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Accueil du site > Tribune Libre > Le « suicide » de Michel Onfray et la fin d’une époque

Le « suicide » de Michel Onfray et la fin d’une époque

Pas de panique, surtout pour les fans de l’anti-philosophe, Michel Onfray n’est pas décédé, il n’est pas mort non plus. Que s’est-il passé au juste ? En fait, le dernier livre publié par Michel Onfray constitue une sorte de suicide philosophique. L’homme se dévoilant comme un « narcissique de haut vol intellectuel ». Rendre la raison populaire, un titre plein de bonnes intentions mais si l’on parcourt les quelques lignes, on comprend qu’un autre titre aurait été plus approprié. Rendre Onfray populaire, par exemple, quoique, ce philosophe étant déjà très médiatisé, il faudrait titrer, Rendre Onfray encore plus populaire, ou même mieux, Gloire à Onfray pour avoir fondé l’université populaire. Je n’ai pas acheté le livre. 12 euros pour moins de 100 pages écrites en caractères pour presbytes, bref, guère plus de matière textuelle que le fameux opus de Stéphane Hessel dont le prix de 3 euros est tout de même plus populaire. Certes, je sais bien que l’on ne vend pas les livres au poids et que quelques courts écrits valent mieux que de longue logorrhées roboratives. Sauf que dans le dernier livre d’Onfray, on ne trouve pas une pensée très stratosphérique, pour autant que cet auteur ait su nous élever vers les cimes de la pensée philosophique. Rien ne tout ça mais beaucoup de pages au service d’une autosatisfaction. Car dans ce court essai, Onfray parle de sa vie, de ses anecdotes, de sa ville natale et surtout trace un éloge de l’université populaire frisant le panégyrique. Etrange sentiment que celui de découvrir le vrai Onfray, celui qu’on devinait en filigrane dans ses textes et ses interventions et qui apparaît sans masque dans ce petit livre, un Onfray terriblement narcissique.

Quelque chose m’a interpellé, livrant un puissant indice de la personnalité de l’auteur. C’est ce court chapitre où il se plait à dénigrer et même enfoncer Marc Sautet, moquant les cabinets et les cafés philosophiques. Le procédé est déplaisant, surtout que son confrère féru lui aussi de philosophie populaire n’est plus là pour répondre puisqu’il est décédé depuis une décennie. Quel besoin de flinguer un de ses confrères à qui on ne peut ni jeter la pierre, ni ranger dans la classe des parvenus et autres carriéristes rayant le parquet avec leur crocs, parfois de boucher. De quoi ce dénigrement de Sautet est-il le nom ? Eh bien du narcissisme et même d’un type de « perversion narcissique ». J’entends quelques oreilles avisées s’offusquer. Et quelques honnêtes lecteurs demander en chœur, des preuves, des précisions, des faits ! Et ils ont diantrement raison, car invoquer la perversion narcissique n’a rien d’anodin pour qui connaît la signification clinique de ce trait psychologique. En vérité, si « perversion narcissique » il y a, celle-ci est sublimée en quelque sorte. Michel Onfray, c’est le narcissisme élevé à la puissance de la philosophie. Un culte de la personnalité si bien assumé, notamment dans la présentation de son livre paru dans la collection Université populaires qu’il dirige aux éditions Autrement et dont il vient de préfacer un autre opus plus roboratif, avec nombres d’intervenants mais Monsieur Onfray ayant jugé que sa prose était plus fournie, a jugé qu’il devait s’approprier un espace éditorial personnalisé.

Précisons ce que l’on entend par narcissisme. Comme aurait Desproges, un narcissique, c’est quelqu’un qui ne veut pas m’admirer. Le narcissisme est une déviation du thymos aurait pensé Platon, lui qui voyait bien les formes profondes de l’âme humaine et les effets de surface, distinguant par la gymnastique de la toilette. Le thymos est un système d’échange social visant à reconnaître une personne pour ses qualités et à lui accorder une estime. Le système de la reconnaissance est un objet très philosophique parcouru par un héritier de l’école de Frankfort, Axel Honneth. Ce qu’on peut penser, c’est que l’estime de soi est une forme « droite » de la personnalité et que le narcissisme est une forme déviée. Il est toujours question de réalités intersubjectives et sociales, incarnée par cette formule de Fichte, on n’est homme que parmi les hommes, sur laquelle s’appuie Honneth pour exposer son programme. Les jeux de reconnaissance sont aussi des jeux de séduction et c’est ici qu’intervient la perversion narcissique, trait de caractère que certaines femmes auraient souhaité ne pas connaître. Le pervers narcissique est un type très intelligent, séducteur, qui une fois sa proie captée, s’en sert peu à peu pour asseoir un pouvoir perverti en détruisant lentement celle qu’il a séduite. Ce jeu de séduction est perverti par la rupture de la réciprocité. L’autre n’est pas considéré comme une personne mais un objet. Dans la séduction « droite » la reconnaissance et l’admiration se jouent comme un tango relationnel. Un pas vers l’autre et réciproquement. Chacun se met tour à tour en retrait.

En quoi cette réflexion aide-t-elle à comprendre le personnage Onfray ? Eh bien c’est cette réciprocité et cette manière d’user d’auteurs connus ou moins au service de son rayonnement. J’ai toujours pensé qu’Onfray ne parlait pas vraiment des auteurs qu’il citait mais pratiquait avec cet art subtil et délicat de parler de soi en parlant des autres. Ce jeu de miroir joué à un haut niveau d’intellectualité finit pas se voir. Pour se glorifier, Onfray ne prend pas de gants et s’en prend avec une férocité inouïe à Freud, alors qu’il use d’une délicatesse virant à la flagornerie philosophique pour élever une stèle à un Camus idéalisé en libertaire pour mieux servir les desseins de l’hédoniste autoproclamé qu’est Onfray. La démarche philosophique vire pratiquement au manichéisme intellectuel. Il y a deux types de philosophes, ceux qui sont prisé par Onfray et les autres, les matérialistes, authentiques penseur de la vraie vie et les transcendantalistes et autres phénoménologues qu’Onfray n’aime point d’autant plus qu’ils font l’objet d’enseignements savants et érudits au sein d’une Université qu’il honnit mais sans laquelle il n’aurait jamais eu son Capes pour enseigner puis lancer sa carrière. Onfray n’aime pas cette philosophie qui cherche le Bien, le Beau, le Vrai, celle de Platon, saint Thomas ou Hegel, celle qui essaye de connaître l’univers et dont les textes énigmatiques sont hors de portée d’un Onfray qui n’accédant pas à la compréhension de ces écrits, préfère dévaluer leur auteurs, comme il dévalue la figure du Christ tout en poursuivant son œuvre d’anti-théologie en discréditant le religieux et le théologique des docteurs de l’Eglise.

Onfray est tout autant narcissique qu’un Johnny prétendant tout donner à ses fans et ne comprenant pas le procès médiatique à propos de son exil fiscal. Johnny oublie que c’est grâce à la docile complicité des médias et au labeur des travailleurs qu’il doit sa fortune. Onfray joue les désintéressé, se campant en chevalier blanc du bénévolat, taisant les revenus qu’il tire en éditant avec la complicité de France Inter ses conférences, ou alors le salaire qu’il reçoit d’un éditeur pour publier un ouvrage l’an qui sera vendu parce que l’auteur est devenu une référence et qu’aucun média ne refuse une invitation. Alors Onfray en saint François de la philosophie populaire, non, le personnage n’est plus crédible mais il est emblématique de cette fin d’époque marquée par le matérialisme et le narcissisme. Les gens qui réussissent ne sont pas dans une société du spectacle, ils sont les hommes-spectacles, offerts aux rampes médiatiques et traquant le regard complice des admirateurs, jusque dans les milieux professionnels. Le narcissisme est même devenu un trait dominant dans la profession de journaliste et d’animateur télé. Utiliser un autre assez connu pour accroître sa notoriété jusqu’au culte de soi. Un journaliste connu tenait en son temps un blog. Je me souviens que pendant les crimes atroces perpétrés par Merah, ce journaliste n’avait pas écrit une ligne sur ce fait tragique mais s’était appliqué à causer d’un piège que lui aurait tendu un stagiaire venu le questionner pour ensuite donner son reportage à Pierre Carles. Epoque médiocre que celle où le religieux et le sens public s’estompe au profit du culte de soi. Le meilleur élève d’Onfray ne serait-il pas Jean-François Copé, qui au lieu de choisir Freud se plaît à démolir François Hollande, ou alors Nadine Morano ? No comment !

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Je pense qu’il ne faut pas accabler Michel Onfray plus que de raison impopulaire. Ce personnage très médiatique est emblématique d’une époque, tout comme Harry Potter ou Nicolas Sarkozy. Nous avons tous péchés un jour ou l’autre par excès de narcissisme, ce trait trop humain qui habite également quelques grands patrons et bien des célébrités. Un désir de se faire admirer, un excès du souci de plaire, les deux se conjuguant pour propulser cette époque vers un crépuscule où les fondamentaux sont voilés par le brouillard narcissique et toutes les procédures visant à soigner, voire truquer son image, comme on a pu le voir dans ce piètre opus du philosophe populaire noyé dans l’autosatisfaction béate. C’est la fin d’une époque, ou plutôt le signe d’une époque finie. Le narcissisme aboutissant à un jeu de miroirs entropiques où l’uniforme et le standard règnent. Epoque finie et dévoyée. L’art conceptuel a dévoyé le Beau, l’associatif et l’humanitaire ont dévoyé le Bien, le bavardage philosophique et l’émotionnel de l’opinion ont dévoyé la Vérité, l’argent a dévoyé l’honnêteté et surtout, le narcissisme a dévoyé le Système de reconnaissance. Adieux transcendantaux de la vieille civilisation. Le médiocosme étant devenu le milieu « naturel » de l’homme, il est logique que l’homo narcissus en soit l’espèce la mieux adaptée. Mais rien ne s’oppose à une évolution humaine, amen. Dommage de devoir achever ce billet. J’aurais bien aimé écrire un petit livre sur ce sujet crucial.


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55 réactions à cet article    


  • La mouche du coche La mouche du coche 31 octobre 2012 10:35

    Effectivement. L’urgence est d’attaquer M. Onfray. Tous les autres sont tellement meilleurs que lui ! smiley


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 31 octobre 2012 10:43

      Aucune urgence, ce n’est qu’un portrait d’un trait marquant d’une époque finie qui n’en finit pas de finir.

      Les autres ne sont pas meilleurs, ils sont différents.


    • vieux grincheux 4 novembre 2012 09:14

      Salut Citoyen !


      J’ ai arrêté de m’ intérresser à Onfray lors de sa querelle avec Youlountas....

      Mieux vaut remonter à Fourier, aux Libres penseurs et à Gatti....il y a quand même des gens qui nous laissent des traces....http://www.fnlp.fr/spip.php?article122

      Merci pour cet article...

      KONSELEDIIIIIIIIIIIIIIIISEU !!!!

      VG

    • VICTOR LAZLO VICTOR LAZLO 31 octobre 2012 10:43

      Ce qui a coulé Onfray c’est plus simplement la polémique autour de l’Expo Camus à Aix.

      En 1 mois il s’est fait pilonné à mort : un Verdun médiatique.
      La popularité de Onfray s’est écroulé à partir du moment où il entrait en collision avec le milieu politico-médiatique ordinaire (dont Onfray a fait partie jusqu’au moment où il entrait en concurrence avec ses tenants les plus redoutables, de Stora à Filipetti).
      Là dedans ses opinions sur Freud ou la laicité n’étaient que « peanuts » tant qu’il restait dans le sens du courant ; mais elles deviennent monstrueuses à partir du moment où le procés en sorcellerie s’instruit....

      Il n’est pas le 1er à se retrouver en telle position. C’était arrivé à Fink suite à son entretien à Haaretz, entre autres.

      Mais Onfray reviendra sur le devant de la scéne. C’est un gros bavard : jamais il ne pourra se passer des médias pour lequel il est malgré tout un bon client. Et puis son affaire se résume à un probléme d’égo, pas un souci de fond (contrairement à Fink ) . Il fera son méa-culpa, cirera les pompes qu’il faut, et reviendra flamboyant sur le devant des télés : c’est une Diva, Onfray, qui peut être est un « philosophe », mais certainement pas quelqu’un qui pense ....






      • Bernard Dugué Bernard Dugué 31 octobre 2012 10:58

        Onfray la diva aime être sur le divan du monde. Il est à l’image d’une oeuvre conceptuelle, surcoté. Il est un emblème de notre époque


      • Nérée 4 septembre 2014 19:42

        Je salue le flair de Bernard Dugué et confirme qu’en effet cet individu est, avec les femmes (ou tout au moins certaines d’entre elles), un pervers narcissique dans l’acception la plus clinique et rigoureuse du terme.


      • apopi apopi 31 octobre 2012 10:50

         Tout ce baratin nauséeux pour un livre que l’auteur de l’article n’a même pas lu !


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 31 octobre 2012 10:55

          C’est étrange en effet, sans l’avoir lu je peux donner quelques détails précis du livre.

          Néanmoins, il est exact que je ne l’ai pas acheté, vu qu’il suffit de s’asseoir un quart d’heure sur un siège mis à la disposition du lecteur dans certaines grandes surfaces du livre.

          Sinon, serait-il possible d’avoir quelques avis sur l’époque car c’est aussi cela le thème du billet


        • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 31 octobre 2012 22:47

          Ce livre doit être immense s’il possède de si grandes surfaces que l’on peut s’assoir dedans !

          N’est-ce pas l’équivalent du « livre de sable » de Borgés ?¡¿ !

          Trêve de plaisanterie, j’avais lu autrefois son « traité d’antithéologie », je l’avais trouvé très léger. Ses arguments étant souvent des affirmations sans fondement critique. Prenant souvent un exemple généralisé en preuve, ou un acte du quotidient comme base de ses raisonnements.

          J’avais été très déçu. C’était plus un livre d’opinion personnelle qu’un traité au sens propre du terme.

          Ce n’est pas parce que l’on critique Freud ou Kant que l’en est un grand penseur.
           Les a-t-il même compris ?


        • Dolores 31 octobre 2012 10:53

          La bave des crapauds.....


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 31 octobre 2012 10:59

            Vous avez raison, je dois expier pour ce blasphème à l’encontre du prophète populaire et de ses fidèles


          • L’Ankou 31 octobre 2012 14:45

            Oui, vous en avez lourd à expier, mais bon, c’est votre conscience que ça regarde...

            Il me semble que Onfray, en ce qu’il se positionne Nietzschéen, proclame qu’on ne juge bien les idées d’un homme qu’en les éclairant par la façon dont sa vie les illustre, les explique et les justifie, et par la façon dont il a mis ses actes en cohérence avec sa pensée. Un philosophe de la liberté qui passerait sa vie inféodé au pouvoir, un défenseur de l’ascèse courant les lupanars, un donneur de leçons éducatives qui laisserait ses enfants à l’assistance publique, un philosophe de la Vérité qui passerait sa vie à mentir peuvent assez justement finir dans les poubelles de l’histoire.

            Si effectivement tout écrit philosophique est intrinsèquement autobiographique, c’est en parfaite cohérence avec ces postulaits qu’Onfray donne à voir l’autobiographie d’où résulte sinon sa pensée, au moins sa posture philosophique, sa méthode et les axes qui guident son travail.

            Je ne surestime pas, au passage, la pensée d’Onfray. Je tiens pour un excellent vulgarisateur mais pas nécessairement pour un auteur majeur de la philosophie. Il faut dire que la matière qu’il travaille est assez riche d’auteurs excellents. L’Histoire peut ne pas le retenir comme un créateur de courant ni comme un théoricien agenceur de concepts, non plus que comme découvreur de systèmes de pensée... Au plus apparaît-il comme un commentateur, quelqu’un capable de résumer, de synthétiser, de schématiser et d’articuler les auteurs entre eux et les oeuvres entre elles.

            Sans doute sa biographie explique-t-elle pourquoi il met ces quelques talents au service de la réparation d’injustices historiques et de la démystification de quelques escroqueries. Je ne trouve pas ce travail inutile.

            Là où vous voyez du narcisisme, d’autres verront un acte de courage, certes mesuré, consistant à oser l’exposition de soi. Le penseur abstrait et désincarné ne risque que la critique de son oeuvre. Celui qui expose sa chair et la matière de son histoire personnelle risque des blessures bien plus personnelles. Etant désormais renseignés sur le parcours qui l’amène là où il vous déplait tant de le voir, vous êtes mieux à même de situer ses faiblesses, de préssenttir ses oublis, de deviner ses incomplétudes qui vicieraient ses raisonnements. Ce sont donc des armes qu’il vous donne contre lui. Mais peut-être aura-t-il menti ou trompé ou traversti sa propre histoire ? Vérifiez-le donc ! Faites ce travail, cette recherche, puis déononcez l’imposture à votre tour. déconsidérez-le ! raillez-le ! Soulignez ses incohérences ! Décrédibilisez son oeuvre enttière sur la base de ces constats circonstanciés et dûment référencés !

            Ce que je note, c’est qu’une fois de plus, Onfray propose de façon très universitaire son travail à la critique de lecteurs attentifs, et qu’il ne reçoit en retour que des procès d’intention. C’était plus criant encore avec le « crépuscule d’une Idole », où toutes ses affirmations pouvaient être vérifiées et contredites. Dans le tollé suscité par l’ouvrage, ce que je note c’est que les critiques n’ont contesté aucun des arguments précis, exposés l’un après l’autrre dans le livre, références bibliographiques à l’appui. C’est donc que ces arguments devaient être bons. Enchaînés les uns aux autres, il brossaient un tableau effectivement déplaisant et haïssable de Freud, propre à attirer les foudres des Freudolâtres. C’est normal qu’ils s’en offusquent. C’est aussi normal que leur jérémiades m’indiffèrent.

            Je ne comptais pas acheter cet opuscule autobiographique, mais s’il continue à alimenter des polémiques sur ce mode du procès d’intention plutôt que sur le contenu, c’est peut-être, à nouveau, que ce contenu est bon. Encore quelques critiques comme la vôtre et je passe commande ! Promis !

            Bien à vous,
            L’Ankoù


          • kcrn1962 1er novembre 2012 11:47

            « Dans le tollé suscité par l’ouvrage, ce que je note c’est que les critiques n’ont contesté aucun des arguments précis, exposés l’un après l’autrre dans le livre, références bibliographiques à l’appui. C’est donc... »


            Je vous conseille de lire sur Freud. Tout, absolument tout a été dit et redit sur Freud. Comme beaucoup de monde, il a fallu qu’Onfray passe par là pour que vous en preniez connaissance. 

            Après avoir enseigné pendant deux décennies la psychanalyse le livre à la main, après avoir offert Totem et Tabou à Sarkozy, le voilà qui veut déboulonner la psychanalyse. Il s’était trompé ? Disons que oui. Mais il a quand même mis 20 ans à s’en rendre compte ! Vingt ans les gars !

            Merci à l’auteur de cet article bien tourné, léger mais ô combien vrai.


          • Agafia Agafia 1er novembre 2012 18:17

            @ l’Ankou

            Ah ! Vous avez tout dit et mieux que je n’aurais pu le faire...
            Je vous plusse smiley


          • Christian Labrune Christian Labrune 31 octobre 2012 11:00

            @à l’auteur

            Onfray m’agace assez souvent : Nietzsche ou Camus n’ont jamais été ma tasse de thé, et son ignorance délibérée de la phénoménologie husserlienne me consterne, mais par rapport à ce qui se publie ordinairement dans le champ philosophique, c’est souvent moins fumeux.

            Il me semble que vous devriez tout de même vous rappeler la phrase qui plaisait tant à Socrate, au fronton du temple d’Apollon, à Delphes : « Connais-toi toi-même ». Cela vous éviterait peut-être de tomber dans une forme d’hybris pire que celle d’Onfray.


            • Bernard Dugué Bernard Dugué 31 octobre 2012 11:08

              Et tu connaîtras l’univers... En effet, je m’en vais retourner à la biologie et à la mécanique quantique. Et laisser cet espace à la controverse


            • Furax Furax 31 octobre 2012 11:17

              Très beau billet monsieur Dugué.
              Les « apôtres » renaclent mais vous deviez vous y attendre !
              Votre conclusion est magnifique, bravo, je la place dans mes « favoris » ;


              • Francis, agnotologue JL 31 octobre 2012 11:27

                A défaut de parler des idées, on pale des gens ...

                Sur les idées : Onfray s’est désolidarisé des intellectuels de gauche en s’en prenant à Freud. La droite n’a eu qu’à tirer sur l’ambulance.

                « Comment nommer les extraordinaires constructions intellectuelles que sont les œuvres de Darwin, de Marx et de Freud ? 

                Extraits : »Depuis longtemps, les conservatismes de tous bords se sont acharnés contre ces trois grands dispositifs. C’est bien naturel. On sait comment aux Etats-Unis, encore aujourd’hui, on fait souvent obligation aux institutions éducatives d’opposer le créationnisme biblique à l’évolution au sens de Darwin.

                L’histoire de l’anticommunisme recoupe pratiquement celle de l’idéologie dominante dans tous les grands pays où règne, sous le nom de « démocratie », le capitalo-parlementarisme. Le positivisme psychiatrique normalisateur, qui voit partout des déviances et des anomalies à contrarier par la brutalité chimique, tente désespérément de « prouver » que la psychanalyse est une imposture…. On y a vu fleurir les « livres noirs » du communisme, de la psychanalyse, du progressisme, et en définitive de tout ce qui n’est pas le bêtisier contemporain : consomme, travaille, vote et tais-toi….

                Nous appellerons donc « obscurantisme contemporain » toutes les formes sans exception de mise à mal et d’éradication de la puissance contenue, pour le bénéfice de l’humanité tout entière, dans Darwin, Marx et Freud." (Alain Badiou, lemonde.fr 7/5/10)

                Pour la gauche, Onfray s’est rangé dans le camp des obscurantistes.


                • bernard29 bernard29 31 octobre 2012 11:41

                  Onfray m’est totalement insupportable. bravo pour votre article bien senti et aussi votre conclusion.


                  • voxagora voxagora 31 octobre 2012 11:48

                    Finalement il est bête, Onfray.

                    Et comme il n’y a pas que le noir dans la vie :

                    .

                    • Gollum Gollum 31 octobre 2012 12:08

                      Onfray n’aime pas cette philosophie qui cherche le Bien, le Beau, le Vrai, celle de Platon, saint Thomas ou Hegel, celle qui essaye de connaître l’univers et dont les textes énigmatiques sont hors de portée d’un Onfray qui n’accédant pas à la compréhension de ces écrits, préfère dévaluer leur auteurs, comme il dévalue la figure du Christ tout en poursuivant son œuvre d’anti-théologie en discréditant le religieux et le théologique des docteurs de l’Eglise.

                      Bien vu. 100 % d’accord. Et merci.

                      le personnage n’est plus crédible mais il est emblématique de cette fin d’époque marquée par le matérialisme et le narcissisme. 

                      C’est la raison principale de son succès. Ne sont portés au pinacle que les médiocres conformément à une fin de cycle, où les derniers seront les premiers..

                      Et dire que le vulgum pecus est persuadé que l’on a là le summum de l’intelligence...


                      • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 31 octobre 2012 12:17

                        Dans le Traité d’athéologie, Onfray rendait hommage à Freud pour « L’Avenir d’une illusion », Freud qu’il utilisait à longueur de pages (pulsion de mort, hystérie, névrose). Cinq ans plus tard, Freud est bon à jeter aux orties, accusé entre autres crimes d’homophobie (alors que Freud sépara dès 1909 les homosexuels des pervers, et remplaça, pour désigner l’homosexualité, le qualificatif péjoratif de déviance par celui de variante).


                        • pergolese 31 octobre 2012 12:34

                          Le traité d’Athéologie est un livre particulièrement jubilatoire (si si !)...Onfray est un tueur de mythes et un déboulonneur d’idoles c’est probablement cela qui effraie ou qui énerve certains !


                          • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 31 octobre 2012 12:50

                            Ce Traité n’est qu’un pamphlet écrit au pas de charge consacré davantage à la critique politique des religions qu’à la critique philosophique de la foi. Cherchant des athées comme Diogène de Sinope cherchait un homme, Onfray rate Sade et Schopenhauer, deux gros morceaux tout de même.


                            Dans ce Traité, Onfray range Marx, fondateur d’une idéologie totalitaire, parmi les Lumières ; c’est assez culotté.

                            L’athée que je suis préfère de beaucoup L’Esprit de l’athéisme d’André Comte-Sponville.

                          • Yvance77 31 octobre 2012 13:38

                            Salut,

                            Une question pour benêt tel que moi : « vous ne seriez pas un poil jaloux d’Onfray par hasard ? »

                            Moi perso les deux vrais philosophes que je respecte à fond sont : lui et Régis Debray.

                            J’aurai pas mis Botul-Levy dans la rubrique philosophe non plus du reste.


                            • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 31 octobre 2012 23:02

                              Mettre Régis Debray et Onfray sur le même plan, c’est lui faire trop d’honneur.

                              Debray a une vraie pensée, une créativité, une profondeur, jamais atteinte par Onfray.

                              Cela nous fait regretter les vrais philosophes, notamment Derrida, Deleuze, ou Castoriadis.

                              Notre époque se contente d’amuseurs, alors qu’elle sombre dans le chaos.


                            • Traroth Traroth 31 octobre 2012 14:17

                              Depuis qu’il s’est totalement renié en tapant comme un sourd sur Mélenchon à quelques jours du premier tour, Onfray est mort, pour moi.


                              • lionel-pg44 3 novembre 2012 10:42

                                Même chose, camarade. 

                                Mais je suppose que le parti « dit » socialiste lui a fait quelques promesses à la hauteur de son égo... Une émission philosopho-littéro-je-montre-ma-belle-à-tous-les-passants sur F2 ou F3 après poubelle la vie !

                              • Morpheus Morpheus 31 octobre 2012 14:24

                                Le problème des « philosophes » (autoproclamés ?) français, c’est que leur « philosophie » se contente de gloser sur les philosophes du passé et leurs idées.

                                Combien d’idées, d’analyses, de pensées neuves dans leurs « œuvres » ? Certes, il n’est pas toujours inutile de jeter un regard neuf sur ce que d’autres ont dit, ou de mettre à l’épreuve du temps et des mœurs actuelles les pensées des anciens. De là à se croire philosophe, il y a tout de même une marge, il me semble.

                                A tout prendre, je préfère sans doute le café philo où le quidam peut s’essayer, sans bagage ni diplôme, à penser par lui-même avec les autres (principe du café philo). Il n’est sans doute pas dit que des idées neuves germerons de ces rencontres informelles, mais voir des gens s’essayer à penser dans un monde qui s’échine à vomir des pensées toutes faites reste un spectacle réjouissant et toujours prometteur.

                                (Cela étant, je suis très favorable à la création d’Universités Populaires)

                                Quand au narcissisme de Michel Onfray, il n’est pas difficile à percevoir, il transparait dans chacune de ses interventions, et devient de plus en plus voyant. Pour la perversion narcissique, je serais tout de même plus réservé (connaissant bien le problème), car c’est principalement dans l’entourage directe que les manipulateurs trouvent leurs proies, et je ne connais pas l’entourage familial ou professionnel de Onfray.

                                Une chose m’a cependant fait tiquer au sujet de Onfray, c’est sont retournement à 180° concernant Mélenchon, et surtout les arguments qu’il a formulé pour le désinguer avec une verve et un aplomb d’une rare prétention et d’une insigne arrogance, d’autant plus voyant que ses allégations étaient un tissus de propagande mensongère, trompeuse et dogmatique qu’aucun chien de garde du système n’aurait renié : pour un soi-disant « anti-philosophe », qui prétend (en le revendiquant) penser à contre-courant, c’est tout de même très suspect ...

                                Or, ce genre d’attitude (revirement d’amitié, mauvaise foi, arrogance, excès de jugements) est une des caractéristiques révélatrice chez les pervers narcissiques. Je ne peux pas affirmer que Onfray soit un pervers narcissique, mais je confirme qu’il y a certains signes.

                                Cordialement,
                                Morpheus


                                • ZenZoe ZenZoe 31 octobre 2012 14:56

                                  J’apprécie et estime Onfray. Ses écrits tiennent la route et l’homme est même sympathique au fond. Narcissique, oui, comme un peu tous ceux qui publient des livres, mais ce n’est pas rédhibitoire à la lecture.
                                  Par contre, les philosophes ne devraient pas se mêler de politique ouvertement, pas de ce qu’elle est devenue en tout cas. Surtout après avoir vu le triste spectacle de BHL accroché aux basques de Sarkozy jusqu’en Libye.


                                  • fcpgismo fcpgismo 31 octobre 2012 15:30

                                    C’ est affolant de voir à que point il y a des cons qui passent du temps à taper sur les moins pire d’ entre nous.


                                    • BARTH 31 octobre 2012 15:40

                                      Il est vrai qu’entre Dugué et Onfray, y a pas photo !!!!!!

                                      Heureusement qu’on a Dugué....


                                    • JOSKAM 31 octobre 2012 16:54

                                      Suite à Senatus et Traroth
                                      Il y deux ans environ Onfray disait être proche de Besancenot par idéologie, mais par pragmatisme
                                      soutiendrait Mélanchon.
                                      A la veille du scrutin , on le voit tirer à boulets rouges sur ce dernier, lui reprochant d’avoir voté Maastrich. ( bien que ce dernier se soit récupéré en 2005 )
                                      Bien, et lui Onfray, il y a quelque temps il ne voyait rien a redire aux corridas, alors qu’aujourd’hui
                                      il serait plutôt contre.
                                      Il n’est pas interdit d’évoluer ; sauf pour Mélanchon.


                                      • Gaston Lanhard 31 octobre 2012 17:13

                                        @ l’auteur

                                        jaloux ?

                                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 31 octobre 2012 17:30

                                          La technique d’Onfray consiste à réduire les pensées aux turpitudes supposées de la vie de leur auteur. De ce fait il se dispense de faire une critique argumentée interne des pensées et des concepts et surtout de juger de leur portée, dans la culture et la réflexion, par delà la vie, toujours supposée moralement douteuse ou parfaite (Camus) des auteurs qu’il survole, pour leur voler leur supposé prestige et le détourner à son profit exclusif.

                                          Ainsi cette technique relève en effet d’un narcissisme sinon pervers du moins stérile : s’aimer soi-même par la réduction caricaturale de auteurs à non pas ce qu’ils ont fait de la pensée pour les autres dans un dialogue constant avec eux (et toute philosophie est dialogue critique et argumenté des concepts), mais à ce qu’ils ont fait de leur vie privée telle que lui s’en fait le juge suprême quasi-divin.

                                          S’aimer soi-même contre les autres qui ne sont plus alors que des faire-valoir de sa propre image, tel est le triste visage d’un hédoniste jaloux et rancunier.


                                          • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 31 octobre 2012 21:38

                                            Ce comportement d’Onfray provient, il me semble, d’une mauvaise lecture de Nietzsche sur cette question. Quand un prof certifié se prend pour un philosophe, le pire est à craindre. Marc Sautet, que j’ai bien connu dans ses cafés-philo, s’il s’illusionnait sur la possibilité de transformation de la société par ces cafés, au moins n’avait pas la prétention indécente d’Onfray.


                                          • La mouche du coche La mouche du coche 1er novembre 2012 18:39

                                            Oui, enfin. Des idées philosophiques que l’on n’arrive même pas à s’appliquer à soi-même, moi des philosophes comme cela, je m’assoie dessus et je tire la chasse. smiley


                                          • BARTH 31 octobre 2012 18:24

                                            « ’un hédoniste jaloux »

                                            Onfray est jaloux de Reboul et Dugué : cela me paraît clair !

                                            Dans toutes ces interventions écrites ou télévisées, il jalouse ses 2 confrères...


                                            • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 31 octobre 2012 19:05

                                              C’est sur et meme l’aut jour il a dit en apparté jalouser la culture historique de Morice ’qui lui savait que le Boeing c19 /x341 de la seconde moitié de 1937 avait 18 pistons ,dont 2 rotatifs à éjection des gaz dans le cokpit ,d’ou les problèmes ....


                                            • alinea Alinea 31 octobre 2012 19:21

                                              Je pense qu’il faut être très fort et très désintéressé pour échapper à la « starisation » !
                                              Ce qui n’est pas le cas de Onfray.
                                              Pour moi, il est une victime des médias ; il n’a pas su assumer ce qui, au moins à l’époque, me paraissait un dessein honnête !
                                              Ses diatribes contre Freud étaient drôles, pendant cinq minutes, mais volaient très bas !
                                              cela a marché ! il est tombé dedans ! Tant pis, on s’en remettra !


                                              • franc 31 octobre 2012 21:34

                                                Que Onfray soit narcissique ou pas ,je m’en fous un peu ,par contre s’il est un homme du bien ou du mal ,je ne m’en fous pas ,et je pense qu’il est un homme du bien

                                                Je n’ai pas du tout aimé qu’il ait attaqué Freud , Marx ,Platon ,Kant ,Hegel etc......,il faut dire qu’il a un côté anarchisant ,et d’ailleurs j’ ai répondu ici même à agoravox il ya quelques années en prenant la défense de Freud et de la psychanalyse .N’empêche ,je range Onfray dans le camp du bien ,et c’est le plus important ;Il est dans le camp du progressisme et contre l’obscurantisme religieux notamment .

                                                Et il faut le remercier pour la création de son université populaire et de la vulgarisation de la philosophie ou de l’attitude philosophique qui devient plus populaire grâce en partie à lui .


                                                • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 31 octobre 2012 22:48

                                                  La meilleur chose qu’ai fait Onfray est de dégonfler la baudruche Freudienne ,qui n’a jamais de meilleurs resultats que sur les gens sains .
                                                  Vous vous sentez malades ? Payez et vous serez guéris !
                                                  L’arnaque du siècle !


                                                  • jacques lemiere 1er novembre 2012 09:57

                                                    paille et poutre...

                                                    les artistes et écrivains sont souvent des Narcisse...
                                                    il faut regarder leur oeuvre et s’obliger à ne pas juge l’être...c’est difficile quand l’auteur met en scène sa propre vie et ses défauts mais nécessaire...
                                                     
                                                    maintenant, le narcissisme est peut être une simple outrance du nécessaire amour de soit, en somme qu’un trait de caractère , que le simple fait d’avoir été nommé par des psy... permet de railler celui est censé l"avoir...narcisse psychorigide névrosé....etc....

                                                    Onfray est il un criminel ?

                                                    bon maintenant paille et poutre
                                                    est ce du narcissisime ou de la simple promotion...

                                                     
                                                    Bernard DuguéScientifique, philosophe, écrit vain. 
                                                    Auteur du livre H1N1 la pandémie de la peur
                                                    paru aux éditions Xenia

                                                    Ce que j’ai fait et sais faire : enseigner (niveau universitaire), chercher, analyser, synthétiser, écrire ; accessoirement, radio libre et animation café philo. 
                                                    Domaines du savoir maîtrisés correctement ou plus : sciences physiques, chimie, biochimie, sciences du vivant, neurosciences, sciences cognitives, systémique, épistémologie, psychologie, philosophie, sociologie, histoire, théologie. 
                                                    Cherche éditeurs, employeurs.... [email protected] 
                                                    Diplômes
                                                    • Ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne, 1980
                                                    • Doctorat de Pharmacologie, Toulouse, 1985
                                                    • Doctorat de Philosophie, Poitiers, 1996
                                                    Maintenant les posteurs....
                                                    avec vous déjà lu les pseudo ? regardé les photos...
                                                    M^me pour rappeler son anonymat ( et peut être une forme de lâcheté) on se choisit un masque de guy falkes...ben voyons....

                                                    • Agafia Agafia 1er novembre 2012 18:35

                                                      Hé hé hé, Jacques Lemière smiley Bien vu.
                                                      Paille et poutre en effet...

                                                      Mais je laisse à l’auteur le bénéfice du doute.


                                                    • Loatse Loatse 1er novembre 2012 12:13

                                                      Onfray, une histoire d’amour qui s’est arrêtée au « crépuscule d’une idole »... ce livre, je l’avais acheté comme on achète un gateau...(suite au « traité d’athéologie » que je parcours encore de temps en temps et « le souci des plaisirs » qui traite justement de la perversion notamment de bataille, sade...)

                                                      Les travers du bonhomme (Freud) me le rendait sympathique, humain... rien de pire qu’un être que l’on présente comme la perfection incarnée et qui détient LA VERITE... je l’ai découvert roublard lorsqu’il prétendait n’avoir jamais lu Nietzstch ni s’en être inspiré tout en possédant ses oeuvres complètes dans sa bibliothèque...

                                                      Humain Freud le devient à mes yeux lorsque fut révêlée sa vulnérabilité au regard des autres..

                                                      Puis onfray prit soudain toute la place... j’ai soudainement pensé qu’il voulait faire chuter l’idole de son piedestal pour mieux s’y installer et non pas pour le rendre plus proche de nous « simples mortels », que c’était réellement une oeuvre de destruction à laquelle j’assistais..
                                                       
                                                      la lecture au fil des pages me procurait un sentiment de malaise profond.. le ton me semblait péremptoire, l’auteur laissant libre cours à son ego, revêlant à mes yeux une faille narcissique qui ne transparaissait pas de manière si flagrante dans ses précédents ouvrages...

                                                      Je lisais « le crépuscule d’Onfray »... je lisais « je veux être votre idole ».... :) mais l’empathie n’était pas au rendez vous, car je me suis sentie lésée...


                                                      • citoyenrené citoyenrené 1er novembre 2012 13:50

                                                        bon article,

                                                        Onfray s’attribue ce qu’a défriché des personnes comme Christiane Faure dans les années 50, cf la très bonne « conférence gesticulée » de Franck Lepage « l’éducation populaire, monsieur, ils n’en n’ont pas voulu »

                                                        Onfray façonne sa propre sculpture

                                                        quoi, il a inventé le mot « université » à la place d’ « éducation »

                                                        pour autant, sa démarche de s’intéresser aux perdants de l’Histoire est pertinente


                                                        • sisyphe sisyphe 1er novembre 2012 22:36

                                                          analyse argumentée et cohérente

                                                          références intéressantes
                                                          mais, à mon avis, chouia trop agressive et insistante

                                                          Onfray fourvoie sa « colère » en un vain démontage d’icônes, et s’étale sur Camus (plus de 500 pages, le bouquin, quand même), qui le mérite, mais vise en gros à côté de la plaque, d’une façon particulièrement dichotomique.

                                                          Le narcissisme est patent ; de là à le décrire en « narcissisme pervers », c’est une autre histoire.

                                                          Mais il est absolument indéniable que, dans une société individualisée et médiatisée à outrance, le narcissisme est devenu prégnant ; certains le signalent depuis belle lurette ; notamment le cinéma américain, et n’a fait que s’étendre.

                                                          Est-ce fini, ringard, dépassé ? Tant que le système libéral, la médiatisation et la « communication » remplaceront les rapports sociaux, le dialogue, et la juste rémunération des mérites, c’est pas gagné.


                                                          • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 2 novembre 2012 00:37

                                                            En réalité Michel Onfray a le niveau intellectuel qui devrait être celui de tout journaliste de niveau national, ou de tout professeur de philosophie. Comme nous vivons une époque médiocre, tout est revu à la baisse. Son Université Populaire est une bonne initiative et une bonne chose en soi. Onfray, ce n’est pas non plus un imposteur comme Botul-H.L. Il est capable de se remettre en question, de changer d’avis, de faire des choix courageux parfois. Je le crois également sincère, ce qui n’est pas rien. 


                                                            Cependant votre article est bien écrit. Je ne peux pas le juger sur le fond, n’ayant pas lu le livre que vous critiquez, mais vous décrivez bien le problème dans sa forme générale. Oui, nous sommes à la fin de quelque chose. Faut-il construire une « arche » de Noé de la Culture ? Je me pose sérieusement la question. Mais quelle autre arche possible que le coeur de nos enfants, dont le monde vulgaire veut s’emparer à chaque seconde, et qu’il poursuit jusque dans leurs rêves ?

                                                            • Blé 2 novembre 2012 07:56

                                                              Qu’est-ce que nous apprend cet article ? Rien, il nous parle simplement de l’état d’esprit de son auteur et de ce qu’il pense de Michel Onfray.

                                                              Michel Onfray me fait penser à ces hommes et à ces femmes qui étaient forts méprisés par la classe dominante aux 19 ème et début du 20ème car ils-elles osaient prétendre que les gens de peu, les travailleurs avaient la capacité de comprendre, d’assimiler des sujets très théoriques bien que leur niveau scolaire soit modeste (philosophie, histoire, sociologie, etc...) et en plus ils apprenaient à être capables d’exprimer par eux mêmes et de produire des textes très compréhensibles par tous. Sans cela la lutte des classes sociales n’aurait jamais eu lieu.

                                                              Qui parmi les « zélites auto proclamés » aujourd’hui s’intéresse à instruire les travailleurs, les chômeurs, les jeunes en désespérance ?

                                                              L’émancipation du prolétariat n’a jamais été une idée bien acceptée par la société d’un pays qui se dit « Républicain » mais qui dans l’épaisseur de la réalité du quotidien est un régime bien monarchique avec sa hiérarchie des catégories sociales, des valeurs (qui changent selon les époques), sa classe dominante très en phase avec l’oligarchie qui gouverne et qui impose sa culture.

                                                               Aujourd’hui même un balayeur (car il peut avoir fait des études mais pas trouver un autre emploi) peut être capable de lire et de comprendre un article tel que celui-ci.


                                                              • Agafia Agafia 3 novembre 2012 10:20

                                                                Merci Blé, je vous rejoins.

                                                                Ne faisant pas partie des zélites, n’ayant pas fait de hautes études, j’aime bien Onfray car il me permet d’accéder à un savoir et une réflexion grâce à sa vulgarisation de concepts dépassant parfois mes capacités de compréhension. Comme déjà dit suite à un autre article, mes deux neurones et demi sont comblés d’aise de comprendre ce qu’il me raconte et de pouvoir en tirer un enseignement.

                                                                C’est peut-être de la médiocrité pour certains... mais j’assume, car on ne peut pas tous avoir un cv long comme le bras, tel celui de l’auteur. smiley


                                                              • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 4 novembre 2012 01:04

                                                                « Ne faisant pas partie des zélites, n’ayant pas fait de hautes études,  »


                                                                Pffff ! On laisse vraiment entrer n’importe qui ici. 

                                                              • legrind legrind 4 novembre 2012 11:50

                                                                Entre 2 diables , Onfray est quand même mieux, de trés loin, que Botule.


                                                                • rototo 4 novembre 2012 18:40

                                                                  Onfray est un bon je n’ai aucun doute la dessus, mais dans son domaine. Des qu’il touche a la politique il rejoint le troupeau , bref ca devient n’importe qui avec la meme ignorance de la réalité politique


                                                                  • Jean-Louis CHARPAL 4 novembre 2012 18:42

                                                                    Je suis globalement d’accord avec cet article sur l’aspect précis du narcissisme d’Onfray.

                                                                    Son livre sur Camus a le mérite d’appendre pas mal de choses, peu ou pas connues sur ce philosophe, qui fut peut-être surtout un excellent écrivain.

                                                                     Mais je n’ai pas apprécié qu’il ait descendu en flammes la plupart des philsophes allemands.

                                                                    Sa haine d’Hegel, par exemple, a quelque chose d’assez effrayant. Pour un peu il brûlerait ses livres !

                                                                    Quant à Sartre, on peut ne pas apprécier le citoyen qu’il fut car politiquement il s’est souvent mis le doigt dans l’oeil, mais on ne peut balayer d’une revers de main méprisant l’existentialisme qui, sans avoir trouvé « la » vérité, a mis au jour, comme toutes les écoles de pensée, quelques vérités intéressantes. 

                                                                    Par contre, Onfray a parfaitement le droit d’être athée et il ne me serait pas plus sympathique, au contraire, s’il était une grenouille de bénitier !


                                                                    • franc 4 novembre 2012 20:48

                                                                      Je viens de lire en entier le dernier livre de Onfray ,« rendre la raison populaire ».

                                                                      Je le dis sans embage ,c’est un petit livre en volume mais un grand livre en valeur ,meilleur que tous ces autres livres où il descendait en flammes les grands philosophes établis , bien meilleur que le très gros livre où il attaquait injustement Freud .

                                                                      Certes oui Onfray a fauté en attaquant injustement les grands penseurs de la philosophie classique et académique ,mais c’était là un péché de jeunesse pour pouvoir exister au delà de l’ombre des grands génies .Marx lui aussi a commis ce genre de péché de jeunesse en s’attaquant particulièrement à l’hégémonie impériale de HEGEL pour pouvoir faire reconnaitre l’originalité de sa propre oeuvre .Un autre exemple dans un autre domaine ,le grand François Truffaut attaquait aussi injustement les grands cinéastes classiques et le cinéma académique pour tracer son chemin personnel et devenir ce grand cinéaste de la Nouvelle Vague pour ensuite devenir à son tour un cinéaste considéré classique et être lui-même critiqué comme un cinéaste académique et commercial à cause de la popularité de ses films .

                                                                      Toutefois il a bien le droit de critiquer les philosophes du panthéon et qui sont bien malgré lui aussi des philosophes transcendantaux et idéalistes alors qu’il se réclame de la philosophie matérialiste et immanentiste comme d’ailleurs Marx qui lui est rejeté par son côté révolutionnaire systémique .Son tord n’est pas de critiquer comme le dit très justement Sylvain Reboul le transcendantalisme et l’idéalisme mais de s’en prendre plus aux personnes qu’aux concepts 

                                                                       

                                                                      cependant dans son dernier livre « Rendre la raison populaire »,il semble avoir pris de la bouteille et de la sagesse ,il a par exemple fait l’éloge des grands philosophes modernes des Lumières dont la grandeur fait contraste avec la petitesse voire la nullité des prétendus philosophes contemporains postmodernes ,avec raison

                                                                      Onfray n’a jamais été meilleur lorsqu’il se défend et défend son oeuvre comme dans son dernier livre et moins bien lorsqu’il attaquait les oeuvres des autres 

                                                                       

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