Les manipulateurs de marionnettes derrière Breivik (8)

D'où vient l'argent, pour financer tous ses branquignols dérangés, c'est bien la question. Robert Spencer, placé à la tête de Jihadwatch a en effet reçu des sommes considérables de David Horowitz pour promouvoir son site a-t-on déjà appris : selon Politico, ce sont 920 000 dollars qu'aurait reçu ces dernières années Spencer de la part d'Horowitz ! De l'argent en provenance d'où ? Qui a alimenté la machine à haïr ? On le sait déjà, en partie, aujourd'hui (et on en découvrira un autre demain) : "La plupart de cet argent a été offert par la Fondation Fairbrook, qui est gérée par Aubrey et Joyce Chernick (ici en photo sur l' ICRF*) , et qui a financé d'autres groupes islamophobes, dont le MEF de Pipes, le CSP de Gaffney, et l'Aish HaTorah, ainsi que l'extrême-droite sioniste de la Zionist Organisation of America (ZOA) selon les dossiers fiscaux 2009 en effet, bon nombre des mêmes bailleurs de fonds -.Juifs, beaucoup d'entre eux de droite - ont fourni un soutien à ces organisations slamophobes ces dernières années". Le système assez opaque des "Fondations", aux Etats-Unis, qui permet aussi une évasion fiscale, sert depuis des années de paravent aux pires idées, car ces dernières servent de tirelires aux extrémistes. Parmi celles-ci, l'Aish Ha Torah avait déjà en 2008 retenu notre attention... pour des raisons sur lesquelles je reviendrai demain, si vous le voulez bien. Commençons tout d'abord par le premier distributeur de billets...

"Chernick est un nom peu connu dans la région de Los Angeles," nous explique Philip Weiss, le 29 décembre 2010, dans son blog : "c'est l'entrepreneur de sécurité logicielle nommé Aubrey Chernick, qui opère à partir d'un cabinet de conseil en sécurité benoîtement nommé National Center for Crisis and Continuity Coordination. L'ancien syndic de l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, qui a servi comme un think tank de l'American Israel Policy Action Committee (AIPAC), un groupe très actif de lobbying en faveur d'Israël, Chernick est annoncé pour représenter aujourd'hui un poids financier de 750 millions de dollars".

L'homme avait fait fortune avec un logiciel de contrôle d'échanges de données sur les vieux mainframes en IBM MVS, dont je vous ai trouvé une image d'émulation sous OS X, (et son logiciel OMEGAMON, puis EPILOG ou sous des IBM DB2 comme base de données) voire sous IBM 400 avant de passer à l'Unix, une fortune faite sous le nom de Candle Corporation. Ça le rendra riche, très riche, lui donnant envie d'investir dans le domaine du net, au sortir de l'an 2000. En 2004, il vendait en effet sa société Candle à IBM, pour 350 millions de dollars pense-t-on, sinon davantage (la transaction est restée secrète).  Sur le net, il avait fait alors appel à Charles Johnson (de Little Green Football) et Roger Simon (de Politico) qui avaient grâce à l'aide de Chernick créé à grands frais Pajamas Media (en 2004), un site d'opinion imposant qui s'était présenté d'entrée comme une sorte de fédération de blogs et de sites de droite dure, voire d'extrême droite. A l'époque, cela avait coûté 7 millions en investissements à Chernick et à son associé Jim Koshland. Koshland, un membre de la San Francisco Jewish Federation et du San Francisco Jewish Endowment Fund, ce qui explique les liens avec les associations politiques judaïques, et fixe déjà le décor général des discussions au sein du site, qui tourneront d'emblée à une défense becs et ongles de la politique droitière du gouvernement israélien. Des bloggers "libéraux" comme David Corn et Marc Cooper avaient ensuite rejoint le bateau pour tenter d'adoucir l'image de "right-wing" de l'ensemble : mais ils sont partis depuis vers d'autres cieux, la mayonnaise n'ayant pas vraiment pris avec les autres. Selon la légende, Le nom de "Media Pyjamas" est une référence à "Pajamahadeen" aurait été dû à une contraction de "pyjamas" et de "moudjahidines". (selon l'American Dialect Society, qui a nommé ce le mot comme étant le plus créatif de l'année 2004). Présentés d'emblée comme des "blogueurs qui défient et vérifient les faits des médias traditionnels" , ils passeront en fait leur temps à critiquer les contenus des médias traditionnels en traquant tout ce qui ne leur semblait pas favorable à israël. C'était un groupe de pression de plus, à part que son investissement sur le net était conséquent. Et en fait de "révolutionnaires" ce sont eux par exemple qui amèneront au devant de la scène le fameux "Joe le plombier" (Joe Wurzelbacher de son vrai nom Samuel Joseph) qui s'avéra être un fake de plus ! Bref, de la bonne vieille droite traditiionnelle, entre le poujadisme f'un LePen débutant et le fascisme repeint en vert d'un Laurent Ozon (ne le confondez plus avec François !).

Pajamas n'atteindra jamais les scores mirobolants que Simon et Johnson avaient fait miroiter à leur sponsor. Les personnes choisies pour entretenir la pensée ultra-droitère étant en cause. Manque sérieux de "plumes". Tout le monde n'hérite pas d'un Maurras tous les jours. "Nous savions que Pajamas Medias avait sauté sur le mauvais cheval quand il avait envoyé Joe le plombier en Israël pendant la guerre de Gaza pour les exhorter à tuer plus de Palestiniens. Joe a atteint son apothéose lorsque le nouveau "correspondant de guerre" a appelé à exclure tous les journalistes des zones de guerre (...) Et n'oublions pas quelques-uns des autres Greatest Hits des Pajamas, lus grâce à des blogueurs éminents comme Pam Geller de l'Atlas Shrugs qui ne semble jamais avoir rencontré un musulman qui ne veuille pas exterminer de Juifs. Elle a emporté la palme dans un blog comportait une caricature d'un B-52 avec la légende "Reprenez Jérusalem. Envoyer dans le B-52", en référence, bien sûr, au secteur arabe de Jérusalem-Est." C'est sûr, la Bikini Girl n'est certes pas Woody Halen.... et les médias bien prompts à rendre leur monnaie de leur pièces à pareils imbéciles, mais on ne peut les blâmer, à lire le tombereau d'immondices qu'ils avaient reçus.

En fait la sauce droitière et ultra-droitière n'a pas vraiment pris, Pajamas s'est arrêté le 31 mars 2009, il a repris depuis mais en vivotant. En 2007, déjà le cofondateur Johnson, toujours aujourd'hui responsable de Little Green Footballs, avait repris ses billes et créé World Net Daily. Récemment, il s'est fâché disons fortement avec ses petits camarades de jeux, en les accusant d'être infestis de nazis. Venant d'un homme d'extrême droite qui s'est permis pas mal de choses lui aussi, l'argument a porté : depuis, on se tire au canon de cuirassé entre lui et par exemple Pamela Geller, l'omniprésente tigresse du web fascisant. En 2008, le groupe Pajamas créait une chaîne câblée haute définition, sur internet exclusivement, PJTV. Parmi les commentateurs sur le net comme à l'écran, au sein de l'équipe, on relèvait surtout la présence du sulfureux Michael Ledeen, homme de la veine d'un David Horowitz, manipulateur et provocateur depuis des décennies, lui aussi. Un homme salué ici à sa juste mesure dans un article ravageur intitulé "Flirting with Fascism". Selon l'auteur du pilori textuel, John Laughland, et comme j'ai déjà pu le dire ici-même à plusieurs reprises, "Leeden a en effet davantage appris du fascisme italien que des neocons". Ledeeen, un habitué de mes articles sur la désinformation et la manipulation... (**)

Ledeen, ce grand admirateur de Gabriele D’Annunzio (il en a rédigé l'autobiographie en 1977), est le véritable théoricien des thèses "politiques" d'un Breivik ou d'un Jensen, c'est une évidence qui s'impose au fil du dépouillement des données sur les deux personnages, indissociables, car si l'un écrivait (Jensen) l'autre (Breivik) avant tout, pompait l'autre. "Il ya des années, j'ai visité la maison d'Annunzio, sur les rives du lac de Garde " raconte Laughland" : il y avait un cuirassé dans le jardin et un pistolet Brenn dans le salon. D'Annunzio était un nietzschéen excentrique et militariste italien qui « a fait l'éloge de viols et d'actes de sauvagerie » commis par les personnes qu'il appelle ses ancêtres spirituels. Le poète était aussi un prophète au début de l'intervention militaire et du changement de régime : il a envahi la ville croate de Fiume (aujourd'hui Rijeka) en 1919 et a tenu la ville pendant un an, au cours de laquelle il a mis en pratique ses théories sur l'« Ordre Nouveau ». En 1918, en outre, d'Annunzio avait largué des tracts de propagande sur Vienne promettant de libérer les Autrichiens de leur propre gouvernement, Ledeen salue l'évènement comme « un geste glorieux." Le mot d'ordre de d'Annunzio était "la libération de la personnalité humaine," et "son héroïsme au cours la guerre a rendu possible pour combler le gouffre entre les intellectuels et les masses", écrit Ledeen.  "La révolte de d'Annunzio était conduite et dirigée contre l'ordre ancien de l'Europe occidentale, et a été effectuée au nom de la jeunesse créative et de la virilité".  D'Annunzio admiré aujourd'hui dans ce genre de site. Tenu par un individu qu'on retrouve... ici. Mais aussi là. Et là. Et chez nous aussi hélas. D'Annunzio, bien dans la "droite ligne politique" que décrit Jensen à plusieurs reprises. Et que recopie (bêtement) Breivik.

Chez d'Annunzio, on avait bien affaire à un néo-nazi ! Chez Majority Rights, site de fascisants on l'a déjà dit, où venaient pointer régulièrement les néo-nazis de France (ils y viennent toujours, comme notre "Armor") on retrouve des allusions intéressantes : un dénommé Johan Van Vlaams (ah le pseudo presque pas transparent !) qui avait posté le 10 janvier 2005 un texte surprenant commençant ainsi :" Le premier ministre belge Guy Verhofstadt et son ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht ont dépeint Filip Dewinter comme "fasciste sans concessions" (De Standaard, le 17 Décembre 2004). Comme un historien spécialisé dans l'étude de plusieurs formes de fascisme - national-socialiste, réactionnaire, ultra-droite et d'extrême-droite penser et d'agir - je ne sais vraiment pas quoi faire de cela. En particulier, je ne sais pas quoi faire de ce mot, « sans concessions". Verhofstadt et De Gucht avaient-ils Marinetti à l'esprit ? Ou ont-ils peut-être voulu dire Mussolini ? Mais serait-ce du Benito d'avant ou d'après le traité de Latran ? Serait-ce plutôt qu'ils voient dans Dewinter une sorte de d'Annunzio, où fraterniserait Fiume avec Anvers ?" Il faut dire que de Winter, en campagne, c'est quelque chose en effet. Tenir des propos ouvertement fascistes et bien racistes est bien sa grande spéclalité. Parfois, DeWinter fait penser à une séquence de "StripTease". Mais elle n'est pas drôle du tout, celle-là. Le fascisme manipule les masses, on le sait, leur fait crier "macaques" dans les bistrots et dans les stades, et ça se voit et ça s'entend dans cette incroyable séquence résumant à elle seule ce dont on parle ici.

La carrière de Ledeen résume en effet à peu près à elle seule le problème Breivik. Comme lui, il a commencé par avoir des idées d'extréme droite pour finir par prôner des idées carrément fascistes (et aller les brailler dans les oreilles des dirigeants US dont il deviendra le conseiller !). Ledeen est extrémement représentatif du cursus intellectuel qu'ont accompli Breivik et Jensen. Dès 1972, alors qu'il n'a que 30 ans, il publie un ouvrage, "Universal Fascism : The Theory and Practice of the Fascist International, 1928-1936" dans lequel il insiste où sur les débuts de carrière de Benito Mussolini, et surtout, il met l'accent sur ses efforts avortés pour créer une internationale fasciste vers la fin des années 1920. On retrouve le même espoir, en définitive, autant chez Jensen que chez Breivik. "Extrémistes de droite unissez-vous" en quelque sorte, ce qu'a mis en place effectivement S. May dans Gates of Vienna ou ce qu'a tenté de faire Chernick avec Pajamas. Ledeen restera trois années en italie, le temps de se retrouver au sein de l'ISMI, les services secrets militaires italiens, et de se retrouver au beau milieu des pires "affaires" de l'époque ; celles de la loge P2 et du mouvement Gladio dans ce qu'on a appelé plus tard la "stratégie de la tension", durant les terribles "années de plomb" qu'a connues l'Italie, ses très sombres années d'après le fascisme mussolinien que beaucoup ont déjà oublié, hélas. Rentré aux Etats—Unis, Ledeen gardera des liens étroits avec l'Italie.Trois ans après son retour, c'était l'attentat de Bologne, perpétré le 2 août 1980, à 10 h 25 par l'extrême droite italienne, un terrible attentat qui a fait 85 morts, et plus de 200 blessés,  "l'une des plus importantes attaques terroristes que l'Europe a eu à subir au cours du xxe siècle". On condamnera pour cela en 1995 deux néonazis Valerio Fioravanti et Francesca Mambro, Licio Gelli, le grand-maître de la loge maçonnique Propaganda Due (dite P2), Francesco Pazienza, chef du "chef du Super-SISMI" et deux de ces officiers : le général Pietro Musumeci et le colonel Giuseppe Belmonte. Savoir si Ledeen avait pu en avoir eu vent est impossible, à moins qu'il ne nous l'avoue un jour.

Comme le rappelle Wikipedia,dans son arrêt du 23 novembre 1995, la Cour de cassation révèlera qu'en effet c'était bien l'extrême droite qui en était l'origine (certains en forum ici-même ont tenté de dire le contraire, sans plus de preuves (si, qu'ils devaient eux-mêmes être d'extrême droite !) : « l'existence d'une vaste association subversive composée, d'une part par des éléments provenant des mouvements néo-fascistes dissous, tels Paolo Signorelli, Massimiliano Fachini, Stefano Delle Chiaie, Adriano Tilgher, Maurizio Giorgi, Marco Ballan, (...) et d'autre part par Licio Gelli, le chef de la loge P2, Francesco Pazienza, le collaborateur du directeur général du service de renseignement militaire SISMI, et deux autres officiers du service, le général Pietro Musumeci et le colonel Giuseppe Belmonte. On leur attribuait (...) d'un côté de vouloir subvertir les équilibres politiques constitutionnels, pour consolider les forces hostiles à la démocratie, et de l'autre (...) de favoriser les auteurs d'entreprises terroristes qui pouvaient s'inscrire dans leurs plans. » A relire la prose de Breivik, inspirée de celle de Jensen, on est effrayé par les similitudes. Les tueurs du Brabant Wallon, affaire s'étant étalée de 1982 à1985, toujours pas élucidée et pour laquelle il y aura bientôt prescription a été à mon avis à juste raison greffée sur cette notion de tentative de déstabilisation d'un Etat, à laquelle des gens de l'Otan et de la CIA auraient participé.

La suite aux USA de la carrière de Ledeen est tout aussi évocatrice : "il devint ensuite le conseiller spécial du secrétaire d'État Alexander Haig en 1981 (Haig était l'ancien chef du SACEUR, le commandement central du SHAPE (l'OTAN) en Europe, qui dirigeait directement le réseau Gladio). De façon intéressante, Michael Ledeen a été, avec Pazienza, l'un des plus ardents propagateurs de la thèse selon laquelle les services secrets bulgares auraient été derrière la tentative d'assassinat du pape Jean-Paul II en 1981 par un membre des Loups gris, Mehmet Ali Ağca. Selon certains, cette théorie aurait permis de détourner l'attention vers le KGB, alors que les Loups gris étaient infiltrés par des agents du réseau para militaire Gladio."  Et ce n'est pas fini : "Michael Ledeen fut aussi impliqué dans l'Irangate sous le second mandat du président Reagan. En tant que consultant pour le conseiller à la sécurité nationale Robert C. McFarlane, il négocia avec l'intermédiaire iranien Manucher Ghorbanifar, et rencontra le premier ministre israélien Shimon Peres, ainsi que des officiers du ministère de la défense israélien et de la CIA afin d'arranger des rendez-vous avec de hauts responsables Iraniens et de mettre en place l'échange des ôtages contre les armes qui donna lieu au scandale". On croît rêver, mais non, l'homme existe toujours et n'a rien perdu de sa faculté de nuisance. Et sa prose à l'air d'en avoir fait rêver certains.

Dans un édito du site mère de Pajamas, où pas un mot sur Breivik avait été annoncé, Michal Rachel Suissa, juif marocain établi à Oslo présentait lui une toute autre conclusion sur les événements. Selon lui, la Norvège, à la presse totalement libre et calme (quelques églises brûlés dues à des groupes satanistes de Heavy Metal !) n'avait rien à se reprocher, les gens sachant discuter d'opinions différentes. Selon lui aussi, l'immigration n'est pas à mettre en cause. On se demande où il va atterrir, à le lire, à ne rien trouver d'antisémite ou presque dans le pays, à part des gamins dans les cours d'école qui parlent de "juif" sans trop savoir ce que ça signifie. Et on y arrive, avec une explication toute droit sortie du chapeau : "la responsabilité de la haine des Juifs en Norvège incombe aux "décideurs-influenceurs" ("mind-designers") qui par imprudence utilisent les médias et leurs plates-formes politiques pour déformer la réalité et dépeignent les Juifs comme les personnes les plus dangereuses du monde, selon les mots de l'ancien Premier ministre, Thorbjørn Jagland (aujourd'hui secrétaire général du Conseil de l'Europe) : « S'il ya quelque chose qui est une menace pour la paix dans le monde, alors c'est l'occupation israélienne." De telles déclarations souvent répétées sont parmi les sources incontestables de la haine des Juifs en Norvège". Faut oser la faire, celle-là, non ? Si les gens deviennent antisémites, c'est parce qu'israël fabrique des colonies. On retombe dans des choses entendues en 2005 en France, afin d'arriver à faire croire à une "organisation" derrière les émeutes (la thèse prônée par un certain Sarkozy) alors que les RGs émettaient rapport sur rapport en parlant de "groupes inorganisés". Bel aveu, non ? Et beau mélange des genres ; les deux n'ont rien à voir, ou alors.... la religion est aussi une politique, exactement ce qu'on reproche à l'islam ! Depuis le temps que l'on parle de dérive théocratique en Israël ! 

En réalité , le groupe de pression pro-israël voulu par des gens comme Chernick s'est immiscé partout avec cet afflux énorme d'argent, dans des campagnes partisanes touchant des milieux ou des zones géographiques bien différentes, parfois. "Grâce à la Fondation Fairbrook, une entité privée, lui et son épouse Joyce contrôle, Chernick ont fourni des fonds pour des groupes allant de l'Anti-Defamation League (ADL) et à Camera, un site de surveillance du net de droite, pro-Israël, mais aussi aux violences menées par les colons israéliens vivent sur des terres palestiniennes mais également au représentant pseudo-académique Robert Spencer, qui est largement responsable de la vulgarisation des théories du complot à propos de la conquête à venir de l'Occident par des fanatiques musulmans qui cherchent à établir un califat mondial ..." Bigre, Weiss avait ferré ce jour là un gros, un très gros poisson. Menant des activistes New-yorkais aux territoires occupés. Exactement le trajet qu'avait suivi notre recruteur de politiciens néo-nazis, David Ha'Ivri. L'élève appliqué du Rabbin Kahane (l'organisation dont il fait partie est toujours listée, encore aujourd'hui, comme extrémiste par les USA).

Un très bon élève, cet Ha'Ivri ayant du sang sur les mains, comme son mentor (qui en est mort) : "le 12 août 2005, dans un bus, quatre arabes israéliens avaient été abatus par un tireur juif (il y avait eu 21 blessés). Le tueur, Eden Natan-Zada, agé de 19 ans, était un déserteur parti avec son arme après avoir refusé de participer à l'évacuation de la bande de Gaza. Son attaque sur un bus rempli d'Arabes israéliens a été décrit par de hauts responsables israéliens comme un acte terroriste visant à inciter à la violence entre Arabes et Juifs et de faire dérailler le retrait de Gaza. Or les enquêteurs, en remontant les derniers faits et gestes de Natan-Zada s'étaient aperçus qu'il avait passé ses derniers mois à Kfar Tapuach, qui est un bastion du mouvement Kach, fondé par le rabbin Meir Kahane. En avril 2005, Natan-Zada avait participé à une marche au Mont du Temple, interdite pourtant par la police israélienne, or celle-ci avait été dirigée par le rabbin d'extrême droite de Tapuach, David Ha'ivri.Les deux hommes avaient été parmi les quelque 30 arrêtés lors de l'événement, selon les responsables israéliens du ministère de la Défense". Natan Zada avait attaqué le bus muni de son uniforme de l'IDF. Il avait ensuite lynché, battu à mort par le reste du groupe du bus et les divers passants. Douze hommes seront accusés de son meurtre, pour l'avoir lynché, en 2009. Leur avocat révélant que toute la scène avait été filmée par un drone de l'armée. C'en n'était pas terminé, la famille de Zada demandant qu'il soit enterré en uniforme alors qu'il avait déserté, ce que les autorités avaient logiquement refusé. Il fut finalement mis en terre, mais pas n'importe où : à Kiryat Arba, où Baruch Goldstein, avait commis l'attaque sanglante du Caveau des Patriarches onze ans auparavant. On nage en plein délire extrémiste de bout en bout. Sur sa photo, le jeune Zada, complètement "brainwashé" par le groupe d'Ha'ivri, tenait un livre du rabbin Kahane sur l'assassin de Rabin... Kahane avait eu un succès énorme en son temps avec un autre livre que l'on avait comparé parfois à Mein Kampf, intitulé "They Must Go" : un blogeur plutôt honnête sur ce coup là n'ira même pas jusque là, en le décrivant comme "malhonnête", tout simplement.

Le cas de Natan-Zada était en effet plus qu'embarrassant pour ... David Ha'ivri, qui n'a jamais fait pas mystère de son mysticisme et de sa défiance du gouvernement israélien, quel qu'il soit. "Le plus troublant présage d'une attaque de Natan-Zada a été l'ombre d'une cérémonie mystique, connu comme un "dinura Pulsa », dans lequel les participants priaient, deux semaines seulement avant la tuerie, en souhaitant la mort du Premier Ministre Sharon. Les participants avaient rituellement fait le tour de la tombe de Shlomo Ben Yossef, combattant une indépendance pré-résistance israélienne qui a été pendu par les Britanniques après l'ouverture du feu sur un bus arabe en 1938. L'article avait soulèvé un drapeau rouge parmi les organisations juives américaines qui n'ont pas fait assez encore pour leur soutien pour les groupes de colons les plus militants et violents :... Compte tenu des liens entre certains opposants américains du désengagement et ceux associés au Kach Tapuah, il est difficile de savoir si la communauté juive américaine a établi un pare-feu entre les extrémistes israéliens et les organisations traditionnelles". Des attaques type Breivik, il serait donc plutôt du genre à les encourager. Son groupe infâme n'avait-il pas brandi des photos de Rabin en uniforme SS le soir-même de son assassinat ???

Les colons extrémistes, comme les sites islamophobes, ont donc été sponsorisés par des personnes fortunées et non par les cotisations de leurs maigres adeptes. Pour prêcher l'islamophobie d'un côté et de l'autre conquérir un territoire, car il n'y a pas d'autre sens à donner à ces conquêtes de terrains en dehors des règles internationales établies. L'argent injecté n'a donc en rien aidé à faire avancer la paix, partout où il a été distribué, mais plutôt à fabriquer un climat de haine et à l"entretenir. Etrangement, dans les écrits d'un Jensen, notamment, on trouve des échos à cette façon d'agir. Demain, je vous propose de remonter à la source même de cette haine, et de l'origine d'une islamophobie entretenue par un très petit groupe de personnes, au demeurant, mais qui ont joué des coudes pour déborder du cadre de simples blogeurs pour devenir celui "d'experts" de l'islamophobie, invités désormais sur les grandes chaînes câblées américaines. Décuplant ainsi leur audience restée jusqu'ici confidentielle, et relançant d'autant l'islamophobie. Un enchaînement irréversible menant obligatoirement au bout à des actions violentes. On ne peut indûment prêcher tous les jours sur son clavier d'ordinateur de vouloir "supprimer" ou "éradiquer" l'islam et le lendemain s'étonner de retrouver des musulmans morts. On ne peut traiter de même de "soutien au terrorisme" ceux qui jugent que l'islamophobie cache difficilement un racisme évident. Au bout, il y a un individu, qui, un jour, poussé par des lectures ou même des responsables de site internet, s'en prendra à la seconde catégorie de personnes, faute d'avoir trouvé une cible première correspondante. Il s'appelle Breivik, cet individu, devenu tueur de jeunes gens pour qui le mot racisme n'existait même pas.

(*) Sur L'ICRF, on peut être aussi sidéré de tomber sur un site annoncé comme "médical" et présentant le "génie israélien" dans des termes aussi grotesques. On y trouve une interview de Bill Gates, venu vanter lui aussi le savoir faire, mais la palme revient sans aucun doute à la déclaration d'Elie Wiesel, que je vous laisse découvrir : elle est non seulement stupide, mais surtout particulièrement déplacée.... jusqu'où va se nicher la propagande, avant de voir ça, je ne pensais pas qu'on pouvait arriver à ce genre de choses...

Ledeen, lisible ici en effet :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ben-laden-la-fabrication-complete-68312

Mais Roggio avait trop longtemps travaillé avec Michael Ledeen. Un homme fasciné par le fascisme, devenu conseiller écouté de Karl Rove et de G.W.Bush. Là, visiblement, c’en est trop : aucun journal ou aucun média européen, ne reprendra l’info jugée si peu crédible. Seuls quelques médias pro-Bush aux Etats-Unis en feront part : l’une des dernières tentatives de désinformation du clan Rove a échoué. Bill Roggio, lui, continue à sévir, vendant à plusieurs journaux la théorie de "l’armée fantôme" de Ben Laden. Faute de trouver le fantôme, il invente son armée. Au moment où tout les autres services parlent de ’l’affaiblissement" d’Al-Qaida !

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/et-la-mascarade-continue-encore-81424

"Emerson a par la suite créé une organisation appelée "Investigative Project on Terrorism" avec une équipe de stagiaires, dans la fin des années 90, qui ont informé le gouvernement des États-Unis via le conseiller en terrorisme Richard Clarke. Jenvey a également été impliqué dans une organisation appelée "l’International Network Analyst", un portail en ligne qui faisait la promotion d’une liste de terreurs sorties de l’aile droite de ces « experts » y compris des tuyaux d’Emerson et d’autres néo-conservateurs et de sionistes tels que Michael Ledeen, qui a joué un rôle clé dans le renforcement du buzz pour l’invasion de l’Irak en 2003 (et étudié ici également),

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/viktor-bout-et-les-usa-ou-mickey-83081&nbsp ;

Lors du conflit iranien, les israéliens ont fourni leur stock de missiles Hughes Aircraft BGM-81 Tow et Raytheon MIM-23 Hawk, à la demande des USA, et ce sont les avions de Viktor Bout qui ont été affrétés pour ce faire, avec de faux papiers parlant de "chariots élévateurs" dans les caisses. Les personnes concernées par cet affaire iran-contras furent Michael Ledeen côté USA, l’envoyé de Robert Mac Farlane, et le marchand d’armes iranien Manucher Ghorbanifar côté iranien, avec entre deux Yitzhak Rabin, alors ministre de la défense israélien.

sur les sources de Breivik et ses copier-coller d'autres thèses, l' étude indispensable est ici :

http://www.compilatio.net/user/v32/report/dnwx8/public