• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Les commentaires de Bovinus



  • Bovinus Bovinus 8 janvier 2015 19:16

    @ Massada
    -
    Les états occidentaux et leurs dirigeants doivent réaliser que nous sommes en guerre et que les islamistes veulent la destruction de notre civilisation et de nos valeurs.
    -
    De quelle civilisation et de quelles valeurs parlez-vous exactement ? Si vous pouviez allez régler vos comptes avec la « barbarie islamiste » (sic) ailleurs, ce serait vraiment sympa, par contre.
    -
    C’est écrit en quel sabir, sur l’avatar que vous exhibez, déjà ?



  • Bovinus Bovinus 8 janvier 2015 15:46

    colere48 ou comment faire des amalgames dans tous les sens pour manipuler les réactions.
    -
    Petite précision :
    -
    islam (avec une minuscule) désigne la religion révélée par Mahomet.
    -
    Islam (avec une majuscule) désigne l’ensemble des civilisations ayant adopté cette religion.
    -
    De quoi parle Erdogan ? Est-ce de la religion (c’est-à-dire, une catégorie spirituelle) ou de la civilisation (c’est-à-dire, un concept géopolitique) ? Si la citation est exacte, il s’agit de la civilisation.
    -
    La Turquie est-elle représentative de l’ensemble de la civilisation islamique ? Il est permis d’en douter... Le Vatican à lui seul ne représente pas non plus l’ensemble de la chrétienté (à commencer par les chrétiens orthodoxes).
    -
    Le beauf de base, lui, retiendra surtout « il n’y a pas d’islam modéré », même si c’est dit par un chef d’État particulier à la popularité douteuse, d’un pays particulier, de surcroît, laïc et membre de l’OTAN.
    -
    Et en tirera la conclusion automatique suivante : les musulmans sont mes ennemis.
    -
    Félicitations.



  • Bovinus Bovinus 8 janvier 2015 14:41

    @ Renaud Bouchard
    -
    Cette vidéo, censurée en France, est trop importante pour ne pas être publiée.
    -
    Je suppose qu’on y voit le policier se faire « odieusement achever ». C’est bien cela ?
    -
    En quoi est-il si important que ce soit impérativement diffusé ? Vous paraissez être très calé pour expliquer aux gens ce qu’ils doivent regarder, comment ils sont censés se comporter, et surtout, ce qu’ils doivent penser. Expliquez-moi.
    -
    Quel effet une telle vidéo aurait-elle sur les gens, d’après vous ? Surtout ceux (et je pense qu’ils sont nombreux) qui sont réellement peinés par cette affaire ?
    -
    Vous croyez que ça va les consoler ? Curieuse logique...



  • Bovinus Bovinus 8 janvier 2015 14:18

    @ TicTac
    -
    On peut dire ce que l’on veut de Zemmour.
    Mais a-t-il tort lorsqu’il évoque un chaos à venir ?
    -
    Ben, si la question est de savoir si ça va être le « chaos », ça paraît bien parti.
    -
    Si vous voulez du racisme, y a qu’à en parler. Ça tombe bien, le thème du racisme est omniprésent dans le paysage depuis au moins les années 1980.
    -
    Si vous voulez faire monter le FN, y a qu’à en parler. Et, comme par hasard, on ne parle que de ça depuis à peu près la même période.
    -
    Si vous voulez du terrorisme et un « choc des civilisations », c’est pareil, y a qu’à en parler. Et justement, depuis les années 1990 et plus encore depuis les attentats du 11 septembre, on ne parle que de ça partout en Occident.
    -
    Le résultat de tout ça, tout un chacun peut le constater de ses propres yeux. Racisme + Extrémisme + Terrorisme vaguement « arabo-musulman » (comme ils disent) + Choc des civilisations + Récession en Occident, ça donne quoi, d’après vous ?
    -
    Le chaos.
    -
    Après, je dirais pas que c’est la fôte aux méchants musulmans.
    -
    On ne récolte jamais que ce qu’on a semé.



  • Bovinus Bovinus 8 décembre 2014 23:27

    @ l’auteur
    -
    Article d’une rare qualité, très bien documenté, lucide et bien construit. Compliments.



  • Bovinus Bovinus 29 novembre 2014 00:11

    @ Isga
    -
    Mais oui, les USA et l’Europe ont coupé la Russie en deux durant 70 ans, bla bla bla
    -
    En l’occurrence, ce sont bien les États-Unis et les grandes puissances d’Europe qui ont coupé l’URSS, et non pas en 2 mais en 15 (ce qui correspond au nombre des républiques de l’URSS). Déjà.
    -
    Et même en admettant votre paradigme, votre formule ne tient pas. Vous faites référence aux conférences de Téhéran et de Yalta, mais vous avez juste oublié le troisième larron de la farce (de votre point de vue) : l’Empire Britannique. Vous avez aussi oublié que la presque totalité des États européens avaient perdu toute souveraineté, au profit notamment d’un certain Adolf H. C’est un fait, et un traité de paix se négocie sur des faits.
    -
    Rappelez-vous aussi l’opération « Unthinkable ». Je crois pas savoir que les États-Unis aient vigoureusement protesté contre ces plans de malade mental. Quand je disais qu’il y avait une proximité idéologique, c’était pas une vue de l’esprit. Bref, si les Russes n’avaient pas pris un tapis de bombes sur la tronche en remerciement de leur contribution à la guerre au nazisme, c’était uniquement parce qu’ils étaient trop forts pour les occidentaux à ce moment-là.



  • Bovinus Bovinus 28 novembre 2014 23:52

    @ Oscar F.
    -
    Merci pour le lien. Ça a l’air franchement intéressant, je vais me l’écouter attentivement.



  • Bovinus Bovinus 28 novembre 2014 15:03

    @ bakerstreet
    -
    Se gargariser du mot « démocratie », pour tenter de planter ses pions là bas n’est pas seulement intriguant, c’est tout aussi stupide.
    -
    Pourquoi « stupide » ? Tout dépend des objectifs. Cette histoire avec l’Ukraine n’a pas pour but de « démocratiser » l’Ukraine, mais tout simplement d’accroître la pression sur la Russie et de créer une zone de chaos à sa frontière, histoire que le chaos se propage également en Russie.
    -
    La Russien’est pas l’Irak.
    -
    Non, mais elle pourrait bien le devenir, et d’ailleurs, elle n’en était pas très loin dans les années 1990.



  • Bovinus Bovinus 28 novembre 2014 14:55

    Isga :
    -
    mes posts visent à rappeler que l’Oligarchie Russe ne vaut pas mieux que l’Oligarchie US, avec laquelle elle roule contre l’Oligarchie Européenne.
    -
    Toutes les oligarchies se valent bien. Seulement en l’occurrence, je pense que vous vous trompez. C’est plutôt l’oligarchie US, alliée à l’oligarchie euro qui s’opposent à l’oligarchie russe. Si l’État fédéral américain et l’État russe avaient voulu démolir l’Europe, ce serait déjà fait depuis très longtemps, attendu que l’oligarchie européenne est peut-être bien la moins capable de résister.
    -
    On n’est plus en dans les années 1900-1910.
    -
    Par ailleurs, il y a beaucoup plus de ressemblances idéologiques entre les États-Unis et l’EU que entre les États-Unis et la Russie. Vous n’êtes franchement pas crédible.



  • Bovinus Bovinus 24 novembre 2014 23:41

    Vous plaisantez ? Léningrad aurait été menacée par quelques bucherons à ski de Finlande, pays déclaré neutre de surcroit 66 fois plus petit et 47 fois moins peuplé vous déconnez ?
    -
    Pas du tout. Vous n’ignorez pas, je suppose, que la Finlande coopérait assez étroitement avec le Reich ? Pas plus que vous n’ignorez que la Wehrmacht est passée par la Pologne pour envahir l’URSS (ce qui ne suppose nullement que l’URSS était « menacée » par la Pologne). Vous n’ignorez sans doute pas non plus que la Finlande participait au blocus de Léningrad. Tenez, ça vient de l’article Ouiouipédia sur ce fameux siège :
    -
    Le 29 juin, les forces germano-finlandaises lancent des attaques dans l’isthme de Carélie et plus au nord vers Petsamo.
    Le 16 juillet, l’armée finlandaise passe à l’offensive dans l’isthme de Carélie entre les lacs Ladoga et Onega afin d’isoler Léningrad au Nord et au Nord-Est et se heurte à la 23e armée du général Mikhaïl Nikanorovitch Guerassimov (ru). Les combats sont violents et les russes défendent pied à pied leurs positions. L’avance des troupes finlandaises est lente, mais elles parviennent à isoler plusieurs divisions soviétiques dans les secteurs de Sortavala et Priozersk. Acculées au lac Ladoga, celles-ci continuent tout de même de se battre. Pendant cette résistance, les Soviétiques en profitent pour consolider le secteur de Carélie sur l’ancienne frontière séparant l’URSS et la Finlande avant la guerre d’hiver.
    Le 31 juillet, lorsque cette ligne défensive est terminée, les débris des troupes russes de la 23e armée se replient, évacués par la flottille du lac Ladoga ou par voie terrestre en engageant des combats retardateurs.
    Début septembre, les troupes finlandaises arrivent sur la ligne fortifiée de Carélie qu’ils ne pourront jamais prendre et sur laquelle le front se stabilise jusqu’à l’été 1944.

    -
    Balèzes, les « bûcherons à ski », hein ? Sérieusement, même si il est évident que la Finlande seule ne représentait pas de menace pour l’URSS, alliée au Reich, ça change du tout au tout. Faut pas être naïf, quand il est question de sécuriser Léningrad, ce n’est évidemment pas vis-à-vis de la Finlande. Il est clair qu’une agression contre l’URSS, de la part de n’importe quel pays européen, ne peut avoir une chance de réussir que dans le cadre d’une coalition. Et, en ce cas, du temps et de la profondeur stratégique supplémentaire ne sont pas des choses qu’on peut négliger.
    -
    Vous vous rappelez, le corps expéditionnaire japonais défait par Joukov en 1939 ? D’après les plans de l’Axe, l’Allemagne et le Japon devaient attaquer en même temps ; il reste sans aucune doute encore bien des choses à découvrir sur ce fameux pacte Molotov-Ribbentropp et son absolue nécessité pour l’URSS. Tenez, voici un article qui cite une conversation entre Staline et l’avionneur Yakovlev trois mois avant le 22 juin 1941. Ils y parlent entre autres, de ce fameux pacte. La traduction Gogole est certes atroce, mais enfin, ça reste intelligible.



  • Bovinus Bovinus 24 novembre 2014 21:47

    @ Piotrek
    -
    Au risque de vous surprendre, je ne suis pas pro-poutinien. Ce qui ne m’empêche pas de considérer qu’il est probablement le meilleur dirigeant russe depuis Staline (vu l’assortiment de guignols et de traîtres qu’on a eu, c’est pas bien dur).
    -
    Moi je vous parle d’un fait simple, évident, historiquement et idéologiquement indéniable (la russification, le touillage de peuples débutés bien avant la 2nd guerre mondiale) Et vous vous allez chercher dans ma psychologie, des indices historiques, des excuses stratégiques...
    -
    Staline est tout à fait critiquable comme dirigeant et comme individu, en toute honnêteté. Par contre, on ne peut ignorer qu’en plus d’avoir été un dirigeant et un individu, il est aussi devenu le symbole de toute l’URSS et aujourd’hui de la Russie. De ce point de vue-là, il est n’est pas critiquable, et il me semble que c’est la position que vous avez adopté. Navré si j’ai fait erreur.
    -
    Il y avait une collusion évidente entre l’Allemagne nazie et l’URSS de Staline. L’invasion synchronisée de la Finlande et de la Pologne... l’inefficacité de la défense soviétique face à la trahison nazie qui s’en suit à peine deux ans après la signature Molotov-Ribbentropp.
    -
    Excusez-moi, mais là, je ne vous suis pas. L’objet de la guerre soviéto-finlandaise était pour l’URSS de sécuriser Léningrad, qui était juste la deuxième ville du pays. Ce qui fut accompli, en dépit de lourdes pertes pour l’armée soviétique. Si cette guerre n’avait pas été déclenchée, Léningrad aurait sans doute été prise.
    -
    Ensuite, l’inefficacité de la défense soviétique, je ne pige pas ce que vous voulez dire. Vous êtes tout de même au courant que la Wehrmacht surpassait largement son adversaire soviétique dans de nombreux domaines en 1941 (commandement, efficacité de l’infanterie, interopérabilité ...) ?
    -
    Voici les chiffes Ouikipédia concernant l’engagement du Reich en juin 1941 : « 3 800 000 soldats, 4 300 chars, appuyés par 4 389 avions ». Vous imaginez ce que ça représente ? Vous réalisez que avec de telles capacités offensives, il est infiniment plus aisé d’attaquer que de défendre ? L’attaquant sait où et quand il va frapper, tandis que le défenseur ne le sait pas, ce qui l’oblige à étaler ses unités dans l’espace.
    -
    Vous savez que l’Axe a laissé sur toute la durée de la guerre plus de 5 millions d’hommes sur le front dit « de l’Est » (1 tiers de morts, 1 tiers de blessés et autant de prisonniers et disparus) ? et vous me parlez d’ « inefficacité »...
    -
    La surprise évidente de Staline est documentée si elle ne vous semble pas évidente par les faits.
    -
    Ben ouais, c’est bien ce que je disais plus haut. Si il n’avait pas été pris par surprise, les nazis auraient été bien mieux « reçus » en 1941. On peut savoir qu’on va être attaqué dans un avenir indéterminé, mais pas forcément quand exactement. Pourquoi, en ce cas, ne pas faire le maximum possible pour retarder l’échéance le plus longtemps possible ?



  • Bovinus Bovinus 24 novembre 2014 17:52

    Pour une fois que vous ne mentez pas, ça mérite d’être souligné.
    -
    C’est tout à fait exact, et d’ailleurs, il le fait de manière extrêmement discrète. Le fait est, cher atlantiste, que du point de vue russe, critiquer Staline, c’est critiquer non seulement le projet soviétique, mais aussi, la victoire soviétique sur le nazisme et au-delà, la Russie entière en tant que phénomène historique et civilisationnel.
    -
    Sur Staline, voir ce que j’ai répondu à Piotrek plus haut.



  • Bovinus Bovinus 24 novembre 2014 16:11

    @ Piotrek
    -
    L’URSS avait beaucoup d’ennemis et plutôt puissants. Or, les « revendications nationalistes », sont très faciles à instrumentaliser (d’ailleurs, elles le furent sans la moindre vergogne par les Allemands, notamment en « Ukraine »). Staline connaissait très bien la théorie du marxisme, donc il ne pouvait ignorer ce fait.
    -
    Il y a un autre dossier dans ce genre, que vous ressassez à la moindre occasion (ça se comprend, du fait de vos origines, mais cela nuit à votre objectivité) : le pacte Molotov-Ribbentropp. Ce que vous refusez de comprendre dans cette affaire, c’est que le moindre mois comptait. Vous n’ignorez pas, je suppose, que dès 1939, l’URSS défait le corps expéditionnaire japonais en Mandchourie. Ces mêmes unités ont été rapatriées juste à temps pour la défense de Moscou en 1941. Sans la signature du pacte germano-soviétique, la situation aurait été beaucoup plus tendue.
    -
    Enfin, je vous rappellerai simplement que ce pacte est la suite logique de Münich et des nombreuses « concessions » accordées par la France et la Grande-Bretagne au Reich hitlérien (annexion de la Tchécoslovaquie, Anschluss, réoccupation de la Ruhr...). Bref, c’est l’hôpital qui se moque de la charité.
    -
    Alors, certes, on peut raconter ce qu’on veut sur le méchant, l’horrible, le sanguinaire Staline (qui, n’oublions pas, dévorait un nouveau-né à la sauce moutarde au petit-déj’), on ne peut ignorer le simple fait qu’il reste le personnage historique de très loin le plus populaire en Russie (qui, je le rappelle, n’est pas uniquement peuplée de Russes), et ce, depuis les années 1970 au moins. Oh, mais oui, c’est bien connu, ces gens sont idiots et masochistes. C’est ça, ouais.



  • Bovinus Bovinus 20 novembre 2014 22:18

    Lloreen, je sais pas pourquoi, mais ça sent bon la secte anglo-saxo-baptiste, ton truc. Rien qu’au langage employé, ça se voit. Bourré d’acronymes anglais à la con, mauvais français laissant transparaître une traduction faite par un anglophone (du Pakistan) à la va-vite, arguments juridiques débiles et bidon à peine croyables, même si on a Alzheimer...
    -
    Moralité : Work harder.



  • Bovinus Bovinus 20 novembre 2014 21:10

    @ Pierre
    -
    Sinon c’est vrai, l’empire tsariste, l’URSS et surtout la Russie actuelle ont manifesté une grande tolérance pour leurs minorités cultuelles mais quand-même pas absolue. Je crois que la langue russe était imposée partout et qu’on enseignait Tolstoï et Dostoïevski dans le fin fond de la Yakoutie. C’est vrai qu’à la même époque, les Français enseignaient « Nos ancêtres, les Gaulois »au Cameroun.
    -
    C’est là que je voulais en venir. Vous jugez d’après vos catégories (d’occidental), et vous vous plantez (normal, la Russie n’est pas l’Occident). La grande différence, entre les Yakoutes et les Camerounais, c’est que les Yakoutes ont les mêmes droits que les Russes, et tous les citoyens de l’URSS. Les Camerounais étaient-ils des citoyens français ? Avaient-ils les mêmes droits que le soldat ou l’administrateur venu de la métropole ? Non. C’est l’une des grandes différences entre un empire occidental (colonial) et le monde russe.
    -
    Dans ces conditions, il est normal que le citoyen de l’Empire Russe (et plus tard, celui de l’URSS) sache parler la langue officielle, dont l’apprentissage était en effet imposé, mais pas avant un certain âge pour les peuples non-russes. Ils ne désapprenaient donc pas leur propre langue par ailleurs. Et, si ils étudiaient Tolstoï à l’école, l’État soviétique subventionnait la publication de livres d’écrivains et de conteurs Yakoutes qu’ils pouvaient lire en VO. Il leur a aussi par ailleurs appris l’écriture (dans le cas de peuples qui n’avaient pas d’alphabet).
    -
    Vous préférez quoi, être à la place du Camerounais ou du Yakoute ?



  • Bovinus Bovinus 20 novembre 2014 17:16

    @ Pierre
    -
    Je suis incapable de définir ce qu’est un Ukrainien. Il y a autant de différence entre un habitant de Lvov (ou Lviv) et un autre de Lougansk qu’entre un Finlandais et un Croate.
    -
    Voilà. Moi non plus je ne peux définir ce qu’est un « Ukrainien » et je ne suis pas sûr non plus que ceux qui se revendiquent comme étant « Ukrainiens » en sont bien capables. Par contre, je peux très bien voir quand on essaye de me faire prendre des vessies pour des lanternes.
    -
    Ils ont peu d’histoire en commun si ce n’est à l’époque de l’URSS.
    -
    Vous oubliez juste l’Empire Russe et l’ancienne Rus’.
    -
    J’aurais peut-être un truc à rajouter, concernant le monde russe. Les Occidentaux réfléchissent avec leurs catégories (État-nation, Royaume, Empire romain, etc.), ce qui, après tout, est normal. Par contre, je ne suis pas sûr que ces catégories sont valables en dehors de l’Occident. À la limite, la catégorie politique occidentale qui convient le mieux pour le monde russe, ce serait celle d’empire, avec toutes les provinces qui en font partie. Mais même celle-ci ne transcrit pas la réalité de manière tout à fait adéquate : un empire au sens occidental est un empire agressif, rapace, conquérant. Ce n’est pas le cas du monde russe, qui ressemble davantage à une grande famille de peuples. Je ne dis pas que c’est l’harmonie parfaite, mais enfin, ce n’est pas non plus la Rome européenne ou l’Empire Britannique. Dans les familles humaines non plus, ce n’est pas toujours l’harmonie parfaite, loin de là.
    -
    Par ailleurs, l’URSS n’a pas été un « melting pot », ni plus ni moins que ne le fût l’Empire russe. Il n’a jamais été question de « fusionner » des peuples différents pour en obtenir un nouveau, au contraire, on a activement essayé de développer et de préserver les cultures des différents peuples composant l’URSS. On avait même mis des moyens assez conséquents là-dedans. Les États-Unis, au contraire, ont pratiqué une politique intégrationniste et assimilationniste (c’est-à-dire, pour parler brutalement, raciste).
    -
    Par contre, on n’a jamais non plus empêché les gens de se marier comme ils l’entendaient et avec qui ils l’entendaient. Ce qui donnait des types comme Choïgu, par exemple, dont le père est un turco-mongol de l’Altaï, et la mère « ukrainienne ». Ce qui, de toute façon, n’avait guère d’importance, puisqu’il a été éduqué dans un système éducatif russophone, enseignant Tolstoï et Dostoïevski. Rien ne l’empêchait, si il l’avait souhaité, de rester dans son Altaï natal ; mais il a fait le choix, à un moment, de monter à Moscou (ben ouais, il y a quand même plus de débouchés...).
    -
    Je pense que Korolev a fait un choix similaire dans une situation similaire. Il n’est donc, d’après ce que je viens d’exposer, pas « ukrainien ». Ou alors, uniquement au sens « géographique », ce qui n’a que l’importance qu’on veut bien lui accorder.



  • Bovinus Bovinus 20 novembre 2014 14:31

    D’après Oui-ouipédia, l’intangibilité des frontières est un « principe de droit international ». En effet, ça ne figure pas dans la Charte.
    -
    Toujours d’après Oui-ouipédie, ce principe figure par contre dans les « principes régissant les relations entre les États participants » (aux accords de Helsinki). Dans lesquels figure aussi le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. En effet, voici une belle contradiction. D’autant plus que on ne sait toujours pas qui exactement est signataire de ces accords et qui ne l’est pas, ni même, si ces principes s’appliquaient uniquement aux négociations de Helsinki ou étaient censés perdurer à la fin des dites négociations. Voilà en effet un beau bordel.
    -
    Apparemment, ces accords ont servi de point de départ à la création de l’OSCE, ainsi que de l’ONG « Helsinki Watch » (devenue plus tard Human Rights Watch).
    -
    Toujours est-il que je n’ai pas vu le texte des accords, ni compris si il s’agissait d’accords bilatéraux États-Unis - URSS ou multilatéraux (auquel cas, ce serait un traité international...). Cela dit, à priori, la Charte ONU devrait l’emporter, pour les raisons suivantes :
    -
    - plus ancienne ;
    - plus claire ;
    - adoptée et reconnue par quasiment tous les États de la planète ;
    - pour ces raisons, beaucoup plus légitime que les accords d’Helsinki.
    -
    Qu’en pensez-vous ?



  • Bovinus Bovinus 20 novembre 2014 14:10

    @ Pierre
    -
    ... j’ajoute, souvent par des non-Américains. C’est parce qu’ils ont su attirer les meilleurs cerveaux du monde en leur donnant des conditions de travail idéales. Je pense que vous pouvez reconnaitre cela.
    -
    Je reconnais cela. Mais on se comprend mal. J’ai tendance à voir les pays, les cultures, les peuples, comme des constituantes de quelque chose de plus gros : les civilisations. Et, en l’occurrence, je ne crois pas que les États-Unis soient parvenus à ce niveau. Ils sont, au contraire, partie prenante de la civilisation occidentale, et possèdent les mêmes tares et les mêmes qualités.
    -
    Voyez à quelle vitesse s’est bâti la Silicon Valley et où en est Skolkovo. J’espère que ce sera finalement une réussite mais ce n’est pas garanti.
    -
    Ce qui est garanti, c’est que Skolkovo est un projet merdique qui ne pourra par conséquent donner que de la merde (plus précisément, des trous dans le budget). À peu près rien de ce qui se fait en ex-URSS depuis 1991 ne marche ni ne réussit. Y a de quoi se poser de sérieuses questions sur la viabilité des nouveaux régimes en place dans cette partie du monde (ça ressemble beaucoup à l’Afrique, en fait). À contrario, l’hyper-capitalisme occidental arrive très bien à concrétiser ce qu’il entend faire, même si il reste une saloperie par ailleurs.
    -
    ... mais la Russie ne pourra pas s’en sortir seul. Elle a besoin de débouchés, que ce soit pour ses matières premières ou pour ses produits fins.

    -
    M’est plutôt avis qu’elle a besoin d’un changement de régime et de se sortir la tête du cul.
    -
    Les spécialistes dans le domaine des grands chantiers navals sont ukrainiens et la Russie à en a besoin.
    -
    Ah bon ? et qui donc bosse dans les chantiers navals de la Baltique (à Léningrad) ? Des Lituaniens, des Lettons et des Estoniens ? Il est évidemment idiot de laisser une main d’oeuvre qualifiée inoccupée (d’autant plus, russophone), et c’est pour ça que les chantiers navals de Crimée cherchent à la recruter. Quoi de plus normal ? Ça ne veut pas dire pour autant que sans les ouvriers de Nikolaïev, tout resterait à l’arrêt.
    -
    En ce qui concerne Korolev, c’est un assez mauvais exemple. Certes, il est né à Jytomyr (pour rappel, dans l’Empire Russe) mais son père est de Mogilev (en Biélorussie actuellement) et sa mère de Nejin (oblast de Chernigov, donc peut-être Russe, peut-être Galicienne). Ça, c’est pour ses origines. Ensuite, il a étudié à Kiev, Odessa puis évidemment Moscou. Son maître de thèse était Tupolev, originaire, lui, de la province de Tver (fort loin de l’Ukraine...). Bref, pour les gens nés et formés en URSS, il est plus simple de dire « soviétique ». C’est plus clair pour tout le monde. En tout cas, il n’était certainement pas « Ukrainien » (je ne sais même pas ce que ça peut vouloir dire...).
    -
    Définissez moi ce qu’est un « Ukrainien » et ce qu’est l’ « Ukraine ». Vous verrez, ce n’est pas si simple.
    -
    La perte de l’ex-« Ukraine » serait une grosse perte pour le monde russe, mais ni plus ni moins que la perte, par exemple, de la Géorgie ou de l’Azerbaïdjan. C’est à chacun de faire ses choix, en aucun cas, les Russes ne forceront de plein gré leurs ex-compatriotes à adhérer à quoi que ce soit, vous pouvez en être sûr.



  • Bovinus Bovinus 20 novembre 2014 12:10

    @ Pierre
    -
    J’ai une critique pour vous, par rapport au point ci-dessous, qui est, si je ne me trompe pas, la grande problématique de votre article :
    -
    Nous nous trouvons devant un dilemme. Choisir entre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (chapitre 1 de la Charte des Nations unies) [2] et le principe de l’intangibilité des frontières (uti possidetis juris) [3].
    -
    Pourquoi y voyez-vous deux principes contradictoires ? Croyez-vous vraiment que les rédacteurs de la Charte des Nations Unies étaient à ce point des burnes en droit qu’ils ont écrit à peu près n’importe quoi ? Ne croyez-vous pas, plutôt, que l’un de ces principes est censé l’emporter par défaut sur l’autre ? Le fond de la question serait alors de déterminer lequel.
    -
    Le droit suit une logique hiérarchique, justement, pour éviter les contradictions. N’importe quel juriste est capable de tirer au clair ce qui, dans une loi, une constitution, une charte, un traité, l’emporte sur le reste. Je me trompe ?



  • Bovinus Bovinus 20 novembre 2014 11:59

    @ Pierre
    -
    Bavez tant que vous voulez sur l’aspirateur, le transistor ou le microprocesseur, ce ne sont jamais que des gadgets. Un truc comme la théorie de la relativité de Poincaré ou la table périodique de Mendeleïev, ça a tout de même un peu plus de cachet. Faudrait vérifier d’ailleurs si ce sont bien des Américains qui les ont inventés (et pas des Européens, des Russes ou des Asiatiques exilés).
    -
    Sur cette phrase :
    -
    Je maintiens que l’Union eurasienne sans l’Ukraine ne sera pas un interlocuteur de poids sur la scène mondiale face aux [insérez ce que vous voulez]...
    -
    Comme le Sioux ci-dessus, je ne suis pas non plus d’accord. Du moins, vous auriez dû prendre la peine d’argumenter, ce que vous n’avez pas fait.
    -
    Du point de vue démographique, il est certain que l’ex-Ukraine aurait compté. À part ça, je ne vois pas en quoi elle est si indispensable. De toute manière, la Novorussie, du moins les provinces rebelles de Donetsk et de Lougansk, ont récemment déclaré leur intention d’adhérer à l’Union Eurasienne, ce qui est déjà un début. À la limite, il vaudrait peut-être même mieux que les provinces ex-ukrainiennes culturellement proches de la Pologne n’adhèrent jamais. Si c’est pour foutre la merde, je suis sûr que les Russes, les Kazakhs, les Kirghizes et les Arméniens sauront bien s’en passer.