@suispersonne
Merci pour votre commentaire très riche qui ouvre, me semble-t-il
des perspectives pour permettre un usage « social » du concept de « décivilisation ».
Vous avez raison la décivilisation n’est pas une
accumulation de faits divers mais bien un recul de ce qui « civilise »
ou du moins donne à voir la civilisation, c’est-à-dire -pour faire simple- l’absence
de violence ou du moins l’existence une violence régulée. Dans quelle mesure le
marqueur du processus de civilisation serait le « respect de l’autre »,
je ne sais pas l’expliquer mais je suis assez favorable à ce qu’il puisse en
être ainsi. Je pense qu’il n’y a pas de « civilisation » sans respect
de l’autre. Demeure qu’il faut mesurer et peut-être aussi dater ce recul, c’est-à-dire
qu’il faut déterminer le moment où ce recul est suffisamment ressenti par une
majorité de gens. Mais, peut-être faudrait-il mieux prendre en compte ce « ressenti »
comme on le fait dans les enquêtes de victimisation, cela rend pertinente votre
« explication objective » et le fait que chacun, plus ou moins
consciemment, se demande quand est-ce que ça va craquer.
Bien sûr, merci de le souligner mieux que je ne l’ai fait,
que tout ceci a un lien avec « le pouvoir » avec sans doute une
extension ou une augmentation des phénomènes de curialisation dans la
gouvernance et j’oserai ajouter que cette curialisation m’apparaît
particulièrement présente en ce moment en France. La curialisation est un
concept inventé par Norbert Elias suivant lequel il y a une extension des
pratiques de cour à l’ensemble de la société et particulièrement à l’armée. On
remplacera armée par police et nous serons plus dans la situation présente, et
on voit comment « les masses » se prosternent devant les écrans
géants dans des fan zones, rentre chez elles dès que Dieu gronde….
Tout ce commentaire du commentaire n’est pas très élaboré
mais devrait permettre de creuse le sujet grâce à votre excellent commentaire…
Infiniment merci