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Accueil du site > Tribune Libre > Les Professionnels de la Culture : ni Chômeurs-ni Quémandeurs

Les Professionnels de la Culture : ni Chômeurs-ni Quémandeurs

 

Depuis le début de la semaine, les négociations entre partenaires sociaux vont bon train sur le devenir de l'assurance-chômage des annexes Unedic visant les Intérimaires et les Professionnels de la Culture, appelés sans bonheur "Intermittents". En fait, ces négociations durent depuis quelques semaines, pardon quelques années. Et où tous ces pourparlers ont-ils lieu depuis quelques semaines, quelques mois, quelques années ? Nulle part, mais ce qu'il faut voir c'est là où elle finissent : un restaurant parisien, un lieu neutre, à l'invitation du Mouvement pour les Entreprises de France, plus connu sous le sobriquet conspué de Medef. (Medeuf lui irait mieux)

 
 
 

Dès lors que les dits professionnels syndiqués ont commencé de s'apercevoir que les négociations se menaient dans leur dos, ils ont eu pour idée très moderne de démocratie participative d'ouvrir un lieu parisien, central, ouvert, libre, de réflexions, d'ateliers qui soit caisse de résonance pour les syndicats. Une barque dans la nuit, pleine de bougies, perdue au milieu de l'océan Ayrault-Hollandais qui borde nos rives. C'était l'opéra.

Les citoyens soucieux de leur régime interprofessionnel de solidarité l'ont choisi pour y tenir des ateliers de concertation, de propositions, de façon à ce que les négociations ne se passent plus dans leur dos, voire sur un coin de table, (ou dessous, c'est comme on veut) entre 20 h et 00 h 00 entre le Medef et la CFDT.

 

course poursuite 

Puis vendredi 21 au matin, les ors du foyer de l'opéra Garnier ne cadrant pas avec la supposée marginalité crasseuse des Intermittents (alors que ce sont des professionnels de la Culture, notez bien) les naufragés ont souqué vers le Carreau du Temple où là, ils ont été pourchassés. Moi qui vous parle, j'ai alors vu 14 fourgons de Gendamerie et de Police arriver. Il s'agissait d'encercler le bâtiment flambant neuf et rénové du Carreau du Temple (3° arr.) et de mater la rébellion dans l'œuf. On a les larmes aux yeux de voir le service public fonctionner aussi bien...

- On... veut-bosser !

- Salauds !

- Dé...mocratie !

- Faignants !

Ainsi ceinturé, le bâtiment ne laissait plus librement ni le citoyen ni le professionnel (c'est le même) aller et venir se renseigner. Chaque manifestant qui en sortait ne rentrait plus. Et chaque occupant n'avait qu'à sortir de sa grotte s'il avait faim.

 

rumeurs, on-dit, anathèmes

 

Carreau du Temple, 22 h 30 samedi 22 mars 2014, Paris.

Dans la même soirée pendant que cette noble assemblée se tenait à carreau, vers 20 H 00, du côté du siège du Medef, un Délégué de la CGT-Spectacle me le rapporte, on vit un membre du MEDEF inviter à dîner pendant l'interruption de séance un camarade syndiqué (entendez par "camarade" un membre négociateur de la CFDT...). De retour vers 00 h 06, le camarade syndiqué signait sans barguigner l'inique protocole d'accord des nouveaux accords qui vont lier (c'est le mot) à ce régime d'assurance-chômage coûteux, dispendieux et compliqué, quelque 100 000 intermittents du spectacle pour dix ans encore. Magique !

Ces deux-là auront réussi, en 4 petites heures, à ce que des semaines, des mois et des années de propositions et de négociations n'avaient pas abouti. Extraordinaire. Voici les conséquences ordinaires de l'accord signé avec la CFDT samedi dans la nuit : http://www.orlaim.com/reglementation.

Puis vient cette annonce façon patronat : un plafonnement à 5400 €/mois ! La belle affaire ! Cette somme annoncée ne recouvre aucune réalité. Elle discrédite les intermittents dans leur ensemble, dans la droite ligne (la ligne de droite ?) de l'anathème de "privilégiés" dont on nous affuble depuis 20 ans.

 

17 h le caddie humanitaire ne peut rentrer {JPEG}

le caddie humanitaire qui n'a pu rentrer
même avec Danielle Simmonet et Eric Coquerel, élus PG de Paris.

Dans la journée de samedi, nous qui étions à l'extérieur commencions à nous inquiéter pour la santé de nos camarades enfermés, et qui, poussés par la faim, auraient pu défoncer les portes pour sortir (!). Nous sommes donc arrivés avec deux élus, et une "valise diplomatique", un caddie de courses avec de l'eau, du fromage, du jambon, du sopalin, de miettes de thon par boîte de trente.

Le Printemps s'annonçait, le Soprano Caffè Pizze était plein, et Charlotte était belle. Sa danse a ému les agents de la Compagnie Républicaine de Sécurité... mais les aliments sont restés à la porte, avec les Elus.

 

 

JPEG - 425.9 ko
quelques élus soutiennent les professionnels en lutte
quelques élus soutiennent les professionnels en lutte le 22 mars 2014

Je vous laisse apprécier sur cette vidéo ci-dessous comment les forces de l'ordre ont maintenus enfermés (!) les occupants dans le Carreau du Temple, alors qu'il étaient censés les en faire sortir. 


Puis vers 22 h 30 un monsieur est exfiltré manu militari. Il nous livre ses premières explications ici.


malentendus

En tant que professionnel de l'audio-visuel, comédien, écrivain, homme de gauche, j'ai apporté tout mon soutien à la démarche syndicale ; mais j'ai commencé à ne plus comprendre ce qui se passait lorsque j'ai entendu clamer ce slogan : "Chômeurs-précaires-intermittents, AVEC OU SANS-papier... Solidarité !" ....

Le slogan pour sympathique qu'il soit et même juste, devient parfaitement décalé dans le ci-devant contexte des annexes IV, VIII et X de l'Unedic ; et même indigent.

Solidarité, certes lorsqu'il s'agit d'organiser le régime d'indemnisation qui va garantir la pérennité économique des entreprises qui les emploient, garantir de bonnes conditions de travail durant les productions, et d'aussi bonnes en dehors, hélas, des productions. Le Professionnel du spectacle doit s'adapter à l'hyper-flexibilité de son secteur. C'est un travailleur hyper-moderne ! On devrait le féliciter d'offrir par son consentement à un tel régime, le plus contrôlé de tout le salariat, à une telle vitrine-modèle du MEDEF....

Pourquoi diable amalgamer ces différentes catégories dans la même phrase ? Que vient faire ici le travailleur sans-papier ? Lorsque nous le défendons, crions-nous "intermittents" ?

Or, c'est exactement ce que veulent les oligarques du Medef : nous désigner comme des marginaux à fortes prétentions pour exercer une pression à la baisse, et faire régner le mépris d'une population laissée dans l'ignorance ; ça pue la morgue. Or, je pose une question : Quand allons commencer à comprendre ça avant de brailler n'importe quel slogan ?

Et puis une autre chose, mes amis les professionnels, précaires ou pas : bannissez ce mot de "chômeurs" de votre vocabulaire. Là encore, c'est prêter le flanc à une critique infondée : 

 

Que ce soit dans le spectacle ou dans le reste du corps social, il n' y a pas de demandeurs d'emploi.

Il n' y a que des professionnels disponibles qui offrent leur force de travail.

 

Rallions-nous plutôt derrière la bannière : 

 

NI CHOMEURS-NI QUEMANDEURS

 

propositions

Le régime d'assurance dans sa forme actuelle, problématique depuis 2003, générateur d'exclusion de 30 000 professionnels de toute assurance-chômâge chaque année, sera reconduite pour 10 ans s'il n' y a pas une forte mobilisation cet été dans les festivals. 

Je suis on ne peut plus sérieux : face à l'arrogance du Medef qui ne reconnaît aucune des propositions du Comité de suivi, ni des syndicats de salariés majoritaires (la CFDT étant hyper-minoritaire dans ce secteur) donnons du fil à retordre au MEDEF :

Pourquoi ne pas proposer en effet qu'un seuil de 253 heures soit institué pour apporter tout de même une assurance-chômage de 6 mois à ces innombrables professionnels du spectacle qui ne parviennent pas à faire leurs fameuses 507 heures en 12 mois, faute de carnets de commandes remplis ? 

 

Pourquoi sinon ne pas proposer que les entreprises du CAC 40 sorte du champ des cotisations aux annexes VIII et X et que le MEDEF par voie de conséquence sorte du champ des discussions paritaires ?

Intermittents et professionnels de la culture, soyons solidaires mais aussi inventifs. Les 507 h. sur 12 mois, qui seraient à reconquérir, ne sont pas pour autant une panacée : 

Chaque année, 150 000 d'entre nous cotisent et ne reçoivent pas d'allocation. C'est ça qu'il faut regarder.

Que seuls 2,5 % de la richesse créée par les Industries Culturelles chaque année (soit 1 milliard 475 millions sur les 59 Milliards dégagés) soit prélevé et nous garantirons les 100 000 professionnels du spectacle d'un revenu de 1300 €/mois, QUOI QU'IL ARRIVE dans leur carrière. Et nous nous affranchirons de la tutelle bienveillante du Medef. 

D'aucuns s'offusqueront ; à cela je réponds par avance que cela relève du choix de société. Libres à eux de se déclarer impuissants dans une société dirigée par l'argent et le mégotage, quand des milliards de dollars transitent chaque jour par des paradis fiscaux que nous tolérons et même défendons (!) sur notre territoire (ex. Monaco...) Cela suffit.

La Belgique et d'autres pays le font, selon des modalités différentes, mais nous français ne savons pas le faire.... Automatique et sécurisant, cela occasionnerait de moindres coûts de fonctionnement et pas de fliquage administratif coûteux et inutile. Cette mutualisation n'empêcherait pas ceux qui gagnent plus de gagner plus encore, mais empêcherait bien que chaque année 30 000 collègues restent sur le bord du chemin. Donc, une fois encore, au travail !

____________________________________________________

le dimanche 23 mars 2014, jour du 1er tour des élections municipales, le Carreau du temple était toujours occupé.


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9 réactions à cet article    


  • bnosec bnosec 24 mars 2014 12:57

    N’importe quoi...
    Les 59 milliards dégagés par l’industrie culturelle ne le sont pas par vos 100000 professionnels du spectacle !


    • Benoît RIVILLON Benoît RIVILLON 25 mars 2014 00:28

      Monsieur doit avoir raison, ce doit être des robots qui fabriquent les spectacles, les programmes, les mettent en lumière, en font les costumes, maquillent Gallienne, les filment, les doublent, éditent les DVD... Des machines, toutes seules, illustrent nos paquets de pâtes et font les affiches, des fantômes tiennent les 50 métiers qui forment l’industrie culturelle. Prenez l’opéra, les chanteurs sont en carton.


      On se demande de la même façon comment l’industrie automobile peut-elle engranger des bénéfices, qui s’appuient sur quels produits, puisqu’il n’ y a pas d’autos dans les rues...

    • bnosec bnosec 25 mars 2014 07:31

      Pouvez vous alors me préciser le nombre de milliards dégagés par l’opéra (je me gausse) et les comparer au nombre de milliards dégagés par le cinéma américain par exemple ? (et la je me gausse à nouveau)


    • Benoît RIVILLON Benoît RIVILLON 25 mars 2014 10:37

      Pas de problème.

      L’opéra de Paris dégage des résultats excédentaires de 65M€ à sa subvention. 

      Mais il y a une dizaine d’autres secteurs. Les Arts graphiques dégagent à eux seuls dix fois le C.A du cinéma français qui affiche 330M€. Le théâtre et les concerts 10 milliards d’euros. Ah oui... pour vous, ce sont des feignants et ces chiffres sont créés de toute pièce, tombent du ciel... Tous ces salariés, artistes et techniciens n’ont aucun talent, n’ont pas reçu de formation, n’ont pas passé de concours nationaux, par exemple, hmm ?

      Moi aussi je suis professionnel dans le Privé, exclusivement. Donc je cotise aussi pour vôtre chômage, que vous toucherez 2 années alors que moi au bout de 8 mois ça s’arrête ; en plus je cotise 2 fois au chômage et à la sécu : quand je travaille, et quand je ne travaille pas, les deux. Vous comprenez ? Non, je vois bien...

      J’arrête là, car selon moi, vous témoigniez d’une assez faible connaissance de ces sujets. Votre commentaire le montre. Mettre sur le même plan les richesses dégagées d’un spectacle vivant en France (60 millions d’habitants) contre celles dégagées par le secteur privé du cinéma des Etats-unis (280 M d’habitants) relève de la pure fantaisie. 

      Je vais vous expliquer quelque chose, plus simplement, avec une histoire :

      Un jour un voyageur à l’air étranger entendit un ignorant : -« Vous là bas, vous n’avez pas l’air comme nous ! D’où venez-vous ? »
      Le voyageur lui répondit en dépliant devant lui une carte du monde : -« Je vais vous le dire, mais avant, pouvez-vous me dire où nous sommes ? »
      Eberlué, l’ignorant qui n’avait jamais vu une carte de sa vie, ne put répondre.
      Le voyageur lui dit alors : -« Si vous ne pouvez me montrer où vous êtes, comment voulez-vous comprendre d’où je viens ? » 



    • bnosec bnosec 26 mars 2014 07:37

      Je veux bien vous croire si vous me dites que l’opéra de Paris est excédentaire à ses subventions. Ceci dit vu le prix des places ce n’est pas vraiment étonnant...

      Dans les autres chiffres que vous annoncez, je ne suis pas certains que les CA prennent en compte toutes les subventions (état, mairie, département, région, assurance chomage, etc).

      Quand à comparer mes 2 ans de chomage aux 8 mois des votres, c’est d’une malhonneteté intellectuelle flagrante : si c’est pour profiter de 8 mois de chomage après 4 mois d’activité, ce n’est pas pareil que de profiter de 2 ans au bout de 20 ans de travail, ce qui est le principe même d’une assurance, c’est en cas d’accident de parcours. Votre assurance n’en est pas une car elle est utilisée au quotidient, au dépens des souscripteurs honnetes.

      Quand à votre petite histoire, je répondrais à votre voyageur qu’avec des castes dogmatiques sans aucune dignité comme la votre, je sais déjà où on va : dans le mur...


    • 2abuelo 24 mars 2014 15:10

      Excellent article. Mais les grandes gueules qui ressassent tout et n’importe quoi sur les intermittents continueront de l’ouvrir. Les mêmes qui couineront si on se met en grève générale parce que leurs télés, leurs cinémas, leurs théâtres, leurs musées etc etc etc seront fermés. Il leurs restera leurs yeux pour pleurer et leurs grandes gueules pour gueuler.Cela va de soi. 


      • bnosec bnosec 25 mars 2014 07:36

        Les grandes gueules, en l’occurence, ce sont les intermitents.
        Des geignards quémandeurs sans aucune dignité qui veulent conserver leur statut de feignasse en ponctionnant les salaires des travailleurs déjà bien opprimés du privé.


      • Benoît RIVILLON Benoît RIVILLON 26 mars 2014 14:17

        Monsieur ou Madame, 

        La teneur de vos réponses me montrent bien pourquoi les victimes de cette dissociété votent FN. Leur représentation du monde, qui semble être la vôtre hélas, est faite de voyous, de profiteurs, de voleurs de systèmes sociaux.

        Et les voleurs pour vous, dans votre monde exigu et un tantinet paranoïaque, ce sont toujours les pauvres salariés, comme vous, ou plutôt, que vous croyez extérieurs ou étrangers à vous. Mais l’on vous a dressé à désigner des responsables à tous nos maux. Vous vous trompez. Il est encore temps d’ouvrir les yeux.

        Ces dompteurs, qui nous dressent les uns contre les autres, tiennent ce discours par peur que l’on reprenne notre bien commun par une vraie Ré-publique, qu’ils privatisent peu à peu et dont il tirent profit. Ils font de notre monde un enfer mental et relationnel pour nous, car ce sont eux, justement, les premiers voleurs, les premiers assistés, les premiers profiteurs : les puissants, les possédants, les grandes fortunes financières et industrielles. Vous n’avez pas compris ?

        Les crédits d’impôt accordés au entreprises coûtent 30 Milliards d’Euros alors que le déficit de l’assurance des professionnels de la culture est de 300 millions d’Euros : 100 fois moins... Alors qui sont les profiteurs ? On plaisante là...

        Ils n’offrent aucun emploi ; ça c’est leur vocabulaire. Ils DEMANDENT des compétences pour occuper des postes, dont eux ont besoin, pour leurs profits personnels. C’est ce que vous ne semblez pas comprendre, embué par le discours media-FN de bourrage de crâne à l’œuvre 24h/24. 

        Ce sont donc les entreprises qui sont DEMANDEUSES D’EMPLOIS. Pas les salariés. Vous êtes devenus tous bêtes, ou quoi, à regarder TF1 et écouter BFMTV ?

        Donc réveillez-vous, ne vous laissez pas endormir par les sirènes.

        Je connais le monde du spectacle et des industries culturelles en général depuis 25 ans, et des profiteurs, oui, j’en ai croisés. Deux, qui étaient employées à l’année comme secrétaires de production. Donc, qui n’étaient ni des artistes ni des techniciennes. Leur employeur fraudait. Elles, avaient accepté des conditions sine qua non, bien sûr, à cause de la peur du chômage. Vous comprenez ? Si nous fraudions, nous les vrais professionnels, nous serions immédiatement détectés et, pour un papier manquant sur une centaine, nous sommes de suite radiés. Je ne vous souhaite d’aller à Pôle emploi pendant 22 mois en dehors mes jours travaillés, pour prouver votre bonne foi, comme ça m’est arrivé, et à combien d’autres... Notre assurance n’est pas le paradis que vous décrivez. C’est de l’intérieur un enfer, un mauvais système dont il faudrait s’affranchir par un système plus souple, moins cher et plus solidaire.

        Nous sommes à 99% des gens honnêtes et surtout, chose que vous semblez ne pas admettre : nous ne voulons QUE travailler. Disposer d’indemnités d’assurance ne nous intéresse pas. 

        Pourtant nous avons autrefois accepté la proposition, du Medef de l’époque, de devenir des « Intermittents du Spectacle », selon leurs termes à eux, c’est à-dire hyper flexibles et hyper-disponibles.

        C’est cette hyper-disponibilité qu’ils paient en cotisant. Sinon le prix du travail que nous offrons serait beaucoup plus cher... et ils le savent bien.

        Nous assurons leur pérennité économique. II faudrait donc que nous crevions de faim pendant les jours où ils n’ont pas besoin de nos services ? Mais j’ai deux enfants... 

        Je ne comprends donc RIEN à ce que vous dites. RIEN.

        Posez vous cette question : pourquoi tolérons-nous le chômage de masse ? Cela arrange qui ? Cela ne ferait-il pas pression à la baisse sur l’ensemble des salaires ? 

        Il a des systèmes sociaux, en Inde ou en Amérique du Sud où les « profiteurs », comme vous dites, sont ignorés. Dans toute société humaine il y a 15% d’asociaux, chez les fourmis aussi. Elle ne perdent pas d’énergie à les opprimer ou les punir. Elles vont au plus efficace et continuent de travailler en les laissant vivre leur vie.

        Et puis, il ne s’agit pas de me « croire », c’est vous qui croyez les balivernes. Les chiffres que je vous ai donnés sont ceux connus de l’INSEE et je ne pense pas que la cour des comptes laisse passer les anomalies que vous sous-entendez. Là aussi, votre esprit suspicieux semble souffrir d’une ignorance crasse. Comme je vous plains... 

        « Vous dites : Votre assurance n’en est pas une car elle est utilisée au quotidient, au dépens des souscripteurs honnetes »

        Je répète : nous cotisons 2 fois : pendant le travail et pendant les périodes de disponibilités que vous appelez le chômage quotidien. Nous cotisons à la Sécu et à la retraite également sur les assedics. Pas vous. Mais on ne peut pas comparer le régime général et le nôtre. Ce serait idiot. Nous, nous recherchons du travail toute l’année. Vous ne tiendriez pas deux semaines à ce régime. Et puis quoi, vous préféreriez que notre assurance ne servent pas ses destinataires ? Qu’elle aille dans les poches de qui ? C’est absurde encore une fois. C’est justement une vraie assurance par ce qu’elle ne sert pas qu’une fois, en cas « d’accident ». 

        Maintenant laissez-moi vous dire ceci : Ce sont vos commentaires qui ne sont pas dignes, eux, ni constructifs. C’est un tissu d’insultes proférés à ma face, et à la face de tous ceux qui font vos films, vos dessins animés, vos spectacles. Je ne vous donne pas le droit de dire que je n’aurais pas de dignité. 

        Alors la prochaine fois que vous irez voir un film, ou une pièce de Molière dans un festival : huez, crachez sur les artistes. Vous serez plus en accord avec vous-même plutôt que d’applaudir hypocritement. Car le lendemain de la représentation, ils seront déjà au « chômage, » comme vous dites, ces feignants, ces bons à rien, ces profiteurs ; et c’est la peur au ventre de ne jamais remonter sur scène qu’ils penseront à vous. 

        Mais soyez sûr qu’un jour, si vous avez le malheur d’être du mauvais côté de la barricade, moi non plus je n’hésiterai pas à tirer.


        • bnosec bnosec 28 mars 2014 08:10

          Arrétez de me prendre pour un con.

          Arrétez de me donner des cours d’économie pleins de préjugés.

          Arrétez de croire que les chiffres officiels sont une vérité ultime.

          Arrétez de comparer l’homme à la fourmi.

          Arrétez de donner des leçons de morale à deux sous.

          Oui les crédits d’impôts aux entreprises et tout le toutim sont une honte. Tous les profiteurs de tout poils sont toujours prompts à rappeller qu’il y en a qui profitent plus qu’eux, un grand classique de l’esbrouffe sémantique.

          A vrai dire, je n’ai jamais eu de TV depuis le jour où j’ai vécu seul, mais je ne vais également plus voir vos spectacles vivants. Tellement conventionnels, une rengaine sans cesse répétée, même les fausses provocations restent immuablement dans le même moule philosophique. La majorité des artistes sont issus des mêmes moules idéologiques et gare aux déviants dans votre métier. Aucune ouverture d’esprit, aucun sens critique...

          Comme vos semblables vous prenez de haut vos détracteurs en méprisant la pensée qui n’est pas votre pensée unique. Vous tentez de discréditer votre interlocuteur en lui inventant un personnage qu’il n’est pas. Mais vous pensez tellement tout savoir mieux que les autres...

          Est-ce si difficile de dire : « Oui, c’est vrai, nous sommes privilégiés. Oui, c’est vrai, en ces temps difficiles, nous admettons qu’une révision de notre statut de privilégié est envisageable » ?

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