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Accueil du site > Tribune Libre > Propos d’un agnostique

Propos d’un agnostique

Les croyants et les adeptes de la religion du non-Dieu que sont les athées, taxant trop légèrement l’agnostique de perplexité, il n’est pas inutile d’évoquer quelques-unes des raisons sur lesquelles il peut se fonder sans embarras. Ceci dit, l’auteur précise que toutes les croyances et opinions lui semblent d’autant plus dignes de considération qu’elles sont réfléchies et respectent celles d’autrui.

Parce qu’il a – insuffisamment – conscience de sa condition, l’être humain est dominé par ses sentiments et ses émotions au premier rang desquels figure depuis toujours, son angoisse existentielle. Pour y remédier, son imagination lui permet de se réfugier dans le roman, la poésie et la chanson (de la ritournelle au cantique), le théâtre, le cinéma, la TV… et s’abandonne volontiers à l’utopie et au mystère, ces formes supérieures de la fiction. Son langage, dont le degré d’achèvement le distingue, entre autres spécificités, de la multitude des espèces peuplant notre univers connu, ainsi que les autres moyens d’expression et de communication dont il a su se doter, ne peuvent que l’y encourager, d’autant plus que sa vanité y trouve confirmation de la distinction dont il aurait été l’objet de la part des Dieux, refusant bien entendu l’idée que Ceux-ci puissent être nés de ses propres fantasmes.

Car c’est précisément sa spiritualité qui différencierait avant tout l’homme des autres espèces. Mais cette spiritualité n’est-elle pas, comme son langage, une de ces facultés distribuées aussi inégalement que les autres, entre toutes les espèces peuplant l’univers ? Qui prouve que tel ou tel sujet peuplant celui-ci n’en soit pas doté sous une forme plus ou moins élaborée, restant à découvrir ?

Un seul atome, une seule molécule dont l’homme est fait, lui sont-ils exclusivement réservés ? Tous ne se retrouvent-ils pas dans les éléments dont est constitué son environnement, qu’ils soient : liquides, solides ou gazeux, animés comme inanimés, vivants ou morts, chauds ou froids, visibles ou invisibles… ? En quoi l’homme se distinguerait-il dès lors, de tout ce qui peuple cet univers ? Quoi d’autre qu’un imaginaire débridé l’a mené à se voir promettre une existence éternelle ? Son espèce ne disparaîtra-t-elle pas un jour, avec l’âme ou plus simplement le souvenir qui prend ce nom, et son habitat qu’est la Terre, sans que le cosmos n’en manifeste davantage d’émoi que pour l’anéantissement de n’importe quelle étoile, comme il s’en produit à chaque instant parmi les milliards de milliards offertes à sa vue ?

Il s’avère en tout cas qu’en l’absence de réponses autres que celles fournies par des mystères et des révélations dont la signification est réservée à ceux qui ont la foi, des hommes ont de tous temps compris le pouvoir sur leurs semblables qu’ils pouvaient tirer de leurs peurs ; pouvoir d’autant plus grand que ces peurs et la crédulité qui les attise sont partagées. Très tôt, à l’échelle de nos civilisations, des individus ont compris le pouvoir sur leurs semblables que pouvait leur donner, pour le meilleur et pour le pire, le contrôle de leur spiritualité. Plusieurs ont dès lors pu apparaître comme les ambassadeurs de leurs croyances, chargés de faire connaître et de codifier celles-ci, dans les circonstances et les mœurs de leur époque, là où ils se sont manifestés. La surenchère née de ces initiatives a pu ensuite évoluer en guerres, suscitées par l’ambition de conquérir un maximum d’adeptes. Puis, comme par un effet du balancier rythmant tant d’autres aspects de la vie, est apparue la nécessité de revenir à la réalité, en étudiant des faits avérés ; en raisonnant plus ou moins logiquement ; avec l’aide de l’expérimentation, jusqu’à la preuve à laquelle conduit la démarche scientifique. Mais là encore, l’espoir que celle-ci finisse par triompher de peurs non plus dues aux mystères de la création mais à celles résultant de découvertes d’un nouvel ordre, est sans cesse différé.

L’homme peut-il donc raisonnablement penser que cette science, parvenue à expliquer nos peurs – à défaut de les faire disparaître – annihilera la spiritualité de l’homme ? Voici qui paraît peu probable, tant elle semble être liée à la vie, dans le combat que celle-ci livre depuis son apparition, à un environnement lui opposant une résistance farouche, en même temps qu’il lui offre ce dont elle a besoin pour perdurer.

Telles peuvent être les raisons de l’homme qui, face à de telles incertitudes et à son impuissance de l’espèce dominante à laquelle il appartient à les vaincre, choisit de s’en remettre à lui-même, pour se garder d'un abus de sentiments et d’émotions pouvant le faire dévier de cette option, ce que favorise la simple observation d'une réalité quotidienne accessible à tous.

À suivre…


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33 réactions à cet article    


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 juillet 2020 17:54
    Extrait de l’article : « Puis, comme par un effet du balancier rythmant tant d’autres aspects de la vie, est apparue la nécessité de revenir à la réalité, en étudiant des faits avérés ; en raisonnant plus ou moins logiquement ; avec l’aide de l’expérimentation, jusqu’à la preuve à laquelle conduit la démarche scientifique ». Nous vivons une époque très particulière où, justement, la nécessité de revenir à la réalité est, dans certains domaines importants, niée, rejetée, parfois même condamnée par la Justice. C’est tout particulièrement le cas lorsqu’un meurtre individuel ou un massacre collectif comme ceux de Charlie Hebdo et du Bataclan est commis par des croyants faisant référence à leur Dieu qui appelle à les commettre. Aussitôt, gouvernants, médias et fausse Gauche s’empressent de clamer que cette référence n’a aucun rapport à la réalité.

    • Claude Courty Claudec 20 juillet 2020 18:35

      @Pierre Régnier

      Bonjour. Je considère comme vous que l’homme aboutit à un déni de réalité jamais atteint, à commencer par celui de sa propre condition.
      Ceci est imputable, je pense, aux religions, suivies de sciences, qui ont prétendu et prétendent faire de l’être humain, non seulement le centre mais le maître de l’univers ; idée reprise par Marx pour aboutir de nos jours à la pensée dominante, qui inspire, – en creux comme en relief –, les politiques de toutes tendances menant le monde.
      Or l’erreur marxiste (avant Sartre et après Platon et quelques autres) ne réside-t-elle pas précisément dans ce principe selon lequel “l’essence précède l’existence” ? N’est-ce pas un peu légèrement négliger que l’existence est soumise à la naissance, avec ses hasards et leur influence sur chaque individu et ses rapports avec la société ?
      Là est la réalité fondamentale, que des êtres humains sont chaque jour plus nombreux à refuser, au prétexte qu’elle est contraire à leur idéal de justice et d’égalité. Surtout d’égalité – pour ne pas parler d’égalitarisme, comme le notait déjà Chateaubriand au lendemain de la révolution.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 juillet 2020 18:51

      @Claudec

      J’avais retenu que, pour Sartre, c’était précisément le contraire, et ça avait beaucoup compté pour faire de moi un sartrien :
      l’existence précède l’essence.


    • Claude Courty Claudec 20 juillet 2020 19:40

      @Pierre Régnier

      Je dois avouer qu’interpellé à plusieurs reprises par la formule, je ne me suis jamais préoccupé de savoir qui avait dit quoi exactement, ni de qui l’avait dit avant ou après les autres. L’essentiel m’a paru être que personne – que l’existence soit placée avant ou après l’essence – ne semble s’être soucié de la naissance. Il va sans dire que l’existence, comme l’essence d’ailleurs, ne sont que par la naissance, mais n’est-ce pas mieux de le dire, voire de le souligner, eu égard à l’importance de l’événement ?


    • amiaplacidus amiaplacidus 21 juillet 2020 10:49

      @Pierre Régnier

      Vous avez raison Pierre, pour les existentialistes, dont Sartre, la pierre de touche c’est que l’existence précède l’essence.

      Faire une telle erreur de la part de l’auteur décrédibilise totalement l’article. Article que je n’est lu qu’en diagonale.


    • Un des P'tite Goutte Un des P’tite Goutte 21 juillet 2020 16:40

      @Pierre Régnier
      Exact Sartre est par excellence un existentialiste parmi d’autres. Compte plus ce que vous faites de votre vie que ce que vous êtes ; transposable en (qu’on soit religieux ou non) : comptent plus vos actes que vos croyances (comprises les croyances scientifiques car toute vérité d’un siècle n’est que modèle pour le scientifique honnête, qui sait qu’un autre modèle la remplacera sans doute un siècle ou plus tard  voir la théorie de la gravitation, puis la relativité et la physique quantique quasi concomitante).
      A ce sujet, le manque d’humilité et de sagesse de ceux qui croient la science toute puissante (elle devient alors néo religion) est sidéral : 
      Il suffit de ne serait-ce qu’essayer de concevoir l’infinité des possibilités, des inconnues, en contemplant le ciel, en imaginant ce qu’induit un trou noir, en observant la ligne infinie -des deux côtés- représentant les longueurs d’onde/fréquence électromagnétiques et la petitesse de la fenêtre de celles qui sont accessibles à nos sens -lumière visible-, puis accessibles à nos manipulations -infra-rouge, ultra-violet, ondes radios et radioactives...Pour réaliser qu’elle n’est qu’un outil, précieux, mais un outil.


    • amiaplacidus amiaplacidus 21 juillet 2020 18:31

      @amiaplacidus
      Horreur : Il faut lire : Article que je n’AI lu qu’en diagonale.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 juillet 2020 18:01
      Je trouve particulièrement agaçante la technique supprimant les interlignes, les italiques, les caractères gras… et qui compile le commentaire en le rendant difficilement lisible quand on a choisi la proposition « conserver la forme ».

      • Carburapeur 21 juillet 2020 10:29

        @Pierre Régnier
        +1000


      • jacques 21 juillet 2020 11:18

        @Carburapeur
        le problème ici c’est d’avoir cliqué sur « conservez le fond »


      • binary 20 juillet 2020 18:06

        Si croire est admettre pour vrai ce que l on sait être faux, alors le fait de ne pas croire, n est pas une croyance. L expression « religion du non-dieu » ne peut avoir de sens que pour un croyant.


        • Claude Courty Claudec 20 juillet 2020 18:43

          @binary

          Si nous devons verser dans le sophisme, ne pas croire est-il possible ? Ne pas croire, n’est-ce pas croire dans le déni d’une croyance ? 


        • xana 20 juillet 2020 19:50

          @Claudec
          Non. Quand d’autres croient (vraiment ou non, peu m’importe) à des Dieux, des licornes ou même des assiettes de pâtes, et quand ma raison refuse d’y croire, parce que tout simplement cela n’a pas de sens, certainement je ne « crois pas au déni d’une croyance ».
          Je crois à la réalité (en tous cas à celle que je perçois), mais pas aux inventions fumeuses.


        • xana 20 juillet 2020 19:56

          @Claudec
          Mon esprit est totalement réfractaire aux gourous et autres parasites qui se proposent de servir d’intermédiaire entre leur Dieu et moi moyennant une petite contribution, évidemment.


        • babelouest babelouest 20 juillet 2020 20:03

          @xana
          Mieux encore, la réalité, je n’y crois pas mais je la constate. Le verbe croire ne me sert à rien.


        • Claude Courty Claudec 20 juillet 2020 20:33

          @xana

          Pourtant, que vous le veuillez ou non, ne pas croire au déni d’une croyance, c’est croire en l’objet de cette croyance.

          Et si vous croyez à la réalité que vous percevez, vous êtes en bonne voie. Ne vous reste plus qu’à élargir le champ de votre perception.


        • Claude Courty Claudec 20 juillet 2020 20:36

          @xana

          Sentiment partagé.


        • binary 20 juillet 2020 22:33

          @Claudec
          Probablement sans le faire exprès vous avez posé le fond du problème.

          Pour vous, et les autres croyants, en n importe quoi ce n est pas la question, croire est une nécessite psychique. Et vous ne pouvez admettre qu il existe des non-croyants.
          Pour moi, et quelques autres, croire est une maladie mentale incurable. Le cerveau du croyant n assumant plus sa fonction première : réfléchir logiquement à partir de faits observables et non pas à partir de faits imaginaires.
          Toutes les religions vous le diront : la meilleure façon de « croire » est de fermer les yeux, de se boucher les oreilles, de ne toucher à rien, et d attendre la « révélation ».

          Posez vous la question : Qu est ce qui existe, et comment le sait on ?


        • Claude Courty Claudec 21 juillet 2020 08:07

          @binary

          Ce n’est par contre pas par hasard qu’un propos qui n’engage que vous apparaît ici, pour satisfaire notre « nécessité psychique ».

          Il aura suffi de la réalité d’un clavier et de quelques écrans informatiques, sans omettre leurs utilisateurs

          Ces éléments seraient-ils des illusions ? Et leur simple activation n’est-elle pas une manière de faire savoir qu’ils existent ?


        • Pierre Régnier Pierre Régnier 21 juillet 2020 08:09

          @binary

          Les massacres et maltraitances commis par des croyants en Dieu existent. Ils sont le résultat des appels à les commettre contenus dans les textes sacralisés par les religions.
          On le sait en lisant ces textes, ce que devraient faire les gouvernants plutôt que d’aligner leur politique leur négationnisme en la matière sur ceux des athées qui cultivent la haine envers les croyants.


        • sophie 20 juillet 2020 18:35

          Rien compris, désolée


          • Traroth Traroth 21 juillet 2020 13:08

            Il y a beaucoup d’ambiguïtés concernant l’utilisation de mots comme « athée » ou « agnostique ». Je trouve que cette vidéo de la chaîne Youtube « Hygiène mentale » remet bien les pendules à l’heure. Elle dure 22 minutes et 20 secondes.

            https://www.youtube.com/watch?v=09Fgix9yqbk


            • zygzornifle zygzornifle 21 juillet 2020 14:46

              Les croyants et les adeptes de la religion du non-Dieu que sont les athées

              Je met mes feuilles de thé dans une boule athées ….


              • Jean Keim Jean Keim 21 juillet 2020 16:27

                Avant qu’un article ou un commentaire soit écrit il est pensé, aussi avant de débuter une démarche intellectuelle, il conviendrait de se poser une question : d’ou vient le contenu d’une pensée ? Il est possible que cette question mette sagement un terme à la dite démarche.


                • Yann Esteveny 21 juillet 2020 17:23

                  Message à avatar Claudec,

                  Je vous cite : « Parce qu’il a – insuffisamment – conscience de sa condition, l’être humain est dominé par ses sentiments et ses émotions au premier rang desquels figure depuis toujours, son angoisse existentielle. ».

                  Vous êtes libre de croire cela. Se laisser dominer par ses sentiments et ses émotions n’est pas une démarche existentielle saine. Avoir un bon niveau de conscience de sa condition n’est pas suffisant, il faut aussi pour se connaître savoir dépasser son moi.

                  Dans nos sociétés occidentales, beaucoup vivent l’angoisse existentielle comme un état normal et le parachèvement de leur introspection. Certains se suicident en pensant honnêtement mettre fin proprement à leur angoisse et solder de façon rationnelle leur existence.

                  Beaucoup d’hommes ont dépassé le stade de l’angoisse existentielle, vivent et meurent simplement.

                  Respectueusement


                  • Claude Courty Claudec 21 juillet 2020 17:59

                    @Yann Esteveny

                     Vous écrivez : « Avoir un bon niveau de conscience de sa condition n’est pas suffisant, il faut aussi pour se connaître savoir dépasser son moi. ”
                    Avoir un bon niveau de conscience de sa condition n’est certes pas suffisant, mais nécessaire ; et se connaître, n’est-ce pas d’abord reconnaître sa condition ? Or nous sommes dans un déni croissant de celle-ci, au prétexte qu’elle serait incompatible avec l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes et un idéal d’égalité objectivement mythique (sans pour autant devoir s’y résigner).
                    Cordialement


                  • Yann Esteveny 21 juillet 2020 18:42

                    Message à avatar Claudec,

                    L’expression « égalité objectivement mythique » peut prendre plusieurs sens :
                    soit celle de la devise de la République maçonnique Française,
                    soit celle qui est à l’opposé et qui est celle de religion abrahamique et/ou chrétienne.
                    Le « Connais-toi toi-même » passe par la reconnaissance de notre condition et curieusement pour se connaître, il faut aussi des connaissances autre que soi. Le piège est même de se limiter à soi pour se connaître. A un moment, lorsque la connaissance de nous-même est approfondie, elle est comprise dans une connaissance du Tout (mais je préfère encore dire de façon plus exacte du Logos ou de Dieu).

                    Puis-je vous demander si le message de l’avatar « Copain » a été supprimé de votre fait ?

                    Respectueusement


                  • Claude Courty Claudec 21 juillet 2020 20:57

                    @Yann Esteveny

                    Merci de me faire connaître ces acceptions d’une formule que j’ai cru inventer pour désigner le premier enseignement à tirer de la pyramidologie sociale.

                    Davantage intéressé par la dimension sociopolitique de la condition humaine que par la philosophie, je laisse le « Connais-toi toi-même » à la curiosité de chacun, pour m’intéresser aux illusions dans lesquelles se condamnent à vivre les hommes par leur méconnaissance (et le refus lorsqu’ils en ont conscience) de ce qu’est cette condition ; ce qui ne doit pas conduire à s’y résigner, mais pourrait éviter de lutter contre une adversité ignorée du plus grand nombre, à la manière de ces insectes qui s’obstinent à se heurter à la vitre dont ils sont prisonniers et qu’ils ne voient pas. 

                    Le message en question a effectivement été supprimé à ma demande, l’insulte et sa grossièreté stupide ne méritant pas autre chose.


                  • Un des P'tite Goutte Un des P’tite Goutte 21 juillet 2020 17:24

                    Merci pour votre article : vous décrivez très bien l’idéal que constitue la religion comme outil de pouvoir de l’homme sur l’homme : très bon outil car il permet d’envoyer facilement des troupes au combat à mort pour un idéal qu’on ne se donne qu’à peine le mal de prouver.

                    Je suis croyant, à tendance agnostique. J’ai « visité » de nombreuses religions et spiritualités pour y découvrir une vérité sous forme de dénominateur commun en quelque sorte, recherche empirique donc, mais sérieuse, autant que possible, de par ma formation scientifique.

                    L’une de mes grandes convictions et découverte relativement récente est que c’est précisément au moment où des hommes cherchent à instrumentaliser une religion, allant bien sûr jusqu’à interpréter à outrance puis falsifier, modifier les textes fondateurs, que celle-ci peut être considérée comme ayant échoué.

                    J’affirme donc simplement que toutes les religions connues (à grande échelle, car le méconnu réserve j’espère des surprises) ont échoué ; au regard de leur (réel) but, non atteint. Je retire des fous messianistes, des théoriciens du chaos et autres fanatiques et barjots de la compréhension de la vie. Je regarde le gâchis, la tristesse, la désespérance de ce monde par rapport à ce qu’il pourrait/devrait être.

                    Cependant, il existe une néo religion (comme la politique l’est, qui a pris historiquement « exemple/modèle » sur elle, éternelle sœur ennemie, soit dit en passant) qui ne dit pas son nom : le matérialisme grossier qui grandit, grandit en adeptes, en consommateurs, en veaux, en inhumanité. Eh bien je crois qu’il est préférable de conserver des gardes fous que nous donnent, seules, des religions, des philosophies, des spiritualités. 


                    • Claude Courty Claudec 21 juillet 2020 18:23

                      @Un des P’tite Goutte

                      Bien que dépourvu moi-même de formation scientifique, je m’intéresse depuis de nombreuses années à ces questions, sous un angle essentiellement sociologique, ce qui m’a mené à ce que je nomme la “Pyramidologie sociale”, et qui n’est rien d’autre que l’analyse (sans le moindre ésotérisme) de la condition humaine, à partir du caractère incontournablement pyramidal de toute société fondé sur l’altérité et l’interdépendance de ses membres, comme l’est celle des hommes.

                      Globalement d’accord avec votre propos, je me permets de vous inviter à visiter mon blog traitant du sujet  : https://pyramidologiesociale.blogspot.com sur lequel vous trouverez un article par ailleurs publié ici-même : https://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=204829


                    • Pierre Régnier Pierre Régnier 21 juillet 2020 22:21

                      @ Un des P’tite Goutte

                      Connaissez-vous le Bahaïsme, que ses adeptes préfèrent nommer Foi bahaïe, et qu’ils considèrent comme la quatrième religion abrahamique ?

                      Par son pacifisme et l’importance qu’elle met à agir plutôt qu’à polémiquer elle mérite selon moi d’être connue.


                      • Claude Courty Claudec 22 juillet 2020 06:29

                        @ Pierre Régnier & Un des P’tite Goutte

                        « Celui qui est le Seigneur, le Très-Miséricordieux, chérit en son cœur le désir de voir l’espèce humaine unie en une seule âme et un seul corps. »Bahá’u’lláh

                        Affirmation du déni de réalité opposant la miséricorde divine au caractère incontournablement pyramidal d’une structure sociale universelle fondée sur une altérité de ses membres, ne pouvant résulter que de la volonté divine.

                        Comment un Dieu tout puissant, “Très Miséricordieux” de surcroît, pourrait-Il “chérir en son cœur” son propre désir ? Une telle éventualité ne résulterait-elle pas d’une défaillance de Sa volonté, infaillible par nature ?


                        @ Pierre Régnier

                        Je reviens par ailleurs à ces notions philosophiques d’essence, d’existence et de naissance ayant fait l’objet de notre dernier échange. Ma curiosité m’ayant poussé à vérifier sur le web qui disait quoi, j’y ai trouvé :

                        . Platon :  «  L’existence précède l’essence  ». ... «  Ceci va à rebours de la métaphysique classique qui à la suite de Platon pense que l’existence est une réalisation d’une essence prédéfinie. »

                        . Marx : Avant l’essence est l’existence

                        . Heidegger : L’essence de l’homme est l’existence

                        . Sartre : « La “production” précède l’existence ». N’est-il pas cocasse que Sartre nomme la naissance “fabrication”, probablement par humilité face à l’acte divin. 

                        La question reste entière : Qu’en est-il, selon tous ces grands penseurs, de l’héritage génétique, social, culturel de chacun ???

                        Quoi qu’il en soit, est-il nécessaire de s’en remettre à autrui, s’agirait-il de Platon, Heidegger, Marx ou Sartre, pour se faire une idée du premier rôle que joue sa naissance dans la vie d’un individu ?

                        Ceci dit, je ne manquerai pas de faire de ce qui précède un chapitre supplémentaire, lors de la prochaine révision de mon billet.


                        • Claude Courty Claudec 4 septembre 2020 09:23

                          L’absence 47910 de réactions à ce commentaire, est-elle une réponse ?

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