Un conte de Noël qui se termine à l’église
Lorsqu’un conte se passe pendant la période de Noël, qu’il commence à Disney et après qu’un de ses héros est passé par la case papale, quoi de plus naturel que tout se termine à l’église. D’autant que la France a de profondes racines chrétiennes et que le lider Massimo comprend parfaitement les sacrifices des catholiques, comme il l’a confié dans le tuyau de l’oreille du Pape à Rome, car il les a lui-même faits pour en arriver au poste de chef suprême de la néoroyauté française.
Ah ces damnés sondages. Le capitaine du paquebot en déperdition a jusqu’à présent navigué aux sondages comme un sous-marin navigue au sonar. A ce propos voici quelques éléments édifiants : il a fait faire des sondages lors de l’escapade américaine de Cécilia afin de savoir si un candidat divorcé pouvait gagner les élections (il serait bon de savoir qui a payé ces sondages comme le ministère de l’Intérieur par exemple), sondages qui ont dû révéler que c’était de mauvais goût, il a donc fait un pressing sérieux avec sans doute contrat à l’appui pour que la future première première dame de France soit à ses côtés au moins au premier tour des élections. Cette sondagite aiguë l’a amené à récidiver avec la future seconde première dame de France. Sarkozy notre Werther a fait sonder le foie des Français à propos de Carla et de ce couple Ray-Banisé. Ce coup de foudre politique tombant à point, il faut le régulariser car la politique internationale et ses protocoles un peu rétrogrades - voyage en Inde impose - ne voit pas d’un bon œil un président accompagnée de sa maîtresse en titre. L’Ancien Régime s’accommodait assez bien des Maintenon, Montespan, Pompadour et autres Diane de Poitiers là où il y a justement le futuroscope. La rupture, c’est cela : redorer notre histoire avec un badigeon de royauté.
Donc notre prince va se marier - Martinon n’a aucun commentaire à faire, c’est du reste sa grande spécialité, à se demander à quoi cela sert de payer un porte-parole qui ne sait rien, ne dit rien et ne commente pas plus, changeons son titre en porte-silence, c’est d’or - sans doute pour mettre un peu de bleu à son ciel et de rose à son destin. Car le ciel se charge ces temps-ci. Tous les sondages se suivent et se ressemblent, la confiance envers le président suit la pente naturelle prévisible non seulement des lois de Newton qui précisent que tout ce qui pèse (ou pèze) va vers le bas, mais également de la règle de la désillusion qui dit que lorsqu’au spectateur le tour de passe-passe du prestidigitateur sur la scène est dévoilé, la magie s’est enfuie et ne reste que la dure réalité des augmentations du gaz et des franchises médicales.
A ce titre l’article de l’Express qui dévoile des extraits du livre de Bruno Lemaire révélant les entrevues entres les trois UMP : Jacques, Dominique et Nicolas - un titre de film à la Lelouch - est édifiant, malheureusement édifiant. A ceux qui sont encore aveuglés mais honnêtes, cette lecture devrait, s’ils ont la volonté et l’envie de ne pas rester en catalepsie, relever leurs paupières abaissées et leur faire regarder la vérité en face. Notre guide n’a strictement aucune conviction hormis celles d’accéder au pouvoir et jouir de l’argent des autres dans la plus parfaite arrogance. Tout au long de ces extraits on apprend par trois fois au moins que les mesures préconisées, ou les idées développées n’avaient que l’importance qu’elles amèneraient Sarkozy au pouvoir et qu’il fallait dire au peuple ce qu’il demandait. Ce combattant pour la présidence a le cynisme absolu de dire qu’il avait offert aux électeurs de Le Pen ce qu’ils attendaient et qu’en des mots à la Fadela Amara, ils se foutait bien de savoir s’il y croyait lui-même, si c’était efficace et bon pour la France du moment que c’était bon pour sa cote de popularité et ses chances d’accéder au palais élyséen. Or voilà que non seulement les Français (enfin ceux sondés) ne lui font plus confiance, mais voilà que - damned - ils commencent à rejeter massivement l’exposition médiatique et sentimentale de notre acteur sautillant perpétuellement en mouvement ou en vacances (on ne compte plus le nombre d’heures d’avion et de jet, celles de jogging - pour les vacances en huit mois c’est déjà au moins 5 semaines, il a épuisé ses congés légaux, il faudra le lui dire).
Alors que l’on disait que le choc de confiance était au rendez-vous et que les Français adoraient la rupture, que cette nouvelle façon de faire de la politique agréait aux citoyens, et surtout tellement moderne, le vernis se décolle et la réalité reprend peu à peu ses droits. Les porte-voix de l’UMP et du gouvernement nous disent maintenant - alors que c’est l’inverse qui aurait dû se passer : les Français ayant voté pour ce président, les Français adorant cette rupture et ce président étant déclaré par les sondages et les caciques de la majorité comme efficace, en rupture positive avec l’immobilisme ambiant, devraient le soutenir à une large majorité - que ces baisses sont normales car il y a de l’impatience dans l’air. Tiens donc ! Je croyais que ce super gouvernement avait agi tout de suite, massivement, dans toutes les directions. Ces mêmes haut-parleurs beaux parleurs nous disent aussi que 2008 sera la rupture (« tiens donc ? » puis-je me permettre de dire à nouveau) et que ce sera une période plutôt revigorante car cela va saigner (tiens donc !? 3e fois ! pourtant le credo c’était : rigueur aux oubliettes ; y voyez-vous vous aussi poindre une légère contradiction ?). On nous a dit qu’enfin depuis des décennies ce gouvernement - ou devrions-nous dire ce présidement - agissait quand l’histoire était faite d’immobilismes successifs depuis des années et des années. Le simple raisonnement logique nous pousserait à penser que la cote de popularité de ce chef d’orchestre devrait être au zénith. A partir de cette série de sondages, les afficionados se doivent de reconnaître que plus de mécontents que de contents ce n’est pas - malgré toutes les grilles de lecture possibles - ce qu’il y a de plus encourageant pour Nicolas Sarkozy. On va maintenant parler de la période d’avant et d’après les sondages reconnus comme mauvais (car mauvais, ils ne cessent de le montrer par le glissement vers les abysses depuis août dernier) avec un marqueur temporel que je vous propose : Carla.
Ce qui est nouveau - et je crains ou plutôt j’espère - c’est que le mariage du conquistador avec la belle Italienne risque d’être non le réconfort et le nouveau rebondissement médiatique, mais la goutte qui fait déborder le vase électoral et que les municipales seront un bon coup de pied au cul - merci Fadela car depuis qu’un ministre a le droit d’être grossier nous avons nous aussi ce droit - à cette majorité. On dit que dans le cochon tout est bon, pour Sarkozy tout est humainement petit. Il se marie finalement très très rapidement après le départ de la femme de sa vie et aussi vite que les sondages le lui disent et que la bienséance internationale le lui impose. Ce n’est pas simplement le fait qu’amener dans sa valise diplomatique une maîtresse à un dîner à New Delhi soit plus important en la transformant en madame première, non c’est qu’il ne fût plus célibataire. Voilà la grande histoire. Sarkozy ne peut pas être célibataire, cela fait tache dans les dîners mondains et aux tables des autres chefs d’Etat. L’amour, vous plaisantez. Le cœur de cet homme est un bulletin de vote. Non je me trompe, son cœur est entouré de la graisse du clinquant et de l’arrogance de la richesse vite et mal acquise, c’est un cœur qui carbure au sang du pouvoir. C’est en lui (il le dit lui-même dans le livre de Bruno Lemaire, en lui vous dis-je).
Photo de l’église où se sont mariés Tony Parker et Eva Longoria
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