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Accueil du site > Tribune Libre > Pensée coloniale et pensée homophobe

Pensée coloniale et pensée homophobe

Il y a un code de l'homophobie comme il y a un code colonial. L'un comme l'autre sont écrits par le dominant qui construit à son profit une image de l'autre qu'il réprésente comme lui étant inférieur. Le code homophobe ou colonial repose sur une sélection de différences réelles ou fantasmées qui deviennent un stéréotype avilissant à la disposition du dominant qui s'en sert comme d'un piège dont la victime ne peut sortir. Le dominant pense le dominé pour le compte et à la place du dominé. Il le paralyse par l'acceptation de la dévalorisation qu'il introduit dans sa conscience et lui confisque le droit de parler de lui-même.

Le nègre a besoin de l'aide du colonisateur pour accéder à la civilisation.Lorsque la colonisation l'a amélioré il devient le bon noir qui rassure. Le bon noir c'est alors le soldat noir de " Bécassine pendant la guerre " ( 1914-1918 ) ou encore le tirailleur sénégalais solide, costaud, disponible et dévoué. Il y aussi le populaire "y'a bon" des affiches publicitaires de Banania aux yeux malicieux et aux dents blanches et saines .Il vante aux enfants le goût du bon chocolat. Mais le maitre dispose aussi de la caricature qui lui permet de s'amuser en éprouvant la volupté du frisson de la peur. Le noir devient drôle mais au fond reste un sauvage effrayant. Ainsi au théâtre du Châtelet à Paris, dans l'entre-deux guerres, une piéce a fait salle comble pendant des mois, "Malikoko, roi nègre." Le pauvre Malikoko souffre de neurasthénie quand il n'a pas à son menu sa brochette de blancs. Et la salle rit aux larmes chaque soir lorsque Malikoko approvisionné en blancs dodus fraichement capturés convoque son cuisinier avec ses coutelas, ses rôtissoires et ses lèche-frites.

L'imaginaire colonial a aussi inventé l'étalon noir champion sexuel doté d'un membre surdimensionné lui conférant puissance et endurance. En 1922 est publié " Sur le fleuve Amour " roman où, dans un long passage, l'exotisme d'extrême orient se mélange à la fascination des performances et de la lascivité du noir transformé en objet sexuel soumis à une mise en scène un tantinet perverse.. Cela se passe dans un immense bordel de Shanghaï :

" Adossés aux murs, on voyait des lits bas en laque fade, garnis de draps de soie jaune à cigognes noires. Sur chacun de ces lits était étendu sur le dos, un nègre de l'Afrique équatoriale, beau et nu. Les muscles pectoraux se gonflaient au rythme de la respiration en forme de rotondes. Le ventre, d'un noir rose, conservait une molle immobilité. Les mains, lourdes, et les pieds, parfaits , étaient liés aux quatre angles du lit par d'infinies cordelettes de soie.

Debout devant chaque lit, se tenait un Céleste trés jaune, en robe d'or épilé et castré, un martinet de cuir entre les mains.

Sur un ordre du cicerone, les petits bourreaux d'or flagellèrent en mesure les purs nègres. Un enfant nu allait de l'un à l'autre, leur piquant les poignets et leur injectant une liqueur de pavots. On voyait, sous la calme flagellation, les mâles magnifiques, zébrés de lignes livides, entrer déjà en érection. Peu à peu leurs membres virils, trés perpendiculaires, grandissaient au-delà des proportions de l'humanité. Et Ludmilla les yeux mi-clos, voyait en imagination, des femmes de Londres et de Saragosse, ivres du spectacle, chanceler en d'étranges pamoisons et se jeter à pleins ventres sur les négres monstrueux."

A un demi-siècle d'intervalle, la " Cage aux folles " c'est la version homo de "Malikoko, roi nègre." Le film et la pièce de théâtre ont aussi eu un immense succès commercial. Albin, vedette d'un cabaret de travestis joué par Michel Serrault, est une folle exubérante, obsedée par les soins esthétiques, capricieuse, jalouse et se faisant appeler la grande "Zaza de Napoli". Elle satisfait à tous les clichés péjoratifs fabriqués par l'hétérosexualité pour son propre usage. L'hétérosexualité est très friande de ces poncifs dégradants qui la rassurent sur sa "normalité". Les spectateurs d'aujoud'hui comme leurs prédecesseurs des années 30 raffolant du nègre cannibale, rient à gorge déployée lorsque Renato le compagnon de Zaza de Napoli tente en vain de lui donner sur un mode ridicule des leçons de virilité dont lui-même est incapable à partir de la façon de tartiner une biscotte et de tenir sa tasse de thé.

Et comme le colonisé, l'homo est enfermé dans une réprésentation dévalorisante .Il est un être inaccompli sexuellement (explication psychanalytique) qui ne faisant pas d'enfants menace l'humanité de disparition.Il est atteint d'une déviance qui exige un traitement de choc électrique, chimique ou psychiatrique pour être guéri. Et la guérison est d'autant plus envisageable avec le secours actif de la foi. Il souffre d'une conduite désordonnée, c"est-à-dire non conforme à la norme inscrite dans la loi divine : l'explication théologique reprise par les trois religions monothéistes vire au simplisme qui méconnait que les homos sont des créatures de dieu et que dieu lui n'a pas eu honte de les sortir du néant originel.

L'homophobie s'arroge le droit de se contredire sans en être gênée.

Elle reproche aux homos de ne pas être des géniteurs et en même temps elle déplore la place grandissante qu'ils occupent dans la societé. Coluche l'avait tourné en dérision "Ils ne se reproduisent pas et pourtant il y en a de plus en plus." Les antisémites accusent les Juifs d'être partout. Les racistes xénophobes dénoncent les hordes d'immigrés qui submergent le pays.Les homophobes accusent les homos d'être partout. La haine de l'autre s'exprime avec des expressions semblables.

L'homophobie somme l'homo de confiner son existence dans la sphère privée. S'il veut en sortir pour faire cesser la stigmatisation dont il se croit à tort victime ou réclamer l'égalité à laquelle il aspire mais dont il n'est pas digne selon ses persécuteurs, il outrepasse le statut qui lui est assigné. Son entrée dans la sphère publique est une intrusion aussitôt qualifiée de communautariste. Assimilée à celle d'un lobby , sa démarche est taxée de défendre des intérêts catégoriels. L'homo est privé de l'accès à l'universalisme. L'homophobie choisit ses dénigrements comme le maitre choisit le fouet avec lequel il frappe l'esclave. En toute impunité. Sûre d'elle-même, elle s'abrite derrière un rapport de force reposant sur la suprématie du nombre que détient l'hétérosexualité.


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25 réactions à cet article    


  •  jacques isnardi jacques isnardi 12 janvier 2013 11:10

    Merci de votre intervention.

     Eclairez- moi, je vous prie : le pape qui solennellement fait à genoux repentance à Rome dans sa basilique saint-pierre des fautes commises par son église, est-il du côté des maitres ou des esclaves ? Le pape implore le pardon. Quel maitre va lui accorder ?


  • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 12 janvier 2013 10:41

    Encore un article moraliste... personne ne reproche rien aux homos, arrêtez la parano.


    •  jacques isnardi jacques isnardi 12 janvier 2013 11:01

      Les homos peuvent vivre ( merci pour eux ) mais n’ont pas droit à l’égalité. C’est bien ça le fond de votre « morale » ?


    • King Al Batar King Al Batar 12 janvier 2013 14:32

      Bonjour à l’auteur,
      Ce n’est pas les hommes qui lui refuse l’égalité au regard du couple, mais la nature.
      Que vous le vouliez ou non, dans la majeure partie des civilisations, chrétienne, musulmane, monotheiste ou agnostiques, etc... la plupart des gens se marrient entre hommes et femmes, tentent de rester toute leur existance ensemble (et oui meme chez les inouits et le esquimaux les gens s’assemblent entre hommes et femmes) se reproduisent et assurent la survie de l’espèce humaine.
      Les homos peuvent faire ce qu’ils veulent entre eux, sont totalement libre de s’aimer, de se désirer, de vivre ensemble, de partager, de vivre comme n’importe quel francais.
      En revanche qu’il demande de modifier la structure de la civilisation humaine francaise, pour mieux pouvoir nous singer et assouvir leur petits caprices de communautée gatée, parce qu’ex-victime donc suprotégée, ca m’exaspère au plus haut point.

      Et arretez avec votre comparaison sur les code des colons. Déjà les peuples colonisés n’avaient rien demandé à personne, ils vivaient simplement sur la terre de leur ancetres, qu’ils ont vuse faire envahir. Ensuite les colonisés n’avaient pas la nationalité du colons, et étaient des ête considérés comme inférieur. Socialement, les homos ne sont pas inférieurs et peuvent prétendre aux mêmes postes que n’importe qui. D’ailleurs, la séxualité, ou plutot le choix de son partenaire amoureux (car l’homosexualité ne concerne pas que la sexualité, ce serait trop réducteur, mais parle d’amour) n’est pas ou n’a pas a rentrer dans la sphere publique.
      A la limite, la préférence je la laisserai à la maison, comme la religion dans un pays laic, qu’elle est l’interet de la revendiquer ??? Et encore plus quel est l’interet de faire comme les autres, de les singer, quand en vrai, la pratique est différente...
      Votre comparaison est malsaine et derangeante pour tous les descendants de peuples colonisés... MAssacrés il y a encore peu de temps, exploités et reduits en esclavage de masse... Il est abherant de considerer une ethnie, un peuple et ces histoires, de la même manière que des groupes d’individus dont les préférences sentimentales seraient différentes...


    •  jacques isnardi jacques isnardi 12 janvier 2013 14:54

      Les homos vous les aimez bien à condition qi’ils restent dans leur placard et n’en sortent pas. Ils apprécieront. Ce n’est pas la biologie qui est en cause dans le mariage pour tous c’est l’égalité des droits que vous ne semblez guère apprécier.

      Enfin que voulez-vous : pour moi sale pédé c’est la même injure que sale nègre ou sale juif.


    • King Al Batar King Al Batar 12 janvier 2013 15:26

      Euh.... Comment vous dire, pour moi sale pédé est une insulte aussi.
      Cela étant, on ne cesse de nous faire chier en nous disant que la religion doit rester à la maison, et ne pas sortir du cadre du privé. Je ne vois pas pourquoi il n’en serait pas de même avec les préferences sentimentales justement !
      Je connais des musulmans qui se sont marriés religieusement, mais pas civilement, car ils n’en ont rien à foutre.
      Les homos pourraient tout a fait créer leur églises, et s’unir entre eux. Pourquoi vouloir absolument s’imposer (sa propre personne et ces préferences sentimentales) sur les autres qui s’en foutent quand on demande aux autres de s’ecraser (sur leur propre personne et leur conception religieuse)...
      Votre discours n’a absolument rien de cohérent.


    • Kookaburra Kookaburra 12 janvier 2013 11:17

      La repentance

      La bien-pensance exige un sentiment de repentance vis-à-vis d’un passé peu glorieux. A l’école on explique aux jeunes ce qu’ont fait et auraient dû faire les générations précédentes. Cette idéologie de repentance ne tient aucun compte de la véritable situation historique, ni des raisons pour les valeurs différentes de l’époque. On ne réfléchit pas non plus aux conséquences que cette vision délétère de notre passé produit sur l’imaginaire des immigrés. Comment peut on espéré intégrer les étrangers auxquels on présente une vision méprisable de la nation où ils veulent s’installer ? Comment les encourager à découvrir et à apprécier une civilisation dont les autochtones ne cessent de dénoncer les méfaits ? Comment s’étonner qu’un tel dénigrement encourage le ressentiment de familles déjà habitées de préjugés hostiles envers l’Occident ?

      On ne finit pas de s’inculper pour les crimes de la colonisation tout en rejetant les études historiques que cherchent à relativiser les méfaits. La colonisation de l’Afrique n’était pas le fait d’une volonté de domination ni du seul intérêt économique (au faite elle a coûté bien plus cher aux puissances européennes qu’elle ne leur a rapporté), ni enfin, d’un souci généreux, selon l’idéologie de Jules Ferry, d’apporter la civilisation à des populations arriérées. Chacune de ses motivations a joué un rôle, mais la raison principale était la rivalité entre les nations européennes. Pour chacune d’entre elles, il était non seulement utile, mais vital de limiter les acquisitions coloniales des pays rivaux.


      •  jacques isnardi jacques isnardi 12 janvier 2013 11:56

         D’accord avec vous pour dire que la colonisation résulte de l’impérialisme des puissances européennes.

        On peut aussi dire que la France s’est lancée dans la colonisation par orgueil national. Les gouvernements de l’époque voulaient effacer l’humiliation de la défaite de 1870 en allant chercher des victoires en Afrique ou en Asie ( Jules Ferry surnommé le « Tonkinois » ) avec l’aide de missionnaires avides d’évangéliser des peuples «  non civilisés » et (ou) ne reconnaissant pas le vrai dieu.

        Et la basilique du sacré-coeur a été construite sur la butte montmartre à Paris dans le but d’expier les pêchés qui ont valu à la France d’être vaincue à Sedan par l’armée prussienne. 


      • eric 12 janvier 2013 11:57

        Il serait temps de vous réveiller. Vous répercutez le discours PS pour tenter de faire de ce machin, un progrès d’égalité et éviter de répondre sur le fond du texte. L’essentiel de la population se fout de l’homosexualité et c’est très bien. Ils est vraisemblable qu’elle est assez largement indifférente a leur mariage. Oui mais voila, le texte propose organise la parentalité sociale comme boussole du système de parenté en lieu et place de la filiation. C’est un projet idéologique de type Bourdieusien. La familles moule des inégalités, si vous voyez ce que je veux dire.
        A peu prêt toutes les questions des anti porte la dessus, le gouvernement ne répond que « egalité gay ». Et ce n’est pas un hasard. Déjà il appelle le truc mariage pour tous, alors que c’est justement le domaine ou le texte aura le moins de conséquences, notamment statistiquement.

        Il utilise les homo. La preuve, il pourrait répondre aux autres questions et désamorcé la polémique mariage. Il fait le contraire. Pour le PACS, que de précautions sémantiques avaient été prises, justement pour ne pas provoquer d’homophobie. Là ils y vont direct.

        Vous parvenez a croire que c’est par hasard ?


        •  jacques isnardi jacques isnardi 12 janvier 2013 12:07

          Ecartons de notre échange, si vous en êtes d’accord, le coté politicien que vous voulez lui donner.

          Ce que je vois pas bien c’est en quoi davantage d’égalité porte préjudice au statut civil et religieux de l’hétérosexualité qui demeure inchangé. La loi sur le divorce n’a pas fait dispararaitre le sacrement du mariage et l’égalité sdes droits accordés aux enfants adultérins n’a pas fait disparaitre non plus le péché mortel de l’adultère.


        • King Al Batar King Al Batar 12 janvier 2013 14:51

          Monsieur ISnardi, je vais vous expliquer pourquoi tous ce changements sociétaux, en si peu de temps sont dangereux.

          En 25 ans, on a vu :

          - les femmes pouvoir travailler (ce qui est plus normal si elle le souhaitaient) et pretendre vouloir, puis pouvoir être totalement indépendante. Ce qui veut dire que socialement, la Femme peut existe sans un Homme. Ce qui, en inversé, est une vérité historique depuis plusieurs millénaires.
          - Bientot, le homosexuels pourront se marrier entre eux.
          - Ils pourront ensuite adopter des enfants.
          - On nous parle ensuite de PMA...

          Attendez je reflechis : Les femmes peuvent socialement être l’égal de l’homme, elle peuvent s’épouser entre elles, et elle peuvent avoir des enfants seuls...

          Mais on va bien se demander à quoi peuvent bien servir les hommes sur cette foutu planête ????

          J’ai également une petite question à l’auteur.
          Si le thème abordé c’est l’EGALITE, au nom de l’amour sincère, mutuelle et consentant qu’ils se portent. Pourquoi interdirait on à trois personne qui s’aime sincérement, mutuellement et de manière consentante de se marrier. POurquoi interdirait on à un frère et une soeur adultes, s’aimant sincèrement et de manière mutuelle et consentante de se marrier... ? Qui fixe le barrière morale. Qui, puisqu’on ne doit surtout plus prendre les valeurs morales dans notre pays, qui fixe les barrières morales pour définir qu’un amour est moral et donc mariable et pas un autre...
          Alors plutot que de nous bassiner avec votre pseudo égalité, que les memes personnes ont oté aux polygames dans les années 90, on pourrait peut etre simplement et atheiquement parlant considèrer que le seul amour mariable soit celui qui puisse (je dis bien puisse mais tout le monde ne le peut malheureusment pas) aboutir sur la vie...

          Moi j’ai lu le meilleur des mondes d’Aldious, et j’ai lu beaucoup de bouquins parlant d’eugenisme. Le mariage qui débouchera a terme sur la PMA ou l’adoption, ca me parait être une évolution vers un système de classe hyperdeshumanisées ou des couples de riches ne pouvant pas se reproduire adopteront ou se feront engrossé par du sperme de pauvre qui ne pourrait pas assurer financièrement un descedance, et tout cela bien sur à une echelle internationale ou les pauvres fabriquant nos bien de consommation viendront filer leur projeniture à des couples d’homos...
          Ca pue le roman de SF bien flippant vous trouver pas ?


        • Mmarvinbear Mmarvinbear 13 janvier 2013 00:58

          "Mais on va bien se demander à quoi peuvent bien servir les hommes sur cette foutu planête ????


          A descendre les poubelles ?

        • Dwaabala Dwaabala 12 janvier 2013 15:14

          Une tentative de conceptualisation est toujours respectable.
          Il ne faut quand même pas exagérer en la tentant : assimiler les homosexuels à un peuple qui subirait l’oppression coloniale, c’est pousser grand-mère dans les orties.


          •  jacques isnardi jacques isnardi 12 janvier 2013 15:45

            Le raisonnement qui infériorise l’homo, le nègre, le juif, l’arabe, l’indigène repose sur le même préjugé. Je serais heureux de lire une démonstration contraire de votre part.


          • Dwaabala Dwaabala 12 janvier 2013 16:14

            C’est bien ce que je dis : vous assimilez pratique homosexuelle et appartenance à un peuple.
            L’argumentation que vous désirez pourrait s’arrêter là.

            Il ne faut pas suivre Proust jusque dans ses fantasmes les plus cocasses.


          •  jacques isnardi jacques isnardi 12 janvier 2013 16:45

            Hum...déçu je suis : dire n’est pas démontrer


          • Christian Labrune Christian Labrune 12 janvier 2013 19:32

            Jacques Isnardi

            Votre principe d’égalité - c’est la tarte à la crème depuis que ce débat a commencé - ne tient pas debout. Certes, il ne viendrait à l’idée de personne de dire que sur le plan des activités intellectuelles et professionnelles il faille faire une différence entre hétérosexuels et homosexuels : de très grands esprits du siècle dernier, dans les lettres ou dans les sciences, étaient homosexuels. Il n’y a qu’un plan sur lequel ils sont inégaux, et d’une inégalité absolument radicale : leur préférence particulière leur interdit de se reproduire dès lors qu’ils ne parviennent pas à surmonter leur aversion pour le sexe opposé : ils peuvent rester au lit des milliers d’heures à forniquer, il n’en résultera absolument rien.

            Personnellement, je ne détesterais pas disposer d’une paire d’ailes, pour n’être pas inégal aux oiseaux, mais de fait je le suis terriblement, et irrémédiablement. L’actuelle revendication des homosexuels est à peu près aussi ridicule que celle d’un pauvre bougre qui ferait le tour des hôpitaux et importunerait le personnel pour obtenir qu’on lui greffe des ailes. Ca n’est pas possible. Qu’il se contente donc d’une bagnole, d’un planeur ou de patins à roulettes. Si on veut se reproduire (ce qui, du reste, n’est pas du tout souhaitable !) la méthode est connue, toute simple et fort agréable. Il n’y a donc rien à attendre du Saint-Esprit ni à croire qu’en croyant à la réalité de son désir il se réalisera. Ce que réclament actuellement les homosexuels, c’est quelque chose qui tiendrait du miracle. Si on est conformiste et si on veut être comme tout le monde, alors on vit comme tout le monde. Si on veut être différent, il faut savoir assumer les conséquences nécessaires de cette différence.


            •  jacques isnardi jacques isnardi 12 janvier 2013 20:15

              Et les hétérosexuels impuissants ou stériles qui se marient qu’en faites-vous ? Vous les démariez au nom du principe d’inégalité que vous semblez chérir plus que votre semblable.

              L’homophobie est inégalitaire dans son fondement. Vous en apportez avec un petit penchant pour la zoologie une preuve lumineuse.

              Quant à l’égalité des droits je vous renvoie à la Déclaration universelle des droits humains adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en 1948..


            • Christian Labrune Christian Labrune 13 janvier 2013 01:56

              @Jacques Isnardi

              Parmi les hétérosexuels civilisés, il doit être rarissime que les gens se marient avant d’avoir couché ensemble. Après les guerres, des femmes se sont quelquefois retrouvées à vivre avec un mari qui avait perdu son matériel viril. Ce sont des situations qui n’ont rien de bien drôle et il faut espérer qu’elles auront su trouver des compensations, mais jamais une femme n’épousera sciemment un impuissant. Au reste, vous savez bien qu’autrefois, l’impuissance était une cause possible d’annulation du mariage. Au moyen-âge, le mari incriminé était prié de faire la preuve de sa virilité devant témoins. S’il n’y arrivait pas, il était dé-marié. La stérilité a brisé aussi bien des mariages, du moins dans les familles princières. Voyez le cas de Napo. 

              L’impuissant, s’il est un peu intelligent, ne va pas crier sur les toits son infortune. Elle n’est certes pas déshonorante mais elle est un peu ridicule et fait partie de ces choses qui ont toujours excité la verve des auteurs de vaudevilles, tout comme l’infortune des cocus. Ceux-ci sont en beaucoup plus grand nombre que les homosexuels. Les voit-on se plaindre ? Jamais. Aucune association de cocus n’a jamais été déclarée. Jamais les cocus n’ont manifesté dans la rue. Ils savent que cela ferait rire. Ils sont pourtant infiniment moins ridicules que les homosexuels. Le cocu n’est pas immédiatement ni visuellement comique, il faut une situation qui fasse apparaître diachroniquement le fait qu’il est une dupe. Mettez en revanche deux gaillards un peu rougeauds et bedonnants dans une mairie - on a vu ça - en train de roucouler et de se rouler un palot à la manière des amoureux du roman de gare ou du roman-photo, si vous n’y voyez rien qui ressemble aux fantaisies de Néron ou d’Héliogabale et plus simplement à du mauvais goût vulgaire et grotesque, c’est un peu inquiétant.


              •  jacques isnardi jacques isnardi 13 janvier 2013 10:03

                Vous mettez dans votre marmite des ingrédients issus de votre imagination qui n’ont rien à voir avec les mécanismes qui infériorisent l’autre pour en faire un être de second choix justifiant que ne lui pas accordé l’égalité des droits. L’homosexuel est un indigéne.

                 Quant à votre modèle il peut être enrichi en coexistant avec d’autres modéles différents du modéle patriarchal devenu archaique et en voie d’effondrement.

                L’homophobie est inégaitaire.Elle se veut le bouclier protégeant un modèle social qui prétend toujours à l’hegémonie. Je pense que l’avenir est ouvert et non fermé comme vous le souhaitez.


                • Christian Labrune Christian Labrune 14 janvier 2013 15:35

                  Jacques Isnardi,

                  Je voudrais bien savoir ce qui, dans ma « marmite », procèderait de ma propre imagination ! L’impuissance et la stérilité sont cause, pour ceux qui en sont atteints, de difficultés qui n’ont absolument rien d’imaginaire. Ce n’est pas qu’on les infériorise, c’est qu’ils souffrent, sur un point très particulier, d’une infériorité objective et caractérisée. Je vois que vous portez des lunettes. Moi aussi. J’en ai même trois paires. Si quelqu’un me dit : vous ne devez pas avoir une bonne vue, je ne vais tout de même pas répondre que j’ai un oeil de lynx et que je vaux n’importe quel tireur d’élite. Je ne considèrerai pas non plus qu’on « m’infériorise » : c’est la nature qui s’en est chargée et je ne peux incriminer personne.

                  S’il faut incriminer l’imagination, c’est bien celle de l’homosexuel qui, n’étant ni impuissant ni stérile, se pique d’avoir des enfants comme tout le monde et feint de ne pas savoir comment il faut s’y prendre. Je n’ai rien contre l’homosexualité : chacun se débrouille comme il peut, sur le plan sexuel, et je n’ai jamais considéré que ce fût une perversion. En revanche, vouloir faire des enfants et persévérer dans l’homosexualité, c’est vraiment la perversion dans ce qu’elle peut avoir de plus héneaurme (j’orthographie comme Flaubert), ou bien la pure sottise du conformisme. C’est vouloir être et n’être pas homosexuel. C’est dire que l’homosexualité et l’hétérosexualité, sont la même chose et, de la manière la plus absurde, choisir comme critère d’équivalence ce qui marque précisément le maximum de différence radicale et incontestable. Un jeune aveugle peut bien devenir philosophe, mathématicien ou musicien, exceller dans ces disciplines où sa « différence » sera négligeable, et surpasser même ses condisciples. Je le vois mal en revanche postuler pour l’école des Beaux-arts section peinture. Le cas de notre homosexuel est encore plus absurde que celui du jeune aveugle : il a des yeux, il pourrait s’en servir, mais il préfère depuis toujours porter des lunettes noires et opaques, et se complaire à jouer le rôle de l’infirme qu’il n’est pas pour emmerder les autres et les institutions. Il faut croire que de là naît un plaisir que je trouve quand même plutôt tortueux. 


                  • Christian Labrune Christian Labrune 14 janvier 2013 15:53

                    « L’homophobie est inégaitaire.Elle se veut le bouclier protégeant un modèle social qui prétend toujours à l’hegémonie. Je pense que l’avenir est ouvert et non fermé comme vous le souhaitez. »

                    @Jacques Isnardi

                    Vous devriez arrêter avec l’argument de l’homophobie. Son usage à jet continue finira par nous rendre tous homophobes.

                    Ce n’est pas que le processus de reproduction sexuée qui a prévalu depuis la naissance de l’espèce ne « prétende » à l’hégémonie. Il est, DE FAIT, hégémonique, et si les Grecs pédérastes s’entendaient très bien à déniaiser les éphèbes, voire à former des corps d’armées composés exclusivement de couples homosexuels, ils n’étaient tout de même pas idiots au point d’ignorer que pour fabriquer la génération suivante des Athéniens, il fallait quand même accepter de faire un détour par le gynécée.

                    Que les homosexuels s’amusent au lit comme ils l’entendent, très bien : je n’y vois pas d’inconvénient. J’ai toujours détesté l’idée de faire des enfants, je n’en ai pas -il y en a bien assez !- et je ne leur ferai certes pas le reproche de conduire l’espèce humaine à son extinction. Au reste, par rapport à la population dans son ensemble, les homosexuels sont en très petit nombre, probablement moins de 10%, et la natalité n’en souffrira jamais. Il y a toute sorte de domaines où ils peuvent exceller mais s’il y en a un où ils sont totalement impuissants, c’est bien celui de la reproduction. Là-dessus, je ne vois pas qu’ils aient leur mot à dire. Pas plus, pour reprendre mon exemple de tout à l’heure, qu’un aveugle de naissance qui se piquerait de devenir critique d’art.

                     

                     


                    • Christian Labrune Christian Labrune 14 janvier 2013 15:57

                      ERRATUM

                      « Ce n’est pas que le processus de reproduction sexuée qui a prévalu depuis la naissance de l’espèce NE « prétende » à l’hégémonie.

                      Le NE est de trop. J’avais modifié le début de la phrase sans relire la fin. Je ne vois pas non plus ce que vient faire le »e« dans »usage à jet continuE" !

                      Excuses


                    •  jacques isnardi jacques isnardi 14 janvier 2013 16:36

                      Vous avez une vision biologique de la société. Pour vous l’homme se confond dans la bête.La biologie n’a rien a faire dans la gestion de la cité. L’homophobie devrait être fière d’elle-même puisque la biologie, selon vous, lui donne raison. Personnellement il m’est impossible de ne pas être attentif au danger que représente l’intervention de la biologie dans le gouvernement des populations.Je suis sûr que vous verrez à quoi je me réfère. 


                      • Christian Labrune Christian Labrune 15 janvier 2013 17:39

                        Jacques Isnardi,

                        Je n’ai pas du tout une vision biologique de la société. J’ai toujours considéré, comme Descartes, que l’homme devait se rendre « comme maître et possesseur » d’une nature si prisée par les actuels écolos et leur mouvance, lesquels continuent d’en faire, très stupidement, une instance légitimante. Qu’on fasse en sorte qu’un homosexuel puisse engrosser son petit copain, ça ne me choquerait pas outre mesure, mais dans l’état actuel des choses, ça n’est pas possible et il est totalement absurde de vouloir le nier.

                        Je mets du reste dans le même sac les homosexuels qui veulent enfanter et les couples stériles qui ne le peuvent pas. Il me paraîtrait philosophiquement essentiel qu’avant de faire tomber dans la sinistre bassine de ce monde où nous pataugeons une nouvelle conscience, de lui demander son avis, et si la perspective de devoir crever dans le siècle qui suivra sa naissance lui conviendra vraiment. Ca n’est pas possible non plus. Pendant des siècles, les enfants sont arrivés au monde un peu par hasard, parce qu’on n’avait pas les moyens d’empêcher ça ou qu’on ne savait pas s’y prendre. Quand ils étaient là, on assumait, on les élevait du mieux qu’on pouvait ; on n’avait pas voulu clairement, avec leur naissance, la mort qui leur pendrait au nez immédiatement.

                        Je tiens pour un(e) imbécile absolu et un(e) irresponsable (dans la jeunesse, cela peut s’excuser) tout être qui affirme tranquillement avoir « voulu » des enfants. Il y a mieux à faire dans l’existence que cette activité purement animale de la reproduction. Beauvoir et beaucoup d’autres ont dit là-dessus tout ce qu’il était possible d’en penser.

                        Nous arrivons de toute façon au terme d’un processus évolutif qui a reposé depuis le début sur la reproduction sexuée. Le support de l’intelligence, dans quelques dizaines d’années, ce sera des créatures artificielles interconnectées, des machines conscientes un peu moins bornées que nous autres, misérables « bipèdes sans plumes » enragés à reproduire indéfiniment leurs insuffisances et à pérenniser le triomphe de la mort. 

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