Lettre ouverte à celles qui oublient superbement les pauvres messieurs !
Quand le ridicule passe, tout est possible... Une association, « Parité et appellation des femmes-PARIS", réclame tout simplement « la fin de la distinction entre Madame et Mademoiselle »... Mais, et la question reste posée, qu’en est-il des messieurs qui sont superbement oubliés ?
Très chère Yvette,
Permettez-moi de vous interpeller ainsi ! Eh oui... Je me vois contraint d’éviter soigneusement d’utiliser ces termes, Madame ou Mademoiselle, pour la simple raison que vous cautionnez un texte revendicatif : « Parité et appellation des femmes », qui, à l’initiative du collectif Parité et appellation des femmes-Paris, circule sur Internet depuis le 5 avril 2006... En effet, cette pétition, qui vise à supprimer de tous documents administratifs ce terme, Mademoiselle, si infamant à vos yeux, réclame tout simplement « la fin de la distinction entre Madame et Mademoiselle... Sur l’enveloppe qui vous sera adressée, je devrais également faire de même, si cette idée était définitivement adoptée...
Très chère ministre,
Bien que vous ayez occupé le poste de ministre de la Condition féminine, j’hésite à vous interpeller ainsi sans faire précéder le mot ministre par le terme Madame... En effet, j’ai vraiment trop peur de vous froisser inutilement, non pas que ce terme soit offensant en soi, mais parce qu’il est ambigü, du fait de son utilisation au féminin comme au masculin, puisqu’il s’orthographie de la même manière...
Très chère députée,
Bien que vous soyez une élue du peuple français, j’invoquerai les mêmes craintes pour formuler les mêmes hésitations... Cependant, le terme député peut être accordé au masculin ou au féminin par l’ajout ou la suppression du -e final depuis une décision du gouvernement Jospin...
Très chère Yvette,
Ce terme mademoiselle est si choquant à vos yeux que vous voulez cautionner à tout prix sa suppression de toute correspondance administrative et officielle au nom de « la parité qui commence par l’appellation des femmes »... C’est votre droit le plus strict !
Cependant, permettez-moi de vous demander :
- si par ce biais, vous ne vous faites pas la complice de quelques féministes ultra-dures qui détestent la gente masculine à un point tel qu’elles veulent l’humilier en toutes occasions ?
- si par ce biais vous ne cherchez pas vous faire la complice de certains groupes féministes qui désirent détruire les fondements mêmes du mariage entre un homme et une femme totalement consentants, qui désirent fonder une famille ?
- si par ce biais, vous ne cherchez pas tout simplement à vous faire la complice de certains qui attisent la haine entre les hommes et les femmes ?
- Que devrais-je dire, moi, le pauvre monsieur, qui se fait constamment envoyer des correspondances ou des documents administratifs, qui lui sont adressés à ses prénom et nom précédés du terme Monsieur ? Il n’y a pas de quoi en faire un fromage : c’est dans l’ordre des choses !
Qu’aurais-je dû dire, moi, le pauvre gosse ou l’adolescent que je fus, lorsqu’on m’appelait constamment gamin, mon petit ou jeune homme ? Qu’aurais-je pu dire également lorsque, sur mes dossiers scolaires, on faisait précéder mes prénom et nom par les termes : l’enfant, l’écolier ou l’élève ? Là-dessus, il n’y a pas de quoi faire un fromage : c’est aussi dans l’ordre des choses !
Que devrais-je dire, moi, le pauvre monsieur, lorsqu’on m’adresse des correspondances ou des documents administratifs trop souvent à mes prénom et nom précédés, par erreur, du terme Madame ? Il y a pas de quoi en faire un fromage ! Pourtant, je pourrais sentir fort marri et fort offensé par cette si « indigne » humiliation subie très souvent à cause du prénom ambigü choisi par mes parents !
Avant de nous inviter à signer une pétition prônant ce genre de mesurette, qui, si elle était votée à l’Assemblée nationale et au Sénat ou au Parlement européen, serait une loi nationale ou une directive européenne attentatoire aux libertés individuelles de toute femme responsable voulant ardemment être appelée tout simplement, pour diverses raisons, soit mademoiselle, soit madame, il y a des problèmes beaucoup plus urgents à régler en faveur du respect de la femme...
Le sort des femmes battues, celui des jeunes filles de nos banlieues-dortoirs sont les maux les plus visibles de cette condition féminine mise à mal dans notre société en proie à la précarisation, au chômage, à l’augmentation de la misère, à l’islamisation de certaines cités, à l’insécurité croissante et à la cherté de la vie...
- Que dire du peu de place donné aux femmes françaises dans les institutions politiques, quand trop peu d’entre elles siègent sur les bancs de l’Assemblée nationale, du Sénat, de différents conseils généraux et régionaux ou du Parlement européen ? La parité, dont on nous rebat tant les oreilles, n’a pas l’air d’être fidèle au rendez-vous !
- Que dire de ces femmes salariées qui sont en butte à des harcèlements sexuels ou moraux mettant en péril leur maintien dans le poste qu’elles occupent ? Rien n’est réglé, puisqu’elles éprouvent énormément de difficultés à prouver ce genre de délit dont elles sont, plus souvent que les hommes, les victimes désignées !
- Que dire de l’inégalité chronique des salaires, selon qu’ils sont versés, à compétence égale, à un homme ou à une femme ? Une loi existe pourtant : mais est-elle respectée comme elle le devrait ? Ce n’est pas en féminisant leurs mandats électifs, leurs fonctions au sein d’un gouvernement ou leurs fonctions et titres professionnels au sein d’une structure administrative, privée ou associative, qu’on arrivera à améliorer le sort des femmes dans notre société ! Certes, il y a eu d’énormes progrès dans la fonction publique, dans tous les corps de l’Armée française (sauf dans la Légion étrangère), dans la Gendarmerie nationale, la Police nationale, dans les grandes entreprises publiques, puisque les femmes ont très facilement accès à des carrières diverses, occupées auparavant par des hommes uniquement... Mais il reste tant à faire pour la condition féminine...
Très Chère Yvette,
Permettez moi de décliner tout simplement votre invitation à signer la pétition si originale lancée à l’initiative du collectif Parité et appellation des femmes-Paris...
Ah ! J’allais oublier le plus important ! Mon prénom, qui peut être attribué aussi bien à un homme qu’à une femme, s’orthographie de la même manière dans les deux cas... Pourriez-vous m’expliquer comment l’administration pourra faire la différence, en ce qui me concerne ?
Vaste problème, pour trouver une réponse claire à cette question, très chère Yvette, d’autant que, dans la démarche pour le moins étrange des auteurs de cette pétition, on nous a tout simplement oubliés, nous, les messieurs !
Dominique Dutilloy
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