Pollution - Les cours d’eau sont devenus des pharmacies !
Grâce à une étude publiée dans PNAS, nous savons maintenant avec plus de précisions, qu'au fil du temps les cours d'eau du globe sont devenus de véritables cocktails toxiques pour le vivant. Vous me direz peut-être "s'il n'y avait encore que l'eau qui était polluée... " Vous auriez sans doute raison d'être pessimistes sur la santé des terriens intoxiqués par un mélange de produits nocifs pour l'organisme.
Surtout que dans certains pays, l'eau s'avère imparfaitement ou très mal filtrée et ne redeviendra pas pure de sitôt. L'humain étant un grand malade parfois imaginaire qui avale de plus en plus de médicaments dans les restes finissent dans la cuvette des WC. Reste la "solution" de boire de l'eau de source ou minérale. Vident, les bouteilles flotteront pour longtemps sur les océans de plastique bien après la disparition du propriétaire de la bouteille recyclabe. Démonstration parfaite de l'irresponsabilité des cochons que nous sommes. Pour ceux qui en rêvent, il serait sage de renoncer totalement à l'idée d'aller vivre avec une tribu de Yanomami dont la particularité est sa résistance aux antibiotiques, pour tenter d'échapper aux résidus de médicaments qui se baladent un peu partout dans le monde au fil de l'eau. D'autres produits se retrouvent dans les courants et le fond de nos rivières et fleuves. Comme les perturbateurs endocriniens, glycérol, plastifiants et autre pesticides, la liste n'étant pas exhaustive.
Maintenant, dire pourquoi il faut éviter de rencontrer une tribu isolée d'Amazonie serait insulter l'intelligence du lecteur.
D'après Jeanne Garric, docteure en toxicologie de l'environnement :
« Les stations d’épuration sont formellement fabriquées pour abattre l’azote et le phosphore, tout ce qui nous vient des eaux usées, de nos toilettes. Pour ce qui est des produits chimiques, les processus ne sont pas nécessairement très performants. Cela dépend complètement des molécules, de leurs réfractions à la biodégradation ». Il existe cependant des systèmes de traitements « oxydants » qui utilisent l’ozone pour « casser les molécules ». Mais la limite économique rattrape la plupart des pays qui ne font pas du traitement des eaux et la gestion des déchets une priorité.
Certes, le problème des résidus médicamenteux retrouvés dans les cours d'eau de la planète n'est pas nouveau. Mais c'est la première fois qu'une étude internationale dirigée par "l’Université d’York (Royaume-Uni), à laquelle a participé INRAE" concerne plus de 80 instituts de recherche qui ont "analysé la pollution de 258 rivières dans une centaine de pays sur les cinq continents". Ce qui représente l'empreinte pharmaceutique de 471,4 millions de personnes. Les résultats de ces recherches sont pour le moins inquiétants, car aucune rivière étudiée n'est épargnée par la contamination de résidus médicamenteux.
D'après les chercheurs, dans un quart des sites observés le niveau de pollution se révèle "potentiellement dangereux pour la biodiversité" et la présence dans l'eau d'ingrédients pharmaceutiques actifs (API) peut avoir des effets négatifs sur la santé des écosystèmes et des êtres humains.
Un exemple sur la faune, "en féminisant les poissons et en augmentant la sensibilité des poissons à la prédation".
La seule lecture de ce texte en partage sera bien insuffisante pour réaliser l'ampleur du phénomène de la pollution médicamenteuse. Cet article vous incitera peut-être à lire le lien en haut de page (PNAS). Vous y découvrirez l'extraordinaire diversité et l'incroyable quantité de médicaments que l'on peut retrouver dans l'eau des rivières du monde entier. Surtout ceux où les concentrations d'API les plus élevées ont été observées, en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique du Sud, où les revenus sont faibles.
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