Vers l’an 88 avant J.C., 8000 juifs esséniens émigrent en Gaule
Le but de cet article est clair et sans détours. Il s'agit de dénoncer, une fois de plus, les affirmations et les thèses erronées des archéologues Vincent Guichard au mont Beuvray (1) et de Matthieu Poux pour Gergovie (2). Il s'agit de convaincre Mme Creff, directrice de la DRAC Bourgogne et Mme Anne Matheron, directrice de la DRAC Auvergne, qu'il n'est plus possible qu'elles se reposent sur ce que leur disent leurs conseillers en archéologie et patrimoine qui, apparemment, n'ont que le souci de protéger leurs collègues.
Non, les Éduens et les Romains n'ont pas appris à se connaître en buvant du vin importé d'Italie (3), non, la ville de Gergovie ne s'étendait pas sur 2000 hectares (4). Ce n'est pas ainsi qu'il faut raisonner.
Voici, pour l'exemple, en résumé, un témoignage de l'historien juif Flavius Josèphe qui s'ajoute à toutes les preuves que j'ai déjà exposées et dont, manifestement, on ne veut pas tenir compte : Alexandre Jannée, le roi honni de ses sujets, ramena de Béthon (Bethsaïde) huit cents prisonniers. En pleine ville de Jérusalem, écrit l'auteur de La Guerre des Juifs, sur un lieu élevé bien en vue, corrige l'auteur des Antiquités judaïques, Alexandre Jannée fit dresser huit cents croix. Face à ces huit cents croix, on avait préparé la table du festin pour fêter la victoire du roi. Alexandre Jannée était allongé parmi ses concubines... buvant. On éleva les huit cents hommes sur le bois et on les crucifia. On égorgea sous leurs yeux leurs femmes et leurs enfants qui se traînaient à leurs pieds. Et Flavius Josèphe ajoute qu'après cette répression, 8 000 Juifs s'exilèrent.
Cette affaire se situe dans le cadre d'un conflit où se sont affrontés, en Palestine, des Juifs de Juda au sud, capitale Jérusalem, à des Juifs d'Israël, au nord, partisans des esséniens. Il n'est pas possible que les 800 crucifiés aient été pharisiens. Ils ne pouvaient être qu'esséniens, ainsi que les 8000 qui s'exilèrent. D'ailleurs, ils étaient de Bethon qu'on ne peut identifier qu'à Bethsaïde, ville essénienne. (5)
Où se sont-ils exilés ? Ma réponse : en Gaule, à Mont-Saint-Vincent où je situe Bibracte et au Crest où je situe Gergovie.
La preuve : le mythe de Jonas qu'ils ont évoqué en peignant un énorme cétacé dans les fresques de Gourdon, au pied de Bibracte/Mont-Saint-Vincent, oppidum/capitale des Éduens, ainsi que la sculpture d'un chapiteau de Mozac, non loin du Crest, oppidum/capitale des Arvernes. Voilà, indéniablement, dans cet exemple précis, un argument supplémentaire qui s'ajoute à tous ceux que j'ai déjà présentés. À la portée du plus commun des mortels, comment peut-on encore hésiter ? Il est urgent qu'on remette de l'ordre dans notre histoire. Ces esséniens ne sont pas venus chercher protection auprès du mont Beuvray de Vincent Guichard ni auprès du Puy de Corent de Matthieu Poux, mais auprès de Mont-Saint-Vincent où je situe Bibracte et au Crest où je situe Gergovie. Voici ci-dessous un merveilleux dessin ; un dessin qui représente la forteresse du Crest, là où je situe Gergovie. Exécuté au XV ème siècle par le héraut d'armes Guillaume Revel, il nous explique tout et nous donne la clef pour comprendre l'énigmatique Gergovie.
Jonas avait été jeté à la mer par ses compagnons. Englouti par la baleine, il avait été recraché vivant, trois jours après, sur la terre ferme. Il en est de même pour nos esséniens. Forcés à l'exil, comme jetés à la mer, comme engloutis par le monstre marin, terreur des navigateurs, ils resurgissent sur un autre rivage, terre d'espoir, de par la providence divine.
Quand j'ai écrit mes ouvrages, il ne restait debout qu'une seule tour de l'illustre oppidum. On voyait encore les dernières pierres branlantes de la porte au milieu des broussailles. Il s'agit de la porte attaquée par les Romains où un centurion de César s'illustra en y perdant la vie. Il est miraculeux que cette porte ait pu arriver jusqu'à nous, au siècle dernier. J'ai bien alerté la ministre et la DRAC sur le risque de voir tout disparaître. J'ai insisté en leur adressant mon "Histoire de Gergovie" mais on ne m'a pas cru. On m'a répondu qu'il ne s'y trouvait que du moyen âge. Il est probable qu'aujourd'hui, il n'y ait plus rien, à l'exception de la tour et de l'église. Dommage pour les futurs touristes qu'un patrimoine sauvegardé aurait pu intéresser. Dommage pour moi qui aurais aimé expliquer sur place à mes concitoyens cette fabuleuse bataille où s'entrechoquèrent deux intelligences tactiques, celle de César et celle de Vercingétorix. Dommage pour nos enfants dont on a saccagé le patrimoine historique auquel ils avaient droit. Mais revenons à nos esséniens.
Première réflexion. Les exilés sont manifestement désirés et accueillis. Pourquoi ? Ma réponse : parce que c'est une troupe militaire qui arrive en renfort. Ce premier siècle avant J.C. est une période de conflit entre deux coalitions, l'une menée par les Éduens, l'autre par les Arvernes et les Séquanes. Ces derniers ont fait appel aux Germains d'Arioviste lesquels se sont installés... à Gorgobina/mont Beuvray. Vers 62/60 avant J.C., les Éduens se dirigent vers le mont pour les déloger mais ils sont battus alors qu'ils sont encore dans leurs camps, à Magetobriga, localité inconnue. Inconnue ? Plus maintenant ! Il s'agit de Mesvres, site antique, le Magobrium, Magobrigum des chartes - confirmation de mon interprétation et preuve encore supplémentaire que le mont Beuvray n'est pas le site de Bibracte mais celui de Gorgobina. Mais on va encore dire que je me laisse emporter par mon imagination. (6)
En 58, les Helvètes se mettent en route et César intervient.
Je suppose que les exilés sont arrivés avant tous ces événements, donc avant l'an 60 avant J.C.
Deuxième réflexion. L'ambition de l'Éduen Dumnorix s'explique s'il est soutenu par ces récents émigrés esséniens. Dans l'une de ses médailles en effet, il s'inscrit manifestement comme un messie espéré. Il est peut être le messie en armes qui descend dans le ciel de la fresque de Gourdon, à moins que ce soit son fils qui va naître de son mariage avec la fille du chef helvète Orgétorix. Hypothèse messianique confirmée par Celse, à savoir qu’il y avait beaucoup de rapports et de conformité entre la religion des Juifs et celle des druides (cité par Origène). (7) Ce messie n'existe plus. J'aurais aimé l'expliquer dans le détail, sur place, à mes concitoyens. On l'a effacé quand on a dégagé et restauré la fresque. Je ne sais toujours pas vraiment pourquoi. Je me mets rarement en colère mais pour éviter le pire, j'ai demandé à mon épouse de téléphoner au ministère, à la Sous-directrice de l'archéologie qui a pris acte ; c'est tout. Mais revenons à notre affaire.
Dès lors que l'on raisonne en suivant le fil descendant de l'histoire, force est de constater que ce judaïsme essénien messianique a progressé au dépens du druidisme primitif, bien que lentement, jusqu'à donner le christianisme. Dans la cathédrale de Chalon-sur-Saône, le chapiteau qui fait face à l'autel illustre un passage des documents de Qumrân et à Notre-Dame du Port, ce n'est encore que Jean qui est représenté dans l'attente d'un sauveur (il ne s'y trouve qu'une référence au protévangile de Jacques).
Dès lors que l'on raisonne en partant de l'origine de notre histoire, force est de constater que nous n'avons, au début, dans le temple/église de Gergovie/Le Crest qu'une évocation de la nature divinement créée avec une discrète évocation des deux luminaires du ciel. Ces deux luminaires qu'évoque le texte de la genèse encadrent... l'invisibilité de Dieu. Dieu invisible qui, dans la Genèse, plane au-dessus des eaux. Et pas d'encombrement d'idoles. Du pur cananéen ?
De même, nous n'avons dans le temple/église de Mont-Saint-Vincent/Bibracte qu'une évocation du courage guerrier dans la force du lion, certes d'origine divine. Mais pas d'encombrement d'idoles. Du pur chaldéen ?
Tout cela me semble bien s'accorder avec l'interprétation que je fais d'Hécatée de Milet : au-delà de Marseille, Nuerax/Taisey/Alésia habitée par les Chaldéens/Kaldaï/Keltoï/Celtes et d'Hérodote : Kinèsioï/Kinneret/Cananéens/habitants de Gergovie. (8)
Chaldéens à Mont-Saint-Vincent/Bibracte et à Cabillodunum/Taisey. Cananéens à Gergovie/le Crest. Oui, c'est énorme, tellement énorme que j'en arrive à comprendre pourquoi MM. Vincent Guichard et Matthieu Poux sont si fondamentalement opposés à ce que j'écris. Professeur, doctorant ou docteur, ils pensent ne pouvoir retrouver notre passé gaulois qu'en partant à la recherche des trous de pieux de leurs maisons, ou même de leurs hypothétiques palais. Pour eux, les Gaulois ne construisaient qu'en bois. Et le bourrage de crâne continue, auprès des enfants des écoles, jusque dans les DRAC, jusqu'aux ministres de la culture et de l'éducation nationale qui, dans un aveuglement incroyable, n'ont absolument pas conscience de leurs responsabilités.
Oui, je sais. Je sais, comme pour chaque article que je fais, qu'on se focalisera sur un point de détail. On ne manquera pas de me faire remarquer que le dessin de Revel date du Moyen âge et qu'au temps des Gaules, ma Gergovie n'était probablement pas aussi imposante. Pas sûr ! Dans le chapiteau, la tourmagne a encore sa coupole ; elle ne l'a plus dans le dessin de Revel. Et puis, il peut y avoir parfois je le reconnais, quelques nuances ou erreurs dans mes explications. Par exemple, il me faut corriger le texte explicatif qui suit. Ce sont bien Elie et Moïse qui sont représentés à gauche et à droite de la "Virgo parutura". L'auréole de leur tête l'indique.
Le tympan de Mozac était probablement peint à l'origine. Si on fait le rapprochement avec d'autres sculptures qui l'ont été et qui le sont encore, n'est-ce pas un véritable voile qui se lève sur un fantastique passé que nous n'avons jusque-là pas vu, ou pas voulu voir ?
Hélas ! Les esprits sont conditionnés à un tel point par la nouvelle archéologie née sur le mont Beuvray, soi-disant scientifique, que le mal touche jusqu'aux DRAC, jusqu'au ministère. Ainsi s'explique qu'au centre archéologique européen du mont Beuvray, on ose dire que je n'ai pas d'arguments alors que j'encombre le net à force d'en publier, que je ne suis qu'un amateur peu averti, que mes thèses font légèrement sourire (9)... Quelle hypocrisie ! Hypocrisie du service public ! Hypocrisie du ministère qui couvre tous ces errements ! Hypocrisie des médias qui ne pensent qu'à faire du papier !
E. Mourey, 13 décembre 2014, www.bibracte.com. Photos du site www.romanes.com
L'essénien de Gergovie, c'est tout de même autre chose que le Dumnorix ridicule exposé au musée archéologique du mont Beuvray... Et le guerrier celte, mystique à souhait, qui, à Mont-Saint-Vincent, s'est représenté entre deux visages de lions, n'est-il pas le symbole du courage militaire et du dévouement à la patrie ?
Renvois
1. Vincent Guichard est d'origine polytechnicienne, de la même promotion que celle de mon fils. Docteur en archéologie, il est directeur général du centre archéologique européen du mont Beuvray depuis de très nombreuses années. C'est apparemment un fidèle de M. Christian Goudineau, ancien professeur du Collège de France, ancien titulaire de la chaire des Antiquités Nationales, grand maître respecté de toute la sphère archéologique qui l'a aveuglement suivi dans ses remises en question... où il s'est abondamment fourvoyé.
2. Matthieu Poux, professeur en archéologie, a eu le grand mérite de mettre au jour la ville gauloise en bois du Puy de Corent que je considère comme le site et centre religieux de la forteresse du Crest/Gergovie. Malheureusement, il a le grand tort de ne faire confiance qu'à ses interprétations archéologiques tout en faisant fi des textes, notamment des Commentaires de César.
3. Déclaration de Vincent Guichard à l'émission de Stéphane Bern du 25/11/2014 "Jules César ou la gloire de Rome".
4. Déclaration de Matthieu Poux à la presse.
5. Voyez mon article "L'arrivée des saints de Dieu en Gaule" : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-arrivee-des-saints-de-dieu-en-128258
6. Il est absolument incroyable qu'on ait laissé un président de la République, en l'occurence François Mitterrand, s'égarer à ce point en lui laissant croire qu'il prononçait ses grands discours sur l'antique capitale des Gaules et alors qu'il aurait suffi de demander à des latinistes confirmés de retraduire plus exactement un passage des Commentaires de César http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/mont-beuvray-gorgobina-site-159475
7. Voyez http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-ciel-astrologique-gaulois-et-107175.
J'ai écrit beaucoup d'articles à ce sujet : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-druides-attendaient-ils-un-58775
8. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/bibracte-cabillodunum-aveuglement-158704
9. FR 3 Bourgogne, émission du 14/4/1999 et http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/on-ne-va-pas-recommencer-une-103035
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