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Accueil du site > Tribune Libre > Le « bon sens »

Le « bon sens »

Le bon sens se définit généralement comme étant constitué des choses allant de soi. On parle quasi-exclusivement du bon sens populaire qui serait la seule arme de compréhension pour les gens "non cultivés". Cependant, le bon sens n'est pas évident pour tout le monde et les découvreurs les plus prestigieux, d'Henri Becquerel à Henri Laborit ont fait preuve d'un solide bon sens dans leurs démarches scientifiques.

Il est malheureux que l'histoire des progrès scientifiques ou techniques fassent uniquement l'objet de cours magistraux dans lesquels l'essence même du talent des chercheurs s'efface pour ne laisser place qu'à une mécanique implacable qui conduit le "savant" vers la découverte du jour, de l'année, du siècle. Rien n'apparaît des innombrables essais qui ne conduisirent à rien, des tatonnements durant lesquels le vrai est indissociable du faux, des longues heures stériles pendant lesquelles le travail semble figé... La seule raison est incapable à elle seule de venir à bout de ces difficultés, il faut y ajouter de l'intuition pour certains, un solide bon sens pour tous afin de faire émerger le nouveau d'un immense flot de données apprises lors de très longues scolarités. Il serait possible de multiplier les exemples, mais on n'en donnera qu'un seul représentatif de tous les autres.

J.J. Christensen pratiquait avec un talent peu reconnu ses activités de chimiste dans l'entreprise Du Pont aux Etats-Unis. Il est né en Corée et il a déjà 57 ans lorsqu"il commence une nouvelle série d'expérience pour synthétiser des catalyseurs à base de vanadium pour la polymérisation d'oléfines. Les composés phénoliques ont la possibilité de se lier avec un ou plusieurs atomes avec les ions métalliques. Pour ne pas faire comme les autres, il décida de les utiliser comme ligands, c'est à dire pouvant se lier à des ions. Il synthétisa un dérivé partiellement protégé du catéchol qui se révéla contenir finalement 10% de produit de départ. Malgré les interdictions formelles de tous les préceptes de Chimie, il continua ses synthèses avec ce mélange qu'il eût dû séparer. Il obtint une sorte de matière poisseuse, signe reconnaissable entre tous d'une réaction chimique qui a échoué. Il s'attela toutefois à la purification de cette "gomme" et obtint une infime quantité (0,4%) de merveilleux cristaux blancs dont l'aspect leur permet de ne pas finir au container à déchets. Il étudia ensuite l"effet de la soude (NaOH) sur le spectre optique de ces cristaux, les caractéristiques spectrales n'étaient ni celles de -OH de pyrocatéchol libre, ni celles de goupes protégés -OR. Il eut alors l'incroyable sagacité de penser que son produit réagissait avec la soude par l'ion sodium Na+ plutôt que grâce à son caractère basique porté par -OH. La déduction était extrêmement difficile à faire car les ouvrages de Chimie ne mentionnaient aucune interaction de ce type. De multiples autres travaux suivirent qui conduisirent à une nouvelle classe de composés qu'il nommera les Ethers-Couronnes. Il obtint le Prix Nobel en 1987 pour un type de Chimie qui n'avait strictement rien à voir avec ses objectifs originels, et plus encore qui n'entraient pas dans le champ de recherches de l'industrie où il travaillait.

Il est difficile (et périlleux) de vouloir déterminer précisément ce qui distingue le "bon sens" de la Raison. Une image peut peut-être y parvenir. Vous voulez relié un point A à un point B par un drone auto-dirigé. Armé de connaissances encyclopédiques sur la mécanique des fluides, la portance de l'air, des traités adéquats sur les moteurs, vous concevez puis construisez un drone. Il doit être muni de capteurs pour contrôler la vitesse relative des hélices entre autres paramètres, d'un système de positionnement de type GPS, d'un rayonnement laser pour ne pas manquer sa cible. Chacune des étapes nécessaires à l'élaboration de votre engin est faite sous le régime de la plus stricte raison. Un oiseau qui aperçoit un ver de terre au point B fera le même trajet sans qu'il ne se doute un seul instant de toutes les données scientifiques qu'il a utilisé sans en avoir conscience. C'est une forme de "bon sens".

Paradoxalement peut-être l'approche rationnelle n'a pas grand-chose à voir avec la Nature. Elle dissèque un problème en minuscules fragments qu'elle examine studieusement jusqu'à trouver une explication qui lui convienne. L"échafaudage qu'elle bâtit est presque inébranlable car il subit toutes sortes d'assauts de contradicteurs qui souhaite l'abattre. La construction solde sur ses bases peut s'élever jusqu"à des sommets inaccessibles à la Nature seule, même en intégrant des mutations sur des millions d'années, il est peu probable qu'une forme nouvelle d'oiseau puisse attendre la Lune.Mais il serait erroné de penser que le "bon sens" est une forme d'ignorance mise en avant par ceux qui ne bénéficient pas de l'onction de fins lettrés.

Dans ke monde entier ; même au sein de ce que l"on nomme des dictatures déguisées, l'acte politique le plus important, le seul légitime en fait, consiste à voter. En effet, le résultat de la votation donnera un arbitraire auquel chacun devra se conformer, même si de pas trop grandes voviférations resteront possibles.Si vous interrogez individuellement chacun des votants sur les raisons de son choix, vous obtiendrez primitivement une raison qui ne peut être ni clairement formulée, ni clairement énoncée. Vous tomberez quelquefois sur des militants d'un bord ou d'un autre qui se référereront à leur propre petit livre rouge pour vos répondre. Vous rencontrerez aussi de fins rhéteurs qui vous enseveliront sous une montagne d'arguments démontrant qu'ils ont raison. Dans tous les cas c'est le "bon sens" qui finalement prévaudra car il n'y a que celui qui permette de transformer un réel foisonnant de paramètres et d'incertitudes en un arbitraire applicable à une collectivité.

La Raison comme le "bon sens" peuvent être influencés mais de deux façons distinctes. Le "bon sens" va être exposé aux émotions, au spectaculaire, à l'affectif pour conduire les foules vers un but unique : il faut qu'elles obéissent aux directives et aux intérêts des dominants (ou des dominantes). La Raison doit se référer à des principes abstraits, des normes, des traités, des règles qui abondent en npmbre mais qui ne peuvent pas décrire l'entièreté du réel. La marge qui se dégage entre le Réel et les valeurs affichées permet à d'autres dominants d'exercer leur tutelle sur la multitude. Le désir de domination n'épargne presque personne si ce n'est une des artistes, des mères ou des rêveurs.

En d'autres termes, le "bon sens" est partout dominant mais certains sont plus dévastateurs que d'autres.

 


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40 réactions à cet article    


  • suispersonne 21 octobre 2024 14:23

    Sujet intéressant !

    Le progrès n’est pas une notion correctement définie.

    Puisque la plupart du temps, on se croit dispensé de l’expliciter, c’est justement une faille majeure dans la conscience réduite de l’univers, que l’on s’inflige sans raison valable.

    Parmi les manifestations du progrès, on peut lister les « découvertes » « utilisables » « de la technologie », que trop souvent on croit inutile d’interroger, comme si leur utilisation productive suffisait à évacuer la question.

    Il a toujours existé des découvertes inutilisables (au moins sur le moment).

    Alors cet ensemble cumulatif de découvertes, avec ou sans débouché technologique, serait il « le progrès » ?

    Ces découvertes sont elles un avancement de notre connaissance de l’univers ?

    Quelles sont les conditions, et en trouve t’on de communes, à ces découvertes ?


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 octobre 2024 10:17

      @suispersonne
      Merci du commentaire. Je crois qu’il y a au moins deux facettes au « progrès » l’une contribue à faciliter la vie (la roue, l’imprimerie...) l’autre est de l’ordre de la mode.


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 21 octobre 2024 17:32

      Pas d’accord avec votre définition du bon sens « Le bon sens se définit généralement comme étant constitué des choses allant de soi »

      Juste un exemple pour illustrer

      « il va de soi » (par pour moi, mais pour une grande majorité des gens) qu’un actionnaire touche des dividendes car il a rendu service à la société concernée en achetant des actions

      ok avec cette affirmation s’il s’agit de l’investisseur qui risque une somme dans une nouvelle petite société et prend le risque de perdre sa mise si le projet échoue...

      mais prenons les grandes sociétés du CAC40, par exemple, prenons les actionnaires de Total, société bien connue,

      ayant acheté leurs actions depuis 10 ans (cela doit représenter l’essentiel des actionnaires), quel service ont-ils rendu à Total depuis 10 ans en achetant ces actions ?

      aucune augmentation de capital (hors les distributions gratuites au personnel), pas un seul euro reçu par Total. Le prix payé par ces actionnaires est parti dans les poches des vendeurs qui ont peut-être fait une bonne affaire, mais rien pour Total !

      Et pourtant, en 2024, Total distribue 7 milliards de dividendes aux actionnaires (plus avantages lié au rachat actions qui augmente la valeur de l’action)

      . Pourquoi ces cadeaux contre rien en échange ?

      Mon bon sens me dit que ce n’est ni logique ni équitable de donner ainsi un pouvoir d’achat sans aucune contrepartie. Mais mon affirmation « de bon sens » ne va pas de soi pour beaucoup ! Et pourtant ...


      • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 octobre 2024 10:18

        @lecoindubonsens
        Le « bon sens » par essence ne concerne qu’une personne en aucun cas les autres.


      • chat maigre chat maigre 22 octobre 2024 11:03

        @Jacques-Robert SIMON

        Bonjour,

        tu penses vraiment qu’il ne peut pas y avoir de bon sens collectif ?

        nous sommes nombreux à penser que le travail devrait être partagé entre tous et que les progrès techniques devrait améliorer les conditions de travail et en réduire la charge pour chaque travailleur comme avant et non pas juste profiter au patron et servir à augmenter ses bénéfices


      • xenozoid xenozoid 21 octobre 2024 17:50

         si il y a un bon sens , le mauvais sens , c’est quoi ?


        • Com une outre 21 octobre 2024 18:49

          @xenozoid
          Faire le contraire du bon sens, c’est une évidence. Regardez le programme de Barnier, c’est le mauvais sens.


        • xenozoid xenozoid 21 octobre 2024 18:51

          @Com une outre

           mais peut être quec’est « son bon sens à lui » non ?


        • Com une outre 21 octobre 2024 20:35

          @xenozoid
          Non, l’essence du bon sens, c’est l’avis majoritaire et pas de 1%. Il ne semble pas que sa politique relève du bon sens puisque il est prévu de la passer grâce au magique 49.3 tellement personne n’en veut.


        • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 octobre 2024 10:20

          @xenozoid
          Selon mon approche, il n’y a pas de mauvais sens.


        • chat maigre chat maigre 22 octobre 2024 11:10

          @xenozoid

          Salut xeno,

          avec Macron, on a des exemples du mauvais sens !!
          prendre des décisions illogiques, se mettre des bâtons dans les roues tout seul et prendre des décisions qui vont contre nos intérêts...


        • Fergus Fergus 22 octobre 2024 11:15

          Bonjour, Jacques-Robert SIMON

          Non, en effet, il n’existe pas de « mauvais sens », mais une absence de « bon sens » que l’on peut évoquer lorsqu’une personne est incapable de choisir une ligne de pensée ou d’action, pas même celle que son expérience devrait lui souffler plus ou moins consciemment.


        • Fergus Fergus 22 octobre 2024 11:25

          « le »bon sens« est partout dominant »

          Pas si sûr. Certes, c’est ce que prétend Descartes lorsqu’il affirme que « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». Mais il se heurte au sociologue Gustave Le Bon qui, lui, affirme que « beaucoup d’hommes sont doués de raison, très peu de bon sens ».
          Dans un article de 2008, j’avais écrit ceci à propos de cette apparente contradiction :
          « Lequel pense juste ? Probablement les deux. Simplement, le bon sens sommeille chez la plupart d’entre nous (...) et ne vient éclairer nos actions que de manière épisodique ou en brillant d’un éclat trop faible pour modifier nos comportements technocratiques ou purement routiniers. »


        • Aristide Aristide 22 octobre 2024 15:42

          @Fergus

          Une différence essentielle : pour un idéologue, seule la raison est valable, pour un pragmatique, c’est le bon sens et la raison...

          Il suffit de se référer à l’histoire, par exemple en Chine maoïste, pour le vérifier ...


        • Fergus Fergus 22 octobre 2024 16:33

          Bonjour, Aristide

          Il arrive également que, même en Chine, ni la « raison » ni le « bon sens » ne soient au rendez-vous de la gouvernance.
          Exemple : l’extermination, dans les années 50 des passereaux, coupables de manger les graines semées par les paysans ; : une décision qui a abouti à une prolifération des insectes parasites encore plus coûteuse en pertes de récoltes.


        • Aristide Aristide 23 octobre 2024 10:17

          @Fergus

          C’est exactement à cela que je pensais.

          La décision a été prise sur la seule base d’un raisonnement qui valait à l’époque. Les passereaux nuisent aux cultures, ils sont donc nuisibles. Le bon sens, tel que je l’entends, n’a pas de « date de péremption ». La raison, malheureusement sur de nombreux sujets, est souvent datée et soumise au progrès de la recherche, de l’innovation…,

          A l’époque, il s’agissait de se débarrasser de tous les « nuisibles », on s’est aperçu des années plus tard que les passereaux participait d’une chaine écologique .... D’ailleurs ce sujet n’est pas clos et cette notion de nuisible est interrogée depuis des décennies... 

          S’il fallait faire une autre proposition, je dirais simplement que le progrès, le futur tient de la raison et le conservatisme du bon sens. Rien n’interdit de les solidariser…


        • xenozoid xenozoid 23 octobre 2024 20:01

          @tous

           mon bon sens me dit qu’ils (les pantins politiques) ne prennent pas les décisions, ils valident celles qui sont déjà prisent, mais c’est surement trop simple pour certains....


        • chat maigre chat maigre 23 octobre 2024 20:24

          @xenozoid

          mon bon sens me dit que ton bon sens est dans le bon sens


        • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 24 octobre 2024 09:33

          @Fergus
          C’est exact. 


        • lecoindubonsens lecoindubonsens 21 octobre 2024 18:33

          Autre exemple ou le bon sens est différent du « étant constitué des choses allant de soi »

          Nombreux sont ceux qui considère « de bon sens » de répéter bêtement « nous vivons plus vieux, donc nous devons travailler plus tard »

          Mon bon sens me dit que la logique devrait être :

          1. que souhaitons nous consommer ? (en biens et services)
          2. comment produire ces biens et services de la manière la plus efficace (le maintien des postes de travail est un faux objectif, cherchons l’optimisation)
          3. quelle est la masse de travail nécessaire (en qualité et quantité)
          4. organiser les formations nécessaires
          5. répartir le travail entre tous ceux pouvant travailler (chomage zéro)
          6. et seulement ensuite, voir si cela fait plus ou moins de 35h/semaine et plus ou moins de 40 ans de travail (avec le train de vie actuel des français, je parie sur <35h et <40 ans, retraite vers 60 ans)

          Pourquoi « mon bon sens » ne va t-il pas de soi ?


          • Com une outre 21 octobre 2024 18:52

            @lecoindubonsens
            Le bon sens peut-être aussi « Il y a moins de travail donc nous devons être en retraite plus tôt. »


          • lecoindubonsens lecoindubonsens 22 octobre 2024 09:23

            @Com une outre
            le bon sens c’est aussi de constater que globalement nous ne savons pas utiliser tous les jours de travail disponibles (puisqu’il y a du chômage), alors pourquoi faire travailler plus les travailleurs en place (via remise en question des 35h et de la retraite à 60 ans) ?
            Certes, il faut régler les pbs de formation et de conditions/attractivité pour certains métiers, faisons le pour mieux partager le travail, avant d’alourdir la charge de ceux qui produisent actuellement.


          • chat maigre chat maigre 22 octobre 2024 09:40

            @lecoindubonsens

            c’est tellement logique ce que tu dis et ça fait tellement longtemps qu’on aurait dû aller dans ce sens, mais les chômeurs ça permet de tenir les gens par les coucougnettes !!

            https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/islande-la-semaine-de-travail-de-4-jours-un-enorme-succes-selon-une-etude-7900052813


          • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 octobre 2024 10:21

            @lecoindubonsens
            Vous posez des règles qui ne relèvent pas du bon sens.


          • lecoindubonsens lecoindubonsens 22 octobre 2024 15:24

            @Jacques-Robert SIMON
            OK avec vous, je propose des règles qui ne relèvent pas du « bon sens avec votre définition = règles largement admises ».
            Et pourtant, ne sont-elles pas saines, équitables, logiques, ... bref de bon sens smiley


          • perlseb 22 octobre 2024 15:55

            @lecoindubonsens
            On devrait même aller plus loin : une personne qui se contente de peu devrait pouvoir travailler moins (ou prendre sa retraite plus tôt) qu’une personne qui veut vivre grand train.
            Le problème, c’est que vous parlez du bon sens de la masse (disons 90% de la population) qui ne prend jamais part aux décisions.
            Le bon sens des décideurs, c’est que s’ils veulent vivre dans un château avec beaucoup d’esclaves pour faire leur ménage, avoir un yacht, des villas, voyager, bien manger, etc... tout en ne travaillant pas (cela va de soi, ils sont bien trop méritant pour s’abaisser à faire quelque chose d’utile), alors il faut que les esclaves du bas (les fameux 90%) dégagent un maximum de bénéfice, se concurrencent entre eux et risquent de se retrouver à la rue s’ils ne sont pas bien obéissants. Tant pis si ces gueux ne mangent pas correctement et logent dans une voiture car le revenu de leur travail est insuffisant, une voiture, c’est déjà assez bien pour eux.
            Finalement, c’est le bon sens des décideurs qui prend toujours le dessus sur ceux qui donnent un chèque en blanc à des voyous, et c’était assez prévisible, avec du bon sens, on pouvait s’y attendre.


          • lecoindubonsens lecoindubonsens 23 octobre 2024 08:55

            @perlseb
            L’humain n’étant bien sûr pas parfait, il y a effectivement une population qui veut profiter de sa situation a son avantage. Mais l’on retrouve ce défaut à tous les niveaux, même chez le petit décideur pour l’attribution de logements sociaux ou autre ...
            Ce qui est regrettable, c’est que les plus de 90% de gens disons « corrects » n’arrivent pas à avoir le « bon sens » de comprendre que des solutions telles que je les propose (mais je ne suis naturellement pas le seul) sont plus simples, plus équitables, plus efficaces, plus logiques, ... bref « de bon sens »

            et continuent à s’entredéchirer en regardant les choses par le petit bout de la lorgnette, manipulés par des médias et politiques ou experts de tous poils.

            Naturellement ok avec votre "une personne qui se contente de peu devrait pouvoir travailler moins (ou prendre sa retraite plus tôt) qu’une personne qui veut vivre grand train« , c’est le sens de mes propositions sur une retraite »à la carte" = chacun définit son age de départ, mais naturellement touche au prorata de ses cotisations.


          • perlseb 23 octobre 2024 16:34

            @lecoindubonsens
            Par principe, dans une pyramide, tout le monde ne peut pas être en haut. Cela ne veut évidemment rien dire sur ceux qui sont en bas : ils peuvent simplement rêver d’être en haut (idiot, mais certainement le plus commun, puisqu’ils prendront bêtement la place d’autres de manière purement égoïste, sans aucune compassion pour les autres) ou ils peuvent se demander si on ne peut pas supprimer cette pyramide.
            Mais il est évident que tant qu’il existe une pyramide, ceux qui sont à la tête auront forcément un esprit ultra-égoïste et ne voudront qu’une seule chose : y rester. Et pour ce faire, toujours le même dicton : « diviser pour régner ». Donc par principe, un système pyramidal est forcément générateur de chaos, de manipulation et de pauvres gens (la base) qui s’entredéchirent.
            Certaines personnes sont plus douées, peuvent instruire les autres mais il ne faut pas confondre l’échange instructif (formation qui donne plus de possibilités à l’apprenti sans pour autant le contraindre dans ses choix) au système pyramidal qui institue la contrainte : une personne décide et les autres doivent se soumettre sinon ils sont exclus et on leur promet l’enfer.
            Si un système cherche à maximiser la liberté, il ne peut pas être pyramidal par principe. Et comme vous le dites, il est très simple de faire l’inventaire de nos besoins, de les agréger et de travailler en conséquence. Pas besoin de « chefs » pour cela, mais il faudrait pouvoir être libre, pouvoir décider sans contraintes et les règles de notre système l’empêche : ceux qui les ont écrites ont sanctuarisé la (leur) propriété privée et possèdent tout ce qui a été construit par la collectivité... C’est bien à cause de cette propriété que ceux qui sont aptes mais sans emploi peuvent se retrouver à la rue plutôt qu’à travailler pour satisfaire leurs besoins : il leur faut l’autorisation d’un propriétaire pour travailler, ce qui est humainement absurde si leurs besoins sont essentiels et que le propriétaire possèdent plein de choses par futilité. Mais c’est très habile pour rester en haut de la pyramide : on peut régler assez finement le degré de misère pour atteindre l’obéissance souhaitée sans provoquer de révolution pour autant.


          • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 24 octobre 2024 09:36

            @lecoindubonsens
            Si vous fixez des règles à suivre, quelles qu’elles soient, il est plus raisonnable d’appeler l’approche comme relevant de la Raison. Mais ceci est arbitraire. 


          • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 22 octobre 2024 11:18

             
            Si le bon sens est dit-on, la chose la mieux partagée du monde, les certitudes ne sont pas l’apanage des imbéciles. Mais l’homme avisé a plutôt des convictions quand l’imbécile n’a que des certitudes. Les convictions sont étayées. Les croyances, non.


            • lecoindubonsens lecoindubonsens 22 octobre 2024 15:22

              @Francis, agnotologue
              Bien dit !
              Pour ma part, des convictions étayées par de la recherche d’informations, de la réflexion, et surtout par l’oubli de nombreuses certitudes et fausses évidences « de bon sens » largement partagées.
              Dommage que ces convictions ne deviennent pas du bon sens pour la plupart d’entre nous ...


            • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 24 octobre 2024 09:37

              @Francis, agnotologue
              Je suis pour l’essentiel d’accord. 


            • Jason Jason 22 octobre 2024 14:53

              Vous connaissez la boutade de Descartes : le bon sens est la chose du monde la mieux partagée, la preuve c’est qu’on n’a jamais vu quelqu’un se plaindre de n’en avoir pas assez.

              Le bon sens. Est-ce qu’il y aurait un « mauvais »sens ? C’est à examiner de près.

              Le bon sens évoque une opération mentale, un raisonnement simple, évident. Mais il peut se tromper, combien de réactions de bon sens ont abouti à des erreurs, voire à des catastrophes !

              Dans les théories scientifiques, une chose qui paraît évidente ne l’est souvent qu’après de longues recherches et des tâtonnements. Le résultat paraît évident après-coup. De même pour l’expérimentation, on essaie ceci ou cela et la perspicacité et le travail de l’expérimentateur peuvent déboucher sur quelque chose de nouveau. Mais le nouveau n’est pas obligatoirement utile, ou il peut l’être des décennies plus tard. Je pense à l’algèbre de Boole par exemple au XIX ème siècle, utilisée en informatique.

              Dans la recherche, le hasard ne récompense que ceux qui sont préparés. Découvrir, c’est enlever la couverture, c’est révéler à quelques-uns ou à tous, c’est selon. Le bons sens, lui, vient après coup.


              • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 24 octobre 2024 09:44

                @Jason
                Je pense que l’essentiel tient au nombre de paramètres tenus en compte et si on les isole pour prendre sa décision.


              • Jason Jason 22 octobre 2024 15:14

                Le « mauvais sens »

                Quelques exemples de « mauvais sens » : à l’époque des ballons dirigeables un académicien proclamait : « le plus lourd que l’air ne volera jamais ». A l’invention du téléphone : « pourquoi quelqu’un voudrait parler à une autre personne à distance ? ». Et, cerise sur le gâteau : « pourquoi les femmes voudraient-elles voter ? » etc. Méfions-nous du bon sens, véhicule d’opinions fausses.


                • Fergus Fergus 22 octobre 2024 19:24

                  @ Jason

                  Votre exemple des « ballons » est mal choisi car ils étaient de facto moins lourds que l’air du fait de l’usage d’air chaud (moins dense que l’air), d’hydrogène ou d’hélium. La remarque de cet académicien eût été moins surprenante pour l’aviation. 

                  Sur le téléphone, la remarque relevait de la pure stupidité, les hommes ayant cherché depuis des siècles à communiquer à distance. Pure stupidité également à propos du vote des femmes.

                  « Méfions-nous du bon sens, véhicule d’opinions fausses »
                  Genre « Votons pour le RN, le seul parti que l’on n’a jamais essayé au pouvoir ». smiley


                • Jason Jason 22 octobre 2024 20:11

                  @Fergus

                  Vous m’avez mal lu. le RN n’a rien à voir là-dedans. Ne me faites pas dire ce qu je n’ai pas dit, Ah, mais !


                • Fergus Fergus 23 octobre 2024 08:09

                  Bonjour, Jason

                  Je vous en donne acte. Mais la tentation était grande. smiley


                • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 24 octobre 2024 09:46

                  @Jason
                  Le nouveau rend souvent ridicule l’ancien, mais celui-ci est utile au nouveau. 


                • Jason Jason 24 octobre 2024 10:51

                  @Jacques-Robert SIMON

                  Eh oui, comme le disait M. Ameisen dans son émission « Sur les épaules de Darwin », nous sommes juchés sur les épaules de géants. Regardé avec clairvoyance et lucidité, l’ancien nous enseigne.

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