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Accueil du site > Tribune Libre > Saint Augustin : Ce bougnoule maître-penseur de l’Occident

Saint Augustin : Ce bougnoule maître-penseur de l’Occident

N’en déplaise à certains, Augustin le Saint Bougnoule, surnommons le ainsi, est incontestablement le grand maître de cette culture occidentale, grandiose, riche, parfois suffisante et souvent arrogante.

Ne dites pas qu’Augustin est de culture occidentale mais plutôt l’occident est de culture augustinienne.

Titre provocateur et polémique qui va sans doute susciter chez certains, dégoût, colère et incompréhension. Beaucoup se demanderont pourquoi l’utilisation de cet adjectif bougnoule, hautement honni et détesté par les Maghrébins, pour désigner l’origine de ce grand penseur algérien. Berbère, punique ou même Nord africain eurent été les meilleurs et justes termes.

J’avoue que par ce choix certes discutable mais longuement réfléchi, j’ai voulu déclencher chez certains occidentaux questionnements et interrogations quant à l’utilisation injuste et abusive de cet adjectif péjoratif et dédaigneux qui est : Bougnoule.

Designer Saint Augustin par ce terme dévalorisant et rabaissant, c’est la réponse du berger à la bergère. Le surnommer ainsi, est une manière pédagogique pour faire comprendre définitivement aux plus racistes d’entre les européens et d’une façon pas plus claire et explicite que Saint Augustin l’enfant prodige de Thagaste est un authentique berbère, noble descendant de Massinissa et de Jugurtha, de Saint Cyprien et de saint Tertullien, d’Apulée et de Maxime le grammairien.

N’en déplaise à certains, Augustin le Saint Bougnoule, surnommons le ainsi, est incontestablement le grand maître de cette culture occidentale, grandiose, riche, parfois suffisante et souvent arrogante. L’immense œuvre de cet illustre chaoui , a marqué à jamais la civilisation dite occidentale. Il a marqué de son empreinte africaine et numide, le sceau du génie occidental. Seuls les imbéciles et les imperméables d’esprit peuvent réfuter cette vérité.

Henri Irénée Marrou disait de lui, qu’il est le fondateur même de l’Occident. Il est l’âme de cette Europe vieille et vieillissante.

Justice est de reconnaitre l’influence capitale de la pensée augustinienne sur l’évolution de l’histoire de la société européenne au cours des derniers siècles.

C’est lui la grande Réforme, c’est encore lui le Jansénisme. Il est à l’origine du Luthérianisme et du Calvinisme. Il est le bonheur et le malheur de cette église séculière. De la fin de l’antiquité à nos jours, il est au centre de tous les grands débats philosophiques et théologiques.

Il fut aussi et par excellence, le maître à penser de beaucoup de grands français comme Pascal, Rousseau, Chateaubriand, Bossuet, Malebranche, Baudelaire et ainsi de tous les grands esprits français du siècle des lumières. Même le très anticlérical et l’insolent Voltaire reconnaissait en lui le génie de l’occident.

Par l’ingéniosité et la modernité de son esprit, Saint Augustin a permis à l’Occident de réfléchir et de philosopher. Il est utile et enrichissant de rappeler qu’il fut un temps où nombreux européens traversèrent la méditerranée et vinrent en masse à Hippone pour s’abreuver de son savoir et demander refuge. Les Sainte Mélanie, jeune et ancienne peuvent en témoigner.

Malraux déclara à son sujet qu’ «  il est sans doute l’un des personnages les plus attachants, créatifs et influents de toute l’histoire de la pensée occidentale ».

Son influence philosophique est non moins importante que celle de sa théologie. Elle traversera tout le moyen-âge et certaines de ses analyses trouveront écho chez Descartes (cogito ) et, à l’époque contemporaine en particulier, chez Husserl et Bergson. Notre trésor Augustin est le théoricien en chef de l’histoire du christianisme. Il est le fondateur de la culture chrétienne et plus tard européenne. On a dit de lui qu’il est et sans contestation aucune, le père du latin ecclésiastique, outil unique de toute la culture philosophique du Moyen Âge et de la Renaissance et au delà même.

C’est lui qui a défini les bases mêmes de la séparation des pouvoirs spirituel et temporel, question qui ne cessera de tourmenter l’Église et cela jusqu’à nos jours. Le pape Benoit XVI, son grand ami en sait quelque chose.

Tel fut notre compatriote Saint Augustin, un joyau de savoir, d’intelligence et de modernité que beaucoup d’occidentaux nous envient.

Grâce à son génie inégalable qu’Augustin a réussit merveilleusement à donner un sens d’intellection, d’humilité et de cognition à ce terme péjoratif et insultant qui est : Bougnoule. Alors, heureux sont les bougnoules comme lui.

Enfin lisons et savourons la réponse cinglante d’Augustin à Julien d’Eclane. Cet aristocrate romain qui ne cessa de se gausser des origines berbères de l’enfant de Sainte Monique : " Ne méprise pas fier de ta race terrestre ce punique qui t’admoneste ; Ne va pas, parce que tu es né dans les pouilles, t’imaginer pouvoir l’emporter par la naissance, sur ces puniques que tu es incapable de vaincre par l’esprit"


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33 réactions à cet article    


  • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 8 novembre 2010 11:37

    Salut K-Mel,

    Poème de Saint Augustin que j’ai lu sur la tombe de mon papa le jour d son enterrement

    @+ P@py


    La mort n’est rien,
    je suis seulement passé, dans la pièce à côté.

    Je suis moi. Vous êtes vous.
    Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.
    Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné,parlez-moi comme vous l’avez toujours fait.
    N’employez pas un ton différent,ne prenez pas un air solennel ou triste.Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
    Priez, souriez,pensez à moi,priez pour moi.
    Que mon nom soit prononcé à la maisoncomme il l’a toujours été,sans emphase d’aucune sorte,sans une trace d’ombre.
    La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été.
    Le fil n’est pas coupé.
    Pourquoi serais-je hors de vos pensées,simplement parce que je suis hors de votre vue ?
    Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.


    • Furax Furax 8 novembre 2010 19:09

      Les BERBERES sont bien à la source de notre civilisation. A la fin du premier siècle, Septime Sévère est empereur de Rome. Victor 1er est Pape. Tous deux berbères.
      Gélase et Miltiase seront deux autres papes berbères.


    • Zoubir 9 novembre 2010 00:01

      Gilbert,
      Ce n’est pas un texte de saint Augustin, mais l’hommage funèbre rédigé par un chanoine anglais pour l’enterrement de je ne sais plus quel roi au XIXe siècle.
      C’est inspiré d’assez loin de saint Augustin.
      C’est grave, ceci dit, c’est l’intention qui compte.


    • Abderraouf 8 novembre 2010 12:49

      Et par peuple exceptionnel je suppose que vous désignez un groupe dont vous êtes à tout le moins, un digne représentant … Je vous vois mal en effet cacher votre éventuelle nullité derrière la grandeur du dit peuple et je vous verrais encore encore moins, dans le rôle du dadais des mohicans, rare exception confirmant par les deux bouts de la banane, les deux règles que vous venez d’énoncer.
       
      Alors pas que je mette votre parole en doute, mais si vous m’éclairiez un peu sur votre pensée, votre savoir, vos réalisations, votre apport à votre époque et à vos semblables.

      Bref tout ce qui pourrait contribuer à établir pour de bon, que vous êtes bien meilleur qu’un « bougnoule ».


    • jullien 8 novembre 2010 18:34

      @Marc Gélone
      Ne vous moquez pas trop des peuples vivant sur les ruines de la civilisation musulmane. Leur patrimoine culturel aussi est « époustouflant » même s’il est aujourd’hui un astre mort. Ils sont ce que nous étions au Haut Moyen-âge. Ils sont ce que nous serons dans quelques siècles quand notre civilisation aura connu sa fin.


    • Abderraouf 8 novembre 2010 19:01

      Marc Gelone
      Je vous cite «  Tellement sans appel, que je peux même m’offrir le plaisir de vous répondre sans acrimonie. »

      Un peu que vous ne répondez pas avec acrimonie, puisque vous ne répondez pas du tout…

      Ma question ne portait pas sur les européens, ni même sur les Français dont je suis le premier à reconnaître l’immense apport à l’humanité, ma question était relative à votre apport à vous, en dehors évidemment de votre exploit consistant à être né quelque part où il faisait bon naître et encore à un moment donné hein, parce que j’imagine que du temps du pal ça ne l’aurait pas trop fait non.

      En plus clair, en quoi précisément est-ce que vous personnellement, seriez meilleur, qu’un non européen ?. Je ne vous demande pas de me raconter votre vie, juste un ou deux points qui puissent me convaincre c’est tout.

      PS : Vous faites évidemment comme vous l’entendez mais si c’était un effet de votre bonté, vous pourriez peut-être m’éviter le gras, et d’un ce n’est pas très agréable sur un écran et de deux, ce n’est pas en criant que vous allez me convaincre que vous avez raison.


    • Abderraouf 8 novembre 2010 21:20

      « Ah mais, je ne suis pas meilleur » Ni pire d’ailleurs, vous êtes vous c’est tout…

       « La différence tient au fait que je suis chez moi...  » Chez vous ! Où ça ? Sur la toile ? A mon humble avis vous avez du rater un épisode.
      Salam


    • Abderraouf 8 novembre 2010 22:18

      Vous ne répondez pas vous avez compris au moins ?

      Vous êtes vous, vous n’êtes ni Tesla, ni Pasteur, ni Braille, ni Michel ange, ni de Vinci, simplement vous : un pseudonyme qui fanfaronne sur la toile et qui regarde de très haut des peuples dont il ignore tout. Quelqu’un qui bien que se sachant lui-même très quelconque, lance des verdicts sur des peuples entiers mettant dans le même sac, les analphabètes et des sommités qui ont plusieurs fois son QI. Mais puisque je me tue à te dire que ça n’y change rien Simone puisqu’ils sont eux berk… et que nous sommes nous neeeerdeu. 

      Quant à votre ‘je suis chez moi’ et dont je suppose qu’il fait allusion à l’immigré souvent analphabète aussi dont l’odeur vous indispose peut-être dans le métro, sachez que la haine que vous suez par vos pores l’indispose aussi, mais qu’il l’encaisse et continuera, parce qu’il a un but dans sa vie, oh très simple : envoyer chaque mois une partie de son SMIC (une véritable fortune), pour faire vivre tout un village, sourire des mémés édentées, brailler des enfants, redonner des couleurs aux femmes, envoyer l’ainé (vous savez celui qui promet tant), étudier à la capitale… préparer un meilleur avenir.

      A son échelle, cet homme apporte plus à l’humanité que vous ne le ferez jamais en dix vies comme la votre à vous regarder le nombril et à vous prendre pour ce que vous n’êtes pas.


    • Massaliote 8 novembre 2010 11:52

      Réaction de la majorité des élèves d’un lycée de Sainte Marthe à Marseille : Un enseignant ayant glissé que Saint Augustin, bien que chrétien, était natif de d’Algérie, sa remarque fut accueillie par des sifflets et des exclamations outrées. Les ignares croyaient qu’il s’agissait d’un renégat.


      • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 8 novembre 2010 12:38

        « Le père d’Augustin, un citoyen romain païen du nom de Patricius, d’origine modeste, n’avait pas fait d’études. Son épouse, Monique était une chrétienne berbère (Wikipédia).

        En faire un »penseur algérien" est excessif et anachronique.


        • Serpico Serpico 8 novembre 2010 20:11

          Senatus

          Un petit recensement des « excessivement » francisés dans l’Histoire de France ne ferait pas de mal.


        • Témo 9 novembre 2010 09:39

          Utiliser Wikipedia comme source est en soi une erreur...


        • JJ il muratore JJ il muratore 8 novembre 2010 12:53

          @ kamel. merci pour ce beau rappel de ce qu’a été Saint Augustin.
          Mais l’incompréhension étant maître du monde je crains que vous ne vous fassiez injurier...
          honnir, rejeter...alors que seules de fraternelles agapes devraient nous réunir.
          Bon, pas grave, tant que la parole de ce Berbère n’est pas oublièe !
          Cordialement à vous.


          • Loatse Loatse 8 novembre 2010 13:38

            Merci à vous Kamel pour cet excellent article... a diffuser impérativement chez les cathos d’extrème droite... ceci et un petit rappel de la judaicité de yeshoua.. histoire de remettre les pendules à l’heure.


            • voxagora voxagora 8 novembre 2010 14:06

              Je crois que le terme « bougnoule » vient du ouolof (sénégalais)

              « bou-gnoul » pour désigner un Noir qui se frotte aux blancs.

              c’est donc peut-être un terme péjoratif,
              mais inventé par les sénégalais envers leurs propres populations,
              méprisées de se compromettre avec des blancs.
              .

              • Spipou 2 janvier 2011 06:12

                Bougnoule vient effectivement du wolof, mais ce n’est pas du tout péjoratif (à l’origine, du moins). C’est une simple déformation du mot « bignole », qui signifie noir.


              • Numero 19 Numero 19 8 novembre 2010 14:34

                [quote]Le surnommer ainsi, est une manière pédagogique pour faire comprendre définitivement aux plus racistes d’entre les européens et d’une façon pas plus claire et explicite que Saint Augustin l’enfant prodige de Thagaste est un authentique berbère, noble descendant de Massinissa et de Jugurtha, de Saint Cyprien et de saint Tertullien, d’Apulée et de Maxime le grammairien.
                N’en déplaise à certains,[/quote]

                Je crois que vous ne saisissez pas vraiment l’usage de ces noms péjoratifs.
                Que ce soit « nigger », « bougnoule », « melon » ou je ne sais quoi, il y a une nuance avec « un noir », « un maghrébin »...
                Dans un cas, on désigne celui qui travaille, qui se comporte comme ceux de son entourage, comme tout le monde, quoi. Dans l’autre il s’agit d’un personnage irritant qui veut faire partie des « nobles » sans en avoir les moyens, et pour compenser cela, s’attribue d’artifices ridicules.

                Donc d’un côté, vous avez un personnage qui a les caractéristiques (emploi, savoir, politesse) qui correspondent à son rang. De l’autre, une sorte de roturier qui veut paraître mieux qu’il n’est, mais il est tellement déficient que ça se voit tout de suite qu’il manque de tenue.
                Il s’agit bien entendu d’un trait de caractère qui se retrouve dans toute civilisation, pour toutes les origines.
                Ensuite, on change le nom en fonction de l’origine. Nègre, bougnoule, bobo gauchiste, péteux...
                Le gars qui ne fout rien, qui n’a aucune culture, aucun diplôme, qui revendiquera un statut qu’on lui devrait, qui s’habille bling bling et s’affiche avec extravagance sera détesté.

                Le « statut », que ce soit la classe, la subtilité, la perspicacité, la justice, l’honnêteté, ou je ne sais quoi, c’est une chose que l’on gagne, pas que l’on hérite.
                Qu’un individu particulièrement minable ait les hommes les plus prestigieux dans son ascendance ne le rendra pas plus noble.

                Si l’on traite un homme de bougnoule, c’est pas tant à cause de ses origines que parce que c’est juste un gros troufion... ou qu’il les côtoie de trop près.


                • easy easy 8 novembre 2010 14:36

                  Je trouve ça bien de rappeler qui était ce saint (non pas au sens religieux mais au sens laïque et pour signifier qu’il aura fait le maximum pour être honnête et fraternel)

                  Je comprends aussi le besoin de l’appeler bougnoule, afin d’interpeller les racistes qui fantasment d’un monde où tout aurait été créé par leur communauté.
                   

                  Mais je crois qu’il aurait alors fallu ajouter que d’une part le mot bougnoule est bien postérieur à l’époque de Saint Augustin et surtout qu’il n’y avait pas de mot équivalent à son époque. 

                  Je ne suis pas historien mais il me semble que de son temps il n’existait pas forcément ce regard méprisant qui a conduit à l’invention du mot bougnoule. Peut-être qu’à son époque, s’il y avait une défiance et une allergie envers les Arabes, c’était au sens de rivalité de l’ordre de celle qu’il y avait entre les Russes et les Américains il y a 50 ans. Rivalité, insultes aussi sans doute, mépris postural aussi sans doute, mais pas mépris profond. Russes et Américains ; Français et Anglais, Anglais et Nazis se sont copieusement insultés n’est-ce pas, mais au fond, aucun des deux camps ne considérait l’autre comme étant arriéré ou stupide n’est-ce pas ?

                  Ce ne serait qu’à partir du moment où le Chef Blanc a colonisé des étrangers et en aura fait ses domestiques qu’il les aurait profondément méprisés (comme il méprisait profondément ses domestiques Blancs). Au point d’inventer des mots comme bougnoule pour marquer ce profond mépris.


                  Maintenant qu’on est sorti de la colonisation, que veut dire le recours au mot bougnoule ? Peut-être signifie-t-il une nostalgie de cette époque où le Blanc était supérieur en termes d’autorité. Si ce n’est que l’expression d’une nostalgie (comparable à celle qu’exprimerait un descendant de la noblesse envers la roture en traitant un quidam de laquais, de piétaille, de va-nu-pieds ou de gueux) il ne faut pas en faire un plat.


                  Que des gens expriment aujourd’hui leur fantasme d’un retour en arrière par le biais d’anciennes injures est loin d’être aussi conséquent que quand nos aïeux dénigraient des gens alors qu’ils avaient une réelle autorité sur eux.

                  C’est l’autorité réelle qui est le vrai problème, le reste n’est que forfanterie.




                  • voxagora voxagora 8 novembre 2010 14:57

                    .

                    « bou-gnoul » c’est du ouolof sénégalais
                    et cela désigne un noir que se frotte aux blancs

                  • easy easy 8 novembre 2010 15:08

                     smiley  smiley


                  • dupont dupont 8 novembre 2010 15:05

                    Faut vraiment être torturé, complexé pour faire un tel article. Tirer les occidentaux par le bas de la veste en disant, c’est un peu nous qui vous avons faits même si tout ce que vous voyez aujourd’hui de nous semble le contredire, révèle une petite perturbation interne et peut-être collective.
                    Alors, St Augustin, Berbère (je n’emploierai pas l’autre mot) et lumière de l’Occident, pourquoi pas ? La question qui demeure est : pourquoi ses concitoyens ne l’ont-ils pas suivi.


                    • Philodeme Philodeme 8 novembre 2010 17:04

                      Les racines de « l’Occident » sont un peu plus complexes ... tout cela est polémique ... que d’éliminer toutes les racines au profit de la radicelle « ST Augustin » ...

                      St Augustin certes mais dans nos racines il y a aussi les penseurs, philosophes de l’oralité ceux qui il y a 10000 ans ont élevé les dolmens et menhirs qui couvrent l’Europe, l’oralité celte (indo européens), l’écriture des grecs (qui ont un peu puisé en Egypte et l’Egypte a également puisé forcèment quelque part), les Spinoza et spinozistes qui ont rompu avec leur religion d’origine pour faire autre chose ... en en reprenant aucune de celles qui existaient à leur époque

                      En effet dans nos racines que des bougnoules mais des bougnoules celtes, grecs etc. on est toujours le bougnoule d’un autre qui se croit, lui, sorti de la cuisse à Jupiter ...

                      et si l’humanité avait les mêmes racines


                      • eric 8 novembre 2010 17:16

                        Bonjour Monsieur. Votre article me paraît un tout petit peu dangereux... A l’époque d’Augustin, le Maghreb, comme son nom l’indique, fait partie de l’occident. Une même civilisation, une même langue de communication, une même religion dominante. C’est une partie riche et évoluée de l’empire romain. Puis viennent des migrants divers, avec d’autres religions, d’autres langues. Les vandales par exemple.... A la fin, le Maghreb, se trouve coupé de l’occident, en retard sur le plan technique scientifique etc... Ne craignez vous pas, à chercher une filiation par le sang entre augustin et le Maghreb arabo musulman d’aujourd’hui, d’attirer l’attention sur les causes de la rupture de civilisation qui a eu lieue et de pousser certains à retrouver également des filiations dans l’origine de ces retards accumulés, voir à faire des comparaisons avec des situations contemporaines  ?


                        • Hieronymus Hieronymus 9 novembre 2010 01:17

                          oui c’est tout a fait cela
                          je crois qu’en cherchant a rehabiliter le monde "bougnoul’ par la figure de St Augustin, l’auteur aboutit au resultat exactement inverse ;
                          inutile d’insister sur le role de cet immense penseur que fut l’eveque d’Hippone ds la pensee occidentale, il est le seul a avoir ete reconnu a la fois comme pere de l’Eglise essentiel et comme philosophe veritable encore jusqu’a nos jours, a t on d’autre exemple de figure un tant soit peu comparable provenant d’Algerie apres le VII siecle ?
                          que nenni, on constate a l’inverse une dramatique desertification de la pensee ..
                          et c’est bien la le contraste saisissant qui montre la rupture brutale, la cesure en terme civilisationnel que fut l’invasion arabe au Maghreb puis son islamisation forcee !
                          effectivement si on compare a St Augustin, c’est bien a une chute dramatique au niveau de la pensee et de la vie philosophique, de la civilisation tout court que l’on assiste en Afrique du nord suite a la conquete arabe ..
                          merci messieurs les envahisseurs !


                        • easy easy 8 novembre 2010 18:38

                          Voxagora nous signale que Bou Gnoul serait du Ouolof sénégalais et signifierait « Noir frotté aux Blancs »

                          Je vais digresser du beau sujet proposé par Kamel en espérant qu’il ne m’en voudra pas mais j’ai trop envie de rebondir sur cette remarque


                          Posons donc que cette étymologie soit exacte.


                          J’en suis archi convaincu, lors d’un contact disons d’exploration, de curiosité ou de commerce entre deux communautés, la première construction négative, contrariante apparaît par le biais du concept de trahison. L’exploré, le contacté, le visité qui aime le visiteur, qui tombe sous son charme, au point de commencer à renier quelques règles de sa communauté, est considéré comme traître. L’injure, le dénigrement est d’abord intra communautaire avant de se transformer en intercommunautaire.

                          Je n’ai pas remarqué dans les oeuvres de Claude Lévi Strauss de commentaires à ce sujet. Mais pour avoir vécu le cisaillement Indochine Vs France, je sais que tout le négatif d’une rencontre démarre par le biais de la jalousie et de l’accusation de traitrise.

                          Pour diverses raisons, chez les Gênois, les Vénitiens, les Vikings, il n’a jamais été considéré que quitter la communauté pendant quelques mois pour explorer le Monde était une traitrise, étant entendu que l’explorateur devait ramener des infos ou trésors profitables et qu’il n’allait pas livrer à l’ennemi les clefs de la cité.

                          Au contraire, chez les Japonais d’avant le contact avec les Blancs, celui qui quittait le pays, sous quelque prétexte que ce soit était considéré comme traître et exécuté.

                          Posons donc qu’en Europe relativement acquise aux voyagisme, il ait été possible pour un Vénitien d’aller vivre des années en Chine et de revenir sans être pendu, au contraire. Remarquons que Marco Polo avait raconté la Chine en l’enjolivant plutôt qu’en la dénigrant. Mais malgré son regard admiratif sur la Chine, il aura provoqué plus d’émerveillement et de désir pour ce lointain pays, que de rancune, de complexe d’infériorité ou de jalousie. Tant mieux pour cet explorateur (Qui aura dit -prudemment ?- être resté chrétien).

                          Dans la même tradition exploratrice, les orientalistes du XIX (les vrais et les faux) pouvaient raconter ici toutes sortes de fables et de harems, on les écoutait en fantasmant mais on ne les égorgeait pas de dépit.

                          Ici, l’explorateur, même quand il raconte un au-delà plus merveilleux, est peu soupçonné de traitrise.

                          Ailleurs, l’exploration est souvent plus mal considérée (La Chine, après avoir eu la plus grande flotte du Monde vouée à l’exploration, après avoir peut-être même découvert l’Amérique, a dit stop aux explorations et s’est isolée)

                          Quand je lis la rencontre de Stanley et Livingstone, je vois qu’ils se sentaient supérieurs aux Arabes et encore plus aux Noirs. Mais ce n’était qu’une supériorité liée au modernisme, à la supériorité des moyens. Pas une supériorité devant Dieu. je ne pense pas.

                          Prenons alors un village rwandais très isolé. Il y a un chef, un sorcier, des guerriers, un Achille ayant prouvé son courage à la sagaïe. Arrive un explorateur Blanc qui prouve qu’à distance, avec son fusil, il tue tranquillement n’importe quel éléphant ou Achille. Il va choquer, renverser l’ordre établi et faire paniquer toute la pyramide du pouvoir. Il me semble impossible que tous ces villageois ne ressentent pas d’énormes angoisses, souffrances et vexations. La moindre des choses serait que tous restent soudés autour de leur culture face à ce magicien au batôn tonnerre. Dans un tel contexte de crise, le premier ou la première d’entre eux qui avouera être séduit, charmé, sera écharpé par les siens. Ce sont ces riques de représailles terribles contre le traître qui permettent à la cohésion du village de perdurer un peu. L’Amérique devait se souder contre la séduction communiste par le Macarthysme qui chassait le traître communiste. Elle devait aussi se souder contre Ben Laden après le WTC et ceux des Américains qui seraient soupçonnés d’avoir quelque peu fraternisé avec ce diable en prennent alors plein la tronche.

                          Je ne conçois pas du tout un capitaine Cook débarquant sur une île, rencontrant des indigènes et se mettant à les dénigrer, à les insulter d’emblée. Arrogant, c’est possible, et encore, mais insultant, je ne vois pas pourquoi. Par contre, je vois très bien que le premier des indigènes séduit se soit fait découper en rondelles par les siens.

                          Pour les Tahitiens, les navigateurs qui couchaient avec les Tahitiennes étaient considérés non comme séducteurs mais comme des séduits. Et le capitaine Bligh avait été furieux que ses hommes aient été effectivement séduits par la culture tahitienne. L’Angleterre avait très mal pris cette séduction humiliante pour elle et avait déployé de grands moyens pour pendre ses traîtres.



                          Hautes représailles des Algériens contre les Algériens ayant été séduits par la France. Hautes représailles des Français contre les Françaises ayant été séduites par l’uniforme Allemand.
                          Un Hell Angel’s qui veut quitter sa bande doit d’abord obtenir son accord sinon...


                          On serait donc soupçonné, insulté, dénigré et tué par les siens bien avant de l’être par des étrangers.


                          • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 8 novembre 2010 20:06

                            Kamel,
                            Votre article est très bon, mais votre titre est une simple provocation sans fondement. Saint Augustin était un romain et un méditérrannéen, c’est à dire, à l’époque, un « européen ». Entre lui et nous, il y a eu la conquête arabe. Depuis celle-ci, en Afrique du nord, il y a la polygamie, par exemple, et surtout, sur le plan théologique, une autre vision de Dieu, de l’Homme et de la Cité..
                            La « race » de Saint Augustin n’a aucune importance, seule sa foi compte. Elle est radicalement différente de celle de l’Islam, même si bien entendu de nombreux point commun existent entre les trois religions du Livre.
                            D’accord pour parler de Saint Augustin sur Agoravox, comme je l’ai fait moi même, dans cet article, mais il n’est pas utile de se faire remarquer par des provocations.


                            • Jaime Horta Jaime Horta 8 novembre 2010 21:43

                              Autant ce référer à Confucius pour nous vanter les mérites de la révolution culturelle chinoise et les grandes vertus du communisme.

                              Donc, les immigrés algériens seraient de culture judéo-chrétienne et gréco-romaine romaine, j’aurais au moins appris quelque chose ce soir.

                              Qu’est-ce qu’on rigole sur Agoravox !


                              • galien 8 novembre 2010 22:21

                                Le sujet aurait pu être intéressant, mais il est traité avec une telle haine, une telle rancœur que ce n’est pas le cas.
                                Avec un peu de chance on aurait eu Saint Augustin précurseur du FLN...

                                Bref, avant de vous attaquez à ce passionnant sujet, il aurait été préférable de lire Saint Augustin, et non pas de s’arrêter à son lieu de naissance, probablement glané au hasard sur Wikipédia.

                                Votre prose ne sert à rien, à part épancher vos frustrations et attiser les haines, ce dont d’ailleurs vous portez la revendication, et d’être si éloigné de l’esprit de son sujet.

                                Copie à revoir !


                                • Zoubir 8 novembre 2010 23:59

                                  Faut vraiment être des crasseux pour l’intellect pour prendre la question de saint Augustin dans ce sens là :
                                  Les Berbères ont pu “exprimer” Augustin l’occidental parce que :

                                  - ils étaient romanisés

                                  - ils étaient chrétiens
                                  Mais depuis, enfermés dans le sarcophage de la pensée qu’est l’islam, les berbères ont “disparu” du champ de la culture occidentale et de l’héritage de la pensée grecque.
                                  En conséquence, depuis le VIIe siècle jusqu’à aujourd’hui, Augustin est un corps étranger à la pensée du “monde boug.n.oule” dont parle l’auteur. Augustin serait, chaque jour depuis la funeste invasion islamique, passible de lapidation/décapitation/prison etc. Qui sait combien de d’Augustin et de Jérômes, ou d’Hannibal s’est privée l’Afrique du Nord depuis que sa pensée a été tuée par l’islam.


                                  • JJ il muratore JJ il muratore 9 novembre 2010 06:43

                                    @l’auteur. Les fondements Chrétiens de l’Occident ne font aucun doute.
                                    Que ces fondements aient été établis à l’origine, hors d’Occident, par un métèque, Jésus ;
                                    qu’ils aient été diffusés, commentés par d’autres métèques, les Saints Apôtres ;
                                    qu’ils aient été grandement éclairés par notre Saint Evêque Bougnoule, Augustin, comme vous le rappellez si justement ;
                                    qu’ils aient été établis, consolidés par des Politiques européens et leurs chargés de com. de l’époque au point de « celtiser » Jésus en le blondissant (!) cela ne fait aucun doute,
                                    mais cela ne suffit pas à certains pour se « sentir » issus d’une même famille...de se vivre fraternellement en partageant ces fameuses « Agapes » du dit Saint Augustin.
                                    Ce qui pourtant est bien le principal message nouveau et fondamental de cette religion (ou philosophie ?)
                                    J’y vois là comme une contradiction, du moins chez ceux qui si durement vous attaquent !
                                    Comme disait le (Divin) métèque : ECCE HOMO !


                                    • Cug Cug 9 novembre 2010 07:11

                                      Encore un frustré !


                                      • Lapalice Lapalice 27 janvier 2011 12:02

                                        Article un peu excessif, c´est gentil de vouloir réhausser un peu la culture arabe algérienne dans les esprits francophones, il n´en reste pas moins que Saint Augustin était loin d´être arabe, et pas vraiment algérien, si tant est que ce mot ait pu avoir un sens avant le XVème siècle..


                                        • Nexuses 25 février 2011 21:54

                                          bien j’arrive peut-être un peu tard, mais je viens juste de tomber sur ce texte. je ne viens pas souvent sur agoravox.

                                          je voulais juste signaler a l’auteur, que parfois il faut rendre a Cesar ce qui appartient a Cesar, et « saint augustin ce bougnoule » ne vous appartient pas malgré ce que vous voulez nous faire croire par « choix longuement refléchi »

                                          vous avez piqué cette expression a François Mauriac. smiley

                                          « « Aime et fais ce que tu veux ». Qu’y a t-il à ajouter à cette consigne de saint Augustin, ce bougnoule ? »

                                          François Mauriac, Bloc-notes, 1952-1957 (1958)

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Kamel MELLOUK

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