Peut-on être de DROITE et SOCIALE ?
C’est la position singulière que revendique Marine LE PEN invitée par le MEDEF. La comparaison de son programme avec celui de l’Union Populaire permet d’éclairer les convergences de constats de ces deux sensibilités et les divergences de solutions.
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I - MARINE LE PEN, PRESIDENTE DES RICHES ?
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Premier objectif de Madame LE PEN :
Pas de « coup de pouce » au SMIC pendant 5 ans mais une « incitation » à augmenter les salaires de 10% , sur la base de la « bonne volonté patronale » contre une baisse des cotisations sociales .
Cette promesse n’engage nullement la candidate puisque ce n’est pas elle qui en aura l’initiative mais seulement votre employeur.
Qui plus est, cette très incertaine augmentation aura pour seul effet de réduire votre retraite en fin de carrière : pas de cotisations retraite égal pas de retraite.
Cette même politique est demeurée en outre sans résultats lors du quinquennat de Monsieur MACRON qui l’a tentée et a conduit les salariés à des démissions post COVID en séries :
Ne parvenant plus à recruter dans l’hôtellerie, les cafés et la restauration les employeurs ont donc été contraints à renégocier les salaires .
Vous voilà avertis, pour une revalorisation réelle des salaires sous un mandat LE PEN , il va falloir commencer par menacer de démissionner !
Second objectif : pas de rattrapage clairement défini du point d’indice des fonctionnaires bloqué depuis des années.
Marine LE PEN dit vouloir revaloriser les salaires des personnels soignants « à hauteur de leur travail » d’après les informations de son programme. Cela ne donne aucune indication sur l’amplitude du rattrapage salarial.
Côté Union Populaire, pour éviter les démissions en série des personnels de santé et les difficultés de recrutement dans l’éducation nationale il est prévu de revaloriser le salaire de ces fonctionnaires à hauteur de ce qui se pratique chez nos voisins européens puisque dans les territoires frontaliers on constate par exemple que les infirmières préfèrent travailler en Belgique ou en Suisse plutôt que dans les hôpitaux français limitrophes.
Troisième objectif : Madame LE PEN prévoit d’avantager les RICHES héritiers ;
Alors que 50% des français n’ont aucun héritage et que la moyenne des héritages en France est inférieure en à 70000 euros Marine LE PEN ne fait que reprendre une disposition déjà existante en déclarant « supprimer les impôts sur l’héritage direct pour les familles modestes et les classes moyennes ». Ces exonérations totales d’imposition sur les héritages de moins de 100000 euros par enfant existent déjà et vous pouvez même les calculer sur le simulateur gouvernemental.
Reste les donations entre vifs actuellement moins favorables que celles proposées par la candidate.
Sachant que le salaire médian en France était en 2019 de 1940 euros se pose la question de savoir combien de parents ou grands-parents disposent d’une épargne de 100000 euros à offrir à chacun de leurs enfants ou petits-enfants tous les dix ans ? Pratiquement personne.
Cette annonce est en fait destinée à draguer les électeurs les plus fortunés de notre pays . Ce n’est pas elle qui favorisera celles et ceux qui sont « mal nés » et ne peuvent espérer aucun héritage.
Seul le programme de l’Union Populaire TRANSMET LE SOLDE DES FORTUNES supérieures à 12 millions d’euros PAR HERITIER à l’ensemble des jeunes français.
Chacun peut faire l’estimation de la taxe sur l’héritage qu’il aurait à payer sur le simulateur de l’union populaire. Cette transmission intergénérationnelle se fait sous forme d’une allocation d’études MENSUELLE de 1063 euros pour chaque jeune homme ou jeune fille détaché(e) de la fiscalité parentale, en formation professionnelle ou poursuivant des études supérieures en facultés, jusqu’à l’acquisition de son diplôme.
Ainsi, grâce à l’union populaire chaque jeune pourra en France conduire EN AUTONOMIE les études de son choix avec cette allocation de 1063 euros s’ajoutant à son salaire d’apprenti ou d’alternant éventuel .
Madame LE PEN a le budget pour faire de même, mais elle choisit de répartir ce budget « formation » entre salarié et employeur.
Le salarié touchera mensuellement un chèque formation réduit à « 200 à 300 » euros et l’employeur en touchera autant alors que la modicité des salaires versés aux alternants et apprentis est déjà destinée à indemniser l’employeur du temps qu’il leur consacre pour les former.
Pour continuer à draguer les jeunes les mieux rémunérés, Madame LE PEN prévoit de créer un prêt à 0% pour les jeunes familles françaises, transformé en subvention pour les couples qui auront un 3e enfant tout comme Monsieur MACRON qui envoie un mail personnalisé aux moins de 30 ans ayant des ressources mensuelles supérieures à 2000 euros dans le cadre de sa campagne !
Qui, même avec deux SMIC peut envisager de prendre en charge les remboursements d’emprunt souscrit pour l’achat d’un logement et de subvenir en même temps aux besoins de trois enfants ? Personne.
Cette disposition couplée avec une exonération d’impôts sur les revenus individuels et les revenus des entreprises créées par des trentenaires ne concerne que celles et ceux qui, souvent grâce aux moyens financiers de leurs familles, ont pu faire des études supérieures longues aboutissant aux activités les mieux rémunérées sous statut de salarié ou d’entreprenariat.
Cette exonération d’impôts sur les revenus ne concerne pas les smicards qui ne payent justement pas d’impôts. On perdure donc dans la « reproduction des élites » sans donner de perspectives aux trois quarts des jeunes.
A contrario, l’Union Populaire instaure une GARANTIE d’emploi qui sécurise aussi bien l’entrée dans l’emploi des jeunes diplômés que le retour à l’emploi des salariés licenciés qui n’ont pas retrouvé de travail.
L’union Populaire garantit par ailleurs aux jeunes entrepreneurs qui démarrent une visibilité de 5 ans des commandes d’Etat notamment pour les chantiers relatifs à la bifurcation écologique.
CONCLUSION : à travers ces dispositions, allocation d’étude et garantie d’emploi, que LA VALEUR « TRAVAIL » est promue par l’Union Populaire tandis que la VALEUR « HERITAGE » est privilégiée par Madame LE PEN.
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II – CONSTATS SOCIAUX DE DROITE ET DE GAUCHE ET SOLUTIONS
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Impôt des plus fortunés : Marine LE PEN protège les patrimoines immobiliers
Marine LE PEN souhaite supprimer l’IFI qui taxe l’enracinement et créer un IFF, impôt sur la fortune financière, pour taxer la spéculation.
L’Union Populaire lutte également contre la spéculation :
La FLAT TAXE est supprimée par les deux candidats .Cependant l’union populaire interdit en plus
- Les stocks options ;
- La distribution de dividendes si des masses financières identiques ne sont pas réinvesties soit en salaires ou soit en matériel de production ;
- Le rachat par les entreprises de leurs propres actions pour en faire augmenter fictivement le cours.
A contrario de Marine LE PEN, l’union populaire ne « sanctuarise » pas le patrimoine immobilier parce qu’en France 3,5 % des ménages détiennent 50 % des logements en location et que cette concentration des fortunes immobilières favorise la spéculation.
Impôt des particuliers, des entreprises et CSG : Pour Marine LE PEN , pas de réforme structurelle de l’imposition. A l’inverse, l’instauration d’une progressivité généralisée pour l’Union Populaire.
Marine LE PEN souhaite faire baisser les impôts des entreprises et des particuliers et l’Union Populaire également.
Cependant, le Rassemblement National ne renonce pas aux inégalités de traitement entre PME et grands groupes, entre particuliers des classes moyennes et les 10% des familles les plus aisées de France .
A contrario le principe retenu par l’union Populaire est
- la création de la progressivité de la CSG ce qui va améliorer le reste à vivre des plus bas salaires et petits retraités ,
- L’amélioration de la progressivité des impôts que ce soit sur les particuliers ou les entreprises .
Pour que chacun puisse personnellement calculer son impôt sur le revenu , L’union Populaire a mis en place un simulateur . Le principe est de réduire la pression fiscale jusqu’à 4000 euros de ressources mensuelles nettes par personne ( charges donnant lieu à exonération d’impôt déduites) et 5500 euros de ressources mensuelles pour un couple grâce à cette progressivité
Le reste à vivre : deux méthodes pour l’augmenter dont l’une , celle de Marine LE PEN affecte le budget de l’Etat.
Les médias parlent à tort du « pouvoir d’achat » quand ce qui compte c’est le reste à vivre, une fois les frais contraints payés (eau, gaz, électricité, essence, loyer ou remboursement d’emprunt etc…).
Aux deux bords de l’hémicycle, Rassemblement National et Union Populaire veulent augmenter le « reste à vivre » des français mais la méthode diffère sensiblement.
En baissant la TVA de 20% à 5.5% sur les produits énergétiques (carburants, fioul, gaz et électricité) en tant que biens de première nécessité, Marine LE PEN impacte les ressources en TVA de l’Etat qui ne seront plus disponibles pour d’autres urgences comme la santé.
A contrario, L’Union Populaire utilise quant à elle un article du Code du Commerce permettant de bloquer ces prix mais également les prix de denrées alimentaires d’usage courant comme cela se pratique déjà à La Réunion et dans d’autres de nos îles et a déjà été pratiqué par le gouvernement Macron pour le prix des masques pendant la pandémie, par exemple.
Pour l’Union Populaire c’est aux producteurs de réduire leurs marges sur ces biens de première nécessité sans que cela impacte le budget de l’Etat.
Pour les grandes multinationales cela se comprend : TOTAL a fait les plus forts bénéfices de son existence en 2020 en raison de la spéculation sur le pétrole, il parait normal de les faire participer à cet effort de solidarité.
Reste les petits producteurs alimentaires : ils ne verront pas leurs rémunérations baisser car l’union populaire y veille en demandant aux grandes enseignes de distribution de baisser leurs marges particulièrement importantes sur les produits les plus courants (pâtes, farine etc)
On voit donc à travers ces dispositions, Impôt sur la fortune, impôt des particuliers et des entreprises, CSG et reste à vivre, que Madame LE PEN privilégie le statu quo et l’Union Populaire une « juste fiscalité » : on participe au financement des biens et services communs proportionnellement à ses moyens et on en profite proportionnellement à ses besoins.
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SOURCES : LE PROGRAMME DE MARINE LE PEN - LE CHIFFRAGE DU PROGRAMME DE L'UNION POPULAIRE
SOMMAIRE 00:00:00 : Introduction 00:03:11 : Présentation de l’esprit du programme par Jean-Luc Mélenchon 00:14:40 : Synthèse des recettes et des dépenses 00:24:28 : Sommaire de l’émission PARTIE I - 00:31:10 : Gagner plus pour vivre mieux 00:31:10 : Le pouvoir d’achat – État des lieux et coût de nos mesures 00:34:40 : Le pouvoir d’achat – Le SMIC à 1400€ 00:35:46 : Le pouvoir d’achat – Revalorisation des fonctionnaires 00:36:20 : Le pouvoir d’achat – Les recettes fiscales de la hausse des salaires 00:37:02 : Le pouvoir d’achat – La garantie autonomie : personne en dessous de 1063€ 00:38:42 : Le pouvoir d’achat – Quantité d’eau et électricité gratuite 00:40:25 : La justice fiscale - État des lieux et gain par nos mesures 00:43:29 : La justice fiscale - ISF et Flat Tax 00:45:26 : La justice fiscale - Taxe foncière 00:46:46 : La justice fiscale – Impôt sur l’héritage 00:48:14 : La justice fiscale – Impôt sur le patrimoine 00:49:00 : La justice fiscale – Impôt sur le revenu 00:53:50 : La justice fiscale – Les niches fiscales 00:54:41 : La justice fiscale – La TVA 00:55:51 : Qui sont les gagnants de nos mesures fiscales ? PARTIE II - 00:58:04 : LE PROGRES SOCIAL ET HUMAIN 00:58:04 : L’éducation – État des lieux et mesures 01:00:40 : L’éducation – Recruter des enseignants et construire de nouveaux lycées 01:01:48 : L’éducation – Augmentation des salaires 01:02:17 : L’éducation – Gratuité réelle de l’enseignement 01:02:57 : Qui sont les gagnants de nos mesures sur l’éducation ? 01:04:12 : La jeunesse – État des lieux et mesures 01:08:57 : La jeunesse – Combien coûte la situation actuelle ? 01:09:50 : La jeunesse – La garantie autonomie jeunesse 01:10:44 : La jeunesse – Rénovation des universités 01:11:07 : La jeunesse – Création de 300.000 emplois jeunes 01:11:47 : La jeunesse – La conscription 01:13:19 : La santé – État des lieux et mesures 01:17:11 : La santé – Sécurité sociale à 100% 01:18:23 : La santé – Recrutement de soignants et hausse du budget de l’hôpital 01:20:06 : La santé – Investissement dans la prise en charge du grand âge 01:21:13 : La sécurité – État des lieux et mesures 01:24:06 : La sécurité – La justice 01:26:12 : La sécurité – La police 01:27:38 : La sécurité – Lutte contre les violences faites aux femmes PARTIE III - 01:29:51 : UNE ÉCONOMIE AU SERVICE DU PEUPLE 01:29:51 : L’urgence écologique – État des lieux et mesures 01:35:06 : L’urgence écologique – L’énergie 01:35:46 : L’urgence écologique – Isolation des logements 01:36:36 : L’urgence écologique – Le transport 01:37:42 : L’urgence écologique – Reconstruction industrielle 01:38:31 : L’urgence écologique – Adaptation au changement climatique 01:39:02 : L’urgence écologique – Rénovation des canalisations 01:39:25 : Les entreprises – État des lieux et mesures 01:43:54 : Les entreprises – Justice fiscale 01:47:54 : Les entreprises – Cotisation des entreprises 01:48:24 : LE BILAN MACROECONOMIQUE 01:49:35 : Bilan – Création d’emplois 01:52:17 : Bilan – Croissance et pouvoir d’achat 01:55:25 : Bilan – Equilibre budgétaire 01:58:04 : Bilan – Ce que rapporte l’investissement public 01:58:46 : Bilan – Relocaliser la production 02:00:17 : Bilan – Les chiffres clefs PARTIE IV - 02:00:17 : JEAN-LUC MÉLENCHON FACE À LA PRESSE 02:04:06 : Avis des quatre journalistes sur l’émission 02:11:49 : Réaction de Jean-Luc Mélenchon aux avis 02:13:35 : Investir massivement et rapidement est-il efficace ? (J. Grandin E.) 02:24:09 : Quel est le coût de la retraite à 60 ans et comment on la finance ? (J.C. Catalon) 02:27:17 : Les emplois jeunes sont-ils vraiment pertinents ? (G. Ottenheimer) 02:38:29 : Salarié, consommateur, contribuable, quelle préférence ? (P. Perri) 02:44:03 : Comment stimuler l’économie ? (J.C. Catalon) 02:51:55 : Quel indicateur pour remplacer le PIB ? (J.C. Catalon) 02:54:56 : Que faire s’il y a moins d’argent qui rentre dans les caisses que prévu ? (J. Grandin E.) 02:59:08 : Conclusion
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