Pour l’anglais, langue de la république française
Make English Our Official Language !
Nos élites préparent un coup en douce, s'octroient un privilège de plus : ils pouvaient déjà financièrement se permettre d'engager pour leurs enfants d'authentiques nannys, puis inscrivaient leurs enfants dans des écoles dotées de cours d'anglais par des natifs, et pour finir les orientaient vers des filières bilingues français-anglais type classes européennes, à quoi peut-on ajouter, au gré des évènements mondiaux (comme le sacre d'Obama), un weekend à New-York ou à Londres.
Mais à une époque où tout le monde, peu ou prou, parle anglais et lit MacDo dans le texte, cela ne suffisait plus à donner à leurs rejetons un avantage concurrentiel. Voilà donc qu'ils viennent de créer discrètement une nouvelle filière élitiste : l'école maternelle et primaire EN anglais ! Vous pouvez toujours essayer de téléphoner : y a plus de place ! Pauvres et habitants des cités, on peut vous inscrire en liste d'attente, genre pour la rentrée 2028...
L'Essonne, qui possède déjà un lycée international, va ainsi devenir dans la plus grande discrétion un incubateur d'élite ! Heureusement que le Parisien veillait, la vigilance de la presse va faire du bruit, fissurer le silence autour du mur de Babel – ou l'inverse.
L'Académie a involontairement trahi ce complot : « Notre but est de généraliser le bilinguisme en élémentaire et en maternelle à l’ensemble du département. » Pas toute la France, non : seulement ce département, qui va devenir le tuteur des petits NAP (les fameux Neuilly-Auteuil-Passy). Eux seuls pourront devenir PDG d'entreprises du CAC 40, banquiers ou présidents. Pour les autres, il restera l'épanouissement, le bonheur, l'accomplissement, et tous les lots de consolation pour ceux à qui PDG évoque seulement Prends ça Dans la Gueule.
L'égalité républicaine, la vraie, l'égalité des chances, doit passer par l'offre d'un enseignement de même niveau pour chacun des petits Français, qu'ils soient à Paris ou au fond de la cambrousse. Pour cela, une seule solution : faire de l'anglais la langue de la République, officiellement, l'inscrire dans la constitution.
D'ailleurs, qui regarde encore des films en français ? Les petits Français sont les seuls en Europe à regarder encore des dessins animés dans leur langue natale ! Les pays nordiques, eux, enseignent déjà en anglais à l'université, ils ont abandonné sans regrets leur langue dépassée, quand nos intellectuels en sont encore à réclamer du latin et du grec – qui plus est du grec ancien ! Tant qu'on y est, pourquoi pas le bac dans la langue de Rabelais ? « (...)Tu es à Paris, tu as ton precepteur Epistemon, dont l'ung par vives et vocales instructions, l'aultre par louables exemples te peult endoctriner. » Au 21e siècle ! Ou leur faire étudier la poésie médiévale en langue d'oil ? On trouve encore chez nous des pédagogues pour dire qu'imposer l'anglais à de très jeunes enfants c'est faire d'eux des cobayes, c'est leur enlever la possibilité de choisir, en faire des spécialistes à un âge de découverte de la diversité.
Non, soyons sérieux : au 21e siècle, la pédagogie, c'est Facebook à l'école et les smartphones partout. Il faut suivre son temps. Notre président, jeune et transformateur (on ne peut réformer la France, mais il faut la transformer), l'a bien compris, qui a donné le la de la modernisation. Pétitionnons pour qu'il s'attaque à cette injustice nouvelle, une discrimination dès la petite enfance qui trie les enfants entre élite mondialisée et laissés-pour-compte. Que nos écoles passent toutes en anglais, virons les vieux ringards, recrutons des anglophones natifs par milliers – nous attirant au passage la reconnaissance des USA et surtout de la GB, en difficulté économique avec le Brexit. L'exportation de sa langue a toujours été une source de revenus plus importante que le pétrole de la mer du Nord.
Une pétition, oui, mais également des actes. Comme pour l'écologie, chacun d'entre nous peut faire un geste, même modeste : renonçons dès aujourd'hui au français, écrivons à nos administrations en anglais (après tout, c'est le ministère de l'Éducation qui a montré ce courage), adressons-nous en anglais aux commerçants, fini le bonjour-bonsoir à nos voisins, place au hello !
Tex Avery, ce visionnaire le disait déjà : Hello, happy taxpayers !
Mieux encore, inspirons-nous des 3000 Argentins qui ont renoncé au baptême suite au scandale dans l'Église, écrivons au Président que nous renonçons définitivement au français. Si nous sommes suffisamment nombreux, la victoire est au bout ! Make France Great Again !
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