Recharger la batterie : stratégie pour l’automobiliste nouveau
J’ai trouvé sur le site de l’assureur AXA un court dossier sur le bon usage de la charge d’un véhicule électrique. On découvre que cette charge demande de l’organisation et de l’anticipation. Quelques extraits ci-dessous.
Temps
Personne n’aimerait tomber en panne de batterie sur une route départementale de la Creuse. Avec un moteur thermique il est possible de disposer d’un bidon d’essence ou de transférer un peu du carburant d’une autre voiture vers la sienne, pourvu que l’on dispose d’un tuyau en plastique.
Avec l’électrique il faut prier pour qu’un vendeur ambulant équipé d’un générateur fonctionnant à la benzine vienne recharger un minimum votre carrosse. Sinon c’est la dépanneuse.
Il faut donc anticiper et prévoir le temps des recharges, qui on le sait durent longtemps. Si l’on dispose d’un garage ou d’un box, et au courant normal sans installation spéciale, il faut compter jusqu’à 15 heures.
C’est déconseillé. Non seulement la durée de charge est rédhibitoire mais le système électrique normal est peu fait pour supporter cela de manière répétée. Il est donc préférable de faire installer un système dédié avec une borne.
Une seule borne peut être partagée entre plusieurs utilisateurs. Sa limite est la distance des véhicules. Il faut avoir la place pour que tous les véhicules puissent recharger en même temps éviter d’avoir des fils électriques partout.
« Le temps de charge dépend de la capacité de la batterie, de son état (c’est-à-dire si elle est totalement vide ou non) et de la puissance maximale utilisée. À cela s’ajoutent des facteurs comme la température extérieure et le modèle du véhicule. »
Durée
Avec une borne le temps de charge diminue. Axa donne en exemple la recharge pour une distance à effectuer de 200 km, avec un moteur qui consomme 20 kWh au 100 km. Il y a donc besoin de 40 kWh :
« Pour cette quantité d’énergie, il vous faudra :
- Sur une Wallbox (11 kW) : 3 heures 36 minutes,
- Sur une borne de recharge rapide (50 kW) : 48 minutes,
- Sur une borne de recharge rapide (100 kW) : 24 minutes. »
Il est recommandé de rouler avec une batterie chargée au maximum à 80%. Il faut donc enlever 20% aux performances annoncées par les constructeurs. Je suppose que les phares, allumés en permanences, sont inclus dans le calcul de cette performance, sinon c’est tout cela d’énergie en moins pour rouler.
Il faut aussi tenir compte du chauffage ou de la climatisation selon la saison, l’usage ou non d’un auto-radio, les essuie-glaces en cas de pluie, le poids des passagers et des bagages en cas de départ en vacances. Et puis l’automobiliste doit accepter de laisser à l’air libre et sans surveillance un organe essentiel : le câble d’alimentation.
C’est un peu compliqué ? Alors faites une liste des stations de recharge que vous trouverez sur votre route afin de vous arrêter avant la panne. Sur cette station prévoyez une bonne trentaine de minutes pour la recharge proprement dite sur borne rapide, s’il n’y a pas trop d’attente.
Bornes
Si vous êtes en campagne vous ne trouverez peut-être pas de bornes rapides, il faudra donc prévoir des heures d’arrêt. Il est d’ailleurs déconseillé d’avoir trop souvent recours aux bornes rapides, qui usent prématurément les batteries.
« Recharger la batterie en douceur : ménager la batterie de votre voiture électrique vous permettra de prolonger sa durée de vie. Veillez à éviter toute surcharge ou décharge profonde. Une charge entre 20% et 80% de la capacité est par conséquent recommandée. »
Il y a déjà bon nombre de contraintes pour l’automobiliste, plus que pour la voiture thermique il me semble.
Quant au prix du kWh, il varie sensiblement selon que l’on utilise des bornes à charge lente ou à charge rapide. Et dans ces dernières le tarif peut varier du simple au double (image 4 RTS, en Suisse sur autoroute, clic pour agrandir).
« … outre le kilowattheure, les opérateurs facturent également le temps de connexion du véhicule au chargeur, pour lequel les tarifs varient également. "Certains vous facturent aussi le démarrage d'une recharge. »
Forêt
L’usage d’un véhicule électrique semble de nature à freiner certains comportements spontanés, comme répondre à une situation urgente imprévisible, ou partir à l’improviste pour les mers du sud ou l’océan de l’ouest, ou faire un crochet pour admirer un paysage exceptionnel, ou encore partir en balade sans but précis, à la découverte.
Tout déplacement devra tenir compte d’un calcul pour anticiper la panne. C’est une question d’éducation au VE, une question d’habitude aussi.
Je n’ai pas parlé ici des problèmes liés à la filière de production des véhicules électriques, à la combustion spontanée de la batterie dans certaines conditions (avec quasi-impossibilité d’éteindre l’incendie), et au recyclage desdites batteries, ni de la question des réserves de minerais dans le monde.
On peut espérer que comme dans d’autres domaines industriels l’innovation réglera en partie ces problèmes. Par exemple en implantant des bornes dans la plupart des rues, parkings et autres endroits disposant de places de parc. Ce sera une nouvelle espèce de « végétation » métallique dans la grande forêt urbaine.
Les piétons devront être attentifs à ne pas se prendre les pieds dans les sortes de tentacules sortant de ces modernes pieuvres.
PS : image 1, Citroën Ami, tout électrique, 2019, équivalente de la deuch' de l’époque.
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