PMA-GPA et le non-respect des droits de l’enfant
Pourquoi je suis contre la GPA et la PMA avec don anonyme ?
prenons l'exemple de la GPA :
au Canada, où la GPA est légale, voici comment elle se déroule :
la GPA ne peut être rémunérée, elle n'est qu'altruiste. Aussi, donneuses et porteuses ne reçoivent-elles qu'une compensation financière (équivalente à 2000€/mois pour les porteuses, à compter des battements du cœur du bébé, les versements s'arrêtant dès l'interruption, césarienne ou fausse couche). On trouve des catalogues de femmes (blondes, brunes, peau claire, peau mate, ... Il est bon de noter que le prix d'achat des ovocytes varie en fonction des caractéristiques de la donneuse. Les ovocytes de blonde étant plus recherchés). Il faut compter 130 000$ en moyenne pour une GPA de la signature du contrat à la livraison du produit. (ce n'est as donné à tout le monde, cette façon de faire ne s'adresse donc qu'aux gens aisés financièrement)
Pour un couple d'hommes, il y a la donneuse d’ovocyte (qui reçoit 6 à 7000$ de "compensation"), ses ovocytes, on va les féconder avec les gamètes des deux "papas", pour obtenir des "jumeaux croisés" (une seule mère biologique, deux pères biologiques, un même utérus ( différent de la mère porteuse) pour la gestation). Les embryons sont implantés donc dans le ventre de la porteuse. ce sont donc de faux jumeaux demi-frères... les embryons fécondés mais non implantés sont congelés pour plus tard, et une partie des gamètes mâles est préservée congelée hors fécondation au cas où les clients ne seraient pas satisfaits de la donneuse d'ovocyte. Les contrats sont en moyenne de 5 ans.
Le fait d'implanter les embryons dans une porteuse différenciée de la donneuse est, parait-il, un moyen de réduire le risque d'attachement maternel de la porteuse pour le produit. On appelle ça le fractionnement de la maternité. Mais cela comporte de nombreux risques, car c'est un corps étranger que la porteuse reçoit. Par conséquent, elle doit être médicamentée avant et tout au long de sa grossesse pour éviter le rejet ( 3 piqures/jour de progestérones, œstrogènes et stéroïdes ). Il y a des risques d'hémorragies, fausses couches, embolies, de décès pour les porteuses et pour les embryons. Mais bon, les porteuses, on s'en fout, hein, ce ne sont que des mères de famille (là aussi, choisies en fonction de ça pour éviter tout attachement avec le produit : elles ont déjà leurs propres enfants, elles font ça par "altruisme", et pas du tout pour les 2000€/mois !) (plus les porteuses sont jeunes et belles, et plus elles sont chères, comme pour les donneuses)
Alors, on a vu la conception, la gestation, voyons un peu la livraison du produit :
uniquement des césariennes programmées ( pour plusieurs raisons, notamment faciliter la présence des clients pour la réception du produit, ils prennent un billet d'avion, et hop, ils sont là, c'est plus facile de réserver le billet, mais aussi, toujours dans le soucis d'éviter les risques d'attachement de la porteuse avec le produit (et inversement aussi, mais ce que peut ressentir le produit, on s'en balance, c'est un bien commercial dont la production a fait l'objet d'un contrat commercial)
Ramener le produit en France (ou le gros mensonge des petits fantômes) :
contrairement à ce qu'on nous dit même si la GPA est interdite en France, les enfants nés par GPA à l'étranger ONT BEL ET BIEN un état civil, établi dans leur pays de naissance. Simplement, cet état civil ne peut être homologué en France du fait de l'interdiction de la GPA !
("Nemo auditur propriam turpitudinem allegans", en droit français, c'est à dire que nul ne peut réclamer justice si le dommage qu'il subit est le produit de ses actions menées illicitement ou illégalement.)
Projet de loi déposé au Sénat pour reconnaitre les "petits fantômes".
La cour européenne des droits de l'homme a condamné la France pour l'obliger à reconnaitre ces enfants. Une directive ministérielle datant de Taubira incite déjà ces reconnaissances à l'état civil français.
Il faut aussi noter que Pétra de Sutter, transsexuelle (née Paul de Sutter), gynécologue obstétricienne, en faveur de la GPA n'est pas sans intérêt pour cette dernière, puisqu'elle est propriétaire d'une clinique de GPA en Inde... Mandatée par le Parlement Européen, et rapporteur, essaie de toute force de faire passer la GPA "altruiste". Aucune volonté politique pour contrer ces dispositions.
On parle de "trouple" ou de "quatrouple" pour fabriquer un enfant à 3 ou 4. Des chartes de co-parentalité sont déjà à la disposition des JAF pour gérer un peu le bordel que cela représente.
Outre ces procédés que je trouve assez immoraux, il est une question à mes yeux incontournable : celui de la construction identitaire de l'enfant. C'est une question qui me tient tout particulièrement à cœur, moi qui suis maman d'une petite fille non-reconnue par son père biologique. Non-reconnue, mais il n'est pas un inconnu pour elle : elle connait son nom, elle possède sa photo, et je lui en parle "à la demande". Elle sait qu'il est un musicien autodidacte, qu'il est bon danseur, qu'il aime l'histoire, le pain d'épices et faire du vélo. Et pourtant, elle a BESOIN de le connaitre, ou plutôt de se reconnaître en lui. Elle sait qu'elle a ses yeux, mais ça ne lui suffit pas. Attention, c'est une enfant heureuse, équilibrée, épanouie. Mais qui a une fragilité dans sa construction identitaire. Si je sors de mon cas personnel, et que je vais chercher du côté des enfants adoptés, combien souffrent de ne pas connaître leur hérédité ? (de qui ais-je les yeux ? la chevelure ? "avez-vous des antécédents médicaux dans votre famille ?"). Mais ces orphelins-là le sont accidentellement. Leur totale absence de lien avec leurs parents génétiques n'a pas été choisie, voulue, orchestrée dès leur conception. De même que je n'ai jamais souhaité que ma fille ne connaisse pas son père biologique.
Enfin, pour conclure, la France a signé la CIDE qui prévoit le droit à la connaissance des origines génétiques. En légalisant ces PMA et GPA faites à l'étranger, elle se parjure !
Du coup, voilà pourquoi je pense que toute cette soupe qu'on nous mijote au nom du "droit à l'enfant" m'apparaît tout à fait malsaine, surtout pour l'enfant. Avant de parler de "droit à l'enfant", on devrait peut-être examiner les "droits DE l'enfant".
Attention, je reste convaincue qu'un couple gay peut faire d'excellents parents, et je sais que des centaines de milliers d'enfant meurent psychiquement un peu plus chaque jour du désamour et de la solitude dans des orphelinats à travers le monde.
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