Les mini-motos, symptôme d’une société irresponsable
Le drame de Villiers-le-Bel aujourd’hui dans tous les esprits, nous rappelle de façon abrupte que notre société va mal. Nulle envie chez moi de polémiquer sur les responsabilités, l’enquête est en cours. Mais habitant Tourcoing, comme je vous l’ai dit, je suis confronté journellement au même problème : celui des mini-motos, ces engins de mort, donc, on peut le dire aujourdhui, chevauchées sans casque, en sens interdit, par des gamins de plus en plus jeunes, au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité. Chez Agoravox, on a tendance à vous mortifier si vous parlez de quelque chose « que vous ne connaissez pas ». Et vous êtes incendié aussi si vous y mettez une touche perso : à moi donc de trouver le juste milieu des choses. Au final, j’ai découvert que ces machines sont symptomatiques d’un société qui ferme les yeux à certains endroits pour les rouvrir si besoin s’en fait sentir. Car le problème n’est pas simple. L’irresponsabilité est à tous les étages, et pas seulement dans les tours de Villiers-le-Bel. Notre société est malade on le sait. Mais on ne fait rien pour y remédier sur le fond. Tout le monde est irresponsable, dans ce drame. Et on ne voit pas le bout d’une solution possible, à moins d’interdire carrément et simplement le commerce et la vente de ces engins de mort.
Irresponsables, les gamins eux-mêmes et leurs parents, qui les autorisent (ou non d’ailleurs) à faire des rodéos en pleine ville. En cherchant deux minutes sur le net, on tombe sur des choses édifiantes. Des groupes de rappeurs, en mal de tournage de clip, qui incluent en fond de séquence les prouesses des gamins au volant de ces engins. Des rappeurs qui se sont filmés sur place, à Villiers-le-Bel exactement, la ville présentant après coup tous les symptômes de la "ville des mini-motos". On y voit des gamins fort jeunes (au milieu d’un des films un môme de 4-5 ans !) sans casque bien sûr, jouant sur les terrains vagues... mais surtout traversant la cité à fond, en virevoltant sur les trottoirs, en faisant fumer les pneus ou en étant debout sur leurs motos, la tête à l’air libre. La mise en scène de l’interdit et de la provocation est manifeste.... sans parler des paroles de chansons, essentiellement anti-policiers ou glorifiant la vitesse pour la vitesse, imbécile et dangereuse. On ne sait pas si dans la vidéo édifiante on distingue ou non les deux jeunes victimes, mais elles pourraient très bien en être, tant les modèles présentés sont similaires et l’absence de casque omniprésente. Sur la vidéo du groupe de rap "Rodeo Street Tour", tournée en plein milieu de Villiers-le-Bel même, on distingue en effet des choses étonnantes. De la moto en wheeling au travers des rues, un quad avec 4 personnes à bord, dont la dernière n’a pas 6 ans, en train lui aussi de faire du wheeling sur un terrain de sport (au moindre retournement c’est le plus petit gamin qui se tue), des sorties diurnes à plusieurs quads au milieu de la circulation, le tout chanté et glorifié par un individu qui lui ne roule pas en quad, mais en... Mercedes 12 soupapes (la caméra s’attarde longuement sur ce détail de frimeur absolu, l’homme tient à son image de marque de sous-50 Cent). Le chanteur en profite d’ailleurs pour saccager le terrain de foot municipal en y faisant quelques dérapages contrôlés, histoire de montrer que dans la ZUP, c’est bien lui le maître et non les autorités locales ou la police : la zone est de non-droit, et il le prouve par l’exemple. Traîne également dans le clip une Lamborghini, histoire aussi de montrer que de l’argent, il y en a. A ne pas savoir d’où il vient, bien entendu. "Get Rich Or Die Tryin" (Devenir riche ou mourir en tâchant de le devenir), chante 50 Cent. Pour mémoire, le premier week-end où je suis arrivé à Tourcoing, il faisait beau, je suis allé pique-niquer en famille dans un parc de la ville. Un quad pétaradant a surgi de nulle part, a traversé toutes les pelouses et les massifs de fleurs en les laminant à coups de grands virages, et est ressorti aussi vite... impuni. C’était ma première rencontre avec ce fléau. Une autre vidéo tournée à Villiers-le-Bel montre la circulation de garçons plus âgés sur des motos de trial : tous sans casque sans exception, et tous faisant fi des sens de circulation. Au sortir du visionnage, on est effaré d’une telle imbécilité, d’un tel mépris de la vie des autres. Et on comprend assez vite l’exaspération de la police face à cette multitude d’engins dangereux sinon à poursuivre, du moins à empêcher de circuler. Etre policier à Villiers-le-Bel, il ne faut le souhaiter à personne. Tous les jours on les défie, tous les jours on les insulte, en clip vidéo... ou en direct. La glorification d’attitudes anti-républicaines et d’apologie d’attitudes réprimandables tombant sous le coup de la loi, il semble bien : l’individu en présence dans le clip est suffisamment mis en scène pour que son arrestation ne soit pas d’une grande difficulté. Sur sa plaque d’immatriculation, il n’y a pas de numéro. Il y a celui de sa boîte de production ! Il n’empêche, sur Daily Motion, l’homme arrangue les cités et vocifère à tue-tête sa haine des policiers. Attiseur de haine, le nouveau domaine de la chanson française (on finira par croire ce que disait Fred Chichin, à ce rythme). Dans l’accident et la mort des deux gamins, cet homme dangereux a largement sa part de responsabilité. Qu’il n’assumera évidemment jamais, c’est une évidence !
Une partie de la jeunesse française a semble-t-il décidé d’ignorer les panneaux de circulation ou les feux. Le phénomène prend de l’ampleur. A Marseille ou à Toulouse, c’est de notoriété publique : le sport local c’est le démarrage au feu rouge. Personne à Marseille n’y échappe. Avec là aussi des accidents. Mais pour que ça marche correctement, une société, faut que l’exemple vienne d’en haut. Or, ce n’est pas le cas. L’Auto-Journal fustige les passe-droits et les grilleurs de feux rouges. En premier... la voiture présidentielle : difficile d’expliquer à un jeune banlieusard de s’arrêter dans ce cas. Malade, je vous dis, la société est malade. Jusqu’à la tête de l’Etat.
L’un des arguments développés sur les sites ou dans les magazines spécialisés, c’est le fait que les mini-motos ou les quads ne sont pas dangereux. N’importe quel physicien vous expliquerait qu’un véhicule de 40 kg surmonté d’une personne de 80 lancé à plus de 70 km/h ne laisse aucune chance à son pilote de s’en sortir vivant en cas de choc frontal, avec un véhicule roulant à vitesse normale d’agglomération. Au total, ça fait 120 kg à 130 km/h. Il n’empêche, des journaux, le plus souvent liés à des magasins de vente continuent à nous vanter l’inocuité totale de ces engins. Ce qui est faux, surtout pour les quads souvent surpuissants et ne résistant pas tant que ça au déséquilibre latéral : le19 avril 2004, deux adolescentes de 14 et 15 ans faisant leur baptême de quad sont mortes à Saint-Julien-sur-Cher sur un quad à 6 roues. Le 23 avril 2004, un jeune homme est grièvement blessé à Foecy dans le cher, à bord d’un quad prêté par un de ses amis : il décédera peu de temps après. Le 3 mai 2006, un quad circulant sur la RN4 dépasse un véhicule qui tourne, empiète sur le trottoir et se retourne : deux tués, deux jeunes qui roulaient sans casque. Le 29 mai 2006, deux fillettes montent sur un quad dans le jardin de la propriété des grands parents : l’engin s’emballe, elles percutent un arbre au bout de la ferme. Les deux se retrouvent à l’hôpital, la seconde reste dans le coma. le 22 juilllet 2007, c’est une promeneuse de 44 ans qui est fauchée par un de ces motards fous à Carrières-sous-Poissy (Yvelines). L’auteur, pris sur le fait, écope de 6 mois fermes à Versailles quelques semaines plus tard. Quelques jours auparavant, c’est un gamin de 4 ans, Léo, qui a été fauché par un jeune d’une vingtaine d’années juché sur une mini-moto : l’homme a pris la fuite. Les médecins ont beau alerter sur les dangers, rien n’y fait on continue à vanter sur le net des engins allant jusqu’à 530 kg et tiré par 270 ch ! Avec comme commentaire crétin de forum "c’est joli son petit jouet". L’exemple vient aussi d’en haut ; le chanteur Philippe Chatel ("Emilie Jolie") a lui aussi goûté aux joies du coma artificiel après une accident de quad survenu le 12 août 2006. Et cela pour les "amateurs" : chez les "pros" ce n’est pas mieux : le 21 août 2006, Vincent Cassel, participant au "Mondial du quad" à Pont-de-Vaux se retourne : 4 vertèbres de fracturées, la moëlle épinière atteinte. Le 8 novembre 2007, un autre champion, Julien Rostingt se tue à l’entraînement, percuté par une moto. Les engins mis en circulation tuent, mais on fait comme si on le savait pas. On leur accorde quand même une homologation officielle.
Dire que ces engins ne sont pas dangereux, on le trouve à chaque coin de vente sur internet. D’autres irresponsables encore, qui osent écrire par exemple que ce n’est pas l’âge qui présente une difficulté, mais le prix de vente "Chez ces importateurs en free-lance, vous pourrez peut-être d’abord à la rigueur acquérir une première moto pour une première initiation d’enfants âgés entre 4 et 6 ans et ce sans trop de risque étant donné les prix auxquels elles sont proposées". La vraie honte est dans cette opinion surréaliste : le risque d’accident pour enfant de 4 ans n’existe purement et simplement pas, selon eux : scandaleux ! Partout, en effet, on trouve cette étrange appel publicitaire "à partir de 3-4ans". La description des matériels proposés a pourtant de quoi sérieusement inquiéter : "cadre tubulaires, freins à disque, jantes en alliage, puissance maximale à 11 000 tr/min... Seul le poids ramène à la réalité : souvent inférieur à 20 kg, comme le Elite 13 Blata pesant 17 kg. Ce poids plume ne l’empêche pas de pouvoir atteindre les 90 km/h !". Vendre un appareil faisant le poids de l’enfant qu’on juche dessus et le laisser monter à cette vitesse est tout simplement... criminel ! Casqué ou pas, l’enfant n’a aucune chance de s’en sortir vivant ! Sur un site, on trouve même un père qui propose l’engin à la revente avec ces mots "acheté il y a une semaine pour mon fils, mais beaucoup trop puissante pour lui". Une vraie bombe, entre les mains de bébés de 3 ans ? A Vitry, on n’hésite pas pourtant à mettre en ligne un gamin traversant la ville sur une de ces pocket bikes. Le bonhomme n’est pas plus haut que la carrosserie d’un coupé sport, impossible pour une voiture de le voir arriver ! A 90 km/h, c’est obligatoirement le choc et le gamin... sur orbite.
Dangereux, mais vendus quand même, autre responsabilité encore. Les promotions de Noël sont toutes aussi affligeantes : cette année, dans les magasins à bas prix GIFI, on trouve l’engin à 199 euros seulement, avec en tout petit écrit sur la publicité "A partir de 14 ans, ne pas rouler sur la voie publique". Pourtant, le 14 mai dernier la CSC avait fait tester sept mini-motos par un laboratoire et un pilote professionnel, qui concluaient ainsi : "elles affichent des vitesses maximales trop élevées pour être confiées à des enfants, entre 40 et 54 km/h, et des distances de freinage excessives, supérieures par exemple aux motos de 125 ch". Si on trouve le prix trop élevé on peut toujours avoir recours aux petites annonces. Celle de la semaine provient de... Villiers-le-Bel, un gars revend une "Blata", de couleur jaune, moteur neuf (dans le charabia du vendeur on croit comprendre ça)... mise à prix : 100 euros seulement. A Villiers-le-Bel, se tuer à moto ne coûte pas cher du tout, c’est à portée des plus défavorisés. Ici, dans le Nord, si les vendeurs achoppent sur la législation, les acheteurs font 10 km et se rendent en Belgique. Les prix sont tous aussi bas, et les engins... neufs. L’un des participants à un forum dédié précise "T’inquiète pas, il livre aussi en France". Il va falloir qu’on m’explique comment on fait passer la frontière à des véhicules interdits de circulation en France... la loi du 6 janvier article onze, l’interdisant. En Belgique, on fait déjà des réunions de pocket bikers, qui se retrouvent affichées dans le cadre de l’annonce de festivités de villes. Aux dernières nouvelles, les Belges viennent d’interdire les pockets bikes sur les circuits de kart indoor. Les Belges étant aussi à ma connaissance les seuls à avoir testé les machines sur... la neige ! Une directive européenne récente tente d’harmoniser les législations différentielles pour empêcher ces trafics. Un commissaire européen à remis un rapport édifiant sur le sujet le 10 juillet 2006.
Irresponsables utilisateurs, irresponsables vendeurs... et irresponsables autorités. Juste après l’accident, dans Libération, les lecteurs interviennent : un dénommé Richy cerne assez bien la question "ce genre d’engin est interdit sur la voie publique !!! Il n’y a pas à faire de nouvelles lois, à discuter, à négocier, c’est interdit. Appliquer la loi, c’est une autre histoire !!!! Quant à ce qui est de les vendre, ces mini-motos, tout le monde est complice ! Importateur État, ça fait du business, ça fait de la croissance !!!!" En effet, il n’y a pas à inventer de nouvelles lois inutile donc de faire plancher Mme Alliot Marie pour rien. Les motos ne sont pas des chiennes, et on a déjà traité leur cas il y a quelque temps déjà. Le problème, c’est comment appliquer cette fameuse loi ? Et depuis peu, le problème, c’est surtout... par qui ?
Car au sommet de l’édifice, certains revendeurs se font au final quand même pincer : un à Saint-Fargeau-Ponthierry (près de Melun), le 2 décembre dernier, avec confiscation de 77 machines. Le 12 septembre, un autre vendeur se fait prendre pareil à... Tourcoing. Les deux risquaient des peines de 30 000 € d’amende et de deux ans de prison. Or le texte de loi utilisé pour faire cesser leur commerce, comporte cette close étrange, ajoutée à la hâte le 22 octobre 2007, une close qui sème le trouble, plus que le trouble. La circulaire nouvelle indique en effet que "par dérogation, sont exclus du champs de l’interdiction" définie par l’article L.321-1 "les véhicules destinés à une utilisation en dehors des voies ouvertes à la circulation publique, en particulier ceux utilisés exclusivement pour la compétition". Or les mini-motos et les pocket bikes entrent justement dans cette catégorie ! Cet ajout est signé Michel Delpuech, et date d’octobre 2007. Un texte qui en réalité délègue aux maires le pouvoir de répression "vous rappellerez aux maires que, sur le fondement de l’article L.2213-4 du Code général des collectivités territoriales (CGCT), ils sont compétents pour, « par arrêté motivé, interdire l’accès de certaines voies ou de certaines portions de voies ou de certains secteurs de la commune aux véhicules dont la circulation sur ces voies ou dans ces secteurs est de nature à compromettre (...) la tranquillité publique (...) ». C’est essentiellement cela à quoi sert ce rajout de dernière minute : une façon de se défausser de la part d’un organisme d’Etat vers les mairies, tant le sujet sent la poudre. Suprême élégance gouvernementale. Un texte qui se terminait cependant par le prémonitoire "chacun doit savoir que, pour éviter des accidents graves, le gouvernement entend lutter, avec fermeté, contre l’utilisation irresponsable d’engins qui n’ont pas vocation à circuler sur la voie publique". La fermeté véritable ayant consisté à interdire purement et simplement, leur chasse étant impossible à faire. Et non pas à refiler le bébé aux mairies et à la seule police municipale, déjà bien débordée.
On ne comprend pas trop bien cette fameuse dérogation, qui s’ajoute de fait autre texte de base, celui-ci datant du 31 mai 2006, la contredit : selon ce texte, "... les « minis-motos » sont des engins de loisir dont la destination n’est pas de circuler sur les voies ouvertes à la circulation publique puisqu’elles ne sont pas réceptionnées au titre du Code de la route (homloguées) et de l’arrêté du 2 mai 2003 relatif à la réception et à la réglementation technique des véhicules à moteur à deux ou trois roues et des quadricycles à moteur et de leur systèmes et équipements. Dès lors, l’utilisation d’un engin non réceptionné (comprendre non homologué) dans les conditions précitées sur la voie publique, les parkings, ainsi que sur l’ensemble des voies privées ouvertes à la circulation publique, expose son utilisateur aux sanctions prévues par l’article R. 321-4 du Code de la route, soit une contravention de la 4e classe. Par ailleurs, l’usage de ces engins, dès lors qu’ils sont motorisés n’est pas non plus autorisé sur les trottoirs en application de l’article R. 412-34 du même Code". En mai, on interdit leur usage... dans la rue, et en octobre on rappelle qu’on peut néanmoins les vendre et les utiliser sur circuit fermé. On y était presque, pourtant. Ne manquait plus qu’à faire appliquer ces mesures. Voilà ce que recommande le ministère d’alors : "Je vous remercie de donner aux responsables des forces de l’ordre (police et gendarmerie) placés sous votre autorité toutes instructions utiles pour rappeler ces règles et en faire assurer le respect dans un souci de sécurité et de sauvegarde des personnes au titre de la sécurité routière." Du travail supplémentaire pour les policiers, et non pas les maires, mais rien sur l’interdiction de vente ! Une interdiction dûment réclamée, via leurs députés par un bon nombre d’administrés excédés. Ce premier texte, qui ménage donc la chèvre et le chou et qui ne s’appuie pas sur une interdiction pure et simple est signé ainsi : "pour le ministre d’Etat et par délégation, Le préfet, directeur du cabinet, Claude Guéant". On comprend aujourd’hui que sur le sujet, le gouvernement actuel fait plutôt profil bas, en recevant par exemple les familles des deux gamins tués. Il aurait pu interdire dès le mois de mai 2006 les ventes, il ne l’a pas fait. Pourquoi, mystère et pocket bike ! Une précision : l’amende de 4e classe, c’est celle des excès de vitesse, allant de 90 à 135 euros maximum (bien davantage si l’on poursuit au pénal). Un texte supplémentaire à celui-ci été ajouté au 5 mars dernier, qui alourdit fortement les amendes. "L’article 24 de la loi du 5 mars 2007 a créé un article L. 321-1-1 qui précise en effet que "Le fait de circuler sur les voies ouvertes à la circulation publique ou les lieux ouverts à la circulation publique ou au public avec un véhicule à deux roues à moteur, un tricycle à moteur ou un quadricycle à moteur non réceptionné est puni d’une contravention de la cinquième classe (...) La confiscation, l’immobilisation ou la mise en fourrière peuvent être prescrites dans les conditions prévues aux articles L. 325-1 à L. 325-9. La cinquième classe, c’est jusqu’à 1 500 euros, celle de défaut d’assurance. C’est Richy, qui dans Libération, avait vu clair : l’arsenal juridique en place est inadéquat, et personne depuis n’a osé le retoucher ! Mieux encore : pour refiler une contravention, faut encore arrêter l’individu. Personnellement, à Tourcoing, j’ai pu voir des policiers municipaux venus sur place pour constater les nuisances laisser passer devant eux des pocket bikes, au prétexte qu’ils n’arriveraient pas à les rattraper, à pied et encore moins en voiture. On est au bord de l’impunité, là. Tout cela parce qu’aucune interdiction stricte n’a été décidée. On en ignore encore aujourd’hui la raison véritable.
Irresponsabilité à la tête de l’Etat : en acceptant de recevoir les parents de victimes, Nicolas Sarkozy transforme l’Elysée en simple commissariat de quartier. Car en dehors de leur faire part de sa contrition, que pouvait-il leur dire de plus, à ces parents éplorés, que de rappeler les règles les plus élémentaires du Code de la route, des sens de direction, du respect du port obligatoire du casque, des vitesses limitées et des engins prohibés ? Ou rappeler que la consigne donnée par son ancien chef de cabinet devenu secrétaire présidentiel n’a jamais été appliqué, faute de moyens de police adéquats ? Que les maires ne souhaitent pas hériter du bébé empoisonné qu’est le contrôle de ces véhicules tueurs ? Un pouvoir qui descend aussi bas dans l’échelle des valeurs de la République n’a plus beaucoup de légitimité : nous n’avons pas élu un président pour qu’il devienne le simple concierge ou le commissaire de quartier des cités en difficultés. Enfin ceux qui l’ont élu, et qui vont à partir d’aujourd’hui penser de même : s’est-il au moins rendu compte qu’en agissant ainsi il se coupait d’un bonne partie de sa base frontiste, qui lui pardonnera difficilement cette réception ? Même pas. Trop enferré dans son empathie proverbiale, il a oublié que le problème n’était toujours pas résolu et ne le sera jamais tant qu’on ne limite pas la circulation de ses engins de mort, en les déclarant interdits d’usage sur le territoire français. Et sans pour ça convoquer de Grenelle des mini-motos... Ça aurait pu être fait au sortir des émeutes de 2005, ou même avant encore, ça n’a pas été fait et le fléau demeure. Et des gamins vont encore mourir... faute de responsabilité de l’ensemble de la société qui ne veut pas voir le problème en face.
Toutes les photos qui accompagnent l’article sont extraites du clip cité, et proviennent de Villiers-le-Bel.
Pour ceux qui ne différencient pas pocket bikes, pit bikes, dirt bikes et autres quads, cette adresse :
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=10010
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=10064
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=1594
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