• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Manque d’eau

Manque d’eau

De retour du Sénégal, j’aimerais témoigner de ce que j’ai vu et vécu là-bas et dont "on" ne parle pas assez à mon sens.
Un matin, une Sénégalaise vient me demander si elle et ses sœurs et ses cousines peuvent venir à la maison prendre un peu d’eau car, là-bas, les coupures d’électricité et d’eau sont monnaie courante (banlieue de Dakar, les Almadies).
Je lui dis tout de suite que oui.
Et je regarde, ahurie, une colonne de femmes et enfants, seaux sur la tête, pomper au tuyau du jardin. Elles étaient tellement excitées qu’elles ont cassé tout le système d’arrosage ; elles avaient tout arraché dans leur précipitation.
Début : 9 heures.
A midi, le jardin était complètement envahi ! J’avais l’impression que le village de N’Gor passait à la maison !
Ce qui m’a le plus marqué, ce n’est pas tant que tout le village était "frère, sœur, cousin, cousine", mais deux faits :

- la voisine (une Sénégalaise riche) a refusé de faire la même chose, c’est-à-dire donner à ces gens un peu d’eau pour se laver et se nourrir ;

- les Sénégalaises, et surtout la jeune génération, me regardaient avec haine. Pas de bonjour, pas de merci, pas de sourire.
On m’en voulait d’être une Blanche qui avait de l’eau à profusion.

Comment leur en vouloir ? Ces gens-là n’ont rien. Parfois, 20 heures d’affilée sans eau, sans électricité : comment se laver, laver les bébés ? Comment boire ? Pas d’argent pour acheter des bouteilles d’eau...
Le pire, c’est que c’est pendant la période des pluies - il fait entre 30 et 40° parfois - que les coupures ne cessent pas.
Ils n’ont pas les moyens d’acheter un groupe électrogène...
Comment peut-on regarder cela sans broncher ? Tout le monde le sait et tout le monde laisse faire...
C’est indigne de l’homme. Pense-t-on en Occident que le racisme n’existe que dans un sens ? Il n’y a pas à chercher loin pour comprendre cette haine raciale...
Je suis parfois très triste de faire partie de l’humanité ; je suis défaitiste et pessimiste...
Je continue de les aimer ; ils sont mes frères et sœurs.
Le Sénégal, comme tant d’autres pays (et il n’est pas le plus à plaindre !), est "oublié".
Sophie


Moyenne des avis sur cet article :  3.97/5   (70 votes)




Réagissez à l'article

29 réactions à cet article    


  • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 26 juin 2008 13:05

    Vous voulez dire que les Sénégalais sont racistes envers les Blancs européens parce que ces dernier ne viennent pas au Sénégal pour construire les réseaux d’eau et en général pour installer les infrastructures qui sont insuffisantes ?


    Lorsqu’au XIXème siècles les Européens ont commencé à généraliser la construction des réseau d’eau ils l’ont fait tous seuls, dans tous les pays européens, plus ou moins vite, mais toujours avec détermination. Même les pays européens les moins prospères étaient capables de construire leurs infrastructures.


    Il y a deux attitudes :

    • aide toi et Dieu t’aidera,
    • mendie.

    Ces appels incessants à venir à l’aide aux Africains sont indécents. Car quelle est la cause principale de la misère des Africains ?


    L’article parle du malheur mais est-ce que pour autant on n’a pas le droit de dire la vérité qui est que les Africains sont responsables de leurs malheurs ?


    Les aides massives que les Européens fournissent à l’Afrique sont destinées à nourrir, abriter, instruire et donner des soins de santé aux Africains. Le résultat de toutes ces aides est que la population africaine se multiplie à une vitesse jamais et nulle part ailleurs constatée dans l’histoire de l’humanité. Le soutien financier massif destiné à l’Afrique inclut l’aide humanitaire et les prêts qu’obtiennent les États africains, mais que les gouvernements des États européens finissent par rembourser sur décisions de ceux qui sont au pouvoir en Europe (en vérité : les contribuables européens remboursent). Le fait que ce soutien financier massif, qui est en augmentation constante depuis des décennies, ne parvient pas à réduire la pauvreté sur le contiennent africain, permet de poser la question : les Africains sont-ils capables de se prendre en charge ? Le résultat factuel de ces aides est que la population africaine, parce que ça masse croit de façon incontrôlée, augmente sans cesse la pression des flux d’immigration depuis l’Afrique vers l’Europe.


    Certaines études font penser que la fécondité d’une population baisse lorsque les conditions économiques s’améliorent. Cependant aucune croissance économique n’est capable de suivre la croissance explosive de la population en Afrique. L’écart entre l’augmentation de la population africaine et la croissance économique africaine, est la raison principale de l’augmentation permanente de la pauvreté des Africains. Désormais, la pauvreté des Africains a comme cause principale la fécondité non maîtrisée de la population.


    Autrement dit : les démographes constatent dans les faits que la notion de transition démographique n’est pas applicable en Afrique. C’est une question d’évolution des mentalités. Ainsi les démographes se basent sur les données économiques et sociologiques (donc sur le contexte de civilisation et le contexte culturel) pour estimer l’évolution des tendances démographiques. D’après ces études, les démographes prévoient généralement que l’évolution des mentalités en Afrique sera très lente et que le pic des populations en Afrique ne sera toujours pas atteint en 2100, date à laquelle les Africains seront selon les estimations moyennes entre 2,2 milliards et 3 milliards (ou entre 15 et 25 milliards dans les cas extrêmes, peu probables mais pas impossibles).


    Voici une estimation moyenne de l’évolution démographique selon les experts de l’ONU, si l’Afrique voulait bien rapidement descendre au taux de fécondité de 2,1 enfants par femme :
    « dans l’hypothèse du scénario moyen, la part de l’Afrique dans la population mondiale doublerait d’ici à 2300, passant de 13% actuellement à 24%. Celle de l’Europe tomberait de 12% à 7%, et l’Inde, la Chine et les États-Unis resteraient les États les plus peuplés. »


    Le passage cité dans le paragraphe précédent est extrait du Communiqué de presse de l’ONU, en langue française, qui explique que le scénario démographique « moyen » prévoit 9 milliards d’habitants sur la planète en 2100, mais comme le précise le sous-titre : la population mondiale pourrait éventuellement « atteindre 44 milliards vers 2100 » car ce n’est pas exclu, notamment à cause de la fécondité des Africains qui en 2100 pourraient dans le cas extrême représenter plus de la moitié de la population mondiale (cette croissance extrême des populations Africaines ne sera possible que si les autres branches de l’humanité s’organisent pour fournir la nourriture nécessaire aux Africains et peut-être aussi apparemment - d’après ce que suggère cet article - pour fournir l’eau).



    En effet le scénario, que les démographes qualifient de « moyen », qui s’appuie sur l’hypothèse de 2,1 enfants par femme n’est que peu probable notamment parce que les mentalités africaines n’acceptent pas la baisse du nombre d’enfants.


    La fécondité en Afrique ne pourra donc baisser de manière contrôlée que s’il y a intervention autoritaire des pouvoirs publics en suivant l’exemple de ce qui a été fait en Chine. Rien ne permet de présager en Afrique cette intervention autoritaire des pouvoirs publics.


    Par conséquent le scénario suivant, qui n’est pas du tout certain, est cependant plausible : la population africaine continuera de croître à un rythme tel que les famines d’intermittentes deviendront endémiques et généralisées à l’ensemble du continent. Les famines créeront des conditions sociales insurrectionnelles. Des guerres deviendront endémiques en Afrique. Les famines et les guerres se chargeront de faire baisser le nombre d’Africains pour atteindre l’équilibre entre la capacité des Africains à se prendre en charge (notamment en ce qui concerne les besoins alimentaires) et leur capacité à se reproduire.


    Certains diront que les Africains ont le droit, s’ils le souhaitent, de se multiplier autant qu’ils le veulent. Sur les territoires qui sont sous leur gestion ils ont le droit d’organiser leur société comme il leur plait. Les Africains ont le droit de se multiplier autant qu’ils le souhaitent. C’est certain. Mais alors ils doivent assumer les conséquences de leur choix, ils ne doivent pas demander aux autres branches de l’humanité de financer les moyens nécessaires à la survie de la masse croissante des Africains, ils ne doivent pas chercher à déverser leur trop plein de population sur l’Europe.


    Il faut savoir que d’une population de 130 millions en 1900, la population de l’Afrique est montée à 780 millions en 2000, puis 950 millions en 2008 et devrait d’après les projections - qui tiennent compte des guerres sporadiques et des famines régionales ainsi que des épidémies telles que le SIDA - largement dépasser 2 milliards d’habitants en 2100. L’explication de cette pente montante si abrupte est dans le fait que le taux de fécondité moyen en Afrique est actuellement proche de 5 enfants par femme. Par exemple, le Niger a très peu de surface cultivable et très peu d’eau disponible pour l’agriculture, pourtant le Niger est le pays avec le taux de natalité le plus élevé au monde : 7,9 enfants par femme. À ce taux-là la population double environ tous les 20 ou 25 ans. À l’évidence la priorité en Afrique est dans la baisse de la natalité.


    Pour mieux éclairer le problème que se créent les Africains avec le taux de fécondité moyen d’environ 5 enfants par femme, il faut rappeler qu’en Europe le taux de fécondité moyen est actuellement de seulement environ 1,3 enfant par femme.


    Le graphe suivant centralise les données démographiques mondiales fournies par divers organismes officiels spécialisés dans les études démographiques, dont notamment la « Population Division » des Nations Unies et l’INED à Paris :

    Taux de fécondité dans le Monde.



    Ce graphe est extrait de l’article « Démographie et immigration : suicide collectif des Européens » qui a été publié sur AgoraVox.




    Et j’ajoute que concernant les crises alimentaires qui commencent à se propager dans certaines régions de la planète la solution écologique et de bon sens est la suivante : le nombre d’habitants d’une région de notre planète ne devrait pas dépasser la capacité de ces habitants à se prendre en charge de façon autonome, y compris sur la question de la production de nourriture .


    Il n’y a qu’une solution : la réduction des naissances dans les régions où les populations ne sont déjà pas capables d’assurer leur propres moyens de survie. Les aides au développement devraient exclusivement viser cet objectif prioritaire de réduction des naissances ce qui d’ailleurs contribuerait rapidement à réduire la pauvreté endémique de ces régions.
     

     

    Il serait temps que les Africains se prennent en charge au lieu de compter sur l’aide venue d’ailleurs.

     


    • Sophie Sophie 27 juin 2008 08:05

      Effectivement, ce serait une solution possible ??? Encore faudrait-il que leur gouvernement leur donne les moyens de gérer le taux de natalité... Pas les moyens de s’acheter des moyens contraceptifs, pas le droit à l’avortement...

      Pour info, je crois bien avoir lu qq part que le taux de natalité en Inde, en Chine est autant égal et pourtant ces deux pays sont ou sont en passe de devenir les premiers modèles de croissance économique, non ?

      Quant à dire que les européens n’y sont pour rien, pas d’accord, on les a tellement "pillés", on s’est tellement servi d’eux !!! On les a laissés "exsangues", revoyez votre histoire ! Et on continue, on déverse nos déchets chez eux comme s’ils étaient une gigantesque poubelle !

      Ne croyez-vous pas que les "expats" français (ou côlons au choix) y sont un peu pour qq chose ? Pas qu’eux, évidemment ! Allons, nous ne sommes pas de petits anges qui sont partis en Afrique juste pour les aider ! Faisons "mea culpa", SVP !

      Les Africains ne sont pas nés avec un gène "mendie" et un autre "usurpe tout aux blancs" !!!

      Sophie


    • MAIKEULKEUL 26 juin 2008 17:14

      @l’auteur

      Je vois que vous ne connaissez rien à ce pays

      Réfléchissez à l’attitude de la Sénégalaise qui pourtant, je peux vous l’assurer, doit partager elle aussi.

      Quand vous serez plumée, merci de refaire un petit papier pour nous tenir au courant 


      • Sophie Sophie 26 juin 2008 18:52

        30 ans dans ce pays et je ne le connais pas ???

        Ne me faites pas rire...


      • laloutre 26 juin 2008 19:05

        Mon dieu !! je vous souhaite une longue et heureuse vie dans un monde dans lequel aucune ressource vitale ne manque, dans lequel on se demande en se réveillant le matin si nous allons mettre une chemise rouge ou verte quand certains se demandent s’ils survivront ...

        Victor Hugo disait : Il y a deux manières d’ignorer les choses : la première, c’est de les ignorer ; la seconde, c’est de les ignorer et de croire qu’on les sait. La seconde est pire que la première.


      • Annie 26 juin 2008 18:38

        Chaque fois qu’il y a un article sur l’Afrique ou la pauvreté dans le monde, on retrouve les mêmes réactions. C’est la faute des africains, parce qu’ils se multiplient trop, de leurs dirigeants corrompus parce qu’ils s’en mettent plein les poches, etc etc..

        Et nous les pays occidentaux, nous venons à leur secours pour les aider à se sortir de la misère. Pas exactement. Nous essayons de développer leur économie pour qu’ils puissent nous acheter la marchandise que nous ne pouvons pas fourguer ailleurs ; nous sommes pris à la gorge économiquement, et ces pays représentent des marchés potentiellement très lucratifs. Ce qui explique que la Chine est si présente sur le continent africain. Ce n’est certainement pas par bonté d’âme. Dans la même lignée, les grandes multinationales prospectent également des opportunités commerciales. Par ailleurs, en les aidant à se développer, l’espoir est de juguler l’immigration. Autant de raisons pour avoir une vue relativement cynique de l’aide au développement.

        Le contrôle des naissances est une des solutions, mais cela ne peut pas être la seule. Tant que les taux de mortalité seront aussi élevés en Afrique, il est à craindre que les taux de natalité continuent à s’aligner dessus. Même avec une amélioration des conditions économiques, et à condition qu’elle soit généralisée et non pas le fait d’une minorité, il y aura quand même un décalage avant que se produise un nivellement.

         


        • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 27 juin 2008 00:09

           

          « Tant que les taux de mortalité seront aussi élevés en Afrique, il est à craindre que les taux de natalité continuent à s’aligner dessus. »

           

          Malheureusement il y a manifestement une incompréhension des faits.

           

           

          Si les taux de natalité étaient alignés sur les taux de mortalité alors il n’y aurait pas de croissance de la population.

           

          Rappelons les faits connus : d’une population de 130 millions en 1900, la population de l’Afrique est montée à 780 millions en 2000, puis 950 millions en 2008 et devrait d’après les projections - qui tiennent compte des guerres sporadiques et des famines régionales ainsi que des épidémies telles que le SIDA - largement dépasser 2 milliards d’habitants en 2100, dans les scénarios extrêmes des démographes, si les Africains ne changent pas de mentalité et persévèrent dans une trop forte natalité (il semble que c’est vers quoi on s’oriente) et à condition que les autres branches de l’humanité arrivent à subvenir aux besoins vitaux des Africains pour leur éviter de mourir dans les famines, l’Afrique comptera 25 milliards d’habitants en 2100 – mais cette multitude vivra obligatoirement dans la misère et dépendra entièrement des aides venant d’ailleurs.


        • Sophie Sophie 27 juin 2008 08:09

          Merci pour ce commentaire réaliste...

          En effet, le Japon a signé un contrat avec le Sénégal il y a qq années : nous vous construisons un immense stade de football et nous pouvons racler les fonds de l’océan bordant vos côtes pendant 5 ans : résultat, plus de poissons (ce n’est pas le seul facteur évidemment) donc plus de nourriture principale !

          Sophie


        • Sophie Sophie 27 juin 2008 08:16

          "Dans un scénario d’évolution linéaire, l’Inde devrait être, en 2025, le pays le plus peuplé du monde avec 1,4 milliard d’habitants..."

          "En 2025, le continent africain comptera plus de 1,5 milliard d’habitants."

          Source : J. Attali - "Une brève histoire de l’avenir"

          Un pays (l’Inde) égalerait à peu près en population un continent (l’Afrique). Nous n’avons pas les mêmes sources de renseignements visiblement...

          Sophie


        • Sophie Sophie 27 juin 2008 08:24

          Je voudrai bien faire un parralèle si vous le permettez :

          - l’assistanat des africains par les européens et autres,

          - l’assistanat des français par leurs services publics,

          Vous remettez-vous en cause là-dessus ? Pensez-vous que les français se remettent en cause ? Pas la majorité, manifestement...

          Il est certain que cela entraîne la "fainéantise" comme vous dites !

          Savez-vous pourquoi on peut dire effectivement qu’ils ont été "assistés" et sont devenus "fainéants" ? Pour qu’ils nous fichent la paix pendant qu’on leur pompe tout ce qu’il y a de bon à prendre.

          Prenez un enfant, faites lui tout de sa naissance jusqu’à 20 ans et vous verrez le résultat : est-ce la faute de l’enfant ou des parents ?

          Sophie


        • Sophie Sophie 27 juin 2008 10:36

          C’est vrai, je m’incline devant votre commentaire... car de ttes façons, on tourne en rond... c’est ça qui est si triste... mais je continuerai d’être bonne et je ne regrette pas ce que j’ai fait... Pour moi, c’est une victoire personnelle sur le monde que de continuer à être "bon" tout en essayant de ne pas être trop "con" !


        • patroc 26 juin 2008 20:56

           L’eau devient de plus en plus rare... Demain, imaginez ce que cela sera (on s’entretue pour l’or, alors pour l’eau, besoin vital !...)... Partager, c’est le mieux...


          • HELIOS HELIOS 26 juin 2008 23:40

            et si on mettait un peu de poudre de "pilulle", dans l’eau ?


            • aml 27 juin 2008 00:49

              C’est terrible, que pourrait-on faire à part les rapatrier ?

              Et quand on prend en charge une population fragile, qui va les occuper dans notre société qui a d’autres préoccupations moins vitales ?

              Certainement ceux qui y trouveraient un intérêt en les exploietant...

              Mais un jour ils seraient comme nous et ils regretteraient leur terre de naissance : Arride mais exprimant une liberté et une apartenance qu’ils ne retrouveront nul part ailleurs...

              Ceux qui n’acceptent pas de mourir de soif chez eux, il faut les aider à trouver une oasis ailleurs où l’eau, la nourriture ne sont pas un problème. Ceux qui s’y refusent il faut leur accorder toute l’admiration et le respect qu’ils méritent...

              Mais si nous sommes vraiment humanistes, sauvons les enfants en attendant qu’ils décident par eux-mêmes...

               


              • aml 27 juin 2008 01:42

                Et bien, il faut s’exprimer !

                Moi ce témoignage m’ammène à me remettre en question. Et comme d’hab. la conclusion, c’est "continue à vivre ce que tu vis, tu portes déjà ta croix’.

                Ceux qui ne sont pas d’accord doivent s’expliquer... Moi j’essaye de m’imaginer tant bien que mal être Sénégalaise...

                Qu’est ce que j’attends, qu’est-ce que je fais... Je n’en sais rien, je ne suis pas Sénégalaise. Et puis il me semble que le Sénégal n’est pas le pire endroit de la Terre...

                Ici et ailleurs aussi on pourrait faire une parallèle... L’article ne prétend pas décrire l’ensemble de la population, mais juste une anecdote. Est-ce que Sophie, l’auteur , confirme ? Est-ce que c’est vous qui portez un jugement sur mes pensées ? Je ne le pense pas, votre article est complètement descriptif, sans jugement, juste une expérience qui vous a marquée... Je crois. Et qui me fais réfléchir mal ou bien, mais quelle importance, je n’y peux rien de toutes façons...

                Mais si là, chez moi, il y avait un grave problème d’eau ou d’alimentation ou de santé, quelle serait ma réaction ?

                Personnellement, si j’ai des enfants et que leur vie en dépend, je pense à eux, je voudrais trouver un lieu meilleur, mais chercher à bouger est-ce possible ?... Alors je me résigne, je voudrais bien perdre ma liberté pour assurer leur survie. Et c’est aussi ce que je fais dans un milieu bien plus privilégié. Je suis à la portée des exploitants...

                Sinon, je reste et je lute pour améliorer la vie de ceux qui restent... Je ne critique pas les privilégiés de la planète, je ne les hais pas... Si je suis envieuse, je les prends pour modèle, mais il n’y a pas de ressources, alors quoi ? On hait le reste du monde ? Non, il y a forcément quelque chose à faire et par soi-même sans se vendre, sans perdre sa dignité... Mais comment puis-je savoir ? Je ne le vis pas.

                Evidement, c’est très théorique, pourtant, si je n’avais pas tant de responsabilités, j’irai là bas et je serai jugée, on ne m’accepterait peut-être pas et que pourrai-je sinon empirer les choses ? Je n’ai pas le "pouvoir" et qui l’a ?

                J’imagine bien de grands solutionneurs préconiser de grandes solutions...


              • Gasty Gasty 27 juin 2008 07:49

                Arrêtons demain l’alimentation en électricité et l’approvisionnement en eau par les canalisations dans notre territoire.

                J’aimerais qu’on me dise combien il y aura de survivant au bout de 1 an dans notre beau pays ?


              • Gasty Gasty 27 juin 2008 08:23

                Que penser si c’était le cas " Ils avaient toute l’ infrastructure et ils ont été incapable de la remettre en service" !

                Si il n’y a pas une volonté politique capable d’ organiser la société, rien ne peut aller. N’est-ce pas le cas dans les pays africains. Aurions-nous notre part de responsabilité hier et aujourd’hui encore ?

                L’histoire de notre pays avec très peu d’habitants a connu des périodes de famines et de fléau. Il faut dire que les structures en royauté de l’époque n’était pas là pour organiser la société mais seulement distribuer quelques privilèges à la cour et affirmer son pouvoir, celui que l’on s’octroi.

                Nous devrions nous méfier.

                 


              • Sophie Sophie 27 juin 2008 08:26

                Très beau ressenti à mon sens...


              • Sophie Sophie 27 juin 2008 08:43

                Je confirme... quoique cela à mon avis devient représentatif de ce qui commence à se passer là-bas.

                On a pillé le Sénégal, on donne au gouvernement des aides et on sait bien évidemment à qui profite ces aides, on sait très bien pourquoi il y a des coupures d’eau et d’électricité...

                Le tourisme sexuel est devenu une triste réalité...

                Rappelons-nous les centaines d’années d’esclavage de ces malheureux... (une autre forme subsiste)...

                Ah on pourrait accuser et dénoncer tant d’autres choses et tant de gens !

                Mais ceci est fait et l’urgence serait qu’avant qu’une guerre civile ne soit déclarée ou avant qu’on assassine les blancs, on aide ces pauvres malheureux comme je l’ai fait... On dit toujours qu’une petite goutte d’eau n’est rien mais ce sont les petites gouttes d’eau qui remplissent à ras bord un seau ! Alors, comme vous l’avez compris, je ne juge rien, je fais...

                Et vous avez raison, ils sont mieux chez eux que chez nous, je crois...

                Je n’ai pas baissé les yeux devant le regard haineux, dédaigneux, méprisant, de ces jeunes filles ; pour la bonne raison que la politesse était de rigueur ! Mais c’est vrai que j’ai eu envie de le baisser, mon regard, parce que j’arrive à me mettre à leur place et ce que je vois me met en colère... (sous-jacente de la souffrance)...

                Je crie juste que des bébés sont morts devant moi parce qu’ils étaient déshydratés !

                Sophie

                 


              • MAIKEULKEUL 27 juin 2008 10:37

                A mon avis, l’auteure nous raconte des histoires

                Elle n’a jamais mis le pied au Sénégal, sauf pour s’y dorer au soleil une fois ou deux

                Dans son délire de se regarder le nombril, elle parle, elle parle, elle parle, et sort des inepties du style "esclavage", "tourisme sexuel" etc...

                Ce sont les lieux communs véhiculés par les ONG pour faire pleurer le chaland et lui taper l’argent nécessaire pour vivre grassement dans ce pays, avec 4X4 rutilants, et frais de restaurant+++

                Je m’étonne que l’on n’est pas encore eu droit à la pédophilie !!!!

                VRAIMENT LAMENTABLE


                • Sophie Sophie 27 juin 2008 10:40

                  Je suis née au Tchad, j’ai habité le Niger, habité le Sénégal et voyagé alentour...

                  Pauvre imbécile !


                • MAIKEULKEUL 27 juin 2008 11:01

                  Merci pour le compliment

                  J’ai visé JUSTE

                   


                  • Yann 27 juin 2008 11:49

                    Ayant eut la chance de faire connaissance à Paris avec un sénégalais qui se trouvait être chef de sa famille (au Sénégal), j’ai eut l’occasion de me rendre plusieurs fois (en vacance) dans son pays, mais pas du côté touristique, ni de celui des quartiers aisés de Dakar où fleurissent les villas, à côté de l’aeroport.

                    Moi et ma femme avons séjourné plusieurs fois dans la famille (Peulh) de mon ami, où le sol de la maison, de toutes les maisons de la rue, et de la rue elle meme est fait de sable. Le menu est presque toujours riz au poisson, avec quelques fruits. L’eau est coupée la majeure partie de la journée, obligeant les filles de la maison à se relayer la nuit pour remplir les quelques grands bidons que l’on vide en taches diverses pendant la journée. L’électricité est généralement disponible la nuit (et pas toujours coupée le jour), ce qui permet au grand frigo acheté il y a quelques annees par mon ami de produire de la glace que la famille vent sur les marchés. Somme toute, il règne une ambiance sympathique et très familliale où 25 à 35 personnes cohabitent selon les arrivées et les départs des parents, amis, parents d’ami et ami de parent transitant plus ou moins longuement entre Dakar et le reste du pays. La maison est bien organisée, les taches domestiques, non assistée par nos outils modernes tels que machine a laver, fer a repasser, cuisine amenagee, etc, y sont pénibles mais distribuées à tour de rôle — ce qui signifie en passant que plus il y a de parents à séjourné en longue durée, moins les tours tombent souvent —

                    Ce premier paragraphe ne me sert qu’à dresser un tableau pour exprimer les quelques points qui m’ont interpelés :

                    • A notre départ, plutôt que de décider nous mêmes d’un cadeau pour notre famille d’accueil, nous avons décidé de leur laisser une certaine somme d’argent afin qu’ils en fasse ce qu’ils veulent. Plutôt que de s’acheter une machine à laver, un paneau solaire et un tranfo, ou plus simplement une citerne qui leur permette d’augmenter leur capacité en eau, voire d’en revendre à leur voisinage en cas de penurie, ils ont remplacé leur television (noir et blanc à l’image instable) par un nouveau modèle (en couleur et avec une image stable). Ils ont donc fait passer une amélioration du divertissement avant une amélioration du confort domestique, ce que je ne vais certainement pas critiquer (ce sont des humains adultes et responsable, avec leurs propres priorités). J’ai simplement trouvé intéressant de voir que le besoin de se divertir, d’autant plus quand on mène une existence relativement pénible, est un moteur important souvent ignoré par les sociologues ou les articles parlant de "ce que les africains ont besoin" sans le leur avoir demandé.
                    • Deuxièmement, les contraintes de la structure sociale : une naissance, un mariage, un décès, mais aussi l’arrivée d’un parent non rencontré depuis longtemps, où le départ d’un membre de la famille pour un pays lointain (genre la France), chacun de ses évènements se traduit par des receptions familliales et le plus souvent par des célébrations religieuses, or :
                      - cette organisation a un coût,
                      - les cadeaux fait pendant ses évènements ont un coût, j’ai observé que les sénégalais distribuaient traditionellement leur argent au chef de la mosquée, aux parents proches, aux amis les mieux habillés, aux parents qui ont sué le plus pour aider à l’organisation, aux jeunes qui mettent le plus d’ambiance dans la fête, etc, etc, etc, la liste est aussi longue que la poche des organisateurs le permet.
                      - naturellement, plus la famille est nombreuse, plus les évènements sont fréquents
                      - il n’est pas rare qu’il n’y aie dans une famille qu’un ou deux revenus salarial stable (ou supposé tel), souvent venant d’un imigré en France (comme mon ami par exemple, qui vit de petits boulots "a la dure" en France, mais est considéré comme un riche chaque fois qu’il ose revenir dans son pays).
                       

                    De mon point de vue d’ingénieur les chefs de familles (supposés exercer un contrôle absolu sur les finances familiale) à moins d’avoir effectivement un revenus régulier et conséquent, doivent éprouver des difficultés considérables à épargner la moindre somme, tant cette vie sociale les prend au porte-monnaie continuellement. D’autant plus qu’une famille aisée sera davantage sollicité par les amis et les parents, directement (en participant aux evenements) ou indirectement (en hebergeant les parents dans le besoin, les connaissances de passage, ou en soutenant tel ou telle marabout ou mosquée). La coutume appelle des dépenses aussi déraisonnables que quasiment incontournables, car ne pas participer aux evenement sociaux est très délicat : ternir l’image de marque sociale ou religieuse de la famille, ou tout bêtement "paraître pauvre", c’est un peu comme de décider soit-même de s’excommunier du temps de l’inquisition, c’est presque inimaginable, d’autant plus qu’un retour de manivelle est plus que probable pour la famille par la suite : dans sa relation dans la rue, à la mosquée, à l’école, sur les marchés. Mais en même temps il est manifeste que cette organisation sociale et ses coutumes entravent l’épargne de la "cellule" familliale (en Afrique, ce sont de grosses cellules smiley). Si on n’imagine que la totalité de la population du pays s’organise de la même manière, la conclusion saute aux yeux : à population égale, la capacité d’investissement d’un tel pays n’a que peu de chance de pouvoir rivaliser avec une société organisée à l’européenne ou à la chinoise. Et c’est exactement ce qu’on observe : le gros capital, au Sénégal comme dans beaucoup de pays d’Afrique "noire", quand il ne vient pas directement de l’étranger est possédé par les imigrés d’origine non-africaine — laissez moi omettre la jetset politico-industrielle afroafricaine pour le moment, car elle n’est pas vraiment representative —. L’état minimaliste des infrastructures, de l’électricité et de l’eau mais aussi du reseau routiers et des transports public (l’auteur doit être bien placé pour voir de quoi je parle) en est probablement une conséquence directe. J’ai eut l’occasion de partager ce point de vue avec un cousin de mon ami. Ce cousin est aujourd’hui chef d’equipe au sein d’une grande exploitation agricole 100% senegalaise. Dans le passé cet homme avait fait une depression nerveuse, et il m’a dit que c’etait parce que sa propre famille, a force de le solliciter l’avait placé en grande difficulté financiere. Il avait profiter de sa maladie pour couper les ponts et migré à St Louis avec sa femme leur fille. Ce n’est qu’un exemple, mais je le trouve illustratif car venant d’un sénégalais d’origine.

                    J’aurai tendance à reléguer la démographie galopante au rang de facette de la lourde coutume sociale, donc je n’appuie pas le controle des naissances comme solution car les naissances ne sont pas la cause première. Sincèrement je ne vois que deux moyens d’aider le Sénégal :
                     - Soit on apprend aux sénégalais à se détacher de leur coutume, avec toute la perte culturelle que cela représente à terme. La preuve que ca marche : les sénégalais des couches aisés sont le plus souvent ceux qui ont fait leurs etudes en Europe, ont rejetté les contraintes de la coutumes en adptant une organization sociale "à l’europeenne". Ce sont les chefs familiaux qu’il faudrait re-former à la gestion financière. A l’échelle d’un pays dont la population parle différents dialecte, et où beaucoup n’ont pas la télévision, c’est un travail long qui s’étalerait sur plusieurs générations. 
                     - Ou bien alors on coupe les ponts : on cesse de les assister avec du capital étranger que leur système social actuel ne leur permet pas de rembourser, et dans le même temps on cesse de profiter de leur système social pour dépecer leur pays, ça veut dire aussi limiter les importations, ah mais alors au pied de la lettre il faudrait aussi cesser de leur fournir des medicaments, la transition passerait par une phase beaucoup plus désagréable humanitairement que ce qui se passe maintenant.

                    Il n’y pas de solution facile : préter de l’argent au Sénégal apauvri le pays, et ne pas lui prêter le rend plus vulnerables aux autres loups de la mondialisation. En tout état de cause, une bonne partie des états africains manquent de garde-fous economiques, et leur manque de financement rend leur administration trop facilement corruptibles. Dans le doute, j’avoue que les problemes de l’Europe m’inspirent davantage de solutions que ceux de l’Afrique, et je rejoins les autres commentaires : si vous vivez dans un endroit, vous êtes le mieux placé pour y faire les améliorations que vous trouvez nécessaires.

                    "Il faudrait..." je ne sais pas comment finir cette phrase intelligemment pour le Sénégal.

                    Comment la termineriez vous Sophie ?


                    • Yann 27 juin 2008 12:05

                      Ah, j’ai oublié un point important : beaucoup de chefs d’entreprise au Sénégal (etrangers ou senegalais) se plaignent que la main d’oeuvre n’est pas fiable, "les travailleurs viennent travailler quand ils ont faim" ai-je entendu plus souvent qu’on l’imagine.
                      Forcément, je rapproche ce commentaires du fait que beaucoup de senegalais sont hébergé dans une cellule familiale étendue. Quoiqu’il arrive : la vie en communauté diminue le besoin de travailler. Pire : en vivant en communauté, ceux qui travaillent sont tenus de distribuer leur revenu au chef de famille (pas très motivant, mmh ?).

                      Pour moi tout est donc lié à l’organisation sociale et à la coutume qui va avec, il n’y a rien à faire tant que ce système est en place, sinon tenter de le changer (mais est-ce désirable ? En Europe les personnes agées se plaignent que leur famille les abandonnent, une situation qui a le mérite d’être impensable au Sénégal...)

                       


                    • Sophie Sophie 27 juin 2008 21:54

                      Tout d’abord, merci beaucoup pour ce long témoignage...

                      Je vivais, moi aussi, du côté de l’aéroport, sur la route des Almadies.

                      Concernant l’histoire de la TV, cela ne m’étonne pas ou plutôt plus ! Ils aiment la musique, les séries locales, les infos... Comme ils ont la mer à portée de main (papotte sur la plage ou pêche en pirogue), c’est une source de distraction dont ils ne se lassent pas. Et d’ailleurs, ne sommes nous pas, nous mêmes, à la recherche éternelle de distraction ?

                      Quand au second point, j’ai rencontré des "chefs de famille" qui n’en pouvaient plus d’assurer et d’assumer leur rôle, celui de "distributeur automatique" car il faut bien le dire, cela arrange parfois cousins et autres ! Ils ne vivent plus qu’à cause de ça : subvenir aux besoins de leur famille, parfois très nombreuse ! Ils donnent à la famille la plus grande valeur, ce qui est tout à leur honneur (ils vénèrent leur marabout aussi !). Mais actuellement, je me suis rendue compte que cela leur pesait de plus en plus.

                      Les détacher de leurs coutumes ? Même réussi, cela, à long terme, les rendraient petit à petit, comme nous, les occidentaux, et je ne sais pas si c’est un service à leur rendre ?

                      Les laisser "se débrouiller" ? Dur dur, au moins très longtemps...

                      Je pencherai vers la première solution parce que je crois qu’ils n’en peuvent vraiment plus et qu’il est peut-être temps pour eux de laisser derrière eux leur culture qui n’est plus en rapport avec le Monde actuel et qui, si belle soit-elle, les a sûrement, comme vous le laissez entendre, empêché d’avancer. Les civilisations ont évolué de tout temps ; la leur stagne depuis... Malheureusement, on sait que "croissance" va avec liberté individuelle et ils ne connaissent pas !

                      "Il faudrait..." Je ne peux pas terminer la phrase, hélas, n’étant ni sociologue, ni économiste, ni politicienne, ni même assez intelligente tout simplement pour trouver, même pas proposer, une solution.

                      Je crois que, par la force, il nous faudrait leur apprendre à gérer les finances, à travailler en pensant au futur et ne pas se suffire du présent (auj nous mangeons, demain, on verra), etc... cela serait horrible pour eux et je ne serai pas ravie d’être du peloton d’exécution, mais si l’on veut que ce peuple survive, n’est-ce pas la seule solution que de les bousculer un peu violemment ? Il nous faudrait encore les aider mais en étant sur le terrain, vraiment, et ne pas leur donner le choix de l’utilisation de ces aides ? Les aider, c’est aussi s’en prendre à leur gouvernement qui on le sait tous est uniquement ivre de pouvoir et de richesse ; cela veut dire alors les aider de façon totalement altruiste, ce qui n’est pas le cas auj. Rappelons-nous les années Senghor : le Sénégal allait "bien", la jeunesse étudiait, les facs étaient de très bonnes facs fréquentées par bcp de français d’ailleurs, la culture accessible, la liberté d’expression plus "libre" (!), l’économie meilleure et mieux re-distribuée. Il y a 30 ans, mon Sénégal à moi était sans violence ; auj, mes enfants, jeunes adultes, ont peur de marcher dans Dakar... Les gens des campagnes restaient dans leurs campagnes, bon an mal an ; auj, ils fuient les campagnes pour regagner la capitale (d’ailleurs, Wade veut que ce soit Thiès, ce qui veut dire bcp bcp d’argent pour construire le nouvel aéroport ce qui à mon sens n’est pas la priorité) où ils ne trouvent ni boulot, ni à manger.

                      Franchement, je me creuse la tête pour rien, je ne trouve pas de solution pour sauver le Sénégal et par extension l’Afrique.

                      Alors, Yann, je continue de faire à ma petite échelle ; ma famille idem.

                      Et j’attends bêtement que quelqu’un trouve la solution à ma place !

                      Tristement,

                      Sophie

                       

                       

                       

                       


                    • Tristan Valmour 27 juin 2008 13:23

                      Bonsoir Sophie

                       

                      J’ai comme vous une grande expérience de l’Afrique. En partie du côté de la vie purement africaine, en partie du côté de la vie d’un Blanc en Afrique, donc privilégié. Quoi qu’ un certain nombre de Blancs vivent selon les conditions locales sans pouvoir améliorer leur statut.

                       

                      Je pense que votre générosité vous a conduite à faire une bêtise, puisqu’on pouvait effectivement s’attendre à voir débarquer toute la famille. Vous savez bien qu’il ne faut pas sortir d’argent dans les villes sous peine de voir un attroupement autour de vous. Alors, quand on manque d’eau… Votre riche voisine sénégalaise devait sans doute savoir cela.

                       

                      Toute action généreuse doit être coordonnée et organisée. Les regards sombres que vous ont jeté les sénégalais peuvent effectivement être interprétés comme du racisme (ou de la jalousie), mais aussi comme une désapprobation d’une « distribution » d’eau inorganisée. Il faut voir les réactions de nos compatriotes dans les aéroports lorsque tout ne fonctionne pas comme il le faudrait ! Les explications sont multiples en tout cas.

                       

                      @ Yann

                       

                      Je vous félicite pour votre commentaire, le plus intelligent du fil. Vous avez tout compris. Le poids des traditions, l’importance de la cellule familiale élargie empêchent le développement à l’échelle occidentale, ou il faudrait investir des capitaux énormes. C’est l’accumulation de capitaux qui permet le développement. Par exemple, quand un Africain fait construire une maison, il mettra beaucoup de temps, même s’il a les moyens de faire construire plus rapidement. En effet, une maison achevée trop tôt signifie qu’il a suffisamment d’argent. La famille rappliquerait pour exiger son dû. Ceux qui ne connaissent pas cette spécificité qualifieraient les Africains de fainéants alors que le problème est ailleurs. Et nous, nous sommes trop actifs !

                       

                      De même, vous avez parfaitement raison de dire qu’une modification des traditions sociales (les plus évoluées au monde) conduirait les Africains à partager nos problèmes… et pas seulement avec nos vieux (ex : stress, dépression, solitude, individualisme, problèmes économiques…) ! Le choix est donc cornélien.

                       

                      Mais vous oubliez deux faits importants. D’abord, le système fiscal est balbutiant, les impôts et taxes sont faibles, le plus souvent fixes, et mal perçus (corruption, manque de rigueur). Tous les Etats développés connaissent une fiscalité rigoureuse. Ensuite les politiques humanitaires et d’aide au développement sont un frein à l’évolution des pays car on leur apporte des solutions sans leur donner les moyens. Il vaut mieux apprendre à pécher que donner du poisson.

                       

                      Il y a donc 4 solutions pour aider l’Afrique

                       

                      - Développer le système fiscal ;

                      - Renégocier les contrats léonins qui lient les pays d’Afrique à leurs partenaires pour les rendre plus équilibrés ;

                      - Développer la formation technique puis secondaire et supérieure ;

                      - Aider financièrement les individus (en limitant la redistribution aux autres membres de la famille) afin de créer une classe moyenne au lieu de développer des programmes humanitaires. La France pourrait par exemple aider des individus francophiles et leur octroyer un statut particulier avec certains droits et devoirs qui incombent aux français ; en fait une francophilie politique. J’appelle cela le transfrançais. Cela redorerait en plus le blason de la France.

                       

                      cordialement

                       


                      • Sophie Sophie 27 juin 2008 20:24

                        Merci pour ce commentaire explicite et sans jugement et bien fondé de surcroît...

                        Oui, mais pouvais-je leur fermer la porte ?

                        Si c’était à refaire, je le referai, mais en "coordonnant" comme vous dites l’action. J’ai pourtant vécu longuement là-bas et j’y suis retournée 1 an l’an passé, et je refais tjs les mêmes "erreurs" (si je puis dire) parce que je les aime trop et je ne peux pas regarder assise à ne rien faire. Je ne leur en veux pas d’être parfois "profiteurs" ou le fait qu’ils se foutent pas mal de mes affaires.

                        Mon frère qui habite là-bas depuis 38 ans me dit "comment veux-tu qu’ils fassent attention à nos affaires, que l’on a en hyper-abondance, alors qu’eux ont le strict nécessaire et encore ?" ; mon frère m’a engueulée nombre de fois pour ma "gentillesse" mais qu’y puis-je ?

                        Peut-être avez-vous raison quand vous dites que les raisons de ces regards qui m’ont tant fait de mal et interpellée étaient d’une autre nature que du pur racisme ? C’est vrai que eux, dans leur bordel, ils sont très méticuleux. Leurs maisons toujours bien rangées, le repas tjs prêt à l’heure, etc... Ils nous voient peut-être, eux, comme des gens qui s’en foutent.

                        L’écart de culture est si énorme et même si je tente de me mettre à leur place, je suis à la mienne qui n’est pas la leur.

                        Je m’interroge bcp et je ne sais que penser... si ce n’est (c’est une quasi-certitude) qu’ils sont cent fois mieux comme ils sont que nous !!!

                        Sophie


                      • Bobby Bobby 30 juin 2008 10:55

                        Bonjour,

                         

                        Très bon message, que cet article ! merci !

                         

                        Dans notre société, dans nos pays riches, il se trouve actuellement un bon nombre de personnes n’ayant plus conscience des nécessités vitales de celles qui vivent peut être trop loin, c’est un fait ! quelques commentaires en sont le reflet flagrant ! Il ne faudrait pas oublier que dans nos régions, même parmis les personnes les plus pauvres, il existe un coéfficient entre leur consommation d’eau et celle du sénégalais moyen !..... sans parler d’un nombre important d’autres pays dans lesquels c’est également le cas.

                         

                        Je n’ai rien fait pour améliorer cette grande différence, à ce point, vitale et je n’en suis pas fier. La seule solution qui m’apparaît pour le moment serait d’arriver à décider les personnes les plus riches (le véritables décideurs !) à mettre leurs moyens au service des populations les plus pauvres... ce qui n’est, à mon sens, pas bien près d’arriver ! Je ne les côtoye pas et je le regrette car peut être pourrais-je leur tenir ce langage ? ... à moins qu’ils préfèrent se boucher les oreilles, ce qui me paraît plus vraissemblable, je pense qu’ils ne m’inviteront pas, c’est plus simple !

                         

                         

                        Dans nos murs, au contraire, je vois de plus en plus de "sdf" qui me montrent à quel point, notre société crée de la différence, de l’exclusion et semble incapable de satisfaire à une certaine idée de "droit social" pourtant largement répandue... Le regard haineux des autochtones auraient-ils la même provenance que les propos venimeux que j’ai entendus pas plus tard qu’hier de la part d’un "sdf" qui ne disposait que d’une trentaine d’euros par semaine (allocation cpas "de rue"), face à un environnement des personnes à l’évidence bien mieux nanties à qui il demandait une aumône qui tardait ?

                         

                        nb. : le "CPAS" ou Centre Public d’Aide Sociale, en Belgique est chargé d’allouer aux personnes sans autre revenu, un "minimum d’insertion" qui est actuellement d’une trentaine d’€ par semaine pour les personnes sans domicile fixe, et de l’ordre de 650€ par mois pour celles qui ont un domicile... on peut remarquer qu’en présence d’une forte hausse du prix des loyers, la part consacrée à celui-ci est donc de l’ordre de 50% ...et plus ! les produits de première nécéssité ne cessent d’augmenter également  !

                         

                        Quelle sera notre société de demain ?

                         

                         


                        • Bobby Bobby 30 juin 2008 11:21

                          Nb. Pour ce qui concerne votre dernière remarque, vous noterez que tant que l’homme se comporte en colonisateur, il détruit la société qu’il investit ! Dès qu’il adopte une position d’apprentissage, c’est lui qui a en retour tout le bénéfice de son comportement (enfin) intelligent...

                           

                          Bien à vous !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès