Vive la République !
En ces temps de débat sur l’identité nationale dans une période de repli identitaire, les articles fusent sur l’Agora. Une pensée envers la République m’a traversé l’esprit. A partir d’un constat qui est l’apparition récurrente sur la scène politique de la République, des revendications mêlées de loin ou de près avec des différents clergés, je m’interroge sur cette situation paradoxale aux pays des Lumières.
Quelque constats : Le Président actuel de la République Française, depuis qu’il est en fonction, rend hommage au Pape, fait des tentatives pour imposer la morale chrétienne dans l’éducation nationale, tergiverse en faveur de Vatican. Luc Ferry, l’ancien ministre de l’éducation et philosophe, nous pond une pensée hautement éclairante et émancipatrice : « la spiritualité ne peut pas se passer du Sacré ». Et le Pape, s’immisçant dans les affaires de la Cité à propos des préservatifs, déchainent une fois de plus des passions. La volonté de Vatican de tatouer le Jésus sur le dos de l’Europe, est plus que manifeste. Des assauts réguliers de la part des marchants du Bonheur sur cette République laïque qui est la France, déjà lourdement saignée par la force obscurantiste financière, se répètent.
Par ailleurs, le débat sur le port des signes religieux ne concerne curieusement que les voiles islamiques, ces signes ostentatoires de l’obscurantisme et de l’oppression de la femme selon les « émancipés » de la Cité. Et les robes safranés ? Quelqu’un en a entendu parler ? Curieux, non ? « Ils nous apportent des « spiritualités » pour notre bien être qui nous manque tant.... ». WaaaOooh !
Sur la place du Forum de la République, depuis quelques temps, se dresse également un stand d’un Prêtre exotique où résonne une voix faisant fidèlement écho de Dharamsala, du genre : « Sa Sainteté vient nous donner des enseignements pour le bien être de tous », « Sa Sainteté vient vous parler de l’éthique », « Sa Sainteté vient parler de la Paix entre les peuples »... Devant ce stand ou théâtre de tragédies larmoyantes et hautement spirituelles, ensuite dans le public et dans différentes places de la République, certains « émancipés » de la Cité chantent en coeur : « Free Tibet » ou d’autres revendications politiques concernant un territoire constituant le quart de la République Populaire de Chine. Curieusement personne ne remarque ou n’ose dire cette évidence : ce sont des messages politiques et non spirituels, « Sa Sainteté » n’est pas censée venir apporter de la spiritualité en tant que chef spirituel ?
Que se passe-t-il ? Des messages « purement spirituels » se muent par magie en des revendications politiques ? Ce tour de passe-passe, est en effet intrinsèque et inhérent à cette « Religion du Prêtre » dont le Grand Gourou (Maitre) est le Dalaï Lama. Qu’est ce que c’est ? Selon J.J. Rousseau (Du contrat social) :
"Il y a une troisième sorte de religion plus bizarre, qui donnant aux hommes deux législations, deux chefs, deux patries, les soumet à des devoirs contradictoires et les empêche de pouvoir être à la fois dévots et citoyens. Telle est la religion des lamas, telle est celle des Japonais, tel est le christianisme romain. On peut appeler celle-ci la religion du Prêtre. Il en résulte une sorte de droit mixte et insociable qui n’a point de nom.
A considérer politiquement ces trois sortes de religions, elles ont toutes leurs défauts. La troisième est si évidemment mauvaise que c’est perdre le temps de s’amuser à le démontrer. Tout ce qui rompt l’unité sociale ne vaut rien. Toutes les institutions qui mettent l’homme en contradiction avec lui-même ne valent rien."
Non. Nous ne sommes pas revenus au temps des spartes grecques anciens, ni au temps de Rome antique. C’est aujourd’hui dans une république laïque, sur un forum, si j’ose dire, éclairé des Lumières, un forum des citoyens au nom de l’Agora. Ces échos, ces plaintes larmoyantes venant d’un Roi-Dieu déchu d’un ancien régime bâti sur cette religion du Prêtre, ayant déjà l’accès libre à tous les grands médias dont les bailleurs de fonds ne sont que ces « cosmocrates » épinglés par Jean Ziegler ; ces forces obscurantistes de finance, viennent se faire relayer, par cette grosse caisse de résonance parisienne de la cellule de déstabilisation de la République Populaire de Chine.
Je nomme « la cellule de déstabilisation » en opposition à l’abus du langage « Gouvernement Tibétain en Exil », expression usurpant allègrement la notion d’une nation légitime et souveraine -, afin de ne pas omettre la dimension séparatiste et déstabilisation de la Chine de ladite « cause » dont le bailleur principal du fond est la CIA, le NED et les riches au pays des « cosmocrates ».
La « souffrance du peuple tibétain » mise en avant, d’abord sous forme de « génocide des tibétains » relayé à travers le monde 50 ans durant dans le but de susciter pitié et compassion chez des honnêtes gens, s’avère purement mensongère ; ensuite par l’argument fallacieux du non sens, style BHL, le « génocide culturel », une expression éhontée et méprisante des vrais victimes. Cette « cause », si elle est tant justifiée, pourquoi elle a besoin de mensonges pour la défendre ? Non, cette souffrance n’est pas celle du peuple d’en-bas qui vit dans la région tibétaine en Chine. Elle est issue de la chute d’un Roi-Dieu balayé par le cours de l’histoire, à l’avènement de la République Populaire de Chine.
Le bouddhisme a une valeur noble, la Compassion : se sentir souffrant vis à vis de la souffrance de tous les autres êtres vivants. Par exemple, le végétarisme est pratiqué car la nourriture protéinée cause d’une manière ou d’une autre, la souffrance d’un être vivant. Soit dit en passant, ce n’est pas le cas de notre Océan de Sagesse, la réincarnation vivante du Bouddha de la Compassion de tout être vivant souffrant. Selon l ’esprit non frelaté de Sakyamuni - le Bouddha -, la cause de la souffrance est le désir, l’attachement aux sens charnels de ce bas monde. La « souffrance » du Roi déchu et de ceux qui trainent dans son sillage, est l’attachement aux illusions dans le sens bouddhique de ce monde de poussière et de souffrance. La cause, c’est la perte du bien matériel et de ses privilèges temporels du Roi-Prêtre déchu, bénéfice du business d’État de la religion du Prêtre. Étant l’ancien Roi et vivant dans un palais dorée alors que 90% de ses sujets analphabètes n’aient qu’une espérance de vie de trente cinq ans -, la « souffrance » doit être légitimement grande. Tellement grande qu’elle devienne subtilement « celle d’un peuple », soumis arbitrairement à toutes sortes de « génocides ». Le sophisme du clergé lamaïste est à son comble. A ce propos, une question précise au Stand du Gourou sur l’Agora : Combien de tonnes d’or de l’ancien régime du Tibet accumulées par tous ces « Océans de Sagesses », ont été transférées hors du Tibet au profit du grand Gourou en 1950 ?
Dans l’esprit des Lumières et de ceux qui ont définitivement rejeté l’Ancien Régime, le grand Prêtre souffre aussi de sa précieuse place politique du Roi, perdue à cause de ces salauds de Jacobins Chinois. Cette « souffrance des rois déchus » est universelle au temps moderne. Cela devrait être plus particulièrement vrai dans une république laïque comme la France. Car il n’y a point de place réservée en politique pour la religion quelle que soit sa couleur, y comprise la religion du Prêtre. N’empêche, l’infatigable Roi-Dieu déchu parcours le monde, cherche à courir les honneurs, il cherche à ce qu’on parle de lui - Grand médias ? Présents ! Curieux non ? - , il cherche l’aura perdue d’un Roi en apparaissant comme une « Sainteté »..., il cherche à s’afficher auprès des grands, il vient en France.
Le ministre de l’intérieur de la République de France dans ses fonction républicaines, est notamment censé prendre en charge des cultes, de toutes sortes. Mais que se passe-t-il, lorsque le Grand Gourou en chef religieux vient en scène en France ? Voici un bout de dialogue imaginé mais basée sur des faits réels de cette pièce de tragédie moderne :
La caisse : « Venez ! Venez nombreux ! Sa Sainteté vient en France donner des enseignements du Bonheur et prêcher des bonnes paroles... L’entrée à 200 euros , Tee shirt à 20 euros... »
Le Ministre de l’intérieur et des cultes : « Mmm........, je vais voir avec le Ministre des Yogourte. »
Le Ministre des Yogourtes : « Je serai sur la photo à la une des journaux ? »
La caisse : « Mais non, on t’a pas sonné. On veut voir le Sarko ! Un Roi doit être dignement reçu par un Roi ! »
Le Roi de la monarchie constitutionnelle : « Personne ne me dicte mon agenda. Je vois qui je veux ! »
Aie aie aie, pauvre Marianne ! Une fois de plus, on viole les règles de la République. Mais nous sommes en démocratie n’est ce pas, tout va bien. On prendra un autre Roi plus sympa en 2012..., pauvre de Marianne.
Toutefois, cette « tragédie du Gourou » qui se joue dans ce Stand du Prêtre des pays démocratiques développés - tous républicains ? - où la force obscurantiste financière sévisse déjà gaillardement, mais sur l’Agora de la République laïque, ces adeptes aux obscurantistes cléricaux ont quelque chose d’utilité publique. Drogués à la « moraline » à trois sous - défenseurs zélés de veuves et d’orphelins lointains - soldats moines du Gourou pris dans le rêve d’un autre -, tergiversant avec la bénédiction des « cosmocrates » sur tous les petits écrans du monde « libre » en récitant des soutras en Sanskrit comme on faisait des messes en Latin, me font penser à ces ilotes spartiates d’un ancien temps. Ces esclaves qu’on saoulait de force afin de montrer les méfaits de l’alcool (l’opium du peuple maintenant), l’exemple qui ne faut pas suivre à la jeunesse de la République.
Ni Dieu, Ni Gourou !
Hasta la Victoria Siempre ! Viva Republica !
54 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON