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Accueil du site > Tribune Libre > Nationalisons les artistes !

Nationalisons les artistes !

Alors que l’HADOPI vient d’être adoptée par le parlement et le sénat, sous réserve de quelques légères égratignures par le Conseil Constitutionnel, l’ADAMI et la SACEM sortent du bois pour nous expliquer que cette loi ne règlera pas le problème de la baisse de rémunération des artistes. Nous y voilà, et il n’aura manifestement pas eu besoin de beaucoup de temps pour que les appétits législatifs du monde de la musique n’apparaissent au grand jour.

HADOPI a été commenté à l’extrême ici ou ailleurs, pas besoin de revenir sur le fond de cette loi stupide. Il faut, maintenant, passer à la suite et tenter de voir comment la sphère artistique va pouvoir trouver son chemin et sa rémunération dans ce monde dématérialisé. Passons rapidement sur la légende urbaine qui veut que la baisse du « piratage » va doper les ventes. Penser que quelqu’un qui téléchargeait illégalement va se précipiter à la FNAC pour acheter des CD une fois que sa connexion internet lui sera coupée confine à la pathologie. Déjà, s’il arrive à pardonner aux artistes français d’avoir poussé à l’adoption de la loi, ce sera un moindre mal (Mais il est assez probable que ces derniers se soient coupés de leur base et qu’ils le paient au prix fort dans les années à venir)
 
Pour comprendre la problématique de la rémunération de la musique à l’ère de la dématérialisation, il faut prendre en compte, deux notions d’économie adaptées à la musique sur internet :
 
- La non-rivalité : Elle définit la possibilité de copier une œuvre à l’infini, sans coût supplémentaire, tout en permettant parallèlement la consommation payante par d’autres.
- La non-exclusivité : Elle définit la possibilité d’accéder à une œuvre par plusieurs moyens, dont certains sont gratuits pour l’utilisateur final et néanmoins légaux. On peut citer Deezer pour illustrer la partie « gratuite » avec tous les logiciels existant qui permettent de l’enregistrer.
 
La conjonction de ces deux notions dans la vie de la musique sur internet amène à une situation incontournable : un morceau de musique numérique est disponible aujourd’hui gratuitement, pour tous, partout et légalement. Sa valeur tend inéluctablement vers zéro. La musique est, d’ores et déjà, gratuite pour l’utilisateur sur internet. Et cette gratuité (légale) n’apporte quasiment pas de rémunération pour les artistes (20€ pour 20.000 écoutes sur Deezer par exemple). Ca, c’est un fait qu’aucune loi ne pourra changer. Les sociétés de gestion des droits d’auteurs et d’interprètes l’ont bien compris. Elles montent aujourd’hui au créneau pour faire passer l’idée qu’il faudra rapidement envisager un mode de rémunération complémentaire pour combler cette perte irréversible. Et pour eux, la solution est simple : taxer les F.A.I au titre de la copie privée, de la même manière que les supports de stockage numérique. In fine, il s’agit donc de taxer l’internaute.
 
Nous voilà, tout doucement et à dose homéopathique à la logique de la licence globale. Une musique gratuite, déjà disponible sur internet, associée une taxe sur l’abonnement. Tous les cris des uns et des autres n’y auront rien changé, on y va tout droit. Et si on y rajoute les innombrables autres taxes qui atterrissent déjà dans le panier de « la création artistique » on peut estimer que les artistes musicaux sont bien en voie de la nationalisation.

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18 réactions à cet article    


  • Mougeon Mougeon 19 mai 2009 12:38

    En ce qui me concerne depuis l’HADOPI :

    artistes du Show-business = BOYCOTT

    Je n’ai plus aucune envie d’acheter leurs produits, je ne prends plus aucun plaisir à les écouter, voir même à les entendre.

    Mon avenir musical se fera sans eux...

    Heureusement la relève est la avec la Musique LIBRE qui ne demande qu’à être écoutée. Voici quelques liens qui regroupent des milliers de vrais Artistes :

    http://www.dogmazic.net/index.php ?op=editohttp ://www.dogmazic.net/index.php?op=edito
    http://rezal404.org/wikini/wakka.php?wiki=Mp3Legal
    http://www.jamendo.com/fr/albums
     


    • herve33 19 mai 2009 15:35

      Car ce qui sous tend toute réflexion en ce domaine, c’est l’appropriation, la défense du droit de propriété, la privatisation préférée en toute chose à la gestion collective (ici spécifiquement pour les libéraux) .

      @Shawford

      Vous avez parfaitement résumer la situation , les prochaines étapes sont la privatisation du vivant et de la biodiversité . La notion d’humanité n’existe plus , seul compte les profits à court terme .

      http://www.pauljorion.com/blog/?p=3131#more-3131


    • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 19 mai 2009 15:59

      Bien entendu, entièrement d’accord avec Shawford. Le changement de paradigme induit pas l’avènement de l’ère numérique est en train de générer une schizophrénie aigüe dans le sérail du libéralisme.

      Il ne s’agit pas, ici, de la volonté de privatiser quoi que ce soit de matériel (dont la bio-diversité ou le vivant qui en fait partie) mais de passer, pour un marché (voire la culture en général) d’un univers matériel dans lequel la possession par la privatisation est devenue la seule notion reconnue à un univers immatériel dans lequel la possession n’est plus possible.


    • trevize trevize 19 mai 2009 12:58

      Bonjour,
      il ne faut pas tout mélanger, la SACEM et ses amis veulent taxer les FAI, mais c’est loin d’être une licence globale : cette taxe ne donnera pas le droit aux internautes de télécharger de la musique. Les maisons de disque veulent le beurre l’argent du beurre, le c** de la crémière, son fond de commerce, la pâture et le troupeau !

      C’est inique, quand on réclamait la LG, on nous a dit :
      -c’est nul, on va pas créer une nouvelle taxe
      -il sera impossible de répartir équitablement l’argent récolté
      -c’est un délire communiste de faire payer tout le monde pareil alors que tout le monde ne « consomme » pas la musique de la même façon
      -etc.

      et maintenant, on s’aperçoit que c’est tout simplement de l’avarice et de l’égoïsme : ça les dérange plus de récolter l’argent de la taxe, mais pas question de laisser l’utilisateur télécharger la musique sans payer.

      Au passage, je signale que les FAI paient déjà une taxe pour la copie privée


      • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 19 mai 2009 14:05

        Mais je ne mélange pas tout. L’offre gratuite existe déjà. Plusieurs sites dans l’esprit de Deezer proposent de l’écoute à la demande en streaming, et dans une totale légalité et gratuitement. Il suffit d’utiliser, ensuite, n’importe quel freeware capable d’enregistrer un flux pour se constituer sa propre bibliothèque.

        On peut toujours rétorquer que la qualité est médiocre, mais il suffit de se rapeller ce que l’on acceptait au temps de la k7 audio pour faire la part des choses. Et nul doute que la concurrence qui s’organise sur ce marché va faire évoluer la qualité.

        La gratuité existant déjà. Il ne reste plus qu’à taxer l’internaute (au travers de son abonnement) pour que l’on arrive à la LG, et donc, à une forme de nationalisation de la musique.


      • Tchoa Tchoa 19 mai 2009 17:50

        @Trevize : merci de nous informer que nous payons une énième taxe pour copie privée via notre FAI.

        Anyway, depuis vingt ans, j’enrage de voir d’un coté cette taxe, ni injuste ni illogique en soit, persister à fournir d’énormes capitaux à des industries qui, sur chaque produit que je leurs achéte, inscrivent « Copie Interdite ». J’en ai marre que tous les DVDs commencent par un rappel à la loi tronqué.

        Comment peut-on interdire quelque chose que l’on taxe ou taxer quelque chose que l’on interdit, surtout si cette taxe n’est pas à l’acte, mais prévisionnelle et généralisée ? Cette hypocrisie m’a toujours fait bondir, même si, proche du millieu artistique, je défends bec et ongles le droit d’auteur ... dont il n’est pas question ici, puisque l’on parle de droits de diffusion et de reproduction.


      • trevize trevize 19 mai 2009 21:24

        Deezer est gratuit... pour l’instant.
        Il est déjà impossible d’écouter certains artistes, malgré que leurs morceaux soient présents. Nul doute qu’on nous proposera bientôt un abonnement pour profiter de ces oeuvres.

        Essayez par exemple d’écouter Led Zeppelin Bérurier Noir ou Ali Farka Touré
        les morceaux sont présents, mais le petit triangle « play » est grisé, impossible d’écouter ...

        De plus, le modèle de deezer pose des problèmes : on télécharge un morceau à chaque fois qu’on l’écoute (sauf si on écoute toujours le même morceau en boucle) et ça finit par coûter cher : il faut de l’électricité pour acheminer les morceaux du serveur de deezer jusqu’à votre ordinateur. une enquête a montré que le spam consomme l’équivalent énergie de 3 millions de voitures par an (voir ici) un mail pèse quelques Ko, un morceau de musique sur deezer c’est quelques Mo...

        ça consomme pas mal de bande passante aussi. Chez moi, on n’a que 512K de débit, et on peut être 4 à surfer en même temps. Si une personne écoute deezer, le surf et les jeux en ligne ralentissent sensiblement, si 2 personnes utilisent deezer, ça devient proprement impossible de surfer (alors vous imaginez les jeux en ligne...)

        Et c’est encore pire avec des terminaux mobiles (smartphones, ordinateurs portables) car la connexion wifi ou 3G+ permanente, ça a tendance à décharger la batterie très vite...


        Il suffit d’utiliser, ensuite, n’importe quel freeware capable d’enregistrer un flux pour se constituer sa propre bibliothèque. C’est formellement interdit, et c’est tout autant du piratage que télécharger des morceaux sur bittorrent.

        Il ne reste plus qu’à taxer l’internaute (au travers de son abonnement) Cette taxe existe déjà, voir le lien dans mon premier commentaire. Et je persiste : la SACEM veut percevoir (augmenter en fait ?) une taxe sur les FAI, mais ce n’est pas une LG car le fait de payer cette taxe ne nous donne pas plus le droit de télécharger. De plus on reste toujours dans le même schéma de redistribution totalement opaque.

        Si on veut soutenir la création, il faut que tous les artistes soient concernés par la redistribution. Pour moi, les statistiques de MySpace, dogmazic, jamendo, etc devraient être aussi utilisées pour rémunérer ces artistes ; ça ne serait que justice, non ?


      • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 20 mai 2009 16:57
        • Deezer est gratuit... pour l’instant. Il est déjà impossible d’écouter certains artistes, malgré que leurs morceaux soient présents. Nul doute qu’on nous proposera bientôt un abonnement pour profiter de ces oeuvres. Essayez par exemple d’écouter Led Zeppelin Bérurier Noir ou Ali Farka Touré les morceaux sont présents, mais le petit triangle « play » est grisé, impossible d’écouter.

         

        Vous le dites vous même : c’est gratuit. Le reste, c’est de prospective non étayée
        Concernant les morceaux non accessibles, s’ils sont dans la base de données c’est que les droits sont en cours de négociation. Le système est jeune ... un peu de patience.

         

        • De plus, le modèle de deezer pose des problèmes : on télécharge un morceau à chaque fois qu’on l’écoute (sauf si on écoute toujours le même morceau en boucle) et ça finit par coûter cher : il faut de l’électricité pour acheminer les morceaux du serveur de deezer jusqu’à votre ordinateur. une enquête a montré que le spam consomme l’équivalent énergie de 3 millions de voitures par an (voir ici) un mail pèse quelques Ko, un morceau de musique sur deezer c’est quelques Mo...
          ça consomme pas mal de bande passante aussi. Chez moi, on n’a que 512K de débit, et on peut être 4 à surfer en même temps. Si une personne écoute deezer, le surf et les jeux en ligne ralentissent sensiblement, si 2 personnes utilisent deezer, ça devient proprement impossible de surfer (alors vous imaginez les jeux en ligne...)
          Et c’est encore pire avec des terminaux mobiles (smartphones, ordinateurs portables) car la connexion wifi ou 3G+ permanente, ça a tendance à décharger la batterie très vite...

         

        Vous ne parlez pas du modèle de deezer, mais de l’internet aujourd’hui : contenus de plus en plus lourd, streaming, bande passante et consommation électrique. Si ce système général ne vous convient pas, je ne vois pas bien en quoi Deezer y change quoi que ce soit. La page d’accueil de Libé (ou de n’importe quel autre site d’info généraliste) fait plusieurs centaines de Ko, guère moins qu’un morceau encodé par Deezer !

         

        • Il suffit d’utiliser, ensuite, n’importe quel freeware capable d’enregistrer un flux pour se constituer sa propre bibliothèque. C’est formellement interdit, et c’est tout autant du piratage que télécharger des morceaux sur bittorrent.

         

        FAUX ! L’exception pour copie privée s’applique dès lors que la source et la diffusion sont licites. Excepté pour les DVD dont la copié a été interdite par la CC. (http://maitre-eolas.fr/2009/02/20/1321-les-droits-d-auteur-pour-les-nuls).
        Ensuite, Deezer a un contrat d’utilisation qui interdit l’enregistrement. Mais ce ne concerne en rien les lois sur le téléchargement illégal (DADVSI) ou la contre-façon. C’est un contrat de droit privé pour lequel Deezer ne possède aucune possibilité de contrôle. Vos morceaux enregistrés sur Deezer sont légaux vis à vis de la loi Française, mais comme vus avez enfreint le contrat de Deezer, ce dernier peut le rompre : quel danger !!!

         

        • Il ne reste plus qu’à taxer l’internaute (au travers de son abonnement) Cette taxe existe déjà, voir le lien dans mon premier commentaire. Et je persiste : la SACEM veut percevoir (augmenter en fait ?) une taxe sur les FAI, mais ce n’est pas une LG car le fait de payer cette taxe ne nous donne pas plus le droit de télécharger. De plus on reste toujours dans le même schéma de redistribution totalement opaque.

         

        NON ! cette taxe n’existe pas. Les FAI sont taxés au même titre que toutes les autres entreprises, telle les radios, les supermarchés, les bars ... etc (support de stockage et diffusion). D’ailleurs, l’augmentation progressive des taxes n’a jamais modifié le montant de l’abonnement. Les sociétés de collecte des droits veulent taxer l’activité spécifique de FAI sous le prétexte qu’une partie de leur activité consiste à « transporter » et/ou « stocker » des fichiers soumis au droit d’auteur. Si on considère que la musique est déjà disponible en grande quantité et légalement sur internet, pour eux cette taxe ne serait qu’une régularisation et pour nous, in fine, elle ressemblerait vraiment à une LG.

         

        • Si on veut soutenir la création, il faut que tous les artistes soient concernés par la redistribution. Pour moi, les statistiques de MySpace, dogmazic, jamendo, etc devraient être aussi utilisées pour rémunérer ces artistes ; ça ne serait que justice, non ?

        C’est en effet une question pertinente. Mais les artistes sur les supports que vous citez ont choisi cette solution de diffusion : il va être difficile pour eux de demander une part du gateau qui a été fait à partir d’un système auquel il n’ont pas voulu (ou pu) appartenir !


      • trevize trevize 20 mai 2009 18:25

        Le reste, c’est de prospective non étayée
        deezer payant pour les smartphones, bientôt de la pub entre les morceaux

        Concernant les morceaux non accessibles, s’ils sont dans la base de données c’est que les droits sont en cours de négociation. Le système est jeune ... un peu de patience.

        Il est regrettable que deezer ne communique pas sur le sujet. Et pour l’un des artistes que je cite (Ali Farka Touré) il était auparavant possible d’écouter les morceaux, il y a quelques mois ; mais il est quand même possible que ce soit un problème de négociation avec les ayant-droits. J’espère sincèrement que vous avez raison.


        Vous ne parlez pas du modèle de deezer, mais de l’internet aujourd’hui

        Le modèle de deezer, c’est quand même d’écouter les morceaux en streaming, sans les conserver sur son disque dur. J’écoute souvent les mêmes morceaux, les mêmes groupes, et je trouve ça débile de consommer de la bande passante et de l’électricité à chaque fois que je les écoute, surtout avec les moyens de stockage de maintenant. Ce n’est pas très efficace.

        Concernant le droit (ou non) de conserver les morceaux sur disque dur, si l’exception pour copie privée s’applique, alors je ne vois pas pourquoi deezer met tant d’énergie à nous empêcher de les conserver ? (ils ont vraiment utilisé des techniques bien tordues pour ça) Si la CP s’applique, et que deezer tente de nous priver de ce droit, alors ne sont-ils pas dans l’illégalité ?

        Mais les artistes sur les supports que vous citez ont choisi cette solution de diffusion : il va être difficile pour eux de demander une part du gateau qui a été fait à partir d’un système auquel il n’ont pas voulu (ou pu) appartenir
        Y a t il une loi empêchant un artiste affilié à la sacem de diffuser ses oeuvres sur myspace ? je ne le pense pas (ce serait de la discrimination, ou une forme de monopole, de forcer les artistes à utiliser tel ou tel système de diffusion à l’exclusion de tout autre) le problème que je soulevais est que les statistiques pour la répartition des droits sacem ne prennent en compte que les canaux de diffusion classiques : télé, radio, les bars, etc. ça n’est absolument pas logique :
        Ces taxes sont censées contribuer à la création, à l’émergence de nouveaux artistes, les français qui écoutent les petits artistes de myspace ou autres, paient les taxes pour les voir reversées à des artistes qu’ils n’écoutent pas ; c’est complètement illogique et injuste

        Pour le reste de votre raisonnement, je suis à peu près d’accord avec vous : si on considère que la copie privée s’applique à deezer, et qu’on ajoute une contribution à notre abonnement internet, alors oui on se retrouve avec une sorte de LG (limitée cependant aux oeuvres proposées par deezer...) ; cependant, ce scénario possède un avantage pour le gouvernement et les majors : ils ne perdent pas la face en avouant que nous avions raison, ils n’dmettent pas avoir fait machine arrière, l’honneur est sauf.


      • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 20 mai 2009 19:05

        Deezer payant sur les smartphone, c’est logique. Tous les contrats 3g spécifient que le streaming est interdit. Pour asséder aux smartphones, Deezer devra payer les opéréteurs ... donc répercuter dce prix aux usagers.

        • Il est regrettable que deezer ne communique pas sur le sujet. Et pour l’un des artistes que je cite (Ali Farka Touré) il était auparavant possible d’écouter les morceaux, il y a quelques mois ; mais il est quand même possible que ce soit un problème de négociation avec les ayant-droits. J’espère sincèrement que vous avez raison.

        Deezer a du mal à comuniquer pour une raison simple : les ayants droits ne veulent pas se voir généraliser ce système trop peu rémunérateur. Tout ça se passe donc confidentiellement. La seule chose dont je suis sûr, c’est que pour les morceaux qui apparaissent dans la base sans être accessibles, il s’agit d’un problème de droits en (re)négociation.

        • Le modèle de deezer, c’est quand même d’écouter les morceaux en streaming, sans les conserver sur son disque dur. J’écoute souvent les mêmes morceaux, les mêmes groupes, et je trouve ça débile de consommer de la bande passante et de l’électricité à chaque fois que je les écoute, surtout avec les moyens de stockage de maintenant. Ce n’est pas très efficace.

        C’est aussi le modèle de Youtube, Dailymotion, TF1, de toutes les radios ..etc. Donc de tous les outils en pleine évolution sur le net ...

        • Concernant le droit (ou non) de conserver les morceaux sur disque dur, si l’exception pour copie privée s’applique, alors je ne vois pas pourquoi deezer met tant d’énergie à nous empêcher de les conserver ? (ils ont vraiment utilisé des techniques bien tordues pour ça) Si la CP s’applique, et que deezer tente de nous priver de ce droit, alors ne sont-ils pas dans l’illégalité ?

        Les ayant-droits ne peuvent s’opposer à la copie privée, mais ne sont pas dans l’obligation de la favoriser (d’où la sanctuarisation des DRM dans la DADVSI). Deezer, en contre partie des droits, s’est engagé à tout faire pour limiter les possibilités d’enregistrement ... qui ne sont pas pour autant illégales smiley

        • Mais les artistes sur les supports que vous citez ont choisi cette solution de diffusion : il va être difficile pour eux de demander une part du gateau qui a été fait à partir d’un système auquel il n’ont pas voulu (ou pu) appartenir
          Y a t il une loi empêchant un artiste affilié à la sacem de diffuser ses oeuvres sur myspace ? je ne le pense pas (ce serait de la discrimination, ou une forme de monopole, de forcer les artistes à utiliser tel ou tel système de diffusion à l’exclusion de tout autre) le problème que je soulevais est que les statistiques pour la répartition des droits sacem ne prennent en compte que les canaux de diffusion classiques : télé, radio, les bars, etc. ça n’est absolument pas logique :
          Ces taxes sont censées contribuer à la création, à l’émergence de nouveaux artistes, les français qui écoutent les petits artistes de myspace ou autres, paient les taxes pour les voir reversées à des artistes qu’ils n’écoutent pas ; c’est complètement illogique et injuste

        Concerant la SACEM, les artistes, une fois adhérants, n’ont plus la possibilité de diffuser leurs oeuvres en dehors des réseaux SACEM.
        C’est illogique et injuste ... comme le capitalisme financier, dont ce système est issu ...

        • Pour le reste de votre raisonnement, je suis à peu près d’accord avec vous : si on considère que la copie privée s’applique à deezer, et qu’on ajoute une contribution à notre abonnement internet, alors oui on se retrouve avec une sorte de LG (limitée cependant aux oeuvres proposées par deezer...) ; cependant, ce scénario possède un avantage pour le gouvernement et les majors : ils ne perdent pas la face en avouant que nous avions raison, ils n’dmettent pas avoir fait machine arrière, l’honneur est sauf.

        Vous avez compris. Si on prend en compte qu’il n’existe pas que Deezer (Jiwa ; WorMee ...) et que l’offre s’élargit tous les jours un peu plus, on peu considérer que la gratuité de l’accès à la musique sur internet s’installe durablement. La taxe bouclera la boucle de la LG. Consernant les majors, elles vont perrir de cette situation car la rémunération de la part de ces sites est quasi nulle !


      • herve33 19 mai 2009 16:04

        La licence globale existe déjà de manière non officielle , mais à la différence de ce qui aurait pu etre voté légalement , les majors , les artistes et les auteurs n’en toucheront pas un centime , ce sont des sociétés privées comme Pirate Bay qui proposent déjà un service ipredator qui rendent toutes traces et connections de téléchargement invisibles car cryptées et virtuelles . 

        http://www.the-triforce.com/blog/thomas-noury/billet/voir/21_ipredator-la-licence-globale-qu-on-attendait/

        En revanche , l’arsenal pour un fichage et flicage complet du Net Français va se mettre en place , Hadopi n’est d’ailleurs qu’un début . Un projet de loi LOPPSI 2 fait froid dans le dos , certes c’est lutter contre la cybercriminalité , mais à se demander si cette loi ne va pas faire plus de ravages sur votre vie privé que les cybercriminels eux mêmes


        • herbe herbe 19 mai 2009 18:53

          On dit qu’on a tout dit sur Hadopi mais à la lecture ce cet article j’ai encore appris des choses qui confortent mon opinion ( connaissez vous le CPD ?) :

          http://www.maitre-eolas.fr/2009/03/04/1333-hadopi-mon-amie-qui-es-tu


          • Stéfan Stéfan 19 mai 2009 19:52

            On va effectivement vers quelque chose qui s’approche du concept de licence globale initialement rejeté, avec toutefois une différence majeure : tout le dispositif HADOPI, dont les inconvénients ont déjà été très bien décrits, est maintenant en place. La contrepartie minimale de cette loi serait qu’on ne sanctionne pas une 2ème fois la société.

            En quelque sorte on va avoir droit à la double-peine : l’usine HADOPI + l’augmentation du prix de l’abonnement internet.

            Si cette fameuse taxe était mise en place, alors la logique serait d’autoriser le téléchargement, et donc d’abroger HADOPI dont le seul objectif (annoncé) est de lutter contre le téléchargement illégal.
            Bien entendu cela n’aura pas lieu. La taxe sera mise en place, et le système HADOPI continuera d’exister. Eventuellement en élargissant ses compétences à des thèmes autres que la lutte contre le téléchargement de musique ou de films, comme cela a déjà été expliqué dans différents articles mettant en garde sur les dérives orweliennes possibles d’un tel dispositif.


            • logan 20 mai 2009 08:51

              Vous raillez en parlant de nationalisation, mais en soi ce n’est pas à mon avis une mauvaise idée.

              Mais si nous avions réellement des chiffres sur lesquels nous appuyer ce serait plus simple de savoir vers où nous orienter.

              On nous parle de baisse de la rémunération mais pour qui et dans quelles proportions, on ne nous explique pas concrètement comment cela se traduit et en quoi cela représente un danger pour la culture.

              Tout ce qu’on fait c’est affirmer un danger pour justifier quelque chose sans prouver ce danger.

              Nous n’avons pas vocation à la base à entretenir le niveau de vie de qui que ce soit, mis à part quand ce niveau de vie est insuffisant. Hors ici qu’est ce qui nous dit que ce niveau de vie est insuffisant, et qui est concerné par cette insuffisance combien de personnes ?

              En quoi les revenus hors vente de CD seraient ils insuffisants pour maintenir la profession d’artiste ?
              Nous voudrions des preuves.


              • Olivier from Madinina Olivier from Madinina 20 mai 2009 15:43

                - Le marché de la musique enregistré a baissé de près de 14% en 2008 (http://observatoire.cite-musique.fr/observatoire/document/COM_MME_2008.pdf)

                - En 2007 (on a pas encore les chiffres 2008), la SACEM a reçu des revenus stables. La baisse de la musique enregistrée a été compensée par l’augmentation des revenus au titre de la copie privée (http://www.irma.asso.fr/Forte-augmentation-des-droits?xtor=EPR-22)

                - Toujours en 2007 l’Adami (les interprètes) et la SPPF (producteus indépendants) ont vu leur perceptions augmenter de l’ordre de 13% à 14% toujours grace à la copie privée.

                Manifestement, sur 3/4 ans, les revenus ont été maintenus uniquement grace à l’élargissement de l’assiette de la taxe pour copie privée. Pour anticiper et compenser la baisse attendue pour les années à venir, les sociétés de perception continuent à demander d’autres applications de cette taxe, notamment sur les FAI.

                « En quoi les revenus hors vente de CD seraient ils insuffisants pour maintenir la profession d’artiste ? »
                La vente de CD représente encore la plus grosse partie de la rémunération de la filière musicale. Les revenus complémentaires (vente en ligne, copie privée et concerts) augmentent doucement et compensent la baisse des revenus sur la vente de CD. Il faudra qelques années, et beaucoup plus de taxes pour que la mutation ait lieu et que les revenus complémentaires deviennent prncipaux. C’est d’ailleurs pour ça que la Sacem etl’Adami montent au créneau.

                C’est une analyse sans parti pris qui n’inclue pas la partie des majors ni la production des artistes dans des labels traditionnels.

                Pour ma part, je suis persuadé que le maintien du système dans sa forme actuelle est illusoire et impossible, et que ce système va droit dans le mur !


              • pendragon 20 mai 2009 11:26

                C’est si beau de voir des gens qui ont raison contre tous les autres. MDR


                • Webes Webes 20 mai 2009 12:12

                  Olivier votre billet ne traite qu une partie d Hadopi, outre le soutien de nos ennemis les artistes Fr qui n ont rien compris a cette histoire ni a la suite que leur prepare les majors en instaurant une licence global (comme elle est en marche au US), notre nain de jardin va pouvoir maintenant passer a l acte 2 de sa strategie de controle du net.

                  « Nicolas Sarkozy a déployé son plan pour contrôler le net. Il a commencé à l’appliquer avant-même la loi Hadopi, et prévoit de le parachever avec la Loppsi. »

                  Suite article Numerama : http://www.numerama.com/magazine/12948-Decryptage-Sarkozy-et-son-oeuvre-de-controle-du-net.html

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