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Les politiques face au terrorisme

Tandis que Mehmet II assiégeait Constantinople (1453), les théologiens à l'abri des murs de la ville se disputaient sur le sexe des anges. La question restera sans réponse car comme tous les hommes de la ville ils seront massacrés par les troupes mahométanes au nom de la religion de paix et d'amour. Les femmes, qui elles seront violées avant de connaitre l'esclavage, percevront mieux sans doute que leurs époux et pères la signification du mot amour. Quant aux souverains chrétiens d'Occident, ils observeront de loin la chute de leurs frères d'Orient ayant sans doute mieux à faire comme se battre entre eux. Nous sommes notamment juste à la fin de la guerre de cent ans. Il y a des erreurs, ou plutôt des fautes qui ne trouvent jamais réparation.

Rassurez-vous ! Je ne vais pas vous servir des similitudes malvenues avec l'époque actuelle, du genre "les musulmans sont des égorgeurs et des violeurs". Les croisés n'étaient pas plus tendres que les mahométans dans leurs conquêtes. Chaque époque a ses mœurs, ses valeurs qu'il serait absurde de juger à l'aune des nôtres actuelles même si beaucoup, pour des raisons essentiellement malsaines visant à la mésestime d'eux-mêmes de la part des occidentaux, n'hésitent pas à se réclamer de cet universalisme temporel qui est venu se substituer à celui spatial tombant en décrépitude à cause d'un relativisme culturel de bon aloi quand on se situe dans le camp du bien. Les lois mémorielles sont un exemple typique de ce glissement se faisant évidemment au détriment de notre civilisation qu'il est de bon ton de piétiner en démontrant combien elle a été horrible et cause de tous les malheurs du monde.

Cela étant dit il faut bien que je m'explique sur ce premier alinéa qui évidemment doit nous conduire aux événements que nous vivons actuellement. Ce que je voulais signifier c'est qu'il existe des moments charnières dans l'histoire, et de même que la prise de Constantinople en fut un ce que nous vivons actuellement en est un autre, et que les erreurs d'appréciations portés sur ces moments quand ils surviennent ont toutes les probabilités de se transformer en fautes irréparables.

 

Je voudrais articuler mon propos en trois thèmes distincts, quoique non disjoints que je nommerais par facilité "Quai d'Orsay", "Place Beauvau", et "Palais Bourbon".

Depuis des années, et ça ne remonte pas à 2012, même si avec Fabius le somnolant nous avons atteint sans doute des sommets abyssaux (rassurez-vous, je vais bien c'était juste un clin d'œil à Alexandre Zinoviev et son célèbre "Hauteurs béantes"), je suis effaré par notre politique étrangère. On pourrait faire remonter ça à la première guerre du Golfe, quand notre participation à cette piètre aventure scellait le début d'un alignement sans distinction sur la politique étrangère des Etats-Unis, malgré le sursaut de 2003, étrange moment gaulliste, quand la France alliée à l'Allemagne et la Russie, s'opposait à la seconde intervention en Irak. Yougoslavie, Kosovo notamment, amitiés suspectes avec la Qatar puis l'Arabie Saoudite, printemps arabes, Libye, Syrie, Ukraine et j'en oublie, nous n'avons cessé de nous fourvoyer participant aux désordres du monde et enrichissant un terreau déjà fertile d'où allaient sortir nos terroristes, bien de chez nous.

Je m'arrêterai juste un instant sur la Libye et la Syrie, ce dernier cas illustrant la parfaire continuité de notre politique étrangère…dans l'erreur. Sur fond d'influence du Qatar (voir à ce propos l'excellent livre de Vanessa Ratignier et Pierre Péan "Une France sous influence") nous avons fait copains-copains avec Kadhafi et El Assad avant de dézinguer le premier et espéré pouvoir faire la même chose avec le second dès lors que les intérêts du Qatar impliquaient cette rupture. Pétrole d'un côté, gazoduc de l'autre, les alliances tiennent à peu de choses dès que pétro et gazo-dollars pointent le bout de leur nez. Nos intérêts là-dedans ? Ne cherchez pas, il n'y en a pas autres que particuliers ou alors relatifs à quelques contrats d'armements. Par contre vous n'aurez pas de mal à trouver quelques inconvénients à cette si avisée politique étrangère. L'incapacité de contrôler les flux migratoires passant par une Libye désormais en pleine guerre civile et plate-forme du terrorisme située à quelques encablures de l'Europe en est une. On pourrait aussi évoquer les flux migratoires issus du Moyen-Orient en guerre civilo-religieuse. Et aussi parler de nos soldats dans le Sahel et qui se battent contre des groupes disposant des armes livrées aux rebelles libyens ou prises dans les arsenaux de Khadafi, ces groupes étant eux-mêmes financés par le Qatar via des organisations forcément caritatives. Et ce ne sont que quelques exemples des effets de notre diplomatie.

De Gaulle disait ou avait sans doute repris cette expression : "Les Etats n'ont pas d'amis, mais des intérêts". Formule désormais inversée, même si nos amis n'en sont pas vraiment.

 

Cela me permet une transition vers ce que j'ai nommé la partie "Place Beauvau".

Nos amis effectivement ne sont pas en reste dès lors qu'il s'agit de marquer leur influence dans les affaires intérieures de la France. Ils sont d'ailleurs amplement récompensés pour cela comme l'ancien ambassadeur du Qatar qui fut décoré trois fois de la légion d'honneur, dans trois grades successifs, au cours des quelques années qu'il passa dans notre beau pays. Car à gauche comme à droite on aime le Qatar.

Alors qu'on était dans les années 90 sous le coup des attentats islamistes, souvenons-nous de Khaled Khelkal, quelques éminents analystes du renseignement alertaient les autorités sur ce qui commençait à se passer dans les mosquées, notamment au sujet de la propagande wahhabite importée d'Arabie Saoudite et du Qatar. On les renvoya gentiment à leurs chères analyses dont il n'était pas question qu'on les prenne en compte, les intérêts financiers et électoraux primant sur le reste. Et c'est donc ainsi que 20 ans plus tard on semble découvrir, la mine confite, que les messages diffusés dans les mosquées que pourtant la loi de 1905 sur la laïcité permet de surveiller au même titre que tous les lieux de culte quant aux propos qui y sont tenus, ne sont pas très en adéquation avec les valeurs républicaines. C'est un euphémisme, bien sûr

De la même manière un ministre de la ville, vite rabroué par ceux du camp du bien auquel pourtant il est censé appartenir, nous dit aujourd'hui "qu'une centaine de quartiers en France présentent des similitudes avec Molenbeeck". Quel scoop ! Tandis qu'on nous parlait depuis des années de zones de non-droit, ou de territoires perdus de la République à propos desquels un livre éponyme nous renseignait fort bien sur les ravages que pouvait causer l'islam dans les cerveaux d'une partie de la jeunesse française.

Dans un certain sens ça rassure. Sur le plan intérieur on semble même être davantage en avance que sur le plan extérieur quant à un relatif retour à une certaine lucidité. Mais combien aura-t-il fallu de morts pour cela ? Et n'est-il pas déjà trop tard car c'est désormais de reconquête de parties de notre territoire dont il s'agit, bien plus difficile réaliser qu'une protection contre l'entrisme d'idéologies hostiles ? Nous avons laissé le salafisme se propager tranquillement sur notre territoire et imprégner les cerveaux dont les plus malades se mettent à rêver d'une palanquée de pucelles pas effarouchées du tout attendant les cuisses ouvertes leurs chers martyrs éparpillés au milieu de leurs victimes. Et on en est à ce constat qu'il se passe quand même chez nous des choses pas très catholiques, euh… normales, pardon !

 

Pendant ce temps dans nos assemblées on ne chôme pas. Même si on est au moins partiellement complice de cette dérive contre laquelle on est impuissant, on bosse, on se préoccupe du problème. Certes à sa manière, la seule qu'on ait pu trouver pour tenter de masquer le fait qu'on ne sert à rien, au moins dans ce domaine précis.

La grande activité de nos parlementaires, depuis des mois, est de se creuser le citron pour trouver le moyen de sévir contre ceux qui parmi les terroristes ne seraient pas parvenus à se faire sauter le caisson ou descendre par les forces de l'ordre. C'est une forme de service après-vente en quelque sorte dont la réelle utilité dans la lutte contre le terrorisme peut être discutée, et dont la forme, entendons par là les palabres, est pour le moins stupéfiante tant au niveau du contenu que de la longueur des débats.

Le débat sur le retrait de la nationalité touchant vraisemblablement à sa fin sans que pour autant on ait pu trancher puisque la révision constitutionnelle annoncée en grande pompe par notre glorieux président va tourner en jus de boudin, un autre se substitue à lui qui devrait occuper pendant au moins quelques semaines. C'est la nature de la peine à appliquer aux terroristes. Il y a peu encore j'aurais pu parler uniquement de durée, mais dès lors qu'au moins un parlementaire s'est prononcé pour la peine de mort, ce qui est d'ailleurs en parfaite conformité avec l'état de guerre dans lequel on nous a annoncé que nous sommes, c'est bien de nature dont il faut parler. Vous avez donc le choix pour vous étriper de choisir entre :

  1. Le statu quo, à savoir perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans,
  2. La perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 30 ans, comme les meurtriers de policiers,
  3. La vraie perpétuité,
  4. La peine de mort (choisir entre décollement, injection ou 12 balles dans la peau – un débat dans le débat).

Bon, je vous laisse réfléchir à ça. Au moins ça occupe et empêche de penser aux vrais problèmes.

 

Pour ma part j'en reviens à ce que je disais en début d'article. Nous sommes à un moment clé de notre histoire, confrontés à une volonté réelle de substituer un pouvoir à un autre, ceci étant déjà réalisé en certains lieux du territoire. Mais je ne suis pas sûr, je serais davantage persuadé du contraire, que nos politiques aient correctement évalué la situation.


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47 réactions à cet article    


  • cathy cathy 29 mars 2016 14:53

    Les viols des turcs mahométans ont plutôt été vers la jeunesse masculine :

    Après la prise de Constantinople, Mehmed II, sultan bisexuel, décida d’enlever les plus beaux jeunes hommes de la noblesse byzantine pour qu’ils fassent partie de son harem19,20,21. Décrit comme notoirement pédéraste, il motiva ses troupes avant l’assaut en leur faisant miroiter la beauté des jeunes hommes et enfants de Constantinople ; après la chute de la ville, les soldats se livrèrent à de nombreux viols sur des jeunes garçons23. Le Megadux Lucas Notaras, décapité sur l’ordre de Mehmed II avec une partie de sa famille, aurait subi ce sort parce qu’il refusait de livrer son fils de 14 ans à la lubricité du sultan.

    • Vlad Vlad 29 mars 2016 15:03

      @cathy

      C’est vrai aussi.  Mais en remettre une couche sur la pédophilie de Mehmet II et de certains de ses sbires risque de détourner du vrai sujet.

    • Nolats Nolats 29 mars 2016 16:04

      @cathy
      Curieux retour des choses, c’est ce que les Romains anciens appelaient les « mœurs grecques »...


    • cathy cathy 29 mars 2016 16:43

      @Nolats
      Toutes les civilisations qui méprisent et cachent les femmes ont des raisons homosexuelles et pire encore, pédophiles, idem pour les romains.


    • Nolats Nolats 29 mars 2016 19:28

      @cathy
      Il me semble que les Romains réprouvaient au contraire ces pratiques.

      Concernant le fond de votre remarque, ce n’est pas systématique, on peut constater que les cultures les plus machistes sont celles qui répriment le plus sévèrement les actes homosexuels.


    • Nolats Nolats 29 mars 2016 21:32

      @omar

      Vous êtes totalement à côté de la plaque en voulant mettre en cause l’église, qui n’est absolument pas impliquée dans les conflits au Moyen Orient, et qui appelle à une solution pacifique.

      L’occident est désormais intrinsèquement a-religieux, ses interventions ont des motivations géopolitiques ou économiques. L’occident a surtout combattu les régimes nationalistes souvent laïques, et les pouvoirs qui ont succédé sont généralement des régimes islamiques. Il faudrait avoir une clé de lecture qui ne remonte pas au Moyen-âge. 


    • cathy cathy 30 mars 2016 00:17

      @OMAR
      Vous parlez de Torquemada le marrane ? Oui je pense que Barbarin n’aurait vu aucun inconvénient. 


    • cathy cathy 30 mars 2016 00:26

      @Nolats
      Maciste était un héros romain. Les romains pratiquaient l’homosexualité sans aucunes retenues.


      Savez que lorsque les occidentaux sont arrivés dans le Maghreb, ils ont été choqués par la sexualité très expansive des orientaux.

    • j.michel j.michel 1er avril 2016 19:24

      @cathy
      Les curés aussi « cachent leurs femmes », et s’ils n’en ont pas c’est souvent pour « des raisons homosexuelles et pire encore, pédophiles ». Cela viendrait donc des romains ?


    • Nolats Nolats 6 avril 2016 10:31

      @OMAR
      Vous confondez tout, Bush a certes employé un terme inapproprié pour sa guerre, mais il a quand même remplacé l’autocrate irakien laïc par un régime islamique, donc il n’a en rien mené une guerre religieuse. En outre, il est protestant et ne reconnait pas l’autorité du Vatican. Ceci étant, il a commis une grave faute par cette intervention en Irak qui a déstabilisé le secteur.

      L’occident s’offusque de tous les massacres des jihadistes, et ne fait aucune préférence religieuse dans l’accueil de centaines de milliers qui se bousculent pour s’y réfugier.


    • blablablietblabla blablablietblabla 29 mars 2016 15:47

      « reconquérir les territoires perdu » vous plaisantez , avec un tel vivier électorale pour le parti socialiste ça serai inimaginable voyons.
      5 ans de pouvoir socialiste a été un fiasco total et à tous niveaux , je pense qu’à partir de 2017 les socialistes disparaitront de la vie politique française à jamais ou du moins pour un bon moment.
      A force de se voiler la face et de pas mettre le doigt ou ça fait mal on se réveille avec une sacré gueule de bois ors il aurait suffit de lire le livre de Malika Sorel Suttel « la décomposition française comment en -t-on arriver là » en Belgique pareil une femme à écrit un livre en 2006 personne na tenu compte et ne la cru pour ne pas stigmatiser , actuellement ils se l’arrache le livre hélas un peu tard !


      • Vlad Vlad 29 mars 2016 16:17

        @blablablietblabla


        Je partage votre espérance, mais néanmoins je crains que les remplaçants ne vaillent guère mieux face à ce problème. Si seulement c’était vrai que les arsouilles qui nous dirigent en ce moment portaient la responsabilité de ce qui nous arrive. Hélas ! C’est une lente décomposition dont nous sommes victimes.
        D’ailleurs puisqu’on parle de décomposition, le dernier ouvrage de Malika Sorel-Sutter, Décomposition française : comment en est-on arriver là, fera comprendre que droite et gauche étaient au oins en hase sur ce plan là de laisser dégénérer les choses. Idéologie, politiquement correct, manque de courage, tout se mêle pour que les choses n’avancent pas. Et on n’en est pas sorti quand on voit par exemple comment sont traités ceux qui osent parler de zones de type Molenbeek que certains désormais s’évertuent à nous faire passer comme une paisible bourgade bien sympathique, et même exemplaire de ce vivre ensemble qui devrait être notre objectif à tous.

        Et vous avez raison en signalant ceux qui ont tenté d’alerter les pouvoirs publics de cette dérive, de cette décomposition. Mais ça c’est évidemment c’est la « fachosphère », même si s’y intègrent des gens bien de gauche, et y faire référence c’est faire le jeu du FN, n’est-ce pas ? 
        Et encore, on ne parle pas de ceux de l’ombre, des services de renseignements dont le statut leur impose de fermer leur gueule.

      • Nolats Nolats 29 mars 2016 16:39

        Vlad, on retrouve vos thèmes favoris, et même les clichés sémantiques du style « camp du bien » (chaque camp affuble celui d’en face de ce sobriquet).

        Sur la politique étrangère, je ne pense pas qu’il faille inclure la première guerre du Golfe en tant que faute, car il y avait eu invasion et annexion d’un pays voisin, l’erreur a été de ne pas mieux garder le contrôle après coup pour éviter les massacres en règlement de compte (notamment contre les Kurdes), ce qui a été fait par la suite. Le problème me semble-t-il démarre avec la nature de la rétorsion au 11/Septembre contre l’Afghanistan, une opération terrestre était -c’était écrit dans l’Histoire- vouée à l’échec. La seconde guerre d’Irak est le summum de la série de fautes ; l’intervention en Libye au lieu de se limiter à une médiation, et la prise de position d’emblée pour les rebelles en Syrie ont été dans la foulée. Mais il y a d’autres raisons que le seul alignement sur le Qatar, qui entre parenthèses a eu une période de « froid » avec l’AS (le Qatar a remplacé la CIA et le Mossad dans les « théorie alternatives »).

        Sur la politique intérieure, il me semble là aussi qu’une interprétation a postériori fausse la vision, les gouvernants ont cru que la religion encadrerait la jeunesse et éviterait les dérives délinquantes et protestataires, Faute de clercs locaux, il a été fait appel à des imams extérieurs sans contrôle d’habilitation, on voit qu’il y a eu synergie mafio-radicale.
        S’ajoute la politique de la ville, avec concentration de grands ensembles sociaux, et regroupement naturel par affinités (constante sociologique éternelle), provoquant les ghettos que l’on déplore. Les théories de confinement volontaire ou encore de stock électoral relèvent de la fumisterie.

        Enfin concernant le législatif, il est vrai qu’on s’est emballé sur des débats « symboliques » finalement secondaires sur la déchéance ou la perpétuité, mais les mesures de prévention devaient être privilégiées -c’est en partie le cas avec l’état d’urgence et la transposition de certains points dans la loi ordinaire (perquisitions de nuit en cas de terrorisme, etc.). Néanmoins, les actes sont à la traine : peu d’armes saisies, car on hésite à des opérations massives dans les zones les plus dissidentes (hors de la loi républicaine) ; peu d’associations et lieux de radicalisation ont été fermées ; peu de recruteurs/prêcheurs de haine ont été expulsés ou assignés en résidence aux antipodes ; le confinement des radicaux dans les prisons n’a pas été généralisé, etc.

        Reste la « com » à contretemps sur la haine, au moment où la violence a fait des centaines de victimes en majorité d’origine européennes, c’est désormais une campagne « unis contre le jihadisme » qui doit primer, avec des images choc, comme celles de la prévention routière.


        • Vlad Vlad 29 mars 2016 17:23

          @Nolats

          Vous vous trompez Nolats, il y a le camp du bien et la fachosphère ou les réactionnaires. C’est ce que m’a au moins révélé ma courte expérience sur ce site.

          S’agissant de la première guerre du Golfe, la notion de réaction à une invasion de territoire laisse perplexe dans la mesure où certaines n’entrainent pas une mobilisation, voire laissent indifférents. Quand on n’en est pas complice (par exemple invasion et nettoyage ethnique de la Krajina par les Croates). En fait c’est un prétexte qui ne vaut guère mieux que les armes de destruction massive. On s’en saisit quand ça arrange. Mais sans réfléchir aux conséquences. Par exemple l’expansion du radicalisme musulman dans la zone est une résultante de la présence de troupes non musulmanes en terre « sacrée ». Cet alignement sur ceux qui se proclamaient au moment où l’URSS était en train de sombrer les gendarmes du monde, était la reconnaissance d’un nouvel ordre mondial impliquant la soumission à ce dernier. Par ailleurs je ne développerai pas les doutes dont je vous ai déjà fait part, je crois, sur les motifs qui ont poussé Saddam à cette invasion. De plus s’agissant de la France, le moins qu’on puisse dire, c’est que la configuration de son armée toujours orientée vers la menace soviétique n’était pas du tout idoine pour ce genre de conflit. je ne vais pas développer, mais ça relève du tragi-comique. Le professionnalisation fut d’ailleurs la réponse à cela.
          D’une manière générale, toute participation à des opérations dont on ne maitrise pas « l’après » puisque cela reste la prérogative des mêmes, en toute circonstance, devrait être proscrite sauf en cas de danger pour nous ou nos intérêts directs. Et j’ai beau le creuser le citron, il n’y a guère que notre intervention au Mali qui relève de ces derniers critères (uranium du Niger). On ne fat pas la guerre sur des affaires de morale, même si le bon peuple a besoin d’être convaincu que nos combats sont justes.

          Si, comme vous dites, les gouvernants ont cru se servir de la religion musulmane pour encadrer certains types de population, c’est plus qu’une erreur, c’est un faute. On ne délègue pas la puissance publique à une religion, surtout celle-là qui ne dispose pas étant donné ses structures, ou plutôt absence de structures (je parle des sunnites, et c’est bien d’eux dont il s’agit en France) de représentants incontestables. Et c’est encore plus grave quand on a connu les dérives, et ça date de plus de 20 ans, d’avoir continuer ainsi.
          Tout le pognon dévolu la politique de la ville, et ça représente des dizaines de milliards concentrés sur certains quartiers, n’aura servi à rien dès lors que l’Etat n’aura pas imposé sa présence. Or c’est bien ce qui s’est passé : on a reculé, en laissant certains quartiers s’autoréguler d’un point de vue social et économique.

          Les législateurs sont évidemment à la traine s’inventant des débats dont ils savent qu’ils vont attirer l’attention pour ne pas se consacrer à ce qu’on attendrait d’eux en ce moment : une réflexion de fond pour éradiquer les causes profondes et nationales de ce fléau qu’est la propagation d’une idéologie visant à notre disparition pure et simple.

        • Rincevent Rincevent 29 mars 2016 17:52

          @Nolats

          On pourrait encore discuter des raisons de la 1ère guerre d’Irak, notamment des forages en oblique des Koweïtiens en territoire irakien qui auraient mis le feu aux poudres, mais bon…

          Quand les alliés ont laissé s’échapper les Divisions de la Garde de Saddam (les meilleures), c’était froidement calculé : il fallait laisser des troupes en face de l’Iran, en cas. Après, les Kurdes et les Chiites, qui avaient cru dans la coalition, ont morflé grave effectivement. Ils ne l’oublieront pas pour la suite.


        • Nolats Nolats 29 mars 2016 20:02

          @Vlad
          Concernant la première guerre du Golfe, les raisons n’étaient effectivement pas essentiellement morales en effet, mais la sécurité des approvisionnements pétroliers suite à main-mise sur le Yémen (d’autres auraient pu suivre). Mais cette guerre n’a pas abattu le régime -il aurait même fallu mettre davantage la pression contre les rétorsions internes-. Au début des années 2000 il aurait pu y avoir stabilisation par un deal de mise sous contrôle contre la levée de certaines sanctions, comme préconisait le « camp de la paix »

          Concernant la religion, c’était évidemment une utopie de penser qu’elle allait « tempérer » la délinquance et la rébellion. Les gouvernants ont par la suite essayé de mettre en place une instance représentative notamment pour la formation d’imams label France, mais l’instance n’a pas eu d’influence effective.

          Enfin, nous sommes d’accord sur la question des mesures symboliques législatives, l’action concrète sur le terrain serait plus utile. Les gouvernants craignent l’émeute en intervenant dans certaines citadelles, il faudra pourtant bien y passer. Mais préparer d’abord le terrain de l’opinion pour désigner l’adversaire jihado-mafieux, et neutraliser quelques meneurs.


        • Nolats Nolats 29 mars 2016 21:19

          @Rincevent
          Tout d’abord rappelons-nous que la coalition de la première guerre d’Irak était extrêmement large, et comptait de nombreux pays arabes qui voyaient avec inquiétude la menace irakienne (même Khadafi était pour cette guerre). Ne l’oublions pas, ce n’était pas une opération uniquement occidentale, contrairement à la guerre suivante.

          Ensuite, en effet, les alliés ont considéré que l’Irak un peu affaibli demeurerait une force d’équilibre face à d’autres puissances régionales. Géopolitiquement parlant, le père Bush était un peu plus subtil que le fils, qui ne connaissait que le rouleau compresseur et le marteau pilon. Mais c’est vrai que la mise sous contrôle a été tardive (notamment la protection de la zone kurde).


        • cathy cathy 29 mars 2016 16:48

          Quand les tribus germaniques ont fait tomber Rome, devinez ce qu’ils ont fait après, ils se sont fait la guerre entre eux.


          • Ouallonsnous ? 29 mars 2016 17:41

            @cathy

            Il semble que ce soit ce qui arrive entre Daesh, AlNostra, ASL ISIS et autres takfiristes à la solde de la Turquie, Saoudie et UE/OTAN siono anglo-yankee


          • blablablietblabla blablablietblabla 29 mars 2016 16:49

            tout à fait !


            • francesca2 francesca2 29 mars 2016 20:19

              @Vlad


              Comme s’il ne le savait pas...le complexe d’infériorité, énorme, fait aussi partie du problème. 

              Très bon article, merci. 


            • Vlad Vlad 29 mars 2016 20:31

              @francesca2

              Eh oui ! Omar fait partie de ces gens qui aiment à se poser en victimes, cela leur permettant de justifier le reste. Il faut dire à leur décharge qu’ils ont bien été aidés en cela par des âmes généreuses n’ayant eu de cesse de les conforter dans cette posture.

              Merci à vous.

            • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 29 mars 2016 22:24

              @OMAR

              Bonsoir,

              Bon, les Ottomans non plus n’étaient pas des tendres, il faut tout de même se pencher sur l’histoire de l’Empire Ottoman dans les pays du sud de la Méditerranée, où ils maintenaient sous leur ferule, les populations autochtones d’une poigne de fer. Ce qui ne dédouane pas pour autant les colonisateurs européens. Toutes les colonisations sont des dévastations et cela personne ne peut le contester.

              Cependant la chute de l’Empire Ottoman a permis aux Anglo-Saxons de se tailler la part du lion, dans les territoires les plus riches du Moyen-Orient, (Le Levant), avec la concurrence française, allemande, etc... pour le contrôle de la Syrie, du Liban à cause des immenses réserves de pétroles et de gaz découvertes depuis la fin du XIXe siècle.

              Donc, j’en conclue ceci : que la chute de l’Empire Ottoman, que les historiens actuels négligent un peu ça ne semble pas trop les intéresser, a été peut-être plus préjudiciable que nous ne le pensons, cela aurait permis de contenir les appétits européens. Et n’aurions-nous pas eu l’action perverse des Anglais, qui se sont ingéniés à monter les tribus arabes les unes contre les autres, en créant des territoires artificiels. Tout en ayant la main mise sur le pétrole syrien qu’ils se disputaient comme des chacals avec les Français. Il est vrai que la guerre de 14/18 n’a pas arrangé les choses.

              Cordialement.


            • Vlad Vlad 29 mars 2016 22:35

              @OMAR

              « Nous, nous en sommes qu’au 14ème.... »
              C’est vrai qu’on a quand même un peu de mal à dénicher des Nobel de physique chez vous.

              Quant aux siècles de colonisation entre celle arabe et celle ottomane, c’est l’hôpital qui se fout de la charité.

            • Vlad Vlad 29 mars 2016 22:57

              @Nicole CHEVERNEY

              Il y a un vrai sujet de fond ici, même si je nuance ce que vous affirmez en disant que « Toutes les colonisations sont des dévastations et cela personne ne peut le contester ». Il y a d’évidentes différences entre les colonisations. Notamment celle européenne (hors continent américain, et c’est aussi une des raisons de son échec, au moins dans les colonies de peuplement (de fait il n’y a que l’Algérie et l’Afrique du Sud) n’a pas visé à acculturer les populations dominées contrairement à celle arabo-musulmane par exemple. On pourrait aussi parler des apports du point de vue santé, alphabétisation (avec en corolaire la constitution d’une élite qui jouera un rôle dans le processus de décolonisation), mise en valeur des terres, etc. Tout cela ne devant pas dissimuler l’autre versant des choses bien évidemment. La colonisation fut une faute sans aucun doute mais on ne peut pas résumer cette période en parlant uniquement de dévastation.


              Par contre, et là je vous rejoins totalement, c’est le processus de décolonisation qui a été très mal conduit. Vous avez parlé des Anglais qui avaient effectivement cette habitude, partagée avec les Belges (d’où les massacres au Rwanda) de mettre en concurrence ethnies ou tribus, ce qui eu des conséquences terribles. les Anglais se sont retirés souvent de leurs colonies sans mal pour eux mais ont laissé derrière eux le chaos, pensons au sous-continent indien par exemple. 
              Et que dire de ces frontières taillées au cordeau, ne tenant aucun compte des structures sociales et dont l’unité des pays se trouvant enfermées derrières elles ne pouvait être le fait que de tyrans, à moins que les conflits s’installent indéfiniment en leur sein. Le Mali est un bon exemple de cela qui a permis aux islamistes de se greffer sur un vieux problème entre les populations nomades (anciens esclavagistes) et les populations sédentaires (anciennes proies des premiers).

            • Nolats Nolats 29 mars 2016 23:24

              @Nicole CHEVERNEY
              Il est vrai que l’empire ottoman avait fait cohabiter différentes ethnies, cultures et religions, dans des entités assez décentralisées. Mais la montée des nationalismes qu’avait connu l’Europe au XIXè siècle serait tôt au tard survenu dans l’empire, même s’il n’avait pas été démantelé après le première guerre mondiale.


            • Rincevent Rincevent 29 mars 2016 23:56

              @Nicole CHEVERNEY

              Deux excellents documentaires d’Arte sur la chute des Ottomans et les conséquences : https://www.youtube.com/watch?v=p_Gv4iq11M0 et https://www.youtube.com/watch?v=LNelLGwSLc8


            • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 30 mars 2016 11:22

              @Nolats

              Bonjour,

              Nationalisme particulièrement offensif, notamment avec le mouvement des « loups gris », qui furent à l’origine des massacres contre les Arméniens, sous l’égide du Sultan Rouge Abdulhamid, massacre que les Occidentaux observeront sans lever le petit doigt. C’est peu dire que nous avons du sang sur les mains, même par procuration. Les « Loups Gris » sont des ultra-nationalistes turcs et ce mouvement est d’ailleurs issu du mouvement « Jeunes Turcs » qui plus tard se rapprochera de l’Allemagne nazie, et d’ailleurs ce sont des instructeurs allemands qui réorganiseront entièrement l’armée turque.

              Les Occidentaux ont toujours lorgné du côté de la Turquie, depuis Louis XIV qui se voulait « l’ami des Ottomans », et plus près de nous, 25 % des revenus de l’Etat turc était en 1909 sous le contrôle des banques franco-anglaises, (administration de la dette publique) et allemandes (Deutshe Bank).

              Ce qui se dégage de ces conflits incessants, ce ne sont pas les « religions » en elle-même, ce sont toujours les mêmes causes répétées, la recherche du profit bancaire, financier, etc... De quelque côté que nous nous tournions, nous retrouvons toujours l’ombre portée des banques... En est-il autrement aujourd’hui ?
              C’est la raison pour laquelle, je me méfie beaucoup des discours antagonistes : chrétienté contre Islam, et vice versa. Etant née dans un pays musulman la Tunisie, ce que je peux vous confirmer c’est qu’à l’époque,il n’était pas question d’Islam, les Français désignaient leurs compatriotes par le terme Mahométans.L’Islamisme radical n’existait pas, et la décolonisation s’est faite sur le thème de « panarabisme », Nasser étant la figure de proue du mouvement. Peut-être suis-je un peu hors sujet par rapport à votre commentaire, mais c’est intéressant de le préciser.

              Bonne journée.


            • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 30 mars 2016 11:53

              @Rincevent

              Je vous remercie des liens que vous me proposez, Arte diffusait en effet, de très bons documentaires. Mais je n’ai plus la télé depuis cinq ans environ.

              Cdt


            • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 29 mars 2016 22:05

              @ Vlad

              « Car à gauche comme à droite on aime le Quatar » !

              N’appelez surtout pas le PS, gauche ! Vous oubliez de préciser que le PS n’est rien d’autre qu’une fausse droite, plus apte à contenter le MEDEF et les monarchies pétrolières les plus rétrogrades que de s’occuper du peuple français et d’honorer les promesses faites par Hollande ! Le PS des sociaux traîtres est de tout, mais surtout pas de gauche, il n’est qu’un avatar mitterrandien, tout au plus . Donc cet amalgame avec la gauche n’est absolument pas de rigueur dans la situation actuelle. Et en plus il avance à visage masqué... enfin, de moins en moins, la droite elle, étant toujours la même, inchangeable mais au moins on sait pour qui elle penche. Le FN, lui se situant comme un parti/outil sera convié pour les agapes finales en renfort comme d’habitude.

              Cordialement.


              • Vlad Vlad 29 mars 2016 23:07

                @Nicole CHEVERNEY

                Là vous nous rejouez le congrès de Tours. Mais je dirai que c’est votre problème. Cependant méfiez-vous, c’est cette opposition entre les purs et les sociaux-traitres (j’adore cette expression !) qui a permis à Hitler d’arriver au pouvoir.
                Quant à la droite, elle est aussi diverse que ce qui se situe sous l’étendard frelaté de la gauche. Puisque c’est un truc qui semble vous tenir à cœur comme problématique, tous les gens de droite ne sont pas par exemple tous des libéraux, comme il y a des gens qui se définissent de droite alors qu’ils ne sont que libéraux mais ne partagent pas d’autres valeurs liées souvent à la droite. C’est d’ailleurs un tel bazar que je ne sais même plus pour qui voter voter désormais. En tout cas pas à gauche pour autant, le seul qui aurait pu me faire franchir le pas étant Chevènement désormais retiré. Social-traitre lui aussi ?

                Cordialement

              • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 30 mars 2016 11:48

                @Vlad

                Bonjour,

                Cependant méfiez-vous, c’est cette opposition entre les purs et les sociaux-traitres (j’adore cette expression !) qui a permis à Hitler d’arriver au pouvoir.

                L’expression « sociaux-traîtres » s’adresse au PS qui se caractérise par un discours social et proche du peuple et qui embraye, dès qu’il le peut sur des actions contradictoires envers ce même peuple. Ce qui équivaut à une « traîtrise ». Mais rien d’étonnant à cela.

                En politique, la pureté n’existe pas. Hitler n’est pas arrivé au pouvoir avec des discours puristes, il est arrivé au pouvoir par une propagande effrénée, violente et raciste, avec le soutien d’éléments de la haute-bourgeoisie allemande, le soutien de banquiers, de financiers, car comment un ancien artiste peintre, la plupart du temps au chômage aurait pu, à lui seul soulever les foules, s’il n’avait pu bénéficier d’appuis considérables intérieurs et extérieurs. Comment a-t-il pu, très tôt, réorganiser l’armée allemande en déconfiture et son armement ? Il est arrivé au pouvoir parce que ses soutiens ont décidé qu’il devait être la figure emblématique, par ses dons d’orateurs et sa gestuelle fulminante, du national-socialisme allemand, contre le communisme qui inquiétait l’Occident.

                Mein Kampf n’a pas été écrit par Hitler, ce programme très élaboré ne pouvait être l’œuvre d’un exalté tel que la futur chancelier Hitler.

                Cordialement.


              • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 30 mars 2016 11:56

                @Vlad,

                Chevènement était souverainiste. Surtout. En contradiction avec les « sociaux-traîtres ».


              • Vlad Vlad 30 mars 2016 12:11

                @Nicole CHEVERNEY

                Je crois que vous m’avez mal compris. Effectivement j’ai bien compris que les sociaux-traitres étaient pour vous les socialistes, comme l’étaient aux yeux des communistes allemands les sociaux-démocrates des années 30, cette attitude ayant, sinon permis, au moins très largement favorisé l’accession de Hitler au pouvoir. Il est même arrivé aux troupes de choc du NSDAP et du KPD de s’allier pour faire le coup de poing contre les sociaux-démocrates.
                Dans mon commentaire ceux que j’appelais les purs, c’étaient les communistes.

                Bonne journée à vous

              • Vlad Vlad 30 mars 2016 12:38

                @Nicole CHEVERNEY

                Ben oui, c’est le souverainiste qui me plait. 
                Et le problème est bien là, c’est que le souverainisme que je pense majoritaire en France est éparpillé sur l’échiquier politique, souvent très mal représenté d’ailleurs par ceux qui s’en réclament.
                On a bien vu Chevènement tenter des rapprochements improbables il y a peu, suivi par d’autres qui se sont fait évidemment étriller, parce que le souverainisme c’est mal. Mais je crains que ça n’aboutisse pas. Il y a sans doute eu une occasion ratée en 1992.

                Au passage je ne vois pas bien la nature de l’opposition entre souverainistes et « sociaux-traitres » si on se réfère par exemple à l’internationalisme qui va avec le communisme, le communisme dans un seul pays étant évidemment juste un constat d’échec quand il devint la norme en URSS. Où vous voyez des sociaux-traitres je vois davantage des traitres à la nation.


              • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 30 mars 2016 19:02

                @Vlad

                Chevènement est un homme bien, parmi les hommes politiques. Il porte tout de même comme feu Seguin une certaine idée de la France, héritage de de Gaulle. Mais que l’on se dise bien que la droite n’a plus l’apanage de l’idée de Nation, parmi les gens de gauche et de certains communistes, l’idée de l’Etat, de Nation a repris du sens, parce qu’on s’est rendu compte que l’Etat-Providence protège et le Peuple et les Institutions, basé sur une économie keynésienne.
                 Le CNR qui fut un programme éminemment social organisé et solide, un mouvement qui rassemblait les gaullistes et les communistes qui ont largement d’ailleurs participé à son élaboration a permis à la France de se relever, et non comme je l’entends trop souvent dire que si le CNR n’a pu être viable c’est parce qu’il s’agissait des trente glorieuses. Mais tout a été mis en œuvre, pour le détruire.

                En tête le FN. D’abord pour satisfaire à l’électorat pied-noir anti de Gaulle suite à la guerre d’Algérie, foncièrement anti gaulliste ! Et sa rhétorique habituelle : privé/ contre public. Ensuite, parce que le FN est un parti dirigé par des libéraux, mais qui, tel Janus flatte à des fins électoralistes un électorat populaire et cache ses véritables objectifs : favoriser le patronat, les libéraux. On ne peut absolument pas lui faire confiance, si l’on ne partage pas évidemment la vision du FN économique et anti-sociale. Le FN, c’est un leurre, un grand leurre. Mais si l’on est évidemment proche des idées libérales extrêmes, on votera FN, bien sûr. Sans se soucier le moins du monde de la Nation, parce que la Nation, l’idée de Nation dans l’esprit du FN est à l’opposé de celle de de Gaulle. Beaucoup se jettent au cou du FN et en reviennent, notamment des patrons d’entreprises qui sont souvent très déçus par le niveau d’argumentaire développé dans ce parti fourre-tout.

                Généralement les souverainistes n’aiment pas le FN. Parce que quand on entend un Dupont Aignan, son discours me paraît diamétralement opposé à celui d’une Marine, populiste, démagogue. Bien plus discret, un Dupont Aignan peut faire illusion, oui...

                Donc, je me garderais bien de renvoyer dos à dos les « sociaux-traitres » globalistes avec les souverainistes qui sont de toutes les chapelles, gauche/ droite.

                Quant aux « purs », qu’était la gauche allemande qui s’opposa à Hitler, vous voulez parler des « spartakistes », je suppose. C’était tout sauf des purs, on ne mène pas des révolutions avec la pureté, pas plus que des discours. Ca c’est à la télé dans les série américaines.

                Cordialement.


              • Vlad Vlad 30 mars 2016 20:54

                @Nicole CHEVERNEY

                « Quant aux « purs », qu’était la gauche allemande qui s’opposa à Hitler, vous voulez parler des « spartakistes », je suppose » Non, je pense aux communistes pendant la République de Weimar, le KPD de Thälmann et son rote Front, alliés objectifs des nazis pour renverser cette république et se regroupant à l’occasion pour cogner sur les « sociaux-traitres » du SPD.

                C’était bien à Chevènement et à Séguin auxquels je pensais en parlant d’occasion ratée en 92. Les deux pouvaient effectivement faire revivre le gaullisme trahi par la droite de façon définitive à cette époque.

                Je suis d’accord pour penser que la nation historiquement n’est pas l’apanage de la droite, même si à une période on a été tenté de départager ainsi les choses, la gauche se posant en championne des opprimés, tandis que la droite était censée protéger la nation. L’une et l’autre, celles qu’on nomme de gouvernement, ont trahi cela, finissant par se ressembler à tel point que désormais on peut envisager une espèce de coalition dont le seul véritable objectif serait de conserver des postes au profit de ses membres, puisque finalement les centres de décision se trouvent ailleurs. On aurait donc en gros d’un côté les européo-mondialistes libéraux unis, et les souverainistes en ordre dispersé. C’est déjà ce qu’on voit en Allemagne, et les petites magouilles d’entre deux-tours aux régionales chez nous donnaient un avant-goût de ce que pourrait être demain. Je crois, hélas, qu’on aura du mal à échapper à ça ou alors dans des conditions assez inquiétantes.

                C’est là qu’intervient le FN, ce parti dont le programme économique et social passant du libéralisme au quasi-collectivisme au gré des humeurs de l’un ou de l’autre ou des gains escomptés, n’a finalement aucune importance, car ce n’est pas ça qui fait sa force. Sinon, c’est Mélenchon qui empocherait la mise, ou à minima la partagerait. Et là on revient bien sûr à la nation et à l’identité nationale, culturelle dont le FN a fini par convaincre qu’il en était le défenseur, cela lui étant facilité par le fait que les autres refusent d’en parler ou jugent ces thématiques fachos. le problème c’est que le vivre ensemble et les joies de la diversité, ça prend peut-être à Saint-Germain des Prés ou en d’autres lieux, mais pas vraiment dans le peuple, celui de la France d’en-bas comme disait l’autre.
                Par ailleurs, et je me permet cette analogie avec ces islamistes formés et armés par la CIA pour chasser les soviétiques d’Afghanistan, on voit où ça nous a mené en une trentaine d’années, le FN c’est aussi cette chose poussée en avant par Mitterrand pour emmerder la droite, et qui après l’avoir effectivement emmerdée, est venu piller les voix de gauche, devenant le premier parti ouvrier en termes d’électeurs.
                Et voilà donc que le FN devient donc une alternative, non pas crédible, mais possible, obligeant sans doute à précipiter cette coalition évoquée plus haut.

                Bonne soirée

              • philouie 29 mars 2016 22:16

                Vous savez que notre président a remis une médaille à un prince Saoudien, pour sa lutte contre le terrorisme ?
                Quand même !


                • Vlad Vlad 29 mars 2016 23:10

                  @philouie

                  Oui, oui, absolument ! Un grand moment qui aurait pu rester ignoré si cette bourrique de prince ne s’en était pas vantée. C’est quand même le motif qui est le plus extraordinaire là-dedans !

                • philouie 30 mars 2016 09:28

                  @Vlad
                  ce qui rend vos propos vain, puisque si vous vous interrogez du sort à réserver aux terroristes, votre gouvernement à répondu : les félicitations.


                • Elliot Elliot 30 mars 2016 12:28

                  Mise à part la pique assez vaine sur la religion de paix et d’amour, inspiratrice des saccages et massacres à Constantinople, épisode d’ailleurs relativisé par la suite ( sans doute pour éviter que l’on vous rappelle tous les autres massacres perpétrés au nom des autres religions de paix et d’amour culturellement plus proches de nous ), je suis assez globalement d’accord avec vous.

                  « Et aussi parler de nos soldats dans le Sahel et qui se battent contre des groupes disposant des armes livrées aux rebelles libyens ou prises dans les arsenaux de Khadafi, ces groupes étant eux-mêmes financés par le Qatar via des organisations forcément caritatives. Et ce ne sont que quelques exemples des effets de notre diplomatie « 

                  Le pillage des arsenaux libyens n’est pas un effet de notre diplomatie qui n’en peut mais …

                  Cette monstrueuse avanie est liée à l’incompétence abyssale de ceux qui ont conduit cette guerre et en premier lieu du chef suprême des armées, à l’époque le président Sarkozy.
                  Quand on fait le choix des armes, c’est justement que l’on a cessé de faire confiance aux diplomates et ces derniers ne peuvent être rendus responsables de la tournure fâcheuse des événements. 

                  L’Occident récolte les fruits de la guerre de Bush qui a facilement gagné la bataille sur le terrain mais a lamentablement perdu l’après-guerre : on ne va pas s’étendre sur les manquements de l’administration américaine tout entière obnubilée par la diabolisation de Saddam Hussein et du parti Baas. 

                  L’anarchie en Libye avec ses conséquences résulte de cette même imbécillité qui consiste à chasser un pouvoir sans se donner les moyens d’en installer un autre ( parce que cela impliquait des troupes pour occuper le terrain et que le zéro mort est la norme absolue )


                  • Vlad Vlad 30 mars 2016 14:00

                    @Elliot

                    L’intervention en Libye fut effectivement une catastrophe.S’agissant de la diplomatie, celle officielle fut assez efficace pour créer une coalition sous les auspices de l’ONU, ce qui ne fut même pas le cas pour le Mali où nous nous retrouvâmes bien seuls alors que la menace des intérêts occidentaux étaient réels. Car Kadhafi ne représentait au moment où on l’attaqua aucune menace pour nous, pas davantage que Assad d’ailleurs. C’est bien pour ces raisons qu’il faut bien trouver les raisons cachées de cette intervention en Libye et de cette position intransigeante vis-à-vis de Assad que notre glorieux président aurait voulu transformer en intervention armée. Comme au Mali il s’est retrouvé bien seul au moment crucial, mais cette fois n’avait pas les moyens de mener seul sa guerre. C’est à la fois heureux parce qu’on devine déjà qui régnerait en Syrie aujourd’hui, et malheureux car ça nous rappelle la réalité de notre puissance militaire et notre dépendance vis-à-vis du grand frère dès lors qu’on passe à des choses sérieuses.

                    Dans les deux affaires, on trouve systématiquement le Qatar, avec d’une part son appétence au pognon (visées sur le pétrole libyen, et gazoduc vers l’Europe devant traverser la Syrie) et sa proximité avec les fondamentalistes islamistes. Et il est facile de faire ce parallèle de l’évolution des « amitiés » de la France avec Kadhafi et Assad, avec celle entretenues entre le Qatar et les mêmes individus. ça se superpose parfaitement.
                    On savait très bien, des rapports ont été publiés, un notamment excellent et public du Centre Français de Recherche sur le Renseignement au moment même où le « printemps libyen » commençait, ce qu’était l’opposition libyenne et le fameux CNT. On savait très bien que les islamistes attendaient leur heure. On en a donc été les complices objectifs, de même que nous le fumes et sommes encore en Syrie, mais sous une autre forme. Le blabla autour des islamistes modérés est une grosse ficelle qui a d’ailleurs de plus en plus de mal passer dans l’opinion publique, tandis que celui autour d’une opposition démocratique comme alternative possible est une grosse rigolade.

                    Ce qui est assez remarquable c’est cette continuité parfaite entre Sarkozy et Hollande sur ce plan, signe probable, je devrais dire évident, d’une soumission à des intérêts extérieurs.
                    Et nous en sommes arrivés à ce stade qu’en Libye désormais nous (les occidentaux en général) somme contraints de soutenir une espèce de coalition formée par les frères musulmans et al qaida pour contrer l’Etat islamique. Cela dit Fabius trouvait que al nosra faisait du bon boulot en Syrie. Au moins on est cohérent.

                  • Nolats Nolats 6 avril 2016 10:45

                    @Vlad
                    La continuité de la politique intérieure n’est pas réduite à des questions de « soumission », elle provient aussi de la continuité des réalités et contraintes du monde, Egalement, il est vrai de la continuité de la machine diplomatique (diplomates, conseillers, experts, groupes d’influence...).

                    La rupture serait quoi ?
                    -un « renversement des alliances » ? c’est un peu plus compliqué, on voit par exemple une certaine reconvergence avec la Russie pour ce qui concerne la Syrie.
                    -la vraie rupture serait sans doute une politique non-interventionniste, mais vous reprocheriez alors au pays de renoncer à « peser » dans le monde.


                  • j.michel j.michel 1er avril 2016 19:32

                    Il apparaît ici clairement que pour Vlad, l’extrême droite et donc le FN est le pire des partis, à l’exception de tous les autres.


                    • darod (---.---.255.51) 8 avril 2016 16:50

                      Vos politiciens posent les doigts sur la ou il n y a pas de probleme. Ils parlent des voiles au lieu de s’occuper des problemes economiques. Les pays asiatiques vous ont depasser.


                      • Nolats Nolats 15 avril 2016 19:03

                        @darod
                        On peut presque dire que de manière générale nos gouvernants s’apercevant qu’ils n’ont plus de prise sur les grands problèmes, se reportent sur les considérations secondaires.
                        Les pays asiatiques qui nous dépassent maîtrisent leurs échanges extérieurs, économiques et migratoires.


                      • j.michel j.michel 25 juin 2016 17:53

                        Un ancien article de Vlad, intéressant, dont le titre (ironique) était :

                        Cet homme est dangereux

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