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Accueil du site > Tribune Libre > Pour des listes décroissance aux européennes de 2009

Pour des listes décroissance aux européennes de 2009

Nous ne sommes pas dupes : le “développement durable” ou “le capitalisme vert” promus, par exemple, lors du “Grenelle de l’environnement”, ne sont qu’une façon de relancer la fuite en avant dans la croissance infinie. Portée par la liste de Daniel Cohn-Bendit, la version ultra-light de la « décroissance » prônant de “scinder les flux entre la croissance économique et la croissance des flux de matière et énergétique” est une ultime escroquerie destinée à vider la décroissance de son sens politique et à récupérer l’avancée de ces thèses dans la société.

Aucune formation politique représentative n’apporte aujourd’hui de réponse crédible face aux enjeux représentés par les crises environnementale ou sociale. En voulant relancer la croissance économique (capitaliste, rouge ou même verte), toutes vont nous précipiter davantage dans le mur des limites des ressources de la planète et engendrer une nouvelle récession. Il est temps de lever le nez du guidon.

Face à l’absence d’une alternative crédible, nous souhaitons la présence de listes “décroissance” pour les élections européennes de 2009. Nous appelons à la constitution de groupes locaux, les plus larges possible, pour défendre :

• Une décroissance qui soit d’abord une décroissance des inégalités, localement, mais aussi à l’échelle de l’Europe comme à celle de la planète. Nous voulons l’instauration d’un revenu minimum et d’un revenu maximum, avec un différentiel maximum de 1 à 4. Puisqu’il n’est plus possible de faire croître le gâteau, la question de sa recette et de son partage redevient première ;

• Une décroissance du transport des marchandises à travers la planète, pour une relocalisation de la production et de la consommation, contre l’“économie de marché” (c’est-à-dire le capitalisme), mais pour une “économie des marchés” fondée sur des petites entités économiques. Nous voulons, par exemple, démanteler progressivement la grande distribution, au profit d’emplois de qualité, écologiques, qui permettent à tous mais notamment aux jeunes de trouver une place épanouissante et qui ait du sens ;

• Une décroissance du gigantisme, pour une société, une économie et des villes à taille humaine, où chacun-e puisse vivre et faire vivre sa famille dans la dignité. Nous voulons une agriculture locale, écologique et paysanne ;

• Une décroissance de la vitesse, dans une société dont l’accélération exclut chaque jour davantage d’entre nous, en commençant par les plus faibles, et nous condamne à une folle fuite en avant. Non au TGV, oui au TER. La civilisation de l’automobile n’est pas soutenable ; nous devons en sortir ;

• La décroissance de la tyrannie de la finance, pour une Europe où chaque démocratie maîtrise sa monnaie. Nous refusons la marchandisation du monde. Nous défendrons et étendrons tous les espaces de gratuité comme tous les temps de pause communs, à commencer par le dimanche ;

• Une décroissance de la déresponsabilisation sur la technique et la science. Nous faisons face à une problématique d’abord culturelle, politique et démocratique. Elle nécessite des réponses sur ces plans. Le nucléaire, les OGM, les agrocarburants ou les nanotechnologies nous conduisent dans des impasses dangereuses ;

• Une décroissance de l’emprise du pouvoir économique sur les médias, pour une presse européenne indépendante exerçant sa fonction de quatrième pouvoir, et non celle d’outil de propagande consumériste ;

• Une décroissance de la publicité, outil d’une propagande insidieuse qui fait de nous des gavés ou des frustrés de la consommation.

Nous voulons une Europe du partage, ouverte sur le monde. Une Europe qui reconnaît ses crimes liés au colonialisme, celui d’hier et d’aujourd’hui. Une Europe de l’égalité dans la promotion de la diversité de ses cultures. Une Europe veillant sur la nature comme on cultive un potager. Une Europe où chacun d’entre nous sera considéré avant tout comme un être humain et non pas un petit soldat de l’économie dont le seul horizon est de consommer et produire chaque jour davantage. Une Europe qui ne soit pas une entreprise dont la réussite se mesure à l’aune de l’augmentation du PIB mais une communauté solidaire chez elle comme solidaire au monde. 

Premiers signataires : Paul Ariès, Vincent Liegey, Remy Cardinale, Vincent Cheynet, Julien Gonzalez, Stéphane Madelaine, Baptiste Mylondo, Christophe Ondet, Thomas Waring, Gwendolyn West, René Balme, Jean-Claude Besson-Girard...

Pour signer l’appel : http://www.objecteursdecroissance.fr/


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48 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 5 décembre 2008 11:51

    la décroissance est seule solution pour la planète , la démographique en premier ! http://manifdemog.wifeo.com/documents/manifeste_dcroissance_demographique.p df


    • Mengneau Michel Mengneau Michel 5 décembre 2008 13:09

      Pour mémoire, c’est René Dumont qui surtout fit de la décroissance démographique l’un de ses chevaux de bataille, entre autres ! Dont l’un des slogans était : "Nous n’avons qu’une seule terre !" ;

      http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com


    • 1984 1984 6 décembre 2008 00:52

      La décroissance démographique, c’est la réalité de l’UE. A tout le moins, la natalité stagne. C’est pas à l’Europe qu’il faut parler de décroissance démographique, c’est à l’Afrique.


    • Pehachem 6 décembre 2008 08:32

      Un modèle basé sur la croissance ne peut pas être pragmatique.

      Une croissance de 3% par an, cela s’appelle une croissance exponentielle... mais il ne peut pas exister d’exponentielle durable dans un monde fini, parce que la croissance se cogne forcément aux limites du monde.
      Il n’existe pas d’exponentielle dans la Nature, Il n’y en a que dans les livres et dans l’esprit des théoriciens. C’est sans conséquences pour un mathématicien qui manipule l’infini, mais c’est grave pour un politicien dont la mission est concrète.

      Réalisons que notre modèle de civilisation a rencontré ses limites. Elles s’appellent réchauffement climatique, pollution de l’eau, désertification des océans, pénurie d’énergie, ...

      Il est peut-être encore temps de changer de modèle, et celui de la décroissance en est bien un autre.
      En tous cas, le modèle qui nous a conduit au point où nous en sommes n’est plus tenable. Je le crois près d’entraîner des catastrophes pour l’humanité, voire son extinction pure et simple. A moins que ce soit plutôt Soleil Vert...


    • marcel 5 décembre 2008 12:01

      @chat :

      bien le bonjour et merci d’avoir diffusé la thèse antidémographique de Achilli dans un de tes posts d’hier.


      • LE CHAT LE CHAT 5 décembre 2008 12:28

        y’a pas de quoi mon pote ! smiley la décroissance ferait bien plus pour le respect de l’environement que les grenelles et procoles de tokyo !

        croissez et multipliez , c’est vraiment plus d’actualité !


      • Rune Rune 5 décembre 2008 12:26

        Vous avez en partie raison, une décroissance "intelligente" peut résoudre certains de nos problèmes. Malheureusement, je ne suis pas certain que la population soit prête à l’accepter. Regardez pourquoi Sarkozy a été élu : pour continuer à consommer n’importe quoi n’importe où et n’importe comment.
        Pour pouvoir passer à la décroissance, il faut d’abord changer les mentalités ce qui est presque impossible sans crise majeure. Les gens préfèrent une misère connue à un avenir inconnu...


        • LE CHAT LE CHAT 5 décembre 2008 12:31

          @rune

          Les gens préfèrent une misère connue à un avenir inconnu

          c’est pourquoi la prime de 1000 euros est mal barée ! les gens qui roulent avec une vieille poubelle qui tient encore la route vont pas se lancer dans des crédits qu’ils auront bien du mal à rembourser !


        • Lapa Lapa 5 décembre 2008 12:34

          le problème de la décroissance tout azimut c’est que uniquement ciblée sur les français ça changera rien aux problème de la planète.
          Il convient donc de convaincre 6 milliards d’être humains de vivre avec la consommation (et le confort) d’un habitant du congo . Tout le reste ne sera que contrainte et spoliation dans un but absurde et inefficace.

          Bonne chance donc.

          Dans un premier temps la relocalisation est déjà une poltique plus crédible et intéressante. Vive la relocalisation.


        • LE CHAT LE CHAT 5 décembre 2008 12:52

          @lapa

          dans une économie mondialisée , la décroissance doit être planétaire !
          et démographiquement , la population de beaucoup d’états européens est en décroissance , ce dont pourraient s’inspirer les pays du reste du monde qui n’auraient plus à nous envoyer leur surplus de population affamée .


        • Lapa Lapa 5 décembre 2008 12:30

          une bonne guerre mondiale permettrait-elle une décroissance démographique ?


          • LE CHAT LE CHAT 5 décembre 2008 12:55

            @lapa

             faudrait y aller à coup de dizaines de mégatonnes sur les populations civiles pour voir un semblant de résultat ! les militaires représentent une part si infime de la population !


          • Lapa Lapa 5 décembre 2008 13:12

            enfin Le chat vous devez savoir que depuis 1945 la proportion de victimes civiles/militaires dans les pertes en guerre est à la "faveur" des civiles... et de plus en plus...


          • LE CHAT LE CHAT 5 décembre 2008 13:23

            @lapa

             je suis d’accord la dessus , l’administration Bush tue plus de civils que de talibans en Afghanistan ! smiley


          • Le péripate Le péripate 5 décembre 2008 13:26

            Je trouve que ces mesures sont largement insuffisantes, pour ne pas dire complètement incohérentes. Par exemple, pourquoi se limiter à un rapport de 1 à 4 pour limiter les revenus ? Seul un strict rapport de 1 à 1 est cohérent, et seul ce rapport pourra nous amener avec certitude à la pauvreté pour tous, seule possibilité d’une authentique disparition des inégalités. Ce résultat atteint, alors seulement l’initiative et le talent cessant d’être récompensé, on pourra alors considérer la planète comme un monde fini, avec donc un ligne de mire la disparition tant espéré de l’espèce humaine. Je soupçonne ce papier d’être soumis à la dictature ultra-libérale, et je ne voterai certainement pas pour des propositions si timorées, qui n’ont que pour but de perpétuer la honteuse joie de vivre...


            • Le péripate Le péripate 5 décembre 2008 13:36

               L’immonde valet du capitalisme qui m’a moinssé a intérêt a apprendre à courir pour le jour où les turpitudes du capitalisme apatride seront enfin révélé aux yeux du peuple glorieux.... (merci Sisyphe pour m’avoir soufflé ces quelques lignes que je te dédie)


            • JoëlP JoëlP 5 décembre 2008 13:46

              Vous avez raison. C’est un bonne idée, affaiblissons les listes des verts. Il semble que Cohn Bendit va réunir Bové, Hulot, Weachter, Eva Joly et tous les verts dans un vrai projet vert européen fédérateur. Ce n’est pas acceptable. Il faut les diviser. Revenons aux bonnes vieilles recettes qui laisse l’écologie à 2% des votants.


              • sobriquet 5 décembre 2008 14:40

                C’est très logique, un Parti de l’Ecologie. Il faudrait aussi penser à faire un Parti des Routes et Transport : sans eux, on ne vaudrait pas grand chose. Et puis un Parti de la Gestion de l’Urbanisme, vu qu’un urbanisme mal géré peut être catastrophique. Et puis l’inévitable Parti de la Production Alimentaire, tellement évident qu’on a tendance à l’oublier !

                Enfin quoi, un parti écologiste, ça ne rime à rien, les problèmes écologiques transcendent les partis ! Je ne suis pas sûr qu’un parti pour la décroissance soit une bonne idée. J’y étais même carrément défavorable jusqu’à la lecture de cet article. Mais la décroissance est un un vrai choix politique, suffisamment pour en faire un parti !


              • bobbygre bobbygre 5 décembre 2008 14:18

                Je m’associe à 100%. C’est un coup à ce que je reprenne ma carte de vote, ça...


                • faxtronic faxtronic 5 décembre 2008 14:33

                  La decroissance n est bonne que si c est une mouvement mondiale. Car sinon desole de vous dire, en decroissance nous sommes deja en Europe. Decroissance demographique, decroissance economique.

                  C est comme Kyoto, bien si et seulement si c est un mouvement mondial. Si c est pour delocaliser la pollution, ou delocaliser la croissance, merci bien..


                  • Bois-Guisbert 5 décembre 2008 15:46

                    La decroissance n est bonne que si c est une mouvement mondiale.

                    Et c’est vous qui irez expliquer aux émergents, que tout ce qu’on a (télés à écran plat, home cinema, congélateurs pour quinze, bagnole, 4x4, friteuses sans huile, camescopes à disque dur, machines à café avec fonction capuccino, cuiseurs à vapeur/steameurs, playstations, écrans de PC 24", armoires climatisées à vin, etc., etc., etc.) , ils ne l’auront jamais, vu qu’on s’est beaucoup trop largement goinfrés jusque dans un proche passé ?

                    Je vous signale quand même que vous courrez le risque qu’on vous porte en triomphe... jusqu’au réverbère le plus proche...


                  • Iren-Nao 6 décembre 2008 01:31

                    @ Bois guibert

                    Ya longtemps qu’il n’y a plus de reverberes chez les deja decroisses.

                    C’etait bon du temps des colonies.

                    Iren-Nao


                  • Bois-Guisbert 5 décembre 2008 15:33

                    Face à l’absence d’une alternative crédible, nous souhaitons la présence de listes “décroissance” pour les élections européennes de 2009.

                    Moi aussi. Il est impératif que les excentriques de cette mouvance puissent se compter une bonne fois pour toutes.

                    Nous appelons à la constitution de groupes locaux, les plus larges possible,

                    Les choses étant ce qu’elles sont, vous devriez vous limiter à les souhaiter les moins étroits possibles...


                    • TSS 5 décembre 2008 15:49

                      je m’aperçois qu’en moins de 6 mois(merci la crise !) la decroissance a progressé dans les mentalités .

                      j’en suis fort content :

                      LA DECROISSANCE-11,place croix- paquet -69001-Lyon

                      http://www.casseursdepub.org


                      • Frabri 5 décembre 2008 18:14

                        Il y a des décroissants qui pensent qu’il n’y a pas a choisir entre la question écologique et la question sociale car les 2 sont liées, or dans ces revendications il n’y a pas grand chose pour la question sociale a part quelques bonnes intentions comme diminuer les inégalités ou créer des emplois de qualités.
                        Ces listes veulent instaurer un revenu minimun alors qu’il existe déjà, c’est le RMI. On va finir par compendre pourquoi les écolos n’ont jamais été pris au sérieux.

                        Il y a fort a craindre que ces listes ne représentent qu’un énième groupuscule écolo pour classes moyennes. Pour résoudre la question écologique apparemment il n’y a pas de nouveaux droits a conquérir. Pour résoudre la question sociale il y a des nouveaux droits a conquérir.


                        • Bois-Guisbert 5 décembre 2008 18:32

                          La decroissance est le seul et unique concept revolutionnaire ayant emergé apres l’invention du communisme et du capitalisme.

                          En fait, la décroissance est une imbécillité sans nom, dont les concepteurs n’ont que des idées vagues et confuses pour la mise en oeuvre effective.

                          Elle exigerait d’abord la désignation d’un gouvernement mondial investi de pouvoirs absolus comme aucune institution n’en a jamais connus.

                          Il devrait commencer par procéder à une planification planétaire des ressources et des besoins, puis des attributions des ressources par pays, par secteurs d’activités, par entreprises...

                          Avant même de commencer à "répartir", ce gouvernement devrait prévoir un appareil répressif regroupant des millions de sbires et des dizaines de millions de délateurs chargés de surveiller puis de traquer et de punir les « saboteurs », les tricheurs, les fraudeurs, les escrocs et les voleurs qui chercheraient forcément à profiter de toutes les failles de la gestion de la pénurie artificiellement organisée.

                          Cette pénurie organisée, en cela qu’elle serait organisée, serait une gigantesque machine à engendrer les frustrations. Frustrations de ceux à qui l’on prend, parce qu’on leur prendra toujours beaucoup trop, frustrations de ceux qui reçoivent parce que, dans la mesure où il n’y aura jamais beaucoup à distribuer, estimeront qu’ils ne reçoivent, et de très loin, pas assez…

                          La planification mondiale n’arrangerait rien puisque l’exemple soviétique montre qu’en ses matières le gigantisme ne provoque que gabegie et gaspillages, ce qui est exactement l’inverse de l’effet recherché par la décroissance…

                          Le communisme a fait cent millions de morts pour beaucoup moins que ça.

                          J’arrête ici… Vous faites un (beau) rêve, je m’en voudrais de vous réveiller trop brutalement…


                          • sobriquet 5 décembre 2008 20:02

                            Ah ben oui, si on veut imposer la décroissance, tout de suite, là, aujourd’hui, je vois pas comment on pourrait faire autrement. On aura une belle décroissance née armée de pieds en cap, pur fruit de spéculations d’intellectuels.

                            Mais avec de telles contraintes, aucun projet de changement ne peut employer d’autre moyen.

                            Sinon, on peut discuter, s’enrichir des points de vue des uns et des autres, diffuser les informations qui nous semblent cruciales, réfléchir à la morbidité de certains de nos désirs, voir comment concrétiser tout ça, prendre du temps, commencer par des mesures modestes, ... Oui, je sais, c’est très subversif.


                          • bobbygre bobbygre 6 décembre 2008 00:12

                            Absurde... On peut aujourd’hui se renseigner sur la décroissance et éviter de porter ce genre d’accusations sans fondements.

                            De ce que j’ai pu lire sur le sujet, les décroissants savent bien que la décroissance tel qu’il l’imagine ne pourrait se faire qu’avec le consentement démocratique du peuple. C’est une évidence, vouloir imposer une décroissance par les armes et la répression, c’est déjà ce que fait le capitalisme, ça n’aurait aucun intérêt.

                            La décroissance proposée par ces personnes n’a rien à voir avec la récession que l’on connait aujourd’hui. La récession d’aujourd’hui est une sorte de chateau de carte qui s’ecroule alors que la decroissance qu’il propose reviendrait à demonter le chateau de cartes, carte par carte, patiemment et en prenant garde de pas tout faire tomber d’un coup.
                            Une utopie ? Sans nul doute... Comme le libéralisme d’ailleurs.
                            Par exemple, on force les industriels (par la taxation/incitation) à diminuer de 80% les emballages. Fatalement, cela va provoquer une baisse de l’activité, tous les gens qui travaillaient à fabriquer ces foutues emballages se trouvent à la rue, moins de rentrée fiscales pour l’état... Oui, mais... imaginons les économies à l’autre bout de la chaine, moins de frais de traitement des déchets qui diminueraient considérablement. Par contre, ça fait encore du travail en moins, tous ces gens qui ramassaient les déchets, les triaient etc... mince alors.
                            C’est précisément à cause de ces considérations que les écologistes capitalistes se retrouvent piégés. Ils ne peuvent pas pratiquer l’écologie sans s’en prendre à l’économie. La croissance verte est un oxymore, un mensonge.
                            La décroissance signifierait donc moins de consommation et donc moins de "confort" matériel MAIS elle signifierait une humanité qui cesserait de cannibaliser la planète, une humanité qui n’aurait plus honte d’elle-même, une humanité qui travailleraient moins, qui aurait plus de temps à consacrer à sa famille, ses amis, le farniente...
                            Personnellement, je suis prêt à ça. Et sans me forcer en plus.

                            Donc, plutot que de renoncer à l’écologie, acceptons en les conséquences à savoir la décroissance. Bien sur, tout le noeud du problème est de gérer la décroissance. Mais c’est un problème qui se pose aussi dans le capitalisme, comme par exemple en ce moment...
                            Et puis, un peu de bon sens, on ne peut pas être écologiste et à la fois, réclamer plus de (plus de salaires, plus de pouvoir d’achat, plus de voitures, plus de joujous high-tech, plus de fringues, plus, plus, plus...). La décroissance fait une oeuvre salutaire en nous rappelant à tous le prix que l’on devra payer le jour où l’on se convertira à l’écologie (si on a pas tout bousillé avant).


                          • Marc Bruxman 5 décembre 2008 20:05

                            Tiens encore un article de propagande des décroissanceux. Soyons patients, d’ici quelques mois les Français auront goutés à la récéssion et ils ne demanderont qu’une chose : La croissance !



                            • Lucie Vivien 5 décembre 2008 21:43

                              La crise présente nous montre bien, si on sait regarder les choses en face et ne pas se bercer d’illusions, que notre modèle économique basé sur la croissance (puisque qu’une année de croissance O est considérée comme une mauvaise année) ne fonctionne plus, que cela nous plaise ou non.

                              De plus, la croissance matérielle épuise les ressources naturelles et pollue la planète, et souvent, elle ne s’est faite qu’aux dépends de certaines catégories de la population du globe qui ont été exploitées pour permettre la croissance économique de certains pays.

                              Par contre, travaillons à la croissance de l’égalité, du bien-être, de l’équilibre psychologique de nos jeunes, de la convivialité, du temps libre, du bonheur, de la santé.


                              • Axel de Saint Mauxe Nico 5 décembre 2008 23:52

                                Pffffffff !

                                Moi je souhaite une société :

                                - où tout le monde est riche

                                - où il n’y a pas de guerre

                                - où l’on fait ce qu’on veut

                                - où il n’y a pas de pollution

                                - où tout le monde est en bonne santé

                                - où l’on ne soit pas obligé de travailler, car le travail est une invention des capitalistes

                                - où l’on s’aime tous

                                - où l’on échafaude des programmes politiques débiles

                                Hé les gars ?! Trêve de plaisanterie ! Faut arrêter de s’astiquer la cervelle :->







                                • bobbygre bobbygre 6 décembre 2008 00:16

                                  Personne ne veut abolir le travail mais qui a dit que le travail devait être la valeur suprême autour de laquelle toute notre vie doit s’organiser ? Ce qui est bien le cas à notre époque du reste.


                                • uchimizu uchimizu 6 décembre 2008 00:12

                                  Je crois que cet article provoque une confusion : la décroissance est peut-être une idéologie respectable mais elle n’a rien à voir avec l’écologie. Respecter l’environnement, cela veut dire très probablement utiliser moins de ressources naturelles polluantes et épuisables, mais cela peut très bien dire utiliser de façon plus productive et plus créative le travail humain, et peut-être utiliser avec plus d’ingéniosité des ressources naturelles renouvelables (venant directement ou indirectement du soleil). Faire de l’éducation, de la culture (cela ne pollue pas beaucoup), c’est aussi de la croissance. Et il faudra beaucoup d’inventivité et de travail, bref de croissance pour remplacer toutes les technologies que nous utilisons par des équivalents plus propres, et avoir un mode de vie sans doute adapté, mais qui gardera aussi les bons côtés de notre société (hygiène, médecine, accès à l’éducation, et voyages permettant des échanges humains très riches). J’ai essayé de développer plus le sujet dans cet article.

                                  De plus, il me semble complètement indécent de parler de décroissance alors que trois quarts des habitants de la planète n’ont pas accès aux bases du confort moderne : un logement salubre et hygiénique, une habitation saine, une éducation pour les enfants, et un système de soin adapté.


                                  • bobbygre bobbygre 6 décembre 2008 00:22

                                    Bien sur, les decroissants proposent la décroissance dans les pays où ça a un sens. Du genre, des pays où l’on meure d’obésité, des pays où l’on dépense plus pour son animal domestique que la somme nécessaire à nourir un être humain, des pays où l’on est suffisamment riche pour se payer des 4x4 alors que la lutte contre le CO2 est une priorité et que ces engins consomment de manière monstrueusement inefficace etc, etc...
                                    Appliquer la décroissance dans les pays africains, y avait qu’un opposant à la décroissance pour y penser !


                                  • Axel de Saint Mauxe Nico 7 décembre 2008 16:07

                                    @ uchimizu

                                    Vous avez parfaitement raison : c’est la créavité de l’homme (donc son travail) qui permettront de respecter l’environnement tout en vivant mieux, et non cette décroissance de mauvais aloi, si bien décrite dans l’article, qui ne générerait que violence et misère !

                                    Il faut décoreller croissance et pollution !!! D’ailleurs, les pays qui polluent le plus, sont aujourd’hui les pays les moins développés...

                                    Depuis l’age de pierre, l’homme a progressé par son travail, dans un seul but : améliorer son existence.

                                    Si l’amélioration de notre existence passe par une prise en compte de l’environnement dans ce que nous réalisons, Nous (l’Humanité) le ferons, au travers, notamment, de l’économie de marché, qui rappellons le n’est qu’un outil, un standard d’échange entre les hommes et non un système moral ou spirituel (comme le font croire ses détracteurs).

                                    Notons que cela a déjà commencé avec l’apparition du "green business"... mais ailleurs... bien entendu...

                                    Eh oui, demain ce sont les "capitalistes" anglo-saxons, chinois ou brésiliens qui nous permettrons de rouler propre, nous chauffer propre et consommer propre...

                                    Parce qu’en France (et en Europe...), on aime bien parler d’écologie... mais uniquement dans un cadre révolutionnaire et totalitaire.

                                    Cette article démontre que l’on n’a toujours pas abandonné nos vieux schémas gauchisants, que l’on essaye de resservir à toutes les sauces, ici la sauce "verte".

                                    @ auteur(s) de l’article

                                    Cessez de bâtir des idéologies stériles et réfléchissez plutôt à la manière concrète de répondre aux problèmes d’environnement, à travers par exemple une nouvelle conception des produits et services que nous consommons.

                                    Car la croissance "verte" arrivera vite, et si nous n’y prenons pas garde , les autres en profiteront (au travers de brevets notamments), sans nous smiley


                                  • Pie 3,14 6 décembre 2008 01:05

                                    Il y a quelque chose de comique à lire ces belles âmes étaler leurs rêves de amishs sur un média directement crée par la croissance récente.

                                    Savez-vous que c’est la croissance qui fait baisser le nombre d’hommes après un passage par la transition démographique ?

                                    C’est aussi la croissance qui permet aux hommes de passer d’une énergie à l’autre et personne ne sait quelles seront celles qui seront utilisées dans un siècle ( probablement plus le pétrole).

                                    C’est la croissance qui fait que vous vivez confortablement et beaucoup plus longtemps que vos ancêtres proches.

                                    Dire cela ne signifie pas que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes mais invalide votre vision de bisounours et votre critique facile de l’écologie.

                                    Une écologie qui cherche à concilier croissance, justice sociale et respect de l’environnement me parait plus applicable et surtout moins chiante que votre triste projet vaguement rousseauiste.


                                    • bobbygre bobbygre 6 décembre 2008 10:33

                                      Ce n’est pas la croissance économique en tant que tel qui est responsable de notre niveau de vie actuel. C’est une combinaison de l’amélioration de la technique, de la science, de l’hygiène, de la scolarisation, de la qualité de l’alimentation, des soins etc...
                                      Bien sur que la croissance économique a été utile pour être ce que nous sommes, il a bien fallu au préalable grandir, nous sommes tous d’accord MAIS doit-on grandir indéfiniment au point de dévorer tel un virus l’hôte sur lequel nous vivons.
                                      Les décroissants ne pronent pas la décroissance dans l’absolu, ils pronent la décroissance dans la situation actuelle de nos pays occidentaux, gorgés de consommation. On fait une pause, quoi.

                                      On s’arrete et on regarde ce qui est vraiment nécessaire de ce qui ne l’est pas.

                                      Par exemple, est-ce qu’il est vital pour la société d’avoir 1500 modèles de portables différents ? Est-ce qu’il est vital pour la société d’investir autant d’argent dans la publicité ? Un capitaliste te dira oui sans hesiter puisque cela fait travailler des gens, cela genere de l’argent et en plus ça augmente la consommation. Mais a-t-on le droit de penser le contraire sans être traité d’amiche ? Les publicitaires sont des parasites, ils ne servent à rien sinon à nous pousser à consommer.

                                      Il n’y a aucun à priori sur la technologie, ça n’a rien à voir. Au contraire, redeployer les efforts de l’humanité se ferait sans aucun doute au bénéfice de la recherche et de l’éducation tant les besoins de solutions à des tas de problèmes sont immenses. En tout cas, on est en droit de l’imaginer.

                                      Etre contre les voitures à essence ne veut pas dire qu’on veut retourner au chariot à bras. Etre contre la publicité n’implique pas l’abandon de l’electricité. Etre contre les innovations de la finance virtuelle ne signifie pas que l’on soit un retrograde passéiste.

                                      L’humanité peut se développer sans croître....


                                    • bobbygre bobbygre 6 décembre 2008 10:40

                                      Pour une bien meilleure explication, se reporter à l’excellent post juste plus bas par Mengneau Michel


                                    • Iren-Nao 6 décembre 2008 01:17

                                      On dirait que quasi tout le monde est d’accord sur ce coup la...

                                      L’affaire est dans le sac.

                                      Faut pas rigoler, la seule decroissance qui va marcher. c’est celle de la population.

                                      Soyons optimistes mes freres et soeurs.

                                      Deja notre sperme se suicide.

                                      L’homosexualite se porte bien.

                                      Et en verite je vous le dit tout le monde va mourir un jour. (pour certains, le plus tot serait le mieux.)

                                      Bon appetit

                                      Iren-Nao


                                      • Marc Bruxman 6 décembre 2008 02:29

                                        La décroissance à voir la connerie dont sont capables ses membres qui voudraient faire décroitre la production alors que l’on meure encore de faim dans le monde ou qui parlent même de réduction de la population mondiale (surement une conséquence de leur idéologie génocidaire) a visiblement le potentiel de devenir le nazisme du XXIème siècle. 

                                        Si ca prend le pouvoir dans votre pays, prenez un avion, et barrez vous très très loin ! Il sera temps d’aider quand ces frapadingues se seront auto-exterminés avec leur idéologie stupide. 


                                        • bobbygre bobbygre 6 décembre 2008 10:36

                                          Incroyable, les pauvres commencent à peine à faire parler d’eux que déjà on les compare aux nazis.
                                          Dans le genre association dégueulasse, j’en reste pantois...


                                        • Kyja70 6 décembre 2008 08:40

                                          Je vous invite à lire :
                                          Leur récession n’est pas notre décroissance…
                                          http://www.decroissance.org/?chemin=textes/demorand
                                          Apparemment il y a beaucoup de confusions autours du mot décroissance... qui, certes, porte à confusion !

                                          La décroissance n’a rien à voir avec la croissance négative. Il s’agit encore moins de la décroissance de tout et n’importe quoi.
                                          C’est avant tout un slogan qui a pour objectif de casser le mythe de notre sacro-sainte "croissance économique" !
                                          Il ne s’agit pas non plus de décroissance économique, bien que la démographie devrait être un sujet de réflexion et de discussion. Le problème sur terre aujourd’hui n’est pas qu’il y a trop de monde mais qu’il y a trop d’automobiliste.
                                          La décroissance c’est aussi rappeler deux réalités pas très gloreuse pur nos belles valeurs d’égalité et de fraternité : 20% des gens consomment 87% des ressources de la planète et si tout le monde vivait comme nous il faudrait 3 planètes !
                                          Il faut donc revoir notre modèle de socété, puisqu’il est évident que nous dans une impasse énergétique, économique et écologique : une croissance infinie dans un monde n’est pas possible !

                                          Donc la décroissance, c’est la décroissance des inégalités nord-sud mais aussi dans nos sociétés dite développées, la décroissance du travail productiviste abrutissant, de la pollution, de la consommation... mais surtout la croissance de la convivialité, de la richesse des liens, des savoir-faire, de la qualité sur la quantité, du partage des biens mais aussi du travail... C’est travailler moins pour vivre mieux ! ;)

                                          Quelques liens vers des films sur ce blog (colonne de droite) :
                                          http://ocparis.canalblog.com/






                                          • Pie 3,14 6 décembre 2008 09:29

                                            Non, 20% des hommes ne consomment pas 87% des ressources de la planète car pour pouvoir faire une telle affirmation , il faudrait connaître exactement la quantité et la valeur des ressources dont nous disposons ce que personne n’est en mesure de faire aujourd’hui sérieusement.

                                            Ce chiffre signifie plus probablement que 20% de la population consomme 87% du PIB mondial , c’est-à-dire 87% de la production annuelle mondiale exprimée en valeur (primaire,industries et services), ce qui ne signifie plus du tout la même chose vu sous cet angle.


                                          • Kyja70 7 décembre 2008 09:42

                                            En effet, mais le reste du stock est majoritairement fini (énergies fossiles, matières premières) et donc à partager aujourd’hui entre 6 milliards d’humain et demain avec nos enfants !  ;)
                                            Cela nous rappelle qu’une croissance infinie dans un monde fini n’est pas possible ! :)
                                            De plus, nous avons déjà dépssé les limites de la planète en ce qui concerne la regénération des gas à effet de serre...
                                            Je vous invite à lire le formidable livre de Richard Heinberg sur ces question de ressources limitées :
                                            Pétrole, la fête est finie.
                                            http://www.editionsdemilune.com/ptrolelafteestfinie-p-28.html?zenid=ce47faddc99dbc8fe5c8d39ea0692405

                                            Ou à voir ce film : http://www.dailymotion.com/video/x6s3co_petrole-cruel-sera-le-reveil-15_news


                                          • Mengneau Michel Mengneau Michel 6 décembre 2008 10:10

                                            Décroissance, vous avez dit décroissance ?

                                            Par Michel MENGNEAU

                                            http://le-ragodin-furieux.blog4ever.com

                                            Si je donne à lire de nouveau avec des modifications et actualisations un article paru il y a très exactement un an sous le titre : « Décroissance, un mot qui fait peur ! », c’est que la décroissance est plus que jamais à l’ordre du jour !

                                            En effet, les pays européens et les Etats-Unis sont avec la crise financière engagés dans une sorte de récession apparente qui occasionne une baisse de leurs croissances économique, ce qui pourrait être considérée comme une forme de décroissance. Pourtant les grandes multinationales n’ont jamais dégagé autant de bénéfices et affichent des santés financières fleurissantes. Ce paradoxe s’explique avec la mondialisation qui a déplacée la croissance vers certains pays émergeants, en particulier la Chine et l’Inde, et probablement à un niveau moindre au Brésil. Donc se faux-semblant de récession ne touche pas le système capitaliste sur ses fondements, principe qu’il serait plus approprier d’appeler « capitalo-spéculatif », - je sais, l’expression n’est pas belle mais comme cette conception de la société n’attire pas le respect pourquoi ne pas la qualifier avec cette dénomination significative.

                                            Par conséquence le productivisme à tout va du capitalo-spéculatif ne profite en réalité qu’à enrichir le bas de laine de quelques privilégiés, perpétue et accentue l’esclavage moderne, tout en utilisant des pis-aller écologiques au service d’une productivité encore plus destructive. C’est pourquoi la remise en cause de ce principe et la recherche d’une forme de décroissance et le partage des richesses pour les pays développés s’avère de plus en plus nécessaire. Certains appelleront cela : « décroissance soutenable », je pense à Paul Aries, Vincent Cheynet et quelques autres qui préfèrent cette expression, pour ma part le terme Décroissance dans sa simplicité me semble suffisant. Ce qui implique une autre conception de la société, dans laquelle la consommation à tout prix de biens matériels ne sera plus une priorité, mais simplement au service du bien-être utile de chaque humain.  

                                            Tout de suite beaucoup vont dire : « Tiens, voila encore un petit malin qui veut que l’on retourne à la charrette à bras et qui sans complexe se sert de l’ordinateur pour écrire son article ! Et d’ajouter : « Eh, le frigo qu’est-ce que t’en fait ? ».

                                            Certes, la problématique semble paradoxale ! Et c’est bien là qu’il y a matière à réflexion. A l’évidence, il ne s’agit pas en aucune manière de vouloir remettre en cause et nier  inconditionnellement les avancées technologiques, mais de savoir ce qu’elles peuvent véritablement nous apporter, comment les utiliser, comment les gérer, comment les adapter aux besoins de mieux vivre des humains sans qu’elles détruisent irrémédiablement l’équilibre écologique instable de la planète.

                                            La prise de conscience actuelle, déjà un peu tardive, des peuples, des politiques, sur le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre en particulier, pour ne prendre que cet exemple, nous pose question sur la justification d’une croissance exponentielle. Car l’on sait que 20% de la population mondiale utilise 80% des ressources naturelles. Et comme il n’y a aucune raison à ce que les 80% délaissé ne puisse vivre avec la même soi-disant qualité de vie que les 20% de nantis, nous allons donc dans un mur. Ce qui, en faisant abstraction des dégâts écologiques déjà prévisibles, peut aussi conduire à des conflits d’intérêts importants entre les populations. C’est donc aux favorisés de faire un effort et d’envisager leurs habitudes différemment afin de construire une société mieux répartie, et par conséquence de ne plus concevoir la productivité et le profit comme des priorités obsessionnelles.

                                            Le premier constat est celui des matières premières issues des énergies fossiles. Nous vient donc tout de suite à l’esprit la raréfaction du pétrole tant cela inquiète le monde capitaliste, néanmoins, la plupart des minerais sont à la même enseigne. Particulièrement l’Uranium qui est un minerai rare et dont déjà l’on estime les réserves aux alentours de 55 ans. Si sous prétexte que le nucléaire n’émettant pas de rejet polluant l’on augmente les capacités de production, le prétendu bien fondé de la crédibilité, de la pérennité de ce genre de générateur d’énergie sera à reconsidérer sous peu. Tous ceci sans parler du danger potentiel des centrales nucléaires et de leurs récurrents problèmes de déchets.

                                            Normalement la Nature qui fait bien les choses se régénère naturellement et aussi s’adapte parfois à certains changements biologiques, mais avec l’accélération industrielle des 50 dernières années, elle ne suit plus, elle est totalement dépassée pas un besoin de croissance qui n’est pas forcément un impondérable existentiel. Donc, avec un regard plus prospectif, il va falloir chercher ailleurs des solutions.

                                            Très conventionnels, pour ne pas faire disparaître les habitudes de consommations à tout va du tout un chacun, cela afin de préserver le système ultra-capitaliste actuel, nos politiciens traditionalistes conseillés par des technocrates à courte vue ont pondu le concept du « développement durable ».

                                            Pour ne pas rompre le cycle de productivité infernale dans lequel nous sommes entrés, il suffira de continuer dans cette voie en tentant de préserver la planète par des solutions, disons écologiques dans certains cas, et dans beaucoup, prétendues écologiques. Chacun ira de sa petite éolienne, de son capteur solaire, de sa maison à l’isolation hyper performante, etc., sans que cela apporte véritablement un changement efficient ; néanmoins dans un autre contexte ces avancées technologiques au service de l’écologie ne sont pas à négliger. Le pire sans doute ce sont les agro-carburants qui semblent une priorité pour les sphères économiques étasuniennes et européennes tant leurs rapports spéculatifs semblent être juteux, mais qui risquent dans la conception que l’on veut nous proposer de créer des formes de pollutions non contrôlées. Dues aux engrais, pesticides, arrosages intempestifs, et n’oublions pas la prolifération des OGM qui est plus que jamais un débat du jour, qui ne se poserait d’ailleurs pas en en sortant de l’agro-business. Si certaines de ses solutions ne sont pas à rejeter, au contraire, pour que leurs efficacités soient péremptoires elles doivent être liées à une consommation moindre. Par exemple diminuer considérablement le parc automobile et favoriser la collectivisation des transports, impliquant naturellement une remise en cause du chacun pour soi.

                                            Il s’agit donc bien de Décroissance et non pas de développement durable qui ressemble plus à une « fumisterie » qu’à une vue prévisionnelle sensée et à long terme de notre avenir.

                                            L’écologie est l’un des maillons des solutions qui nous permettrons de sauvegarder notre planète, mais l’on doit donner la priorité avant tout à des valeurs humanistes et non à une société basée que sur un système économique « libéral » (je n’aime pas employer ce terme dans le cas du capitalisme car il est dévoyé) dont le but est d’engranger le maximum de profit. Donc déjà un nouveau regard sur notre vie de tous les jours, nos habitudes de consommations, notre rapport trop individualiste envers le monde environnant ouvriront la porte à une nouvelle conception du monde de demain.

                                            Cela implique une politique nouvelle où les richesses seraient mieux réparties, donc : plus de services publics, une vue différente sur les moyens de transport, l’eau déclarée Bien commun de l’Humanité avec une exploitation gérée par la collectivité citoyenne, et non dans les seules mains des sociétés multinationales, un recyclage des déchets géré aussi par les collectivités ( méthanisation locale, par exemple), une conception de l’agriculture moins tourné vers la productivité, des moyens importants donnés à une recherche dont les objectifs ne seraient plus spéculatifs -problèmes liés aux brevets, entre autres-, une localisation de petites unités de production liées à plus de diversités, etc.

                                            C’est donc à nous de réfléchir et d’ouvrir la voie à une nouvelle conception de la société, et ceci doit se concrétiser par une opposition au productivisme du système capitalo-spéculatif actuel.


                                            • Axel de Saint Mauxe Nico 7 décembre 2008 16:30

                                              Bonjour,

                                              Votre commentaire tente d’étayer ce qui est inscrit dans l’article, certes... l’objectif que vous assignez à l’humanité est sans doute louable...

                                              Mais comment faites vous ? C’est ce qui m’inquiète le plus...

                                              La sur-consommation actuelle est la somme de la consommation individuelle de chacun... donc aller contre cette sur-consommation, c’est aller contre les aspirations individuelles de chacun...

                                              Certes, dans mon cas précis, me passer de voiture pourrait presque se faire (j’habite en ville, en petite couronne parisienne, à 5 mn à pieds d’une gare)... mais mon voisin, un petit commerçant, m’a avoué en plaisantant rêver d’une Mercedes pour Noël...

                                              Allez en Chine, en Inde, au Bresil... de quoi rêvent les gens : de la même chose que nous il y a 50 ans : de voiture, de belles maisons, de vacances au soleil...

                                              Bref, à moins d’imposer un état totalitaire qui décide de ce qui doit être consommé ou pas, du mode de transport que l’on doit utiliser, personne, excepté certaines élites intellectuelles (et encore, pourvu que cela ne bouleverse pas leur mode de vie), n’acceptera à titre individuel d’appliquer vos théories.

                                              C’est tout le problème de nos modes de pensée, à vision collectiviste (tout le monde doit faire ceci ou cela) qui obèrent notre capacité à nous adapter, alors que cette adaptation se fera progressivement, dans une logique de consommation, par l’adaptation des produits et services.


                                              • bobbygre bobbygre 16 décembre 2008 19:33

                                                Ou bien, plus pausible, nous n’allons pas nous adapter,aller au clash avec la nature et qui vivra verra...


                                              • JJ il muratore JJ il muratore 7 décembre 2008 19:56

                                                L’enfer est pavé de bonnes intentions. Voyez comment le Siècle des Lumières a parmi à la Science et aux techniques de se développer et aujourd’hui de dévaster notre planète ; comment la sainte Démocratie et ses visions humanistes ont favorisé les colonisations, comment les idées de Marx ont tourné au goulag, comment l’"aime l’autre comme toi même" a donné l’Inquisition, etc.. etc... Bref comment chaque belle utopie a vite dégénéré pour créer l’horreur. Nietsche ne disait-il pas que "l’homme est la maladie de la Terre" ?
                                                Pour résoudre les problèmes créés par l’homme j’aurais tendance à faire plus confiance en la Nature qui à un moment va foutre une bonne claque à notre arrogance.
                                                Ceci dit le vrai problème c’est que l’Occident et sa civilisation technico-matérialiste est devenu un modèle pour cinq milliards de sans bagnoles, Alors leur dire maintenant "s’cusez nous mais pour vous les délices du matos c’est trop tard" Et comme ils sont pauvres ils n’ont pas de caisses de retraite, donc ils font des gosses, leur seule assurance vieillesse. C’est vrai qu’une bonne dictature à la chinoise par exemple pourrait les contraidre à supprimer les filles, mais bon, qui va voter pour ça ?
                                                Bref tout le monde sait qu’il n’est pas possible à la planète terre de supporter notre niveau de vie occidental étendu à 7 milliards d’individus et que cette contradiction entre les aspirations d’une énorme majorité de terriens et les capacités objectives des ressources devrait nous amener à dire "ça va péter" !
                                                Seules les solutions combinées pourront réduire le problème. Agir sur le consommer autrement et agir sur la démographie. C’est la thèse que développe Jared Diamond dans son ouvrage Effondrements. A lire absolument.

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Kyja70


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