Sans Dieu, la morale a-t-elle encore un sens ? Ou l’échec de l’athéïsme
Il existe deux types d'affirmations : les énonces descriptifs, qui décrivent un état de fait le plus objectivement possible (par exemple que la terre est ronde ) ; et les énoncés moraux ou normatifs qui posent que quelque chose doit être comme cela et pas autrement (par exemple quand je dis : "la liberté des hommes doit être respectée" ; "l'esclavage est un mal") : je porte un jugement de valeur sur état de fait (je juge l'esclavage en bien ou en mal) et par conséquent je pose une norme qui impose une conduite (l'obligation de respecter la liberté d'autrui ; l'interdiction de toute comportement fasciste, liberticide etc). Dans le premier cas j'observe, dans le second je juge ;
les énoncés factuels, en soi, sont purement descriptifs, en ce sens qu'ils ne comportent aucune évaluation morale ou axiologique, autrement dit aucun jugement de valeur ; quand je dis que la terre est ronde, qu'elle tourne autour du soleil, je ne porte là aucun jugement en bien ou en mal sur sa rondité ou ou son rotation : je me contente de décrire un fait le plus objectivement possible ;
Les énonces descriptifs sont uniquement susceptibles de vérité en ce sens qu'ils sont soit vrais soit faux ; c'est pourquoi il serait insensé de demander : "Est-il moral que la terre soit ronde ?" ; on peut seulement demande s'il est vrai ou faux que le terre soit ronde ou qu'elle tourne autour du soleil.
Les athées, en général, sont bien conscients de cette distinction, à savoir qu'il existe deux types d'énoncés. Cependant leur idéologie s'égare dans la mesure où leur conception morale de l'homme est directement fondée sur leur observation de la réalité : pour eux parce que l'homme est né libre dans les faits ( énoncé observationnel ou descriptif), il s'ensuit que la liberté humaine est une valeur, un bien, un droit, et que c'est un devoir de la respecter ( énoncé moral).
Le problème donc c'est que les athées commettent ce qu'on appel depuis Hume le paralogisme naturaliste, la fondation de la morale sur les faits, sur un quelconque fait : Les athées déduisent la morale à partir des faits, ils disent que ça doit être comme ça (que la liberté humaine doit être respectée), parce que c'est comme comme ça dans les faits (parce que l'homme est né libre). Ils déduisent un devoir-être à partir de l'être.
Pourtant ce n'est pas parce qu'une chose se produit naturellement d'une telle manière, que forcément ça DOIT être comme cela et pas autrement, que ca doit être une obligation. On ne peut pas déduire la morale à partir des faits en eux-mêmes ; exemple : ce n'est pas parce que la majorité des espèces adoptent un comportement hérétosexuelles dans les faits que l'hétérosexualité doit être la norme, et donc que l'homosexualité est un mal. Si l'hétérosexualité était inscrite dans les gènes, est-ce une raison pour condamner l'homosexualité ? Les athées, en général libéraux, seront d'accord avec moi.
De même ce n'est pas parce que l'homme nait, dans les faits, libre, qu'on doit condamner l'esclavage...Ca s'est produit comme ça, mais ça aurait très bien pu se produire autrement. Ce n'est pas parce que c'EST comme ça que ça DOIT être comme ça. Vous me suivez ?
Les mères de famille commettent souvent ce paralogisme naturaliste dans leur éducation lorqu'elles doivent expliquer, à leur enfant pouquoi ils doivent agir de telle manière et pas d'une autre : "Mais parce que c'est comme ça, mon chérie" rétorque péremptoirement la mère de famille. Les athées commettent aussi ce syllogisme absurde
Les athées avec leur droits de l'homme et les conservateur avec le refus de l'homosexualité commettent formellement, au delà de leur différences quant au contenu de leur discours, la même erreur : ils pensent déduire une morale à partir des faits. Ils ont tous les deux tords ; je les renvoie dos à dos.
L'homme est né, dans les fais, libre, disent les athées. Ouais, et après ? Et alors j'ai envie de demander ? Quest-ce que cela fait ? Ce n'est pas parce qu' l'homme est né libre, dans les faits, que cela doit être le cas, en droit.
Les athées savent que l'univers, la terre, jusqu'aux formes de vie terrestres sont le pur produit de l'évolution et donc du hasard. C'est le hasard qui a a fait que l'univers apparaisse, c'est le hasard qui a fait que les singes évoluent jusqu'à donner une forme de vie humaine, c'est le hasard qui a fait que l'homme naisse avec la capacité intellectuelle de povoir agir non seulement instinctivement mais aussi par sa propre volonté, donc librement. C'est là un pur héritage de l'évolution, et donc un hasard. Mais ça aurait très pu se passer autrement, car les athées savent que l'évolution procède au hasard, que l'évolution de l'univers et de la vie n'est pas dictée par une intelligence supérieure.
Par conséquent l'homme est né libre ; mais il aurait très bien pu naitre naturellement esclave, esclave de ses instincts ou autre. Donc ce n'est pas parce que l'homme est né libre que c'est une obligation qu'il faille respecter sa liberté à tout prix. L'esclavage n'est pas plus contre-nature que la liberté ou l'homosexualité, étant donné qu'il n'y a plus de morale, car pour fonder la morale il faudrait la fonder sur les faits, et on vient de voir qu'on ne peut fonder la morale sur les faits, que ce n'est pas parce qu'un tel état de fait se produit de telle manière que ça doit forcément en rester ainsi
Dans ce cas, puisqu'il impossible pour tout athée de fonder la moindre morale, comment peut-on etre athée et parler de morale, de contre-morale, de comportement immoral, d'atteintes aux droits de l'homme etc ? C'est absurde. les athées ne le peuvent pas, mais les croyants le peuvent.
Car il existe une alternative : Dieu. En effet si on part du principe que c'est Dieu qui a crée l'univers et l'homme, on peut alors en déduire logiquement un système de moralité ; Dieu ne fait rien en vain, ou par hasard ; s'Il a crée l'homme, et d'une telle façon, c'est pour une raison précise, qui alors impose des normes ; Dieu a crée l'homme libre, donc c'est une obligation de respecter sa liberté. La religion réussit à franchir le gouffre, le fossé, qui existe entre la réalité descriptive et la réalité morale par l'intermédiaire de l'idée de Dieu, qui fait en quelque sorte la jonction, le pont, entre ces deux types de réalité. Dans une perspective théologique, la réalité est telle que Dieu l'a voulue ; Sa Volonté, Ses Choix, étant des ordres, on peut déduire logiquement une morale à partir des faits. Les croyants, eux, ne commettent pas ce paralogisme naturaliste dans lequel les athées sont empêtrés, car dans la religion, les faits eux-mêmes recèlent des valeurs à qui sait voir les choses et en déduire la volonté divine, et donc jamais purement des faits. Cela est possible parce que pour les croyants le monde, l'homme, ont été créés par Dieu et parce que ce que Dieu fait est naturellement bon.
Mais les athées ne le peuvent pas car ils refusent de croire en Dieu ou de diviniser la nature.
De plus les athées sont également confrontés à une autre difficulté (plus importante que le problème de la fondation de la morale) : l'aporie de la régression morale à l'infini ou le problème de la fondation ultime de leur idéologie (pas seulement de la morale mais carrément de toutes leurs connaissances). On voit un homme réduit en esclavage. Les athées vous expliquent c'est un comportement immoral. On leur demande : "Pourquoi est-ce selon vous un comportement immoral ?" : ils vous répondront : "Parce que c'est contraire aux droits de l'homme". On leur demande alors : "Pourquoi devons-nous respecter les droits de l'hommes à tout prix ?" ; ils vous diront : "Parce que l'homme est né avec des droits naturels (la liberté, l'égalité, le droit de faire usage de son corps comme il le veut etc)" ; si vous leur demandez encore : "Ah oui ? Et pourquoi sous prétexte que l'homme est né libre, il faille à tout prix respecter sa liberté ?", ils seront embêtes parce que d'une part comme on vient de le voir on ne peut pas déduire la morale à partir des faits uniquement, ensuite d'autre part même s' ils y arrivaient, même si ils réussissaient à alléguer un principe pour justifier ce passage, on pourrait leur demander de justifier ce principe par un autre principe, et leur demander encore de justifier ce principe qui justifie le principe du principe du passage par un autre principe et ainsi de suite, bref leur demander toujours "pourquoi" afin de toujours justifier ce qu'ils affirment (car comme les athée le reconnaissent eux-mêmes, il ne faut jamais croire sans preuve ). Pourtant les athées sont alors condamnés à la régression à l'infini : ils doivent toujours se justifier jusqu'a réussir à trouver un principe injustifiable, qui se justifie par lui-même en plus de justifier tous les autres affirmations, un principe absolue, au dela duquel on ne peut plus remonter, au dela duquel il n'y a plus de "pourquoi" qui tienne. Le problème c'est que les athées ne possèdent pas un tel principe absolu. Les croyants l'ont en la personne de Dieu, qui est a la fois principe de toutes choses et principe de Lui-même. Il sert de principe explicatif pour justifier non seulement la déduction de la morale à partir des faits bruts, mais aussi pour justifier ultimement la réalité et toutes nos connaissances ("Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?", "Pourquoi pourquoi ? " etc)
Les athées étant condamnés à la régression à l'infini, on se rend compte que leur idéologie finalement ne repose sur aucune base solide, et qu'eux-mêmes sont les premiers à croire sans preuve au fond : toutes leur affirmation ne sont pas justifiées, y compris les affirmations les plus fondamentales qui servent de bases ultimes à leur idéologie....Si vous voulez vous marrer demandez aux athées pourquoi il ne faut jamais croire sans preuve ; il vous donneront une raison ; interrogez encore cette raison ; ils vous donneront une autre raison ; interrogez-les encore et ainsi de suite : au bout d'un moment peut-être se rendront-ils compte qu'eux aussi croient sans preuve
Les athées, les rationnistes purs et durs vous expliquent que chaque afirmation doit être justifiée ; mais ils oublient de vous dire que toute justification d'une justifcation doit elle-même être justifiée ou prouvée et ainsi de suite ; ils oublient de vous dire qu'on risque la régression à l'infini, et qu'il n'y a que deux alternatives ; soit on régresse ainsi à l'infini et alors l'affirmation suivant laquelle "toute affirmation doit être toujours prouvéeé n'a plus aucun sens (car il est impossible de tout prouver, car on risque au sinon la régression à l'infinidu moins de tourner en rond dans un cercle vicieux), soit on pose qu'il existe quelque part un principe ultime, absolue, qui permet de justifier toutes les autres affirmatons sans avoir à se jsutifier lui-même. Dieu, chez les croyants.....Grace à Dieu, les croyants évitent la régression à l'infini, à laquelle les athées sont condamnés
Bref à moins de réintroduire Dieu, ou de diviniser la nature, à moins d'avoir recours à une justifaction religieuse ou métaphysique de la morale, la notion de liberté et de droits de l'homme n'a plus aucun sens....Pour justifier la morale, ou on la fonde arbitrairement, ou on la fonde sur les faits en tout objectivité ; mais pour fonder la morale sur les faits encore-faut-il expliquer pourquoi ce passage est possible ; et si les athées parvenaient à fonder leur propre moralité sur les faits sans avoir à recourir à Dieu ou a une divinisation de la nature, ils devraient encore justifier cette justification ; et justifier la justification de cette justification ; et justifier la justification de la justification de cete justification et ainsi de suite à l'infini.. jusqu'à la justification ultime, un principe justificatif qui n'a besoin d'aucun autre principe justificatif extérieur pour se justifier. Les athées n'en possèdent tout simplement pas.
Si bien qu'on peut en déduire que l'idéologie athée et en particulier leur système morale est fondé sur du vent.
Puisqu'on ne peut pas fonder la morale sur les faits, puisqu'on on ne peut déduire un quelconque "devoir-être" à partir de "l'être", puisque ce n'est pas parce que c'EST comme ça que DOIT forcément être toujours comme ça, les athées ne sont-ils pas condamnés à l'amoralisme, ni bien ni mal, au delà de toute morale possible ? Dans cette perspective, un athée n'a pas le droit de se rebeller contre une quelconque forme d'injustice ; il n'a plus le droit de dénoncer l'esclavage, le fascisme, les atteintes aux libertés. Un athée ne peut plus parler de droits de l'homme et les défendre, car on ne peut, sans justification religieuse, fonder la morale purement sur les faits. A proprement parler les athées ne peuvent pas avoir de système moral
Peut-on encore fonder une quelconque morale sans Dieu, sans diviniser la nature, sans métaphysique ? La déclaration universelles des drotis de l'homme de l'ONU et de chaque constitution ne devrait-elle pas avoir recours à Dieu ou a un quelconque principe métaphysique sous peine d'être fondé sur du vent, sur rien de solide ? A quoi sert-il de poser le respect des droits de l'homme, si on est incapable de justifier rationnellement le respect de ces droits, et de justifier encore rationnellement le respect du respect de ces droits et ainsi de suite ? A moins de poser arbitrairement le respect ABSOLU des droits de l'homme, comme solution de facilité, sans avoir de compte à rendre (sans avoir à justifier la justification de la justification etc), afin de ne pas avoir à être condamné à la régression à l'infini qui terrifie tant les athées....
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