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Accueil du site > Tribune Libre > « Mariage pour tous » et sens de l’Histoire

« Mariage pour tous » et sens de l’Histoire

Le "mariage pour tous" est une bouée de sauvetage idéologique pour la gauche progressiste. Mais comment croire au Progrès sous un aspect particulier, quand plus personne ne croit au Progrès en général ?

Le débat houleux sur le "mariage pour tous" occulte les vrais problèmes de la France : montée du chômage, désindustrialisation, crise du logement, etc... François Hollande le savait bien, lorsqu'il l'inscrivit en toutes lettres dans son programme. Il savait déjà qu'il aurait de la peine à mener une vraie politique de gauche sur les sujets économiques de fond. En bon stratège, il avait anticipé ce problème. Aujourd'hui, avec le "mariage pour tous" il tient sa grande réforme sociétale, à défaut de grande politique sociale.

Cela se dit, et c'est vrai, mais il faut aller plus loin. Cette loi est, d'une certaine manière, historique. Quelle est en effet la raison d'être de la gauche française, depuis qu'elle existe, c'est à dire depuis 1789, lorsque les partisans des idées nouvelles se rangèrent à la gauche du représentant du Roi, aux États-généraux ?

Le boulot de la gauche consiste à mener le peuple sur la voie du Progrès. Mais attention, il ne s'agit pas de n'importe quel progrès, mais du Progrès avec un "P" majuscule. C'est à dire un mouvement historique général, universel et inéluctable, vers le mieux. La gauche, par construction, se doit d'être l'avant garde d'un tel mouvement. Saint-Just, Gambetta, Jules Ferry, Jaurès, Blum, Mendès-France, les meneurs de Mais 68 ne se contentaient pas de nous indiquer un avenir souhaitable, ils se considéraient comme "en avance sur leur temps". La gauche est progressiste, tandis que le centre est conservateur et la droite réactionnaire.

Le marxisme, qui inspire directement le PC et indirectement le PS depuis la Libération, durcit encore cette vision matérialiste du sens de l'Histoire. La classe ouvrière, éclairée par cette avant-garde, marche inexorablement vers les lendemains qui chantent et le paradis sur terre de la société sans classe. 

On a encore entendu le chant du cygne de cette gauche, le 10 mai 1981, avec l'élection de François Mitterrand, saluée par Jack Lang comme "le passage de l'obscurité à la lumière". Puis le tournant de la rigueur, avec Laurent Fabius à Matignon, a enterré la gauche messianique.

Or, tout le problème de la gauche actuellement au pouvoir est le suivant : peut-elle décemment dire aux ouvriers d'Aulnay ou de Florange, comme à l'ensemble de la classe ouvrière, qu'ils sont en marche, de manière inéluctable, vers un avenir radieux ? Évidemment non. Même Jean-Luc Mélanchon n'oserait pas. Ce que fait la gauche (et on ne saurait la critiquer sur ce point) c'est de tenter de résister à un mouvement de mondialisation, de libéralisation, de financiarisation de l'économie et de destruction de tous les modèles sociaux que certains (à tort d'ailleurs) présentent comme inéluctable.

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Hollande au Louvre de Lens
Le sens de l’Histoire au musée, les ouvriers désabusés.

La mission de la gauche, qui est d'être à l'avant garde d'un mouvement historique, tombe à l'eau. Elle n'est plus portée par l'inéluctable, elle doit au contraire lui résister, démontrer qu'il n'y a pas de fatalité. Elle a un besoin vital (au sens strict du terme) d'être progressiste, de qualifier le centre de conservateur et la droite de réactionnaire. Sinon, elle n'est plus rien.

D'où l'intérêt stratégique du mariage pour tous et de quelques autres sujets "sociétaux" comme l'euthanasie. Ils permettent de structurer, de cliver la vie politique française, comme autrefois. On retrouve donc la vision progressiste dans les élans messianiques de Christiane Taubira à l'Assemblée, saluée pour ses envolées lyriques, ses références historiques, sa mise en scène d'un véritable sens de l'Histoire orienté, inéluctablement vers le mieux : 

Ce mariage, qui a été une institution d’exclusion, va enfin devenir, par l’inclusion des couples de même sexe, une institution universelle. Enfin, le mariage devient une institution universelle !

Vous pouvez continuer à refuser de voir, à refuser de regarder autour de vous, à refuser de tolérer la présence, y compris près de vous, y compris, peut-être, dans vos familles, de couples homosexuels. 

Vous pouvez conserver le regard obstinément rivé sur le passé (...) Vous avez choisi de protester contre la reconnaissance des droits de ces couples ; c’est votre affaire. Nous, nous sommes fiers de ce que nous faisons.

Nous en sommes si fiers que je voudrais le définir par les mots du poète Léon-Gontran Damas : l’acte que nous allons accomplir est « beau comme une rose dont la tour Eiffel assiégée à l’aube voit s’épanouir enfin les pétales ». Il est « grand comme un besoin de changer d’air ». Il est « fort comme le cri aigu d’un accent dans la nuit longue ». 

Plus anecdotique mais toute aussi révélatrice, est la vision prophétique de Jacques Attali dans Slate (29 janvier 2013) :

Nous allons inexorablement vers une humanité unisexe, sinon qu’une moitié aura des ovocytes et l’autre des spermatozoïdes, qu’ils mettront en commun pour faire naître des enfants, seul ou à plusieurs, sans relation physique, et sans même que nul ne les porte.

On retrouve aussi cet élan d'unité de la gauche intellectuelle, politique et médiatique, qui ressemble bien à un réflexe de survie, dans l'unanimité à dénoncer "l'homophobie". Comme toujours, la gauche n'est d'accord sur rien (la PMA, la GPA) fait de nombreuses erreurs techniques pendant le débat, mais sait se retrouver sur l'essentiel : stigmatiser à l'unisson les opposants comme "homophobes", c'est à dire comme fascistes et réactionnaires. Ce n'est pas là une conséquence de la loi, mais sa raison d'être : clouer au pilori ses adversaires.

Le "mariage pour tous" est une bouée de sauvetage idéologique pour une gauche progressiste qui se noie. Comment, en effet, imaginer que l'idée de Progrès, qui a fait naufrage tout au long du XXème siècle, pourrait survivre, de manière résiduelle, sur les moeurs, la famille, la sexualité ? Car la crise de l'idée de Progrès (ce mouvement inéluctable, général, universel, vers le mieux...), n'est pas franco-française. La mort du communisme, espoir d'émancipation de l'Humanité d'un côté, mais aussi le réchauffement climatique et la destruction des ressources fossiles de l'autre, mettent à mal cette idée, conçue par les Lumières, formalisée par Condorcet, à laquelle tout le XIXe siècle a cru, comme à une véritable religion. 

Comment croire au Progrès sous un aspect particulier, quand plus personne ne croit au Progrès en général ? Pourquoi ce qui n'est plus valable pour les ouvriers et les classes laborieuses le serait encore pour les bobos du 5ème arrondissement et les gays branchés du Marais ?

Le "mariage pour tous" n'est pas une idée de gauche. C'est une idée absurde, contraire à la religion pour les croyants, et au simple bon sens pour les autres. Elle prive des enfants du droit élémentaire à un père et à une mère. Fruit d'une société déboussolée, elle augmente encore la perte de repères. Mais la gauche lui devra quelques années de survie, où elle pourra encore intimider ses adversaires en les traitant de réactionnaires. Elle masquera ainsi qu'elle n'est plus un parti, celui du mouvement et du Progrès, mais un simple syndicat d'intérêts. Celui de tous ceux qui veulent devenir ministres, députés, maires, conseillers généraux ou régionaux de gauche, sans croire un mot de ce que la gauche a raconté pendant des siècles.

Cette loi indigne est le dernier soupir de la gauche française, qui sort de l'Histoire en trahissant des enfants.


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35 réactions à cet article    


  • FritzTheCat FritzTheCat 11 février 2013 11:13

    Avec le PSG (Parti Sociétal de Gouvernement) et Couilles Molles Ier à la barre, le radeau de la Méduse (qui s’appelait France) coule normalement et comme prévu.


    • Alexis Dayon Alexis Dayon 11 février 2013 11:59

      Merci pour cet article, à l’évidence rédigé avec sincérité et conviction.

      J’aimerais néanmoins - à défaut de me trouver l’inspiration ou la force de me lancer dans une longue argumentation - rapporter ici une anecdote familiale, dont je n’aurai pas la prétention de décréter qu’elle fasse force d’argument, mais qui ne me semble pas dénuée de sens.

      Assez fondamentalement, je dois m’avouer réticent face à cette sorte d’ébahissement devant l’ordre naturel, qui se trouve dans le discours prônant le "droit de l’enfant à avoir son père et sa mère". Disjoindre l’engendrement - c’est-à-dire la biologie - de la parentalité, qui elle, est morale, éducative, sociale, affective... cela me semble heureux. J’ai vu une de mes jeunes cousines se faire lentement détruire à cause de cette stupidité béate des services sociaux qui les amenaient à proclamer la main sur le cœur que l’intérêt souverain de la gamine était de vivre auprès de ma tante, une bipolaire alcoolique, méchante, irresponsable et violente, au seul prétexte que celle-ci était sa génitrice. Ma mère, dès les premiers signes inquiétants, s’était proposée d’accueillir la petite ; on lui a dit : "Mais comment ? Vous voulez séparer cette fillette de sa mère ? Vous ne vous rendez pas compte des conséquences ? Vous mesurez votre égoïsme ?". Les mêmes sont revenus vers ma mère, quinze ans plus tard, pour lui demander si elle était toujours prête à accueillir sa nièce parce qu’effectivement, il s’était avéré depuis que ma tante était légèrement dangereuse (elle avait défoncé la porte de la chambre de ma cousine à coups de hache ou de marteau, je ne sais plus bien). Sauf qu’entre temps, la gamine était devenue fugueuse, kleptomane, se droguait, etc. et que ma mère, avec quinze années de plus, approchant la soixantaine, ne s’en est pas sentie la force.

      Voilà tout le bien que je pense du "droit de l’enfant à avoir son père et sa mère".

      Et voilà, au-delà, le bien que je pense de cette attitude consistant à fixer l’ordre naturel comme un exemple. L’ordre humain - tout ce qui vise à élaborer une culture ou à proclamer des droits - est très précisément une rupture de l’ordre naturel, car si l’ordre naturel suffisait, s’il pouvait effectivement être érigé en modèle, alors précisément la culture et le droit n’auraient aucune raison d’être. L’ordre naturel est un ordre arbitraire et infâme, fondé sur l’adaptabilité et sur la force. Le seul fait de proclamer l’idée d’un « droit », jusqu’au tout premier - le droit à disposer de soi -, est une négation fondamentale de l’ordre naturel.

      Bonne journée.


      • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 11 février 2013 12:29

        Je ne suis pas non plus un idôlatre de la nature. Le mariage chrétien par exemple, qui impose la monogamie, n’a rien de naturel. La famille traditionnelle ne règle en rien tous les problèmes. Elle n’est pas une assurance tout risque contre les accidents de la vie. Simplement, elle propose un cadre général, qui protège en général le mieux les enfants. Ensuite, c’est à chacun de s’adapter, de prendre ses responsabilités. La société, faite de familles, doit être autonome par rapport aux administrations dont vous parlez (que j’ai déjà vu à l’oeuvre). Le problème c’est qu’on a aujourd’hui, à la fois des familles défaillantes, des pères absents, mais aussi des administrations ultra-rigides. Le mariage homosexuel va compliquer encore les choses, les administrations joueront un rôle encore plus important de régulation, et les enfants seront encore plus ballottés qu’aujourd’hui...


      • Loup Rebel Loup Rebel 11 février 2013 17:15

        @ Alexi Dayon

        Oh ! combien je comprends la dimension dramatique des faits que vous rapportez. Ce sont les services sociaux, là, qui sont à remettre en cause, pas le mariage. Je me bats quotidiennement dans ce sens. Malheureusement, souvent avec les mêmes résultats que Don Quichotte contre ses moulins.

        Le mariage n’est en rien un « permis » de parentalité. Aucun QCM n’est demandé aux futurs époux, qui ont pourtant vocation à devenir parents.

        La question sous-jacente à une réforme du mariage est celle — non pas des droits —, mais des devoirs. Or je n’ai vu aucun changement dans ce sens-là, au contraire.

        Autrement dit, les parents unis dans le nouveau mariage ne seront différents en rien à ceux d’hier. Non seulement on n’améliore rien, mais on ajoute une donnée qui ne peut que compliquer davantage les problématiques parentales. Rajouter du sel dans une soupe déjà trop salée ne la rend pas meilleure.

        Quand les parents sont un papa et une maman c’est difficile. Prétendre que les remplacer par deux papas ou deux mamans ça va régler les difficultés parentales n’est fondé sur rien d’autre que la doxa.

        Réformer le mariage, oui, mais comme ça, non. C’est une trahison de nos responsables politiques, à moins qu’ils n’aient perdu la raison.


      • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 11 février 2013 17:18

        @Loup rebel : C’est exactement cela.


      • L’Ankou 12 février 2013 12:55

        Comme Alexis Dayon, je vous remercie, Pierre de la Coste, pour votre aticle qui, s’il reste partisan, contient néanmoins des éléments intéressants à débattre.

        Je passe sur quelques exagérations et cris d’orfraie qiu dénotent plus une posture préalable au débat, un apriori vis-à vis de l’équipe au pouvoir, plutôt que l’aboutissement logique des arguements qui précèdent.

        Que le mariage ouvert au personnes de même sexe soit une « bouée de sauvetage », c’est assez possible, et je dois dire que je ne suis pas insensible aux élans progressistes dans le discours de Mme Taubira (en tant que ministre, elle me surprend plutôt agréablement et pas seulement par contraste avec les équipes précédentes).

        Je suis cependant d’accord avec vous : les ascenseurs sociaux sont en panne et les bienfaits du progrès scientifique et technique nous arrivent surtout de l’extérieur, là où retournent une grosse partie des profits qu’ils pourraient générer.

        Je ne crois pas qu’il y ait eu une volonté délibérée d’occulter les autres problèmes par ce débat houleux, dans la mesure où la disproportion de la houle, matérialisée notamment par les amendements, les indignations, les appels à la tradition, à la nature, à la religion, les prédictions apocalyptiques, la critique du projet sous l’angle de la porte ouverte ou de l’effet dominos... La plupart de ces arguments tiennent si peu à l’analyse que la maojité ne pouvait probablement pas imaginer a priori qu’ils seraient utilisés ni qu’ils rencontreraient la paresse intellectuelle d’u si grand nombre de manifestants. La théorie de l’écran de fumée me semble exagérée en ce qu’il serait un calcul, même si, a posteriori, le gouvernement peut avoir tiré parti dans ce sens qu’une telle opportunité inattendue.

        Je partage votre point de vue sur la fait que le rôle historique d’une gauche « de gouvernement » est d’incarner un progressisme. Il me semble que cette gauche républicaine, libérale à l’origine, se distingue des conservateurs et des réactionnaires justement parce qu’elle refuse que la souveraineté pupulaire soit limitée dans son droit d’élaborer ses lois, par des interdictions venues du passé, de la sacralité, des traditions, des usages, des coutumes... C’est un courant qui revendique profondément qu’une génération soit propriétaire de son histoire contemporaine, ne doive ses lois qu’à ce qu’il juge bon, sans référence ni aux dogmes religieux, ni au diktat d’une prétendue nature que les conservateurs ont a beau jeu d’invoquer pour justifier les inerties et les régressions. Ceci étant, on est, parfois, concernant la nature et la science, à front renversé tant, d’habitude, elles sont plutôt pourvoyeuses d’une inspiration projective et dynamique.

        Comme vous, i me semble, je doute de la possibilité pour cette « gauche de gouvernement » qu’elle ait accédé au pouvoir dans une période propice au progrès. Elle hérite d’un passif particulièrement ancien que les gouvernements successifs n’ont jamais eu le courage de remettre en question et qui, selon moi, puisent leurs sources inexorables dans les évolutions démographiques, la décolonisation et la concentration du capital entre des mains peu préoccupées par l’enrichissement collectif - mais c’est un autre problème. D’ailleurs toutes les solutions à ce problème ne me semblent pas également souhaitables. L’inflation en serait une. La guerre une autre. Mais revenons au sujet.

        Le lyrisme grandiloquence des rhéteurs progressistes peut effectivement plaire à certains et en affliger d’autres, particulièrement si l’on a conscience du peu de marges de manoeuvres dont dispose le gouvernement pour apporter du « changement » « maintenant ».

        Cela ne disqualifie pas en tant que tel le devoir où ce gouvernement peut se sentir de réformer ce qui peut l’être, justement dans un domaine où la réforme sera peu coûteuse, et même si ses effets concrets sont marginaux et symboliques. Prenons date et voyons combien des prédictions apocalyptiques se seront réalisées dans 5 ou 10 ans suite au vote de ce texte.

        Et je range les envolées d’Attali aux rangs de ces augures plus lyriques qu’efficients.

        Je reconnais aussi que, tous autres arguments démontés, le coeur des motivations des opposants peut assez facilement être taxé d’homophobe ou de néophobe, de passéisme, d’anti-libéralisme (un comble, selon moi), voire d’anti républicanisme en se qu’elle s’éfforce de faire passer pour illégitime le vote d’une loi par le parlement démocratiquementt élu.

        Passez au crible critique objectif les arguments des opposants, et vous verrez que la plupart d’entre eux fournissent eux-mêmes les clous pour être cloués au pilori (quoique je n’aies pas souvenance que le pilori présentât ce point commun avec la crucifiction).

        Je ne considère pas la réforme comme « absurde » en elle-même, mais je suis plutôt de votre avis sur le fait que l’élargissement du mariage aux personnes de même sexe est une réforme bien plus libérale dans son essence que « de gauche ». Je le dis au sens où la non prise en compte du sexe du conjoint lors du mariage limite les pouvoirs de l’Etat dans sa faculté de censurer le choix délibéré de citoyens adultes, consentants, responsables et éclairés. Voilà donc une loi qui n’interdit rien, qui n’impose rien, et qui, par le recule d’ l’état, dégage un espace non pas de droit mais de liberté. C’est une liberté pour tous, même si la plupart n’en feront aps usage, mais il en va ainsi des libertés. Sur le fond, on n’est donc pas dans la logique jacobine qui caractérise l’interventionnisme étatique aussi bien dans les totalitarismes marxisants que dans les tentations autoritaires napoléoniennes. Le peu de libéraux qui n’ont pas été complètement corrompus par leurs alliances avec les camps autoritaires devraient normalement être les seuls vrais défenseures de cette réforme.

        Il se trouve que l’opposition néophobe a été d’une telle virulence et a marqué de telles inaptitudes à une mesure rationnelle et pondérée des logiques juridiques et républicaines à l’oeuvre, que finalement, la gauche de gouvernement se retrouve réinvestie de sa mission historique progressiste, un peu par surprise il faut bien l’avouer (d’où en grande partie, les erreurs de communication).

        Donc, le terme « indigne », par quoi vous concluez, me semble outrancier, et le coup de billard en cinq ou six bandes qui permet de raccrocher les débats sur la légitimité de la procréation médicalement assistée ou de la gestation pour autrui à l’épanouissement affectif des enfants susceptibles d’être conçus de cette façon ou adoptés et de bénéfcier au sein d’un foyer, de l’attention, de l’amour, de l’encadrement, de la protection, des conseils, de l’instruction, de la culture, de l’éducation, de l’accompagnement, de l’hygiène, du gîte, du couvert, de l’habillement, de l’alimentation, de l’aide aux devoirs, de l’équilibre, du suivi, de l’argent de poche, des cadeaux de noël et des histoires le soir de la part d’adultes conscients, volontaires et responsables, tout à coup jugés indignes dans leur parentalité parce que de même sexe, me semble aussi impossible à réaliser que de comprendre cette phrase du premier coup.

        L’anecdote familiale rapportée par Alexis Dayon illustre à mon sens combien les faits tendent à interposer assez d’obstacles à la réalisation de ce coup de billard. La sagesse consisterait à dire que cela ne peut se régler qu’au cas par cas. C’est à dire que la critique individuelle des risqeus encourrus, par définition, ce n’est plus du rôle de la loi - qui doit être générale et impersonnelle et aussi universaliste que le mérite la source philosophique de notre identité nationale. C’est plutôt du rôle du juge et en l’occurrence du juge pour enfant, qu’il convient tout au plus d’habiliter à intervenir avec plus de pertinence et de moyens...

        Je souscris également avec enthousiasme à votre exposé, Alexis Dayon, sur le caractère infâme et arbitraire de l’ordre naturel et le devoir humain d’y substituer son ordre humain. Voilà qui s’inscrit parfaitement dans l’optique républicaine en se qu’elle s’opposait aux monarchies de droit divin, aux droits coutumiers et aux traditions ancestrales données pour vraies seulement parce qu’anciennes.

        @ Loup Rebel : effectivement, la loi ne semble pas instaurer de « permis de parentalité », lequel d’ailleurs, ne pourrait être imposé de façon discriminatoire à raison du sexe des époux. C’est aussi un élément qui permet d’analyser la réforme commelibérale : l’intimité de la famille reste un espace sanctuarisé dont l’Etat de Droit doit s’interdire de franchir la porte sans motif ni autorisation. C’est le même régime que ce qui existe actuellement, avec la même confiance a priori, faite aux parents pour la conduite de leur ménage et les soins à leurs enfants.

        « Quand les parents sont un papa et une maman c’est difficile. » mais on leur fait confiance. « Prétendre que les remplacer par deux papas ou deux mamans ça va régler les difficultés parentales n’est fondé sur rien d’autre que la doxa. » C’est pourquoi nous ne le prétendrons pas : On se contentera de dire que si des adultes responsables s’ensentent capables, s’en donnent les moyens, et entendent en assumer les chaarges, il n’appartient pas à l’Etat de préjuger de leurs capacités à le faire. Qu’ils soient famille monoparentale, couple de sexe différents ou couples de même sexe. Toute autre posittion témoigne d’un préjugé sur les capacités éducative de personnes qui, depuis des années, ont démontré dans les faits qu’elles élevaient aussi bien leurs enfants que les autres. Voilà bien les clous que j’évoquais, que les opposants sont susceptibles d’apporter à la crucifixion de leurs propres arguments.

        Bien à vous, L’Ankoù


      • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 12 février 2013 15:58

        @l’Ankou. Votre vision est intéressante et votre ton courtois. Je précise que je n’ai pas d’a priori contre ce gouvernement puisque j’ai appelé à voter Hollande (au deuxième tour) dans un article publié ici même sur Agoravox intitulé « Lettre ouverte à Henri Guaino ». Je ne le regrette pas, car je considère qu’il fallait se débarasser de Sarkozy et que le mariage homo est distinct et détachable du reste du programme Hollande.


      • Francis, agnotologue JL 11 février 2013 12:22

        Très bon article,

        et qui mérite lui aussi une large diffusion.


        • paulau 12 février 2013 11:44

          C’est fait sur deux de mes forums préférés


        • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 11 février 2013 13:00

          Je suis tout à fait d’accord avec l’auteur de cet article bien que je ne sois pas, personnellement, concerné par ce « mariage pour tous ». Dans la société où je vis et la culture qui me berce depuis ma tendre enfance, ce problème ne s’est pas encore posé et il ne se posera pas.


          • mario mario 11 février 2013 14:01

            je peux vous citer un mariage « spirituel » réussis le couple sarkosy / hollande

            maintenant avec un peu d’imagination ont devine leurs progenitures....


            • Loup Rebel Loup Rebel 11 février 2013 16:38

              Cette loi indigne est le dernier soupir de la gauche française, qui sort de l’Histoire en trahissant des enfants

              Je m’associe à votre vœu, Pierre de la Coste, et souhaite sincèrement qu’il se réalise. Avant le cahot social qu’engendrera cette remise en cause du mythe fondateur de l’humanité.

              Votre conclusion sèche un peu les larmes que fait surgir l’odeur de fascisme des envolées lyriques de la ministre aveuglée par son égo. Elle se voit peut-être en envoyée de Dieu pour féconder une nouvelle civilisation ?


              • bnosec bnosec 11 février 2013 17:23

                Taubira qui balance au parlement un poême de Léon-Gontrand Damas, apôtre du rejet de l’assimilation culturelle, lors d’un pseudo débat sur un sujet pseudosociétal, ça ne choque personne...
                Finalement on va dans le mur plus vite que prévu...



                  • tf1Goupie 11 février 2013 18:57

                    Voir dans le mariage une institution « d’avenir » c’est comme voir le futur dans son retroviseur.

                    La notion de progrès est parfois quelque chose de très relatif.
                    Le nucléaire c’est le progrès, les OGM c’est le progrès, etc...


                    •  C BARRATIER C BARRATIER 11 février 2013 19:37

                      Article sur le progrès, apparemment confus, mais finalement démonstratif : le mariage pour tous prouve que le progrès continue.
                      Le progrès n’est pas une religion, mais le résultat d’actions citoyennes vers plus de justice, de social, de liberté, d’égalité. Il ne s’agit pas de croire au Progrès mais de le faire par le combat. Car les nostalgiques de temps maudits continuent à vouloir annuler ce qui a été acquis par la démocratie, la République.

                      République : Résister à la pieuvre libérale et intégriste

                       http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=204


                      • ffi ffi 12 février 2013 01:06

                        Ne pas confondre progrès et transgression.
                         
                        La transgression morale n’engendre pas le progrès, mais la décadence.


                      • bnosec bnosec 12 février 2013 09:34

                        Vous parlez du progrès qui doit à tout prix continuer, puis de résister à la « pieuvre libérale et intégriste ». En quoi cette pieuvre n’est pas le progrès ? C’est vous qui décidez ce qui est et ce qui n’est pas progrès ?


                      • hauteville 14 février 2013 14:42

                        Comment revenir au servage serait il un progrès pour la majorité ? On a bien vu un SARKOZY servir une caste minoritaire, donc pas l’intérêt du plus grand nombre !


                      • xray 11 février 2013 20:50


                        Le mariage pour tous : 
                        Voila un sujet qui n’intéresse personne,  qui ne concerne qu’une infime minorité d’em…deurs. 
                        Un sujet idéal pour meubler le temps des politicards. 

                        Pour envoyer les militaire au Mali, les marionnettes politiques n’ont pas été consulté.  

                        Le Grand Guignol politique (L’Europe des curés) 
                        http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/ 



                        • FritzTheCat FritzTheCat 11 février 2013 21:39

                          « le mariage pour tous prouve que le progrès continue.... blablabla »

                          Un grand morceau de novlangue pseudo progressiste genre blabla à gogo pour bobos dans le pur style TERRA NOVA.


                          • Jean-Marc B 11 février 2013 21:52

                            1ère remarque, première question
                            Monsieur Pierre Bergé n’a-t-il pas financé largement la campagne électorale de François Hollande ? En échange de quoi ? De cette loi bien sûr. Dis moi qui finance ta campagne électorale, je te dirai à qui tu vends tes administrés.

                            2ème remarque
                            L’évolution nous montre les différents stades de la reproduction .
                            a) Les premiers êtres vivants sont unicellulaires . La cellule se multiplie par scission .
                            b) Plus tard, des êtres pluri-cellulaires se sont accouplés pour se multiplier.
                            Certaines espèces ont des sexes différenciés.
                            D’autres non (les escargots ....)

                            Des mutations se sont produites.

                            c) Des êtres du XXème siècle se reproduisent sans s’accoupler. Ce sont des êtres humains
                            Une mutation volontaire s’est produite.
                            Aujourd’hui des êtres de même sexe mais de genres différenciés cherchent comment produire une descendance à élever.... C’est encore l’espèce humaine qui est concernée.

                            Je note que l’espèce humaine sait très bien faire pour obtenir des animaux sans que l’accouplement n’ait lieu. L’insémination artificielle produit des vaches qui ne verront jamais un taureau mais celles-ci, entre elles, devront élever et allaiter quelque temps leurs petits ....

                            Les produits de la sélection et de l’insémination sont curieux. Un éleveur signalait l’autre jour
                            qu’on lui avait fourni un mouton qui avait des mamelles derrière ses organes mâles (résultat de l’INRA et de l’agriculture administrée)... Un autre signalait qu’une erreur de saisie sur ordinateur avait conduit à ce que l’on insémine .... un taureau...
                            Il y a vraiment de tout dans la nature.... mais je me demande si la nature humaine n’est pas capable de déboussoler la nature ....C’est ma deuxième question.


                            • ddacoudre ddacoudre 12 février 2013 00:03

                              bonjour pierre

                              je trouve ta conclusion un peu sévère. j’ai soutenu cet option du mariage, pas comme une idée progressiste, mais comme une évolution d’acceptation de mœurs imparfaits produit de la Nature puisque que ce sont des parents qui mette au monde les homosexuels, et que nous savons ne représenter aucun danger particulier dans le méandres des déviations et perversité qui seraient nuisible au développement humain. la structure familiale à une importance fondamentale car de la manière qu’elle se compose elle peut engendrer des sociétés libérales ou dictatoriales par la particularité d’organisation patrilinéaire nucléaire comme en occident ou pyramidale comme des familles souches ou l’habitude dés l’enfance d’être sous une autorité patriarcale en fait rechercher l’organisation politique semblable (en résumé,c’est plus complexe).
                              La passion a emporté les citoyens sur un sujet qui ne le méritait pas car il ne changera rien à leur existence, les dangers du futur sont dans l’utilisation des connaissances scientifiques sur la procréation et la génétique qui ouvrent la porte à une forme d’Eugénisme de tous les dangers, si nous confions cette évolution de la science qu’à des marchands.
                              Si cette loi est la marque du retour de la « gauche », ce sera un piètre symbole, celui qui met en évidence la fracture intellectuelle d’une évolution scientifique dont nous savons que toutes ses découvertes ne sont pas signe de progrès, mais que les citoyens ignorent pour la plupart, se contentant d’en faire l’usage d’une consommation.
                              La gauche qui porta une émancipation n’est plus, son rêve s’écroula en 1983, et sa mort survint en 1989, depuis il n’y a plus trop de socialistes, s’entend ceux qui luttent contre l’exploitation humaine par un ensemble de projets et d’idées visant à améliorer le sort de la population en servitude volontaire via le remplacement du capitalisme par une société supposée plus juste.
                              je crois que les socialistes d’aujourd’hui y ont renoncé puisqu’il n’ont même plus cette vision dans leur philosophie. ils sont devenus des conservateurs d’une économiques capitaliste relooker en économie de marché pour faire moderne, il ne faut plus compter sur eux pour disposer d’une vision autre que comptable de l’existence.

                              Je ne sais même pas si ils ont eu la volonté de faire diversions avec cette loi. Tous les sujets politiques qui engagent la vie des citoyens sont éludés par des faits divers émotionnels qui les encadre et feront oublier dans les moment suivant ce qu’il pouvait y avoir d’important, et les jours suivant feront oublier ceux d’avant dans une consommation d’informations insignifiantes qui éloignent les citoyens de la complexité du monde et de l’évolution des découvertes scientifiques dont la plupart resterons entre les mains de marchands qui n’en feront pas un usage humanitaire.
                              Bien des sociétés n’ont pas notre organisation familiale et que je sache elles n’ont pas généré des tarés, et nous savons que le père n’est qu’une pièce culturelle apporté par la connaissance du déroulement de la vie et de la procréation. Il n’y a donc pas à craindre que des enfants pâtissent plus qu’aujourd’hui du regard des autres et soient moins aimés par ceux qui les désires.
                              http://ddacoudre.over-blog.com/pages/je-t-en-pose-des-question-8461746.html
                              çà fait un moment que je n’avais pas lu un de tes commentaires, cordialement.


                              • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 12 février 2013 16:20

                                Bonjour Ddacoudre. Si l’on est en dehors de l’idée de sens de l’Histoire déterministe, de Progrès avec un « P » majuscule, je suis tout à fait d’accord pour parler des avantages et des inconvénients du mariage homosexuel.
                                Oui, bien des modèles existent, l’un d’entre eux, par exemple, nous tend les bras, tout proche de chez nous et même parfois chez nous : la polygamie, prévue et acceptée par l’Islam. Il existe aussi des modèles matriarcaux chez certaines tribus d’Amazonie et d’Afrique. A ma connaissance, il n’y a jamais eu dans l’Histoire de modèle homoparental prévu par la loi. C’est un saut dans l’inconnu. Notre modèle occidental, issu du christianisme, reposant sur la monogamie et le consentement au mariage (ce qui est assez unique) est en crise. Mais par quoi le remplacer ?
                                Vu les dérives possibles, par exemple de la GPA, il me semble sage de rester globalement dans le cadre de ce modèle protecteur, qui n’a jamais exclu d’autres relations en dehors du mariage. S’il n’y a pas de déterminisme, il n’est pas interdit de défendre le mariage traditionnel, qui n’appartient pas « au passé », mais selon moi, à l’avenir.


                              • legrind legrind 12 février 2013 10:08

                                Le « mariage pour tous » n’est pas une idée de gauche. C’est une idée absurde, contraire à la religion pour les croyants, et au simple bon sens pour les autres. Elle prive des enfants du droit élémentaire à un père et à une mère. Fruit d’une société déboussolée, elle augmente encore la perte de repères. Mais la gauche lui devra quelques années de survie, où elle pourra encore intimider ses adversaires en les traitant de réactionnaires

                                Oui.

                                • paulau 12 février 2013 11:41

                                  La gauche contre les enfants : 


                                  « Cette loi indigne est le dernier soupir de la gauche française, qui sort de l’Histoire en trahissant des enfants. »

                                  • Loup Rebel Loup Rebel 12 février 2013 11:57

                                    Là, trop de réactions me poussent à exprimer colère.

                                    Récemment dans un autre billet, j’ai largement dénoncé une affirmation de
                                    Mr rosemar qui écrivait : « On le voit, l’homophobie est associée souvent à l’ignorance, à l’inculture, à des connaissances approximatives et hasardeuses... »

                                    Aujourd’hui, on pourrait même affirmer que l’inculture des responsables politiques au pouvoir est en passe d’engendrer de véritables cataclysmes sociétaux.

                                    Notamment, nos ministres n’ont probablement pas lu l’œuvre d’André Gide, le guide spirituel des libertins et de la civilisation gay. Ou alors ils se sont empressés d’oublier le prosélytisme de Gide pour la pédérastie. Il revendiquait fièrement la sienne, en toute impunité en ce temps-là.

                                    Demain, l’Éducation nationale nommera-t-elle des gays pour assurer les cours d’éducation civique remplacés par l’éducation sexuelle dans les collèges et lycées ?

                                    Bientôt, une loi pour abaisser l’âge de la majorité sexuelle, et éviter ainsi aux touristes sexuels d’avoir à prendre l’avion pour leurs activités pédophiles hors de nos frontières ?

                                    Jusqu’où iront les dérives perverses ?

                                    Les déclarations de Vincent Peillons sont plus qu’inquiétantes : « Mon objectif est de changer les mentalités chez les jeunes ». On nage dans l’endoctrinement idéologique, et personne ne s’en émeut, surtout pas les médias, fidèles soldats du pouvoir en place.

                                    Que ceux qui ont des oreilles entendent ma colère.
                                    Loup Rebel


                                    • Francis, agnotologue JL 12 février 2013 12:15

                                      Bonjour Loup Rebel,

                                      dans le même esprit, depuis des années je suis indigné de voir les rééditions successives de l’horrible narrations intitulée « Les mémoires d’un jeune Don Juan » de Appolinaire, affichées en bonne place dans les présentoirs de la FNAC et autres supermarchés des livres.

                                      Dans cette incitation à la débauche, on trouve le pire du pire.


                                    • Loup Rebel Loup Rebel 12 février 2013 13:37

                                      Merci de votre soutien, JL.

                                      Oui, les derniers remparts d’une étique politique et laïque qui semblent voler en éclat.

                                      Demain, la révolution ? smiley


                                    • njama njama 17 février 2013 20:44

                                      Très prosaïquement, je pense que derrière le « mariage pour tous » (comme pour le mariage hétéro) se déclinent des intérêts purement patrimoniaux ...

                                      @ Pierre de La Coste

                                      Le mariage chrétien par exemple, qui impose la monogamie, n’a rien de naturel.

                                      ni d’évangélique d’ailleurs ...La polygamie était sinon autorisée, du moins permise chez les juifs. Jésus (à ma connaissance) n’a rien précisé sur le sujet, si ce n’est qu’il parlait du vrai Père. Le Coran ne l’encourage pas, bien au contraire.

                                      Tertullien, théologien, Père de l’Église, défendait en son temps (fin du II° siècle / début II°) contre les coutumes la monogamie

                                      DE LA MONOGAMIE

                                      Par ailleurs, le mariage chrétien ne devient sacrement qu’au XII° siècle, et obligatoire vers le XVI° siècle ...
                                      http://fr.wikipedia.org/wiki/Mariage#Moyen_.C3.82ge

                                      Difficile donc de se servir de cet argument du mariage chrétien comme référence pour faire valoir tradition millénaire !


                                      • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 17 février 2013 21:55

                                        Il est très clair que « christianisme » et « Islam » sont des notions qui évoluent au cours des siècles.

                                        Pour le christianisme, certains des dogmes les plus importants (immaculée conception, infaillibilité pontificale) ne sont précisés qu’au 19ème siècle, mais après des siècles de tradition constante. Le mariage monogame n’a donc été formalisé qu’après des siècles de tradition également constante. Aucun Roi de France par exemple n’aurait pu être officiellement et juridiquement polygame, et cela bien avant le XIIe siècle.

                                        Pour l’Islam, c’est la même chose, mais il se trouve que Mahomet avait plusieurs épouses (et plus d’ailleurs qu’il n’en avait autorisé lui même).

                                        De toute façon, je ne vois pas en quoi ces arguments pèsent pour ou contre le mariage homosexuel. Il y a bien tradition monogame constante du christianisme, et tradition constante polygame de l’Islam. Je voulais simplement dire que je n’était pas adepte du « droit naturel », mais que nous étions bien en face de choix de civilisation.


                                      • rubicon rubicon 13 avril 2013 20:52

                                        Bonsoir njama,

                                        Vous dites que le mariage chrétien qui impose la monogamie n’a rien de chrétien, en ajoutant que « Jésus (à ma connaissance) n’a rien précisé sur le sujet ».

                                        Permettez-moi de vous contredire, en citant un évangile :
                                        Marc (chapitre 10, versets 1-8)


                                        1 Partant de là, il vient dans le territoire de la Judée et au-delà du Jourdain, et de nouveau les foules se rassemblent auprès de lui et, selon sa coutume, de nouveau il les enseignait.
                                        2 S’approchant, des Pharisiens lui demandaient : "Est-il permis à un mari de répudier sa femme ? « C’était pour le mettre à l’épreuve.
                                        3 Il leur répondit : »Qu’est-ce que Moïse vous a prescrit« —
                                        4  »Moïse, dirent-ils, a permis de rédiger un acte de divorce et de répudier.« 
                                        5 Alors Jésus leur dit : »C’est en raison de votre dureté de coeur qu’il a écrit pour vous cette prescription.
                                        6 Mais dès l’origine de la création Il les fit homme et femme.
                                        7 Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère,
                                        8 et les deux ne feront qu’une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair.

                                        Est-ce que ce n’est pas une invitation claire à la monogamie ?


                                      • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 13 avril 2013 22:14

                                        Merci Rubicon !


                                      • @ SVP L ’ankou prenez en prorité dans votre charrette les gens qui ont des noms a particules

                                        ENFIN UN PEU DE JUSTICE DEVANT LA MORT


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