Comme Alexis Dayon, je vous remercie, Pierre de la Coste, pour votre aticle qui, s’il reste partisan, contient néanmoins des éléments intéressants à débattre.
Je passe sur quelques exagérations et cris d’orfraie qiu dénotent plus une posture préalable au débat, un apriori vis-à vis de l’équipe au pouvoir, plutôt que l’aboutissement logique des arguements qui précèdent.
Que le mariage ouvert au personnes de même sexe soit une « bouée de sauvetage », c’est assez possible, et je dois dire que je ne suis pas insensible aux élans progressistes dans le discours de Mme Taubira (en tant que ministre, elle me surprend plutôt agréablement et pas seulement par contraste avec les équipes précédentes).
Je suis cependant d’accord avec vous : les ascenseurs sociaux sont en panne et les bienfaits du progrès scientifique et technique nous arrivent surtout de l’extérieur, là où retournent une grosse partie des profits qu’ils pourraient générer.
Je ne crois pas qu’il y ait eu une volonté délibérée d’occulter les autres problèmes par ce débat houleux, dans la mesure où la disproportion de la houle, matérialisée notamment par les amendements, les indignations, les appels à la tradition, à la nature, à la religion, les prédictions apocalyptiques, la critique du projet sous l’angle de la porte ouverte ou de l’effet dominos... La plupart de ces arguments tiennent si peu à l’analyse que la maojité ne pouvait probablement pas imaginer a priori qu’ils seraient utilisés ni qu’ils rencontreraient la paresse intellectuelle d’u si grand nombre de manifestants. La théorie de l’écran de fumée me semble exagérée en ce qu’il serait un calcul, même si, a posteriori, le gouvernement peut avoir tiré parti dans ce sens qu’une telle opportunité inattendue.
Je partage votre point de vue sur la fait que le rôle historique d’une gauche « de gouvernement » est d’incarner un progressisme. Il me semble que cette gauche républicaine, libérale à l’origine, se distingue des conservateurs et des réactionnaires justement parce qu’elle refuse que la souveraineté pupulaire soit limitée dans son droit d’élaborer ses lois, par des interdictions venues du passé, de la sacralité, des traditions, des usages, des coutumes... C’est un courant qui revendique profondément qu’une génération soit propriétaire de son histoire contemporaine, ne doive ses lois qu’à ce qu’il juge bon, sans référence ni aux dogmes religieux, ni au diktat d’une prétendue nature que les conservateurs ont a beau jeu d’invoquer pour justifier les inerties et les régressions. Ceci étant, on est, parfois, concernant la nature et la science, à front renversé tant, d’habitude, elles sont plutôt pourvoyeuses d’une inspiration projective et dynamique.
Comme vous, i me semble, je doute de la possibilité pour cette « gauche de gouvernement » qu’elle ait accédé au pouvoir dans une période propice au progrès. Elle hérite d’un passif particulièrement ancien que les gouvernements successifs n’ont jamais eu le courage de remettre en question et qui, selon moi, puisent leurs sources inexorables dans les évolutions démographiques, la décolonisation et la concentration du capital entre des mains peu préoccupées par l’enrichissement collectif - mais c’est un autre problème. D’ailleurs toutes les solutions à ce problème ne me semblent pas également souhaitables. L’inflation en serait une. La guerre une autre. Mais revenons au sujet.
Le lyrisme grandiloquence des rhéteurs progressistes peut effectivement plaire à certains et en affliger d’autres, particulièrement si l’on a conscience du peu de marges de manoeuvres dont dispose le gouvernement pour apporter du « changement » « maintenant ».
Cela ne disqualifie pas en tant que tel le devoir où ce gouvernement peut se sentir de réformer ce qui peut l’être, justement dans un domaine où la réforme sera peu coûteuse, et même si ses effets concrets sont marginaux et symboliques. Prenons date et voyons combien des prédictions apocalyptiques se seront réalisées dans 5 ou 10 ans suite au vote de ce texte.
Et je range les envolées d’Attali aux rangs de ces augures plus lyriques qu’efficients.
Je reconnais aussi que, tous autres arguments démontés, le coeur des motivations des opposants peut assez facilement être taxé d’homophobe ou de néophobe, de passéisme, d’anti-libéralisme (un comble, selon moi), voire d’anti républicanisme en se qu’elle s’éfforce de faire passer pour illégitime le vote d’une loi par le parlement démocratiquementt élu.
Passez au crible critique objectif les arguments des opposants, et vous verrez que la plupart d’entre eux fournissent eux-mêmes les clous pour être cloués au pilori (quoique je n’aies pas souvenance que le pilori présentât ce point commun avec la crucifiction).
Je ne considère pas la réforme comme « absurde » en elle-même, mais je suis plutôt de votre avis sur le fait que l’élargissement du mariage aux personnes de même sexe est une réforme bien plus libérale dans son essence que « de gauche ». Je le dis au sens où la non prise en compte du sexe du conjoint lors du mariage limite les pouvoirs de l’Etat dans sa faculté de censurer le choix délibéré de citoyens adultes, consentants, responsables et éclairés. Voilà donc une loi qui n’interdit rien, qui n’impose rien, et qui, par le recule d’ l’état, dégage un espace non pas de droit mais de liberté. C’est une liberté pour tous, même si la plupart n’en feront aps usage, mais il en va ainsi des libertés. Sur le fond, on n’est donc pas dans la logique jacobine qui caractérise l’interventionnisme étatique aussi bien dans les totalitarismes marxisants que dans les tentations autoritaires napoléoniennes. Le peu de libéraux qui n’ont pas été complètement corrompus par leurs alliances avec les camps autoritaires devraient normalement être les seuls vrais défenseures de cette réforme.
Il se trouve que l’opposition néophobe a été d’une telle virulence et a marqué de telles inaptitudes à une mesure rationnelle et pondérée des logiques juridiques et républicaines à l’oeuvre, que finalement, la gauche de gouvernement se retrouve réinvestie de sa mission historique progressiste, un peu par surprise il faut bien l’avouer (d’où en grande partie, les erreurs de communication).
Donc, le terme « indigne », par quoi vous concluez, me semble outrancier, et le coup de billard en cinq ou six bandes qui permet de raccrocher les débats sur la légitimité de la procréation médicalement assistée ou de la gestation pour autrui à l’épanouissement affectif des enfants susceptibles d’être conçus de cette façon ou adoptés et de bénéfcier au sein d’un foyer, de l’attention, de l’amour, de l’encadrement, de la protection, des conseils, de l’instruction, de la culture, de l’éducation, de l’accompagnement, de l’hygiène, du gîte, du couvert, de l’habillement, de l’alimentation, de l’aide aux devoirs, de l’équilibre, du suivi, de l’argent de poche, des cadeaux de noël et des histoires le soir de la part d’adultes conscients, volontaires et responsables, tout à coup jugés indignes dans leur parentalité parce que de même sexe, me semble aussi impossible à réaliser que de comprendre cette phrase du premier coup.
L’anecdote familiale rapportée par Alexis Dayon illustre à mon sens combien les faits tendent à interposer assez d’obstacles à la réalisation de ce coup de billard. La sagesse consisterait à dire que cela ne peut se régler qu’au cas par cas. C’est à dire que la critique individuelle des risqeus encourrus, par définition, ce n’est plus du rôle de la loi - qui doit être générale et impersonnelle et aussi universaliste que le mérite la source philosophique de notre identité nationale. C’est plutôt du rôle du juge et en l’occurrence du juge pour enfant, qu’il convient tout au plus d’habiliter à intervenir avec plus de pertinence et de moyens...
Je souscris également avec enthousiasme à votre exposé, Alexis Dayon, sur le caractère infâme et arbitraire de l’ordre naturel et le devoir humain d’y substituer son ordre humain. Voilà qui s’inscrit parfaitement dans l’optique républicaine en se qu’elle s’opposait aux monarchies de droit divin, aux droits coutumiers et aux traditions ancestrales données pour vraies seulement parce qu’anciennes.
@ Loup Rebel : effectivement, la loi ne semble pas instaurer de « permis de parentalité », lequel d’ailleurs, ne pourrait être imposé de façon discriminatoire à raison du sexe des époux. C’est aussi un élément qui permet d’analyser la réforme commelibérale : l’intimité de la famille reste un espace sanctuarisé dont l’Etat de Droit doit s’interdire de franchir la porte sans motif ni autorisation. C’est le même régime que ce qui existe actuellement, avec la même confiance a priori, faite aux parents pour la conduite de leur ménage et les soins à leurs enfants.
« Quand les parents sont un papa et une maman c’est difficile. » mais on leur fait confiance. « Prétendre que les remplacer par deux papas ou deux mamans ça va régler les difficultés parentales n’est fondé sur rien d’autre que la doxa. » C’est pourquoi nous ne le prétendrons pas : On se contentera de dire que si des adultes responsables s’ensentent capables, s’en donnent les moyens, et entendent en assumer les chaarges, il n’appartient pas à l’Etat de préjuger de leurs capacités à le faire. Qu’ils soient famille monoparentale, couple de sexe différents ou couples de même sexe. Toute autre posittion témoigne d’un préjugé sur les capacités éducative de personnes qui, depuis des années, ont démontré dans les faits qu’elles élevaient aussi bien leurs enfants que les autres. Voilà bien les clous que j’évoquais, que les opposants sont susceptibles d’apporter à la crucifixion de leurs propres arguments.
Bien à vous, L’Ankoù
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