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Le choc des générations

Fin de règne à bout de souffle, émeutes et grèves à répétition, le second mandat de M.Chirac n’a fait que révéler les carences, et les erreurs effectuées depuis trente ans. Aujourd’hui, ce sont ceux qui sont à la marge de la vie active qui payent les pots cassés... Pour combien de temps encore ?

Je suis né en 1981, année de la 1ère élection de F.Mitterrand. Depuis, je n’ai connu que deux visages de présidents, alors que d’autres, dans d’autres pays, (démocrates), ont pu en connaître six ou sept.

La caractéristique profonde qui définit notre époque est non seulement marquée par un canyon social évident, mais plus encore par une déchirure générationnelle : en effet, aujourd’hui, mieux vaut être arrimé à son poste plutôt qu’à la marge du système de la vie active.

Ainsi, il existe une génération de sacrifiés "seniors", ceux dont on ne parle jamais parce qu’ils ne possèdent pas le pouvoir, parce qu’ils n’ont pas de relais politique autre que celui de la contestation très rapidement stigmatisée et déviée à des fins "politiques" (syndicats, LCR, PC, FN, etc.). En somme, ces extrêmes, qui se nourrissent de la détresse de ceux qui ne sont plus dans les rails du système, ne sont en rien une solution, ni un organe de représentativité.

Pourtant, les 15 000 morts de la canicule auraient dû soulever une indignation nationale. Morts dans l’anonymat, dans des conditions indicibles et sans assistance, belle récompense de la classe au pouvoir et de ses enfants à ceux qui ont peut-être travaillé toute une vie pour mourir dans l’indifférence générale.

Bien sûr qu’il aurait fallu réagir, mais nous ne l’avons pas fait.

En France, il existe aujourd’hui une partie de seniors pauvres, voire très pauvres, alors que d’autres seniors concentrent 80% des richesses du pays. Il suffit de voir l’âge moyen de nos gouvernants (61 ans), l’âge moyen des PDG du Cac 40 (58ans), l’âge moyen des détenteurs de portefeuilles boursiers, pour comprendre que l’argent et le pouvoir sont concentrés exclusivement dans les mains d’une minorité. Pour stigmatiser, disons que cette minorité représente 10% des actifs (5% de la population) et concentre 80% des richesses : un beau reflet des inégalités mondiales au sein même de notre beau pays de "libertés".

Certains diront que c’est la faute des jeunes si... Peut-être, mais peut-être pas.

Ayant 24 ans aujourd’hui, je serais fier et heureux de pouvoir cotiser pour la retraite de mes parents (puisqu’on ne cotise pas pour soi, en réalité, mais pour ceux qui sont retraités à la date D), je serais fier de donner de l’espoir en m’accomplissant par mon travail, mais aussi et surtout dans ma famille et dans mes activités de passion. Oui, j’aurais pu l’être, fier.

Cependant, aujourd’hui, en 2005, la France est un pays qui marginalise les jeunes, bien évidemment les plus précaires et exposés des cités, mais aussi tous ceux (classe moyenne en premier lieu) qui ont cru dans l’ascenceur social des études supérieures. Un chiffre claque dans l’air : 25% de chômage.

Mais combien de "jeunes" ne sont pas comptés, parce qu’ils sont étudiants six mois de l’année, en stage, ou même en "jobs étudiants" ? 25% ? 50% ? La fracture sociale est aujourd’hui stigmatisée par une fracture de génération : les jeunes buttent sur leur premier emploi (celui pour lequel ils se sont formés), alors que ceux qui sont en poste se battent pour le conserver, quitte à s’arrimer contre vents et marées.

Cette idée, qui risque d’en faire hurler plus d’un, n’est que le constat lucide de la réalité perçue par ma génération (vous savez, celle qu’on n’entend jamais). Elle est cristallisée par le paysage politique, immuable, statique et invariable, qui fait que quand on évince un élu, il réapparaît ailleurs. Elle est également cristallisée par l’immobilisme de fait, la réticence au changement, la peur de prendre des risques, l’absence de projection dans l’avenir, l’absolue non volonté, ou même l’attachement au passé révolu.

Cette vision, elle peut s’expliquer psychologiquement, comme le disaient certains articles d’Enjeux Les Échos de mars dernier, par l’âge de nos gouvernants. Peut-on diriger un pays ou une entreprise avec la même envie ou la même créativité à 70 ans qu’à 20 ans ? La réponse est évidente, à 70 ans on n’a plus grand chose à prouver, et on n’a peut-être pas envie de prendre des risques. A 20 ans, on a tout à faire, et c’est bien pour cela qu’on tente des choses.

Les gouvernements les plus jeunes (40 ans avec l’expérience) sont souvent ceux qui réalisent le plus d’avancées, par naïveté ou par volonté, mais, en tous les cas, ils TENTENT des choses. Tout ne marche pas, mais au moins, ils ESSAYENT.

A 24 ans, aujourd’hui en France, je n’ai aucune perspective. Sans emploi et avec l’inertie des temps de réponse (2 mois minimum), il m’est impossible d’envisager l’avenir. Sans salaire, je ne peux pas consommer, je ne peux rien construire. Sans sécurité du poste (CNE.com) je suis sur un siège éjectable, et le travail devient une corvée, alors qu’il n’est qu’un moyen de réaliser des choses simples : se nourrir, se loger, se déplacer, se divertir. Vous me demanderez mon niveau d’étudesn ? J’ai un Bac+5, mention Bien. J’ai d’ailleurs eu toutes mes années avec mention, et la pilule est d’autant plus amère qu’on nous raconte des berceuses à longueur de journée.

Comment, à mon âge, avec mon niveau d’études, serait-il possible d’être optimiste pour l’avenir, alors que je n’ai aucun écho de la part de mes dirigeants (employeurs ou politiques) ? Notre génération (20-30 ans) n’est même pas représentée sur l’échiquier politique, nous n’avons pas de porte-parole, et surtout nous n’avons aucun moyen d’accéder à ce droit d’expression.

Alors oui, je ressens le même malaise, la même rage que ceux des banlieues. Je n’irai pas brûler la voiture de mon voisin pour autant, mais j’en ai également gros sur le coeur, de voir des jeunes sacrifiés ainsi sur l’autel de l’ignorance ou de la bêtise volontaire (Larcher, Robien, Perben...) alors que de l’emploi, il en existe partout. Il en existe dans les hôpitaux, dans les tribunaux, dans les organismes d’État, pour peu qu’on se décide à limiter les excès. Il en existe également dans le privé, en élargissant les marchés publics, en donnant du pouvoir d’achat aux jeunes qui n’ont pas d’emploi et sont contraints de dilapider la moitié de leur salaire en logement.

Les ignorants sont bénis. Mais je ne suis pas ignorant. Conscient de la prison dans laquelle on nous enferme, je souhaite vivement que les jeunes comme moi prennent un jour la parole, comme ils l’ont fait un mois d’avril 2005 devant M.Chirac, pour montrer à quel point la réalité est différente, selon le point de vue où l’on se place.

Ceci n’est pas un chant de Cassandre, ou une litanie gratuite, il s’agit d’un appel à la raison : un pays ne peut pas espérer progresser s’il musèle ses jeunes, non seulement parce que ceux-ci sont dépendants plus longtemps des finances de leurs parents, mais aussi parce qu’ils ne génèrent plus les richesses qui devraient assurer une retraite décente à leurs grands-parents.

C’est par cette voie seule que peut s’exprimer la solidarité générationnelle. Faut-il encore rétablir la confiance des jeunes... Pour cela, il faudra enfin avoir le sens des responsabilités, et faire changer les têtes qui nous dégouvernent.


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10 réactions à cet article    


  • (---.---.162.15) 1er décembre 2005 00:17

    Oui, je partage ce point de vue, sur les séniors et les juniors que l’on sacrifie (et c’est plus grave pour les juniors), sur la précarité qui s’étend largement.

    Je crois aussi que l’âge de nos gouvernants en est un symbole. Ils sont comme ceux qui ont du travail et se crispent dessus pour mieux le garder (vous dites pareil, « arrimés »). Voyez l’augmentation de l’âge de la retraite, voyez l’accroissement des heures supplémentaires décrété par Raffarin et Villepin, toujours plus pour les mêmes, au détriment des rejetés... c’est prendre le problème à l’envers.

    Là où je ne suis pas d’accord avec vous, c’est sur deux points. D’abord la génération des 20-30 ans n’a pratiquement jamais été représentée sur l’échiquier politique français, et il n’y est guère ailleurs aussi. Par contre pour les 30-40 ans oui, il y en a trop peu et il serait possible de faire beaucoup mieux.

    Ensuite « l’emploi, il en existe partout », ah ? Sur certains secteurs, oui, mais partout je ne vois pas. « pour peu qu’on se décide à limiter les excès », ah là peut-être, en arrêtant les heures supplémentaires, en diminuant les gros salaires et même les salaires moyens... Car il y a des contraintes financières et si les 35 heures n’ont pas pleinement réussi, c’est parce qu’elles n’ont pas été accompagnées de baisse de salaire, n’en déplaise à ceux qui ont le privilège d’avoir un travail et en veulent toujours plus. Je pense qu’il y aurait moyen de conjuguer solidarité et compétitivité des entreprises, encore faudrait-il avoir un gouvernement qui veuille clairement changer le cours des choses.

    Vous avez raison, le président de la République n’aurait jamais dû occuper ce poste, il aurait dû partir en retraite avant (Le Pen et Jospin aussi, vous imaginez ?). Avec une telle règle, nos politiques seraient plus efficaces !

    Am.


    • florian (---.---.162.37) 1er décembre 2005 10:23

      Tres bon article qui résume bien la situation. j’ai 24 ans et la majorite des gens de mon age ne se sent pas à sa place dans ce pays. on a conscience d’etre dans un bien beau pays, avec de grandes valeurs. mais on ne s’imagine pas une carriere professionnelle florissante. on travaille pour attendre la retraite. on attend un projet, une direction ou aller. et notre avenir s’annonce bien triste : dette, pollution, changements climatiques. et notre classe dirigeante est symptomatique de notre societe, chacun parle de l’interet general mais ne se soucie que de son interet particulier. et il est impossible d’atteindre un poste important avant 50 ans.


      • (---.---.248.230) 1er décembre 2005 11:33

        Vous écrivez :

        ...parce qu’ils n’ont pas de relais politique autre que celui de la contestation très rapidement stigmatisée et déviée à des fins « politiques » (syndicats, LCR, PC, FN, etc.). En somme, ces extrêmes, qui se nourrissent de la détresse de ceux qui ne sont plus dans les rails du système, ne sont en rien une solution, ni un organe de représentativité.

        Ce sont des affirmations brutes, sans aucune démonstration ni argument. Il me semble que vous êtes victime des clichés dans l’air du temps, vous véhiculez à votre insu des préjugés simplistes. Est-il raisonnable de mettre dans le même sac les syndicats (il y en a de différentes tendances), des partis de la gauche radicale, et un parti d’extrême droite pronant la haine des étrangers ?

        Votre affirmation péremptoire est d’autant plus étonnante qu’un peu plus loin vous constatez que les richesses, en particulier chez les seniors, sont très inégalement réparties. Pourquoi alors stigmatiser si violemment ceux qui luttent (avec ou non la bonne méthode, c’est un autre débat) pour une répartition plus juste des richesses (PCF, LCR, syndicats...) ?

        Je suis moi-même militant de la LCR et militant syndical, et je trouve blessant que vous disiez que je me « nourris de la détresse de ceux... », alors que c’est pour essayer d’améliorer le sort des moins bien lotis que je dépense beaucoup de temps, d’argent et d’énergie. Ayant un emploi et un salaire correct, aimant le sport et la musique, une femme et des enfants plein de charme, je pourrais me contenter de « laisser aller ».

        Quant à dire « qui ne sont en rien une solution », peut-être... Mais les « solutions » des autres sont-elles opérantes ? Si c’était le cas, nous n’en serions pas là, et vous n’auriez pas eu à écrire cet article !

        Bref, méfiez-vous des poncifs, des préjugés, de la pensée dominante assénée par les médias, utilisez plutôt la réflexion objective, la recherche d’arguments pour forger votre vision du monde...


        • Rage (---.---.55.96) 1er décembre 2005 12:24

          Pour le dernier commentaire, je vais réagir de façon simple :

          Si je mets dans le même sac ces extrêmes qui n’ont rien à voir c’est aussi et surtout parce qu’ils ne peuvent arriver au pouvoir et ne peuvent proposer des idées modérées.

          Vous faîtes parti de la LCR, mais qu’est ce que la LCR a proposé depuis 10 ans ? Ah oui, vous vous êtes opposés à tous les excès dont je ne fais qu’écrire quelques lignes. Mais vous n’avez jamais rien proposé de constructif. Pour ce qui est des médias, d’une part cela fait longtemps que je ne les regarde plus, et quand bien même je les regarderai, je ne tiendrais pas ce discours puisque tout va bien dans notre société de peur (TF1, FR2, M6 etc..) et de consommation.

          Ce que je vous dit ici, c’est la réalité brute telle que je la vois. Vous pouvez me la reprocher ou bien en partager certains aspects, mais en tous les cas ne venez pas me dire que je n’argumente pas. Les simples lignes du budget 2006 sont éloquentes. Pour ce qui est des syndicats, cela fait bien longtemps que ce contre-pouvoir nécessaire est « détourné » au profit d’intérêts localisés (salaires SNCF) et non de l’intérêt général.

          Merci.


          • Motogodille (---.---.82.18) 5 décembre 2005 10:54

            Bonjour,

            Merci avant tout pour votre article... J’ai lu l’article d’Enjeux les Echos auxquel vous faites référence : l’âge du capitaine. Dommage qu’il ne soit pas davantage diffusé, en entreprise et dans le public. Pour le gouvernement, j’ai peu d’espoir, car le milieu est bien trop corrompu, vous aurez peut-être lu également l’article de M.Crozier qui stigmatisait très poliment cela.

            Merci pour votre article parce que vous avez fait l’effort de parler. Pour la politique , donc, et vous l’avez dit vous-même en parlant de représentaitivité : peu de chose à faire, surtout que je ne crois pas qu’aujourd’hui compte tenu de la situation il faille agir au regard d’une idéologie, toutefois, c’est un réel débat, et des personnes très fortes en réthorique auront beaucoup de plaisir à crier à à cette remarque.

            En revanche pour l’entreprise et l’emploi comme l’histoire des stages etc... beaucoup est à faire. Vous le dites : les jeunes on ne leur donne pas de vrai travail, ni vrai salaire avant 3-4ans d’exploitation, les personne à partir de quarante ans, pour la plus part sont quelque peu méprisées : « vous avez eu, maintenant taisez-vous... » Tout d’abord, laissez-moi vous offrir mon aide pour votre recherche personnelle, je n’ai que peu de moyens à vrai dire, mais je peux revoir votre CV, vous donner des idées pour les lettres de motivation et quelques conseils pour l’entretien.

            En dépit de tout cela, le marché est affaire d’opportunité, « être la bonne personne , au bon moment, et au bon endroit », cela n’est pas quelque chose de réellement contrôlable, en revanche la mauvaise attitude des entreprises peut en partie être corrigée par notre attitude : ne pas accepter...

            si tout le monde se donne le mot, au bout d’un moment, ça marche, et il faut inverser la tendance. Le passage à l’euro a permis à la plus part des entreprises depuis maintenant 2-3 ans de renflouer leurs caisses et d’augmenter leurs marges. Elles profitent encore de la morosité générale pour baisser les salaires d’entrée le plus possible puisque d’ici 5 ans cela va leur coûter très cher. Plus les personnes entrées auront des bas salaires, plus elles pourront justifier des prix encore relativement bas dans 5 ans pour éviter de trop grands décalages en interne..après la plus part ont la stratégie de la chaise musicale, et préfère attendre le dernier moment pour recruter.

            Ensuite, c’est comme un individu qui a un salaire, quand on lui dit qu’il va devoir diminuer son bénéfice net, il sort les dents, l’entreprise fait pareil et elle est féroce. Plus vous demandez, plus ses marges baissent ! Je crois qu’il n’y a qu’une très faible minorité d’entre nous qui se satisfait et qui aime sortir les dents pour défendre son bout de pain, chacun préfèrerait que l’autre soit un peu plus juste, et honnête, très peu y voient l’opportunité d’avoir plus que le voisin et de satisfaire ses ambitions.

            En attendant, défendez-vous, et souriez, car des milliers, des millions de personnes portent le même fardeau que vous et apportent leur brique au mur... Bonne chance


            • cphischu (---.---.93.175) 7 décembre 2005 11:44

              Je ne suis pas d’accord avec cette analyse. elle soustend que le travail et les emplois sont créés par l’état, ce qui est faux. L’état peut soutenir artificiellement et temporairement l’activité, mais seulement au détriment d’une activité future. Tu reproches aux « vieux » d’avoir des richesses, mais c’est normal puisque ils les ont créé par leur travail. Au départ, ils étaient pauvres aussi. Leur aisance est le fruit de dizaines d’années de travail et d’économies. Aussi, faire de la génération précédente le bouc émissaire des difficultés des jeunes est se tromper de cible, et ressemble plus à une justification à postériori d’une simple jalousie. Enfin, si l’avenir ici est sombre, n’oublie pas que la terre est vaste, et que les entreprises françaises performantes le sont grâce à leur activité à l’étranger. Si c’est vrai pour elles, c’est vrai pour toi aussi.


              • Rage (---.---.198.206) 7 décembre 2005 16:49

                Le commentaire précédent démontre une méconnaissance des « emplois publics », mais en plus mon texte ne demande en rien à l’Etat à fournir de l’emploi. Je dirais même au contraire puisque le rôle de l’Etat devrait être régulateur et « d’arbitrage ». De plus le fait de dire que la génération précédente était pauvre et est devenue riche (doit-elle le rester ad vitam eternam ?) occulte complètement la façon dont j’analyse la chose. Les conditions conjoncturelles n’ayant pas été les mêmes il me semble un peu facile de dire que je « me plainds ». Garde aussi à ce que les gens qui se plaignent actuellement (cf banlieues, universitaires, chercheurs, etc...) ne passent pas au cran au dessus.

                Vous ne pourrez pas dire que ce n’était pas prévisible. Avouez plutôt que vous ne comprenez pas « Pourquoi ».


                • npmexique (---.---.209.61) 13 décembre 2005 07:06

                  Votre article est porteur d’une verite que tout le monde connait mais que personne n’ose dire.

                  J’ai laisse la France en 1994 pour toutes les raisons que vous evoquez meme si peut etre a cette epoque ma vision du malaise francais n’etais peut etre pas aussi lucide que la votre et pourtant... j’avais votre age .

                  Je sais maintenant que je voulais au fond debuter mon parcours professionnel loin des obstacles du systeme francais ....jeune diplome, bien diplome, sans experience, poste sans responsabilite, mal paye, poste tout de meme, ne vous plaignez pas, la photocopieuse qui vous a ete confiee et de toute derniere generation....la derniere des generations ....tout a fait comme vous !

                  J’ai decouvert a l’etranger , en Amerique Latine le gout du risque, du rien a perdre, tout a gagner...En acceptant de perdre toute mes garanties sociales j’ai gagne l’opportunite de me prouver a moi meme que je pouvais resoudre, faire, construire et je me suis vraiment surprise. J’ai fais des heures sans regarder ma montre, j’etais mal payee mais j’etais ecoutee, reconnue. J’ai rapidement grimpe les echelons, les responsabilites arrivaient les unes apres les autres comme des dossiers sur mon bureau. Je suis aujourd’hui chef d’entreprise , a 34 ans, mariee, 2 enfants, je sais que la vie n’est pas encore resolue mais je suis heureuse de mon parcours et surtout d’avoir pu evoluer au sein d’une societe qui en dehors d’une longue liste de grands defauts , a la grande vertue de croire en la jeunesse et en son elan dynamique et createur. Si demain je tombe, je sais que tout est possible si je me le propose de nouveau, si je garde ce dynamisme, cette envie d’avancer et de toujours apprendre (au lieu de me preocuper avant tout de ma fiche de paye) . Si je l’ai fait une fois, pourquoi pas une nouvelle fois.

                  Je vois la France aujourd’hui avec un regard bien triste , la jeunesse francaise je la vois fauchee en pleine moisson par un milieu qui ne laisse pas s’epanouir son envie de travailler, et par un systeme qui de surcroit, glorifie les faineants en les entretenant sous sa cape paternaliste.

                  Il va falloir a la jeunesse beaucoup de foi en la vie et de tenacite pour surmonter ces handicaps majeurs...demain la France sera le pays des jeunes de votre age....ne vous laissez surtout pas vaincre par l’amertume, car nous aurons besoin de gens comme vous . Tout est toujours possible quand on peut compter sur des tetes pensantes comme la votre. Je souhaiterai si fortement que notre pays soit gouverne par quelqu’un qui vous ressemble lorsque mes enfants auront envie de retrouver leurs racines en metropole et d’enrichir de leur culture internationale un pays qui a temps besoin de s’ouvrir au monde sans a avoir a se sentir menace de ne plus etre ce qu’il est : l’ideal de la Republique , de l’egalite , de la liberte et de la Fraternite.

                  N.P. Mexique


                  • Brice (---.---.158.251) 13 décembre 2005 14:42

                    Je suis tout à fait d’accord avec l’auteur ce texte et je me retrouve dans la même vision que lui.

                    Le fait le plus inquiétant est que l’emploi en lui même ne constitue plus une garantie à la sécurité. Parce qu’il est souvent précaire, donc avec un risque de rebasculer dans l’insécurité et, le salaire couvre à peine les charges inhérentes à la vie d’aujourd’hui.

                    Les dirigeants font de belles promesses de paroles pour réduire les inégalités, mais le concret n’est même pas encore programmé au rendez-vous.


                    • walter (---.---.37.240) 22 mars 2006 08:09

                      Bonjour

                      Ce qui arrive en ce moment n’est meme pas un choc de generation,des jeunes aux plus anciens,tous sont d’accord pour dire « CA SUFFIT » Là ou nous en sommes aujourdhui,c’est vous les politicards qui nous y avez mis. Il vous a fallu 50 ans pour y arriver mais ça y est.Depuis la derniere vous n’avez reussi qu’a appauvrir la france qui travaille tout en assurant le tout confort a une classe de priviegies qui va de fontionnaires a FONCTIONNAIRES Voyez la Suede qui est souvant prise en exemple,et voyez surtout le train de vie de leurs deputes et ministres par rapport a la fr.(voir aussi le canada) La situation de la france, vous n’avez meme pas ete capable de la voir se degrader malgres la creation d’associations qui faisait votre boulot:Secours populaire- Secours catholique-Amis d’Emmaus-fondation de france-petits freres des pauvres-Resto du coeur-sos amitie----j’en passe surement et puis la derniere Samu social qui ramasse les presque morts dans les rues Vos actions actuelles d’ou qu’elles viennent font penser a cet homme qui tombe a leau et qui ne sait pas nager.Elles me font penser aussi aux français qui ont confie leurs maisons a contruire a de mauvais ouvriers et qui constatent aujourdhui qu’etant donne la quantite de malfaçon,il n’y a plus qu’a demolir La france est un grand bateau, ou plutot une galere,en bas il y a ceux qui rament, en haut,les chefs,de temps en temps,on change les chefs,la galere fait demi-tour,mais en bas cest toujours les memes qui rament

                      Et aujourdhui on veut faire payer au jeunes les fautes des vrais responsabbles Il reste sans doute quelques petites solutions mais elles ne sont possibles qu’en arretant de « VOUS BOUFFER LE NEZ »

                      Un souvenir qui me revient j’ai connu les anciens bus parisien, en passant devant l’assemblee le receveur annonçais:LE GRAND GUINIOL,les bus ont changes....eux !

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