Ecoutez, rédiger un article intéressant sur Malte, c’est possible. Pour cela, il faut dépasser les clichés touristiques et il faut avoir envie de dire quelque chose qui peut intéresser ou interpeller le lecteur. OK, vous avez passé un bon séjour à Malte, vous aimez les hôtels des Chevaliers et les attractions qui étaient notées dans votre guide. Faites une séance de diapositives avec vos voisins et voilà. Mais qu’y a-t-il dans votre article qui ne soit pas dans le Routard ? Vous cherchez à dire quoi que soit d’un peu personnel ? Que vous aimez le Kinnie ? Moi, je suis allé à Malte à Noël et j’ai apprécié un tas de choses, notamment les chansons dans les rues ou de plonger sur l’HMS Maori le 24/12. Vous savez quoi, le moniteur de plongée voulait se barrer pour aller fonder un club de plongée aux Maldives mais sa fille est devenue épileptique, il a été obligé de renoncer. Quant à dire que Gozo est un paradis et que ça ressemble aux mers du Sud, « l’enfoiré », c’est que vous ne voyagez pas assez ou que vous vous laissez abuser par les photos des… offices de tourisme. Si vous aimez les églises baroques, Armelle, explorez la Sicile c’est juste à côté. Si vous cherchez les criques et les belles eaux, allez à Lampedusa, c’est à côté aussi. Dans les deux cas, ouvrez les yeux avant de prendre la plume.
Vous êtes payée par l’Office de tourisme ? Dans votre fatras de prospectus qui n’a rien d’un article, je relève votre plaisir à ne voir « ni clochard, ni gréviste » et votre considération des musulmans : "malgré la longue occupation arabe dont les stigmates demeurent par contre importants dans la syntaxe de la langue maltaise« . Et les Ottomans ne sont qu’une »menace"… Pas de pauvres, pas d’arabes, pas de syndicats, cette île est un paradis pour vous… La vérité est que Malte est une horreur, presqu’entièrement construite de quartiers bien moches, des ghettos de riches comme la baie du Hilton à Saint-Julian ou les quartiers de débauche des étudiants à Sliema. Il n’y a plus de campagne et la moindre baie est hérissée d’immeubles. On y a même construit quelques fausses plages de sable… Les Anglais et les curés ont à jamais gâché cet archipel, franchement un des plus vilains coins de Méditerranée.
On peut poser la question directement ce mercredi 19/05 après-midi à Jean-Marc Conrad, président de l’AC Arles-Avignon, dans le tchat du site du journal La Provence de 16h30 à 17h30.
Vous avez raison sur le fait que les touristes ne sont intéressés que par l’option plage et je suis toujours étonné de voir des centaines de personnes défiler en vitesse sur des sites ou musées, les yeux plein d’ennuis. Les tour opérateurs les obligent ? Leur conscience les taraude : il faut que je visite au moins ce truc super-connu, même si j’en ai rien à foutre ? Le prof nous oblige ? Résultat : on voit des foules suivre un chemin simplifié partout (de la place Tian anmen au Nord de la Cité Interdite, à travers l’Alhambra, le long de la rue colorée de la Boca à Buenos Aires etc) et s’en aller le plus vite possible. Pourquoi cette absurdité ?
C’est plutôt négatif comme point de vue. Il y aurait, avec les collections et le bâtiment du Bardo, de quoi faire un lieu culturel vivant (plus qu’un musée), en connection avec d’autres lieux de ce type ailleurs. Peut-être je rêve mais ça jouerait incontestablement un rôle dans le fait justement de dire que la Tunisie n’est pas qu’un pays de bronze-culs. On a là du patrimoine mondial, qui mérite mieux que ça. Bon, mon idée était aussi de donner un autre son de cloche que ce que va probablement faire des Racines et des ailes, émission réac’ et aristocratique (excusez la tautologie). L’émission était prévue pour ce mercredi 28 mais le nuage a peut-être ralenti le montage. Bref, je pense qu’il ne faut pas avoir un lieu public uniquement en fonction de son public.
Oui, bien sûr. D’ailleurs, j’ai écrit un article sur le musée égyptien du Caire et en fait, je pourrais le faire pour n’importe quel pays, France y compris. L’idée est toujours de pointer du doigt un problème afin d’encourager à le résoudre. En Tunisie, il y a aussi des sites archéologiques très bien présentés, entretenus et protégés (Kerkouane, par exemple). J’encourage un responsable du Bardo à prendre la parole, je n’ai pas eu le temps d’en interviewer un mais il faut savoir qu’en Tunisie, les journalistes ne sont pas forcément bien accueillis. C’est à la fois un autre et le même problème.
Juste le nom des auteurs des photos : la photo sous-marine est de Ch. Durand, CCJ/CNRS, la photo de l’objet sur la table de restauration est de moi.
Comme pour une simple lampe à huile, on remplissait le réservoir (unique) en versant de l’huile par les petits trous aménagés. On en voit quatre sur ma photo. Ensuite, on enflammait les mèches simplement glissées dans les becs. Ca ne donnait pas beaucoup de lumière et il fallait, d’après David Djaoui, deux ou trois lampes allumées pour simplement lire un texte, par exemple. Avec ce genre d’objet, on pouvait allumer le nombre de mèches qu’on voulait, de une à 20. Mais visiblement, ce lustre n’a jamais servi, peut-être justement parce que le réservoir était fendu (ce n’est qu’une hypothèse). Pour le côté « mine d’or », cette épave peut encore receler d’autres objets. Elle n’est fouillée qu’en été. D’autres sites sont fouillés par Luc Long.
Elle date probablement du premier siècle après Christ. L’éruption du Vésuve est datée de 79, ce qui donne un indice sur l’exemplaire à 9 becs retrouvé à Pompéi. On est grosso modo dans les mêmes années que l’épave du chaland actuellement datée vers la moitié du premier siècle.
Tous les jours sur Agoravox et sur plein d’autre sites, on publie des articles sur le petit Nico et on le critique avec plus ou moins de brio. Pourrait-on passer à la phase suivante, à savoir concrètement comment va-t-on faire pour se débarasser de lui et de sa clique ? Démocratiquement, pacifiquement, c’est sans espoir. Avec violence, radicalité, peut-être. Ou autrement ?
Émile, juste une précision pour éviter les ambiguités : c’est le marbre qui vient certainement de Paros, c’est un fait que l’on peut vérifier scientifiquement. Quant à dire où ce bloc de marbre a été sculpté, c’est une autre paire de manches. Les archéologues évoquent la provenance du marbre car c’est très signifiant en regard de l’histoire, des autres sculptures en marbre de Paros connues et aussi de celles qui sont en marbre de Carrare, par exemple. Je ne suis pas historien mais je sais que cette info a des significations complexes (marbre de Paros réservé à certains usages, dans certains cas par exemple) et qu’elle n’est pas donnée au hasard. Peut-être un lecteur de ce commentaire pourrait nous éclairer là-dessus, merci.
Pas forcément : le portrait antique n’est pas forcément idéalisé. Justement ce buste appartiendrait à une phase "réaliste" de la figuration à l’époque républicaine. Réaliste car César, né en 100BC, apparaît marqué par l’âge : plis du coup, rides de vieillesse et d’expression, pomme d’Adam saillante, forme du visage, calvitie frontale naissante. Ça correspond aux caractéristiques des pièces de monnaie frappées à la fin de sa vie (44BC). Il y a cependant une polémique comme je l’ai signalé dans l’article. Je ne peux pas vous dire dans l’immédiat quels spécialistes ont été consultés pour arriver à une quasi certitude de "l’identité" du buste mais je peux obtenir cette information si vous pensez que ça peut faire avancer les choses.
En effet, la personnalité de César fait vendre, on peut le voir comme un people alors que des découvertes plus structurelles, moins incarnées, plus difficiles à saisir vont être moins appréciées… Mais bon, si vous vous intéressez à l’archéologie de près, on trouve des tonnes d’articles, de livres, de documents sur des sujets micro-locaux ou très complexes. Personne n’est obligé de rester au niveau des "Racines et des ailes"… Il y a quelque chose à creuser dans votre remarque : à notre époque de budgets réduits (c’est déjà un cliché) et de traitement managérial de la culture (ceux qui reçoivent des subventions rendent des comptes), ne va-t-on garder que les secteurs de fouille susceptibles de ramener des trésors et de l’audience médiatique ? Il y a déjà de ça depuis un certain nombre d’années, dans le spectaculaire égyptien, dans le choix des épaves fouillées, etc. Et spécifiquement dans le domaine sous-marin car la France possède, selon le DRASSM, la deuxième superficie mondiale en termes de zone économique exclusive (11 millions de km2). On va tout fouiller sans donner la priorité à ce qui est susceptible de "rapporter" ?
En effet. Dans cette région, on a trouvé des sarcophages (et des mausolées et autre matériel funéraire) dans maints endroits entre Orange, Nîmes, Beaucaire, Arles, Saint-Rémy, etc. Disons cependant que la nécropole des Alyscamps (voir la fameuse allée des sarcophages peinte par Van Gogh) était une des plus grandes de Gaule romaine. Alors, il y a sans doute beaucoup à découvrir à Trinquetaille, les archéologues "terrestres" présents à la conférence de presse au MDAA n’avaient pas de doute là-dessus. J’en profite pour signaler au passage que le MDAA est aussi impliqué dans le chantier de fouilles de la basilique paléochrétienne dans le quartier de la Hauture. À Arles, si tu creuses, tu trouves…
En effet, mais la confiscation par l’État d’objets du passé, leur marchandisation et la répression de l’investigation privée n’étaient pas le sujet de l’article. Je reconnais que c’est un sujet polémique et qu’il serait intéressant d’en discuter, j’ai d’ailleurs frôlé le sujet dans mon article sur Zahi Hawass et ses demandes de retour en Égypte de certains objets dispersés sur la planète. Le sujet est cependant très complexe et j’invite quelqu’un qui en maîtrise bien les aspects à rédiger quelque chose de nuancé là-dessus. Ça vous tente ?
Euh, si je comprends bien, vous faites allusion au comment de cette collection à cet endroit. C’est vrai que sur ce point, les archéologues sont plutôt flous. Michel L’Hour, de la DRASSM, a signalé une tentative de pillage du site par une "équipe organisée" mais n’a pas voulu en dire plus. Quant à l’histoire de cette rive, elle est plutôt mouvementée. Il y avait à Trinquetaille une tour médiévale qu’on voit sur d’anciennes photographies et qui n’existe plus du tout. Le quartier a été bombardé pendant la seconde guerre mondiale et c’est aussi en 1944 que les Alliés ont détruit les ponts sur le Rhône pour couper la retraite aux nazis. Sur des cartes postales, on peut voir le pont SNCF qui reliait Lunel et la gare d’Arles (sur la rive gauche) brisé et fiché en partie dans le Rhône. Il est resté longtemps comme ça (des travaux de restauration des lions qui flanquaient les piles sont en cours mais pas le pont lui-même). On a construit un pont pour la voie rapide dans les années soixante. Actuellement, la rive de Trinquetaille est un espace pas bien net, on y voit des bâtiments industriels plus ou moins abandonnés, des barrières qui signalent des zones interdites (car propriétés d’entreprises ?), rapidement la ville se termine et hors des activités portuaires, il y a des décharges sauvages, de la végétation squattée par des SDF… Le fleuve lui-même, très pollué, monte et descend, on voit apparaître des caddies de chez Géant, des tas d’objets divers, d’anciens maçonnages… Dans le reportage de F3, la présentation est glamour (le "trésor englouti") et rappelle les documentaires sur les fouilles de la baie d’Alexandrie par Franck Goddio et son équipe…
Oui, en effet, je ne l’ai pas mentionné dans l’article mais les découvertes ont été réalisées "sur" la rive droite du Rhône, c’est à dire à une certaine distance du bord (on le dit dans le reportage de F3, je crois) mais plutôt du côté du quartier actuellement nommé Trinquetaille. C’est aussi ce quartier que Luc Long désigne dans ses recherches comme lieu où s’est développé le port antique d’Arles. Or, quand on visite la ville actuelle, tous les monuments antiques sont situés sur la rive gauche (amphithéâtre, forum et cryptoportiques, théâtre, nécropole des Alyscamps). Les investigations archéologiques du futur, hors fleuve, se dérouleront probablement plus sur la rive de Trinquetaille que sur le site de la ville antique actuellement visitée par les touristes. Autre précision : les fouilles se passent à un profondeur de 8 à 15 mètres sur une zone de cent mètres de long et quarante mètres de large.
Voilà les coordonnées d’athos production où on peut avoir ce DVD
des 1001 Nuits.
9 Rue Carnot 69500 Bron
Tél. : 04 72 37 92 93
Mail : [email protected]
www.athosprod.com
Morice, Masuyer,
Merci pour ces commentaires. Oui, j’ai vu Thierry Robin avec Erik Marchand et Keyvan Chemirani (percussioniste iranien) en mars à Marseille et leur fusion était très intéressante. Je compte d’ailleurs réaliser un entretien avec Robin, que j’ai vu un paquet de fois, notamment avec le chanteur réunionais Danyel Waro. J’ai encore d’autres projets en vue pour cette série de Rencontres autour du oud. J’irai aussi au festival des musiques sacrées de Fès en juin, je vais faire un papier là-dessus.
J’ai oublié de remercier Fouad Didi (prof de musique arabo-andalouse à Marseille et à Toulon) pour son aide dans l’entretien avec Quadri Dallal. Choukrane Fouad ! Merci aussi à l’équipe de la Cité de la musique de Marseille.
Si les gens de Trad me lisent, qu’ils me contactent !
On m’a dit que je pouvais insérer un extrait sonore dans mes papiers. Morice, comment fait-on ?
Mr Weinstein,
plutôt que de répandre des commentaires à l’emporte-pièce sur divers articles écrits pour ce site, commentaires qui ne disent rien d’autre que votre cécité et votre ignorance, je vous propose d’écrire un vrai article, votre premier pour Agoravox. On vous attend au tournant.
Cordialement
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