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Accueil du site > Tribune Libre > Nietzsche ou La vie éblouissante

Nietzsche ou La vie éblouissante

La philosophie de Nietzsche c’est la fulgurance de la vie, c’est l’exagération absolue. C’est l’homme à son paroxysme, l’homme qui se dépasse et qui surpasse soudainement la réalité, qui se réapproprie la réalité qui l’entoure. On ne peut résumer la philosophie de Nietzsche à un seul concept et il faut oublier tous les égarements de supériorité et de force qui n’étaient que les délires de sa sœur, adepte des thèses du parti national-socialiste allemand. La volonté de puissance c’est avant tout une volonté de contrôle et de maîtrise. Chacun des aphorismes de Nietzsche n’est qu’un moyen pour reprendre en main son destin et ne pas être le jouet des événements, des aléas et des hasards de la vie. Décider de sa vie, aller au-delà de sa condition humaine, se surpasser en tant qu’homme, se redéfinir, voilà quelle était la vision de Nietzsche. Cela ne veut pas dire écraser les autres. Plutôt pouvoir se passer des autres. Trouver soi-même et seul son chemin.

Il y a un aspect bouddhique important dans sa philosophie. Car il conçoit ce qui est étranger à l’homme, ce que l’homme incorpore du dehors, comme une forme de souffrance. Le monde qui entoure l’homme est perçu comme une forme d’agression perpétuelle, qu’il doit pouvoir surmonter. Et c’est en fait plus une vision de l’extérieur comme un élément détournant l’homme de sa volonté intérieure. C’est de manière sous-jacente le conservatisme de la société, la masse extérieure écrasante, le milieu social perçu comme une barrière pour l’existence. C’est uniquement par l’action, par sa volonté, par son courage, et non par la connaissance que l’homme peut s’extraire du médiocre, du vulgaire, du conforme, de la norme. Et l’art est un élément important pour y parvenir. L’art que l’on découvre et l’art que l’on conçoit. Car l’acte créateur est l’élément central de cette élévation. Être en dehors du système, c’est l’acte premier de la philosophie de Nietzsche. Et avant cela prendre conscience que l’on est inclus dans un système. Lui-même s’était désengagé de toute participation active à la société. Sans pour autant être asocial, il s’était mis en retrait de la société dans une forme de retraite monastique.

On est quelque peu surpris parfois par les contradictions internes dans la philosophie de Nietzsche. Mais la vie en elle-même est contradictoire et changeante. Et sa philosophie n’était que le reflet de sa vie. Il était en cela un véritable philosophe car il vivait sa philosophie en actes. Il s’est voulu surhomme, voulant dépasser les limites humaines, inventer de nouvelles limites. Mais tel Icare, qui s’étant trop approché du soleil, a perdu ses ailes maintenues par de la cire et a fini par s’écraser dans la mer, il a passé les 11 dernières années de sa vie dans un état végétatif. Mais avant cela, il a fracassé toutes les philosophies antérieures, celle de Descartes et de son ‘je’ absolu mais au final flou et indistinct, celle de Kant et de ses catégories mentales et intellectuelles claires et bien ordonnées, qui ne reposent au final que sur du sable.

Car il a bien démontré, suivant en cela Hegel, que l’Histoire façonne les hommes et que chaque génération est façonnée moralement et socialement par son époque et par les idées qui y sont existantes, de sorte que toute notion philosophique est fluctuante et relative, que seul le flux, le changement est permanent. Ironique notion d’une permanence du changement. D’où son adoration pour Hérodote et pour les penseurs grecs, qu’il avait étudiés en tant que philologue. Dans un monde où le changement est permanent, où déjà à son époque les avancées technologiques comme le télégraphe modifient les sociétés et notre façon de vivre et de voir le monde, où trouver la stabilité de l’homme ? Comment ne pas être absorbé dans le flux permanent qui nous entoure ? Comment conserver notre être profond ?

“La civilisation n’est qu’une mince pellicule au-dessus d’un chaos brûlant.”

Derrière chaque idée, derrière chaque morale, chaque philosophie, règnent les pulsions, les désirs, l’inconscient, la volonté de dominer. Toute la chair est derrière chacune de nos idées.

Pour Nietzsche, la vie se situe avant tout et la joie est première, quel que soit notre destin. Amor fati. Nous devons non seulement accepter notre destin mais le faire nôtre et l’accueillir tel qu’il nous apparaît car nous n’avons qu’une vie. Il nous faut dépasser les souffrances et le poids du christianisme, nous extraire du poids des religions, réinventer notre vie, lui donner nous-même une direction. Les hommes doivent agir, ils doivent s’extraire de la réaction, de leur tendance naturelle à réagir. L’action est la seule manière d’imposer sa volonté alors que la réaction n’est qu’une expression de la passivité de l’homme. Agir dans sa vie, c’est montrer que l’on existe, que l’on n’est pas un mouton qui suit la tendance. L’idée philosophique de Nietzsche est donc axée sur l’action. Mais cette action peut au final être une forme de non-action, une action qui irait en sens inverse du flux existant, une tentative de s’extraire du courant dominant. Par sa philosophie, Nietzsche remet en cause l’ensemble des philosophies existantes car il démontre qu’elles sont bâties sur les désirs et l’idéologie des philosophes qui les ont créées. Ce sont des structures humaines avec tous les défauts des humains. Ce ne sont souvent que des châteaux de cartes. Et Nietzsche les a bien au final dynamités, comme il l’avait lui-même annoncé.

L’élément primordial de sa philosophie c’est son désir absolu de liberté, de vivre pleinement selon ses propres principes, en dehors de tout système défini, par delà le bien et le mal, sans ignorer pour autant le bien et le mal, mais en façonnant sa propre morale. Il a éliminé la problématique de la vérité car toute vérité n’est qu’humaine et par là-même incomplète et partielle. Il faudrait vivre à l’extérieur du monde pour appréhender la vérité. Dès lors que nous sommes dans le monde, nous ne pouvons connaître la vérité du monde. C’est pourquoi Dieu est mort car il est inatteignable. Si Dieu se présentait devant nous, nous serions incapables de le reconnaître, ni même de le voir. Dostoïevski l’a bien compris dans sa digression sur le retour du Christ dans notre monde qui figure dans son roman ‘Les frères Karamazov’. Cette digression est d’ailleurs le cœur du roman car elle permet de comprendre la place de chacun des frères dans le récit et en donne aussi la clé.

L’homme s’est extrait de sa condition animale, il n’est pas seulement plus qu’un animal, il est autre, il est dans une autre dimension. Pour Nietzsche, nous devons nous extraire de notre condition humaine, non pas seulement aller au-delà de nos capacités mais franchir un seuil, devenir des surhommes. Pour lui, le temps est venu pour l’homme de passer une étape, de s’extraire de sa condition d’homme, de dépasser les limites morales et intellectuelles, non pas seulement de se surpasser mais de se réinventer, d’inventer une nouvelle condition humaine.

Nietzsche avait comme regret de ne pas avoir fait d’études scientifiques. Il s’est beaucoup intéressé à la théorie darwinienne de l’évolution et certains ont vu dans ses propos une continuation de la théorie de l’évolution alors même qu’il l’a beaucoup critiquée notamment sur l’aspect tout puissant de la nature qui agirait sur des êtres totalement passif. Beaucoup résume la théorie de Darwin à la loi du plus fort sur le plus faible alors qu’il s’agit en fait de la loi du plus apte par rapport à un milieu donné. Ce sont les plus aptes qui survivent et pas les plus forts. Et si le milieu change brutalement, les plus aptes peuvent s’éteindre rapidement car les conditions de leur existence auront soudainement disparu. La nature permet alors à ceux qui étaient moins aptes de pouvoir prendre leur place. Pour Nietzsche, la nature ne saurait être toute puissante pour déterminer quel animal est le plus apte. Il y a une action de la nature et une réaction de l’animal et cette réaction qui apparaît comme passive est en fait selon lui déterminante et constitue en quelque sorte ce qu’il avait dénommé la volonté de puissance. Il ne s’agit donc pas dans ce cas d’une volonté propre mais plutôt d’une volonté sous-jacente qui s’étend et se manifeste en réaction aux conditions naturelles.

Pour Nietzsche, l’homme doit se dépasser et non pas se surpasser. Le surhomme est un homme qui, tout en gardant toutes ses ambiguïtés humaines, réinvente sa manière d’exister. Le surhomme n’est pas un homme plus fort, c’est un homme différent qui prend conscience de toutes ses faiblesses et les transcende, non pas seulement pour s’améliorer mais se réinventer. Ce nouvel homme prend soudain conscience de son inconscience, de tous les éléments qui le façonnent et le dirigent de manière silencieuse et souterraine. C’est un homme plus conscient et en cela plus humain. L’homme doit selon Nietzsche pouvoir se façonner de l’intérieur, être son propre concepteur. Loin de tout conformisme social. Sans se couper de la société, il doit s’isoler et analyser sa propre conscience. Imaginer de nouveaux concepts. Loin de la foule, il doit créer une nouvelle image de lui-même. C’est ce que tente Nietzsche sur lui-même, et toute cette recherche a été la matière de ses réflexions et de ses livres.

Mais le 3 janvier 1889 à Turin, Nietzsche se précipite au cou d’un cheval que son cocher est en train de battre. Puis il tombe sans connaissance. C’en est fini de lui. Il plongera bientôt dans un mutisme profond. Il mourra 11 ans plus tard en 1900, le 25 août, sans avoir recouvré sa raison.

“Solitaires d’aujourd’hui, vous qui vivez à part, vous serez un jour un peuple. Vous qui vous êtes élus vous-même, vous formerez un jour un peuple élu - et c’est de ce peuple que surgira le surhomme.”

“Dans l’idéal, il faut pouvoir aimer les choses telles qu’elles sont. Le bien ne peut exister qu’en acceptant de prendre en considération le mal.”

Nietzsche a vécu la philosophie qu’il a exprimée de même que les philosophes grecs de l’antiquité dont il a étudié et analysé les textes. Le but d’une philosophie n’est pas seulement de développer une pensée, une explication, c’est de vivre ses idées. Beaucoup de grands philosophes contemporains n’ont fait que développer un système qu’ils ont créé de toutes pièces à partir de leur propre état d’esprit qui ne peut être que très relatif. Nietzsche a essayé de s’éloigner des systèmes fabriqués qui ne sont que l’expression d’un ressenti personnel, d’une construction individuelle, presque autarcique et renfermée sur elle-même. Il a tenté, en revenant aux principes premiers de la philosophie, de ‘dynamiter’ tous les systèmes antérieurs, mis à part ceux des grecs anciens, de bâtir une philosophie impersonnelle, universelle et intemporelle.

Pourquoi la philosophie de Nietzsche est-elle devenue si actuelle ? 

Pourquoi cette résonance soudaine avec notre époque ?

Car sa philosophie a un fort lien avec l’idéologie transhumaniste qui se développe actuellement. Et qui est la conséquence de notre société de plus en plus axée sur la technologie, une technologie de plus en plus proche de l’homme. On retient seulement en effet, à tort, dans sa philosophie le dépassement de l’homme en tant qu’homme, la volonté d’être plus qu’un homme, de dépasser sa condition d’homme. C’est ce que nous promettent de plus en plus les différentes avancées scientifiques aussi bien au niveau du corps que de l’esprit. C’est une forme de rejet des limites physiques, morales et intellectuelles de l’homme. Car l’idéal transhumaniste est d’aller au-delà de l’homme avec toutes les dérives que l’on peut imaginer et notamment l’idée de se sentir supérieur aux autres hommes parce qu’on se sentirait meilleur, plus intelligent et plus évolué qu’eux. On retrouve là toutes les notions douteuses liées à l’homme civilisé occidental face aux peuples primaires considérés comme intellectuellement et physiquement sous-développés.

Finalement ceux qui ont critiqué Nietzsche ont peut-être entre-aperçu toutes les conséquences de ses aphorismes si élevés et purs. A ceux qui ne pourront pas être des surhommes, il ne restera donc qu’à être des sous-hommes tout juste bons à servir les nouveaux seigneurs. Ce n’est donc pas un hasard si la philosophie de Nietzche et le personnage en lui-même sont si souvent cités et mis en exergue à l’heure d’aujourd’hui. L’air du temps est au transhumanisme, à la technologie débridée et sans limite, au développement de l’intelligence artificielle et des ordinateurs quantiques qui pourront décupler nos possibilités et pourquoi pas même nous transformer en nous ‘augmentant’. Nous sommes de plus en plus connectés à nos mobiles et il est fort probable qu’ils soient bientôt en connexion directe avec nous (via un système bluetooth ? un casque ? une montre ?), directement connecté à notre système nerveux). Il n’y aura alors plus de séparation entre notre esprit et les machines. Nous deviendrons à moitié humain et à moitié machine, un hybride de chair et de silicium.

Nietzsche malgré ses problèmes récurrents de santé était un être profondément corporel ce qui va à l’encontre du rattachement que l’on fait de sa pensée avec les idées transhumanistes. Le rapport au corps et à la terre est essentiel dans sa philosophie. C’est la base de sa condition d’homme. Il acceptait en totalité son corps défaillant, son esprit vacillant, toutes les exigences d’un corps, toutes les limites d’un esprit enfermé dans un corps. Il exalte le corps et ses souffrances, il ancre ainsi sa philosophie dans le corps et la chair connectés à la terre. Pour Nietzsche, tout le corps pense. Son dieu s’il en avait un serait Dionysos, dieu de la fête et de la vie, le dieu de l’exubérance, de la danse, de l’ivresse, de l’enfance, de la création, de la spontanéité. Dans l’acceptation d’un corps pesant, puant et claudiquant. Il pensait pouvoir s’élever à l’égal des dieux, que sa pensée puisse englober tout le savoir. Par là-même, il méprisait les hommes ordinaires qu’il trouvait médiocre et petit. Sa philosophie en cela était aristocratique et élitiste…..

Il n’avait cependant pas compris que la beauté et la dignité de l’homme, c’est d’être tel qu’il est avec ses limites et ses imperfections. Si nous souhaitons aller au-delà, nous y perdrons notre âme et notre humanité. A l’opposé de son idéal anticonformiste et libertaire, nous ne serons plus que les pièces d’un ensemble qui nous écrasera par sa logique et sa puissance. Nous deviendrons des fourmis, ordonnées et organisées mais incapable d’évoluer, d’imaginer, d’inventer. A trop vouloir se démarquer, on finit par re-créer un système encore plus cohérent, lisse et uniforme. Ce sera alors l’ère des robots sans vie, accomplissant leur tâche sans s’interroger, sans pensée propre, sans volonté interne, sans souffle intérieur.

Nietzsche est devenu fou à la fin de sa vie car son idéal démesuré et abyssal a dépassé sa raison, a noyé sa personnalité, a détruit, déconstruit et finalement pulvérisé son esprit.

Soyons attentif à cet avertissement.


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29 réactions à cet article    


  • Tzecoatl Claude Simon 31 août 2022 10:41

    La métaphysique étant l’art d’utiliser la physique théorique pour l’humanité, pas étonnant que la physique pratique par lequel le nazisme a abusé l’humanité se soit invité.


    • Laconique Laconique 31 août 2022 12:34

      Nietzsche était surtout un extraordinaire philologue. C’est ce qui manque à beaucoup de ceux qui se penchent sur les civilisations du passé. Il comprenait les Grecs de l’intérieur. Tous ses jugements critiques sur cette période sont éblouissants de profondeur et de pertinence. Il était plus artiste que philosophe. On continue à le lire pour le style, mais ses diagnostics ne sont plus du tout adaptés à notre société (dont les déterminations ne sont plus du tout morales, mais techniques et émotionnelles).


      • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 31 août 2022 13:10

        @Laconique
        Très juste.


      • Manuel 235 Manuel 235 1er septembre 2022 05:40

        @Laconique
        Pourquoi ils ne seraient plus adaptés ses diagnostiques ?
        Et ses diagnostiques sont loin d’être l’essentiel dans son œuvre.

        Sinon pour l’hauteur (basse) :
        "Nietzsche est devenu fou à la fin de sa vie car son idéal démesuré et abyssal a dépassé sa raison, a noyé sa personnalité, a détruit, déconstruit et finalement pulvérisé son esprit."
        Quel contraste avec le début qui était assez intelligent !!!!!! c’est le même auteur ?
        Cette phrase est profondément débile. Quel rapport avec la compassion envers le cheval, tu ne sais pas ce que c’est l’empathie ?

        « Il n’avait cependant pas compris que la beauté et la dignité de l’homme. »
        Celle la aussi est débile, c’est toi qui ne l’a pas compris. Et digne de quoi ? là c’est le but de la vie que tu ne comprend pas.

        « Si nous souhaitons aller au-delà, nous y perdrons notre âme et notre humanité... »
        Ce paragraphe montre que tu n’a rien compris à son œuvre et en plus que tu crois connaître le résultat de quelque chose sans essayé.

        « A ceux qui ne pourront pas être des surhommes... » il ne restera donc qu’à attendre leur prochaine vie, incarnation.
        Pourquoi ils serait des sous hommes sinon a cause du matérialisme, du nihilisme, de la malbouffe, des neurotoxiques (pesticides), des perturbateur endocriniens, de netfric, de la pay ta chion 5, etc... tous ce que les âmes adultes écarté de la spiritualité répandent, pressé de « s’enrichir » persuadés qu’ils n’ont qu’une seule vie. 


      • Manuel 235 Manuel 235 1er septembre 2022 05:55

        @razoumikhine

        « « Connais-toi toi-même », voilà toute la science. C’est seulement quand la connaissance des choses sera achevée que l’homme se connaîtra lui-même. Car les choses ne sont que les limites de l’homme. » Nietzsche

        “La conscience est la dernière et la plus tardive évolution de la vie organique, et par conséquent ce qu’il y a de moins accompli et de plus fragile en elle.” Nietzsche

        Deux citations à comprendre.


      • Manuel 235 Manuel 235 1er septembre 2022 07:56

        La première des deux suggère ce qui différencie le plus, sur le fond, son œuvre des religions, spiritualités et philosophies qui ont pour but l’éveille ; le surhomme est un homme éveillé, philosophe et visionnaire.


      • Manuel 235 Manuel 235 1er septembre 2022 08:48

        @j’ai d’aïe

        Nihilisme, matérialisme et moralisme () font par vacuité dormir.


      • Manuel 235 Manuel 235 1er septembre 2022 08:57

        Vive le jeune, qui n’est pas le contraire du vieux.


      • Manuel 235 Manuel 235 1er septembre 2022 09:05

        Athéisme et arteisme font eux aussi dormir.


      • Manuel 235 Manuel 235 1er septembre 2022 09:33

        Avant JC il y avait déjà des éveillés qui avaient compris que la volonté est intrinsèque au vivant.
        Je parle de Zhi.


      • razoumikhine razoumikhine 1er septembre 2022 11:06

        @Manuel 235
        Avant de devenir des surhommes, essayons avant d’être des hommes...
        Prenons exemple sur les Ukrainiens qui se battent vaillamment et courageusement contre une armée qui tue des civils, violent des femmes, déportent des enfants, bombardent des vieillards ...
        Voilà où est la dignité


      • Manuel 235 Manuel 235 1er septembre 2022 22:06

        @razoumikhine
        T’essaye d’être ce que tu veux, et tu prend exemple sur qui tu veux mais je te conseil de faire les choses par nécessité ou par amour.
        Je disais « Et digne de quoi ? » pas où est la dignité ? c’est très différent mais tu a entendu ce que tu désirais entendre, voila très probablement

        pourquoi tu ne comprend rien à l’œuvre de Nietzsche.
        J’ai fait plein de critiques et posé d’autres questions mais tu fais l’anguille avec un énorme hors sujet.
        Je ne ferai qu’un commentaire sur tes affirmations, elle sont digne d’un propagandiste qui désir diviser, cliver, faire peur, manipuler, etc.


      • Manuel 235 Manuel 235 1er septembre 2022 23:34

        @razoumikhine
        Un dernier conseil il vaut mieux suivre son intuition et son inspiration que son désir.
        La dignité et une idée, une image mentale subjective qui créé le désir d’être digne.

        Et le désir est une force réactive, en gros si les forces réactives gouverne ta vie, tes choix, tu vas perdre de l’énergie car elles s’opposent aux force activent, et faire n’importe quoi.
        Le pire de tout c’est que tu veux convaincre les autres de faire la même erreur que toi.
        J’ai fait un article sur le grand style (que j’ai appelé volonté de puissance par erreur) qui parle des force active et des force réactives.


      • Gollum Gollum 31 août 2022 13:41

        Mouais ben je préfère nettement Julien Rochedy sur Nietzsche...

        Beaucoup de choses contestables dans ce texte.

        Nietzsche aurait vomi le transhumanisme comme il aurait vomi le nazisme du reste.

        Aucune mention de Spinoza qu’il considérait comme son prédécesseur. (Et quel prédécesseur ! nous confie-t-il)

        D’ailleurs sa volonté de puissance est assez analogue avec la notion de conatus de Spinoza, avec son acceptation des désirs et la capacité à accéder à un plus être, source d’une plus grande joie.

        La joie est d’ailleurs aussi une des caractéristiques de Nietzsche.

        Seule différence notable : l’athéisme de Nietzsche à contrario de Spinoza. 

        Oubliée aussi l’insistance de Nietzsche sur le fait qu’il fut le premier psychologue de l’histoire. 

        D’ailleurs il eut pour disciple, certes infidèle, le grand psychiatre CG Jung. Qui en fit grand éloge. Non sans mettre le doigt sur les insuffisances à son sens.

        Nietzsche a de nouveau la côte aujourd’hui. Comme Spinoza du reste.

        Notre époque n’a jamais été aussi moralisatrice, morale a toutes les sauces, avec affectivisme et indignations morales, avec comme but, comme toutes les morales, la manipulation des hommes.. 

        On le voit avec l’hystérie déchaînée quant à l’Ukraine où les voix discordantes sont montrées du doigt de la même façon qu’hier les gens n’allant pas à la messe étaient montrés du doigt.

        Même totalitarisme moralisateur avec l’épisode Charlie Hebdo. 

        Idem avec ceux refusant de se faire vacciner. Etc, etc, les exemples sont nombreux.

        Bien évidemment ne pas confondre ces morales, qui ne concernent que l’homme extérieur, purement entropique, le dernier homme disait N., avec l’éthique, toujours individuelle, de l’homme de connaissance (à ce propos l’auteur fait ici une lourde erreur) désirant s’affranchir de toute entropie. En Inde (que N. avait bien étudié) on appelle cette éthique individuelle, le Svadharma. Je cite un verset célèbre :


        Mieux vaut suivre sa propre loi, même imparfaite, que la loi d’un autre, même supérieure.

        Ce qui est bien à l’opposé total de toute morale qui est toujours collective.

        Un vrai philosophe, d’une puissance rare, intégrant le désir d’art, ce qui n’est pas courant, à sa pensée. En jeu bien évidemment l’actualisation de l’homme total intégrant toutes les puissances de l’être.

        Le programme de Nietzsche : Deviens ce que tu es.


        On comprend qu’il ait pu séduire CG Jung qui développa son processus d’individuation qui est du même ordre.

        Quelque part un personnage christique et en même temps violemment antichrétien ayant bien perçu cette trahison du christianisme de masse..

        Critiques toujours pertinentes et actuelles.

        Ne pas oublier les paradoxes de N. résultat d’une pensée cherchant à dépasser les contradictions afin d’accéder à un point de vue supérieur.

        Attitude qui va de pair avec son relativisme quant à la notion de vérité. Relativisme que l’on retrouve chez Spinoza.

        Bon y aurait tant à dire...


        • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 31 août 2022 15:11

          @Gollum
          « Nietzsche aurait vomi le transhumanisme comme il aurait vomi le nazisme du reste.

          Aucune mention de Spinoza qu’il considérait comme son prédécesseur. (Et quel prédécesseur ! nous confie-t-il) »

          Oui, c’est une correction qu’il faut ajouter.

          J’ai ajouté ce billet en commentaire au mien sur Nietzche dans lequel j’avais rassemblé quelques citations, livre par livre.

          Dommage qu’on ne puisse pas parler à Nietzsche lui-même.

          Mais tout homme change avec l’âge et/ou la maladie. Ce n’est pas sûr qu’il aurait eu les mêmes réponses à tout.

          La folie est une manière de terminer toute interprétation philosophique d’une pensée d’un homme manifestement fort, sans plus se poser de questions.


        • Clark Kent Philippulus 31 août 2022 15:39

          Ce qui reste des écrits de Nietzsche est à prendre avec des pincettes (non pas pour l’odeur, mais pour l’authenticité). Après la perte totale de ses facultés mentales, avec paralysie et probablement démence vasculaire, il a vécu ses dernières années sous la garde de sa mère jusqu’à la mort de celle-ci en 1897, puis avec sa sœur Elisabeth Förster-Nietzsche, et il est mort en 1900, après de nombreux accidents vasculaires cérébraux et pneumonies.

          Après sa mort, sa sœur Elisabeth est devenue conservatrice et éditrice de ses manuscrits. Elle a édité ses écrits non publiés pour les adapter à son idéologie ultranationaliste allemande tout en contredisant ou en obscurcissant souvent les opinions déclarées de Nietzsche, qui étaient explicitement opposées à l’antisémitisme et au nationalisme, mais à travers ses éditions publiées, l’œuvre de Nietzsche est devenue associée au fascisme et au nazisme. Des éditions « corrigées » de ses écrits ont été publiées depuis, mais à partir de quelle source ?


          • Gollum Gollum 31 août 2022 16:11

            @Philippulus

            Hum j’ai un peu de mal avec vos affirmations.. Pour autant que je sache un seul volume est douteux il s’agit de La volonté de puissance ouvrage posthume en effet sujet à caution.

            Pour les autres on ne voit pas pourquoi il n’y aurait pas de fiabilité vu que ses ouvrages ont été publiés de son vivant sans que sa sœur, profondément détestée, n’y mette son nez..


          • Clark Kent Philippulus 1er septembre 2022 08:47

            “En 1882, Elisabeth écarte Lou Andreas-Salomé de son frère qui en est éperdument amoureux. Puis, en 1885, au grand désespoir de son frère, elle épouse un agitateur d’extrême droite, antisémite et ancien professeur, Bernhard Förster. Le couple souhaite fonder une colonie de pure race aryenne au Paraguay du nom de Nueva Germania qui verra le jour grâce à l’immigration d’une dizaine de familles allemandes. Mais l’échec de l’implantation de la colonie mènera son mari au suicide en 1889. Après avoir fait passer le suicide de son mari pour le résultat d’une « maladie mortelle » ( On voit déja ici sa capacité de mentir et de trahir)[2]Elisabeth décide donc de rentrer définitivement en Allemagne pour s’occuper de son frère qui tombe malade la même année. Avec la mère du philosophe, elle prend la tutelle d’un Nietzsche qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Il faut rappeler que la mère de Nietzsche reprochait à son fils « d’avoir tué le Christ ».

            En 1894, alors que son frère vit à l’état végétatif, elle créé les archives Nietzsche qui seront à l’origine de la falsification de l’œuvre de son frère. Elle sera à l’origine d’une grande campagne de promotion de l’œuvre de son frère et elle organisera les pèlerinages venus de toute l’Europe à Weimar pour venir voir son frère, qui devient ainsi une attraction touristique que l’on visite pour se faire prendre en photo.

            Mais elle restera surtout dans l’histoire pour avoir manipulé jusque dans les années 30 les écrits de son frère afin de soutenir les idéologues conservateurs puis nazis. En 1930, elle adhère au NSDAP. Elle servira si bien le régime qu’en 1935, Hitler fera le déplacement pour ses funérailles.”

            source


          • Gollum Gollum 1er septembre 2022 09:09

            @Philippulus

            Et dans Wiki on a ça :

            Les falsifications[modifier | modifier le code]

            Voir La Volonté de puissance pour un exposé détaillé de la falsification de ce livre.

            Les textes de Nietzsche ont subi de nombreuses manipulations, et ont été utilisés de manières fort diverses avant d’être édités de façon plus exacte et complète par Giorgio Colli et Mazzino Montinari.

            Bref, et de façon courte, il n’y a aucun problème.


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 1er septembre 2022 11:28

            @Philippulus et Freud appréciait beaucoup Lou Andras Salomé. La preuve qu’il pouvait apprécier des personnes sans tenir compte de leur entourage « douteux ». Freud était-il pour autant nazi comme le dit Onfray ? Une chose est certaine : l’époque était trouble. D’autant plus que Nietszche était proche de Wagner qui représentait bien l’esprist dionysiaque du nazisme... Freud détestait la musique... La preuve qu’il agissait en « scientifique ». C’est à dire sans être trop influencé par les « on dits » et les apparences... je compare souvent Freud à Colombo qui agissait comme Socrate...


          • Laconique Laconique 1er septembre 2022 09:46

            "Nietzsche avait comme regret de ne pas avoir fait d’études scientifiques."

            Il amusant de voir tous les positivistes tenter de s’approprier Nietzsche. Alors qu’il n’a cessé de fustiger l’esprit scientifique de son époque, dans lequel il voyait la principale source de la médiocrité du monde moderne, et (à juste titre) un substitut dégradé de la foi chrétienne (« De quelle manière, nous aussi, nous sommes encore pieux : On aura déjà compris où je veux en venir, à savoir que c’est encore et toujours sur une croyance métaphysique que repose notre foi en la science », Gai savoir, 344), et qu’il n’a cessé d’affirmer la supériorité de l’artiste sur le « savant » : « C’est seulement comme phénomène esthétique que peuvent se justifier éternellement l’existence et le monde », Naissance de la tragédie, 5). Mais ça, même les nietzschéens ne peuvent pas l’admettre…


            • Gollum Gollum 1er septembre 2022 10:27

              @Laconique

              Je ne sais pas si je suis concerné dans votre attaque des positivistes. Il se trouve que je n’en fais pas partie.

              Et que je suis bien d’accord avec Nietzsche sur l’esprit scientifique. Guénon, dont je me revendique aussi, d’ailleurs, dit quasiment la même chose.

              Sinon vous, chrétien, tentez de vous approprier N. On pourrait également en faire des gorges chaudes non ?

              Faut-il pour autant rejeter la science ? Bien évidemment non dans la mesure où on a compris qu’il s’agit juste d’un outil et que les vérités qui en sortent ne sont pas à prendre au premier degré et pour argent comptant..

              Savoir, par exemple, qu’il y a une infinité de galaxies dans l’Univers et même qu’il y a des chances qu’il y ait des multivers en nombre infini a un impact philosophique évident qu’on le veuille ou non. (Entre autres mettre par terre le dogme de Jésus fils unique du Père)

              Et je suis persuadé que cela aurait intéressé Nietzsche. Et qu’il n’aurait pas été en contradiction avec lui-même.


            • Laconique Laconique 1er septembre 2022 11:17

              @Gollum

              Oui, c’est vrai, vous êtes moins fanatique dans le positivisme matérialiste que certains (JP Ciron par exemple), plus ouvert à d’autres dimensions de l’existence. Mais vous tendez quand même beaucoup dans cette direction (« La science a démontré que… », vous l’avez dit mille fois).

              Il est tout naturel pour les chrétiens de s’intéresser à Nietzsche, avec lequel ils peuvent partager une bonne part du diagnostic sur le monde moderne. Le père de Nietzsche était pasteur (tout comme Guénon venait d’une famille très catholique de Blois), donc ces auteurs sont imprégnés de la vision chrétienne du monde, il y a une sorte de sensibilité commune. D’ailleurs Benoît XVI cite Nietzsche dans sa première encyclique Dieu est amour.

              La science ne peut pas invalider la foi et ne le pourra jamais. Prétendre cela (comme vous le faites), c’est professer une sorte de monisme mécaniste, c’est décréter la supériorité ultime de la science comme instance validatrice de la vérité. Alors que justement le Dieu biblique ne s’impose jamais, mais se cache et laisse place à la réponse de l’homme.


            • Gollum Gollum 1er septembre 2022 12:06

              @Laconique

              La science ne peut pas invalider la foi et ne le pourra jamais.

              Elle l’a pourtant déjà fait et maintes fois.

              Pour rappel : déluge universel et total invalidé.

              Monde vieux de 6000 ans invalidé.

              Fixité des espèces : invalidée.

              C’est fou ce que vous êtes aveugle. 

              La raison sera toujours supérieure à la foi, vous mettez la charrue avant les bœufs.

              Faire l’inverse c’est engendrer des monstres comme le Pascal L qui délire allègrement sur ce site. Et qui ne vient pas par hasard. Longue tradition superstitieuse du christianisme. Superstition maladive qui a engendré son contraire les lumières..

              « La science a démontré que… », vous l’avez dit mille fois.

              Ben oui et quand la science me dit que quand il y a des nuages il va pleuvoir je vais pas aller contre non ??? Si ??


            • Pierre-Marie Baty 1er septembre 2022 13:05

              @Gollum
              « (Entre autres mettre par terre le dogme de Jésus fils unique du Père) »

              Pas « unique », attention. « Monogène ». Nuance.

              Je sais que vous êtes d’accord avec moi, mais soyons précis. Ce qui est en jeu n’est pas un texte, et pas même un dogme (puisqu’il a été formulé en grec), mais son interprétation. Et à ce titre il faut bien constater la corrélation remarquable entre l’ensemble « logique binaire » + « pauvreté du vocabulaire de la langue maternelle » et plantage complet, diabolique, sur la question.

              La langue dans laquelle nous articulons nos pensées les conditionne directement. La langue pense à notre place !

              Ceci sera mon dernier message avant un moment. La démence est devenue générale dans ce pays et le plus sage semble être d’attendre la fin de la crise, en se préparant au pire si elle ne passait pas.

              Salutations à la cantonade, j’ai eu plaisir à échanger avec vous.


            • Gollum Gollum 1er septembre 2022 13:36

              @Pierre-Marie Baty

              Ok pour la nuance. Quoiqu’il en soit la théologie chrétienne est bancale là-dessus, on confond quelque peu la notion de Christ et donc d’Oint avec la personne Jésus qui ne fut qu’un support.

              Le Bouddhisme ne fait pas cette erreur et il y a une multiplicité de bouddhas, d’ailleurs tout homme est bouddha potentiel. Et il n’y a pas de supériorité du bouddha historique sur les autres.

              Comme tout homme devrait être Christ potentiel d’ailleurs. C’est quelque fois avoué d’ailleurs plus dans l’orthodoxie que dans les autres confessions..
              Tout en maintenant malgré tout une supériorité de l’homme Jésus sur les autres..

              En cause bien évidemment la stature spéciale de la notion de personne en Occident. Qu’on s’amuse à faire un absolu. Grave erreur.

              Bien évidemment une conception pluri-christique est compatible avec la vie inter-galactique. Alors que l’interprétation actuelle ne l’est pas vraiment.

              Jésus d’ailleurs semble confirmer sa non spécificité (relative) puisqu’il dit quelque part : vous ferez des choses encore plus grandes que les miennes. On voit bien que là il s’efface.

              Ceci sera mon dernier message avant un moment. La démence est devenue générale dans ce pays et le plus sage semble être d’attendre la fin de la crise, en se préparant au pire si elle ne passait pas.

              Vous avez raison je pense. Je vais vous suivre sous peu, un signe qui ne trompe pas la Mélu qui arrive à trouver des supporters indique à coup sûr qu’il n’y a pas moyen de rattraper quoique ce soit.. 

              On va donc laisser les abrutis entre eux. Cela me fera des vacances, consacrer de soi à Avox est trop chronophage à mon goût.

              Furax en sera... furax smiley

              Je le salue au passage ainsi que tous ceux avec qui j’ai eu plaisir à échanger mais là je sature aussi donc...

              Bye. smiley


            • Laconique Laconique 1er septembre 2022 14:12

              @Gollum

              Vous avez une lecture photographique des Écritures. Ce n’est pas du tout dans cet esprit qu’il faut les lire. Vous plaquez la mentalité contemporaine sur ces textes, ça conduit forcément à des aberrations. Une herméneutique est indispensable, c’est l’Écriture elle-même qui nous l’enseigne : « Il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Lc 24, 27).

              Réponse : Ah oui mais jusqu’à Vatican II l’Église a fait une lecture littérale.

              Réponse : L’Église a toujours professé que Dieu avait créé le monde, et ça reste encore l’hypothèse la plus probable. Pour le reste, les textes sont dépendants des mentalités et des cultures dans lesquels ils ont été rédigés, d’où la nécessité d’une approche herméneutique et philologique. D’ailleurs c’est la mentalité contemporaine qui est obsédée par les origines, les modalités précises de la Création, etc. Les textes se focalisent bien plus sur la fin. Et il y a eu d’innombrables expressions authentiques de la foi sans se focaliser là-dessus.

              Mais le cours de la discussion est vraiment caractéristique. On en revient toujours à la science. Vous parlez de l’évolution. Ce qui est intéressant, c’est que Nietzsche n’a jamais utilisé cette théorie contre le christianisme. Il se plaçait sur un autre plan pour engager la lutte, il ne daignait pas s’abaisser à utiliser des considérations aussi incertaines et aussi triviales. Voici ce qu’il dit sur Darwin : « Il se peut que l’homme de pouvoir de grand style, le créateur doive être un ignorant, - tandis qu’inversement une certaine étroitesse, de la sécheresse, une patiente minutie, bref quelque chose d’anglais, prédispose assez bien à faire des découvertes scientifiques dans le genre de celles de Darwin. (…) La noblesse européenne, - la noblesse du sentiment, du goût, des mœurs, bref la noblesse dans tous les sens élevés du mot, - est l’œuvre et l’invention de la France ; la vulgarité européenne, la médiocrité plébéienne des idées modernes est l’œuvre de l’Angleterre » (Par-delà le bien et le mal, 253).

              Nietzsche était un esthète, jusqu’au bout. Le Cas Wagner est un de ses derniers textes. Il n’aurait rien fait de votre histoire de multivers, pour lui ça aurait été un truc de technicien, il n’avait pas votre conception totalitaire (moderne) de la vérité.


            • Gollum Gollum 2 septembre 2022 09:19

              @Laconique

              Une herméneutique est indispensable

              Je suis bien d’accord je l’ai dit maintes fois si vous me lisez honnêtement.

              Réponse : Ah oui mais jusqu’à Vatican II l’Église a fait une lecture littérale.

              Ben oui. Relisez une encyclique de Léon XIII qui dit : l’historicité absolue d’Adam et Ève, du déluge et de tous les événements bibliques. Aucune herméneutique, symbolique, on reste au ras pâquerettes..

              Que voulez vous que je vous dise ? V 2 a rompu avec tout ça sous les coups de boutoir des sciences que vous le vouliez ou non.

              L’Église a toujours professé que Dieu avait créé le monde, et ça reste encore l’hypothèse la plus probable.

              C’est juste une hypothèse. Mais vu que tout ce que l’Eglise a professé jusqu’ici (naissance du monde il y a 6 millénaires, unicité du genre humain créé de toute pièce avec de l’argile, etc) s’est vu invalidé vous comprendrez que cette hypothèse devient fragile. Et c’est votre faute d’ailleurs à vous les chrétiens d’avoir plongé dans la superstition la plus éhontée. C’est en ce sens que la réforme Spinoza, prenant ses distances avec la superstition, fut salutaire. On a voulu lui faire chèrement payer d’ailleurs (il est bon de le rappeler) 

              Pour le reste, les textes sont dépendants des mentalités et des cultures dans lesquels ils ont été rédigés

              Façon de dire qu’ils ne sont pas si inspirés que ça par l’esprit saint ? Vous avez des prudences de jésuite.

              Les textes se focalisent bien plus sur la fin.

              Oui la fameuse impatience du chrétien, qui déteste le monde tel qu’il est et qui a besoin d’espérer en sortir définitivement... Pas de quoi en être fier.

              c’est que Nietzsche n’a jamais utilisé cette théorie contre le christianisme.

              Bah théorie toute récente et donc pas vraiment validée encore il a eu raison.

              Il n’empêche qu’il opposait bien les gens en deux catégories : ceux qui croient et ceux qui veulent savoir. Se classant dans la deuxième catégorie. Et je m’y place aussi ! Inutile de dire qu’il considérait aussi que cette catégorie avait bien plus de tempérament.

              Voici ce qu’il dit sur Darwin 

              Oui et alors ? Il a raison. Il dit juste qu’un homme de science a quelque chose d’austère et que cela le prédispose à la découverte... 

              Nietzsche était un esthète, jusqu’au bout.

              Mais malheureux vous le réduisez à ça parce que ça vous arrange ! Mais il ne fut pas qu’un esthète. Comme je l’ai dit plus haut il fut les deux : un penseur profond qui a essayé de jouer sur les deux tableaux.

              Il n’aurait rien fait de votre histoire de multivers, pour lui ça aurait été un truc de technicien

              Il n’avait pas besoin de cela en effet.

              il n’avait pas votre conception totalitaire (moderne) de la vérité.


              Et voilà ! Vous me réduisez au positivisme là encore alors que j’ai bien précisé ma position plus haut. Vous aimez bien les caricatures vous...



            • Laconique Laconique 2 septembre 2022 09:52

              @Gollum

              Merci pour votre réponse.

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