Les manipulateurs de marionnettes derrière Breivik (3)
Le mémoire laissé par le tueur d'Oslo semble de prime abord confus : notre homme mélange tout, visiblement, et rabiboche à plusieurs reprises des événements historiques à sa façon. En ce sens, il ne fait que copier les dires de son mentor Peder Jensen, qui lui aussi a laissé derrière lui un fatras d'idées, répandues pendant plusieurs années sur un site nettement islamophobe. En écho, son responsable, qui rédige sous le pseudo de Baron Bodissey, nous avait ressorti cyniquement du Rudyard Kipling, nous gratifiant au passage (en 2007) d'une conclusion en français : "plus ça change". Ce n'était pas la première fois qu'il parlait ainsi, car notre islamophobe a de très bons contacts avec ce qu'on appelle ici communément la "fachosphère". Une bonne partie du web fascisant actuel tend à se disculper de tout lien avec Breivik, oubliant que depuis des mois, voire des années pour certains, ils ont prêché (et prêchent encore) l'avénement d'une guerre civile en France, celle que voulait provoquer le meurtrier en Norvège.
Mais revenons-en à Jensen, notre bon père de famille apparent - ou celui qui en a l'allure en tout cas- quand il ne ressemble pas à un gentil étudiant sous son parapluie (photo prise quand il était plus jeune, très certainement). Et revenons-en notamment à son essai sur la musique, découvert dans ses archives de Little Green Footballs : au tome 5, consacré à a musique du XIXe, notre fasciste de service à en effet cette phrase ahurissante : "avec l'avènement du vinyl, les gens ne vont plus écouter de la grande musique". Quand on sait ce qu'à pu faire l'avènement du disque dans la démocratisation de la musique, on comprend à quel point notre homme est déconnecté, et combien son racisme est devenu sa seule boussole pour guider sa maigre pensée. Beaucoup de gens ont accédé à la musique classique grâce aux disques : c'est tout l'inverse de l'élitisme entretenu pendant longtemps des salles d'Opéra disposées que dans les capitales, ou kes seules grandes villes ! Le raisonnement de cet individu, en musique comme ailleurs, est faussé, mais il faut qu'il parle de tout pourtant ! Ce qu'il a de facile à repérer chez les fascisants, c'est bien leur incompréhension totale du monde qui les entoure. Fjordman, à peine âgé de 36 ans, n'avait même pas encore assimilé l'avènement du CD, qui est déjà en train de disparaître face au téléchargement. Les fachos sont des aigris passéistes, ça se confirme à tout bout de champ, et sa pseudo histoire de la musique en est l'une des preuves supplémentaires. C'est bien un réactionnaire, dans le sens premier du terme. Et c'est aussi en cela qu'il a influencé notre sinistre tueur.
Notre bonhomme signale pourtant que le premier CD est sorti en 1980 (alors qu'il n'avait donc que 5 ans !), pressé par Polydor à Langenhagen près de Hanovre, un CD sur lequel figurait Herbert von Karajan orchestrant du Srauss. Sa nostalgie évidente est lisible dans sa conclusion lamentable : "le monde d'aujourd'hui est radicalement différent de ce qu'il était à l'époque de Haydn et de Mozart, et le genre de musique joué par Mozart n'est plus celui dominant en Europe". On voit le raisonnement, qui est plus que simpliste : "avant, c'était bien mieux". Quant au plaisir de citer Karajan, chez notre néo-nazi qui s'ignore, ce n'est pas vraiment une surprise. A croire que pour lui, le Jazz et les Beatles n'ont même pas existé ! On trouvera, calqués à l 'extrême, les mêmes goûts chez Breivik, qui fera les mêmes observations à propos de ces goûts musicaux ultra-traditionnalistes.
Un Breivik s'arrangeant davantage avec la modernité, quand même, en passant en boucle la bande originale du film "Requiem For A Dream" de Darren Aronofsky (l'adaptation lamentable du célèbre "Last Exit to Brooklyn" d'Hubert Selby) sur les oreilles (le morceau sélectionné étant "Lux Aeterna" de Clint Mansell, un nanar insupportable de première, mélodiquement !). La comparaison qui vient à l'esprit est évidente. Les nazis tenaient le même discours sur la musique de "dégénérés". Ou la musique de "nègres", comme ils le disaient aussi. Avec eux, c'est évident, la bête immonde n'est (hélas jamais totalement morte).
C'est l'inculture qui caractérise aussi le nazisme comme l'extrême droite : le morceau de musique préféré du tueur n'est autre qu'une des scies musicales inratables de ces dernières années : "Lux Æterna" est devenu un titre populaire, la version originale aussi bien que "Requiem for a Dream" apparaissant en une multitude d'occasions, par exemple dans le trailer des matchs des Boston Red Sox et des New York Yankees durant la Ligue Majeure de Baseball de 2007, et dans les trailers des films Zathura : Une aventure spatiale, Da Vinci Code (film), Sunshine (film, 2007), Babylon A.D., des séries "Los"t et "Top Gear". En 2006, le titre fut utilisé dans les trailers d'EuroSport Live. America's Got Talent l'utilisa aussi en tant qu'introduction des juges avant d'être légèrement modifiée. La nouvelle variante est maintenant récurrente dans l'émission. Lux Aeterna fut, et est encore, régulièrement utilisée par plusieurs émissions télévisées" précise méchamment Wikipédia
L'homme qui n'avait pas plus de goût que son mentor se nourrissait de musique de supermarché en dénonçant dans son blog les méfaits du capitalisme et du consumérisme ! Avouez qu'il y a de quoi sourire si les événements n'avaient pas été aussi tragiques ! C'est affligeant de bêtise ! D'autant plus lorsqu'on découvre que le propre père de Peder Jensen, Steinar Nøstvold Jensen, est... un musicien de jazz réputé, et aussi qu'il est juif ashkénaze. L'homme a écrit de fort belles choses sur ses rencontres dans les années 70 avec le formidable groupe irlandais Dubliners. Il s'oppose fermement aujourd'hui aux opinions de son fils, dont la découverte semble l'avoir dévasté. Chez sa mère, Aud Farstad, journaliste qui travaille à Sunnmørsposten" cela semble en être autrement. On a retrouvé son avis donné sur un ouvrage dans ce journal ; "ce livre a le pouvoir et la substance pour devenir le livre de l'année de l'opinion en Norvège" écrivait-elle. Or c'était à propos d'un brûlot islamophobe écrit par Hege Storhaug, grande activiste féministe, qui avait fait d' Ayaan Hirsi Ali son idole. Elle est aussi la directrice des Droits de L'Homme en Norvège, ce qui paraît étrange après avoir rédigé pareil ouvrage.
Une lectrice l'avait fait remarqué en l'accusant d'être devenue trop proche de Siv Jensen, la Marine LePen locale, une député d'extrême droite populiste dont nous serons appelé à parler bientôt : "Je pense aussi qu'il est triste que Storhaug n'est pas prête de voir que la lutte des femmes va bien au-delà de ces frontières. Mais il est encore plus triste que Hege Storhaug, dans son impatience apparente vers la gauche, embrasse le populisme de droite. Elle ne peut pas, comme elle essaie, ne pas être blâmée à gauche en raison de sa décision indépendante d'appuyer un parti populiste de droite, un parti largement opposé à toutes les mesures qui ont favorisé les femmes en Norvège aussi loin qu'on puisse aller.C'est un choix politique, elle doit y penser, et je suis donc politiquement en désaccord avec elle pour ce choix". Des féministes anti-burka embarquées dans des mouvements nausébonds néo-nazis : qui aurait pu penser cela il y a 40 ans ?
Anders Behring Breivik a donc agi seul, ça semble bien certain déjà, sur l'île, en tout cas : personne d'autre n'a tiré, on en est sûr. Pour ce qui est de la bombe, c'est autre chose, car elle contenait plus d'explosifs qu'à Oklahoma, et le véhicule qui la contenait devait donc avoir été nettement moins bien placé. Une faut de repérage ou de précipitation, on ne sait. "C’est un classique terroriste inventé aux Etats-Unis en 1970. Une voiture piégée avec un mélange de nitrate d’amonium, un engrais agricole facile à se procurer, et du fioul : pour un « Lone wolf », c’est une méthode simple et idéale. Ainsi c’est quasiment le mode opératoire de l’attentat d’Oklahoma City en 1995. Cet attentat est inspiré des Turner diaries, (les Carnets de Turner, ouvrage interdit en France) la bible du terrorisme néo-nazi publiée par William Pierce, cofondateur avec Tommasi du National Socialist White People’s Party en 1969. A Oklahoma City, un véhicule piégé nitrate-carburant a fait un bilan de 108 morts, des blessés sur 800 mètres, plus de 300 bâtiments endommagés. On obtient donc des résultats quasi-militaires sans même disposer d’appareil logistique extérieur ou de réseaux clandestins de fourniture d’explosif".
Mais quelqu'un lui a tenu la main de son fusil mitrailleur : Peder Jensen, essentiellement, par ses écrits aussi mortels que des balles de fusil mitrailleur. Pour l'instant, après avoir donné une rapide interview, il est parti prendre le maquis, semble-t-il, ou se faire moins voyant. Rendra-t-il des comptes un jour, comme devraient le faire en France tous ceux qui poussent au crime islamophobe, le plus souvent déguisés en grands défenseurs de la laïcité (alors qu'ils vantent également les mérites de Jésus, ici * et là également) ? Au printemps dernier, à la fin du mois de mai, à Woluwe-Saint-Lambert, Ixelles et Watermael-Boitsfort, le Vlaams Belang offrait des mini-couteaux en récompense aux personnes qui répondraient au questionnaire islamophobe qui leur était soumis. Au début, certains ont crû à un gage, mais ce n'est pas un racontar, hélas, et tout le monde avait compris l'allusion. Voilà déjà revenu le sinistre temps "de la valise ou du cercueil"... qu'un élu frontiste, en France, s'est empressé d'écrire, en prime, en venant sur le net encenser le massacre. Mais aussi Gilbert Perea, lui aussi venu squatter Agoravox sans annoncer d'emblée son appartenance au FN, venu lui dénoncer le"pillage de la nation", un autre thème cher à l'extrême droite, auquel Jensen n'a pas échappé non plus. Les extrémistes de droite étant venu le défendre... sans hésiter une seconde, tel celui-ci, lui aussi présent sur Agoravox sous une autre casquette que ce qu'il est véritablement. Celui qui vient nous parler féminisme sur le net en prenant comme référence le misogyne Friedrich Nietzsche, celui qui a écrit "l’homme doit être élevé pour la guerre, et la femme pour le délassement du guerrier : tout le reste est folie" !). Décidément, la culture et la droite extrême...
Tout le monde peut se tromper, me direz-vous, à part que chez l'extrême droite c'est plus souvent qu'ailleurs : souvenons-nous, ici-même des avis péremptoires d'un blogueur raillant les "gauchistes", en se gourrant copieusement de photo (ce qui revient à a de diffamation pure et simple !). A l'extrême droite, l'information se manipule à la louche, même dans leur agences de presse parallèles... qui se nourrit de l'extrême droite en priorité : "Animée par une trentaine de bénévoles, Novopress produit des dépêches rarement neutres idéologiquement. Celle concernant Noah n'était que la reprise d'un article du journal d'extrême droite Présent. Parfois, le début du texte est trompeur, apparemment objectif. Mais la suite ne laisse que rarement place au doute". Depuis, le chanteur a droit à une pression évidente et scandaleuse. La même chose étant arrivé à un autre : "Pierre Henry, le directeur général de l'association France terre d'asile, vient de déposer plainte contre X.
En cause : des menaces de mort postées sur le site Fdesouche.com, ainsi que des commentaires qu'il juge diffamatoires et insultants". FdeSouche, qui a eu bien des contacts avec Gates Of Vienna, comme nous allons le voir un peu plus loin (dans un autre épisode). Les effets de la "Brunitude" des esprits, en quelque sorte, note avec dépit Mediapart. L'arme de l'extrême droite a toujours été la menace, et l'intimidation. La tendance à peindre "Juif" sur les devantures de petits commerces n'a jamais vraiment disparue.
Mais venons-en à ce féminisme, qui serait donc aussi la source de tous les maux actuels, selon notre auteur réactionnaire norvégien. C'est en effet aussi un thème qu'a traité notre néo-nazi déguisé en père tranquille, en citant des personnages, et pas n'importe lesquels : "Daniel Pipes ne cesse de dire que la réponse à l'Islam radical est l'islam modéré. Ce ne peut pas être quelque chose comme un islam modéré, mais cela pourrait bien être un féminisme modéré. Et une masculinité mature pourle faire correspondre. Même une version plus modérée de féminisme pourrait s'avérer mortel pour l'islam. L'islam fait survivre l'assujettissement extrême des femmes de la même façon les humains respirent de l'oxygène. Privés de ce fait, il suffoquent et meurent. Il est vrai que l'Occident n'a toujours pas trouvé la formule pour l'équilibre parfait entre les hommes et les femmes au 21e siècle, mais au moins nous travaillons sur la question. L'islam est coincé dans le 7ème siècle. Certains hommes déplorent la perte d'un sens de la masculinité dans un monde moderne. Peut-être un sens pourrait être de s'assurer que nos sœurs et nos filles grandissent dans un monde où ils auront le droit à l'éducation et une vie libre,et les protéger contre la barbarie islamique. Sommes-nous prêts à relever le défi ? Ou les seuls vrais hommes vivant à l'Ouest sont des femmes immigrées, comme Ayaan Hirsi Ali ?" écrit Jensen (à noter l'image de la privation d'oxygène et la mentalité frustrée de l'individu !). Rappelons que Pipes est un de ceux qui a le plus soutenu Bush dans ses deux conflits, que c'est un islamophobe revendiqué et un neo-con de première, mais aussi grand soutien de la politique israélienne (on la vu lors de l'opération Plomb Durci, notamment). Quant à Ayaan Hirsi Ali, qui a lutté contre la pratique barbare de l'excision, c'est l'égérie de Geert Wilders une"pourfendeuse de l'islam" au drapeau plutôt en berne depuis qu'on a découvert certaines choses compromettantes sur son arrivée en Hollande. Entretemps, elle s'était inscrite à l'American Enterprise Institute, un think tank pro-bush américain, avant que BHL ne demande pour elle une "citoyenneté française honorifique" qui lui sera refusée. En France, il n'y aura guère que Politis pour dénoncer le cirque médiatique autour de sa personne, qui finira par dire à un magazine (Reason) que "je pense que nous sommes en guerre contre l'Islam. Et qu'il n'y a pas de demi-mesure dans la guerre". Comprenez par-là... la guerre véritable ! Elle doit être ravie, aujourd'hui, de ce qu'elle voit dans le monde.
Une députée membre du parti de Geert Wilders, tant lié lui aussi à Israël, et dont le font de commerce est bien le même que celui des fantasmes de Breivik, qui a vu Fitna mais aussi "Obession" comme DVDs : "le leader de l'extrême droite au Pays-Bas est considéré comme un modèle par Riposte laïque : « Et si Geert Wilders était à l'Europe ce que Churchill fut aux Anglais ? Et si la dignité de cet homme -qui transparaît dans la sobriété de son court métrage [“Fitna, pamphlet contre l'islam, ndlr‘] auquel s'opposent cependant la furie des uns et la veulerie des autres- était en train de nous montrer que les Européens ne sont plus maîtres chez eux, autrement dit qu'ils ne sont plus chez eux ? peut-on lire dans le site du couple Cassen-Tassin. L'image de Churchill est celle qui revient aussi dans les propos de l'English Defence League, ce n'est pas un hasard. Tatcher désormais sénile, son fils marchand d'armes, difficile de s'y référer.
Alors le vieux lion, qui était tout sauf de gauche, est devenu celui à citer en exemple : les grands leaders politiques font défaut, aujourd'hui, c'est une évidence, et les pro-nazis sont en manque de leur Hitler de remplacement, alors ils puisent partout où ils peuvent. Comme le fait Riposte Laïque, prêt à manger à tous les rateliers, pourvus qu'il soient islamophobes. Même ceux porteurs de svastikas ou adorateurs de sangliers.
Ce courant étrange de dénonciation des féministes des années 60, on le retrouve aussi bien aujourd'hui sur des gourous qui s'épanchent au fil du net sur leur difficultés avec les femmes (dont celui-ci, intarissable sur le sujet) ou chez de bien étranges féministes engluées dans le débat sur le port du foulard, comme celle-ci, qui déclare " Indéniablement, aujourd’hui l’obsession antiraciste fait de l’ombre à tout autre type de combat antidiscriminatoire, et les féministes qui s’élèvent contre le voile et l’islam sont traitées de racistes et colonialistes". Un féminisme qui ne s'embarrasse pas de gants en effet, prêt à se se compromettre pourvu que ce soit contre... l'islam : "On peut faire alliance ponctuellement, tout en gardant sa spécificité et ses divergences. J’ai déjà par le passé fait alliance avec des catholiques contre la porno, qui avait la bénédiction de la gauche pour laquelle elle était une forme de la liberté d’expression. Ce qui m’importe toujours dans un combat, c’est l’objectif. Je me donne les moyens de l’atteindre". Bel aveu de compromission ! Chez Riposte Laïque, il est vrai, avec les rapprochements avec les anciens nazillons comme Bat'skin ou les nervis du Bloc Identitaire, on semble prêt à vouloir aller loin... Exactement ce que dénonce certains, plus vigilants que d'autres : "Nous retrouvons clairement un lien entre l'éthno-différencialisme (paravent du racisme) assumé par les identitaires défendant le concept d'une Europe blanche et chrétienne (chacun dans son pays avec sa culture) ; les théories racistes de l'English Defence League (présente au côté des identitaires le 14 mai à Lyon) et celles défendues par le tueur norvégien. Et il suffit d'avoir été sur le site fdesouche (référence de la fachosphère), ou sur des blogs politiques (notamment celui de Jacques Coutela) et de lire les commentaires pour voir le rapprochement idéologique des mouvements identitaires français avec ses homologues européens." Ceux-là ont bien perçu le rôle éminent d'un Fdesouche, chantre français de l'islamophobie.
Or, à l'analyse, le féminisme prôné bât sérieusement de l'aile, avec les mémoires de Jensen, qui disent tout l'inverse. Le plus étonnant , c'est que les prétendues féministes de Riposte Laïque défendent aujourd'hui Wilders, où s'en réfèrent aux écrits islamophobes qu'a largement fait circuler le responsable de Gates Of Vienna, tels que ceux de Jensen, encore lui. Or dans un de ces chapitres ; voici en effet ce qu'on peut y lire : "l'explication standard dans mon pays pour ce fossé entre les sexes dans les habitudes de vote, c'est que les hommes sont plus "xénophobes et égoïstes" que les femmes, qui sont plus ouvertes d'esprit et possédent une plus grande capacité à montrer leur solidarité avec les étrangers. C'est une possibilité. Une autre est que les hommes ont traditionnellement eu la responsabilité de protéger la « tribu » et de repérer un ennemi, une nécessité dans un monde de manger ou se faire dévorer. Les femmes sont plus naïves, et moins disposés à réfléchir de façon rationnelle les conséquences à long terme d'éviter la confrontation ou de traiter avec les réalités désagréables du moment. Une autre possibilité est que les féministes occidentales ne parviennent pas à faire face à l'immigration musulmane pour des raisons idéologiques. Beaucoup d'entre elles sont silencieuses sur l'oppression islamique des femmes parce qu'elles ont également embrasséc le « tiers-mondisme" et les sentiments anti-occidentaux..." On le voit, l'homme qui en veut tant à une religion réputée laissée une place de seconde zone à la femme considère les femmes occidentales... comme des cruches succombant à un laxisme anti-racial. Les blondes, en Norvège, ça semble courant, mais chez lui ça signifie plutôt un pays envahi par des Paris Hilton qu'autre chose. Comme son lecteur, Peder Jensen a un sérieux problème avec la gent féminine : le "bon père de famille" n'est qu'un look : l'homme serait toujours célibataire.
On peut distinguer aussi dans ce torrent de bêtises des références à de la psychologie à la petite semaine échafaudée à partir de thèses éculées sur la vie préhistorique, où les femmes tenaient un bien plus grand rôle que Jensen peut nous le décrire. Ce gars-là, comme beaucoup de fascisants, ont un énorme déficit de connaissances historiques. Alors ils la modifient, l'histoire, comme en France peut le faire René Marchand, qui n'a jamais été historien de sa vie. Le site français FdeSouche est apparu en 2005, et a suivi le même parcours que Gates of Vienna. Comme lui, il a un positionnement d'emblée international : "Le créateur du blog a choisi de garder l'anonymat et de faire héberger son site en Suède (en réalité c'est aux USA !). Le site web d'actualité Le Post, dans une enquête d'octobre 2009, affirme l'existence de liens entre le site et des personnalités se positionnant à l'extrême droite. Dans le même article, il est supposé que le créateur du site est Joris Sautarel, ancien webmestre du site du Front National et suppléant de Marie d'Herbais, candidate de ce même parti aux élections législatives de 2007 dans la deuxième circonscription de Seine-et-Marne. Afin d'assurer son financement, le site "Fdesouche" renvoie vers le site de l'entreprise commerciale "Esprit de clocher" par l'intermédiaire d'une bannière placée en en-tête." Et comme le "marché" de de l'identitaire, des propos outranciers et de l'extrême droite n'est pas expansible à l'infini, on s'écharpe entre mouvances : Soral, en est une, qui précise que l'islamophobie n'est pas le premier objectif à atteindre obligatoirement. Ex FN, Soral se démarque de Sautarel, dont on sait pour qui il roule.
Rouler pour l'extrême droite, et le FN, qui tente de se relancer avec son héritière forcée. "Quand Le Post l'a joint la première fois via email, François Desouche a validé cette description, écrite par des journalistes de Rue89 à l'été 2008 : Fdesouche vient alors de créer un petit événement en organisant la première "French Pride", un pot réunissant une centaine de gens du web d'extrême droite, dans un bar parisien repris par l'ancien skin Batskin". Décidément, ce monde est bien petit ! "Marine Le Pen était présente ce soir-là. Mais quand nous l'avons interrogée sur l'identité de François Desouche, elle a dit ne pas le "connaître personnellement", tout en saluant : il fait du "bon travail". Le Post notant le double langage complet des deux cités : "François Desouche a un double langage : sur son blog, il a une ligne assez racialiste et en même temps il travaille pour le parti de Marine, qui officiellement a une ligne très différente", pointe-t-il. Dernier détail à savoir : "Fdesouche est un site (hébergé aux Etats-Unis (chez Liquid Web, Inc à Lansing, dans le Michigan*) qui est "en partie filiale de Lagardère" rappelle le Post. En France comme en Norvège, les partis d'extrême droite, pour mieux infiltrer la société se sont fabriqués une image proprette, laissant des "mercenaires" du net défricher le pays et attirer les islamophobes ou les extrémistes pour mieux les orienter après vers son escarcelle électorale. C'est du "fishing" au nationalistes, en quelque sorte ! Les thèmes pour les attirer sont nombreux, et ceux de la seconde guerre mondiale en font partie : surtout ceux où on réécrit l'histoire à la manière de l'extrême droite.
Ces historiens de pacotille sont en effet nombreux au sein de l'extrême droite. Ils se regroupent au sein de la Nouvelle Revue d’Histoire (ici son engageant directeur, Dominique Venne, qui consiste en un ramassis de vieux nostalgiques ou de franchements racistes, tels Bernard Lugan, le grand zélateur du Hitler sud-africain Terre Blanche, un nostalgique de l'afrique de Tintin qui continue invariablement une fois dans l'année à venir donner ses cours habillé en explorateur des années 30, histoire de montrer aux jeunes toute l'imbécillité de la conquête coloniale, sans doute. Lui aussi prêche la guerre en Europe !!! Et lu i aussi plaît à Riposte Laïque ! Venner, lui est un ancien de Jeune Nation, puis dans les années 60 d'Europe-Action pour finir par créer avec d'autres le GRECE, le champion de l'anticommunisme du moment (et où il se fera appeler Julien Lebel, et fonder un obscur "Groupe de recherches et d'études pour la civilisation européenne" qui en disait déjà long sur sa nostalgie... il deviendra l'ami de Pierre Sidos et fomentera quelques combats d'arrière garde, qui lui vaudront par exemple aussi dix-huit mois de prison à a Santé comme responsable de l'organisation de l'OAS.Pas vraiment un homme de gauche, quoi... et de beaux passéistes du temps de l'OAS, surtout !
Breivik, et son mentor Jensen, ont donc réécrit l'histoire à leur façon. A la NRH, on ne s'embarrasse pas davantage d'artifices ; le but est bien également de réécrire l'histoire, façon facho. Allant jusqu'à oublier des événements récents pour mettre les anciens en avant, ceux qui les arrangent surtout : "Cette manipulation s’appuierait aussi sur des stratégies rhétoriques, en particulier la coexistence de « deux niveaux de discours », l’un explicite et l’autre implicite : des faits réels verraient leur importance minorée ou augmentée pour servir le discours implicite afin de « retourner contre l’adversaire idéologique ses propres attaques », la suggestion ou l’inférence, en particulier en ce qui concernerait la défense des positions des négationnistes, « l’utilisation légitimante des références universitaires et de l’apparence technique des écrits scientifiques ». Bref, c'est exactement la description du phénomène négationniste, qui noie ses lecteurs sous des centaines de références inutiles ou invériifiées (façon Rassinier, l'imposteur définitif) pour tenter d'étayer sa thèse qui se résume à un principe simple : pour redorer le blason du national-socialisme hitlérien, il faut au maximum effacer le phénomène des exterminations dans les camps... Ce à quoi ils s'attachent, à force de livrets de communications et de conférences, comme peut le faire le prof d'économie devenu soi-disant historien, j'ai nommé Vincent Reynouard, qui est assez idiot pour être venu tout seul expliquer ce fonctionnement chez eux :
"Vers quatorze ans, j’ai pu contempler les photos du IIIème Reich. J’ai rapidement compris que le vrai socialisme, celui auquel j’aspirais, avait été réalisé par Adolf Hitler. Ce fait m’apparaissait comme une évidence. Lorsque je m’en ouvrais aux adultes, ils répondaient en invoquant les “atrocités nazies”. Pendant longtemps, j’y ai cru. Mais j’admirais tout de même Hitler pour ses réalisations sociales et je disais : “Il faudra refaire un État national-socialiste sans les camps.” On me répondait que c’était impossible car le national-socialisme menait naturellement aux camps de la mort. Dans ma tête pourtant, je n’arrivais pas à comprendre comment un tel régime, si bon pour son peuple, avait pu mener à de telles atrocités. La franche dichotomie me troublait et m’amenait à douter parfois. Mais tout le monde me le disait… Alors je restais seul, un peu honteux, avec mon “national-socialisme” — sans les camps". Toute l'idiotie est là : à force de ne pas pouvoir imaginer un Hitler suffisamment sadique, il a cherché à en gommer toutes les exactions. En niant le rôle des SS à Oradour (pire encore, en en rejetant la faute sur la résistance, l'odieux individu !) ou en affirmant que les chambres à gaz n'avaient jamais existé, en trouvant tout ce qui peut lui passer par la tête, comme la couleur que laisse le Zyklon, à force, sur les murs. Tout lui est bon pour nier, puisqu'il a décidé que ça n'existait pas ! Il n'a aucune idée des tonnages de Zyklon utillisées, et ignore jusqu'à sa provenance... française, comme Dieudonné. Bref, Reynouard, comme ses amis, réécrivent l'histoire dans un seul but : celui de réhabiliter Hitler et son œuvre. On pourrait penser que cet homme est une sorte de doux-dingue : manque de chance pour lui, une photogrpahie compromettante le montrant portant chemise brune et levant le bras droit, plus toutes celles où il a été pris avec des sommités néo-nazies font que non, ce n'est pas un historien, mais bien un propagandiste du nazisme. Le projet de Reynouard ? il l'a dit et écrit : refaire un “national-socialisme sans les camps". Le plus simple pour lui étant de clamer partout qu'ils n'ont même pas existé, ce qu'il fait avec un zèle qui le fait régulièrement retourner en prison... pour remise en cause de faits avérés.
Coutela, donc, et son apologie du massacre de Norvège, ou Pierre Régnier, venu lui aussi sur Agoravox avec un faux-nez remarquable, se présentant de gauche en allant le dos tourné signer des papiers chez Riposte Laïque, des textes repris ensuite par Jacques Coutela sur son blog (ce n'est pas un hasard non plus, donc !). Des papiers comme ceux-ci : "comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire sur plusieurs autres sites, je suis sereinement islamophobe. J’ai la phobie, la crainte de l’islam, et cela entraîne chez moi de l’aversion pour cette religion tout simplement parce qu’elle me menace et nous menace tous, parce qu’elle méprise les femmes et les empêche de vivre, parce qu’elle empêche des peuples entiers d’accéder aux libertés démocratiques, parce qu’elle cultive et pratique la violence dans les pays où elle domine et, maintenant, dans le monde entier, parce qu’elle empêche de vivre en paix dans la diversité et la solidarité, parce qu’elle donne une image épouvantable de la religion, laquelle n’est nullement, pour moi, une ennemie". Il ne reste qu'à lui fournir les armes, à lui aussi. Sur le massacre d'Oslo, il avait tout confondu : la Norvège n'a jamais été catholique !
Chez Jensen, comme chez les autres, et chez les blogeurs islamophobes français, l'irresponsabilité des écrits ayant eu une inflcuence évidente sur le tueur d'Oslo est tout simplement phénomènale : cet homme a prêché la haine pendant des années, à incité au meutre, et aujourd'hui, on ne pourrait pas lui demander de rendre des comptes ? Jusqu'au bout, il a poussé au meurtre : "Peu après le bombardement d'Oslo, "Fjordman" a demandé à ses lecteurs réguliers des Gates Of Vienna" de se rappeler que M. Jens Stoltenberg, le Premier ministre norvégien, n'était qu'un "suceur pathétique de l'Islam jusqu'à un point humainement impossible". Y aura-t-il un tribunal pour juger pareil comportement inadéquat et débordant de haine ? Quand les tirs à Utøya ont été connus quelques heures plus tard, Fjordman a décrit les jeunes de l'AUF attaqué comme un "gang de jeunes socialistes anti-israéliens, propalestiniens", précise Wikipedia. De savoir qu'au jourd'hui cet homme est libre et ne semble pas pour l'instant inquiété par la police a de quoi révulser.
Jensen émargeait véritablement pour le site où il écrivait. On le sait aujourd'hui : il était payé pour haïr. Les torrents de haine islamophobe déversés par Gates of Vienna ont commencé il y a longtemps, pour aboutir à 2007 à une phrase extrémement révélatrice.Le juilllet de cette année-là en effet, Gates Of Vienna écrivait que la Norvège consacrait 29,7 % de son budget public à l'immigration. L'info provenait d'un site d'extrême droite d'infos, et n'avait bien entendu pas été vérifiée. On l'a vu, ce système marche tout seul : l'extrême droite se nourrit d'elle-même grâce à ses "agences de presse" qui ne reprennent que ragots et diffamations pour en faire des vérités à leur façon. En France, NovoPress, du Bloc Identitaire, fait la même chose (ou colporte les pires déclarations, comme celle-ci (en distribuant en même temps les autocollants comme celui sur le retour des soldats pour aller tirer sur les banlieusards !). Au vu de l'annonce, un lecteur de ce site tenu, je le répéte, par le Bloc Indentitaire commente : "le député britannique a raison car ce que les médias qualifient d’émeutes c’est en réalité “le djihad”, La guerre a commencé et elle franchira la Manche et s’étendra sur toute l’Europe. Européens ouvrez-les yeux enfin …… La guerre de conquête islamique se prépare depuis plusieurs années dans le secret des banlieues “dites difficiles” . Les combattants sont armés et prêts à nous massacrer… Notre avenir est bien sombre…" Décidément, les remplaçants de Breivik sont déjà sur les rangs... en France !
Celui qui ce jour là dénonçait ces chiffres mirobolants (et faux) avait alors ce hautle cœur : "It is high time for a coup d’état !" écrivait-il en franglais, ajoutant "qu'en fait, il ya quelques hommes qui restent en Suède qui sont formés pour être résistants et savoir utiliser la violence, mais ils sont dans la police. Et malheureusement leurs fonction primaire doivent est de maintenir l'ordre dans des endroits comme à Malmö". On le voit, l'autcollant montré avant hier par les identitaires n'est pas venu de Mars non plus, mais bien du cerveau malade du responsable du site Gates Of Vienna. L'article ahurissant qui évoquait déjà un coup d'état, près de quatre ans avant que Breivik ne le tente (c'était aussi dans son projet initial) était évidemment signé ... "Baron Bodissey", fomentateur de révoltes, pousse au crime, faiseur de haine, prêcheur de guerre civile, et complètement obsédé par l'immigration. Des émeutes auront lieu à Malmo, en Suède, en 2009. Or, lors de ces émeutes, la police va chercher à minimiser un fait très embarrassant. Selon des journaux locaux, en effet, un sniper avait sévi, en tirant sur la foule, pourvu qu'elle soit composée d'étrangers. En 1990-91 un tueur équipé d'un fusil laser avait fait de même, avait tiré 11 fois et tué une personne. La police l'avait vainement recherché. Qui était-il, on l'a jamais su. Mais l'envie de tirer à vue sur des populations d'une autre couleur de peau a bel et bien existé. Au 23 octobre 2010, on dénombrait 15 blessés. En octobre 2009, une fille de 20 ans avait été tuée. Un suspect de 38 ans avait été arrêté le 6 novembre.
Certains nous l'expliquent en effet, que pendant des années ce feu à couvé ; "Pendant des décennies, la violence politique dans ce pays a été le privilège exclusif des néonazis et d’autres groupes racistes. Dans les années ’70, ils ont posé des bombes contre des librairies de gauche et contre une manifestation du Premier Mai. Dans les années ’80, deux néonazis ont été exécutés par leur compères, soupçonnés d’avoir trahis leur groupuscule. Au cours de ces deux dernières décennies, deux jeunes norvégiens d’origine immigrée sont morts suite à des agressions racistes. Aucune organisation étrangère n’a tué ou blessé des personnes sur le territoire norvégien, à l’exception du Mossad, les services secrets d’Israël, qui a assassiné par erreur un innocent à Lillehammer en 1973. Pourtant, malgré ces antécédents éloquents, lorsque cet acte terroriste dévastateur nous a frappé, les soupçons se sont immédiatement portés sur le monde musulman. C’était forcément des « djihadistes ». Cela ne pouvait être qu’eux". Pourquoi sont-ils venus tenter de tuer le fil du forum, comme celui venu nous balancer son bréviaire "Marchand", c'est simple :ils ont été trop prompts à dénoncer une attaque islamiste imaginaire, et aujourd'hui, afin de ne pas sombrer dans le ridicule, ils attaquent à nouveau, pensant qu'on aurait oublié leurs manigances sur le net et leur propagande haineuse : ainsi Reconquista, fer de lance de l'islamophobie "croisée" en France, qui avait étalé en une sa certitude immédiate : ce ne pouvaient être que des islamistes qui avaient fait ça ! Croyez-vous qu'ils auraient émis depuis un démenti ? Non pas, c'est toujours en ligne ! Rien n'arrête leurs falsifications, rien ne grippe leur propagande martelée ! Falsificateurs de l'histoire, ils ne peuvent qu'être aussi ceux du présent...
"On a immédiatement dénoncé une attaque contre la Norvège et contre « notre mode de vie ». Dès que la nouvelle a été connue, des jeunes femmes portant le foulard ou le hijab et d’apparence arabe ont été verbalement agressées dans les rues d’Oslo. Et c’est « naturel ». Depuis au moins 10 ans, on nous raconte que la terreur vient de l’orient. Qu’un arabe est, par définition, un suspect. Que tous les musulmans sont marqués par l’intégrisme. Nous voyons régulièrement comment la sécurité aéroportuaire examine les gens de couleur dans des pièces spéciales. Il y a des débats infinis sur les limites de « notre » tolérance. Dans la mesure où le monde musulman s’est transformé en « l’Autre », nous avons commencé à penser que ce qui distingue « eux » de « nous », c’est la capacité de tuer des civils de sang froid".
D'autres en sont au même stade, en tentant de détacher le tueur de ses racines, tel en France Christian Bouchet, successivement l'ancien secrétaire-général de trois mouvements d'extrême droite (Troisième voie, Nouvelle résistance et Unité radicale, celui de Maxime Brunerie ! ), directeur de la revue Résistance, spécialiste d'd'Aleister Crowley, à un avis encore plus étonnant sur le tueur norvégien, qui tourne au négationnisme total : selon lui, il ne peut-être d'extrême droite, bien entendu : "Il convient donc d’oublier tout ce qu’on a pu lire. Non, l’assassin d’Oslo n’était ni un terroriste chrétien ni un chrétien fondamentaliste, non il ne partageait aucune valeur avec les nationalistes d’Europe, non il n’était pas même d’extrême droite... En réalité, tout à l’opposé, Anders Behring Breivik était un partisan fervent des thèses libérales et néo-connes que tentent de répandre sur notre continent des officines dont les dirigeants émargent qui à Washington, qui à Tel Aviv". Sachant les sympathies de Breivik pour israël, on se dit que ce n'est pas encore ce siècle-ci que l'extrême droite aura un discours cohérent ! C'est encore la faute des juifs, cette tuerie, selon lui ! "oublier ce qu'on a pu lire", est bien la panacée habituelle de l'extrême droite : en somme c'est "écoutez-moi, plutôt, je vais vous l'expliquer, puisque je sais, moi". Un peu la même chose chez l'ineffable Soral, jamais en retard d'une connerie, quel que soit le sujet : selon lui, finalement, "l'évènement majeur n'était pas dans l'incident lui-même mais dans son exploitation. Montée en épingle le jour-même, l'affaire prendra une ampleur nationale et le Front national est immédiatement montré du doigt".
En somme, ce ne pouvaient être des idées qui avaient pu amener Anders Behring Breivik à tuer autant de personnes, surtout pas des idées, ou des phrases balancées par un gourou islamophobe qui fuit de façon honteuse aujourd'hui ses lourdes responsabilités. Soral, qui en connait un rayon sur la manipulation des médias, avait ce jour-là bien compris le danger... le concernant. Les influenceurs, les gourous médiatiques extrémistes beaux-parleurs, dont il fait partie, sont bien en ligne de mire avec un tel attentat. Si Anders Behring Breivik n'avait pas gobé mot pour mot la prose délétère de Peder Jensen, ou de Spencer et Geller, s'il n'avait pas eu "600 contacts" avec les gens de l'EDL et leurs sous-marins néo-nazis, nous n'en serions certainement pas arrivés là. Mais Soral, comme d'autres attiseurs de haine, préfère éviter la question en venant soutenir ses vieux amis, qu'il n'a jamais vraiment quittés, alors qu'il se présente comme "un publiciste qu’on peut qualifier de nationaliste de gauche… " ben tiens, encore un qui a fait le tour complet. L'irresponsabilité des propos et des écrits, la nouvelle tendance de ce qui prétend être l'intelligentsia à encore de beaux jours devant elle ; à les entendre, ces faiseurs de massacres par personnes interposées. Il n'y a donc pas de complot, dans le cas Breivik : il y a seulement un individu qui a mis à exécution ce que d'autres lui ont dicté sur internet. L'homme s'est laissé guidé. A lire en France des sites tels que Riposte Laïque, on peut s'interroger sur d'autres passages à l'acte, hélas, dans les mois à venir, si ces gens là n'apprennent pas à modérer leurs propos, de plus en plus incendiaires. Une nouvelle extrême droite est née, en Norvège, comme en France, et elle est bien extrême et xénophobe. Nous retournons dans les grandes peurs de l'entre deux guerres en Europe, à part que le musulman a remplacé le juif.
"L’élément fédérateur de cette nouvelle extrême droite réside dans la xénophobie, déclinée comme un rejet violent des immigrés. Le migrant de nos jours est l’héritier des « classes dangereuses » du XIX e siècle, peintes par les sciences sociales positivistes de l’époque comme un réceptacle de toutes les pathologies sociales, de l’alcoolisme à la criminalité et à la prostitution, jusqu’aux épidémies comme le cholera. Ces stéréotypes - souvent condensés en une représentation de l’étranger aux traits psychiques et physiques bien marqués - découlent d’un imaginaire orientaliste et colonial qui a toujours permis de définir, négativement, des identités incertaines et fragiles, fondées sur la crainte de l’« autre », toujours perçu comme l’« envahisseur » et l’« ennemi ». Dans l’Europe de nos jours, le migrant prend essentiellement les traits du musulman. L’islamophobie joue aujourd’hui pour le nouveau racisme le rôle qui fut jadis celui de l’antisémitisme pour les nationalismes et les fascismes d’avant la Seconde Guerre mondiale. La mémoire de la Shoah - une perception historique de l’antisémitisme au prisme de son aboutissement génocidaire - tend à obscurcir ces analogies pourtant évidentes. Le portrait de l’Arabo-musulman brossé par la xénophobie contemporaine ne diffère pas beaucoup de celui du Juif construit par l’antisémitisme au début du xxe siècle." La grande surprise, on l'a vu avant hier étant la découverte d'une alliance contre nature entre des néo-nazis et des juifs, comme au sein de l'EDL, où on trouve les deux représentés !
Le mouvement islamophobe a beau paraître récent, ici, en France, il n'est en effet que la résurgence aigüe d'un mouvement qui date d'il y a 40 ans : "le discours du terroriste norvégien faisant porter la responsabilité de « l’islamisation de l’Europe » à la gauche n’est pas très éloigné de ce que l’on a pu parfois entendre en France. Dans les années 1970, de manière marginale, Ordre Nouveau et le Front National assuraient que la gauche soutenait l’immigration pour y trouver une armée de réserve révolutionnaire. Depuis quelques années, la galaxie arabophobe et les soutiens ultra de la droite israélienne ont développé un discours d’assimilation des populations européennes d’origine arabe à l’islamisme, de celui-ci aux fascismes (« les nazislamistes »), et de la gauche aux « collabos ». Un vocabulaire guerrier, explique Nicolas Lebourg, chercheur à l’université de Perpignan, que l'on voit fleurir tous les jours chez Ripsote Laïque et les autres sites islamophobes français de la "fachosphère".
Car on peut effectivement lire chez nous, en France, les mêmes arguments que ceux du tueur d'Oslo, strictement les mêmes, n'en déplaise à son auteur : "nos élites ont programmé la disparition de la France. Elles sont prêtes pour cela à s’appuyer sur le fascisme, de manière violente, pour rendre notre peuple minoritaire, et faire disparaître nos meilleures traditions. Il n’appartient qu’au seul peuple de France, pour mettre en échec ce scénario inéluctable si rien ne se passe, de retrouver le passé révolutionnaire de ses ancêtres, et à chasser par les urnes ou par une nouvelle Révolution, ceux qui sont en train de couler notre pays" écrivait en France le 6 juin dernier l'éditorialiste cynique du site islamophobe français. Comme Pascal ex Mohammed Hilout est venu gentiment nous dire que "Cyrano" était un faux-nez, on va les laisser s'écharper entre eux, chez ces islamophobes d'extrême droite, pour savoir qui veut assumer maintenant les mêmes propos qu'un tueur parmi les plus violents des 50 dernières années... Celui qui a signé ça pourrait très bien prétendre à faire de même, s'il osait. Heureusement pour eux, chez ces gens-là, c'est davantage la prétention qui domine : ils laissent les sales besognes à ceux qu'ils formatent à grands coups de slogans plus idiots les uns que les autres. Ça porte un nom ; cette attitude, et une loi la réprime : celle d'incitation à la haine raciale, qui conduit on le sait aussi au meurtre.
Nous n'en n'avons pas encore terminé avec ceux qui ont influencé le responsable du massacre norvégien : il nous reste à entrer plus profond au sein du site mère ayant abrité un bloggeur prêchant tous les jours la guerre civile, à regarder juste à côté qui est à la tête de l'extrême droite norvégienne (c'est une blonde !) et surtout à remonter le problème à la source principale. A savoir tout bêtement d'où vient l'argent qui a permis ce carnage.
(*) Pascal (Mohammed) Hilout, dans Riposte Laïque : "J’avoue que j’ai aussi beaucoup d’admiration pour ce révolutionnaire qu’est Jésus : il a osé bousculer les marchands du Temple et puis libérer les juifs des lois mosaïques, déjà périmées à son époque".
(**) ses mots-clés révèlent de belles perles : "Islamisation, agression, zemmour, USA, football, diversité, mosquée, racisme, école, ump, europe, métissage, Identité nationale, roms, eric zemmour, insécurité, Obama, eric besson, lyon, nicolas sarkozy, Musique, Marine Le Pen, musulmans, fdesouche, roubaix, menaces, races, fillon, consommation, francais de souche, Beauvais, Inde, occident, 2012, droite, coran, intégrisme, poésie, dialogue, bouches-du-Rhône, fossé, rebeyne !, René Vandierendonck, beurs, intolérance, Google, croisade, Victor Hugo, amalgame, fabius, rassemblement, stigamtisation, identitaire, classique, john-paul lepers, esprit de clocher, alain danielou, Manuel Falla, policiers municipaux, Nuits, papy, mark steyn, Raffaele Simone, m'vila, notre dame, georges steiner, El Watan, jardins Espagne, galinier, monstre doux, île de la Cité, Christian Delorme, Dimanche Desouche". Tout le monde y aura noté Rebeyne... les identitaires lyonnais, mouvement parmi les plus violents du pays, qui s'est choisi André Gérin, ancien maire communiste de Vénissieux, comme représentant officiel ! . Comme nouveaux amis, il a désormais Bunker Corps /Blood & Honour Lugdunum... les gens de "rock against communism" !!! Il n'y a pas que Cassen qui a fait le tour de l'horloge politique pour passer de l'extrême gauche à l'extrême droite ! "Les individus animant se local mettent en avant des convictions patriotiques, voir nationalistes tout en se défendant d'être assimilables à l'extrême-droite comme ils l'avancent sur leur blog. Les activités du local se concentrent autour de l'organisation de concerts et de soirées « d'avant-match » précédent les matchs de l'OL à domicile. Les groupes invités à jouer représentent la fine fleur de la scène « RAC » (Rock Against Communism). Ce lieu de part sa structure permet un bon nombre d’activités. Ainsi y sont projetés les matchs de l’Olympique Lyonnais pour les IDS (interdit de stade), mais s’y produisent aussi des entrainements de freefight, des repas, des anniversaires, des évènements pour récolter de l’argent (kermesse) ou des ventes de vêtements (affiches sur leur blog ou en annexe). Pour autant leur activité favorite est le salut nazi accompagné de la formule « Heil Hitler ». Une organisation similaire à celle que met en place en Angleterre Alan Lake (repris ici par Pamela Geller et Robert Spencer !), dont nous avons vu avant hier les ravages.
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