des syndicalistes CGT ? moi oui, individuellement il n’y a aucun problème, nous sommes souvent d’accord seulement ils doivent suivre les décisions politiques de leur centrale (ce qui ne va pas forcément dans le sens des salariés dont ils sont coupés ! sinon pourquoi si peu de syndiqués en france ? il n’y a pas de pression des entreprises pourtant....)

        Du grand n’importe quoi ! Tout d’abord, des pressions, il y en a, et pas des moindres. Certes, vu votre engagement, vous n’avez pas dû en subir les conséquences, cela se lit au travers de vos propos. De plus, prendre la CGT comme référence facilite votre prose, je l’admet. Non seulement vous ne connaissez pas les syndicats mais pas plus leur mode de fonctionnement ; mais qu’est-ce que vous en parlez !

        alors oui un syndicaliste n’est pas indépendant, je dirai même qu’il dépend de son syndicat

        Encore une idée reçue. Y a-t-il obligation de syndicalisation ? L’indépendance et surtout la liberté ne se négocie pas, vous devriez le savoir. L’affiliation à une structure syndicale n’est pas un lien de dépendance ; sauf dans certains syndicats totalitaires. Encore une fois, vous parlez sans savoir !


      • Christophe (---.---.58.18) 15 février 2007 00:43

        @Mathieu

        J’apprécie votre approche de la problématique posée, et je l’appelle de mes voeux.

        Comme vous le dites, il est primordial que la formation soit accessible durant toute la durée d’une carrière qui ira en s’allongeant. Le financement doit être creusé et simplifié dans son traitement ; plus de tranparence serait un plus.

        Lorsque vous soulignez le « travailler plus pour gagner plus », ayant lu le programme UMP, nous constatons que le fait d’exonérer de charges les heures supplémentaires (qui devront être déplafonnées au nom d’une pseudo-liberté que vous soulignez fort justement) et des heures de travail des étudiants, il ne me semble pas que les mesures associées soient faites en faveur des plus faibles sur le marché de l’emploi.


      • Mathieu (---.---.228.253) 15 février 2007 10:27

        @ Christophe.

        Je ne pense pas avoir parler des heures supplémentaires et du fameux « travaillez plus pour gangner plus ».

        Je ne suis pas pour un déplafonnement des heures supplémentaires. C’est à mon avis un cheval de troie politique pour aboutir à faire sauter la durée légale du travail (Sarkozy dit bien : « je veux que les 35 heures soient un minimum, pas un maximum »). de plus, la liberté d’entreprendre, comme toute liberté, doit s’accompagner de la responsabilité : les heures supplémentaires ne sont que la traduction salariale de ce principe.

        En plus du déplafonnement, il y a aussi les exonérations qui les accompagnent. C’est dangeureux car conduit à l’augmentation de la dette publique puisque c’est les impôts qui prennent en charge ces exonérations : c’est la continuité de la politique où l’on sociabilise les risques mais pas les profits. De plus, tant les cotisations salariales que patronnales sont le fruit du travail des salariés et de la direction, c’est pas l’entité asbtraite « entreprise » qui les faits naître d’u coup de baguette magique. En privé les salariés, c’est aussi une atteinte au salaire et faire reposer sur les personnes impossables la responsabilité des choix économique d’une entreprise, est ce vraiment le rôle des impôts ?

        « Travaillez plus pour gagner plus » est une escroquerie : qu’on travaille 35 ou 40 heures au smic, on gagne que le smic. Ce n’est pas pareil si de la 35e à la 40e heures, on gagne 25% de plus, 50% de la 41e à la 50e heures, etc. Ce que veulent les libéraux, c’est que les heures supplémentaires soient toutes payées pareil : 25% au maximum.

        S’il l’on veut sortir du marrasme, il nous faut un sytème d’organisation économiaue qui pousse toujours vers une économie industrielle à très haute valeur ajoutée. Or depuis 1992, nous connaissons qu’une smicardisation des salariés Français, y compris ceux qui sont très diplômés.

        Pour une réforme des cotisations sociales et de quelques points de fiscalité voir :

        http://www.economie-politique.org/JF06/cotis.pdf

        http://www.economie-politique.org/JF06/cg93.pdf

        http://www.economie-politique.org/MJ06/paker.pdf

        http://www.economie-politique.org/0512/tp.pdf


      • Gilles Gilles 16 février 2007 08:21

        Vous dîtes : « or avec ce contrat unique elles pourront donner plus facilement leur chance aux plus précaires ! ils pourront aussi avoir des prets bancaires, vivre une vie normale ! »

        Savez vous de quoi vous parlez ? Obtenir un prêt bancaire sur 10 ans, voir même 5 ou 3 avec un contrat de travail précaire, c’est pas gagné, essayez ! Surtout si on est peu qualifié et au delà des 40 ans. Quel banquier prendra un tel risque ?

        Ensuite, que se passe t-il en fin de contrat si on ne retrouve pas un autre vite fait ? Surtout si on a 50 ans et toujours sa barraque à rembourser ?


      • Gilles Gilles 16 février 2007 08:40

        Je réagis à ce qu’à dit Sarokozy, à savoir :

        "par exemple en cas de refus d’un emploi correspondant aux qualifications de la personne ces droits devront être réduits. En cas de refus répétés, ils devront être supprimés. Il est temps de parler vrai. La solidarité c’est pour aider ceux qui veulent s’en sortir, pas pour protéger ceux qui ne font rien. »

        Ce qui me gène et qui devrait être clarifié avant de villipender ceux parmi les chomeurs « qui ne font rien », c’est de savoir comment et qui juge le chercheur d’emploi sur l’offre d’emploi qui lui correspond ou non. Sans ces réponses, cette proposition, en sonnant l’hallali contre une catégorie de la population en difficulté vise à faire croire que c’est les pauvres fainéants qui sont responsables des déficits publics et tient de la démagogie inique. Il attaque les chomeurs fainéants, sdf volontaires, mendiants agressifs, prostituées incitatrices, malades professionnels...etc etc

        J’ai été chomeur plusieurs fois (je suis bac + 5) et franchement il est impossible qu’un conseiller sache mieux que moi ce que je peux faire ou non (j’ai eu tellement de propositions n’ayant rien à voir avec mes compétences, pourtant vastes). Le marché du travail est trop vaste et trop de compétences entre en jeu pour qu’on puisse mettre les chomeurs dans de petites boites.

        Ensuite est ce que ça signifit que :
        - l’on doive accepter un job loin de sa famille ? Habiter à l’hôtel ou en foyer ?
        - Accepter des jobs sous rémunérés jusque par ce qu’ils sont disponibles ? Cela incitera à baisser les salaires.
        - Acceptez des jobs sous qualifié. Par exemple est ce qu’un ingénieur devra accepter un job de manutentionnaire au smic ?
        - En fin de compte c’est l’employeur qui décide de vous embaucher...que se passe t-il si l’ANPE vous envoie dans une entreprise une, deux, trois, dix fois et que l’employeur refuse à chaque fois ? (car c’est facile de ne pas se faire embaucher si on veut pas du job...)


      • MISOL (---.---.149.42) 14 février 2007 19:15

        je ne suis pas totalement d’accord avec la proposition Sarkozy, mais pas vraiment non plus pour celle de Royal : pour y répondre cela veut dire embauche de fonctionnaires supplémentaires ((aide personnalisée à la recherche d’emploi)quand on sait que déjà l’ANPE n’a jamais fait ses preuves sur ce chapitre, je n’y crois pas, même si l’idée peut paraitre généreuse. Et puis il n’est pas question non plus dans cette proposition des chomeurs qui refuseraient plusieurs fois un emploi...


        • machinchose (---.---.168.64) 15 février 2007 09:28

          pour l’embauche je ne suis pas d’accord. Une réorganisation des choses est carrément souhaitable et il y a déjà tant de choses qui sont externalisées par l’ANPE ça coute un argent dément pour un resultat douteux. Une meilleure formation, une réorganisation, une simplification pourraient faire beaucoup.


        • sweetsmoke (---.---.134.131) 14 février 2007 19:37

          Je rapelle à tous ici, que d’apres les directives européennes, chaque francais est libre de changer de régime de couverture sociale, et, si il veut, peut aller s’assurer ailleurs, ce que 5000 libéraux ont déja fait (reportage france 5).

          Vers la fin de la sécu ?


          • Calmos (---.---.246.246) 15 février 2007 05:45

            Petit article d’un miltant CGT qui récite....

            Sans interet...


            • machinchose (---.---.168.64) 15 février 2007 09:29

              au moins avec votre démonstration on est vraiment convaincu... j’aime beaucoup vos points 3 et 7 qui sont d’une rare pertinence.


            • cambacérès cambacérès 20 février 2007 13:11

              On ne peut continuer à gloser sur ces seules bases strictement hexagonales.

              On a créé successivement une communauté européenne de libre échange un espace économique européen un espace monétaire européen

              et toujours pas d’espace pour le travail et la formation professionnelle... ...alors qu’il y a déjà un espace judiciaire !

              et on en est toujours à peser petitement le pour et le comtre, un peu de Ségo par ci- un peu de SARKO par là et si possible une petite place pour le courtisan...

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