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Accueil du site > Tribune Libre > 1. LE SENS DE L’EUROPE

1. LE SENS DE L’EUROPE

Depuis sa naissance et ses multiples renaissances, avec Moïse, Jésus, Justinien, Cassin et Delors, l’histoire de l’Europe a un sens qu’elle a continuellement renouvelé. Bien avant qu’elle n’apparaisse dans l’histoire, ce sens est né de la vision d’un pharaon. Sous diverses formes, cette vision est devenue la religion des peuples qui bordent la Méditerranée. Sous l’effet du développement des sciences, l’Europe a rompu avec le droit divin qui l’avait formée, laïcisé son sens originel et pris un appui direct sur les droits naturels de l’être humain pour fonder l’ordre de la république. Dans ce nouvel ordre, Delors a inventé la place des standards. A l’heure du Brexit, cet article propose de nous remémorer le sens de cette histoire pour mieux le confronter avec les besoins du présent.

MONOTHEISME

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Akhenaton

Au XIVe siècle avant notre ère, l’empire égyptien, qui était parvenu à étendre ses territoires du Soudan jusqu’à la Syrie, se trouvait de toutes parts menacé de dislocation. Pour contenir ces courants, Akhenaton a cherché à renforcer l’unité de son empire en instituant, par-delà la diversité des peuples et des cités, le culte d’un dieu unique. A sa mort, le clergé égyptien a restauré la religion polythéiste, en laquelle résidaient ses privilèges, a repris les droits qu’il considérait siens et a voulu effacer les traces de son règne. C’est alors, selon la thèse défendue par Sigmund Freud, que Moïse a réuni le peuple juif. Pour permettre à cette religion monothéiste de survivre, il a quitté l’Egypte pour fonder Israël. Ainsi, grâce à un peuple élu, la religion d’Akhenaton a résisté à tous les courants qui lui étaient contraires. Non seulement elle a survécu, mais elle est devenue la principale religion du monde.

Dans Moïse ou le Monothéisme, Freud poursuit l’analogie en relevant que c’est le Juif Saul de Tarse qui transpose la religion juive du Christ au profit des civilisations helléniste et romaine et qui va lui permettre de réaliser le rêve du pharaon égyptien, en prenant tous les territoires du monde pour cible. Grâce à cette transposition, en s’appuyant sur l’unité de l’empire romain, le christianisme va quitter Israël pour devenir la religion de l’Europe : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car vous êtes tous un en Jésus-Christ », déclare Saint Paul (Ga 3, 28). En 381, le Concile de Nicée érige cette parole en un credo commun aux Eglises catholique et orthodoxe « Je crois en l’Eglise (l’assemblée) …catholique (universelle) ».

UNIVERSALISME

Sans nier l’existence d’un être suprême, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 va rationaliser ses bases en prenant appui sur les seuls droits naturels pour proclamer « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ». Grâce à l’imprimerie en particulier, ces principes vont se décliner en des milliers de lois et des millions de décisions de justice dans lesquelles la transcendance divine est absente. Partant du legs de l’antiquité romaine, leur mise en œuvre va dépasser le cadre de la France. Le Code civil sera repris en Belgique, au Luxembourg, au Pays-Bas, en Italie, au Pays-Bas, en Roumanie… Il influencera les droits allemands et polonais.

Le mouvement universaliste s’exporte avec la colonisation dans plusieurs Etats américains et africains. On retrouve aussi nombre de ses articles dans les pays d’Asie. Ce droit unique prend une vigueur plus grande encore à la fin du XIXe siècle, avec l’adoption des premiers grands traités internationaux qui structurent le fonctionnement des Etats : Union Internationale du Télégraphe (1865), Union Postale Universelle (1874) et Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques (1886).

En 1919, les Etats signataires du traité de Versailles créent la Société des Nations et l’Organisation internationale du travail. Après les désastres de la Seconde guerre mondiale, le message universaliste devient le code commun de la culture mondiale avec la Charte des Nations Unies. Son article 55 stipule notamment :

"En vue de créer les conditions de stabilité et de bien-être nécessaires pour assurer entre les nations des relations pacifiques et amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, les Nations Unies favoriseront :

a. le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et des conditions de progrès et de développement dans l'ordre économique et social ;

b. la solution des problèmes internationaux dans les domaines économique, social, de la santé publique et autres problèmes connexes, et la coopération internationale dans les domaines de la culture intellectuelle et de l'éducation ;

c. le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion."

L’Organisation des Nations Unies appelle toute une série d’organisations, de lois globales, mondiales ou régionales, pour assurer la mise en œuvre cet article dans toutes les territoires du monde. C’est René Cassin qui en rédige le préambule : la fameuse Déclaration universelle des droits de l’homme (1948). Deux pactes seront rattachés à cette déclaration : celui relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et celui relatif aux droits civils et politiques. Ces pactes vont lui donner force obligatoire dans les 168 Etats qui les ont ratifié, au nombre desquels figurent bien sûr tous les Etats européens.

La Convention européenne des droits de l’homme n’ajoute pas seulement à cette déclaration quelques dispositions nouvelles, elle institue la Cour européenne des droits de l’homme, chargée d’en sanctionner l’application des principes qu’elle énonce dans les 47 pays qui sont membres du Conseil de l’Europe.

Les organisations internationales vont se multiplier qu’il s’agisse de la finance, de l’énergie, des transports, du commerce, de l’alimentation, de la santé, de la propriété intellectuelle ou de la culture…

STANDARDS

En Europe, la nouvelle approche marque un tournant dans la mise en œuvre du petit b de l’article 55. L’expérience menée depuis la mise en vigueur du Traité de Rome a montré que les règlementations techniques ne pouvaient assurer seules l’harmonisation universelle des lois nationales, pourtant si favorable à la libre circulation des produits, des capitaux et des personnes, aux économies d’échelle, à la protection de l’environnement et à la paix des peuples. C’est pourquoi, en 1985, Jacques Delors introduit une autre approche dans la construction européenne. Celle-ci consiste à limiter le contenu des réglementations globales aux exigences essentielles et à renvoyer les détails de chaque implémentation aux standards édictés par les organisations professionnelles.

La Commission, le Conseil des ministres et le Parlement européen édictent les exigences essentielles auxquels produits et services doivent obéir du point de vue de la sécurité et de l’environnement pour pouvoir circuler librement sur le marché intérieur. La Commission mandate les organismes européens pour qu’ils définissent les standards d’implémentation de celles-ci. Les produits et services qui sont conformes aux standards bénéficient d’une présomption de conformité aux exigences essentielles.

Tous les standards sont repris à l’identique, quelle que soit la langue. Ainsi peut se mettre en place dans tous les pays une législation fine, souple et uniforme qui réduit considérablement les obstacles techniques aux échanges, conduit à l’ouverture des frontières et facilite dans tous les domaines l’élévation de la qualité, fondée sur la référence aux meilleures pratiques.

Avec l’accord de Vienne signé entre l’Organisation internationale des standards (ISO) et le Comité européen de normalisation (CEN) en juin 2011, une large part des standards européens va devenir universelle. Cet accord prévoit en effet que le CEN accordera la préférence aux standards ISO sur les siens chaque fois que cela sera possible.

Dès lors l’ordre universel a trouvé un moyen d’entrer dans les faits. L’Organisation Mondiale du Commerce promeut et amplifie ces accords. C’est ainsi que ces standards universels règnent aujourd’hui dans la plupart des domaines (système métrique, statistique, sécurité des jouets, appareils médicaux, appareils sous pression, transports, produits financiers, cartes de crédit …) et dans presque tous les pays du monde.

AVENIR

L’Europe a poursuivi sa route avec succès vers la création du monde universel que lui assignaient ses origines. Dans cet effort constant, l’incident du Brexit ne devrait pas peser très lourd. Si on considère à présent l’avenir au vu de ce passé et des problèmes présents, il apparaît que cette route l’oriente dans au moins quatre directions principales :

  • ·   le contrôle global du changement climatique dans le cadre de la COP21 : de grands objectifs ont été fixés pour maîtriser les actions destructives pour la planète de l’être humain. L’UE dispose d’un arsenal de directives, de standards et de bonnes pratiques à partager avec le reste du monde. Ceci constitue un premier axe fort d’activités pour son futur.
  • ·   la gestion de l’équilibre démographique du monde avec le Haut Comité aux Réfugiés : les guerres et le climat imposent des mouvements démographiques de grande ampleur. L’UE dispose d’un capital exceptionnel dans la formation et la réinstallation des populations déplacées. Les territoires d’accueil ont tout à gagner dans l’investissement humain avec des migrants compétents, volontaires et efficaces. Tel est le second challenge que son futur lui adresse.
  • ·   le soutien effectif de la création en partant du droit mondial de la Convention de Berne, de l’article 27 alinéa 2 de la Déclaration universelle et des autres grandes dispositions internationales : l’avenir de l’être humain est plus que jamais lié à l’essor de ses créations techniques, scientifiques et littéraires. L’Europe dispose d’un potentiel de R&D encore inégalé, mais sous-employé et considérablement mal géré. S’assurer la propriété effective des créations qui sont produites sur son territoire, quel que soit leur support d’expression (logiciel, protocole, base de données… autant que littéraire ou artistique) est la condition indispensable pour rendre à ses investissements le caractère attractif qu’ils ont perdu. De leur développement découlera la croissance, le plein emploi, l’intégrité de son patrimoine technologique et la solution des nouveaux problèmes que l’évolution appelle.
  • ·   la poursuite de l’implémentation de l’article 55 de la Charte de l’ONU : l’Union européenne a connu 65 années de paix grâce à l’interdépendance économique. La poursuite de l’amélioration interne et externe du marché unique est indispensable au maintien de la paix internationale, qu’il s’agisse des pays du voisinage immédiat avec l’Euromed et l’Europe de l’Est, ou du soutien apporté à des régions plus lointaines comme celles de l’ASEAN, MERCOSUR ou UEMOA.

Créer un avenir à la mesure des besoins contemporains, là réside sans doute le défi majeur de l’Europe, vis-à-vis d’elle-même et des peuples qui la composent, comme vis-à-vis des autres nations qui, très souvent, la prennent pour référence.

 

Alain Souloumiac
Expert législatif européen

 


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16 réactions à cet article    


  • MagicBuster 25 octobre 2016 14:20

    Plus on entend parler d’Europe et plus on parle d’Africains et de religion moyen-orientale.

    Drôle d’Europe !!!


    • Bobo le soumis du grand remplacement (---.---.197.168) 26 octobre 2016 12:45

      Le sens de l’UE : Multiethniquer pour régner
       
      « Ce n’est qu’à travers l’alliance avec le meilleur sang bourgeois que les éléments les plus capables du développement de la noblesse féodale d’antan s’élèveront vers une nouvelle apogée ; ce n’est qu’à travers l’union avec les sommets de l’européanité non juive [Krupp] que l’élément juif de la noblesse du futur parviendra à son plein épanouissement […] notre âge démocratique est un pitoyable interlude entre deux grandes époques aristocratiques [...] Dès qu’une nouvelle et véritable noblesse se sera constituée, la démocratie disparaîtra d’elle-même [...] L’humain du lointain futur sera un métis […]. La race du future, négroïdo-eurasienne (eurasisch-negroide Zukunftsrasse), d’apparence semblable à celle de l’Égypte antique, remplacera la multiplicité des peuples  »
      ’Praktischer Idealismus’ 1925 Richard de Coudenhove-Kalergi, Le père théoricien fondateur de l’UE,


    • Jean Guillot meslier 25 octobre 2016 15:07

      Partir des Pharaons en passant par MoÏse pour arriver à la construction Européenne d’aujourd’hui c’est très fort , à vous tout seul vous refaites l’histoire en accéléré dans votre sens .

      Mélanger Moïse , Jésus et Delors , votre analyse ne tient pas la route .

      Aujourd’hui avec internet , tout le monde connait les ficelles de la construction Européenne .

      Vous arrivez bien tard pour en vanter les mérites .


      • rogal 25 octobre 2016 15:32

        @meslier
        Vrai, mais ça change un peu de rakoto.eu.


      •  C BARRATIER C BARRATIER 25 octobre 2016 18:30

        Le début de l’article me plait. Bien sur c’est une interprétation d’une histoire ou de légendes..Mais pourquoi pas ?
        Par contre il y a une grande confusion entre le prétendu universel et ce qui n’est que terrien.
        Sens du faux universel ou de l’univers ?
        En table des news :

        Sens de la vie, sens de l’univers

        http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=56

         


        • Pascal L 25 octobre 2016 20:02

          Il faut vraiment ne pas connaître les religions pour rapprocher Akhenaton et le Dieu des Juifs et des Chrétiens. Akhenaton est un Dieu olympien qui n’a que faire des humains. Son culte s’est bien éteint et tous les monothéismes ne sont pas équivalents.

          Le Dieu des Juifs et des Chrétiens est un Dieu qui se révèle aux hommes et qui fait alliance avec eux. Il est même tellement proche des humains qu’il va prendre la nature humaine et mourrir pour eux.

          De même Saul de Tarse n’est en aucun cas le créateur du Christianisme. Il s’agit d’une thèse juive et aussi musulmane, mais qui ne tient pas à l’analyse. Il est logique que Freud l’ai reprise. Paul a toujours été confronté à la méfiance des Chrétiens (il n’arrête pas de se justifier) et n’aurait jamais pu leur imposer le message fort des Evangiles. Les lettres de Paul ne contiennent aucun dogme, mais plutôt des exhortations pour soutenir la foi des communautés naissantes. Il suffit de comparer les lettres de Paul et les Evangiles pour comprendre la différence. Même si les lettres de Paul sont antérieures à la rédaction des Evangiles, elles n’auraient pas pu inspirer de manière homogène les 4 Evangiles qui proviennent de 4 traditions différentes. De toutes façons, pour un Chrétien, le Christ est vivant et continue à se révéler tous les jours à ceux qui le cherchent. Paul est mort.

          « en prenant tous les territoires du monde pour cible » Dieu propose son salut à tous les hommes. Ils sont libres de le prendre ou pas, mais il n’y a aucune raison de le cacher. Cette universalité est exprimée dans les Evangiles. 

          Le Christianisme ne fait la promotion d’aucune loi ou standard. Il n’existe qu’une seule loi qui est une loi d’amour et qui se situe plutôt comme un principe qui peut inspirer la création des lois. Ainsi, les principes de l’instruction à charge et à décharge ou la possibilité de rachat d’une personne reconnu comme coupable sont inspirés directement des règles en vigueur dans les monastères et les ordres religieux.

          Par contre la multiplication actuelle des lois et des standard ne reconnait plus le principe d’amour. Il s’agit d’une dérive bureaucratique plutôt destinée à protéger les pouvoirs en place en écartant tout risque d’évolution.

          • Montdragon Montdragon 25 octobre 2016 20:54

            @Pascal L
            Akhenaton est le créateur de la religion hébraïque, car les « juifs », ie les derniers fidèles, furent exilés en Égypte, en Canaan.
            De là création d’un mythe pseudo national autour d’un dieu unique.


          • Pascal L 26 octobre 2016 00:45

            @Montdragon
            L’exil en Egypte des Cananéens est historiquement avéré, les Cananéens disposaient même d’une ville dans le delta du Nil où il se réfugiaient pendant les disettes, mais ça ne fait pas d’Akhenaton le créateur de la religion hébraïque. Il suffit de comparer. Akhenaton est un Pharaon qui se croyait la réincarnation de Rê-Horakhty. L’idée même de réincarnation s’oppose à la foi des Juifs qui considèrent connaître un Dieu révélé qui est extérieur à l’humanité. L’altérité entre Dieu et les hommes permet une relation d’amour qui serait impossible autrement. L’idée même que Dieu puisse se réincarner dans un roi est totalement sacrilège dans le Judaïsme. Le rapprochement géographique ne peut pas être une preuve.


            Par ailleurs, Akhénaton se situe autour du 14ème siècle avant notre ère et le peuple juifs est très loin d’être constitué à cette époque, même si la Bible fait remonter les patriarches à cette époque. La première mention historique des Juifs est beaucoup plus tardive et fait référence à un tout petit groupe.

            Il est aberrant de vouloir rapprocher tous les monothéismes. Il n’y a rien de commun entre la foi des Musulmans et la foi des Chrétiens. L’idée même de Dieu oppose totalement les deux religions.

            « création d’un mythe pseudo national » La Bible est remplie de mythes, mais le Dieu des Chrétiens et des Juifs n’est pas un mythe. Il se révèle à l’humanité qui le découvre progressivement depuis près de 3000 ans. La Bible témoigne de cette découverte et aujourd’hui encore, les témoignages abondent. Il ne tient qu’à vous de le découvrir et il n’est pas nécessaire de se faire baptiser.

          • genrehumain 26 octobre 2016 14:52
            1. Toute civilisation a été le fruit des fait religieux qui l’ont précédé,
            2. ( ne dit on pas Civilisation Hindou,Bouddhiste,Juive , Chrétienne , Musulmane etc..
            3. c’est tout simplement l’évolution historique du monde et de la race humaine dans son ensemble qui suit ce schéma .
            4. .En ce qui concerne la Civilisation issue des trois religions qui ce réclame d’Abraham on peut la qualifier plus justement de civilisation Judéo-Chrétienne-Musulmane.
            5. Et il serai temps d’enseigner à nos chères têtes blondes ou brunes, qu’Il est clair et évident que la révélation progressive de ces trois monothéismes a été le ferment de notre civilisation occidentale donnant au passage naissance à nos brillants humanistes laïques
            6. .Ainsi dés l’enfance serait aboli ces préjugés qui nous accablent jusqu’à aujourd’hui,et faire démentir la célèbre citation d’ Einstein

            7.  «  Il est plus facile de briser l’atome que de casser les préjugé »

            8. Pour ce qui concerne l’apport de l’Islam à la civilisation européenne il suffit de lire entre autres
            9. le scientifique éminent : John William DRAPER  ( 5 mai 1811 - 4 janvier 1882) américain né anglais, qui démontre de façon impartial qu’une étude attentive et approfondie des récits historiques, établi le fait, que la majeure partie de la civilisation de l’Europe provient de l’Islam.
            10. Et pour les tenants du « chocs des civilisations »  ou d’incompatibilité présumée des messages religieux il est bon de constater avec humour que finalement qu’est ce qu’un Chrétien ? sinon qu’ un Juif qui a reconnu le Christ et qu’est ce qu’un Musulman ? tout simplement aussi un chrétien qui a reconnu Mohammad.
            11. Toujours les fondateurs de grande religion ont reconnu leurs prédécesseurs et annoncé un retour, mais malheureusement presque toujours aussi leurs adeptes ont souvent par ignorance et préjugés rejetés le messager qui suivait.

            12. Ce qu’on peut résumer ainsi :

            13. "Les préjugés de religion, de race ou de secte détruisent les fondations de l’Humanité.
            14.  Toutes les causes de division du monde, la haine, la guerre et l’effusion de sang sont dues à l’un de ces préjugés. 
            15. Le monde entier doit être considéré comme un seul pays, toutes les nations comme une seule nation, tous les hommes comme appartenant à une seule race.
            16.  Les notions de religion, de race et de nation ne sont que des divisions instituées par l’homme et ne sont nécessaires que dans sa pensée. 

            17.  ( Causeries d’Abdu’l-Baha a Paris 1911)

            • Pascal L 27 octobre 2016 11:30

              @genrehumain
              1. « Toute civilisation a été le fruit des fait religieux qui l’ont précédé »

              Cette affirmation me semble impossible à démontrer. Il est donc impossible d’avaliser la suite du raisonnement. Il y a bien des apports d’une civilisation à une autre, mais pour les religions, cela procède le plus souvent par rupture. Le seul cas d’une filiation assumée est entre le Judaïsme et le Christianisme.

              Vous oubliez dans votre analyse les religions sans Dieu comme le communisme, le maoïsme la franc-maçonnerie ou certaines formes d’athéisme qui sont largement majoritaires en France.

              10 « John William Draper » Un peu faible comme référence. Je n’ai retrouvé sur Internet que deux phrases de lui parlant de Muḥammad et elles sont citées en boucle uniquement sur des sites Musulmans. Draper était un excellent chimiste, mais un piètre historien, surtout piloté par sa haine des Catholiques. La fiche en anglais sur son œuvre historique sur wikipedia est vraiment édifiante : « Draper takes such liberty with history, perpetuating legends as fact that he is rightly avoided today in serious historical study »

              11 « qu’est ce qu’un Chrétien ? sinon qu’un Juif qui a reconnu le Christ et qu’est ce qu’un Musulman ? tout simplement aussi un chrétien qui a reconnu Mohammad. » 
              0 pointé en théologie. Vous avez séché le cours ? La création l’Islam est bien postérieure à Muḥammad dont la relecture critique de son enseignement montre au contraire une grande complicité avec ces deux religions même s’il n’avait pas vraiment compris l’enseignement des Juifs et des Chrétiens. L’Islam est né bien après la mort de Muḥammad pour répondre aux besoins de conquête des califes et c’est une des rares religions sans spiritualité (ce qui est appelé spiritualité dans l’Islam, c’est la récitation de prières quotidienne et non une relation personnelle avec Dieu ou la divinité, mais il existe également des courants spirituels qui sont souvent assez proches de l’occultisme - rien n’est simple).

              12 « Toujours les fondateurs de grande religion ont reconnu leurs prédécesseurs » 
              Argument d’autorité. Cela reste à démontrer.

              13 « Les préjugés de religion » La religions s’oppose par sa construction à la superstition et aux préjugés. Et que faite-vous des adultes qui se convertissent sur le tard. Peut-on alors parler de préjugé ? N’avez-vous pas aussi des préjugés sur les religions dont vous n’avez qu’une connaissance très superficielle ? Il existe des dizaines de thèses scientifiques qui parlent des religions et des textes religieux en les confrontant à l’histoire, l’archéologie, la connaissance des langues anciennes... Lisez les et vos préjugés tomberont.

              18 « Le monde entier doit être considéré comme un seul pays »
              Là, je suis bien d’accord avec vous. Mais cela passe par le respect de la différence. Cela n’empêche pas le droit de critiquer les religions, mais pas les personnes qui pratiquent ces religions. Pour cela, il vaut mieux bien connaître les religions.

              Rien que pour vous, je vais essayer de faire une classification des religions.
              1) les Gnosticismes : L’homme fait parti d’un tout comprenant des niveaux matériels et spirituels et l’homme peut passer d’un niveau à un autre par des exercices spirituels et des réincarnations successives. Dans beaucoup de cas, l’homme se considère lui-même comme Dieu. La spiritualité se fait avec le monde des esprits. Dans cette catégorie, on retrouve l’hindouisme, le bouddhisme, le chamanisme, mais aussi l’occultisme (dont les Francs-Maçons), tous les cultes autour des personnes qui sont la réincarnation de divinité...
              2) les Messianismes : Ces cultes considèrent que la divinité va instaurer son propre pouvoir sur la terre et éliminer ses ennemis. Parfois l’élimination des ennemis est un préalable. Dans cette catégorie se trouve l’Islam, certaines formes d’athéisme prosélyte (hé si !) et d’autres religions sans Dieu : le communisme, le maoïsme et quelques autres « ismes » qui veulent imposer leur idéologie au monde entier.
              3) le Judaïsme et le Christianisme, bâti autour d’un Dieu qui est extérieur à l’homme mais qui qui se révèle et fait par amour alliance avec lui pour lui proposer un salut qui n’est pas terrestre. La guerre, la haine ou la prise du pouvoir ne conduisent pas au salut, mais l’humanité a encore un peu de mal avec cette partie du message.

              Bien évidemment, les choses ne sont pas aussi simples, Il existe des religions qui sont à cheval entre ces tendances. En général, les religions syncrétiques sont dans cette catégorie, mais cela est souvent du à une compréhension trop superficielle des antagonismes.

            • epicure 30 octobre 2016 05:51

              @genrehumain

              Ce qui a fait notre civilisation moderne et ses particularités :

              la philosophie gréco-romaine
              la science grecque
              la poudre à canon invention chinoise
              l’imprimerie invention chinoise

              Tout ceci est apparu environ à l’époque appelée renaissance.

              Et la sorti de la religion = sécularisation

              Et après ils ont su prendre le meilleur des différentes civilisations.

              Ce n’est pas l’église catholique ou la bible qui ont servi de base à notre civilisation moderne.


            • andromerde95 30 octobre 2016 18:05

              @epicure
              la civilisation moderne a émergé que dans des pays chrétiens. 


            • genrehumain 27 octobre 2016 19:24

              «  Nous sommes tous sur cette planète bleue et les diffèrences nationalistes n’ont plus de sens. Nous appartenons à la grande famille humaine. »

              Le dalaÏ-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains, le 14 septembre 2016 à Paris

              On pourrai ajouter aussi, avec un petit effort de recherche que les différences de religion n’ont plus de sens aussi .

               

              la Civilisation avenir sur cette petite planète bleue.

              peut s’articuler sur ces trois axes :

              La terre est seul pays ( Unité dans la diversité bien-sur)

              Unité de la race humaine ( la science la démontrée)

              Unité de la religion ( la recherche indépendante et personnelle le démontrera )

               Car sur un plan historique, la religion a été l’un des moteurs les plus puissants du changement d’attitudes et de comportement de l’homme.

              La venue de nouveaux Messagers représente des moments primordiaux dans l’histoire. Chacun déclenche un nouvel élan spirituel, stimule la remise en cause personnelle et le progrès social. Parmi eux se trouvent les Fondateurs des grandes religions du monde : Moïse, Krishna, Zoroastre, Bouddha, le Christ et Mohammad .
              Ces Messagers ont une double fonction. 
              D’une part, ce sont des êtres spirituels. D’autre part, ce sont des êtres humains qui naissent, connaissent la maladie, la souffrance et la mort. Ils ont des identités physiques différentes et s’adressent à l’humanité à des moments différents de l’histoire. Ces différences créent entre les religions des distinctions culturelles qui cachent parfois leur unité.
              Fondamentalement, cependant, le message spirituel de ces Messagers a été le même
              Chacun a souligné l’importance de l’amour de Dieu, de l’obéissance à sa volonté, et de l’amour du prochain. Les mots ont varié, mais l’enseignement essentiel tourne autour du principe de base, à savoir que chacun doit traiter les autres comme il aimerait être traité lui-même.
              ça ne veut pas dire que les différentes croyances et organisations religieuses sont les mêmes, mais on peut concevoir qu’il n’existe qu’une seule religion et que tous ces Messagers en ont progressivement révélé la nature. Ensemble, les grandes religions du monde peuvent ce concevoir alors comme l ’expression d’un seul plan divin .
              Mais toutes les religions se sont trouvées peu à peu liées par la tradition et les dogmes.
              Chacune d’elles se considère comme la seule gardienne de la vérité, tandis que toutes les autres sont dans l’erreur. Chacune a raison et pense que toutes les autres ont tort. Si chacun croit que sa religion particulière seule est vraie, il ferme les yeux à la vérité contenue dans les autres. C’est pourquoi nous devrions nous détacher des formes et des pratiques extérieures.Il nous faut abandonner les préjugés de la tradition si nous voulons réussir à trouver la vérité au cœur de toutes les religions.

              ce qu’on peut résumer ainsi.
              1.  l’unité de la race humaine, est une vérité spirituelle que confirment toutes les sciences humaines. L’anthropologie, la physiologie et la psychologie ne reconnaissent qu’une espèce humaine, même si celle-ci est infiniment variée en ce qui concerne les aspects secondaires de la vie. La reconnaissance de cette vérité est subordonnée à l’abandon de tout préjugé de race, de classe, de couleur, de croyance, de nation, de sexe, de degré de civilisation matérielle, autrement dit, de tout ce qui permet aux gens de se considérer comme supérieurs aux autres. »
              2. (Shoghi Effendi Appel aux Nations 1936)


              • pemile pemile 27 octobre 2016 19:40

                @genrehumain « Chacun a souligné l’importance de l’amour de Dieu, de l’obéissance à sa volonté »

                Sinon ?


              • Pascal L 28 octobre 2016 11:53

                @genrehumain
                Le relativisme ne peut être une option que pour ceux qui ne connaissent pas les religions. On ne peut faire son marché en picorant à droite ou à gauche sans créer des incohérences. Vous êtes obligé de créer une nouvelle cohérence et donc vous créez une religion syncrétiste de plus avec vos propres dogmes. Vous considérez-vous comme faisant partie de la liste des prophètes que vous citez ? 

                Ajoutez à cette liste : Akhenaton, Mani, Sun Myung Moon, Hogen Fukunaga, L. Ron Hubbard, A.C. Bhaktivedanta Swami Praphupada, Bhaghwan Sri Rajneesh, David Berg, Charles Manson, Shoko Asahara, Marshall Applewhite, David Koresh, Luc Jouret, Joseph Di Mambro, Jim Jones et beaucoup d’autres. Toutes les religions ne prônent pas l’amour des hommes. Certaines font du crime ou du suicide un objectif suprême.
                Les religions syncrétiques n’ont que très rarement fait long feu. Le Manichéisme est un exemple, mais on ne peu pas dire qu’il soit encore bien vivant et ses adeptes quittent ces religions lorsqu’ils en perçoivent les contradictions. Voir St Augustin par exemple.

              • Alain SOULOUMIAC Alain SOULOUMIAC 28 octobre 2016 15:12

                Universelle ou pas universelle

                Pas plus que la sphéricité de la terre, l’unicité de l’univers n’était évidente. Comme le dit un de nos lecteurs, chaque être humain est un univers qui voit le monde à sa manière. Je ne sais si tous les détails de l’histoire que j’ai contée sont exacts. Est-ce que ce Pharaon a réellement existé ? cela paraît hors de doute. Est-ce qu’il a introduit une religion fondée sur une divinité unique ? cela paraît établi aussi. Est-ce que cette unicité de Dieu, et par conséquent de l’univers, change la vision du monde et les rapports entre les êtres humains ? La réponse est également positive.

                Freud a eu très tôt l’intuition d’une relation entre Moïse et Akhenaton ? Il n’existe aucune preuve historique formelle de cette relation. Il ne s’agit que de suppositions. Je n’entendais pas prendre parti sur telle ou telle question religieuse. Au contraire, j’ai voulu mettre en évidence les convergences que j’ai rencontrées en écrivant cet article.

                Il est toujours bien difficile dans l’histoire de démêler le vrai du faux. Tel n’était pas mon propos. Je voulais seulement souligner le cheminement qui a conduit l’Europe à découvrir, en poussant la logique du monothéisme plus loin que la limite de ses extrêmes, dans l’universel une formulation laïque qui prend pour base une communauté permettant de rapprocher tous les êtres humains. A cet égard, la citation de Saint Paul est lourde de sens. Elle contient en germe l’égalité de tous les citoyens. Je suis surpris que ce point n’ait pas été relevé. Avant qu’une religion ne reprenne ce nom, le mot grec « catholique » signifiait déjà universel. Sur ce point, il n’y pas de doute non plus.

                Certains lecteurs insistent sur la filiation qui existe entre les religions monothéistes. La filiation entre les religions juives, chrétiennes et musulmanes est évidente. Toutes, avec parfois quelques nuances, sont fondées sur l’Ancient testament. Personne ne peut nier que Jésus Christ était juif et que Mahomet reconnaît Jésus comme messager d’Allah.

                L’actualité nous montre que la religion supposée réunir les gens les divise parfois au-delà du raisonnable. Mais d’où vient ce parfois ? Sur de très longues périodes les religions s’entendentdans l’ensemble assez entre elles. Sur d’autres, la haine se déploie et s’exprime sous la forme d’abominables gestes (Saint-Barthélemy). Sans doute la religion n’est-elle qu’un prétexte pour dénoncer ce qui est perçu, parfois plus à raison qu’à torts, comme des injustices invivables. Si tel est bien le cas, l’intelligence devrait permettre de trouver des solutions pour inverser les tendances négatives. Et ceci rejoint les questions fondamentales que certains autres lecteurs soulèvent en nous proposant d’examiner ce qui se passe réellement à l’intérieur de l’Europe – ce qui est justement mon objectif.

                J’espère y revenir dans un second article.

                Après la révolution de 1789, avec l’universel laïc, la religion n’est pas niée, elle est simplement mise à part. Admettre l’existence du fait scientifique en découle. Il existe parce qu’il est une « vérité » observable et vérifiable par tous et qui peut éventuellement être contredite. La force d’une civilisation qui prétend à l’universel est considérable. Elle regarde les autres, elle se regarde elle-même, elle se remet en question en prenant pour référence l’hypothèse qu’une vérité universelle existe en dehors d’elle.

                C’est en s’appuyant sur l’excellence de cette référence que le monde global a pu se construire, que l’économie mondiale a pu converger vers des intérêts communs, que la tension des guerres a été diminuée. Car il ne fait pas de doute que la situation actuelle, en particulier à l’intérieur de l’Union européenne, serait bien pire si l’universalité n’avait pas pu prendre l’emprise qui est aujourd’hui la sienne.

                Aujourd’hui cette référence universelle semble reculer, les anglais ont émis le souhait de quitter l’Union, des majorités se dessinent autour de revendications similaires chez les autres peuples, les micro-communautarismes religieux gagnent en puissance, la monnaie commune est dénoncée… L’Europe ne répondant plus aux espérances, certains acteurs politiques prennent appui sur ces divergences et ces mécontentements pour alimenter leur carrière.

                Est-ce la doctrine universaliste qui est mise en cause ? Où est-ce l’Union européenne qui n’a pas su la servir ? Dans le prochain article, je tenterais d’apporter des éléments de réponse à cette question en tentant d’évaluer si les inflexions de l’UE par rapport à sa propre doctrine ne constituent pas la cause fondamentale du discrédit qui la frappe. Auquel cas des remèdes seraient possibles ?

                Evidemment, m’objectera-t-on, on connaît d’avance les réponses. On voit bien où vous voulez nous emmener. Ma réponse à ces objections est la suivante. 1/ Je crois en effet que l’analyse ne manquera pas de mettre en évidence l’importance des inflexions observées depuis deux décennies. 2/ Mais je n’ai pas encore identifié toutes ces inflexions. 3/ J’ai vécu et éprouvé beaucoup d’entre elles. C’est dans ces expériences et dans ma perception que devrait résider l’intérêt du prochain article.

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