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Accueil du site > Tribune Libre > Les Lumières et la main invisible au berceau du capitalisme

Les Lumières et la main invisible au berceau du capitalisme

Depuis l'origine le système capitaliste façonne son environnement en vue de profits toujours plus grands. Ce système qu'il soit dit "privé" ou "d'État" instrumentalise ses agents (ses auxiliaires) dans les domaines politique, littéraire, médiatique, juridique... pour imposer un ajustement des structures sociétales plus favorables à l'exploitation..

Pour atteindre son objectif d’exploitation maximale à moindre coût, le système capitaliste déploie une stratégie offensive de façonnage de son environnement. Il impose un ajustement structurel permanent à la société dans son ensemble.

Cet ajustement emprunte différentes étapes qui sont marquées par un façonnage de plus en plus profond de la société. Les étapes s’enchainent de telle manière que la précédente prépare la suivante et le passage de l’une à l’autre s’opère lorsque les conditions propices sont réunies. Dans le processus, chaque phase correspond à une configuration spécifique du rapport social qui prépare la suivante.

Lorsqu’une configuration d’exploitation donnée se révèle moins profitable qu’une autre option, le système modifie l’organisation initiale. Pour ce faire, il mobilise ses agents (ses auxiliaires) dans les domaines politique, littéraire, médiatique, juridique… pour rendre le changement envisageable pour les populations et pour l’imposer par la force s’il le faut. Bien souvent, les raisons mises en avant pour justifier l’ajustement des structures sont d’ordre moral, philosophique, humanitaire, de « progrès »… plutôt qu’économique.

La stratégie du système se dissimule derrière une idéologie trompeuse forgée par des intellectuels aux ordres. Cette pensée devient unique et s’impose progressivement comme une vérité révélée.

Dès le départ, le mouvement libéral des lumières a accompagné la mise en place du capitalisme dans sa phase de « l’accumulation primitive[1] ». Les intellectuels ont présenté le capitalisme comme un phénomène naturel et spontané issu du libre jeu de la main invisible du marché sans intervention de l’État autre que régalienne. Pour assurer la richesse des nations, il suffisait de « laisser-faire ».

En réalité, dès le début de la révolution industrielle, le « laisser-faire » s’est révélé un système d’intervention permanente de l'État pour favoriser l’accumulation, créer et garantir des privilèges et maintenir la discipline du travail.

La majorité des interventions étatiques antisociales étaient, au moins tacitement, assumées par les libéraux tenants de l’économie dite « classique ». Ces contradictions apparentes suggèrent que les intellectuels étaient des agents actifs du système dont la mission consistait à fournir une base théorique à la nouvelle forme d’exploitation.

Pour accompagner sa démarche, le système a aussi instrumentalisé les institutions politiques, religieuses…

 

Aux origines du libéralisme économique : l’école classique

Les penseurs de l’école classique[2] vont s’inspirer largement des thèses de la philosophie libérale de John Locke[3]. Dans le domaine économique, le libéralisme apparaît en réaction aux idées mercantilistes[4] qui prévalaient en Europe, entre le XVIème et le milieu du XVIIIème siècle.

A la suite des physiocrates[5], les économistes de l’école « classique », Adam Smith[6] (1723-1790), David Ricardo[7] (1772-1823), Jean-Baptiste Say[8] (1767-1823)… critiquent le mercantilisme[9], puis fondent le libéralisme économique.

Les économistes classiques pensent que les individus, mus par leur intérêt personnel, agissent conformément à l’intérêt général pourvu que leurs activités soient modérées par la « main invisible » qui guide les forces autorégulatrices du marché.

« Chaque individu met sans cesse tous ses efforts à chercher, pour tout le capital dont il peut disposer, l’emploi le plus avantageux : il est vrai que c’est son propre bénéfice qu’il a en vue, et non celui de la société ; mais les soins qu’il se donne pour trouver son avantage personnel le conduisent naturellement, à préférer précisément ce genre d’emploi même qui se trouve être le plus avantageux à la société[10] ».

A l’instar du mouvement harmonieux des planètes étudié par la science physique, les classiques soutiennent que le libre cours laissé au jeu des intérêts individuels intermédiés par le marché produit un ordre naturel, une organisation sociale naturelle, la plus efficace. Dans ces conditions, il suffit de « laisser faire ». De même, les avantages du libre-échange s’étendent au niveau international et justifient la spécialisation internationale (la division internationale du travail). Il est profitable pour un pays de produire et d’exporter les biens pour lesquels il est compétitif et d’importer les biens pour la production desquels il est moins compétitif. Il faut donc « laisser passer ». Dans un contexte de « laisser faire » et « laisser passer », le rôle de l’État est minimal, il se trouve réduit à celui de « gendarme », c’est-à-dire à ses fonctions régaliennes : le maintien de l’ordre, la justice et la défense du territoire[11].

En résumé, les libéraux « classiques » considèrent le marché comme « complet », en ce sens qu’il assure automatiquement et de façon la plus efficace, les fonctions de création de richesses et de distribution des revenus. Le marché régule les échanges qui assurent le plein emploi, des gains pour tous… Ce « doux commerce », comme le qualifiait Montesquieu[12], conduit à l’harmonie de la société et à la paix.

En fait, le discours officiel policé des libéraux cache une réalité beaucoup moins « douce » dont ils sont conscients ou peut-être même complices ?

 

Le mythe de la main invisible

Contrairement à ce que la légende libérale prétend, la naissance du capitalisme n’a pas été provoquée spontanément par le jeu des forces du marché guidées par la main invisible.

« Le capitalisme n'a jamais été établi par le biais du marché libre, ni même par l’action première de la bourgeoisie. Il a toujours été établi par une révolution venue d’en haut, imposée par une classe dirigeante précapitaliste. En Angleterre, c'était l’aristocratie terrienne ; en France, la bureaucratie de Napoléon III ; en Allemagne, les Junkers ; au Japon, le Meiji. En Amérique […] l’industrialisation a été réalisée par une aristocratie mercantiliste composée de magnats de la marine et de propriétaires terriens[13] ».

En fait, ce n’est pas la main invisible qui a permis d’accumuler le capital entre quelques mains et ce n’est pas le marché qui a privé le travail de l’accès aux moyens de production et l’a contraint de se vendre aux conditions fixées par l’acheteur. Il a fallu une intervention concertée de la part des agents instrumentalisés par le système.

 

La main invisible : la main de fer de l’État

La main invisible est en réalité une main de fer guidée par le système d’exploitation et de contrainte en vue de façonner l’environnement pour permettre l’accumulation du capital. Au commencement, l’essor du capitalisme nécessitait une première mise de fonds, une accumulation dite « primitive » dont la génération ne pouvait être spontanée comme une manne tombée des cieux. L’État s’est révélé le principal outil de cette accumulation.

Grâce à son monopole de la violence et de la définition de la légalité, l’État a joué un rôle crucial à la fois dans le soutien et dans le développement des processus d’accumulation primitive. « Ceux-ci comprennent la marchandisation et la privatisation de la terre ainsi que l’expulsion forcée des populations paysannes ; la conversion de différents droits de propriété (commune, collective, étatique) en droits de propriété privée exclusifs ; la suppression des droits d’usage des terres communales ; la marchandisation de la force de travail et la suppression de formes de production et de consommation alternatives (indigènes) ; des processus d’appropriation des ressources (y compris les ressources naturelles) sous des formes coloniales, néo-coloniales et impériales ; la monétarisation des échanges et de l’impôt (en particulier sur la terre) ; la traite des esclaves ; l’usure, la dette nationale et, enfin, le système de crédit[14] ».

Sur le plan interne, l’État a privatisé les terres, utilisé la loi pour dégager et jeter sur le marché une main d’œuvre acceptant un salaire de misère. La privatisation des communs a laminé la capacité des paysans à subvenir à leurs besoins et la loi a été mobilisée pour les empêcher de trouver des stratégies de survie alternatives en dehors du système de travail salarié. Sur le plan externe, le pillage des colonies, l’esclavage… ont contribué à alimenter le processus d’accumulation primitive.

Pour tenter de justifier la violence de l’État, le système a fait appel à ses agents « éclairés ».

 

La duplicité des élites des Lumières au service du système

« Face à une paysannerie qui ne voulait pas être réduite en esclavage, philosophes, économistes, politiciens, moralistes et hommes d’affaires commencèrent à plébisciter l’action gouvernementale. Avec le temps, ils mirent en place une série de lois et de mesures calibrées pour forcer les paysans à se soumettre en détruisant leurs moyens d’autosuffisance traditionnels[15] ».

Cette attitude lève notamment le voile sur le côté sombre des philosophes des Lumières.

Par exemple, « selon Michael Perelman[16], ‘John Locke, souvent vu comme un philosophe de la liberté, défendait le travail dès l’âge de trois ans’. Le travail des enfants excitait également Defoe[17], qui se réjouissait de ce que ‘des enfants de quatre ou cinq ans […] puissent chacun gagner leur propre pain[18]’ ».

De même David Hume[19], le grand humaniste, vantait la vertu de la pauvreté et de la faim pour les classes populaires.

« Locke, Mandeville[20] et d’autres auteurs avaient d’ailleurs justifié toutes sortes d’intrusions paternalistes dans la vie « privée » des classes dominées, s'agissant du sexe, de l'alcool, de la religion, des loisirs et des syndicats[21] ».

Ainsi, on note chez les penseurs libéraux du siècle des Lumières la présence simultanée d’une défense acharnée de la liberté pour certains et de la justification de l’oppression pour d’autres. La même ambiguïté est présente chez les économistes de l’école classique.

 

Les économistes de l’école classique complices du système

Les économistes classiques ont décrit l’émergence du capitalisme comme un système volontaire (spontané) qui profite à tous. Cette falsification historique, qui est au cœur de leurs analyses, fut une invention très originale. La justification de l’exploitation à travers les mécanismes du marché produisant un ordre naturel aseptisé relève de l’hypocrisie voire de la complicité. En effet, ces économistes libéraux connaissaient la nécessité d’une intervention de l’État pour faire décoller le capitalisme.

« L’étude de l’histoire expose clairement le fait qu’Adam Smith et ses amis partisans du laisser-faire étaient en fait une bande de crypto-étatistes, qui avaient besoin de politiques gouvernementales brutales pour contraindre la paysannerie anglaise à devenir une main d’œuvre capitaliste docile prête à accepter l’esclavage salarial[22] ».

En contradiction directe avec les principes de laisser-faire qu’ils prétendaient défendre, ces hommes ont cautionné les interventions violentes de l'État pour favoriser l’accumulation, créer et garantir des privilèges et maintenir la discipline du travail.

« Nos ancêtres classiques étaient peut-être brillants, mais ils étaient aussi des êtres humains faillibles. Ils n'étaient certainement pas des observateurs totalement désintéressés. Leurs théories visaient à promouvoir leurs propres intérêts ou ceux des groupes avec lesquels ils s’identifiaient[23] ».

Ce paradoxe suggère que les économistes libéraux tenants de l’école classique étaient des agents actifs du système dont la mission consistait à fournir une base théorique qui justifiait la nouvelle forme d’exploitation.

D’autres forces semblent avoir été mobilisées pour faciliter l’accumulation primitive

 

La religion et la main invisible

L’exemple de l’évolution du temps de travail illustre le rôle ambigu des autorités religieuses. Selon Paul Lafargue[24], sous l’Ancien Régime, les lois de l’Église garantissaient au travailleur 90 jours de repos pendant lesquels il était strictement interdit de travailler[25]. Les impératifs de maximisation du profit impliquaient un allongement de la durée du travail qui passait par la réduction des journées chômées principalement attachées aux fêtes religieuses.

Le protestantisme s’est attaqué au problème et aurait ainsi facilité l’accumulation capitaliste. « L’expérience fait voir que les pays qui ont embrassé le protestantisme […] sont devenus visiblement plus puissants. Ils jouissent aussi de l’avantage d’avoir supprimé un grand nombre de fêtes qu’on chôme dans les pays catholiques romains, et qui diminuent le travail des habitants, de près d’une huitième partie de l’année[26] ».

Le catholicisme a été plus long à mettre en œuvre la réduction des jours chômés pour allonger le temps de travail. Le processus a débuté à partir des années 1680, lorsque les facteurs économiques et sociaux ont été progressivement considérés comme responsables de la pauvreté. La mise au travail a été alors présentée comme la solution à la disparition de la misère. Certains penseurs catholiques ont établi un lien entre le nombre de pauvres et le nombre de fêtes religieuses « d’obligation ». Pour lutter contre la misère, « le devoir du chrétien n’était cependant pas de faire l’aumône [aux pauvres] mais de faciliter leur accès au travail, en supprimant beaucoup de fêtes chômées[27] ».

Les autorités religieuses ont répondu aux exigences du « bon » fonctionnement de la main invisible. Pour les autorités civiles, la réponse a été plus radicale dès la Révolution.

 

La Révolution française au service de la main invisible

La Révolution française, inspirée des Lumières, s’est attaquée à l’allongement de la durée du travail de façon assez radicale.

« [Le jour de repos] était le grand crime du ca­tho­li­cisme, la cause prin­ci­pale de l’ir­ré­li­gion de la bour­geoi­sie in­dus­trielle et com­mer­çante. Sous la ré­vo­lu­tion, dès qu’elle fut maî­tresse, elle abo­lit les jours fé­riés et rem­plaça la se­maine de sept jours par celle de dix. Elle af­fran­chit les ou­vriers du joug de l’Église pour mieux les sou­mettre au joug du tra­vail[28] ». En ce sens, la révolution a facilité les activités capitalistiques. 

De plus, elle « n’a pas massacré ni ruiné systématiquement ceux qui étaient les plus à même de développer immédiatement ces activités, les négociants de l’Ancien Régime et les dynasties d'entrepreneurs apparues avant 1789 ont largement persisté […] Finalement les entrepreneurs ont d’autant mieux résisté aux difficultés économiques et politiques suscitées par la Révolution que celle- ci, sur d'autres plans, leur procurait également de solides avantages[29] ».

L’appareil d’État, les intellectuels, les autorités civiles et religieuses,… ont conjugué leurs efforts pour façonner l’environnement sociétal afin d’amorcer puis de renforcer l’accumulation capitaliste.

 

Le système capitaliste façonne en permanence son environnement pour un profit toujours augmenté

Le passage d’un mode d’exploitation de type « féodal » à un mode d’exploitation capitaliste plus rémunérateur a nécessité un ajustement structurel. Il s’est caractérisé par la destruction de la société traditionnelle par le biais de l’expropriation, de la privatisation et de l’exploitation de la main-d’œuvre dégagée plongée dans la misère.

Pour réaliser l’ajustement des structures, le système a mobilisé ses agents dans les domaines politique, littéraire, médiatique, juridique, économique… pour imposer par le changement par la force. Depuis la révolution industrielle, le système impose un ajustement structurel permanent, plus ou moins violent, à la société dans son ensemble pour toujours plus de profit.

Une remarque finale : le côté sombre de la main invisible n’est jamais abordé dans les cours d’histoire de la pensée économique. Les universitaires échapperaient-ils au système ?

 

[3] La pensée de Locke peut être considérée comme une pensée fondatrice du libéralisme, et cela, tant sur le plan politique que sur le plan économique. https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Locke

[9] Grâce au mercantilisme, l’État a contribué au développement des produits manufacturés. La phase mercantiliste s’est révélée très efficace pour l’atteinte de son objectif réel : rehausser les riches intérêts manufacturiers aux dépens de tous les autres. L’objectif étant atteint, le mercantilisme pouvait céder la place au libéralisme économique.

[10] Smith, La richesse des nations, 1776, p. 252-253.

[11] Voir à ce propos : Bernard Conte, La Tiers-Mondialisation de la planète, Presses universitaires de Bordeaux, Bordeaux, 2013 (2ème édition), pp. 45-51.

[13] « The Iron Fist Behind the Invisible Hand : Capitalism As a State-Guaranteed System of Privilege »

https://www.filmsforaction.org/news/the-iron-fist-behind-the-invisible-hand-corporate-capitalism-as-a-stateguaranteed-system-of-privilege/

[14] Harvey David, « Le « Nouvel Impérialisme » : accumulation par expropriation », Actuel Marx, 2004/1 (n° 35), p. 71-90. DOI : 10.3917/amx.035.0071. URL : https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2004-1-page-71.htm

[15] Yasha Levine, L’invention du capitalisme : comment des paysans autosuffisants ont été changés en esclaves salariés pour l’industrie. http://partage-le.com/2018/10/linvention-du-capitalisme-comment-des-paysans-autosuffisants-ont-ete-changes-en-esclaves-salaries-pour-lindustrie-par-yasha-levine/ consulté le 29/10/2018

[16] Michael Perelman, The invention of capitalism, Duke University Press, Durham & London, 2000.

[18] Yasha Levine, art. cit.

[21] Jérémy Perrin, « Domenico Losurdo, Contre-histoire du libéralisme », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [Online], 122 | 2014, Online since 14 March 2014, connection on 13 June 2019. URL : http://journals.openedition.org/chrhc/3342

[22] Yasha Levine, art. cit.

[23] Perelman p.11. Traduction de l’auteur.

[24] Paul Lafargue, Le droit à la paresse, https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Lafargue_-_Le_Droit_%C3%A0_la_paresse.djvu/27 consulté le 19/06/2019.

[26] Richard Cantillon, Essai sur la nature du commerce en général, Londres, Frank Cass and compagny Ltd, 1959. p. 94. [1755]

[27] Jean-Yves Grenier, « Temps de travail et fêtes religieuses au xviiie siècle », Presses Universitaires de France, « Revue historique » 2012/3 n° 663 | pp. 609-641, [citation p. 631], https://www.cairn.info/revue-historique-2012-3-page-609.htm

[28] Paul Lafargue, Le droit à la paresse, op.cit.

[29] Guy Lemarchand, « Du féodalisme au capitalisme : à propos des conséquences de la Révolution sur l'évolution de l'économie française ». In : Annales historiques de la Révolution française, n°272, 1988. pp. 171-207. [citation, pp. 193-194).

DOI : https://doi.org/10.3406/ahrf.1988.1206


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38 réactions à cet article    


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 21 juin 2019 11:39

     

    Le capitalisme a des racines plus anciennes que l’époque à laquelle Adam Smith l’a analysé pour en dégager les principes qu’il croyait le régir.

    Il a permis de financer les voyages de Marco-Polo et les croisades, a été la spécialité d’ordres religieux comme les templiers ou de minorités comme les « Lombards », s’est développé et a mûri dans les grandes cités-états marchandes : Venise, Anvers, Gênes, Amsterdam, pour le commerce, Florence pour les banques, même si ses activités sont restées minoritaires jusqu’au dix-huitième siècle, période à laquelle l’accumulation de capital a permis à ses détenteurs de rivaliser avec les puissances féodales.


    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 21 juin 2019 13:56

      @Séraphin Lampion

      Lire notamment « La naissance du capitalisme au Moyen Age » de Jacques Heers 


    • Et hop ! Et hop ! 21 juin 2019 13:59

      @Séraphin Lampion

      Vous confondez l’existence de capitaux dans le commerce en Italie, et le système capitaliste libéral dans la production qui fait l’objet de cet article. 

      Cet article est une critique remarquable de l’idéologie libérale qui s’est développée en Hollande, puis en Angleterre à Parir de Cromwell, puis en France sous les Lumières, imposé par la Révolution avec le régime manufacturier.


    • gaijin gaijin 21 juin 2019 16:49

      @Séraphin Lampion
      vous confondez le capitalisme et la fonction commerciale ...
      le capitalisme c’est la réduction de l’humanité a sa fonction commerciale


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 23 juin 2019 10:31

      @Philippe Huysmans

      je dirais même plus, Dupond, si vous y songez deux minutes et demi, quand le capitalisme aa pris le contrôle de la vie politique, puis des états eux-mêmes (pas besoin de majuscule, c’est énervant), c’est que l’ancien régime (féodalité attardée) avait commencé à poser sérieusement problème depuis un certain temps et limitait le commerce d’argent depuis que Philippe le Bel (pour ce qui est de la France) avait compris que les templiers risquaient de constituer un pouvoir « totalitaire » (terme anachronique, je sais) plus puissant que le sien si ce n’est pas destructeur du sien.


    • Et hop ! Et hop ! 25 juin 2019 09:46

      @Séraphin Lampion

      Philippe le Bel a réduit les deux puissances qui ruinaient la France : les Templiers qui pratiquaient le prêt hypothécaire et la remise de place en place (billet de banque), mais aussi les Juifs qui pratiquaient l’usure (prêts sur gage).

      Il a ensuite rétabli une monnaie or, et la suite de son règne a été prospère pour la masse des Français.


    • Gollum Gollum 25 juin 2019 09:56

      @Et hop !

      Philippe le Bel n’avait pas un rond et a essayé de falsifier la monnaie. Il s’en est pris aux juifs puis au Temple afin de piquer leurs biens.

      Et on ne voit pas comment la suite de son règne aurait pu être prospère vu qu’il est mort à peine quelques mois après le procès templier...

      Y en a qui ont l’art de réécrire l’histoire à leurs convenances idéologiques et ce sont toujours les mêmes...


    • Et hop ! Et hop ! 25 juin 2019 22:17

      @Gollum : « ... et a essayé de falsifier la monnaie ... »

      Le roi falsificateur de la monnaie, c’est l’expression que l’on trouve dans l’histoire bourgeoise de son règne.

      Or pour un État, diminuer le titre de sa monnaie n’est pas falsifier la monnaie, c’est faire une dévaluation.

      Philippe le bel a apporté la prospérité économique à la France en cassant les féodalités financières qui parasitaient le pays, et en créant une monnaie d’or appelée l’agnel ou le mouton qui a duré un siècle.

      Devenu roi à l’âge de dix-sept ans, à la mort de son père en octobre 1285, Philippe le Bel est considéré comme un roi important par les historiens.

      Sous son règne, le royaume de France atteignit l’apogée de sa puissance médiévale. Avec entre seize et vingt millions d’habitants.

      Philippe IV eut des difficultés à reprendre la maîtrise des finances de son royaume et à mettre fin aux mutations monétaires. Pour cela, il a cru bon d’abattre l’ordre du Temple qui était devenu une puissance financière internationale, d’expulser les Juifs, de procéder à une dévaluation en rétablissant une monnaie d’or qui restera ferme pendant plus d’un siècle. À la fin du règne, les foires champenoises sont concurrencées par le commerce maritime... (wikipedia)


    • Gollum Gollum 26 juin 2019 10:19

      @Et hop !

      Philippe le bel a apporté la prospérité économique à la France

      Vous prenez quelques lignes de Wikipédia qui sont les plus avantageuses..

      Or on y lit ceci dans le même article :

      Son règne est particulièrement agité sur le plan monétaire. Le roi et ses conseillers multiplient les émissions de nouvelles monnaies. Aux dévaluations succèdent les réévaluations, qui donnent un sentiment d’incohérence de la politique royale. Ces mutations monétaires aboutissent à un mécontentement général dans le Royaume. Entre 1306 et sa mort, le roi fait face à des émeutes populaires mais aussi à des ligues nobiliaires qui exigent, entre autres, le retour à la bonne monnaie.

      Plus loin : 

      la politique monétaire de Philippe le Bel est très instable. Le système monétaire a été bouleversé de fond en comble. Cette situation, qui n’avait pas de précédent historique, contraste fortement avec les pratiques monétaires de ses prédécesseurs, Saint Louis et Philippe le Hardi, dont les monnayages sont alors considérés comme des modèles de stabilité. Pour l’opinion publique, le résultat des mutations est facile à comprendre : bien que le roi agisse selon son bon droit, toute transformation de la monnaie est assimilée à un abus déloyal, voire à une falsification pure et simple.

      Encore :

      La carence en métaux précieux provoque une forte dévaluation de la monnaie de compte, qui se traduit dans la pratique par de nombreuses émissions de nouvelles monnaies. L’inflation, provoquée par ces mutations, mécontente la noblesse, les bourgeois des bonnes villes et l’Église qui voient leurs revenus diminuer considérablement. Des réévaluations des pièces d’argent et de billon sont tentées mais leur résultat est plus que mitigé : des émeutes populaires éclatent, et surtout, l’argent finit par ne plus être monnayé, car son prix d’achat est fixé trop bas. Le roi, après avoir tenté en vain de stabiliser sa monnaie, se trouve dans une position politique difficile. À la fin de son règne, il doit affronter la fronde d’une partie de ses sujets.

      Fin du paragraphe :

      La dure crise économique que subit le royaume de France sous son règne provoque de vastes mouvements de révoltes de la part du peuple mais aussi des nobles et de l’aristocratie. Pour contrer ces graves difficultés économiques, il altère le cours de la monnaie.

      Je ne continue pas. Mais on est très loin de l’image idyllique que vous avez voulu donner... smiley

      Et en particulier votre phrase : Philippe le bel a apporté la prospérité économique à la France

      Phrase, du reste, qui ne se trouve nulle part dans 
      l’article Wikipédia. Si prospérité économique il y eut il semble bien que le Roi n’y fut pas pour grand chose...

      Un Roi à la recherché désespérée d’argent d’où : nouveaux impôts, altération de la monnaie, confiscation des biens des Juifs, du Temple, et pour ce dernier, suite à un procès inique monté de toutes pièces..


    • Et hop ! Et hop ! 28 juin 2019 17:06

      @Gollum : «  Ces mutations monétaires aboutissent à un mécontentement général dans le Royaume. Entre 1306 et sa mort, le roi fait face à des émeutes populaires mais aussi à des ligues nobiliaires qui exigent, entre autres, le retour à la bonne monnaie. »

      Ca c’est typiquement de l’histoire bourgeoise qui identifie la bourgeoisie d’affaire avec le peuple : il y avait en France à cette époque 98 % de la population qui était rurale, paysanne, et qui n’utilisaient presque jamais de la monnaie. Les fermages, les redevances, les impôts étaient tous en nature, on vivait presque exclusivement d’autoproductiuon et d’échanges, de services réciproques entre voisins. On payait le tisserand, le boulanger, le médecin, par des dons ou des services. 

      Dans les années 1960, les paysans se flattaient de faire vivre leur famille sans jamais rien acheter. Ils donnaient par exemple au boulanger double poids de céréales pour leur pain. Les travaux de construction ou de réfection de maisons étaient faits par un regroupement de dizaines de voisins travaillant gratuitement pendant plusieurs semaines, comme pour la moisson. Il faut lire les travauxd’ethologie rurale française.

      Les gens qui utilisaient la monnaie, surtout d’or, à l’époque de Philippe le Bel, c’est la grande bourgeoisie d’affaire, de commerce et de finance.


    • Et hop ! Et hop ! 28 juin 2019 17:08

      Il n’y avait que 2 % de la population française qui était concernée par le titre des pièces d’or.


    • Et hop ! Et hop ! 21 juin 2019 13:57

      Vous confondez l’existence de capitaux et le système capitaliste libéral qui fait l’objet de cet article.

      Cet article est une critique remarquable de l’idéologie libérale qui s’est développée en Hollande, puis en Angleterre à Parir de Crowell, puis en France sous les Lumières, imposé par la Révolution avec le régime manufacturier.


      • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 21 juin 2019 15:43

        @Et hop !

        Contrairement aux idées reçues, l’empire romain n’a pas disparu brutalement du jour au lendemain  le 4 septembre 476, lorsque Odoacre déposa Romulus Augustule. La transition entre « l’antiquité tardive » et le « haut moyen-âge » (deux termes discutables) s’est faite progressivement et par chevauchement.
        De la même façon, il existe encore sur terre des sociétés humaines de chasseurs-cueilleurs, des sociétés agricoles, des pays aux structures médiévales et des bobos équipés de domotique. On ne découpe pas l’histoire en rondelles comme le saucisson.
        Les « éres » définies par les historiens sont des repères, pas des règles mathématiques définissant des théorèmes et des lois intangibles.
        Merci quand même pour votre leçon, ça m’a permis de réviser mes cours du secondaire.


      • Arogavox Arogavox 21 juin 2019 15:10

         « La mise au travail a été alors présentée comme la solution à la disparition de la misère. »

        _ Et aujourd’hui, pour éviter la misère, on l’euthanasie (Revenu universel d’activité > pas de revenu si pas d’activité, soit : réduction active et consciente de l’espérance de vie pour tuer la misère !)

        Une tout autre perspective a pourtant été montrée, depuis plus d’un siècle par un logicien célèbre :

        Suppose that, at a given moment, a certain number of people are engaged in the manufacture of pins. They make as many pins as the world needs, working (say) eight hours a day.
        Someone makes an invention by which the same number of men can make twice as many pins : pins are already so cheap that hardly any more will be bought at a lower price.

        In a sensible world, everybody concerned in the manufacturing of pins would take to working four hours instead of eight, and everything else would go on as before.

        But in the actual world this would be thought demoralizing. The men still work eight hours, there are too many pins, some employers go bankrupt, and half the men previously concerned in making pins are thrown out of work.
        There is, in the end, just as much leisure as on the other plan, but half the men are totally idle while half are still overworked.
        In this way, it is insured that the unavoidable leisure shall cause misery all round instead of being a universal source of happiness.

        Can anything more insane be imagined ?


        • Karim 21 juin 2019 16:44

          @Arogavox

          Extrait de « Éloge de l’oisiveté » de Dominique Rongvaux :

          https://www.youtube.com/watch?v=Gq8cPttxAEA


        • quid damned quid damned 21 juin 2019 22:42

          @Arogavox
          Merci pour le partage, tout est dit en peu de mots. Excellent.
          Comment se nomme ce logisticien ?


        • pemile pemile 21 juin 2019 22:54

          @quid damned

          Bertrand Russell, « In Praise of idleness »


        • quid damned quid damned 21 juin 2019 23:17

          @pemile
          Merci


        • Arogavox Arogavox 22 juin 2019 00:31

          @quid damned
          logicien !


        • Arogavox Arogavox 22 juin 2019 00:32

          @quid damned
          logicien !


        • quid damned quid damned 22 juin 2019 01:19

          @Arogavox
          Oups ! J’ai fait une confusion, merci pour la m-à-j de mes neurones fatigués.

          Logicien

          nom et adjectif
          1. 1.
            Spécialiste de la logique.
          2. 2.
            Personne qui raisonne avec méthode, rigueur, en suivant les règles de la logique.

          Le logisticien est un spécialiste ou un professionnel de la logistique, c’est-à-dire l’ensemble des méthodes d’organisation et de gestion de l’ensemble des flux et des stocks matériels d’une entreprise ou organisation.



        • Ecométa Ecométa 21 juin 2019 17:05

          Je dirai qu’il y a le « capital », moyen utile et nécessaire à l’économie, puis il y a le « capitalisme » usage paroxysmique du capital : réduction de l’économie à l’exclusive capitaliste pure idéologie !

          Les mots en « isme » sont des paroxysme ; autrement dit : des usages abusifs ! 

          Il en va ainsi :

          du capital et du capitalisme usage paroxysmique du capital

          de la rationalité poussée au rationalisme parioxysme de rationalité et plus simple rationalité.

          de la liberté, forcément conditionnelle, poussée au libéralisme liberté systémique inconditionnel.

          De la productivité poussée au productivisme
          Du libre-échange poussée au libre-échangisme
          De la nationalité poussée au nationalisme
          De la science au scientisme...

          Autant de concepts, d’état d’action, qui sont utiles et nécessaire mais qui doivent être dominés et non, nous dominer ; qui ont forcément des limites et doivent être « politiquement » régulé. Il faut de la mesure en toute chose et l’humain doit être en capacité intellectuelle de mettre de la mesure dans ses affaires humaines ! Ceci par son jugement individuel, mais aussi et surtout par un jugement collectif, altruiste, ceci, à priori, par l’anticipation, comme à posteriori par l’introspection et ainsi éviter de tomber dans un radicalisme paroxysmique de la pensée et de l’action !

          Comment peut-on « honnêtement », en toute intégrité intellectuelle, en tout entendement, en simple et bonne intelligence, réduire un « système complexe » comme l’Économie, composé de « sous systèmes » et même « sous-sous systèmes » en tout genre... à ce seul moyen qu’est le « capital » ? Comment autrement que par pur « sophisme » et par pur « cynisme » et dogmatisme ! 

          le tout étant plus, et même beaucoup plus, que la simple somme de ses parties, il y a là comme une « impossibilité » à ce point, non pas simplement de réduction, mais de « réductionnisme » ! Il y a là une « impossibilité intellectuelle » : une impossibilité de logique ; sauf à faire fi de toute logique, de tout entendement au sens de bonne intelligence et même de tout bon sens économique, règle d’ensemble, s’entend ! 

          Nous sommes même, là, dans un système de nature « mafieuse » !

          Tout ceci, ce réductionnisme crétin, relève de l’impossible, forcément et hautement crisique ! Les nombreuses et sévères crises du capitalisme depuis deux siècles sont là pour en témoigner ! Le capitalisme comme le financiarisme sont impossibles car ce sont des paroxysmes ; le « capitalisme » et le « financiarisme » et non le « capital » et même la « finance », qui, eux, comme simples moyens, sont utiles et nécessaires à l’économie .

          quand ferons-nous réellement, au sens complexe du terme, étymologique, de la règle d’ensemble : quand ferons-nous réellement de l’« ÉCONOMIE » ?

          L’économie est un « système », et même un « écosystème » (ensemble écosystémique) ! Alors, quand, en lieu et place de l’individualisme méthodologique de la « science économique » (?) , lui appliquerons-nous la logique « systémique » ou plus exactement « écosystémique » afin d’éviter de tomber dans le piège du système pour le système et du système imbécile ?

          A « science économique » je mets un (?) car la science économique ou plus exactement les sciences économiques car elles sont pléthores comme autant de moyens à mettre en ouvre, qui le plus souvent s’ignorent les unes les autres et même se combattent ; un point d’interrogation car pour moi la science économique n’étudie pas réellement l’économie mais elle l’agite et même la phagocyte à des fins exclusivement ploutocratiques !

          L’économie n’est pas un « système de création de richesse », celle actuelle en détruit bien plus qu’elle en crée, si tant est qu’elle en créer ; l’économie est un système de satisfaction par les individus eux même (autonomie) dans des organisations collectives, sans tomber dans le collectivisme, de tous les besoins individuels et collectifs des individus ! La pratique économique doit servir la société et non s’en servir à des fins exclusive enrichissement par exploitation d’agent économique moins puissants financièrement mais bien plus puissants en nombre... en terme de démocratie !

          En matière d’économie, ceci en dehors de tout dogmatisme, une sérieuse remise en cause épistémologique ’s’impose ! Mais quelle misère intellectuelle de cette époque, notamment de la part des « économistes », et aussi des « politiques » qui sont incapables de remettre en cause un savoir totalement abscons , voire totalement inintelligible en termes d’entendements : en termes de bonne intelligence collective ?


          • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 22 juin 2019 09:04

            @Ecométa

            et le paroxysme de l’écologie, c’est l’écologisme ?


          • Ecométa Ecométa 23 juin 2019 10:38

            @Séraphin Lampion

            Parfaitement et je ne suis pas un « écologiste », et je ne prône pas l’écologisme ; je suis un « écologue » qui prône l’écologie : la « logique d’ensemble ;, ceci, contre l’individualisme méthodologique de la science rationalisme, qui confine à »la chose pour la chose« et à la chose imbécile, qui confine au »paroxysme«  !

            Sommes-nous plus intelligents avec notre pléthore de savoir rationalo technoscientiste ? Non il semble que nous soyons toujours au fond de la »caverne« , avec les ombres qui s’agitent et même de plus en plus, à la vitesse de la lumière ! Nous sommes même au fond de la ta »taverne« , totalement saoulé par un »petit savoir« qui n’en est pas un : un savoir tellement étriqué qu’il nous envoie vers notre propre déclin : notre perte ! 

             »Epiphénoménologique« dans ses approche (la choses pour la chose) et »paroxysmique" dan ses applications

            (rationalisme, paroxysme de rationalité et plus simple rationalité) : ce monde est savamment et délibérément malade !

            Une question crucial , fondamentale se pose : savoir pour quoi faire ? Pour réellement savoir, réellement comprendre, en toute intelligence, en tout « entendement » ; ou pour mieux tout manipuler ? La réponse de cette « civilisation paroxysmique » et très claire : pour mieux manipuler !

            Ne cherchez plus Docteur c’est la tête ; ce n’est pas un problème entre Dieu et diable, mais un problèmes entre « bonne intelligence » et « malignité » ; de l’entendement contre le sophisme et le cynisme ! 

            Cherchez sur un moteur de recherche, « les acquits intellectuels du 20 è siècle », trois théorèmes pourtant essentiels au « SAVOIR », à ses « erreurs » et ses « illusions » comme le dit Edgar Morin ; ou encore « le principe cognitif de Pascal », qui, lui, avait tout compris de la complexité des choses ! Il savait que ces choses n’étaient pas réductibles au simplismes cartésien sans conséquences dommageables pour la « NATURE » et les « états de nature, dont notre propre nature huamaine ».... nous allons droit vers le transhumanisme et la fin du principe d’humanuté : de l’humanité !

            Cherchez ces deux éléments essentiels au « SAVOIR », au bon « SAVOIR » : vous ne trouverez rien !

            Quelle misère intellectuelle de cette époque devenue totalement « paranoïaque » et « schizophrénique » : sophiste et cynique !


          • Xenozoid 21 juin 2019 17:08

            en fait tout vient de la propriété et de son accumulation....


            • julius 1ER 21 juin 2019 17:08

              Les intellectuels ont présenté le capitalisme comme un phénomène naturel et spontané issu du libre jeu de la main invisible du marché sans intervention de l’État autre que régalienne.

              @l’auteur, 

              je pense que là il y a un hiatus !!!

              je pourrais demander ... quels intellectuels ???? mais là n’est pas la question, en fait on ne parle jamais du Capitalisme ... on ne parle que du Marché, le sacro-saint Marché qui s’auto régule ...et par le concept de destruction- créatrice chère à Shumpeter mais le Capitalisme est présenté comme consubstantiel au Marché comme s’il en était l’émanation mais là est la « forfaiture » ...

              le Capitalisme, ce n’est pas le « Marché » et le « Marché » ce n’est pas la Capitalisme !!

              avant l’ère du Capitalisme ... il y avait les Manufactures... et l’économie et le Marché fonctionnaient très bien mais çà on ne doit pas le dire ... des fois que ??????


              • pallas 21 juin 2019 17:19
                Bernard Conte

                Bonjour,

                Votre existence n’est d’aucune utilité, vous n’avez pas la moindre importance.

                Ne vous souciez pas de cela, votre corps ce meurt

                L’argent j’en ai, je suis tranquille.

                Dans le Tartare que devient cette nation les « BCBG » ou la simple notion de l’argent n’existera plus.

                On va bien s’amuser.

                La lumière est éteinte, et ceux éternellement.

                 smiley

                Salut


                • JPCiron JPCiron 21 juin 2019 18:49

                  Très intéressant, cet article !

                  La main invisible a me semble-t-il deux piliers fondamentaux en commun avec les religions du Livre : Une confiance inébranlable dans le futur (que ce soit la Providence, la Croissance ou le Progrès) Un individualisme prononcé (lien personnel avec le Divin, ou Liberté de choix de l’individu)

                  Il s’agirait donc d’une excroissance maladive du religieux. A moins qu’il ne s’agisse que d’une de ses manifestations.

                  .


                  • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 21 juin 2019 21:08

                    Sujet oh combien sérieux,...et les pigeons se ferrons toujours plumés, .. alors un peu d’humour salace !


                    Question mains, je connais : celle-ci, et :celle-là.


                    @+ P@py


                    • Paul Jael 21 juin 2019 21:30

                      Adam Smith à propos de la main invisible :

                      "by directing that industry in such a manner as its produce may be of the greatest value, every individual intends only his own gain, and he is in this, as in many other cases, led by an invisible hand to promote an end which was no part of his intention. (…) By pursuing his own interest he frequently promotes that of the society more effectually than when he really intends to promote it. « 

                      Adam Smith [1776 (1904)] An Inquiry the Nature and the Causes of the Wealth of Nations ED Cannan London p.421

                      Qu’en pense Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001 ? Constatant les crises et le chômage et les désordres macroéonomiques, il écrit :

                       »… the reason that the hand may be invisible is that it is simply not there- or at least that if it is there, it is palsied".

                      Joseph Stiglitz (2001) Information and the Change in the Paradigm in Economics. Nobel Comittee. p.473


                      • ddacoudre ddacoudre 21 juin 2019 22:27

                        Bonjour

                        Nous sommes sur ma même longueur d’onde

                        Lire à cette adresse mon blog Cordialement.ddacoudre overblog


                        • Julot_Fr 22 juin 2019 10:12

                          Ce n’est pas le systeme capitaliste qui permet aux riche de s’enrichir mais le systeme oligarchique.

                          La cabale constituee des « banquiers + multinational + macons + rostshilt + sionist + globalist » (incluant bilderberg...) a pris le pouvoir dans tous les pays a forte dettes car c’est du monopole sur la creation de l’argent que vient le « pouvoir » de ces parasites.

                          Retiront leur ce monopole (fin de loi Rostschild 1973) et ca ira mieux pour le peuple Francais.



                          • Jason Jason 22 juin 2019 13:18
                            Vous passez à côté de plusieurs choses : le fait que A.Smith n’a pas inventé le concept de main invisible ; il se trouve chez Bernard Mandeville (fin XVIIème) dans sa fable des abeilles. Deuxièmement Smith ne fait que décrire un état de choses et non ce qui pourrait être. Il n’est pas utopiste, loin de là.

                            Par exemple il ne parle jamais de la spéculation ou appropriation par le fabricant/fournisseur de la richesse d’autrui lors de la transaction commerciale. En vertu de quelle éthique le brasseur ou le boulanger et plus tard le patron d’industrie s’approprient une partie de la richesse ou des revenus des consommateurs, au delà des coûts réels ? Cette richesse excédant (et souvent de beaucoup) les besoins fondamentaux et même nécessaires à une vie très confortable du producteur et plus encore de l’intermédiaire du commerce. On invoque alors le principe flou à souhait de la concurrence, de la rareté ou de l’acheteur parfaitement rationnel, etc. Psychologie de bazar à l’oeuvre chez la plupart des économistes.

                            Le problème chez Smith c’est qu’il n’y a pas d’éthique (malgré son ouvrage « la théorie des des sentiments moraux » ou « Theory of moral sentiments, de 20 ans avant » La richesse...") dans sa représentation du monde économique à la Leibnitz où tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les choses sont ainsi, et la providence divine règne sur la marche du monde. C’est un peu la pensée générale des moralistes écossais dont il fait partie, avec la morale des bons sentiments. Ses successeurs lui ont emboîté le pas jusqu’à aujourd’hui. Avec comme avatars le Nudge et le Care...

                            C’est ainsi que la main invisible se trouve nonchalamment posée sur le tiroir-caisse et qu’elle y reste. La suite n’est qu’une question d’endoctrinement ou de propagande à une échelle planétaire ; mondialisation oblige...

                            • Bernard Conte Bernard Conte 23 juin 2019 00:42

                              Ne souhaitant pas répondre à chaque commentaire, je propose une réponse collective. Le contexte est le suivant : je suis en pleine écriture d’un ouvrage dont la trame est globalement la suivante.

                              Dans l’objectif d’une exploitation-domination toujours accrue, le système capitaliste (privé ou d’État) façonne son environnement à travers différentes étapes.

                              La stratégie du système n’est pas directement perceptible car elle pourrait susciter des réactions de contestation et/ou de rejet de la part des masses exploitées. Le système cache ses intentions et ses modes opératoires en travestissant la réalité qu’il impose aux populations par le biais des médias aux ordres, de la publicité, de la classe politique manipulée, des intellectuels complices, de la justice instrumentalisée… car l’opinion publique est un paramètre majeur de réussite de l’ajustement.

                              Malgré l’enfumage, il est possible de déceler et d’identifier les composantes de la stratégie de façonnage structurel en se référant à l’Histoire. Au Sud, l’ajustement a emprunté les chemins de l’esclavage, de la colonisation, du nationalisme-clientéliste, du néolibéralisme… Au Nord, le façonnage est notamment passé par l’accumulation primitive, le libéralisme, le fordisme (trente glorieuses,) et le néolibéralisme.

                              Au cours du travail d’écriture, je publie certains passages pour susciter des commentaires dont je retiens ceux qui s’avèrent constructifs.

                              Pour connaître la genèse de ma pensée, ceux qui le souhaitent peuvent lire La Tiers-Mondialisation de la planète et/ou se rendre sur mon blogue où j’ai mis en ligne la préface à la 2ème édition : http://blog-conte.blogspot.com/2015/07/la-tiers-mondialisation-1.html

                              En ce qui concerne la naissance du capitalisme, il est vrai qu’elle est plus ancienne que le siècle des Lumières, il suffit de se référer à Braudel, Wallerstein, etc. C’est volontairement que je ne traite que de la naissance du capitalisme industriel. Il y a eu certainement dans le temps, des changements dans le pilotage du système, mais la logique constante reste la maximisation du profit. Comme l’a souligné l’un d’entre vous, il ne faut pas non plus ignorer la reproduction des classes sociales (Bourdieu, le capital social). Enfin, le capitalisme qu’il soit privé ou d’État (ex-bloc soviétique par exemple) c’est la séparation de la propriété des moyens de production (le capital) de la force de travail. Le marché est une utopie car pour qu’il fonctionne il faut que les conditions d’une concurrence pure et parfaite soient réunies (cf. Walras) ce qui n’est jamais le cas dans la réalité.


                            • nemo3637 nemo3637 24 juin 2019 11:09

                              @Bernard Conte
                              Il y a une confusion sur la définition du capitalisme. Les uns le distingue dès la Préhistoire (puisqu’il y avait des échanges et donc des profits...) les autres le voit au XIXe siècle avec l’industrie moderne. Je résume.
                              Donc il y a une confusion bien connue entre « économie de marché » et capitalisme moderne tel qu’il est, dominant la société dès le XIXe siècle.
                              Dire que le capitalisme est dans la « nature humaine » est une affirmation erronée dans la mesure où nombre de sociétés dites « primitives », africaines, amérindiennes refusaient la thésorisation, pratiquaient le don. Certaines de ces sociétés, aujourd’hui encore, refusent sciemment « la civilisation de l’homme blanc », c’est à dire le capitalisme.Celui-ci, donc, s’impose parfois par la force, le plus souvent insidieusement.
                              Dans votre exposé, il manque « la suite », c’est à dire l’époque actuelle, un capitalisme financier exposé aux crises. Là je suis curieux de connaître votre analyse. Qu’en pensez-vous ? Cela n’oblige t-il pas à un petit détour dans le Céleste Empire ? Merci d’avance pour votre réponse exhaustive.


                            • Jason Jason 23 juin 2019 09:33
                              « Au Sud, l’ajustement a emprunté les chemins de l’esclavage, de la colonisation, du nationalisme-clientéliste, du néolibéralisme… »

                              N’oubliez pas le rôle déterminant des missionnaires, encore aujourd’hui.

                              Vous vous attelez à une tâche très longue et très difficile qui nécessitera la consultation de nombreux textes. J’irai vous lire en faisant attention à la mise en place des pouvoirs, des pratiques et des échanges.

                              Cordialement

                              • Prudence Prudence 23 juin 2019 21:34

                                En effet, on ne dit pas assez que la révolution bourgeoise et manipulée de 1789, a mené le peuple a travailler encore plus que sous l’ancien régime avec le mécanisme de la semaine de 10 jours (le décadi remplaçant le dimanche). On ne se reposa donc plus qu’un un jour sur dix.

                                "Ce calendrier républicain permettait en particulier de supprimer les nombreuses fêtes chômées de l’Ancien Régime, et de remplacer le jour de repos dominical par un jour de repos décadaire« (Wikipédia).

                                Sur ce piège et cette trahison que furent les lumières, lire, de Bertrand Vergely, »Obscures lumières« .

                                A propos, »En marche !« de LREM, ça veut dire »Marche ou crève" ?

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